Fantasque Time Line

[patrikev]

8) Ce qui me fait penser à Théodore Monod. A cette date ou presque, il est penché sur une vieille caisse de munitions avec une affichette portant la date de péremption et une précision utile:

A DETRUIRE PAR IMMERSION EN EAU PROFONDE

Ce qui rend un peu perplexe quand on est au fond du désert tchadien.

[raven 03]

les requiz " à la hussard" bonne idée ,le problème ensuite est de savoir utiliser le materiel,mais il est des circonstances ou on apprend vite, mème des husards peuvent le faire..............

pour tout faire sauter , soyons fous,il doit bien y avoir une soute à munitions dans le secteur gardée par un cerbère armé d'un carnet à souches (truc le plus redoutable pour perdre une guerre-le cerbère et le carnet... )......
et ,à la hussarde la soute

sinon il reste l'Armée de l'Air,ça c'est moyen
ou un raid de nuit de la RAF pour tester les idées de Bomber Harris,

voire la lufwaffe.(il doit bien y avoir un fonctionnaire teuton qui a Bourges dans le collimateur de son carnet d'objectifs ),on peut avoir confiance dans l'efficacité tudesque.

bon, j'arrete mes delires,ça fume de partout,ma voisine risque d'appeler les pompiers.
trop tard ils sont derrire la porte ,.........je sais ,jesors .

[raven 03]

j'ai oublié l'ALVF..............tout le monde à le droit de se defouler un peu ,surtout quand les circonstances sont tragiques
pour le Tchad ,il y a le lac mais il n'est pas très profond

[patrikev]

Après l'eau, le feu. Dans une fabrique, il doit bien y avoir des grosses réserves de combustible et de carburant, non? Les Russes ont eu un tas d'usines à détruire après Barbarossa, comment ont-ils fait?

[Fantasque]

Pour les soviétiques, il y avait un "plan d'évacuation" qui avait été testé dès la fin de 1939.
Ce qui ne pouvait être évacué était en général détruit à l'explosif par des unités de la NKVD

F
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Fantasque

[raven 03]

[dak69]

Bonjour

Confronté à un ordre du type "évacuez le maximum, sabotez le reste et démerdez-vous tout seul", quelle va être la réaction de l'état-major d'un arsenal, qui, à la base, n'est qu'un très gros atelier de mécanique fabriquant un produit spécifique : les canons.

La première chose à évacuer est le savoir-faire : hommes et documents. Parmi les hommes, en priorité, les bureaux d'études et d'industrialisation, et les professionnels les plus qualifiés. L'encadrement d'atelier devra attendre, car on en a besoin pour la partie sabotage. Parmi les documents, en plus des liasses de conception (plans), on évacuera toute la documentation de réalisation (gammes de fabrication, instructions détaillées d'usinage et de montage) qui est encore plus importante.

La deuxième chose à évacuer est le matériel critique. Dans un canon, il y a du lourd (le tube, la culasse) et du délicat (le pointage, la visée, le frein hydraulique..., long et cher à fabriquer, et qui sera très utile comme stock de pièces de rechange). On cherchera plutôt à évacuer le stock de "délicat" et les moyens de fabrication associés que l'on sait difficiles à retrouver ailleurs, essentiellement ce qui est lié à l'usinage de précision. On évacuera aussi "autour du lourd" tout ce qui est spécifique : modèles de fonderie, formes pour les presses... En masse, ceci représente à peu près 5 % du parc machines et produits (à différents stades d'élaboration).

Après, le sabotage. Côté fonderie et forge, il n'y a pas grand chose à espérer, c'est trop gros et trop lourd. Mais comme la "matière grise" (les modèles et les formes) sont partis, ce n'est pas grave. Côté usinage, les machines-outils se sabotent sans recours à l'explosif : il suffit d'altérer le guidage (la partie la plus "précise" des tours et des fraiseuses) par les moyens du bord : masse, acide... Quand une machine ne peut plus "rendre" la précision nécessaire, elle est à jeter ! Pour le sabotage, c'est l'encadrement d'atelier qui est le mieux placé.

Un autre point stratégique facile à saboter est l'alimentation électrique de l'arsenal. Faire couler l'huile des transformateurs est une méthode éprouvée pour cela.

Si on a du temps, on peut mettre la grouille dans ce qu'on laisse, par exemple ranger des pièces non trempées dans les casiers du "prêt à monter". Le canon monté avec ça ne tirera pas longtemps !

Enfin, pour les amateurs d'explosif, on les utilisera plutôt pour faire sauter les bâtiments, pour que tout ce qui reste soit enfoui sous des tonnes de gravats. Mais il ne faut pas se leurrer, l'explosif "pas placé rigoureusement où il faut" ne rend inutilisable qu'une petite partie des machines-outil, les Américains en feront l'expérience en bombardant les usines de roulements à billes !

Le but du jeu est de ne laisser derrière soi que du bazar qui ne vaut pas plus que son poids de ferraille, en compliquant au maximum la tâche du récupérateur.

Bien amicalement

[Casus Frankie]

Merci de ces réflexions aussi claires qu'à ta bonne habitude - Bien évidemment, c'est le principe, et en 6 jours, il y aura fatalement des oublis, des mélanges, des loupés.
Les récupérateurs allemands auront de bonnes et de beaucoup moins bonnes surprises, sans parler des crises de nerfs du genre "ces Français ne sont pas fichus de ranger les choses convenablement, je viens encore de trouver un petit bout de 105 parmi les pièces détachées de 75".
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)

[Finen]

A l'époque, il y a une catégorie de pièce essentielle à sauver ou détruire suivant le cas :

Les jauges et les outils de contrôle des cotes.

Sans ces outils, pas de qualité industrielle possible.

Pour tout ce qui est tubes, rien de tel qu'une "simple" grenade au phosphore pour tuer l'âme ( tout bon chef de pièce en a une pour le cas où son bébé risquerait de tomber entre des mains ennemies )

A défaut de phosphore, la SNCF doit pouvoir fournir de bonnes quantités de mélange oxyde de fer + alumine ...


@ raven 03: le 406 c'est pour les frimeurs, le 155, ça c'est un vrai canon!

Et vive la bombarde!

[raven 03]

pour Finen,

peut etre oui pour le 155, mais j'ai une tendresse particuliere pour le 406 depuis un certain jour loin à l'est.
et puis un bf 50 ne rentre pas dans un transall. NA!!!


plus serieusement les tubes de Bourges ne sont pas forcement affectés
puisqueen cours de fabrication .les ouvriers avec une phosphore dans la poche risqueraient d'avoir quelques ennui avec la maréchaussée,gens doté d'un humour très limité dans un pareil cas., non?


AMICALEMENT

[carthage]

Ah, les tranquilles certitudes, le génie français dans toute sa splendeur, les folles improvisations, le système D, gott mit uns, dieu y pourvoira, les gros calibres, les montagnes d'explosifs disponibles, le contremaître Lagoupille qui, seul, arrive à tout saboter, armé qu'il est de sa volonté et d'abnégation patriotique, l'évacuation de vingt mille personnes, le 19 Juin, à pied et au petit jour, vers le massif central, l'ennemi qui piétine aux portes de la ville, arrêté sans rémission par de courageux bouchons d'ouvriers stakanovistes, beau comme de l'antique, fastoche, in the pocket, dans la fouille, amitiés, cela ferait un bel épisode d'une saga quelconque.
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cedant arma togae

[dak69]

Je n'avais pas voulu être trop long dans mes explications... Il est évident que tout le matériel de mesure et de contrôle doit être évacué, tout comme l'ensemble des "laboratoires" (métallographie), des outillages spécifiques et de ce qui tourne autour des traitements thermiques ou de surface (mais là, il faudra peut-être saboter).

Par contre, j'éviterais personnellement d'utiliser des moyens de destruction de type "chaleur et lumière" ailleurs qu'à l'air libre !

[marc le bayon]

oui un épisode d'une série du style de "Nord et sud", voir même d'"Autan en emporte le vent" ou de son plagiat français "la bicyclette bleu"...
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Marc Le Bayon

La liberte ne s'use que si l'on ne s'en sert pas

[Finen]

[HS]
Raven, artilleur de peu de foi!

Le Bf 50 ne fait que 8T500 alors que le transall en emporte 14T500


au vu de la taille de la soute il y a la place de le mettre en position de route normale avec son équipe de pièce et pas mal de palettes de munitions.

Il faut juste trouver un tracteur sinon c'est sportif
[/HS]

[Casus Frankie]

Réponse à qui de droit (qui se reconnaîtra 8) )
il est clair que, malgré ou grâce aux joyeuses élucubrations des divers intervenants, une partie de "Bourges" est évacuée, une partie est démolie, une partie est capturée, l'importance de la "partie" variant selon les ustensiles et les personnels, sans jamais atteindre 100 % ni 0 %.
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)