Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Opération Frantic en FTL ?
Aller à la page Précédente  1, 2, 3
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Discussions
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Capu Rossu



Inscrit le: 22 Oct 2011
Messages: 2870
Localisation: Mittlemeerküstenfront

MessagePosté le: Dim Oct 27, 2019 17:36    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Le B 17 avait une stabilité de vol tellement exceptionnelle que l'IGN l'a gardé en flotte pendant plus de vingt as pour ses opérations de vues aériennes pour l'élaboration de ses cartes.

@+
Alain
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
Messages: 11473

MessagePosté le: Dim Oct 27, 2019 19:12    Sujet du message: Répondre en citant

20 ans ? tu rigoles ? le dernier fut retiré dans les années 80 ! En fait ils ont volé à la régulière jusqu'à la fin des années 70 mais ont fait de la résistance en "réserve" tout au long des années 80.

Le Fana des années 90 avait fait un raccourci saisissant: le remplaçant du B-17 pour la cartographie fut... le satellite SPOT-1, en 1986.

Et celui de La Grande Vadrouille, il venait d’où ? de l'IGN ! Pas de "warbirds" en 1965, pas même la Confederate Air Force. Il fallait bien le trouver quelque part...
Et celui de Memphis belle, en 1989 (25 ans après !) ? encore un ex de l'IGN ! Le tout dernier, dernier vol en 1989. D'ailleurs ils l'ont crashé et détruit.

En 1984, défilé du 14 Juillet, qui passe au milieu des Mirages et autres machins modernes ? un B-17 de l'IGN, tranquilou...

Les américains n'en revenaient pas, et il nous en ont récupérés deux ou trois qui volent encore aujourd'hui en collection chez eux...
_________________
Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10479
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Oct 27, 2019 19:42    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis assez d'accord que Frantic FTL serait pour fin-43/début-44. Certes, les missions sur l'est de l'Europe dispersent les efforts, mais elles dispersent aussi la chasse et la DCA allemandes. Sans compter le fait que la force de bombardement lourd français, qui est une addition nette par rapport à OTL, s'occupe en grande partie des Balkans, libérant des avions pour autre chose.

On peut noter que les cibles atteintes lors des missions Frantic pouvaient très bien être atteintes par un raid classique depuis la GB ou l'Italie, mais elles furent menées quand même : région de Berlin, Hongrie, ...

On pourrait ainsi avoir le calendrier suivant (calqué sur l'OTL) :
- mars 1943 : conférence de Téhéran, le principe est exposé par les Américains ; à noter le rôle joué par le colonel Elliott Roosevelt, fils du président, qui commande OTL le 90th Photographic Wing qui fournit les photos pour les missions de bombardement et qui pense que l'utilisation des terrains soviétiques peut aider.
- début juin 1943 : Staline donne son accord
- fin août 1943 : arrivée des premiers éléments US sur le terrain
- début octobre 1943 : premières missions Frantic
- novembre 1943 : les missions Frantic se limitent au nord de la Pologne et à la Prusse
- mi-janvier à mi-février 1944 : l'opération Bagration repousse les Allemands sur les fortifications de Prusse Orientale ; dans le même temps, on aura probablement l'insurrection de Varsovie. Or Staline interdit l'utilisation des bases ukrainiennes pour aider l'insurrection, alors que la demande avait été faite par les Américains au plus haut niveau. Fin de l'opération.

Quelques infos :
- il semble qu'un raid américain ait été suivi par un He-111 qui localisa ainsi les terrains utilisés par les Américains ; le raid allemand incluait à priori des avions hongrois
- le raid allemand se déroula pendant la 2ème série de missions
- pour les 3ème et 4ème séries de missions, seuls des chasseurs furent utilisés, le temps que la défense des terrains soit améliorée (à noter que les Soviétiques refusent l'envoi de chasseurs de nuit US). Ils frappent des aérodromes allemands et effectuent des missions de chasse libre
- Frantic eut le mérite d'ouvrir les yeux à toute une génération de militaires et diplomates US
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
DMZ



Inscrit le: 03 Nov 2015
Messages: 3578
Localisation: Le Creusot, France

MessagePosté le: Dim Oct 27, 2019 20:44    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
@DMZ : FTL, les terrains pourraient être un peu à l'ouest.

Oui, ce qui renforce légèrement l'intérêt de Frantic du point de vue opérationnel donc lui donne une meilleure chance d'exister FTL du point de vue des Américains. Encore une fois, de toutes manières, ça ne smeble pas être la raison principale.

Mais du point de vue soviétique, que se passe-t-il ?

Je ne sais pas pourquoi Frantic a été accepté par Staline OTL, il m'est donc difficile d'avoir une idée de ce qu'il ferait FTL et pourtant il me semble que c'est le nœud du problème.

Quel intérêt Staline voit-il à cette opération ?
- Se faire bien voir des occidentaux ?
- Accéder à des technologies américaines ?
- Voir les procédures américaines ?
- Obtenir un avantage en retour ?
- ...
Quelles sont ses craintes ?
- Espionnage ?
- Contagion occidentale ?
- ...

C'est en répondant à ces questions que nous saurons si Staline accepte la demande américaine.

À partir de ça, en fonction de cette réponse, le calendrier proposé me semble bon... si l'idée germe aussi tôt. Car il y a deux raisons qui peuvent retarder cette idée : l'Union Soviétique a été plus longtemps l'alliée objective de l'Allemagne nazie et certains peuvent lui en vouloir un peu plus longtemps ; et la montée en puissance plus tardive des Américains en Europe peut retarder certaines prises de conscience.

De plus, s'il y a moins de bombardiers dédiés, peut-être que le clash arrivera plus tard.

À noter que dans l'article Wikipedia, le refus d'aider les insurgés de Varsovie ne semble pas être la raison principale, l'attaque allemande de juin et la détérioration des relations soviéto-américaines ont, semble-t-il, été au moins aussi importantes.

Plus de questions que de réponses dans mon post, désolé Confused
_________________
« Vi offro fame, sete, marce forzate, battaglia e morte. » « Je vous offre la faim, la soif, la marche forcée, la bataille et la mort. » Giuseppe Garibaldi
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 12412
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Dim Oct 27, 2019 20:59    Sujet du message: Répondre en citant

Malheureusement, une fois encore, je suis au regret de dire que Varsovie ne compte pas. La politique agressive de soviétisation en ROUM/BUL/YOUG et le refus de déclarer la guerre au Japon par contre...
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10479
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Oct 27, 2019 21:18    Sujet du message: Répondre en citant

Staline a accepté, car cela lui permettait d'accéder à la technologie et à la doctrine US comme je l'ai indiqué (notons quand même que Staline a refusé la livraison de 300-400 B-24, car cela impliquait un lourd programme d'entraînement aux USA, mais par contre il a fait copier des bombardiers B-29 se posant en URSS).
Une autre raison a été que les raids américains pouvaient semer le chaos sur les arrières allemands, notamment en Roumanie (voir ci-dessous).

Staline a accepté OTL, il n'y a pas de raisons qu'il en soit autrement FTL.

Pour Varsovie, nous n'en sommes pas encore là.

Voici la liste (pas dans l'ordre) des objectifs traités OTL (on peut ajouter Béziers et Toulouse-Francazal, sur le chemin de retour depuis l'Italie et aussi une mission pour Varsovie) :
- gares de tirage de Debrecen et Szolnok, Hongrie
- gares de tirage de Arad, Craiova et Oradea, Roumanie
- aérodromes de Buzău, Focşani , Galați et Zilistea, Roumanie
- usine de carburant synthétique et gares de triages en Allemagne orientale
- raffinerie et gare de triage de Drohobycz, Pologne
- raffinerie de Trzebina, Pologne
- région de Budapest, Hongrie : gare de triage, aérodrome de Vecses, raffinerie Shell
- aérodrome de Mielec, Pologne
- usines d'aviation de Kannenberg, Prusse
- raffineries de Chemnitz, Allemagne
- aciéries et usine d'armement de Diósgyőr, Hongrie
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Etienne



Inscrit le: 18 Juil 2016
Messages: 3161
Localisation: Faches Thumesnil (59)

MessagePosté le: Dim Oct 27, 2019 22:13    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:

Staline a accepté OTL, il n'y a pas de raisons qu'il en soit autrement FTL.

Bah si, il a moins le couteau sous la gorge...
_________________
"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10479
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Lun Oct 28, 2019 16:37    Sujet du message: Répondre en citant

Etienne a écrit:
loic a écrit:

Staline a accepté OTL, il n'y a pas de raisons qu'il en soit autrement FTL.

Bah si, il a moins le couteau sous la gorge...

Détrompe toi : OTL, il a accepté lorsqu’il devint évident que la guerre était gagnée
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10479
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Sam Oct 18, 2025 13:30    Sujet du message: Répondre en citant

Voici l'opération Frantic dans le contexte FTL, relue par le Politburo Smile
Elle est bien avancée par rapport à OTL et se termine plus vite aussi.
La référence à Frantic qui se situait au départ en février 1944 a été replacée dans le texte ci-dessous.
Les passages en italique sont les textes existants (pour que Casus puisse situer).

22 février 1943 Diplo (ajout à la conférence de Moscou)

[...]
Un des enjeux de la conférence concerne la future coopération militaire entre les Soviétiques et leurs alliés, maintenant que la survie de l'URSS (et surtout de son régime !) est assuré. Cette coopération portera avant tout dans le domaine aérien.
La France peut ici se targuer d'avoir pris de l'avance, grâce à la mission militaire de juillet dernier. Le général Petit annonce l'arrivée d'ici la fin de l'été d'une escadre mixte, qui se battra aux côtés des Soviétiques exclusivement à l'échelon tactique.
Alors que les Britanniques restent sur la réserve (Churchill n'aime pas l'idée d'une trop grande proximité avec les Rouges), les Américains, qui ont eu accès aux résultats de la mission française de l'été 1942, ne veulent pas être en reste. Ils proposent de baser des bombardiers lourds en URSS [Note : Cette idée a en réalité été étudiée à Washington dès mai 1942.], de façon à pouvoir attaquer des territoires ennemis échappant pour le moment aux appareils opérant de Grande-Bretagne et bientôt du sud de l'Italie. Le Reich délocalise en effet de plus en plus d’industries hors de portée des bombardiers occidentaux. Les Américains espèrent aussi que la Luftwaffe transfère des unités de chasse sur le front russe. Les Soviétiques, qui ne disposent pas d'une doctrine de victoire par le biais de l'arme aérienne et ne possèdent qu'une aviation stratégique limitée, promettent d'étudier la question.
La conférence de Moscou a aussi permis de préparer une réunion des principaux chefs de gouvernement alliés (on ne dit pas encore un sommet). Rencontrer Staline est pour Roosevelt [...]

27 mars 43 Diplo (ajout à la conférence de Téhéran)

[...]
Le sourire de Staline s’élargit encore, si possible. Il tire d’abord le bilan des opérations menées depuis fin novembre, dont il fait un compte-rendu succinct (et assez partisan bien sûr…), avant de fournir à ses alliés quelques chiffres sur les forces allemandes et soviétiques qui se font face de la mer Noire à la Baltique – sans oublier de mentionner les troupes roumaines et hongroises (il néglige cependant les Slovaques). Il en profite pour remercier à nouveau Américains et Britanniques pour tout le matériel fourni via le Prêt-Bail, matériel sans lequel la guerre aurait été beaucoup plus difficile (mais ceci n’arrivera jamais aux oreilles du citoyen soviétique lambda !) et la France pour l’envoi prochain d’une escadre aérienne. Il passe ensuite à la façon dont l’URSS pense que les Alliés occidentaux pourraient l’aider : « Les opérations en Grèce et Italie ont été d’une grande efficacité pour sécuriser la Méditerranée et les communications entre l’URSS et ses alliés à travers la Mer Noire.
[...]

28 mars 43 Diplo (ajout à la conférence de Téhéran)

L’Air Marshal Portal fait le point sur les bombardements de l’Allemagne en cours [...]
La proposition américaine de baser plusieurs de leurs groupes de bombardiers en Union Soviétique est à nouveau mise sur la table. Le général Henry Arnold, chef d’état-major de l’US Army Air Force, propose également de fournir à l’URSS, dans le cadre du Prêt-Bail, 300 à 400 bombardiers lourds B-24, tout en précisant que cela nécessiterait la mise en place d'un important programme de formation pour les personnels soviétiques... mais aux Etats-Unis. Vorochilov, qui connaît par avance la réponse – d'évidence défavorable – de Staline à ce genre de projet, se contente de prendre note.

29 mars 43 Diplo (ajout à la conférence de Téhéran)

Ambassade soviétique en Iran, 16h00
Cette réunion plénière du Conseil Suprême Interallié (CSI) arrête définitivement [...]
Roosevelt, informé par le général Henry Arnold des discussions autour des possibilités de bombarder l'Allemagne et ses alliés depuis le territoire soviétique, demande officiellement à Staline de pouvoir baser des avions américains en Russie ou en Ukraine. Le président américain a également été sollicité par son fils, le colonel Elliott Roosevelt. Ce dernier est à la tête de plusieurs unités de reconnaissance et milite pour que ses appareils bénéficient également des bases soviétiques, de façon à préparer les missions et évaluer leurs résultats.
Le président Roosevelt, comme bon nombre de responsables politiques à Washington, cherche à développer la coopération entre les deux puissances, avec comme vision ultime de faire de l'URSS un pays « normal », sans le formuler ouvertement bien sûr. Les dirigeants militaires américains, quant à eux envisagent, si l'opération est acceptée, d'établir à terme d'autres bases en Sibérie pour bombarder le Japon.
Staline, qui perçoit qu'il y a un avantage à tirer de cette requête, donne un accord de principe.

10 mai 43 Diplo

Kremlin – L'ambassadeur américain Harriman est convoqué par Molotov et Staline pour se voir notifier l'acceptation de la proposition de Roosevelt, formulée lors de la conférence de Téhéran, de baser des bombardiers lourds en URSS. Mais celle-ci sera fera aux conditions de Moscou : seules des missions « navettes » seront mises en place, sur des bases qui ne serviront que de points de ravitaillement, avant un retour des appareils en Italie ou Grande-Bretagne. Le personnel au sol sera strictement limité à 1 300 hommes, pas un de plus. Les Américains, qui pensaient pouvoir baser jusqu'à trois groupes de bombardiers lourds au sein du nouveau Eastern Command (Brigadier General Alfred Kessler) des Strategic Air Forces, sont évidemment déçus. L’objectif de mener 800 sorties par mois sera difficile à atteindre !
Les choses vont néanmoins avancer rapidement : un échange d'officiers d'état-major va avoir lieu et une délégation fera prochainement une démonstration des tactiques de bombardement dans les environs de Moscou. L'opération reçoit un premier nom de baptême : Baseball.
Staline, de son côté, ordonne bien entendu aux services compétents de récolter un maximum d'informations sur les matériels et les doctrines américains, mais aussi d'avoir accès aux photographies aériennes de l'Europe de l'Est utilisées pour préparer les missions.

12 juin 43 Diplo

Une mission militaire américaine, sérieusement encadrée, visite les trois aérodromes sélectionnés, Poltava, Mirgorod et Piryatin, tous situés en Ukraine le long d’une voie ferrée menant à Kiev, pour accueillir les appareils de l'opération Baseball. Les officiers US repartent passablement atterrés devant le côté plus que rudimentaire des terrains soviétiques : absence de piste en dur, sauf à Poltava – heureusement que la raspoutitsa est terminée depuis quelques semaines ! –, pas de couverture radar et DCA anémique (principalement des mitrailleuses montées sur camions). Quoiqu’il arrive, il ne faudra pas traîner pour aménager les bases. Les responsables de l’USAAF, alarmés par les pertes croissantes subies par les groupes de bombardement au-dessus de l’Allemagne, malgré le renforcement des escortes, espèrent beaucoup de l’ouverture de ce second front.
C'est une formidable logistique qui va devoir être mise en place, pour acheminer via les ports soviétiques, puis par voie ferrée, des milliers de tonnes d'équipement, de carburant à haut indice d'octane, de pièces détachées, de munitions et de plaques PSP pour rendre les terrains praticable aux bombardiers lourds. Les Américains vont rapidement faire connaissance avec la bureaucratie soviétique, tatillonne et suspicieuse, voire franchement hostile. Celle-ci limitera le nombre de vols du Air Transport Command pour mettre en place l'infrastructure et par la suite n’autorisera que deux missions hebdomadaires pour ravitailler le contingent américain. C’est qu’il faut à tout prix se prémunir de la contamination capitaliste ! Les rapports sont heureusement bien meilleurs avec les aviateurs soviétiques sur le terrain.

5 août 43 Diplo

Une poignée de F-5 (P-38 de reconnaissance), se posent à Poltava pour valider le principe des missions « navettes » [Note : Celles-ci sont également désignées un peu cyniquement « commerce triangulaire ».] entre l'Italie, l'URSS et la Grande-Bretagne. Le colonel Elliott Roosevelt peut ainsi juger du degré de préparations des trois bases de l'Eastern Command. Assurément, le génie militaire US a réalisé une véritable prouesse au niveau des infrastructures. La question des communications sol-air a été réglée par un compromis, permettant aux équipages de l’USAAF d'assurer les tâches de navigation et de communication radio, en présence d'un observateur soviétique sur chacun des terrains. Des mécaniciens des VVS vont également prêter main forte et la DCA a été passablement renforcée. Un laboratoire photo est également opérationnel. Enfin, un hôpital de campagne, où est déployé du personnel médical américain, est fin prêt ; il a même déjà commencé à soigner des habitants de la région.

14 août 43 Front Russe

Pour la première mission de ce qui s'appelle encore l'opération Baseball, environ 150 B-17 et P-51 de la Fifteenth AF, partis du sud de l'Italie, prennent pour cibles les installations ferroviaires de Debrecen. Ils achèvent ensuit leur périple en se posant sur les trois terrains soviétiques. Celui de Piryatin est réservé pour les chasseurs ; il ne dispose d’aucun stockage d’essence et de munitions. Craignant que les installations de Poltava ne soient insuffisantes pour des réparations sérieuses, consigne a été donnée d'éviter de trop se frotter à la Luftwaffe et des missions de diversions ont été menées sur d'autres secteurs des Balkans. De fait, un seul B-17 a été perdu. Dans un des bombardiers, se trouve le major-général James Doolittle, patron de la 15th AF. Il est accueilli par l'ambassadeur Harriman et un aréopage d'officiers américains et soviétiques. Echanges de bouquets de fleurs, distribution de cigares et de décorations, photos de presse et moult toasts : à l'issue de cette première phase de l'opération, le moral est au beau fixe. Le haut commandement soviétique consent même à étudier le bombardement d'usines d'aviation allemandes. Jusqu’à présent, ils espéraient toujours s’emparer de ces industries, que le Reich soustrait de plus en plus aux bombardements occidentaux, sans avoir à les détruire.
Il se murmure que le choix de la cible du jour a été validé par Staline en personne. En réalité, la Stavka a surtout souhaité éviter toute risque de friction avec les troupes et les appareils engagés dans l’opération Molot. Les pilotes américains ont ainsi adopté le nom de Frantic Joe (« Joe le frénétique ») pour cette première mission. Le holà a été mis rapidement par l'encadrement, estimant que cette référence peu flatteuse et potentiellement insultante à l'encontre du maître du Kremlin pouvait générer des tensions inutiles. C'est ainsi que Baseball devient officiellement Frantic (tout court).
Dans les jours qui suivent, les appareils américains bombarderont le terrain d'aviation de Galați, en revenant se poser sur les terrains soviétiques. Deux P-51 sont perdus, contre huit chasseurs ennemis. Enfin, ils repartiront pour l'Italie, en prenant pour cible au passage l'aérodrome de Focșani, perdant cette fois un B-17.

20 août 43 Front Russe

La deuxième phase de l'opération Frantic voit cette fois-ci des bombardiers, dotés de réservoirs supplémentaires internes [Note : Leur surnom de « Tokyo tanks » n’est qu’une figure de style, car aucun B-17 ou B-24 ne bombardera jamais le Japon, à l’exception des ïles Kouriles pendant l’opération Cottage.], décoller de Grande-Bretagne pour rejoindre l'URSS. Pendant qu’une énorme formation de B-17 et B-24, avec une escorte toute massive, s’en prend à la région de Berlin, le groupe Frantic inflige des dégâts importants à une usine de carburant synthétique en Silésie, ainsi qu'à des installations ferroviaires. Alors que les appareils américains poursuivent leur route vers l'est, ils sont pris à partie par des chasseurs allemands.
Mais les ennuis ne font que commencer : en effet, suite aux premières missions Frantic, la Luftwaffe a déjà des doutes sur le trajet inhabituel des bombardiers ennemis. Dans le B-17 abattu lors du raid sur Focșani, des cartes et des photographies de la base de Poltava ont été retrouvées et ces renseignements ont été très rapidement exploités. Dans l’après-midi, un Bf 109 suit à distance l’escadre américaine, relayé par deux Ju 188 qui parviennent à photographier les bombardiers ennemis en train de se poser sur le terrain de Poltava, que les Allemands connaissent bien pour l’avoir fréquemment bombardé. Sur le chemin du retour, ils survolent également la base de Mirgorod, où ils sont aperçus par un officier américain, qui demande à pouvoir contacter Piryatin pour que des Mustangs interceptent les mouchards. Sa requête est refusée par les Soviétiques, dont les chasseurs décollent trop tard. Dès le retour des avions allemands sur un terrain du côté de Minsk, un raid est préparé pour la nuit suivante, avec une centaine d’appareils des IV. et IX. FliegerKorps.
Cette menace n’a pas été réellement prise au sérieux par le commandement américain. Certes, les effectifs de bombardement de la Luftwaffe sur le front de l’est sont connus, mais ils sont jugés sans danger, car constitués de majoritairement de He 111 obsolètes. En réalité, la Luftwaffe a modifié récemment la mission de ces Kampfgruppen, chargés jusque-là de l’appui des troupes au sol. Leur nouvelle cible est dorénavant l’industrie soviétique des régions de Moscou et de la Volga, qui produit à tour de bras. Des frappes nocturnes, face à une chasse de nuit quasi inexistante, visent à présent les centrales électriques qui alimentent ces usines, mais aussi le réseau ferré soviétique. Pour ce faire, les équipages ont été formés à la navigation à longue distance et au marquage des cibles, tandis que leurs vénérables Heinkel ont été modernisés. Ce sont ces avions qui vont tenter de jouer un mauvais tour aux hommes de Frantic.
Pendant ce temps, à Poltava, des centaines d’aviateurs américains, épuisés par les longues heures de vol, finissent de débarquer. Comme lors de la première mission, ils sont reçus par un comité d’accueil qu’il s’agit d’impressionner favorablement, en revêtant les uniformes d’apparat pour le dîner qui les attend. Ils ont profité des heures calmes pendant le vol pour apprendre à prononcer en russe quelques phrases certes banales, mais toujours bienvenues. Les aviateurs américains seront agréablement surpris de constater que certains de leurs camarades à l’étoile rouge les considèrent comme de véritables héros, car ils bombardent le territoire ennemi et notamment Berlin, ce que les VVS sont incapables de faire autrement que de façon anecdotique.

21 août 43 Front Russe

Canards posés
Base aérienne de Poltava (Ukraine) – En pleine nuit, les trois terrains de l'opération Frantic sont mis en alerte. Un raid allemand en provenance de Biélorussie a en effet été détecté peu avant minuit au-dessus des lignes de front, volant dans la direction générale de Poltava : l'opération Zaunkönig [Note : Troglodyte mignon, une variété de passereau.] est en marche. Les Bf 109 et Fw 190 d’escorte ont aisément dispersé quelques Yak qui tentaient de leur barrer la route. Le groupe chargé de frapper le terrain de Mirgorod, n’ayant pas pu localiser sa cible, va se joindre à celui se dirigeant vers Poltava.
Vers minuit et demi, l’attaque commence par le survol rapide de quelques He 177, qui larguent des fusées éclairantes. Immédiatement, les sirènes – fournies par les Américains – se déclenchent, les projecteurs – made in USA eux aussi – commencent à fouiller le ciel et les canons de 85 et 37 mm se mettent à aboyer, rapidement suivis par les armes de petit calibre. Encore épuisés par leur longue journée de vol et la soirée quelque peu arrosée qui a suivi, les aviateurs quittent en toute hâte leurs tentes, parfois en sous-vêtements, et gagnent tant bien que mal les tranchées.
Très rapidement, les premières bombes allemandes frappent leurs cibles, qui explosent ou prennent feu, au point que l’on y voit bientôt comme en plein jour. Les He 111 et Ju 88 vont larguer, pendant plus d’une heure, une centaine de tonnes de bombes explosives, à fragmentation ou incendiaires. Après une brève pause ponctuée par les détonations de réservoirs et de munitions, d’autres Ju 88 prennent le relais, mitraillant le terrain à basse altitude et dispersant une multitude de petites bombes anti-personnel (surnommées « papillons »).
Vers 2h20, de nouvelles bombes éclairantes sont larguées, illuminant à nouveau suffisamment le terrain de façon à permettre à un dernier He 177 de prendre de nombreux clichés pour attester de l’étendue des dégâts. Il faudra encore de longues minutes pour que la DCA se taise enfin. Elle aura tiré plus de 28 000 obus… en vain, car aucun appareil allemand n’a été abattu, en l’absence de toute coordination entre les artilleurs et leurs collègues en charge des projecteurs ! Les quelques Yak qui auront décollé n’auront pas eu davantage de succès.
C’est le raid le plus dévastateur subi par l’USAAF depuis l’attaque japonaise sur les Philippines en décembre 1941. Une trentaine d’appareils sont définitivement perdus et une vingtaine d’autres ont été endommagés, sans compter plusieurs véhicules. Pratiquement 2 000 bombes, 400 000 cartouches et des centaines de milliers de litres de carburant, qui avaient traversé la moitié du globe, sont partis en fumée.
De sa tranchée, le Brigadier General Alfred Kessler, contemple cette scène dantesque, même s’il n’y a par miracle que deux morts américains. Pour Kessler, la défense russe a « misérablement failli ». Maudits soient ces Rouges qui interdisent aux Américains d’installer leur propre DCA et refusent que les Mustang fassent leur travail ! Ceci dit, les aviateurs de l’USAAF ne sont pas exempts de reproches : habitués à la tranquillité des terrains britanniques, ils ont également négligé de disperser suffisamment leurs B-17 (il faut dire que le terrain de Poltava est un peu étriqué) et le carburant et les munitions ont été entassés sans précautions particulières.
Par ailleurs, les pertes sont lourdes aussi du côté soviétique ; une vingtaine d’avions ont été perdus. Il y a 34 morts et une soixantaine de blessés, parmi les hommes de l’Armée Rouge, qui ont fait preuve d’un héroïsme certain, combattant les incendies alors que les bombes allemandes pleuvaient encore. Et ce n’est d’ailleurs pas terminé, car tous, hommes et femmes, principalement des civils, ratissent le terrain pour éliminer les petites bombes anti-personnel, avec de simples bâtons ou à mains nues (!). Cette façon de faire sans respect pour la vie humaine, qui fera des victimes pendant plusieurs semaines, va beaucoup choquer les Américains [Note : L’Armée Rouge ne manquera pas d’en tirer des leçons et développera rapidement ses propres bombes anti-personnel.] et par ricochet atténuer leur colère devant l’incompétence, supposée ou réelle, de leurs hôtes.

22 août 43 Front Russe

Dans la journée, les B-17 de Mirgorod et les P-51 de Piryatin sont évacués en urgence vers des terrains situés plus à l’est. Cette décision va sauver le reste des appareils américains, car les Allemands reviennent à la charge la nuit suivante, en prenant pour cible ces deux terrains. Une nouvelle fois, les chasseurs soviétiques n’abattront aucun appareil ennemi. À Mirgorod, des centaines de milliers de litres de carburant et des tonnes de munitions partent à nouveau en fumée, tandis que Piriatyn n’est pas localisé par les assaillants, qui larguent leurs bombes à plusieurs kilomètres.

24 août 43 Front Russe

Les avions américains rescapés, moins quelques appareils en cours de réparation, sont à nouveau concentrés à Poltava et Mirgorod, sous bonne escorte cette fois. Après ravitaillement, à peine plus de la moitié des B-17 arrivés quelques jours plus tôt prennent la direction de l’Italie, escortés par les Mustang. En route, ils bombarderont la raffinerie et les installations ferroviaires de Drohobycz, en Pologne. Par la suite, les bombardiers de retour d’Ukraine vont effectuer quelques missions au-dessus des Balkans, du nord de l’Italie et de la France, avant de regagner la Grande-Bretagne. Ils y seront rejoints par les équipages évacués de Poltava par des C-47 de l’Air Transport Command, via l’Iran.
Toute cette affaire laisse un goût désagréable aux Américains, qui réalisent que leurs partenaires soviétiques ne pourront jamais apporter une protection efficace contre les bombardements nocturnes, d’autant plus que Moscou refuser de laisser l’USAAF déployer radars et chasseurs de nuit [Note : Les Night Fighter Squadrons sont équipés principalement de Beaufighter, en attendant le P-61 Black Widow, dont la production en série a débuté.]. L’idée de baser en permanence en Ukraine trois groupes de B-17 est donc définitivement abandonnée. L’opération Frantic est malgré tout maintenue, mais en engageant uniquement des chasseurs, le temps de reconstituer les réserves de carburant, de remettre en état les installations et d’améliorer quelque peu les défenses. Par ailleurs, les pertes subies ne représentent en réalité que quelques jours de production des chaînes d’assemblage de Boeing...
Dans les premiers temps, une stricte censure sera maintenue sur le désastre subi à Poltava, mais la nouvelle finira par fuiter, obligeant les responsables d’admettre que l’opération fut une « leçon coûteuse ». Un journal titrera « La Luftwaffe peut encore frapper fort ! ».
Les Soviétiques, qui prenaient l’affaire avec philosophie, eurent beau jeu de critiquer, assez injustement, l’absence d’organisation et l'arrogance américaines et de rappeler, assez justement cette fois, l’efficacité allemande.
Enfin, les pilotes de la Luftwaffe se crurent brièvement revenus aux jours heureux des débuts de Barbarossa. Mais cela ne dura pas : la succession d’offensives soviétiques des semaines suivantes obligea à renvoyer les bombardiers en soutien des troupes au sol. Le potentiel des Kampfgruppen s’éroda rapidement.

14 septembre 43 Front Russe

La troisième phase de l'opération Frantic, organisée dans le but inavoué de maintenir le projet en vie coûte que coûte, est lancée ce jour. Une centaine de P-38 et P-51 attaquent des terrains d’aviation au nord-est de Bucarest, revendiquant des dizaines d’appareils détruits ou endommagés, puis se posent en Ukraine.

18 septembre 43 Front Russe

Une soixantaine de P-38 et P-51, décollant des bases ukrainiennes de l’opération Frantic, s’en prennent à l’aérodrome de Mielec, en Pologne, avant de revenir à leur point de départ. Ce terrain dessert l’usine PZL, qui depuis la fin 1939 fournit des pièces pour Heinkel 111 et répare des Ju 52.
Le lendemain, les chasseurs américains repartiront pour l’Italie, effectuant au passage une mission de chasse libre dans le secteur entre Bucarest et Ploesti.

22 septembre 43 Front Russe

La quatrième phase de l'opération Frantic est organisée à la demande des Soviétiques pour préparer leur offensive Vatra Dornei-Gheorgheni contre la Roumanie. Plus de 70 P-38 et P-51 décollent d’Italie et attaquent la ville de Focșani, située dans le secteur de la 11ème armée allemande. Leur voyage se termine sur les bases ukrainiennes comme les fois précédentes.
À cette occasion, un véritable exploit va avoir lieu, après qu’un P-38 du 96th Fighter Squadron ait été touché par la DCA du terrain de Focșani. Ses deux moteurs hors service, le lieutenant Richard Willsie avertit ses équipiers par radio qu’il va tenter de se poser dans un champ. Un de ses équipiers, le flight officer Frank Hurlbut lui répond qu’il va tenter de le récupérer. Willsie, ne comprenant pas sur le moment la proposition de son camarade, réussit à poser son appareil sur le ventre et à en sortir, à moitié assommé par le choc de sa tête contre le collimateur. Conformément aux instructions, il dégoupille et jette une grenade au phosphore dans l’habitacle pour incendier son avion avant de s’éloigner. Il aperçoit alors un P-38 qui se pose à proximité et se précipite vers lui.
Au-dessus d’eux, les autres chasseurs américains poursuivent l’empoignade avec des Bf 109 ou canardent les camions chargés de soldats qui se dirigent vers les deux pilotes à terre. Hurlbut se débarrasse de son parachute et de tout ce qu’il peut dégager de son habitacle et aide Willsie à grimper à bord, le laissant prendre les commandes, car ce dernier est plus expérimenté que lui. Serrés comme des sardines, les deux pilotes réussissent à décoller en frôlant une ligne d’arbres et à prendre la direction de Poltava. Se faufilant dans les nuages, ils se retrouvent rapidement séparés de leurs équipiers et sans carte. Après un vol de deux heures et demie, pratiquement au jugé (Willsie a déjà effectué le trajet lors d’une mission précédente) et surtout très inconfortable, ils se posent à Poltava sous les yeux éberlués de hommes à terre.
Pour son exploit, les deux pilotes seront rapidement promus dès leur retour à Foggia, Hurlbut étant pour sa part décoré de la Silver Star. Ce sauvetage héroïque fera rapidement le tour de toutes les unités de l’USAAF et d’autres pilotes tentèrent d’imiter l’exploit. Il y eut tant de blessés que l’état-major émit un ordre formel interdisant de recourir à cette tactique pour sauver un pilote abattu.
Deux jours plus tard, la majorité des chasseurs américains repartiront de Poltava pour l’Italie, ciblant au passage diverses installations ferroviaires dans les secteurs de Bucarest, Ploesti et Craiova.
Un bilan sera bientôt tiré de ces opérations menées uniquement par des chasseurs et chasseurs-bombardiers. Le niveau des pertes, certes limité, rapporté à la valeur des cibles, conduira les responsables de l’opération à ordonner l’arrêt de ces missions.

1er octobre 43 Front Russe

Les B-17 basés en Grande-Bretagne sont à nouveau de sortie pour cette cinquième phase de l’opération Frantic. La mission du jour les conduit au-dessus de Gotenhafen, pour un bombardement de l’usine d’aviation Kannenberg, avant de rejoindre les terrains ukrainiens. L’escorte abat un Fw 190 et un Ju 88.

2 octobre 43 Front Russe

Sur demande des Soviétiques, bombardiers et chasseurs américains, décollant d’Ukraine, vont attaquer la raffinerie de Trzebinia, en Pologne occupée. Malheureusement, de nombreux ouvriers polonais sont tués au cours du bombardement. Les appareils américains reviennent à leur point de départ, sans avoir subi de pertes.

7 octobre 43 Front Russe

Clap de fin pour Frantic
Pour achever la cinquième phase de l’opération Frantic, les appareils américains vont matraquer, toujours à la demande des Soviétiques, plusieurs terrains d’aviation en Roumanie, avant d’achever leur voyage en Italie. Quelques jours plus tard, ils seront de retour en Grande-Bretagne.
L’opération Frantic s’arrête là. En effet, le ministre des affaires étrangères Molotov a demandé officiellement à l’ambassadeur Harriman et au major-général Deane, chef de la mission militaire Deane la restitution des trois terrains d’Ukraine. À vrai dire, les responsables américains sont plutôt soulagés que les choses en restent là, face aux difficultés logistiques et à l’intransigeance soviétique. Ils acceptent donc la suspension des missions « navettes ».
De fait, l’ambiance entre Soviétiques et Américains s’est sensiblement dégradée depuis les raids allemands des 21 et 22 août. D’abord peu perceptible sur les trois terrains d’Ukraine, la tension a été crescendo, entre le ressentiment des Soviétiques envers l’opulence (toute relative) de leurs « invités » (qui fascine notamment les femmes), les bagarres provoquées par l’alcool (les Américains nostalgiques de leur pays en consommant de façon déraisonnable), une certaine xénophobie, le marché noir des produits américains… On est loin des sympathiques matches de volleyball des premiers jours !
Le malaise a parfois été plus insidieux, en particulier lors des (rares) voyages effectués dans le pays. Les Américains ont ainsi pu constater l’énormité des moyens reçus au travers du Prêt-Bail (en particulier de très nombreux camions), à mettre en regard avec l’ingratitude (supposée ou réelle) de leurs hôtes. Ou cette situation qui aurait pu être cocasse en d’autres circonstances, lorsque quelques officiers, en déplacement à Moscou, se sont retrouvés dans la salle à manger de l'hôtel Metropol, non loin de la table de ... l'ambassadeur du Japon.
Mais les frictions ont parfois été plus graves, entre les F-5 en mission de reconnaissance photo pris à partie par des chasseurs des VSS (l’un d’eux étant même abattu) et les nombreux cas de tirs irréfléchis de la DCA soviétique. Il fut évidement rétorqué que les pilotes de l’USAAF étaient incapables de respecter les plans de vols établis… Le moins que l’on puisse dire, c’est que la confiance étaient rompue.
L’arrivée des pluies automnales, entraînant l’inévitable raspoutista, aurait de toutes façons imposé un arrêt des opérations pour les bombardiers lourds. L’USAAF obtient néanmoins l’autorisation de maintenir un contingent de 300 personnes à Poltava, de façon à poursuivre les vols de reconnaissance photo et avec l’espoir secret que la situation se débloque et permette une reprise des bombardements au printemps. Certains espèrent encore une possible utilisation des terrains en Sibérie pour bombarder le Japon.
Au final, le bilan de l’opération Frantic, s’il n’est pas totalement négatif, n’est guerre brillant, notamment au regard de la débauche de moyens. La plupart des objectifs en Europe centrale peuvent dorénavant être atteints depuis la région de Rome ou le nord de la Grèce et le reste sera bientôt à portée des armées soviétiques. Le redéploiement espéré des chasseurs allemands vers l’Est n’a pas eu lieu et la Luftwaffe conserve ses Experten face aux occidentaux.
Staline, qui sent bien que la victoire lui tendait les bras, n’a aucune envie de laisser les Américains tirer un quelconque bénéfice de ces opérations, ni s’enraciner en Ukraine (à Moscou, on n’oubliait pas les velléités d’indépendance ukrainiennes). Sitôt les enseignements et techniques sur la guerre aérienne stratégique appris [Note : L’URSS s’est vue notamment remettre un exemplaire du viseur Norden, un système de pressurisation pour les vols à haute altitude et un pilote automatique.], les instructions du Kremlin ont été claires : il s’agit de « pourrir la vie » des Yankees, en instaurant un climat hostile, avec des épisodes de violence orchestrée et des vols.
Du côté de Londres, on regarde ce naufrage avec fatalisme, voire une certaine condescendance, car ce n’est pas faute d’avoir mis en garde Washington. À Alger, on fait plutôt profil bas, tout en se réjouissant d’avoir su conserver des ambitions modestes avec l’envoi de la 52e escadre Franche-Comté. Des instructions complémentaires particulièrement strictes seront néanmoins envoyées au colonel Martial Valin. Quant à l’Allemagne, elle a beau jeu d’affirmer que ses ennemis sont incapables de s’entendre et ne tarderont pas à s’entre-déchirer, qui écoute encore Radio-Berlin ?
Frantic, qui va durablement marquer toute une génération d’officiers de l’USAAF, ne sera pas sans altérer les relations américano-soviétiques jusqu’à la fin du conflit et sera le premier coup de froid avant la glaciation de l’après-guerre… Mais les deux pays ont découvert leurs forces et faiblesses respectives.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Monomaker



Inscrit le: 04 Juin 2023
Messages: 327
Localisation: Nantes

MessagePosté le: Sam Oct 18, 2025 21:13    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
14 août 43 Front Russe
Pour la première mission de ce qui s'appelle encore l'opération Baseball, environ 150 B-17 et P-51 de la Fifteenth AF, partis du sud de l'ItalieDans les jours qui suivent, les appareils américains bombarderont le terrain d'aviation de Galați, en revenant se poser sur les terrains soviétiques. Deux P-51 sont perdus, contre huit chasseurs ennemis. Enfin, ils repartiront pour l'Italie, en prenant pour cible au passage l'aérodrome de Focșani, perdant cette fois un B-17.

20 août 43 Front Russe
La deuxième phase de l'opération Frantic voit cette fois-ci des bombardiers, dotés de réservoirs supplémentaires internes [Note : Leur surnom de « Tokyo tanks » n’est qu’une figure de style, car aucun B-17 ou B-24 ne bombardera jamais le Japon, à l’exception des ïles Kouriles pendant l’opération Cottage.], décoller de Grande-Bretagne pour rejoindre l'URSS.
Mais les ennuis ne font que commencer : en effet, suite aux premières missions Frantic, la Luftwaffe a déjà des doutes sur le trajet inhabituel des bombardiers ennemis. Dans le B-17 abattu lors du raid sur Focșani


- Ils reviennent quand tous les avions de la 15th AF ? Parce qu'ils sont aussi demandés pour aller bombarder le sud de la France dans le cadre d'Oeuf de Dragon pour préparer Dragon début septembre. Selon l'annexe D A3 (ODB forces aériennes alliés pour Dragon), la XVth AF n'a que 2 FG sur P-51 et 3 BG sur B-17. Le 79th FG sur P-51 escorte des bombardiers sur la Provence le 15 août et le 19 août et le 81st FG (l'autre FG sur P-51) est engagé le 14 sur Nîmes et le 18 au-dessus de Perpignan. Le 2nd BG est au-dessus de la Vienne le 17 août et le 99th BG bombarde Lézigan le 19. Pour ce qui est des chasseurs, on peut probablement prendre le 354th FG de la 8th AF mais les bombardiers devront revenir max le 18.

- Galati a été prise le 7 août. Son aérodrome étant situé sur le chemin des soviétiques, ils en ont déjà pris le contrôle. Il faut trouver une autre cible.

- Mi-août, les soviétiques sont arrivés sur les bords de la Siret à seulement 15km de Focșani. Les deux terrains du complexe de Focșani (Focșani Nord et Sud) ont probablement été abandonnés car ils sont à la portée de l'artillerie soviétique. Il faut là aussi trouver une autre cible

- Des B-17 chinois et américains ont bombardés le Japon en novembre et décembre 1942. D'ailleurs des B-17 de la ROCAF ont bombardés Tokyo avec des réservoirs supplémentaires. Sinon OTL, les bombardiers lourds des 5th, 7th et 13th AF ont aussi bombardés Kyushu et quelques cibles sur Honshu après la prise d'Okinawa en juin, juillet et août 1945. Ce sera probablement la même chose FTL surtout si l'invasion d'Okinawa est un peu avancée vu que l'avancée alliée dans le Pacifique a à peu près un mois d'avance.
_________________
"Bonjour ! Oh et au cas où on ne se reverrait pas d'ici là, je vous souhaite une bonne soirée et une excellente nuit!" Truman
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10479
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Oct 19, 2025 07:41    Sujet du message: Répondre en citant

Merci d'avoir trouvé ces incohérences, je vais corriger et envoyer à Casus.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Wings



Inscrit le: 11 Mar 2022
Messages: 913
Localisation: U.S.A

MessagePosté le: Dim Oct 19, 2025 14:21    Sujet du message: Répondre en citant

Okinawa (Opération Impact), date prévue: 22 Février 45 (préliminaires), 28 pour l'ile principale.
_________________
"It takes the Navy three years to build a ship. It will take three hundred years to build a new tradition. The evacuation will continue." Sir Andrew Cunningham, Mai 1941
"Let me soar! [...] I need no great host, just [Tyene]" - Nymeria Sand, AFFC II
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10479
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Oct 19, 2025 18:09    Sujet du message: Répondre en citant

Si tu parles de bombardiers basés à Okinawa, ce sont tous des B-29, non ?
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Wings



Inscrit le: 11 Mar 2022
Messages: 913
Localisation: U.S.A

MessagePosté le: Dim Oct 19, 2025 18:20    Sujet du message: Répondre en citant

Oui et non (oui en tant que bombardiers stratégiques, non en tant que bombardiers tout court). OTL les B-29 ont opéré depuis Kadena, et n'ont pas pu servir longtemps. Les premiers ont commencé a y opérer étaient ceux des 333rd et 346th BG en Aout 45, mais ils n'ont jamais pu faire de missions de combat depuis Okinawa.

Sinon, sur Yomitan Field (aussi a Okinawa) il y a eu des B-24 et B-25 des 38th, 41st et 494th BG qui ont opéré OTL a partir de Juillet, et ont bombardé les ports japonais au moins trois fois. Ils n'ont cependant jamais été utilisés dans la capacité de bombardiers stratégiques.

A Yomitan il faut ajouter le 312th BG (sur A-20 et B-32) A Kadena, il y avait aussi le 319th BG (sur A-26).

De plus, il y avait aussi sur Ie-Shima les 43rd BG, 90th BG et 345th BG (les deux premiers sur B-24, le dernier sur B-25).

En gros, beaucoup de monde. Mais OTL les B-29 opérant depuis Okinawa n'y ont jamais opéré en mission de combat pendant la 2nde GM. Ils en feront en revanche pendant la Guerre de Corée.
_________________
"It takes the Navy three years to build a ship. It will take three hundred years to build a new tradition. The evacuation will continue." Sir Andrew Cunningham, Mai 1941
"Let me soar! [...] I need no great host, just [Tyene]" - Nymeria Sand, AFFC II
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10479
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Mar Nov 04, 2025 08:44    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, j'ai effectué les corrections pour tenir compte des remarques.
La première mission Frantic a été avancée de quelques jours et un autre BG a été utilisé pour une mission Oeuf de Dragon pour éviter un confit de date.
J'envoie le fichier à jour à Casus.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Discussions Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3
Page 3 sur 3

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com