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1940 - La France continue la guerre
 
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La politique des coups tordus
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 09, 2012 16:35    Sujet du message: La politique des coups tordus Répondre en citant

Ci-après quelques notes chono de TYLER, en partie inspirées par les écrits d'Anaxagore (qui trouveront une place par ailleurs).

2 juillet 1942
Alger
– Ernest Beluel, 67 ans, est sénateur de Haute-Garonne étiqueté “Gauche démocratique”, après avoir été ancien député radical-socialiste de Toulouse de 1928 à 1932. Il est membre de la commission de l’Air et de la commission du Commerce. En un mot, c’est un Elu de la République comme tant d’autres à Alger. Dans son appartement d’un des bâtiments-dortoirs élaborés par le parlementaire et architecte Raoul Brandon l’année précédente pour désengorger les hôtels et autres bâtiments réquisitionnés dans toute l’Algérie lors du Grand Déménagement, en cette fin d’après-midi, Ernest Beluel agonise.
Or, s’il n’avait de son vivant guère défrayé la chronique, sa mort – pourtant de cause parfaitement naturelle – va être à l’origine de débats animés, voire houleux, au sein de l’Assemblée des Elus de la République ! Elle va en effet poser crûment la question du remplacement des Elus de la République décédés au cours de leur mandat, la plupart du temps bien loin de leur circonscription.
La question semblait de peu d’importance au début de 1941, lorsqu’avait été votée la révision constitutionnelle. Les parlementaires déménagés avaient pourtant connu leur premier deuil le 17 décembre 1940, lorsque le député de Seine Maritime Georges Bureau était mort à l’hôpital d’Alger. Quelques mois après le Grand Déménagement, ses funérailles avaient été l’occasion d’une grande démonstration d’Union Sacrée. Il avait été décidé que le siège de Georges Bureau, numéroté « 42 », ne serait plus occupé jusqu’au retour des Assemblées à Paris. La question de remplacer Bureau s’était d’autant moins posée que sa disparition avait été numériquement compensée par l’arrivée de Charles Vallin, échappé de Métropole, quelques semaines plus tard. C’était reculer pour mieux sauter…
En février 1941, César Campinchi, député radical de Corse et ministre de la Marine marchande au moment du Sursaut (avant de laisser aimablement sa place à Darlan), était mort des suites d’une opération chirurgicale, quelques jours après que Joseph Blanc, sénateur radical de Haute Savoie, fût lui aussi décédé dans des conditions similaires. Ces disparitions n’étaient pas restées sans conséquences. Les différents partis représentés à l’Assemblée avaient conclu un accord officieux (mais non moins solide) pour que chaque parlementaire fût, en cas de malheur, remplacé par son suppléant. Les dits suppléants ne courant pas forcément les rues d’Alger à l’époque, on s’était entendu pour que tout membre du parti auquel appartenait le parlementaire décédé pût faire office de suppléant. Ainsi Joseph Blanc et César Campinchi avaient-ils été remplacés.
Cette pratique s’était prolongée tout au long de l’année 1941, permettant le remplacement sans drame de sept Elus de la République. A la mort de Raoul Brandon, député de la Seine, le 4 décembre 1941, l’aile conservatrice avait commencé à polémiquer en affirmant que ce système favorisait « de petits arrangements entre Francs-Maçons », mais le début de la Guerre du Pacifique, l’attaque japonaise en Indochine et la déclaration de guerre au Japon avaient rapidement étouffé l’affaire en rendant toute sa vigueur à l’Union Sacrée. Pour un temps seulement, bien sûr !
Entre le 4 février et le 30 mars 1942, cinq autres parlementaires avaient rendu leur âme à Dieu/étaient passés à l’Orient/avaient passé l’arme à gauche (selon les croyances philosophico-religieuses et les orientations politiques de chacun). Chaque décès avait donné aux conservateurs l’occasion de hausser le ton concernant les modalités de remplacement des « 510 » (lesquels se trouvaient être 514 au printemps 1942, grâce au courage de quelques députés qui avaient réussi à rejoindre Alger : deux d’entre eux étaient même des prisonniers de guerre évadés).
La mort de Beluel renforce d’autant plus les protestations des conservateurs que, depuis le déclenchement de l’opération Barbarossa, la France et l’Union Soviétique sont devenues les meilleurs alliés du monde et il devient probable, sinon certain, que les députés communistes “moscoutaires”, extraits de leur villégiature saharienne, rejoindront bientôt l’Assemblée. Ne reculant devant aucune outrance verbale, les conservateurs évoquent « un sabotage programmé des institutions conduisant à brève échéance à la mort de la démocratie et à l’instauration d’une dictature communiste dans la France à peine libérée du joug allemand » (sans tenir compte du fait que la Libération en question est encore à accomplir).


21 juillet 1942
Alger, Assemblée des Elus de la République
– Dans le sillage de Pierre Taittinger et d’Henri Becquart (revenu gravement blessé mais d’autant plus virulent de son équipée indochinoise), plusieurs membres de la Fédération Républicaine et de quelques autres formations de droite s’indignent avec violence à la suite du remplacement de leur collègue parlementaire Ernest Beluel, décédé le 5, par un de ses camarades de parti – de gauche, donc ! « Il est invraisemblable que des accords de cabinet noir, ou peut-être bien de Loge bleue, permettent de maintenir sine die au pouvoir les élus d’une majorité qui a conduit le pays au bord du gouffre il y a tout juste deux ans ! Et ce, avec le soutien trop opportun pour être tout à fait honnête de groupes qui ont, comme chacun s’en souvient, miné les assises mêmes de la République et de sa Défense dès avant le début du conflit » s’exclame Becquart lors d’une sortie qui conduira à une suspension de séance, fait assez rare durant la “période algéroise” de la guerre.
Becquart, Taittinger et leurs affidés se plaignent notamment, non du fait que les seize parlementaires morts depuis le Grand Déménagement aient presque tous été de gauche (hormis Georges Cousin, député du Front Républicain, décédé en février), mais du fait que leurs remplaçants le soient aussi ! Pierre Taittinger en rajoute : « L’Assemblée des Elus de la République n’est pas représentative de la Vraie France Combattante. Celle du Sursaut ! Celle qui se bat contre les ennemis de l’extérieur comme de l’intérieur, dont certains, toute honte bue, frappent aujourd’hui à notre porte [il fait évidemment allusion aux communistes]. Nous sommes aujourd’hui 514, la Constitution nous autorise à être 600, je propose de renouveler au moins en partie la composition de notre Assemblée. »
Paul Reynaud, épuisé par deux ans et demi à la tête d’un état “à l’échine brisée”, propose de créer une commission parlementaire pour étudier la question. Là ou il aurait fallu renvoyer Taittinger à la Constitution réformée…


3 novembre 1942
Alger
– Le mois d’octobre a vu la mort de trois autres parlementaires (Henri Boulay, Amédée Delaunay et Jean Thureau-Dangin), portant à 19 le nombre d’Elus de la République remplacés par des suppléants souvent de rencontre. Alors que la commission parlementaire mandatée sur la question traîne à rendre son rapport, un article publié dans Le Monde va changer la donne.
L’article révèle que Pierre Taittinger, l’une des principales voix de la Droite à l’Assemblée, a rencontré quelques jours plus tôt un dénommé Victor Arrighi. Ancien membre du PC, Arrighi était devenu le délégué du PPF de Doriot en Algérie de 1936 à 1938. Il a certes quitté le PPF, mais il est resté très proche de la “communauté PPF”, toujours assez nombreuse chez les plus riches des colons algériens (les successeurs de ceux qui, en 1898, avaient élu député Edouard Drumont). Fin 1940, une enquête sur lui n’avait rien donné.
Selon l’article du Monde, Arrighi, prétendant pouvoir réunir autour de lui de nombreux électeurs, colons et ex-militants PPF, a depuis quelques mois rencontré à plusieurs reprises Taittinger pour passer un accord avec les conservateurs de l’Assemblée Nationale. Bénéficiant de ces voix (malgré tout hypothétiques), les conservateurs pourraient ainsi remporter d’éventuelles élections en Algérie et obtenir une place plus importante au sein du gouvernement et dans les organes décisionnels. Arrighi y gagnerait une réhabilitation pleine et entière après la guerre – mais Le Monde laisse entendre qu’il joue sur deux tableaux et qu’il a encore des liens outre-Méditerranée, avec Doriot, ainsi que de nombreux contacts parmi des officiers proches, avant-guerre, de l’extrême-droite.
La publication de l’article du Monde sera suivie par la défection, à l’Assemblée, de la plupart des soutiens des ultra-conservateurs comme Taittinger et Becquart, obligés de se faire nettement plus discrets. Pierre Taittinger ne sera d’ailleurs pas réélu lors des élections de 1944, au contraire de Becquart, qui saura se présenter comme un « grand blessé de guerre » – ce qu’il n’était pas véritablement…
Jouant de la carotte après ce coup de bâton, le gouvernement acceptera l’organisation d’élections au printemps 1943 dans les territoires de l’Empire n’ayant pas de représentants, au nom du rassemblement de tout l’Empire pour la cause de la Victoire. Le collège électoral fera une large place aux familles des « Indigènes » ayant soutenu l’effort de guerre. L’arrivée de ces nouveaux élus à l’Assemblée modifiera fort peu les équilibres politiques.
Quant à Arrighi, il sera expédié dans le sud de l’Algérie, dans l’une des résidences très surveillées où avaient séjourné les députés communistes fidèles à Moscou. Finalement lavé de tout soupçon d’intelligence avec l’ennemi, il sera libéré à la fin de 1943, mais ne reverra la Métropole que pour périr assassiné dans des circonstances mal éclaircies quelques mois plus tard – le rapport de police classera l’affaire comme « crime crapuleux ».
Quelques officiers ayant eu le tort d’être trop proches d’Arrighi seront mutés loin d’Alger avant la fin de 1942 - ainsi du capitaine Jean Bassompierre, ami personnel de Joseph Darnand et ancien militant du PPF et de la Cagoule. Ce chasseur alpin trouvera une mort glorieuse au Vietnam en 1944, à la tête d’un commando opérant en territoire tenu par les Japonais.
………
Le scoop publié par Le Monde avait été en réalité l’un des coups les plus politiques réussis par les services secrets français dans le cadre de l’opération Méduse, grâce à une fuite savamment orchestrée (voir « Atlas médusé – La réponse du contre-espionnage français aux menées des Collaborateurs en Afrique du Nord », par A. Naxagore, Paris, 1946 – Annexe C B9).
Dans le chaos du Grand Déménagement, de nombreux militaires, fonctionnaires et officiels français proches de la Cagoule, du PPF et autres RNP s’étaient retrouvés, volens nolens, en Afrique du Nord. Dans les derniers mois de 1940, Simon Sabiani, proche de Doriot et grande figure de la vie politique marseillaise – dans la mesure où le Milieu marseillais était un des acteurs de cette vie politique – avait fait passer en AFN quelques-uns de ses hommes de confiance. Son but ? Rallier à la cause du NEF les proches et sympathisants des partis collaborateurs, à des fins de renseignement et de sabotage. Ces hommes et leurs contacts en AFN formaient ce que Sabiani, avec quelque grandiloquence, avait baptisé réseau Atlas.
Bien loin des fantasmes de Doriot, rêvant d’un coup de poignard dans le dos fatal à l’effort de guerre du gouvernement Reynaud, l’action du réseau Atlas eut tout au plus l’effet d’une écharde. La faute au faible nombre de “contacts” que l’on avait pu convaincre de faire partie du réseau (par rapport à ce qu’avait rêvé Doriot), à l’amateurisme de ceux qui avaient accepté de trahir et à un manque de moyens flagrant – mais aussi à l’action des services secrets français.
Le contre-espionnage n’avait cependant découvert l’existence du réseau Atlas qu’au début de 1941. Après une longue enquête, une grande partie des membres actifs du réseau furent identifiés. Le commandant Pierre de Froment fut chargé de mener l’opération Méduse (dont la tête, portée par Persée, figea le géant Atlas) afin de démanteler le réseau et, mieux encore, de retourner ses membres.
Après plusieurs mois d’observation, la phase active de Méduse fut déclenchée en septembre 1941, dans la plus grande discrétion, afin de ménager le moral de la population et des troupes. De plus, le gouvernement français désirait s’épargner une affaire publique avec pression médiatique et procès, comme, aux Etats-Unis, l’affaire du réseau d’espionnage allemand de Frederick Duquesne, qui avait fait les gros titres de la presse américaine en décembre 1941.
Un certain nombre de membres d’Atlas furent retournés (assez pour faire croire à Doriot et à l’Abwehr que le réseau était toujours viable), mais l’on vit aussi une sorte d’épidémie d’accidents de la route ou d’entrainement, et autres rixes finissant mal dans des lupanars… C’est ainsi que Jean Fossati périt dans un accident de voiture en octobre 1941.
Albert Beugras, qui avait failli être écrasé par un tramway algérois à la suite d’une stupide bousculade au début de 1942, fut peu après discrètement arrêté et mis au secret pendant plusieurs jours. « Une offre qu’il ne pouvait pas refuser » d’un consortium des services français et américains fit de lui un agent double (et même triple). Il devait montrer de réelles aptitudes pour ce difficile métier, jusqu’à ce qu’un passant distrait le pousse sur les rails du tramway – on n’échappe pas à son destin – à Marseille cette fois, quelque temps après la libération de la ville. On spécule encore volontiers sur la nationalité du distrait : Allemand ? Américain ? Français – et de quel bord ?
L’opération Méduse continua toute l’année 1942, dans un souci de recensement de personnalités politiques et officiers susceptibles d’avoir sympathisé avec « l’équipe Laval ». Comme nous l’avons vu, elle permit au Monde de faire un joli scoop et ôta fort à propos une épine du pied du gouvernement.
Enfin, consciencieusement retourné, le réseau Atlas sera un des plus utiles rouages de l’opération Fortitude qui, à la mi-1943, fera croire aux services allemands que les Alliés allaient débarquer en Italie et non en Provence.




..............


15 novembre 1942
Alger, ministère de l’Air
– Albert Caquot, conseiller technique de l’ancien ministre de l’Air Laurent Eynac, n’a pas perdu son poste lors de l’envoi de ce dernier aux Etats-Unis et de son remplacement par Charles Tillon. Il présente aujourd’hui à son nouveau ministre et à un aréopage de représentants des trois armes un projet qui va faire penser à Tillon qu’il a eu bien raison de le garder.
Caquot s’est inspiré des premiers rapports de l’opération Outward britannique (campagne de bombardements à l’aide de ballons à gaz, munis de filins d’acier pour détruire des lignes électriques ou portant des bombes incendiaires). La destruction de la centrale électrique de Böhlen, près de Leipzig, au mois de juillet, grâce à un seul ballon est un argument de poids pour sa proposition.
Caquot suggère de créer des ballons munis d’un système de guidage. Charles Tillon et les représentants de la Marine, de l’Aviation et de l’Armée de Terre sont emballés : le projet sera développé sous la direction de Caquot. L’opération Picardie (du nom du ballon français ayant gagné la Gordon Bennett Cup en 1912) sera lancée de Monopoli, en Italie, à partir de janvier 1943, avec pour cibles les usines du nord de l’Italie contrôlées par les Allemands.
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Lun Jan 09, 2012 22:49    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Charles Tillon et les représentants de la Marine, de l’Aviation et de l’Armée de Terre sont emballés

Ils ont toutes les raisons d'être emballés car Albert Caquot est le père des ballons fuselés qui ont permis à l'aérostation alliée de gagner la bataille de l'observation des lignes ennemies en 14/18.

@+
Alain
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Jan 10, 2012 22:14    Sujet du message: Répondre en citant

Laughing Laughing Laughing Laughing

Un autre pavé dans la mare pourrait bien secouer les institutions de la République en Exil. Je veux parler de l'alliance entre le Vieth-minh et les forces ex-coloniales en Indochine. Cette alliance d'opportunité nouée au plus bas échelons de l'armée et qui s'est propagée vers l'amont au même rythme que l'invasion japonaise n'a jamais reçu l'aval du gouvernement, mis devant le fait accompli (et en fait accidentel).
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Finen



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MessagePosté le: Mer Jan 11, 2012 07:46    Sujet du message: Répondre en citant

Cet aspect important semble devoir être le point de départ de la décolonisation de l'empire mais en plus raisonné.

En effet, les colons locaux ainsi que l'administration ont du faire avec les locaux dans tous les sens du terme et cela a bien fonctionné.
La ou il a été possible de mettre deux communautés en opposition OTL car elles se sont ignorés durant l'occupation japonaise, il existe un noyau forgé dans le combat commun contre l'envahisseur. Ces gens, forts de leur légitimité locale et de l'allant de la victoire vont vouloir (et vont devoir au début) rester aux commandes et ferons front face à la tentative de normalisation qui viendra après guerre.

Il y aura donc une opposition en FTL entre les métropolitains et les coloniaux alors qu'elle était OTL entre les français et les indigènes.

Il reste à déterminer le rapport de force local FTL en fin de guerre et la volonté de paris d'aller au conflit pour déterminer quelle sera l'histoire de la décolonisation de l'indochine.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mer Jan 11, 2012 11:13    Sujet du message: Répondre en citant

Si j'en parle, c'est en connaissance de cause. Actuellement, c'est moi qui m’occupe de l'Indochine (bien que je sois en stand-by pour le moment). J'avais déjà demandé l'écriture d'un texte concernant les conséquences de l'alliance au sein du gouvernement en exil, si je ne l'ai pas écris moi-même c'est que je ne connais rien aux institutions de la troisième république (surtout en exil) et que je ne serais pas capable de donner le nom d'un seul homme politique ! Rolling Eyes
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 11, 2012 13:14    Sujet du message: Répondre en citant

Pour l'essentiel, tant que la guerre dure et que l'Indochine est pour la plus grande partie occupée, pas de prise de position officielle.
On a déjà promis une VF de la "Home Rule" pour après la guerre, Sainteny a décrété la levée en masse avec l'accord du gouvernement, les plus actifs parmil es gros propriétaires coloniaux se sont plus ou moins compromis avec l'occupant (qui ne leur en a même pas été reconnaissant !) - bref, jusqu'à la reconquête, rien à ajouter à tout ça, "on fait la guerre".
Après, l'Indocine sera peut-être, finalement, un problème relativement facile à résoudre... En plus, il n'y aura pas, à partir de 49, un voisin encombrant, communiste et ouvertement hostile à la présence française sur la frontière nord !
Bref on pourra faire confiance à Sainteny pour achever dans la paix le travail qu'il aura bien commencé dans la guerre. Croyez-le ou non, en 46 OTL, les différents protagonistes indochinois n'avaient pas une forte envie de se lancer dans 25 ans de conflit armé...
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loic
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MessagePosté le: Mer Jan 11, 2012 15:08    Sujet du message: Répondre en citant

Plusieurs remarques :
Citation:
Enfin, consciencieusement retourné, le réseau Atlas sera un des plus utiles rouages de l’opération Fortitude qui, à la mi-1943, fera croire aux services allemands que les Alliés allaient débarquer en Italie et non en Provence.

Je pense qu'on devrait préciser : débarquer en Italie du nord.

Citation:
En plus, il n'y aura pas, à partir de 49, un voisin encombrant, communiste et ouvertement hostile à la présence française sur la frontière nord !

Casus, comme je te l'ai signalé lors de nos échanges par mail concernant les îles de Mer de Chine, la Chine revendiquait avant la 2e GM les îles Paracel et, à un degré moindre, les Spratley. OTL, celle de Mao aura davantage d'appétit en arrachant ces archipels (partiellement pour les Spratley) au Vietnam par la force (bien après la décolonisation). Il n'est pas dit que Tchang Kaï-Chek en FTL n'aura pas les mêmes ambitions.
De tous temps, la Chine a considéré le Vietnam comme un satellite.

J'aurais tendance à séparer les discussions concernant l'Indochine, la lutte contre les infiltrations en AFN étant un sujet déjà assez riche.
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En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 11, 2012 17:24    Sujet du message: Répondre en citant

En fait, nous sommes d'accord - Tchang aura de grands appétits...
Mais au contraire d'OTL, les Vietnamiens, n'ayant pas avec Tchang de liens idéologiques, seront des alliés naturels des Français pour résister aux Chinois !

Cela dit, séparons, tu as raison.
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patzekiller



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MessagePosté le: Mer Jan 11, 2012 17:55    Sujet du message: Répondre en citant

d'un autre coté sans marine je vois mal TKC se lancer dans la strategie du collier de perles sans l'appui des americains, et sur ce coup là il y aura une marine française presente, demaniere anticipée par rapport à otl. en 44-45 les US dans l'accord ABDAF laisseront ce coin aux français pour liberer des unités. il n'y aura sans doute pas de corée ce qui recentrera la strategie US sur la chine continentale mais tchang aura à mon avis bien trop à faire face à mao pour se soucier d'iles protègées par un coq sur ses ergots
plus tard, peu etre...
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patrikev



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MessagePosté le: Mer Jan 11, 2012 22:29    Sujet du message: Répondre en citant

Je vois que Tyler a énormément avancé dans les méandres de la politique algéroise. Il va falloir que je m'y mette sérieusement pour rattraper. J'ai déjà repéré la veuve de César Campinchi (voir le fil Le Droit de vote des femmes).

Du côté droit du Parlement, il y a un autre élu corse qui devrait jouer un rôle actif: François Piétri.

http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=5924
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sting01



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MessagePosté le: Jeu Jan 12, 2012 09:24    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Pour l'essentiel, tant que la guerre dure et que l'Indochine est pour la plus grande partie occupée, pas de prise de position officielle.
On a déjà promis une VF de la "Home Rule" pour après la guerre, Sainteny a décrété la levée en masse avec l'accord du gouvernement, les plus actifs parmil es gros propriétaires coloniaux se sont plus ou moins compromis avec l'occupant (qui ne leur en a même pas été reconnaissant !) - bref, jusqu'à la reconquête, rien à ajouter à tout ça, "on fait la guerre".
Après, l'Indocine sera peut-être, finalement, un problème relativement facile à résoudre... En plus, il n'y aura pas, à partir de 49, un voisin encombrant, communiste et ouvertement hostile à la présence française sur la frontière nord !
Bref on pourra faire confiance à Sainteny pour achever dans la paix le travail qu'il aura bien commencé dans la guerre. Croyez-le ou non, en 46 OTL, les différents protagonistes indochinois n'avaient pas une forte envie de se lancer dans 25 ans de conflit armé...


Tous sauf un : le Chamoine. Notre bon Amiral a tout simplement torpille les negociations Saineny/ Ho Chin Minh; a un moment ou il etait possible de negocier en position de force relative (Notre Bon Frere ayant simplement refuse de comprendre l'importande de l'adjectif 'relative').

D'Argentieul (si l'on en croit Bodard) est le principale responsable du passage d'un etat d'insurection larvee a celui de revolte declare (et cela contre les conseils de Leclerc et de Sainteny). Mais il se sentait une ame de moine guerrier!!!!!!!

http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_H%C3%B4-Sainteny
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c'est pas fait pour les francois.

Anscarides je suis ne,
heritier de la Comte je serai.
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Jeu Jan 12, 2012 09:35    Sujet du message: Répondre en citant

L'oncle Ho est de toute façon un grand pragmatique. OTL, avec une situation qui lui était plus favorable initialement, il a privilégié la négociation avec Sainteny. C'est l'intransigeance de D'Argenlieu et quelques obus de marine qui ont tout fait capoter. FTL, Ho aura pour lui une base politique bien plus large qu'OTL après guerre, mais pas d'allié chinois qui puisse le soutenir. Les négociations devraient aboutir sans trop de heurts.
Quand à Tchang, il n'a jamais eu sur le KMT l'autorité qu'à eu Mao sur le PCC. Il doit continuer à compter sur ses rivaux et les jeunes loups aux dents longues. Et ce n'est pas un Stalinien pret à declencher des campagnes de terreur rouge ou une représsion ultra-violente à grande échelle. L'oncle sam aura toujours son mot à dire sur la politique intérieure chinoise, au moins jusqu'au décollage économique d'après-guerre qui fera prendre conscience aux chinois de leur force.

Par contre, il y a un fait à noter, c'est que sans "la campagne des cents fleurs", "Le grand bond en avant" et la "révolution culturelle" (de brillantes inventions maoistes ayant fait perdre 20 ans à la chine), le decollage économique de la chine risque de commencer dès les années 70 FTL au lieu des années 90 OTL. Et la chine redeviendra une grande puissance pesant sur le jeu politique international dès le début des années 80 FTL.
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"La véritable obscénité ne réside pas dans les mots crus et la pornographie, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu" .Lenny Bruce.
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Martel



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MessagePosté le: Jeu Jan 12, 2012 14:55    Sujet du message: REynaud et le CCC Répondre en citant

Bonjour,

Veuillez recevoir tous mes voeux pour 2012.

Concernant l'évolution de la règle de remplacement des députés décédés et la réaction du PDC ci-dessous:

"Paul Reynaud, épuisé par deux ans et demi à la tête d’un état “à l’échine brisée”, propose de créer une commission parlementaire pour étudier la question. Là ou il aurait fallu renvoyer Taittinger à la Constitution réformée… "

Je pense qu'il n'y a lieu d'utiliser une institution FTL existe qui doit être sollicitée sur le sujet. le CCC : cf la note ci-dessous

18 janvier 1941
Alger – Une des dernières propositions du “comité des sages” chargé de la révision constitutionnelle concernait le traitement des cas non prévus par cette dernière pour éviter une paralysie préjudiciable à la bonne marche des institutions. Le comité a proposé la mise en place d’une « Commission Constitutionnelle Consultative » chargée de proposer des solutions pratiques et conformes au Droit public français. Elle pourrait être saisie par le Gouvernement comme par les membres du Parlement.
Après des tractations serrées, la création de cette Commission est aujourd’hui entérinée. Elle sera composée de neuf membres, soit quatre juristes spécialistes des questions constitutionnelles, quatre représentants du Parlement désignés par son président et un membre nommé par le Gouvernement. Le président de la Commission sera désigné parmi les quatre juristes par le président de la République.
Bien que cette commission n’ait pas de pouvoir décisionnaire, le gouvernement comme les représentants des partis s’accorderont de manière informelle pour s’en remettre à ses avis en cas de problème.
La Commission (souvent appelée « la CCC » par les parlementaires comme par les ministres) tiendra sa première séance le 20 janvier. René Cassin sera son premier et unique président. Le représentant du gouvernement sera René Capitant. Le secrétariat général sera assuré par Michel Debré, nommé sur proposition de Louis Marin .
Très sollicitée en 1941, lors de la remise en route des institutions, la Commission aura moins d’activité en 1942. Elle se bornera en 1943 et 1944 à des remarques et suggestions, avant de s’auto-dissoudre comme elle aura travaillé : dans la discrétion. Mais cette discrétion ne saurait faire oublier son rôle essentiel d’accoucheuse des futures institutions issues de la Libération. ……


Dans l'esprit des institutions FTL, il faut y faire appel et d'autant plus sachant que sa compositon n'est pas partisanne, ce qui en fait la force.

1) concernant la règle du suppléant, le CCC devra avoir donné son aval et dans ce cas là il faudra le mentionner dans la chrono.
2) De ce fait on crée une forme de jurisprudence informelle liée au consensus issu de la compostion non partisanne du CCC.
3) Donc, quelque part seul le CCC peut défaire ce qui a été fait
4) Le PDC peut faire appel à cette commission, ce qui est à mon avis préférable en terme de "spin control" qu'une commission parlementaire ou l'exécutif ne pourrait faire entendre sa voix.
Enfin les parlementaires qui depuis 1 ans et 1/2 ont vu l'action du CCC ne peuvent refuser l'arbitrage d'une "institution" neutre qui a fait ses preuves, sans se discréditer par un point de vue partisan.

Tactiquement et politiquement pour le PDC (ou s'il est fatigué, Marin ou Mendel) cela permet aussi d'enfoncer le clou du cantonnement relatif du législatif et de renforcer la prééminence indirecte de l'executif puisque ce n'est pas l'assemblée nationale qui valide une règle quasi constitutionnelle.

Bien entendu, les conclusions de la dite commission peuvent compte tenu de son emploi du temps nécessiter du temps et après avoir entendu les parties en présence de décider... (ce que tyler aura décidé)

Si Menon Marec me lit, merci de ses commentaires et de ses remarques toujours avisées.

Martel
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Jan 12, 2012 19:43    Sujet du message: Répondre en citant

Je comprends.

Reprenons :
En Juillet :

Après avoir consulté la Commission Constitutionnelle Consultative (la déjà fameuse CCC) et avoir obtenu son feu vert, les différents partis représentés à l’Assemblée avaient publiquement conclu un accord pour que chaque parlementaire fût, en cas de malheur, remplacé par son suppléant.

Fin Juillet :

Paul Reynaud, épuisé par deux ans et demi à la tête d’un état “à l’échine brisée”, décide alors de se décharger du problème en faisant appel à l’institution même qui avait approuvé le remplacement des élus décédés par leurs camarades de parti : la Commission Constitutionnelle Consultative. La CCC prend donc le relais, avec l’autorité que lui confère une série d’arbitrages rendus sans esprit partisan – ce qu n’empêchera pas les mauvaises langues de la surnommer Commission des Cadavres et Croque-morts.


En novembre :

Alors que la Droite presse la Commission Constitutionnelle Consultative de rendre son rapport, un article publié dans Le Monde va changer la donne.

Enfin :


La publication de l’article du Monde sera suivie par la défection, à l’Assemblée, de la plupart des soutiens des ultra-conservateurs comme Taittinger et Becquart, obligés de se faire nettement plus discrets. Quelques semaines plus tard, la CCC rendra avec l’approbation (presque) générale un avis concluant au maintien du remplacement des élus décédés.
Jouant de la carotte après ce coup de bâton, le gouvernement – après une nouvelle consultation de la CCC – proposera l’organisation d’élections au printemps 1943 dans les territoires français non occupés n’ayant pas de représentants, au nom du rassemblement de tout l’Empire pour la cause de la Victoire. Le collège électoral devait faire une large place aux familles des « Indigènes » ayant soutenu l’effort de guerre. La proposition sera adoptée à une large majorité, et l’arrivée de ces nouveaux élus à l’Assemblée - peu nombreux au demeurant - modifiera fort peu les équilibres politiques.
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MessagePosté le: Ven Jan 13, 2012 17:16    Sujet du message: Répondre en citant

patrikev a écrit:

Du côté droit du Parlement, il y a un autre élu corse qui devrait jouer un rôle actif: François Piétri.
http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=5924


Mais François Pietri - dont la rue qui passe sous les fenêtres de mon bureau aux Archives de Corse-du-Sud porte le nom -, qui OTL vota les pleins pouvoirs à Pétain et dont celui-ci fit un ambassadeur de France à Madrid, aura-t-il suivi le Grand Déménagement ou bien se sera-t-il retiré sinon sur l'Aventin du moins dans une retraite plus ou moins paisible ?
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