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La Marine Nationale au 1er juillet 44
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 07:48    Sujet du message: La Marine Nationale au 1er juillet 44 Répondre en citant

Merci Capu Rossu pour ce rapport de l'amiral Ollive !

1er juillet
Marine française
Présent et proche avenir de la Marine Nationale
Marseille
– Rapport de l’amiral Ollive, chef d’État-Major de la Marine à Monsieur le général De Gaulle, Président du Conseil des Ministres et du Comité de la Défense Nationale.
Sous couvert de Monsieur de Kérillis, ministre de la Marine.
………
« Mon Général (1)
A l’inverse des trois années précédentes, la Méditerranée n’est plus un théâtre d’opérations majeur. Acculées en Haute Adriatique, la Kriegsmarine et la Luftwaffe, sans parler des débris des forces armées de la RSI et même de l’État croate, n’ont plus les moyens de menacer le lac allié qu’elle est devenue.
Depuis plusieurs mois, les combats maritimes en Europe se sont déplacés vers les Atterrages occidentaux (les Western Approaches de nos amis de la Royal Navy), le secteur à l’ouest de la Manche où convergent les convois venant d’Amérique du Sud ou d’Afrique ainsi que ceux venant des Etats-Unis. L’EMG Marine en est pleinement conscient et doit aussi considérer les besoins des forces opérant dans l’océan Indien et le Pacifique Sud-Ouest, en anticipant notre retour en Indochine.
La Royal Navy et la RAF contrôlant sans difficulté la Haute Adriatique, la Marine française a transféré ses unités dans l’Atlantique ou sur le théâtre Indo-Pacifique.
Néanmoins, comme la Royal Navy (autour du croiseur Dido), la Marine maintient en Méditerranée orientale une force comprenant un croiseur et huit torpilleurs ou destroyers légers (2) pour assurer l’escorte des convois du Prêt-Bail vers la Russie en mer Egée. Cette présence, en liaison avec la Royal Navy et la Flotte royale grecque, ne relève pas d’un objectif militaire, l’Axe n’a plus un seul U-boot ou un seul avion dans la région, mais elle doit montrer à la Turquie que ni Paris ni Londres ne se désintéressent de la Méditerranée Orientale ni de la mer Égée.
Pour tenir compte de la nouvelle donne stratégique concernant le Théâtre Atlantique, la majorité de nos bâtiments d’escorte ont été redéployés sur deux axes.
Pour couvrir l’axe nord-sud, un porte-avion d’escorte, six contre-torpilleurs de 2 400 tonnes (classe “Aigle“, “Aigle modifié” et “Vauquelin”) et deux groupes de huit patrouilleurs classe “PC-461” vont escorter les convois entre Dakar et Casablanca depuis leurs bases de Casablanca et Dakar. Pour les bâtiments marchands poursuivant leur route vers la Grande Bretagne, Cherbourg et Le Havre, les escortes sont assurées par les huit destroyers d’escorte type DE, les trois destroyers d’escorte classe “Wilkes” et les neufs avisos-dragueurs de 630 tonnes.
Les groupes d’escorte de la Royal Navy protégeant le trafic USA – Europe du Nord ont reçu le renfort constitué par nos huit frégates de classe “River” et onze de nos corvettes de classe “Flower”.
Deux autres groupes de patrouilleurs classe “PC-461” ont pris en charge des missions de patrouille ASM à l’entrée de la Manche et du canal de Bristol. Ils seront provisoirement basés à Falmouth tant que le port de Brest sera toujours inutilisable.
Les six patrouilleurs classe “Admirable”, en liaison avec la Royal Canadian Navy, contribuent à sécuriser les atterrages d’Halifax, point de départ des convois vers la Grande-Bretagne, et assurent des escortes entre ce port, Saint-Pierre et Miquelon et l’embouchure du Saint Laurent.
Pour nettoyer les nombreux champs de mines allemands, les six dragueurs classe “Admirable” et les vingt-quatre dragueurs type YMS ont été répartis sur les côtes de la Méditerranée, de la Manche et de l’Atlantique, dans les secteurs hors de portée de l’artillerie des ports encore aux mains des Allemands. De plus, en Méditerranée, cinq chalutiers ASM, acquis en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis en 1939, servent de guides de navigation pour les convois empruntant la route côtière entre Marseille, Sète et Port Vendres.
Autre préoccupation de l’EMG Marine, le théâtre de l’océan Indien va recevoir d’importants renforts de bâtiment français destinés à concourir aux prochaines opérations en Malaisie, opérations destinées à libérer Singapour et, en complément, à rétablir la liaison maritime entre la France et l’Indochine.
Un premier groupe de circonstance est en attente à Bizerte. Composé du porte-avions Joffre, du Strasbourg et de son escorte américaine (3), du croiseur de commandement Duquesne, des croiseurs légers Le Fantasque, Le Terrible et Le Triomphant et des contre-torpilleurs Kersaint, Tartu et Vauquelin, il doit se joindre à une escadre de renfort de la Royal Navy qui a appareillé de Scapa Flow. Il sera suivi, dans quelques jours, d’un second groupe comprenant le dreadnought Provence, les croiseurs légers La Galissonnière et Mogador et le contre-torpilleur AA Guépard. Si l’utilité de la Provence pour des tirs d’appui-feu lors de débarquement est des plus aléatoire à cause de l’usure de ses quatre derniers tubes de 340, son importante DCA installée aux Etats-Unis en 1941 sera un plus pour la couverture antiaérienne devant les plages de débarquement et ses moyens radios améliorés complèteront efficacement ceux du Duquesne.
Les forces d’escorte franco-britanniques de l’océan Indien ont reçu le renfort de deux de nos torpilleurs type Hunt II et de neuf de nos corvettes de classe “Flower”.
Ce redéploiement de nos bâtiments de combat est achevé ou sur le point de l’être.
Anticipant les prochaines capitulations de l’Allemagne et du Japon, la Marine a entrepris de recréer les écoles destinées à l’instruction des futurs équipages qui lui seront nécessaires dans les années d’après-guerre, après la démobilisation des personnels mobilisés depuis 1939 et la libération de ceux engagés pour la durée de la guerre.
La première décision, au début de l’année, a été de mettre en réserve à Mers-El-Kébir le dreadnought Lorraine et d’installer à son bord une école de canonnage et une de télémétrie. Le croiseur léger L’Indomptable lui a été adjoint comme École d’Application de Tir à la Mer tandis que les chalutiers ASM La Sétoise et La Toulonnaise servent d’annexe, pour les exercices pratiques de télémétrie lors de sorties en mer.
Dans leurs rapports périodiques, nombre de commandants se plaignaient que de nombreux mécaniciens et chauffeurs dans leurs équipages avaient dû être formés sur le tas par les officiers mariniers et brevetés d’avant-guerre. Même si des deux côtés, formateurs improvisés et élèves de circonstance, le sens du devoir avait permis de dégrossir les nouveaux engagés ou mobilisés, des lacunes demeuraient et des avaries en avaient résulté. Pour permettre de rattraper les lacunes engendrées par l’absence de formation réglementaire, une École des Mécaniciens et Chauffeurs a été créée à Bizerte le 15 janvier dernier. Trois avisos de 2e classe, anciennes canonnières anti-sous-marines de la précédente guerre, lui ont été affectés pour les cours pratiques à la mer : Tapageuse, Somme et Luronne. Ces trois bâtiments ont été choisis, car ils permettent aux élèves mécaniciens et chauffeurs de se familiariser avec les trois types de machines et moteurs qui équipent nos différents bâtiments : machines alternatives, turbines ou moteurs diesel.
Dans la perspective de la fin de la guerre, espérée au premier semestre 1945, la reprise de la Croisière d’Application au bénéfice des élèves de deuxième année de l’École Navale est programmée pour l’été de la même année. Dans ce but, le croiseur léger Gloire a appareillé avec le groupe “Joffre” pour rallier le Pacifique Sud-Ouest. Il y relèvera la Jeanne d’Arc. Cette dernière rentrera à Bizerte pour un grand carénage au cours duquel les locaux d’hébergement des officiers-élèves et de leurs instructeurs ainsi que ceux nécessaires à l’instruction seront réhabilités.
Concernant la flotte sous-marine, tous les bâtiments des séries d’avant-guerre ont été placés en réserve ou désarmés, à l’exception de deux sous-marins de 1500 tonnes, Béveziers et Le Glorieux, qui contribuent en mer des Antilles à l’instruction des bâtiments ASM de tous types mis en service par l’US Navy, de trois autres 1 500 tonnes, Casabianca, Le Tonnant et Sidi Ferruch, qui assurent depuis Darwin des missions spéciales vers Cam Rahn au sein du “Groupe Hydrographique n° 2”, des deux 800 tonnes, L’Aurore et La Créole, qui sont engagés dans des opérations offensives contre le trafic japonais, et du mouilleur de mines Le Diamant, qui poursuit ses opérations de mouillage de mines autour des îles indonésiennes encore tenues par l’ennemi. Le Diamant rentrera à Toulon pour désarmer l’automne prochain, quand il aura mouillé les dernières mines à orins encore disponibles (4). Les sous-marins modernes prêtés par la Royal Navy, onze unités de type S ou U/V, sont eux aussi engagés dans le Pacifique Sud-Ouest.
Sur le plan des personnels, la situation en effectif est tendue. J’ai prescrit le désarmement du croiseur lourd Colbert et de tous les torpilleurs de 1 500 tonnes (5), sauf les deux affectés au groupe “Jean de Vienne”. Cet apport de personnel a permis de compléter à l’effectif guerre quelques-unes des unités mentionnées dans ce rapport et de préparer l’envoi aux Etats-Unis des équipages destinés à prendre livraison des trois premiers destroyers de la classe “Kléber” au premier semestre 1945.
Signé : Amiral Ollive – Chef d’État-Major de la Marine »


Notes
1- Comme tous les hauts gradés des Armées, l’amiral Ollive sait que le destinataire de ce rapport préfère être appelé par son grade et non par l’appellation protocolaire de sa fonction, à savoir : « Monsieur le Président du Conseil ».
2- Croiseur Jean de Vienne, torpilleurs de 1 500 tonnes La Palme et Brestois, torpilleurs de 600 tonnes Branlebas, L’Incomprise et La Melpomène et torpilleurs type Hunt II La Combattante, L’Iphigénie et La Résolue.
3- Ce sont les quatre destroyers de la classe “Farragut” placés sous les ordres de la Marine Nationale après la bataille des Marshall au mois de février pour assurer de façon permanente l’escorte du Strasbourg.
4- Avec la mise au point par les Etats-Unis de mines de fond magnétiques pouvant être mouillées par les tubes lance-torpilles de 21”, les sous-marins spécialisés britanniques et français ont vécu sur les stocks existants en Grande-Bretagne et en AFN, ou évacués de France lors du Grand Déménagement.
5- Torpilleurs mis en service entre 1926 et 1930, très utilisés depuis le début de la guerre et n’ayant bénéficié, comme tous bâtiments en période de guerre, que d’un entretien plus réduit qu’en temps de paix.
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Alias



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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 08:00    Sujet du message: Répondre en citant

Rien sur le Surcouf?
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loic
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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 08:44    Sujet du message: Répondre en citant

Mis à la retraite, voir avril 44 Pacifique (le 13). On pourrait le mentionner.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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raven 03



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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 09:00    Sujet du message: Répondre en citant

bonjour
une question
debut du 7 e paragraphe "les 6 patrouilleurs de classe "Admirable".....
paragraphe suivant "les six dragueurs de classe "Admirable " ....
meme classe d e batiments equpés differement ou petite erreur ??
bonne journée
yvan
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FREGATON



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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 09:13    Sujet du message: Répondre en citant

raven 03 a écrit:
bonjour
une question
debut du 7 e paragraphe "les 6 patrouilleurs de classe "Admirable".....
paragraphe suivant "les six dragueurs de classe "Admirable " ....
meme classe d e batiments equpés differement ou petite erreur ??
bonne journée
yvan

La classe Admirable était déclinée en deux versions:
- dragueurs de mines (AM),
- patrouilleurs d'escorte (PCE).
Donc pas d'erreur... Wink

https://1940lafrancecontinue.org/images/?q=image/123-1943-am-pce-granit-izard-ftl
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LaMineur



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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 09:49    Sujet du message: Re: La Marine Nationale au 1er juillet 44 Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Anticipant les prochaines capitulations de l’Allemagne et du Japon

Il a le droit d'être optimiste, mais n'est-il pas aventureux à cette date de parler de "capitulation" (d'autant que cela dépend du politique, non du militaire) ? "Défaite" serait plus neutre.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 10:01    Sujet du message: Répondre en citant

Surcouf = a priori, le destinataire est déjà au courant. Il ne s'agit pas d'un état complet, mais d'une information sur la situation et les principaux mouvements prévus.

Capitulation = à cette date, le chef de l'EMG de la MN sait bien que tout ça ne se terminera pas par un gentil accord diplomatique…
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Casus Frankie

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ChtiJef



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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 10:04    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Rapport de l’amiral Ollive, chef d’État-Major de la Marine à Monsieur le général De Gaulle, Président du Conseil des Ministres et du Comité de la Défense Nationale.
Sous couvert de Monsieur de Kérillis, ministre de la Marine.
Pas d'accord sur la personnalisation...
Un rapport administratif est un rapport... administratif : son (ses) destinataire(s) (sont) une (des) fonction(s) désincarnée(s).
On s'adresse donc à "Monsieur le président [pas de majuscule] du Conseil, sous couvert de Monsieur le ministre de la Marine".
(Après tout, et ça sera vu plus d'une fois sous la IIIème, entre la rédaction du rapport et son arrivée sur le bureau du destinataire, le titulaire du poste peut avoir changé... Rolling Eyes Rolling Eyes)
Par ailleurs, il me semble que si de Gaulle (et non "De" Gaulle) préfère être "Mon général" plutôt que "Monsieur le président du Conseil", c'est lorsqu'on se trouve en face de lui, ou lorsqu'on s'adresse à lui dans un courrier. Mais pas dans un rapport destiné au chef du Gouvernement.
De même, le rapport sera rédigé et envoyé par "l'Amiral, chef d'Etat-major de la Marine", et signé par "Emmanuel Ollive".

Désolé de soulever ainsi des questions de formalisme protocolaire, mais ledit protocole ne tolère guère les familiarités. Surtout à cette époque encore très à cheval sur les conventions sociales... Crying or Very sad Crying or Very sad
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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 10:07    Sujet du message: Répondre en citant

+1

Le formalisme dans les écrits militaires était particulièrement rigide.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 10:12    Sujet du message: Répondre en citant

Vous avez sans doute raison pour le formalisme administratif…
Mais pour De Gaulle, le débat persiste : il ne s'agit pas d'un "de" de noblesse, comme le "von" allemand, mais d'une partie du nom, comme le "Van" flamand.
Par ailleurs, Ollive fréquente le personnage depuis assez longtemps pour lui écrire, disons : "Monsieur le président du Conseil, mon Général".
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Casus Frankie

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Finen



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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 10:14    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Vous avez sans doute raison pour le formalisme administratif…
Mais pour De Gaulle, le débat persiste : il ne s'agit pas d'un "de" de noblesse, comme le "von" allemand, mais d'une partie du nom, comme le "Van" flamand.
Par ailleurs, Ollive fréquente le personnage depuis assez longtemps pour lui écrire, disons : "Monsieur le président du Conseil, mon Général".


En effet, cela ce fait en respectant l'ordre protocolaire des qualifications.
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 10:31    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Un petit passage à corriger :

Citation:
Dans ce but, le croiseur léger Gloire a appareillé avec le groupe “Joffre” pour rallier le Pacifique Sud-Ouest.


Mauvaise concordance de temps remplacer "a appareillé" par appareillera.

Pour le cas du Surcouf, j'écris que tous les sous-marins des programmes d'avant-guerre ont été désarmés à l'exception des cinq 1500 tonnes, des deux 800 tonnes et du mouilleur de mines, tous nommés dans le texte. Le Surcouf fait donc parti de l'ensemble 'tous les bâtiments des séries d'avant-guerre" même si dans son cas, compte tenu des nombreux défauts de conception et des non moins nombreuses difficultés pour y remédier (vainement), l'EMG a sagement renoncé à la mise en chantier des suivants.

Capitulation n'est pas choquant car pour les Alliés, la condition impérative pour l'arrêt des hostilités est "la capitulation sans condition" de l'Allemagne.

@+
Capu
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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 10:37    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

Mais pour De Gaulle, le débat persiste : il ne s'agit pas d'un "de" de noblesse, comme le "von" allemand, mais d'une partie du nom, comme le "Van" flamand.
On écrit toujours "de Gaulle". Lui même signe ainsi :

Ne soyons pas plus gaulliste que de Gaulle...
Bien sûr, la règle ne cède que si l'on doit faire procéder son nom d'un "de" : "[l'arrivée] de De Gaulle"...

Casus Frankie a écrit:


Par ailleurs, Ollive fréquente le personnage depuis assez longtemps pour lui écrire, disons : "Monsieur le président du Conseil, mon Général".
AAAAARRRGGHHHH Shocked Shocked
Au mieux (au moins pire) Rolling Eyes "Monsieur le général, président du Conseil"...

Rien n'empêche -Ollive, toutefois, d'apporter une touche plus personnelle en toute fin.
Par exemple : "Telles sont les observations, Mon Général, que j'entends respectueusement porter à la connaissance du Gouvernement"
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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 12:19    Sujet du message: Répondre en citant

Peut-être serait-il bon pour l'amiral Olive d'améliorer la lisibilité de son rapport en y insérant des sous-titres ?

Par exemple:

Citation:
1. Situation générale en Méditerranée

À l’inverse des trois années précédentes, la Méditerranée n’est plus un théâtre d’opérations majeur. Acculées en Haute Adriatique, la Kriegsmarine et la Luftwaffe, sans parler des débris des forces armées de la RSI et même de l’État croate, n’ont plus les moyens de menacer le lac allié qu’elle est devenue.

Depuis plusieurs mois, les combats maritimes en Europe se sont déplacés vers les Atterrages occidentaux (les Western Approaches de nos amis de la Royal Navy), le secteur à l’ouest de la Manche où convergent les convois venant d’Amérique du Sud ou d’Afrique ainsi que ceux venant des Etats-Unis. L’EMG Marine en est pleinement consciente et doit aussi considérer les besoins des forces opérant dans l’océan Indien et le Pacifique Sud-Ouest, en anticipant notre retour en Indochine.

La Royal Navy et la RAF contrôlant sans difficulté la Haute Adriatique, la Marine française a transféré ses unités dans l’Atlantique ou sur le théâtre Indo-Pacifique.

Néanmoins, comme la Royal Navy (autour du croiseur Dido), la Marine maintient en Méditerranée orientale une force comprenant un croiseur et huit torpilleurs ou destroyers légers (2) pour assurer l’escorte des convois du Prêt-Bail vers la Russie en mer Egée. Cette présence, en liaison avec la Royal Navy et la Flotte royale grecque, ne relève pas d’un objectif militaire, l’Axe n’ayant plus un seul U-boot ou un seul avion dans la région, mais elle doit montrer à la Turquie que ni Paris ni Londres ne se désintéressent de la Méditerranée Orientale ni de la mer Égée.

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2. Redéploiement des forces françaises vers l’Atlantique

Pour tenir compte de la nouvelle donne stratégique concernant le Théâtre Atlantique, la majorité de nos bâtiments d’escorte ont été redéployés sur deux axes.

Pour couvrir l’axe nord-sud, un porte-avion d’escorte, six contre-torpilleurs de 2 400 tonnes (classe “Aigle“, “Aigle modifié” et “Vauquelin”) et deux groupes de huit patrouilleurs classe “PC-461” vont escorter les convois entre Dakar et Casablanca depuis leurs bases de Casablanca et Dakar.

Pour les bâtiments marchands poursuivant leur route vers la Grande-Bretagne, Cherbourg et Le Havre, les escortes sont assurées par les huit destroyers d’escorte type DE, les trois destroyers d’escorte classe “Wilkes” et les neufs avisos-dragueurs de 630 tonnes.

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3. Coopération alliée en Atlantique Nord

Les groupes d’escorte de la Royal Navy protégeant le trafic USA – Europe du Nord ont reçu le renfort constitué par nos huit frégates de classe “River” et onze de nos corvettes de classe “Flower”.

Deux autres groupes de patrouilleurs classe “PC-461” ont pris en charge des missions de patrouille ASM à l’entrée de la Manche et du canal de Bristol. Ils seront provisoirement basés à Falmouth tant que le port de Brest sera toujours inutilisable.

Les six patrouilleurs classe “Admirable”, en liaison avec la Royal Canadian Navy, contribuent à sécuriser les atterrages d’Halifax, point de départ des convois vers la Grande-Bretagne, et assurent des escortes entre ce port, Saint-Pierre-et-Miquelon et l’embouchure du Saint-Laurent.

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4. Missions de dragage et d’escorte côtière

Pour nettoyer les nombreux champs de mines allemands, les six dragueurs classe “Admirable” et les vingt-quatre dragueurs type YMS ont été répartis sur les côtes de la Méditerranée, de la Manche et de l’Atlantique, dans les secteurs hors de portée de l’artillerie des ports encore aux mains des Allemands.

De plus, en Méditerranée, cinq chalutiers ASM, acquis en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis en 1939, servent de guides de navigation pour les convois empruntant la route côtière entre Marseille, Sète et Port-Vendres.

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5. Préparatifs dans l’océan Indien et le Pacifique

Autre préoccupation de l’EMG Marine, le théâtre de l’océan Indien va recevoir d’importants renforts de bâtiments français destinés à concourir aux prochaines opérations en Malaisie, opérations destinées à libérer Singapour et, en complément, à rétablir la liaison maritime entre la France et l’Indochine.

Un premier groupe de circonstance est en attente à Bizerte. Composé du porte-avions Joffre, du Strasbourg et de son escorte américaine (3), du croiseur de commandement Duquesne, des croiseurs légers Le Fantasque, Le Terrible et Le Triomphant et des contre-torpilleurs Kersaint, Tartu et Vauquelin, il doit se joindre à une escadre de renfort de la Royal Navy qui a appareillé de Scapa Flow.

Il sera suivi, dans quelques jours, d’un second groupe comprenant le dreadnought Provence, les croiseurs légers La Galissonnière et Mogador et le contre-torpilleur AA Guépard.

Si l’utilité de la Provence pour des tirs d’appui-feu lors de débarquement est des plus aléatoire à cause de l’usure de ses quatre derniers tubes de 340, son importante DCA installée aux Etats-Unis en 1941 sera un plus pour la couverture antiaérienne devant les plages de débarquement et ses moyens radios améliorés compléteront efficacement ceux du Duquesne.

Les forces d’escorte franco-britanniques de l’océan Indien ont reçu le renfort de deux de nos torpilleurs type Hunt II et de neuf de nos corvettes de classe “Flower”.

Ce redéploiement de nos bâtiments de combat est achevé ou sur le point de l’être.

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6. Formation et avenir des équipages

Anticipant les prochaines capitulations de l’Allemagne et du Japon, la Marine a entrepris de recréer les écoles destinées à l’instruction des futurs équipages qui lui seront nécessaires dans les années d’après-guerre, après la démobilisation des personnels mobilisés depuis 1939 et la libération de ceux engagés pour la durée de la guerre.

La première décision, au début de l’année, a été de mettre en réserve à Mers-El-Kébir le dreadnought Lorraine et d’y installer une école de canonnage et une de télémétrie. Le croiseur léger L’Indomptable lui a été adjoint comme École d’Application de Tir à la Mer tandis que les chalutiers ASM La Sétoise et La Toulonnaise servent d’annexe pour les exercices pratiques de télémétrie lors de sorties en mer.

Dans leurs rapports périodiques, nombre de commandants se plaignaient que de nombreux mécaniciens et chauffeurs dans leurs équipages avaient dû être formés sur le tas par les officiers mariniers et brevetés d’avant-guerre. Même si des deux côtés, formateurs improvisés et élèves de circonstance, le sens du devoir avait permis de dégrossir les nouveaux engagés ou mobilisés, des lacunes demeuraient et des avaries en avaient résulté.

Pour permettre de rattraper ces lacunes, une École des Mécaniciens et Chauffeurs a été créée à Bizerte le 15 janvier dernier. Trois avisos de 2e classe, anciennes canonnières anti-sous-marines de la précédente guerre, lui ont été affectés pour les cours pratiques à la mer : Tapageuse, Somme et Luronne.

Ces trois bâtiments ont été choisis car ils permettent aux élèves mécaniciens et chauffeurs de se familiariser avec les trois types de machines et moteurs qui équipent nos différents bâtiments : machines alternatives, turbines ou moteurs diesel.

Dans la perspective de la fin de la guerre, espérée au premier semestre 1945, la reprise de la Croisière d’Application au bénéfice des élèves de deuxième année de l’École Navale est programmée pour l’été de la même année.

Dans ce but, le croiseur léger Gloire a appareillé avec le groupe “Joffre” pour rallier le Pacifique Sud-Ouest. Il y relèvera la Jeanne d’Arc. Cette dernière rentrera à Bizerte pour un grand carénage au cours duquel les locaux d’hébergement des officiers-élèves et de leurs instructeurs ainsi que ceux nécessaires à l’instruction seront réhabilités.

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7. Activités de la flotte sous-marine

Concernant la flotte sous-marine, tous les bâtiments des séries d’avant-guerre ont été placés en réserve ou désarmés, à l’exception de deux sous-marins de 1500 tonnes, Béveziers et Le Glorieux, qui contribuent en mer des Antilles à l’instruction des bâtiments ASM de tous types mis en service par l’US Navy, de trois autres 1 500 tonnes, Casabianca, Le Tonnant et Sidi Ferruch, qui assurent depuis Darwin des missions spéciales vers Cam Rahn au sein du “Groupe Hydrographique n° 2”, des deux 800 tonnes, L’Aurore et La Créole, qui sont engagés dans des opérations offensives contre le trafic japonais, et du mouilleur de mines Le Diamant, qui poursuit ses opérations de mouillage de mines autour des îles indonésiennes encore tenues par l’ennemi.

Le Diamant rentrera à Toulon pour désarmer l’automne prochain, quand il aura mouillé les dernières mines à orins encore disponibles (4).

Les sous-marins modernes prêtés par la Royal Navy, onze unités de type S ou U/V, sont eux aussi engagés dans le Pacifique Sud-Ouest.

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8. Gestion des effectifs et désarmements

Sur le plan des personnels, la situation en effectif est tendue. J’ai prescrit le désarmement du croiseur lourd Colbert et de tous les torpilleurs de 1 500 tonnes (5), sauf les deux affectés au groupe “Jean de Vienne”.

Cet apport de personnel a permis de compléter à l’effectif guerre quelques-unes des unités mentionnées dans ce rapport et de préparer l’envoi aux Etats-Unis des équipages destinés à prendre livraison des trois premiers destroyers de la classe “Kléber” au premier semestre 1945.

Signé : Amiral Ollive – Chef d’État-Major de la Marine



Par ailleurs:
L’EMG Marine en est pleinement consciente
Un porte-avions d’escorte
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MessagePosté le: Jeu Juil 03, 2025 14:03    Sujet du message: Répondre en citant

Tout ça nous donne donc, si vous le voulez bien :

Citation:
Marseille, le 1er juillet 1944.

L’amiral chef de l’Etat-major de la Marine
à
Monsieur le président du Conseil, président du conseil de la Défense nationale
s/c de
Monsieur le ministre de la Marine

Objet : Situation actuelle et perspectives d’évolution de la Marine Nationale

A. Situation actuelle
1. Situation générale en Méditerranée
À l’inverse des trois années précédentes, la Méditerranée n’est plus un théâtre d’opérations majeur. Acculées en Haute Adriatique, la Kriegsmarine et la Luftwaffe, sans parler des débris des forces armées de la RSI et même de l’État croate, n’ont plus les moyens de menacer le lac allié qu’elle est devenue.

Depuis plusieurs mois, les combats maritimes en Europe se sont déplacés vers les Atterrages occidentaux (les Western Approaches de la Royal Navy), le secteur à l’ouest de la Manche où convergent les convois venant d’Amérique du Sud ou d’Afrique ainsi que ceux venant des Etats-Unis. L’EMG Marine en est pleinement conscient et doit aussi considérer les besoins des forces opérant dans l’océan Indien et le Pacifique Sud-Ouest, en anticipant notre retour en Indochine.
La Royal Navy et la RAF contrôlant sans difficulté la Haute Adriatique, la Marine française a transféré ses unités dans l’Atlantique ou sur le théâtre Indo-Pacifique.

Néanmoins, comme la Royal Navy autour du croiseur "Dido", la Marine maintient en Méditerranée orientale pour assurer l’escorte des convois du Prêt-Bail vers la Russie en mer Egée une force comprenant le croiseur Jean de Vienne, les torpilleurs de 1 500 tonnes "La Palme" et "Brestois", ceux de 600 tonnes "Branlebas", "L’Incomprise" et "La Melpomène", et ceux de type "Hunt II" "La Combattante", "L’Iphigénie" et "La Résolue". Cette présence, en liaison avec la Royal Navy et la Flotte royale grecque, si elle ne relève plus d’un strict objectif militaire - plus un seul sous-marin ou avion de l’Axe n’étant déployé dans la région - vise à montrer à la Turquie que la France et la Grande-Bretagne ne se désintéressent ni de la Méditerranée Orientale, ni de la mer Égée.

2. Redéploiement des forces françaises vers l’Atlantique
Pour tenir compte de la nouvelle donne stratégique concernant le Théâtre Atlantique, la majorité de nos bâtiments d’escorte ont été redéployés sur deux axes :
— Pour couvrir l’axe nord-sud, un porte-avion d’escorte, six contre-torpilleurs de 2 400 tonnes (classe “Aigle“, “Aigle modifié” et “Vauquelin”) et deux groupes de huit patrouilleurs classe “PC-461” vont escorter les convois entre Dakar et Casablanca depuis leurs bases de Casablanca et Dakar.
— Pour les bâtiments marchands poursuivant leur route vers la Grande-Bretagne, Cherbourg et Le Havre, les escortes sont assurées par les huit destroyers d’escorte type DE, les trois destroyers d’escorte classe “Wilkes” et les neufs avisos-dragueurs de 630 tonnes.

3. Coopération alliée en Atlantique Nord
Les groupes d’escorte de la Royal Navy protégeant le trafic USA – Europe du Nord ont reçu le renfort constitué par nos huit frégates de classe “River” et onze de nos corvettes de classe “Flower”.
Deux autres groupes de patrouilleurs classe “PC-461” ont pris en charge des missions de patrouille ASM à l’entrée de la Manche et du canal de Bristol. Ils seront provisoirement basés à Falmouth tant que le port de Brest sera toujours inutilisable.

Les six patrouilleurs classe “Admirable”, en liaison avec la Royal Canadian Navy, contribuent à sécuriser les atterrages d’Halifax, point de départ des convois vers la Grande-Bretagne, et assurent des escortes entre ce port, Saint-Pierre-et-Miquelon et l’embouchure du Saint-Laurent.

4. Missions de dragage et d’escorte côtière
Pour nettoyer les nombreux champs de mines allemands, les six dragueurs classe “Admirable” et les vingt-quatre dragueurs type YMS ont été répartis sur les côtes de la Méditerranée, de la Manche et de l’Atlantique, dans les secteurs hors de portée de l’artillerie des ports encore aux mains des Allemands.
De plus, en Méditerranée, cinq chalutiers ASM, acquis en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis en 1939, servent de guides de navigation pour les convois empruntant la route côtière entre Marseille, Sète et Port-Vendres.

5. Activités de la flotte sous-marine
Concernant la flotte sous-marine, tous les bâtiments des séries d’avant-guerre ont été placés en réserve ou désarmés, à l’exception de deux sous-marins de 1500 tonnes, Béveziers et Le Glorieux, qui contribuent en mer des Antilles à l’instruction des bâtiments ASM de tous types mis en service par l’US Navy, de trois autres 1 500 tonnes, Casabianca, Le Tonnant et Sidi Ferruch, qui assurent depuis Darwin des missions spéciales vers Cam Rahn au sein du “Groupe Hydrographique n° 2”, des deux 800 tonnes, L’Aurore et La Créole, qui sont engagés dans des opérations offensives contre le trafic japonais, et du mouilleur de mines Le Diamant, qui poursuit ses opérations de mouillage de mines autour des îles indonésiennes encore tenues par l’ennemi.
Le Diamant rentrera à Toulon pour désarmer l’automne prochain, quand il aura mouillé les dernières mines à orins encore disponibles [1].
Les sous-marins modernes prêtés par la Royal Navy, onze unités de type S ou U/V, sont eux aussi engagés dans le Pacifique Sud-Ouest.

B. Perspectives d'évolution
1. Préparatifs dans l’océan Indien et le Pacifique
Autre préoccupation de l’EMG Marine, le théâtre de l’océan Indien va recevoir d’importants renforts de bâtiments français destinés à concourir aux prochaines opérations en Malaisie, opérations destinées à libérer Singapour et, en complément, à rétablir la liaison maritime entre la France et l’Indochine.
Un premier groupe de circonstance est en attente à Bizerte. Composé du porte-avions Joffre, du Strasbourg et de son escorte américaine[2], du croiseur de commandement Duquesne, des croiseurs légers Le Fantasque, Le Terrible et Le Triomphant, et des contre-torpilleurs Kersaint, Tartu et Vauquelin, il doit se joindre à une escadre de renfort de la Royal Navy qui a appareillé de Scapa Flow.
Il sera suivi, dans quelques jours, d’un second groupe comprenant le cuirassé Provence, les croiseurs légers La Galissonnière et Mogador et le contre-torpilleur AA Guépard.

Si l’utilité de la Provence pour des tirs d’appui-feu lors de débarquement est des plus aléatoire à cause de l’usure de ses quatre derniers tubes de 340, son importante DCA installée aux Etats-Unis en 1941 sera un plus pour la couverture antiaérienne devant les plages de débarquement et ses moyens radios améliorés compléteront efficacement ceux du Duquesne.
Les forces d’escorte franco-britanniques de l’océan Indien ont reçu le renfort de deux de nos torpilleurs type Hunt II et de neuf de nos corvettes de classe “Flower”.

Ce redéploiement de nos bâtiments de combat est achevé ou sur le point de l’être.

2. Formation et avenir des équipages
Anticipant les prochaines capitulations de l’Allemagne et du Japon, la Marine a entrepris de recréer les écoles destinées à l’instruction des futurs équipages qui lui seront nécessaires dans les années d’après-guerre, après la démobilisation des personnels mobilisés depuis 1939 et la libération de ceux engagés pour la durée de la guerre.
La première décision, au début de l’année, a été de mettre en réserve à Mers-El-Kébir le cuirassé Lorraine et d’y installer une école de canonnage et une de télémétrie. Le croiseur léger L’Indomptable lui a été adjoint comme École d’Application de Tir à la Mer tandis que les chalutiers ASM La Sétoise et La Toulonnaise servent d’annexe pour les exercices pratiques de télémétrie lors de sorties en mer.

Dans leurs rapports périodiques, nombre de commandants se plaignaient que de nombreux mécaniciens et chauffeurs dans leurs équipages avaient dû être formés sur le tas par les officiers mariniers et brevetés d’avant-guerre. Même si des deux côtés, formateurs improvisés et élèves de circonstance, le sens du devoir avait permis de dégrossir les nouveaux engagés ou mobilisés, des lacunes demeuraient et des avaries en avaient résulté.
Pour permettre de rattraper ces lacunes, une École des Mécaniciens et Chauffeurs a été créée à Bizerte le 15 janvier dernier. Trois avisos de 2e classe, anciennes canonnières anti-sous-marines de la précédente guerre, lui ont été affectés pour les cours pratiques à la mer : Tapageuse, Somme et Luronne.
Ces trois bâtiments ont été choisis car ils permettent aux élèves mécaniciens et chauffeurs de se familiariser avec les trois types de machines et moteurs qui équipent nos différents bâtiments : machines alternatives, turbines ou moteurs diesel.

Dans la perspective de la fin de la guerre, espérée au premier semestre 1945, la reprise de la Croisière d’Application au bénéfice des élèves de deuxième année de l’École Navale est programmée pour l’été de la même année.
Dans ce but, le croiseur léger Gloire a appareillé avec le groupe “Joffre” pour rallier le Pacifique Sud-Ouest. Il y relèvera la Jeanne d’Arc. Cette dernière rentrera à Bizerte pour un grand carénage au cours duquel les locaux d’hébergement des officiers-élèves et de leurs instructeurs ainsi que ceux nécessaires à l’instruction seront réhabilités.

3. Gestion des effectifs et désarmements
Sur le plan des personnels, la situation en effectif est tendue. J’ai prescrit le désarmement du croiseur lourd Colbert et de tous les torpilleurs de 1 500 tonnes [3], sauf les deux affectés au groupe “Jean de Vienne”.
Cet apport de personnel a permis de compléter à l’effectif guerre quelques-unes des unités mentionnées dans ce rapport et de préparer l’envoi aux Etats-Unis des équipages destinés à prendre livraison des trois premiers destroyers de la classe “Kléber” au premier semestre 1945.

Tels sont, Monsieur le président du Conseil, Mon Général, les principaux éléments relatifs à l’état de notre Marine que j’ai respectueusement l’honneur de porter à la connaissance du Gouvernement.

L’amiral chef de l’état-major de la Marine,
(signature)
Emmanuel Ollive

Notes
[1] Ce sont les quatre destroyers de la classe “Farragut” placés sous les ordres de la Marine Nationale après la bataille des Marshall au mois de février pour assurer de façon permanente l’escorte du Strasbourg.
[2] Avec la mise au point par les Etats-Unis de mines de fond magnétiques pouvant être mouillées par les tubes lance-torpilles de 21”, les sous-marins spécialisés britanniques et français ont vécu sur les stocks existants en Grande-Bretagne et en AFN, ou évacués de France lors du Grand Déménagement.
[3] Torpilleurs mis en service entre 1926 et 1930, très utilisés depuis le début de la guerre et n’ayant bénéficié, comme tous bâtiments en période de guerre, que d’un entretien plus réduit qu’en temps de paix.

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