Fantasque Time Line

[Casus Frankie]

J'allais oublier !

1er Juillet
Una, grande, libre
Fleurets mouchetés
Madrid – C’est dans une ambiance fraîche qui tranche avec la chaleur estivale au dehors que l’ambassadeur de Sa Majesté britannique, Sir Samuel Hoare, remet le message de Churchill et d’Eden au Caudillo. Comme il s’y attendait – depuis cinq ans qu’il est en poste, le diplomate britannique cerne parfaitement le Caudillo – Franco ne manifeste aucune réaction après avoir lu la mise en garde des Britanniques. Il est vrai que si le Londonien n’affectionne guère le Galicien, il lui reconnaît un sang-froid à nul autre pareil et qui permet depuis huit ans à Franco de garder la haute main sur le panier de crabes censés le soutenir.
Mais autant que par son calme, le Caudillo s’illustre par sa capacité à se montrer charmant quand il le veut. Aussi se montre-t-il particulièrement prévenant auprès de son interlocuteur anglais quand il comprend qu’avec ce message, c’est aussi un au revoir que vient lui présenter Sir Samuel.
– Devrai-je vous appeler Viscount ou Lord Templewood ? s’interroge avec une fausse candeur le Caudillo à propos du futur anoblissement de Sir Hoare.
C’est surtout un moyen pour Franco de faire comprendre que, grâce au duc d’Albe, lui aussi est au fait de ce qui peut se dire au Royaume Uni. Une pique qui s’ajoute à la longue liste de celles qu’auront échangées les deux hommes ces cinq dernières années. Si, fin 1940, pour préserver la situation en Méditerranée, Hoare était favorable à une stabilité en Espagne et donc au maintien du régime de Franco, dès 1941, il avait commencé à appeler de ses vœux un retour de la monarchie à chaque occasion qui se présentait lors des diverses mondanités auxquelles il participait. Franco le lui avait bien rendu en reléguant le diplomate anglais à des places protocolaires ostensiblement vexantes lors des cérémonies officielles et en envoyant des « manifestations spontanées » faire du bruit près de l’ambassade britannique à chaque succès allemand. Mais la conjonction de la tournure favorable aux Alliés de la guerre en Méditerranée occidentale et de la nécessité de ne pas trop vexer l’Espagne pendant les offensives dirigées contre la Grèce puis contre la Sicile et l’Italie avait forcé Hoare et Franco à mettre de l’eau dans leur vin.
La fin de la mission en Espagne du diplomate vient couronner la carrière politique du vétéran de nombreux gouvernements conservateurs, qui avait été pressenti pour le poste de vice-roi des Indes, et qui l’aurait obtenu si Halifax avait pris le pas sur Churchill en mai 1940. Mais il en a été autrement ! Alors qu’il s’apprête à faire ses bagages, Lord Samuel se dit que, finalement, les choses ont plutôt bien tourné… y compris pour lui.

Chine-URSS
Gardez-moi de mes amis…
Suiding, au nord-est de Yining (district de Yili, Xinjiang) – Alors que les bastions de Yining tiennent toujours, les dirigeants de la Seconde République du Turkestan Oriental se sont particulièrement inquiétés des forces présentes à Suiding, Huiyan et Huocheng, trois localités situées sur la grande route Yining-Dihua. Autant de garnisons chinoises (Han) susceptibles de faire de ces villes des étapes pour des forces nationalistes importantes cherchant à contre-attaquer. Certes, les cavaliers mongols font de l’excellent travail en retardant les renforts envoyés depuis la Chine continentale par le corridor du Gansu, mais il a été décidé de régler au plus vite le problème de ces villes, tant que les Nationalistes sont occupés du côté de Hong Kong.
L’ennui est qu’on ne peut pas se permettre de faire trop de bruit : le KMT ne doit pas mettre entre parenthèses sa guerre contre les Japonais pour aller résoudre brutalement le problème du Xinjiang. C’est pour cela que, si les participations soviétique et mongole à l’affaire sont indéniables, il ne faudrait pas qu’elles se voient trop ! En effet, l’Union Soviétique prévoit d’accueillir bientôt sur son sol une conférence diplomatique d’envergure censée régler les dernières questions concernant la guerre en Europe, mais aussi évoquer la guerre en Asie. Il serait fort inopportun qu’on y parle des… opérations militaires spéciales… que l’une des Nations-Unies mène sur le territoire internationalement reconnu d’une autre…
C’est donc une force officiellement turkmène – quoique menée par l’ancien cavalier tsariste Polinov – qui s’empare aujourd’hui de la ville de Suiding (une cinquantaine de milliers d’habitants). Il est vrai qu’elle a été bien aidée par l’artillerie soviétique, qui franchissait la frontière toutes les nuits à Korgas depuis mi-juillet, pour pilonner les positions nationalistes avant de repartir au petit matin.
Cinq jours plus tôt, Huocheng a subi le même sort que Suiding à présent. Il ne reste que Huyan à éliminer pour permettre la poursuite du siège de Yining.

[loic]

[demolitiondan]

Les Ouïghours sont-ils mongols ? Ca c'est une question pertinente...
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste

[Archibald]

[Anaxagore]

[demolitiondan]

Ma question rhétorique a reçu une réponse culturée.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste

[Heorl]

[demolitiondan]

[Casus Frankie]

6 Juillet
Sphère de Co-Prospérité
Profession de foi
Siège du gouvernement indien pro-japonais (Singapour) – Ayant appris la libération récente du Mahatma Gandhi par les Britanniques pour raison de santé, Subhas Chandra Bose décide de lui adresser un message personnel que les ondes japonaises diffuseront dans tout le Sud-Est asiatique.
Ce message félicite Gandhi pour « sa décision courageuse de soutenir la résolution “Quit India” (1). Si l’Empire britannique a pu se promener pendant deux ans avec un bol de mendicité pour demander de l’aide à l’étranger, je ne vois pas pourquoi un peuple isolé et désarmé ne pourrait en faire autant. Ayant combattu toute ma vie pour le respect et l’honneur de notre pays, je ne succomberai jamais à la pression d’une quelconque puissance étrangère. La mission de mon gouvernement provisoire sera finie une fois que l’Inde sera libre. Ce sera au peuple, dans ces conditions, de choisir la forme de gouvernement qui lui conviendra et le chef de l’État qu’il désirera. Un grand nombre de membres de mon gouvernement pourront dès lors retourner à la vie civile et quitter le monde de la politique avec le sens du devoir accompli. Moi, ainsi que mes collaborateurs, nous considérons comme d’humbles serviteurs de l’Inde. La liberté de la Mère Patrie est la seule récompense que nous demandons pour notre courage et nos sacrifices. »

Note
1- Adoptée à l’été 1942, cette résolution appelle les Britanniques à reconnaître immédiatement l’indépendance de l’Inde, sous peine de subir une campagne massive de désobéissance civile. Elle a conduit à l’arrestation de Gandhi, de Nehru et d’autres membres du Parti du Congrès, qui fut interdit dans la foulée.

[John92]

Rien à signaler
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Ne pas confondre facilité et simplicité