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La Decima (etc) en 43, par LADC
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Nov 03, 2025 09:52    Sujet du message: La Decima (etc) en 43, par LADC Répondre en citant

Vous avez pu noter que nous sommes arrivés au 10 août 44 sur TOUS les fronts et dans TOUTES les rubriques, SAUF sur le front russe.
Pendant que Demo Dan y travaille - le sujet est… copieux - voici quelques ajouts - assez copieux aussi - que LADC nous apporte (cadeau pour fêter son retour actif !). Le thème : les activités des nageurs de combat italiens (et des éléments qui y ont rattachés) dans les deux camps en 1943 et 1944.
Bonne lecture !

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Casus Frankie

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Dernière édition par Casus Frankie le Lun Nov 03, 2025 10:28; édité 1 fois
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Nov 03, 2025 09:57    Sujet du message: Répondre en citant

15 février 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Le prix de l’indépendance
La Spezia
– De retour d’un voyage éclair à Berlin, où il a rencontré les plus hautes autorités de la Kriegsmarine (y compris l’amiral Dönitz), le commandant Borghese mesure le prix de son autonomie. Pour la première fois depuis 1940, il a partagé avec les Allemands – ses alliés ou… ses parrains – des informations confidentielles sur “sa” Decima. Il a raconté en détail les opérations de Malte, Alexandrie et Gibraltar, partageant ainsi l’expérience opérationnelle qui est au cœur de son héritage. Il a donné son accord pour accueillir bientôt dans ses centres de formation des marins allemands qui pourront s’y entraîner et acquérir les savoir-faire des nageurs italiens. Il a aussi accepté d’envisager, le jour venu, d’aider la Kriegsmarine à tester opérationnellement ses propres armes secrètes de surface ou sous-marines, quand elles seront mises au point. Il a surtout validé le prochain départ pour l’Allemagne de 5 000 hommes, parmi ses nouvelles recrues et autres ralliés, afin qu’ils soient équipés et entraînés pour former le noyau d’une division d’infanterie de la RSI.
Avant de quitter l’Italie, il avait parfaitement conscience qu’avec les Allemands, il lui faudrait d’abord donner beaucoup avant d’espérer recevoir un peu, et que le sort de son unité dépendrait de la valeur qu’elle pourrait avoir aux yeux de ses partenaires. Mais il n’avait pas anticipé que le prix de l’indépendance du “corps franc italien Decima Mas” (comme l’appellent désormais les Allemands) serait aussi important…


20 février 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
« Il ne fera jamais plus sombre qu’à minuit » (1)
La Spezia
– Le commandant Borghese donne son feu vert au plan audacieux que lui a proposé le capitaine du génie naval Giovanni Buttazzoni, commandant du bataillon NP (nageurs parachutistes) de la Decima Mas. Ce bataillon regroupe les nageurs-parachutistes de la 1ère Compagnie du Bataillon NP (formé en 1941) de l’ancien régiment San Marco, qui, abandonnés sans ordre dans leur base de Tarquinia (au nord de Rome) lors de la Noël de Sang, ont rejoint Borghese, tandis que des éléments de la 2e Compagnie, déployés à Naples, à Tarente ou en Sardaigne, rejoignaient Mariassalto. Ces hommes sont “l’élite de l’élite” de l’armée italienne : leur entraînement, poussé à l’extrême, comprend les techniques de sabotage derrière les lignes ennemies, le renseignement, le combat à l’arme blanche et le maniement de toutes armes à feu, de jour comme de nuit, le renseignement, et bien sûr le saut en parachute ainsi que la natation. Ils sont faits pour mener des actions de renseignement ou de sabotage derrière les lignes ennemies, par petits groupes de dix à douze hommes. La plupart sont des vétérans, déjà engagés dans de telles opérations dans les Balkans et en Sicile en 1941 et 1942.
Buttazzoni a beaucoup de mal pour trier les nombreux volontaires qui veulent rejoindre son unité d’élite, volontaires qu’il faut sélectionner et former, ce qui prend du temps… Mais il ne veut pas laisser ses hommes moisir loin de l’action, et il a imaginé un plan permettant d‘engager immédiatement une partie d’entre eux. Constatant la situation “fluide” du front dans la péninsule, Buttazzoni propose d’installer à proximité du front, dans des lieux isolés, des groupes de NP qui resteront cachés et se laisseront dépasser en cas d’avance alliée. Une fois sur les arrières adverses, ils pourront plus facilement mener des opérations de sabotage sans prendre les risques liés à une infiltration…
L’idée séduit Borghese, qui ordonne son exécution immédiate. Trois groupes de NP sont retenus, deux pour des opérations de sabotage, le troisième pour une mission plus complexe et plus périlleuse encore : atteindre Naples voire Tarente, se renseigner sur l’état d’esprit de la population italienne dans le sud de la péninsule occupée par les Alliés et même renouer le contact avec les anciens de la Decima restés dans le sud…


2 mars 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
La Decima frappe toujours et partout !
Alexandrette (Turquie)
– Cette petite ville du sud de la Turquie est très ancienne (fondée en 333 av. J-C par Alexandre le Grand, comme son nom l’indique). Son histoire récente est agitée : après l’effondrement de l’empire ottoman en 1918, le “sandjak” d’Alexandrette est rattaché au mandat français du Levant, puis à la Syrie mandataire, mais la jeune Turquie n’accepte pas ce fait accompli. Elle finit par récupérer le territoire dans le cadre des accords signés en 1939 avec les Alliés, qui sont prêts à donner beaucoup pour l’attirer dans leur camp, mais n’obtiendront rien.
Depuis, la vie s’écoule paisiblement à Alexandrette, dans une ambiance en apparence indolente qui masque les intrigues de six consulats. La guerre paraît loin et la bonne société de la ville se retrouve dans des dîners, réceptions et autres activités sportives dans les endroits sélects de la ville. Les représentations ennemies s’y croisent tout en s’évitant soigneusement, Français, Britanniques puis Grecs d’un côté, Allemands et Italiens d’un autre… jusqu’à ce début d’année 1943 où la représentation italienne s’est vue marginalisée par les deux camps en guerre !
La ville a aussi une activité industrielle importante : elle abrite la principale baie en eau profonde d’Anatolie et son port minier permet l’exportation du chrome extrait dans les mines turques, minerai que des barges transportent du terminal jusqu’aux cargos qui attendent en rade… Ce chrome ô combien stratégique pour l’industrie de guerre des belligérants ! Certes, la filière turque n’est pas vitale pour les Alliés (il y a du chrome en Afrique du Sud et en Rhodésie), mais en surenchérissant, ils veulent en priver les Allemands, tout en contentant la Turquie.
………
Ces dernières semaines, la guerre a rattrapé Alexandrette : le cargo grec Orion, chargé d’une importante cargaison de chrome pour les Alliés, saute et coule à quelques dizaines de milles d’Alexandrette. Les Alliés redoutent qu’un sous-marin allemand ait choisi de chasser dans ces parages et ordonnent à la Royal Navy de redoubler d’efforts.
Bientôt, le cargo Kaituna saute à son tour – mais cette fois, en raison d’une avarie de machines, ce navire avait fait demi-tour et il coule en eaux peu profondes. L’inspection de l’épave permet alors d’identifier une large déchirure dans la coque, mais aussi de trouver une mine à ventouse qui n’a pas explosé : le danger semble plutôt venir de nageurs de combat (la Xa Mas ?) que d’un sous-marin ! Deux scaphandriers de la Royal Navy sont alors dépêchés d’Alexandrie et inspectent les cargos qui viennent charger à Alexandrette. Après quelques jours de vigilance, ils découvrent et désamorcent deux mines sur un nouveau cargo. Il n’y a plus de doutes. La surveillance est renforcée, tant au niveau de la police turque sur le littoral que parmi les équipages des cargos alliés, pour intercepter les nageurs ennemis.
Mais ce matin, la ville est secouée par une nouvelle explosion : malgré toutes les précautions, le cargo norvégien Fernplant, qui avait quitté le port la veille après avoir chargé 6 000 tonnes de minerai de chrome, a coulé dans la nuit au large de la Syrie…
On apprendra quelque temps plus tard le départ d’un jeune diplomate italien, Luigi Ferraro, terrassé par une crise de paludisme qui l’a fort à propos obligé à quitter la ville pour aller se faire soigner en Italie… Personne n’avait jusque-là soupçonné ce fils de grande famille romaine, exubérant, snob et élégant, bien vu de toute la bonne société de la ville, et en poste depuis quatre mois. On découvrira qu’il s’agissait du sous-lieutenant Luigi Ferraro, un des Gamma de la Decima Mas, infiltré sous couverture diplomatique avec une valise remplie de mines à ventouses, en compagnie d’un agent du SIM (Giovanni Roccardi, attaché comme chancelier au consulat)… Laissé un moment sans ordre par le retournement italien, oublié du gouvernement royal qui n’avait pas connaissance de sa vraie identité, Ferraro avait finalement choisi son camp et décidé de mener à bien sa mission originelle en attaquant les cargos minéraliers. Aidé de Roccardi, il avait multiplié les sorties dangereuses pour se mettre à l’eau sans se faire repérer, puis nager jusqu’aux navires ancrés dans la rade sans éveiller l’attention des vigies et sentinelles, plonger sous les cargos pour poser les mines et régler le mécanisme qui déclencherait un minuteur une fois que le navire aurait atteint 5 nœuds… Ferraro et Roccardi échapperont aux services alliés et rejoindront l’Italie (du Nord) après un périple rocambolesque via Istanbul et la Suisse. Ferraro y gagnera une Médaille d’Or de la Valeur Militaire : avec trois cargos à son actif, il restera le nageur italien ayant coulé le plus de navires au cours du conflit.


5 mars 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Odyssée à l’italienne
Montegallo
- Après une nuit de marche dans des conditions météo difficiles, deux voyageurs arrivent dans une bergerie d’altitude. Tous deux sont heureusement vêtus de chauds vêtements (civils) et sont visiblement en bonne forme physique, mais ils semblent exténués. Le berger prend le temps de les accueillir, de les nourrir et de leur permettre de se réchauffer au coin du feu, avant de ressortir s’occuper de ses bêtes tandis qu’il les laisse se reposer. Mais il revient bientôt, accompagné d’une section de soldats indiens auxquels il a dénoncé ces surprenants visiteurs !
Les deux hommes sont arrêtés. Interrogés séparément, ils livrent des histoires cohérentes : ils expliquent être des ex-militaires italiens (des marins), mobilisés lors de l’entrée en guerre décidée par le Duce en 1940 contre la volonté de son peuple, qui ont déserté il y a un mois car ils préfèrent être fidèles à leur Roi plutôt qu’à un dictateur qui a entrainé son pays dans l’abîme… Ils ont essayé de partir vers le sud dans l’espoir de retrouver leur famille et peut-être leurs anciens camarades restés sous les drapeaux royaux. Après deux semaines d’internement et d’interrogatoires longs et éprouvants, les Britanniques ne trouvant aucune raison de les garder enfermés plus longtemps, les deux hommes sont relâchés.
Le lieutenant de vaisseau Rodolfo Ceccacci et l’élève-officier Aldo Bertucci (choisi pour cette mission parce que, élevé en Ecosse, il parle couramment anglais et connait les habitudes des Britanniques) sont tous deux membres du bataillon NP de la Xa MAS. Une fois libres, ils peuvent se féliciter de l’efficacité de leur préparation : ils avaient mis au point le récit à livrer s’ils étaient faits prisonniers – récit qui, après tout, aurait bien pu être vrai… A présent, Ceccacci et Bertucci sont impatients de poursuivre leur mission de reconnaissance dans la partie de la Botte occupée par les Alliés.


15 mars 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
“Lasciati indietro” (2)
Teramo
– Un dépôt avancé de la 1ère DI canadienne saute ! C'est le premier fait d’armes des Nageurs-Parachutistes “laissés en arrière” de la Xa MAS. Un commando camouflé, sous les ordres du sous-lieutenant Anassagora Serri, s’est laissé dépasser par l’avance alliée avant de passer à l’action. Profitant de la confiance des Britanniques qui ne sécurisent pas suffisamment leurs arrières, ils pénètrent sans problème dans un dépôt avancé tout proche et le font exploser. Ils réussiront à regagner leurs lignes – ou du moins, les lignes allemandes… – après une marche éprouvante et dangereuse.


27 mars 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Odyssée à l’italienne
Tarente
– Rodolfo Ceccacci et Aldo Bertucci, les deux NP de la Xa Mas infiltrés dans le sud, sont arrivés dans le grand port après un long périple en train, via Bari et Brindisi (où ils ont fait un tour à l’Académie navale italienne, qui y a été transférée). A chaque étape, ils ont été hébergés par d’anciens collègues de la Marine avec qui ils ont pu longuement discuter. Ainsi, à Brindisi, Athos Francesconi, le médecin du bataillon NP, un ami de Buttazzoni et de Ceccacci, les a logés chez lui. A Tarente, Ceccacci a retrouvé son frère Franz, débarqué d’un contre-torpilleur de la Regia Marina.
Partout, les deux NP constatent à la fois la présence massive et impressionnante des forces armées alliées et la désorganisation massive des autorités civiles italiennes et des services publics. Partout aussi, ils sont témoins de l’attitude maladroite et arrogante des forces d’occupation qui, consciemment ou non, humilient la population civile, tiraillée entre le rejet suscité par cette attitude et l’hostilité envers les Allemands, qui ont massacré tant de bons Italiens, leurs alliés d’alors, lors de la Noël de Sang. Ils partagent aussi le désarroi de leurs collègues devant l’humiliante situation de la Regia Marina, réduite à jouer les utilités en Adriatique alors que le Regio Esercito, au moins, défend le pays contre les traîtres allemands et joue un rôle important sur le front.
Au-delà des informations ainsi glanées, les deux NP donnent des nouvelles d’anciens camarades restés de l’autre côté, et ébauchent un réseau de correspondants qui, au nom de leur fraternité d’armes passée et de la future reconstruction nationale, acceptent de dialoguer avec leurs homologues du nord. Enfin, ils notent la solidarité de leurs anciens camarades : personne ne les a dénoncés, personne ne les a ignorés. Mieux, des NP de Marriassalto se sont cotisés pour leur acheter des faux papiers et payer des passeurs (des pêcheurs napolitains) qui vont les ramener au nord !


30 mars 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
“Lasciati indietro”
Manciano
– Après celui de Teramo, un autre commando des NP de la Xa MAS s’est planqué pour se laisser dépasser par l’avance des forces alliées – côté américain cette fois. Une fois sur les arrières alliés, il coupe une voie ferrée au sud de Manciano, puis s’attaque à un convoi routier de ravitaillement en carburant. Poursuivi par les forces de sécurités américaines, il réussira à regagner les lignes allemandes, laissant néanmoins sur le terrain deux de ses hommes.


8 avril 1943 – Italie et Méditerranée occidentale
La guerre de Mariassalto
Reconnaissance
Au nord de Pesaro
– Deux vedettes rapides italiennes s’éloignent de la côte au milieu de la nuit, après avoir récupéré des nageurs de combat de retour d’une mission de reconnaissance en prévision d’une future offensive (ce sera l’opération Craftsman). Mariassalto a conduit cette opération complexe en complète autonomie (mais sous les ordres du commandement allié) : les deux MAS proviennent de sa section de surface et les nageurs sont issus de la section de nageurs-parachutistes (les fameux “NP”).


12 avril 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Odyssée à l’italienne
La Spezia –
Rodolfo Ceccacci et Aldo Bertucci sont de retour au QG de la Xa Mas, où ils communiquent les renseignements recueillis à Borghese et Buttazzoni. Ces informations ainsi que les réseaux mis en place devraient être utiles pour d’autres missions.


Notes
1- Devise du bataillon NP (Nuotatori-Paracadutisti) de la Xa MAS.
2- “Left behind” pour les anglophones…
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ladc51



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MessagePosté le: Lun Nov 03, 2025 11:33    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Vous avez pu noter que nous sommes arrivés au 10 août 44 sur TOUS les fronts et dans TOUTES les rubriques, SAUF sur le front russe.
Pendant que Demo Dan y travaille - le sujet est… copieux - voici quelques ajouts - assez copieux aussi - que LADC nous apporte (cadeau pour fêter son retour actif !). Le thème : les activités des nageurs de combat italiens (et des éléments qui y ont rattachés) dans les deux camps en 1943 et 1944.


Un grand merci à Casus, Loic et demodan pour leur relecture et leurs encouragements dans ce petit retour en arrière... qui devrait permettre de partager de nombreux coloriages issus de l'OTL et surtout mieux comprendre la situation de la Xa Mas de Borghese pour ce dernier acte du conflit en Italie (voir aout 44 à venir...).

J'en profite pour remercier tout spécialement Tyler pour son soutien, et raven03 sans qui, il y a dix ans désormais (sic), je n'aurais jamais découvert Crabb ni creusé ce personnage pittoresque et romanesque OTL...
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Laurent
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John92



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MessagePosté le: Lun Nov 03, 2025 11:50    Sujet du message: Répondre en citant

...
15 février 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Le prix de l’indépendance
La Spezia
– De retour d’un voyage éclair à Berlin, où il a rencontré les plus hautes autorités de la Kriegsmarine (y compris l’amiral Dönitz), le commandant Borghese mesure le prix de son autonomie. Pour la première fois depuis 1940, il a partagé avec (fait profiter ?) les Allemands – ses alliés ou… ses parrains – des informations confidentielles sur “sa” Decima. Il a raconté en détail les opérations de Malte, Alexandrie et Gibraltar, partageant ainsi l’expérience opérationnelle qui est au cœur de son héritage.

20 février 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
« Il ne fera jamais plus sombre qu’à minuit » (1)
La Spezia


Ce bataillon regroupe les nageurs-parachutistes de la 1ère Compagnie du Bataillon NP (formé en 1941) de l’ancien régiment San Marco, qui, abandonnés sans ordre dans leur base de Tarquinia (au nord de Rome) lors de la Noël de Sang, ont rejoint Borghese, tandis que des éléments de la 2e Compagnie, déployés à Naples, à Tarente ou en Sardaigne, rejoignaient (gagnaient ?) Mariassalto.

2 mars 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
La Decima frappe toujours et partout !


La guerre paraît loin et la bonne société de la ville se retrouve dans des dîners, réceptions et autres activités sportives dans les endroits sélects de la ville (de la cité/bouragde ?).

L’inspection de l’épave permet alors d’identifier une large déchirure dans la coque, mais aussi de trouver une mine à ventouse qui n’a pas explosé : le danger semble plutôt venir de nageurs de combat (la Xa Mas ?) que d’un sous-marin ! Deux scaphandriers de la Royal Navy sont alors dépêchés d’Alexandrie et inspectent les cargos qui viennent charger à Alexandrette.

27 mars 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Odyssée à l’italienne
Tarente


Partout, les deux NP constatent à la fois la présence massive et impressionnante des forces armées alliées et la désorganisation massive des autorités civiles italiennes et des services publics.

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Capu Rossu



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MessagePosté le: Lun Nov 03, 2025 16:40    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

"Lasciati indietro"

Il faudrait, il me semble, pour être chronologiquement cohérent écrire pour l'épisode du 27 mars "Lasciati indietro (1)" et ^pour celui du 30 mars "Lasciati indietro (2)" ou alors ne pas les numéroter.

@+
Capu
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John92



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MessagePosté le: Lun Nov 03, 2025 16:58    Sujet du message: Répondre en citant

Capu Rossu a écrit:
Bonsoir,

"Lasciati indietro"

Il faudrait, il me semble, pour être chronologiquement cohérent écrire pour l'épisode du 27 mars "Lasciati indietro (1)" et ^pour celui du 30 mars "Lasciati indietro (2)" ou alors ne pas les numéroter.

@+
Capu

Bonjour Capu
Il s'agit d'un renvoi de note pas de numérotation
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Lun Nov 03, 2025 17:29    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Si c'est un appel de note, alors va bene.

Grazie Giovanni,

@+
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Nov 04, 2025 09:15    Sujet du message: Répondre en citant

10 mai 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Decima contre Aiglon 
Mer Tyrrhénienne
– La Decima a reçu l’ordre de contre-attaquer les forces alliées qui ont débarqué sur l’île d’Elbe. Le temps de réagir et de s’organiser, c’est seulement cette nuit que les hommes de Borghese passent enfin à l’action : il est bien tard pour influer sur le résultat du débarquement et pour éviter la conquête de l’île, mais assez tôt pour sauver l’honneur et rappeler aux Alliés que toute avance devra être chèrement payée.
Trois vedettes MAS vont être engagées : les MAS-582 et 585 passeront directement à l’action, la MAS-586 remorquera trois canots torpilleurs (MTS) jusqu’aux abords d’Elbe sans participer aux combats. La nuit est bien avancée quand les vedettes de la Decima arrivent à proximité de l’île, qu’ils contournent par l’est et le sud pour se rapprocher de la zone de débarquement qui leur a été indiquée, à Marina di Campo. Mais dès le franchissement de la Punta di Balamorta, les Italiens aperçoivent des bâtiments ennemis ! Les MAS-582 et 585 les engagent aussitôt, permettant aux canots torpilleurs libérés par la MAS-586 de s’infiltrer en passant inaperçus. Pourchassées par des adversaires à la puissance de feu supérieure, les MAS ne peuvent que fuir et se satisfaire de les avoir éloignés des canots torpilleurs. Plus petits et plus discrets, ceux-ci profitent de la diversion créée par les vedettes pour pénétrer dans la baie de Marina di Campo, mais ils n’y trouvent pas ce qu’ils cherchaient : aucun LSI ou LST, aucun destroyer ennemi en vue, à peine quelques LCI et LCA… Par contre, des vedettes et des PT-boats sont présents, et finissent par repérer les Italiens. Les canots lancent précipitamment leurs torpilles, réglées sur profondeur minimale, en direction des chalands de débarquement et fuient sans demander leur reste !
De retour au petit matin à La Spezia, les hommes de la Decima comptent leurs pertes (un MTS coulé, un MTS et une vedette MAS endommagés). Ils apprendront plus tard qu’ils ont réussi à couler un LCI.


3 juin 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Dispersion forcée
Toscane
– Le bataillon Maestrale, de la Xa Mas mais affecté au secteur de la 356. ID allemande, monte en ligne. C’est la punition prévue pour son comportement rebelle deux mois plus tôt. Mais son chef, le capitaine de corvette Bardelli, a la désagréable surprise de constater que le commandement allemand veut utiliser son bataillon par petits groupes, répartis comme remplacements dans des bataillons allemands ayant subi des pertes. Il s’oppose à cette décision, expliquant que son unité est une unité italienne combattant aux côtés de ses partenaires allemands, mais qu’elle doit rester unie.
En pleine bataille, les Allemands n’ont pas le temps de discuter et confirment sèchement leurs ordres : Bardelli ne peut que subir et s’incliner. Le Maestrale ne combattra pas comme une unité constituée et son nom n’apparaitra dans aucun compte-rendu de la bataille. Ce qui n’empêchera pas une grande partie de ses hommes de se faire tuer…


16 juin 1943
Italie et Méditerranée occidentale
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Déménagements divers
La Spezia
– Le commandant Borghese, chef de la Decima Mas, fait le point sur la nouvelle répartition géographique de ses forces. En effet, les offensives alliées en Italie menacent à plus ou moins court terme ses bases historiques (Livourne au premier chef, mais aussi La Spezia et Gênes), et il a décidé de redéployer une partie de ses troupes. Ce mouvement concerne en priorité les activités “historiques” de la Decima Mas.
L’école de plongée (qui assure la formation initiale de tous les plongeurs sous-marins italiens – opérateurs de SLC, Gamma, nageurs-parachutistes NP, etc) est transférée de Livourne à Valdagno (Vénétie), avec l'ensemble de la section des “sapeurs d’assaut sous-marin” (nom officiel des Gamma). Le choix de Valdagno ne s’est pas fait par hasard : ville moyenne, sans industrie (donc peu susceptible d’être la cible des bombardiers alliés), elle est accessible par route et par voie ferrée. Elle dispose d’une grande piscine olympique couverte avec gymnase et bâtiments adjacents pour abriter tous les entrainements et préparations.
Le centre d’essai et d’entraînement des opérations sous-marines (pour l’entraînement et les tests des SLC), installé depuis le début de la guerre à Bocca di Serchio (1) déménage sur l’île Le Vignole, dans la lagune de Venise. En effet, Borghese compte sur les trésors architecturaux de la capitale des Doges, toute proche, pour épargner à sa base les bombardements alliés.
Le centre de formation de la section de surface (canots torpilleurs MTS, canots explosifs MTM) est transféré de Balipedio Cottrau (La Spezia) à Sesto Calende, sur le lac Majeur.
Enfin, le centre de commandement de la Decima Mas reste à La Spezia, dans la caserne Muggiano. De même, Borghese maintient ses unités opérationnelles sous-marines et de surface aux endroits d’où elles peuvent atteindre l’ennemi : sous-marins et MAS à La Spezia, sous-marins de poche et vedettes à Trieste. Mais tous vont faire des efforts de dispersion et de camouflage.
Ce déménagement touche aussi la nouvelle composante terrestre de la Decima. Les bataillons en formation avec des recrues restent avec le bataillon de nageurs-parachutistes NP à La Spezia, où ils se partagent les casernes Muggiano et San Bartolomeo. Borghese réussit à réquisitionner une caserne à Milan, sur la Piazzale Fiume, pour y loger le bataillon Fulmine. Le bataillon Maestrale, lui, est déjà sur le front (mais dispersé, hélas…).
Au total, Borghese commande beaucoup de monde : 10 000, 25 000, 50 000 hommes ? Le “Prince” ne tient aucun décompte officiel des effectifs de sa composante terrestre. Il peut ainsi facilement duper tous ses interlocuteurs pour laisser ses adversaires le surestimer, et pour limiter les risques que les Allemands ou les gens du Parti fasciste ne soient tentés de lui subtiliser une partie de ses forces.


28 juin 1943
Crabb contre la Decima
Le hasard… mais surtout le flair
Naples
– Deux hommes sont détenus dans les locaux du commandement militaire du grand port italien. Trois jours auparavant, une patrouille de Military Police, dans un contrôle de routine, les a arrêtés dans les faubourgs de la ville, sur les bords de la baie. Flair ou hasard ? Les MP diront avoir été intrigués par les bagages volumineux (et incongrus en ces lieux) de ces deux voyageurs. Leur fouille a permis d’identifier une combinaison de plongée sous leurs habits civils et ce qui ressemblait à des engins explosifs dans leurs valises, entraînant l’arrestation immédiate de ces deux hommes, qui n’ont opposé aucune résistance.
Pendant leur interrogatoire, les deux Italiens sont restés mutiques, ils n’ont rien répondu ni aux MP, ni au Commander Crabb, en charge de la défense du port. Ce dernier, intrigué par le calme et la silhouette affutée de ces deux “paysans”, a soupçonné qu’il avait affaire à des nageurs de combat de la Xa MAS : l’examen du contenu de leurs valises (qui contenaient des mines ventouses) lui a permis de lever tout doute et d’identifier des nageurs Gamma.
Appelé en renfort, le capitaine de frégate Forza interroge à son tour les deux hommes. C’est sans doute l’interrogatoire le plus inhabituel de la guerre : Forza reconnait immédiatement les deux hommes et salue avec respect ses anciens frères d’armes (et subordonnés), dont il donne les noms et grades à ses collègues américains et britanniques. Conversant amicalement avec eux, il s’enquiert de leurs conditions de détention, leur promet de veiller sur leur sort et d’informer leur famille de leur capture, mais il ne leur pose aucune question ni sur leurs cibles, ni sur leur mission, ni sur les conditions de leur arrivée à Naples. La solidarité entre anciens de la Xa MAS est plus forte que les récriminations entre ceux qui ont fait des choix différents : « Vous avez choisi de vous battre pour l’honneur et vous êtes dans le vrai. De notre côté, nous aimons tellement l’Italie que nous sacrifions tout pour notre patrie, y compris notre honneur. » dit Forza…
Crabb est inquiet, car il n’imagine pas que ces deux nageurs soient seuls, et il craint que d’autres réussissent à passer inaperçus et à atteindre le port. Mais comment identifier et neutraliser ces autres adversaires ? C’est son fidèle second, Knowles, qui va lui apporter la solution en faisant remarquer que la combinaison des nageurs Gamma est tellement difficile à enfiler que ces derniers la passent sans doute à l’écart du port et la recouvrent de discrets vêtements civils avant d’approcher de leurs cibles… Mais comme la combinaison comprend de solides semelles intégrées, il est impossible d’enfiler des chaussures par-dessus celles-ci ! « Arrêtez les hommes avec des chaussures bizarres ! » est donc la consigne passée aux MP et celle-ci permet effectivement d’arrêter un autre binôme de nageurs Gamma.
Après le conflit, Forza retrouvera les deux premiers Gamma, qui lui dévoileront les secrets de leur mission. L’épilogue de l’attaque du 28 mars 1943 avait donné des idées à Borghese : si des Gamma pouvaient regagner le nord de l’Italie depuis Naples en traversant la ligne de front, pourquoi d’autres Gamma ne pourraient-ils faire le chemin inverse ? Dans une période de pénurie de moyens sous-marins pour la Xa MAS et de forte domination aérienne alliée, le jeu en valait la chandelle, plutôt que de se résigner à l’inaction. Deux binômes de nageurs Gamma, partis de La Spezia, déguisés en civils et se mêlant au flux des réfugiés errant dans la péninsule, réussirent en quelques semaines à atteindre Naples… pour tomber à cause d’un banal contrôle de routine ! Les mystérieuses explosions de cargos à Brindisi et à Ostie en ce début d’été 1943 devenaient bien plus compréhensibles… comme le fait que, dans les mois qui suivirent cette arrestation napolitaine et les mesures prises par les Alliés, ces mystérieuses explosions allaient rapidement et définitivement cesser.


6 août 1943
Crabb contre la Decima
De surprenants recrutements
Ancône
– La ville à peine libérée par les troupes britanniques, le Commander Lionel Crabb est mandaté sur place pour commander les opérations de déminage du port. En effet, pour obstruer celui-ci, les Allemands y ont laissé des épaves qu’ils ont minées pour compliquer et ralentir la remise en service du port. Crabb et son équipe étant les seuls plongeurs-démineurs présents en Italie, on fait de nouveau appel à eux pour préparer le terrain avant l’intervention des unités du génie qui retireront les épaves et autres obstacles, une fois ceux-ci déminés.
Arrivés dans la ville dans la foulée des premières unités de l’Armée, Crabb, accompagné de son fidèle Stower Knowles, évalue rapidement l’ampleur de la tâche : elle est colossale ! Il ne pense pas y arriver avec seulement deux plongeurs en moins de plusieurs semaines voire plusieurs mois d’efforts et demande immédiatement du renfort.
Dès le lendemain, alors qu’il se prépare à plonger à nouveau pour rechercher d’éventuelles mines sur l’épave d’un cargo à moitié immergé, Crabb est sollicité par le commandant du port pour l’aider à interroger un Italien qui prétend avoir un passé de plongeur… Celui-ci se présente comme l’enseigne de vaisseau Venturini et prétend être un ancien de la Decima Mas. Pour prouver ce qu’il affirme, il saisit un crayon et dessine une “mignatta”, un nouveau type de mine à ventouse développé récemment par la Decima MAS, dotée d’un mécanisme qui la fait exploser en cas de tentative de déminage. Crabb, impressionné par le schéma, s’inquiète de cette nouvelle menace qui pourrait ravager les ports alliés et décimer les rangs de ses plongeurs démineurs (lui le premier) – même si, à ce stade, les difficultés rencontrées par la Xa pour conduire ses nageurs à pied d’œuvre dans les ports alliés limite le risque.
Ayant réussi à gagner l’attention de Crabb, Venturini raconte qu’après le retournement de l’Italie, il n’a pas souhaité poursuivre la guerre (il aurait suivi Borghese « jusqu’en enfer », mais risquer sa vie pour « ce clown de Mussolini », très peu pour lui !). Il a donc déserté, a rejoint un groupe de partisans puis s’est dirigé vers le sud pour avoir une chance d’échapper au conflit. Mais il n’arrive pas à retrouver d’emploi lui permettant de survivre, et serait donc disposé à mettre sa compétence et son expérience au service des Alliés… contre une honnête rémunération ! Crabb saute sur l’occasion de renforcer son équipe avec un troisième nageur expérimenté. Mais les règlements de l’Armée britannique l’empêchent d’enrôler un Italien… Il lui faudra beaucoup d’imagination et de persévérance pour finir par enregistrer Venturini comme… « homme de peine ».
Bientôt, la petite équipe reçoit en renfort deux Gamma envoyés de Tarente par Mariassalto. Contre toute attente, cet attelage hétéroclite va se révéler efficace, ses cinq hommes soudés par une passion et une conscience professionnelle partagées.
Après quelques semaines de labeur, Crabb est convoqué par l’amiral commandant le port qui lui montre une note envoyée par Londres à son sujet : « Les services de l’Amirauté informent l’amiral commandant le port d’Ancône que le Commander Crabb, ayant négligé de se présenter à l’école de déminage de Cumberland pour y suivre les stages de recyclage règlementaires, ne doit plus être considéré comme un artificier compétent et, de ce fait, ne devra plus se voir confier des missions de déminage ». Cependant, si la note a bien été envoyée, l’amiral déclare qu’il ne l’a jamais reçue et que Crabb peut l’oublier !


7 août 1943
La guerre de Mariassalto
Déminage
Tarente
– Ancône libérée, les Alliés veulent remettre en service son port le plus rapidement possible, mais celui-ci a été consciencieusement obstrué par les Allemands en retraite. Mines et épaves encombrent la rade et la rendent impraticable, et il est impossible de déplacer les épaves avant d’avoir déminé. Les Alliés demandent donc à Mariassalto de fournir des plongeurs pour participer à ces dangereuses opérations de neutralisation de mines sous-marines (après tout, il s‘agit d’un port italien… et sans doute de mines italiennes !).
Cette demande reçoit un accueil très frais de la part de soldats d’élite entraînés à de glorieuses missions offensives et peu enclins à s’abaisser à ce travail moins reluisant. Mais les Alliés se font pressants, sous-entendant même que la section sous-marine de Mariassalto n’aurait plus de raison d’être si elle ne pouvait pas contribuer à ce genre de tâche d’intérêt commun. La mort dans l’âme, Forza désigne deux volontaires parmi les Gamma et les expédie à Ancône. Les semaines suivantes, pour éviter de subir le même sort, la plupart des autres Gamma rejoindront les nageurs-parachutistes (NP) de Mariassalto.

Note
1- Dans une ferme isolée mise à disposition par le duc Salviati, au nord de Livourne, entre Pise et Viareggio, là où les premiers tests avaient été conduits dès 1936.
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John92



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MessagePosté le: Mar Nov 04, 2025 09:45    Sujet du message: Répondre en citant

...
10 mai 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Decima contre Aiglon 
Mer Tyrrhénienne
– 

La nuit est bien avancée quand les vedettes de la Decima arrivent à proximité de l’île, qu’ils (qu’elles – les vedettes ?) contournent par l’est et le sud pour se rapprocher de la zone de débarquement qui leur a été indiquée, à Marina di Campo. Mais dès le franchissement de la Punta di Balamorta, les Italiens aperçoivent des bâtiments ennemis !

6 août 1943
Crabb contre la Decima
De surprenants recrutements
Ancône


Dès le lendemain, alors qu’il se prépare à plonger à nouveau pour rechercher d’éventuelles mines sur l’épave d’un cargo à moitié immergé, Crabb est sollicité par le commandant du port pour l’aider à interroger un Italien qui prétend avoir un passé de plongeur… Celui-ci se présente comme l’enseigne de vaisseau Venturini et prétend (se dit ?) être un ancien de la Decima Mas.

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Ne pas confondre facilité et simplicité
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Nov 04, 2025 20:20    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:



3 juin 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Dispersion forcée
Toscane
– Le bataillon Maestrale, de la Xa Mas mais affecté au secteur de la 356. ID allemande, monte en ligne. C’est la punition prévue pour son comportement rebelle deux mois plus tôt. Mais son chef, le capitaine de corvette Bardelli, a la désagréable surprise de constater que le commandement allemand veut utiliser son bataillon par petits groupes, répartis comme remplacements dans des bataillons allemands ayant subi des pertes. Il s’oppose à cette décision, expliquant que son unité est une unité italienne combattant aux côtés de ses partenaires allemands, mais qu’elle doit rester unie.
En pleine bataille, les Allemands n’ont pas le temps de discuter et confirment sèchement leurs ordres : Bardelli ne peut que subir et s’incliner. Le Maestrale ne combattra pas comme une unité constituée et son nom n’apparaitra dans aucun compte-rendu de la bataille. Ce qui n’empêchera pas une grande partie de ses hommes de se faire tuer…


Mais c'est complètement idiot! Je veux dire des soldats italiens enrôlés de force dans des unités allemandes... dans quelle langue les officiers teutons vont-ils devoir parler pour se faire comprendre de 'leurs' hommes?
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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DMZ



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MessagePosté le: Mar Nov 04, 2025 21:16    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
2 mars 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
La Decima frappe toujours et partout !
Alexandrette (Turquie)
– Cette petite ville du sud de la Turquie est très ancienne (fondée en 333 av. J-C par Alexandre le Grand, comme son nom l’indique). Son histoire récente est agitée : après l’effondrement de l’empire ottoman en 1918, le “sandjak” d’Alexandrette est rattaché au mandat français du Levant, puis à la Syrie mandataire, mais la jeune Turquie n’accepte pas ce fait accompli. Elle finit par récupérer le territoire dans le cadre des accords signés en 1939 avec les Alliés, qui sont prêts à donner beaucoup pour l’attirer dans leur camp, mais n’obtiendront rien.

C'est un peu plus complexe que ça. Pour rester simple, les Français ont accepté en 1937, pour faire plaisir aux Turcs, le détachement de la Syrie du Sandjak d'Alexandrette (alors même que des traités d'indépendance avec la Syrie et le Liban avaient été signés, mais non ratifiés, en 1936...), qui devient la République du Hatay en 1938 et dont le parlement vote en 1939 le rattachement à la jeune république turque (qui me semble préférable à "la jeune Turquie" qui fait croire que ce pays n'existait pas avant 1923).

Le cadeau date donc de 1937 et non de 1939 sans faire l'objet d'un accord entre la France et la Turquie.
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Mar Nov 04, 2025 21:23    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

6 août 1943
(...)
Bientôt, la petite équipe reçoit en renfort deux Gamma envoyés de Tarente par Mariassalto. Contre toute attente, cet attelage hétéroclite va se révéler efficace, ses cinq hommes étant soudés par une passion et une conscience professionnelle partagées.

@+
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ladc51



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MessagePosté le: Mer Nov 05, 2025 07:50    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
Casus Frankie a écrit:



3 juin 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Dispersion forcée
Toscane
– Le bataillon Maestrale, de la Xa Mas mais affecté au secteur de la 356. ID allemande, monte en ligne. C’est la punition prévue pour son comportement rebelle deux mois plus tôt. Mais son chef, le capitaine de corvette Bardelli, a la désagréable surprise de constater que le commandement allemand veut utiliser son bataillon par petits groupes, répartis comme remplacements dans des bataillons allemands ayant subi des pertes. Il s’oppose à cette décision, expliquant que son unité est une unité italienne combattant aux côtés de ses partenaires allemands, mais qu’elle doit rester unie.
En pleine bataille, les Allemands n’ont pas le temps de discuter et confirment sèchement leurs ordres : Bardelli ne peut que subir et s’incliner. Le Maestrale ne combattra pas comme une unité constituée et son nom n’apparaitra dans aucun compte-rendu de la bataille. Ce qui n’empêchera pas une grande partie de ses hommes de se faire tuer…


Mais c'est complètement idiot! Je veux dire des soldats italiens enrôlés de force dans des unités allemandes... dans quelle langue les officiers teutons vont-ils devoir parler pour se faire comprendre de 'leurs' hommes?


Complètement inefficace, difficile à mettre en oeuvre, carrément stupide... bref incroyable, nous sommes d'accord !

Et pourtant, cette demande du commandant de la division allemande de répartir par morceaux ce bataillon de renforts italiens est OTL. A ce stade, je serais incapable de préciser si l'intention était de répartir le bataillon par compagnie, par section... pour les mettre aux ordres d'un bataillon ou d'une compagnie allemande... Je crois cependant deviner qu'il ne s'agissait pas de répartir des hommes individuellement.

Précisons deux points : d'une part, nous sommes dans un contexte défensif, dans lequel les renforts italiens reçoivent une consigne de "tenir sans esprit de recul"... et vont sans doute, dans l'esprit de leur donneur d'ordre allemand, être sacrifiés sans recevoir de nouveaux ordres de manœuvre en cas d'attaque ennemie sur leur secteur. Il s'agit donc de leur communiquer un ordre une seule fois. D'autre part, OTL, Bardelli s'est insurgé contre cette consigne et a obtenu gain de cause : son bataillon a été utilisé comme un tout sans être "éparpillé".
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Laurent
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MessagePosté le: Mer Nov 05, 2025 08:23    Sujet du message: Répondre en citant

les allemands ne se distinguent pas vraiment par leur subtilité... Rolling Eyes Laughing

sinon, si me me souviens bien le positionnement, la 356 (peut etre pas encore à ce moment là) va se retrouver en face du corps italien : j'imagine que cela peut/va donner des coloriages ou des situations cocasses...?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Nov 05, 2025 09:22    Sujet du message: Répondre en citant

8 septembre
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Xa MAS contre Dragon
Sesto Calende (lac Majeur)
– Au lendemain de l’annonce du débarquement en Provence, la Decima décide de réagir : la bataille qui s’engage sera décisive, il faut utiliser toutes les forces possibles pour tenter de rejeter les Alliés à la mer. La supériorité aérienne ennemie sur la région rend impensable que les vedettes MAS de La Spezia puissent arriver intactes sur le champ de bataille… Mais il reste des canots torpilleurs et explosifs, plus discrets.
La Xa Mas organise donc une “autocolonna” pour contribuer à la contre-attaque. Elle regroupe tous les moyens disponibles – ils sont maigres : quinze camions Lancia 3RO remorquant quinze plateformes et sur celles-ci, une dizaine de MTS (torpilleurs) et autant de MTM (explosifs) avec des pilotes italiens et des pilotes allemands de l’école de Sesto Calende. D’autres camions transportent les munitions (grenades et torpilles) et le matériel. La “colonna Mataluno” voyagera aussi discrètement que possible, donc de nuit pour la majeure partie du voyage. Elle se met immédiatement en route.


12 septembre
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Xa MAS contre Dragon
Villefranche-sur-mer (France)
– La “colonna Mataluno” arrive à Villefranche après quatre jours d’un voyage très éprouvant. Elle a subi deux attaques aériennes qui ont détruit plusieurs camions. Un MTM a été complètement détruit et deux autres endommagés.
Les premières informations indiquent que les Alliés ont protégé la zone de débarquement avec de très nombreuses forces légères : il sera difficile d’atteindre les navires de débarquement. Le temps presse donc d’autant plus ! Dès la nuit tombée, deux MTS et trois MTM sont mis à l’eau et partent à l’attaque, un peu à l’aveuglette. Peu après minuit, à 20 milles du cap Ferrat, ils aperçoivent deux “croiseurs” américains (en fait, des destroyers) accompagnés de vedettes rapides (PT-boats). Les Italiens se lancent à l’attaque mais, repérés à leur tour par leurs adversaires, ils sont la cible d’un tir nourri de canons et de mitrailleuses qui les oblige à renoncer.


16 septembre 1943
La guerre de Mariassalto
Mission secrète
Au nord de Ravenne
– Profitant d’une la nuit noire et de conditions météo favorables (c’est à dire permettant une approche discrète), une vedette rapide de Mariassalto dépose sur la grève un seul homme. C’est un agent de l’OSS américain, qui est immédiatement récupéré par des Partisans italiens, première étape d’un long parcours en Italie occupée pour soutenir et coordonner les groupes de Résistance (enfin, en priorité ceux qui ne sont pas étiquetés communistes ou qui présentent un intérêt pour leur capacité de nuire aux troupes de l’Axe). Il doit aussi recueillir des informations sur la force réelle (politique et militaire) de ces différents groupes.
Ce n’est ni la première ni la dernière mission de ce genre pour les MAS de Mariassalto. Cette fois, la mission est un succès, puisque le “colis” a été déposé (et récupéré) en toute discrétion et sans rencontre importune…


17 septembre
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Xa MAS contre Dragon
San Remo
– La “colonna Mataluno” n’est restée à Villefranche-sur-mer que quatre jours : quatre journées à réparer le matériel tout en restant camouflés, quatre nuits à multiplier les sorties de plus en plus dangereuses sans résultat probant… Plus de la moitié des canots ont été perdus, les pertes humaines sont elles aussi sévères. Les destroyers, vedettes et autres escorteurs ennemis sont trop nombreux, trop bien armés et trop attentifs, le barrage semble infranchissable. Pire, la veille, des chasseurs-bombardiers alliés ont attaqué le port de Villefranche, prouvant ainsi que la base de l’autocolonna a été repérée (par l’aviation alliée ou par des civils ? Peu importe, au fond…).
Il a donc fallu battre en retraite vers San Remo, où, on l’espère, l’unité de la Decima pourra refaire ses forces et recevoir des renforts avant de repartir à l’attaque…


19 septembre 1943
Crabb contre la Decima
Une célébrité inattendue
Livourne
– Le “voyage touristique” du Commander Crabb en Italie se poursuit. Dès la libération de la ville, début septembre, le nouveau “responsable des activités anti-sabotage sous-marin pour l’Italie” (son nouveau titre, après remontée par la voie hiérarchique des alertes sur les dangers révélés par Venturini) est appelé à Livourne pour remettre en service puis protéger le port. Accompagné de Knowles et de Venturini, Crabb découvre les mêmes destructions et, en perspective, le même travail pharaonique qu’à Ancône.
Une fois de plus il demande des renforts, mais, une fois encore, le commandant du port ne dispose ni de plongeurs, ni de démineurs de l’infanterie, encore moins de plongeurs-démineurs… L'amiral se souvient néanmoins d’un auxiliaire italien, pilote d’embarcation du port, qui aurait prétendu avoir été scaphandrier ; il convoque donc cet homme pour un entretien avec Crabb. A sa très grande surprise, dès son arrivée, l’Italien se dirige vers Crabb et le salue en l’appelant par son nom et grade ! Il se présente comme le maître Vasco Giari, et explique être un ancien Gamma de la Decima Mas et plus particulièrement de “l’Escadrille de la Grande Ourse” (il revendique avoir coulé lui-même le cargo Ravens Point en septembre 1942 à Gibraltar, ce qui lui avait valu une Médaille d’Or de la Valeur militaire). Il raconte connaitre Crabb de réputation : depuis novembre 1942, tout le monde à l’Escadrille de la Grande Ourse connaissait Crabb et pouvait le reconnaître entre mille grâce au portrait de profil, caractérisé par son nez imposant, que le Dottore Moscatelli – « celui que vous preniez pour le capitaine de l’Olterra » – avait dessiné après avoir observé Crabb de près au cours de ses “sorties de pêche” dans la baie d’Algesiras… Giari, ému, avoue à Crabb que son geste en faveur de Visintini et Magro, pour faire rendre les honneurs militaires à leurs cadavres, lui a valu un immense respect au sein de la Decima… ce qui n’a pas empêché ses membres de tout essayer pour le tuer à Gibraltar ! Après le retournement de l’Italie, démobilisé à sa demande et retiré dans sa maison de Livourne, Giari a multiplié les petits boulots pour survivre. C’est ainsi qu’il a été récemment embauché comme pilote d’embarcation du port par les services alliés, à qui, dit-il en riant, il n’a pas été compliqué de cacher son passé !
Giari est immédiatement recruté par Crabb – un autre “homme de peine” italien… Il retrouve ainsi Venturini, avec qui il s’était entraîné au sein de la Decima. Giari, plongeur puriste, ne plonge qu’en apnée, qualifiant des noms les plus méprisants le rustique matériel de plongée britannique ! Il se révèle vite, et de loin, le meilleur plongeur de la petite équipe. Italien volubile, il passe des heures à échanger des souvenirs avec Crabb, ravi d’apprendre les détails des attaques de la Decima contre Gibraltar… Il se lie aussi d’amitié avec Knowles, même si leurs discussions peuvent parfois virer à la compétition : « Moi, je connais un gars qui a posé une belle mine sous un cargo à Huelva ! » – « Et moi, je connais un gars qui l’a retirée ! ».


14 octobre 1943
L’honneur de Borghese… et de la Xa MAS
Obstination
La Spezia
– Borghese veut tirer profit de la proximité entre sa base de La Spezia et le port de Livourne, où les cargos alliés déversent chaque jour matériels, munitions et renforts pour alimenter le front italien si proche. Sans attendre que ses sous-marins soient de nouveau opérationnels, il a décidé d’attaquer avec des maiali amenés sur place par des vedettes rapides.
Une première tentative, quelques jours plus tôt, a été annulée en dernière minute, les vedettes MS-582 et 585 ayant dû faire demi-tour pour éviter une rencontre inopportune avec des patrouilleurs alliés. Cette nuit, une nouvelle tentative échoue, cette fois à cause de problèmes techniques empêchant la mise à l’eau des deux SLC… Tant pis, il faudra réessayer, peut-être cette fois avec des nageurs Gamma ?


22 octobre 1943
Crabb contre la Decima
Echec aux Gamma
Livourne
– Crabb n’a pas oublié les avertissements de Venturini. Une fois le port dégagé, il a immédiatement déployé les défenses qui ont fait leur preuve à Gibraltar et à Naples : filets anti-torpilles, patrouilles de vedettes, mortiers anti-plongeurs Northover, filets de fils de fer barbelés ceinturant les cargos… Giari s’est étouffé en le voyant assembler les mortiers anti-plongeurs : « Quel bricolage ! C'est comme ça que vous fabriquez cette “arme secrète” qui nous faisait si peur ? Porca Madonna… N’importe qui d’autre que vous aurait fait sauter dix fois Gibraltar ! ». Mais Crabb reste inquiet, conscient que la proximité du front mais aussi de La Spezia, repaire de la Decima, favorise l’approche et l’attaque des Gamma.
En cette nuit du 22 octobre, un des soldats qui monte la garde sur la jetée du port entend un bruit inhabituel et donne l’alarme. Trois plongeurs exténués sont arrêtés sans résistance. L’alerte générale est alors déclenchée et les eaux du port sont violemment grenadées pour déloger d’éventuels autres Gamma ayant échappé à la capture, avant que l’équipe de Crabb plonge pour inspecter les navires du port et s’assurer qu’aucun n’est miné. Pour Venturini et Giari, c’est une expérience bizarre : plonger pour détecter et désamorcer des mines posées par d’anciens camarades, alors qu’ils accomplissaient la même mission qu’eux quelques mois plus tôt…
Crabb a assuré aux deux Italiens que le grenadage des eaux du port cesserait pendant leur plongée. Mais Giari, alors qu’il inspecte un navire, est secoué par une explosion sous-marine, puis par une seconde : quelqu’un fait du zèle et va finir par le tuer ! Il imagine aisément la réaction des sentinelles si elles voient sortir de l’eau quelqu’un qui les apostrophe en italien : alors il s’accroche à l’ancre du cargo et annonce qu’il se rend ! Bien secoué, il en sera quitte pour un petit séjour à l’hôpital.
L’interrogatoire des prisonniers débute mal : les saboteurs ne disent rien. Mais Venturini est appelé, les reconnaît et donne leurs noms, ce qui provoque leur furie devant cette “traitrise”. Les Gamma, à la fois furieux et abattus de voir leur plan échouer si vite, se mettent alors à parler : ils ont été amenés par une vedette et ont gagné le port à la nage ; mais ils ont été lâchés trop loin et se sont épuisés à nager avec leur lourd paquetage. Ils devaient miner les navires, puis se fondre dans la population avant, si possible, de se faire recruter comme ouvriers dans le port, pour remplir quelques tâches mineures de jour et miner d’autres navires de nuit ! Comme Crabb l’avait craint, on trouve dans leur attirail les fameuses mignatte piégées décrites par Venturini.
Dans son rapport, Crabb pressera ses supérieurs de réclamer – et d’obtenir ! – la mise hors d’état de nuire des bases de vedettes de la Decima Mas à La Spezia et Gênes.


10 novembre 1943
Crabb contre la Decima
De quoi rire… jaune
Sète
– C’est devenu une habitude désormais : dès qu’un port de quelque importance est libéré par les troupes alliées, le Commander Crabb est mandaté sur place pour diriger les opérations de déminage. Cette fois, il n’est accompagné que du fidèle Knowles (les “hommes de peine” italiens ne peuvent pas exercer hors d’Italie – de plus, en France, ces ex-“poignardeurs dans le dos” ne seraient pas les bienvenus). Cependant, la mission est très semblable à celle effectuée à Ancône ou Livourne : inspecter les épaves qui encombrent le port pour détecter explosifs, mines et autres pièges, et les désamorcer afin que le génie puisse retirer ces épaves et rouvrir le port. Bref, la routine, mais une routine mortellement dangereuse.
Mais pour la première fois, Knowles a vraiment peur. Il ne reconnait pas Crabb, qui est d’une humeur exécrable et réagit très vivement à toute contrariété. Dès sa descente d’avion, il se dispute avec un jeune GI qui « manque de respect à un Commander de la Royal Navy », puis, lui qui méprisait ses aises, râle auprès du maitre d’hôtel sur la qualité du cognac. Le jour suivant, c’est une remarque de Knowles sur la possibilité de demander des renforts qui déclenche une crise de colère. Puis c’est une lettre qu’il reçoit avec un timbre collé à l’envers, qu’il considère comme une insulte au Royaume-Uni (le profil du Roi est tête en bas, le Roi est renversé) ! Et le plus inquiétant est que cette colère se répercute sur les opérations de déminage : Crabb prend des risques inconsidérés, bien plus que d’habitude.
Dès le premier jour, il plonge six fois d’affilée pour déplacer un canot submergé lesté d’une mine ; même quand il est évident qu’il est trop exténué pour poursuivre ses efforts en restant lucide, il refuse de laisser Knowles prendre le relais et plonge encore et encore, au risque d’une fausse manipulation qui déclencherait l’explosion fatale ! Le second jour, alors qu’il faut désamorcer une mine qui a été remorquée jusqu’à un quai, il n’arrive pas à desceller le collier de serrage l’empêchant d’accéder au mécanisme de mise à feu et prend une masse pour le débloquer en tapant dessus à coups furieux, sans prendre le temps de le dérouiller au dégrippant, comme il en avait lui-même instauré la règle, déclenchant la fuite à l’abri de tous les témoins, Knowles compris, certains de la prochaine explosion… Mais jusque-là, la chance veille. Knowles ne peut rien dire : son chef n’est visiblement pas en état de recevoir et encore moins d’accepter la moindre remarque, question ou suggestion… Il se tait et attend, terrifié, l’inévitable drame.
Au soir du troisième jour, alors que Knowles et Crabb dînent au mess dans une ambiance lugubre, un médecin militaire passant par là se penche vers le Commander, le regarde dans les yeux et lui lance à haute voix « Oh la belle jaunisse ! Continuez comme ça et je ne vous donne pas huit jours ! ». Ce médecin a fait le bon diagnostic (1)… et a sans doute sauvé Crabb, dont l’irritabilité extrême était certainement liée à un épuisement qu’il ne s’expliquait pas. Admis d’urgence à l’hôpital, il laisse le déminage du port de Sète à d’autres…
Cette jaunisse éloigne Crabb des opérations pendant plus de deux mois. Mais sa chance légendaire reste fidèle au rendez-vous : le 2 décembre, quand le John-Harvey explose, Lionel Crabb est alité à l’hôpital militaire de Sète, non loin du port, mais sa chambre donne à l’opposé ! Du coup, il sort indemne de ce drame, contrairement à tant d’autres, y compris de nombreux malades de ce même hôpital…


22 décembre 1943
La guerre de Mariassalto
Une renaissance difficile
Tarente
– Installée à San Vito, dans la grande base de Tarente, Mariassalto s’apprête à fêter son premier anniversaire. Désormais sortie des perturbations liées à sa naissance, elle a atteint son rythme de croisière : organisée autour d’une section sous-marine, d’une section de surface et d’une section de nageurs-parachutistes, ses activités alternent entrainement, développement de nouveaux matériels et préparation de prochaine opérations.
………
Cependant, sa section sous-marine n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était encore fin 1942. En effet, au moment de la Noël de Sang, l’essentiel des moyens de la Decima Mas sont restés au nord. Seules les sections envoyées fin 1942 à Naples et en Sardaigne par l’amiral Aimone di Savoia-Aosta (GeneralMas) ont pu gagner le sud, ce qui représentait une poignée de SLC avec leurs opérateurs (portés par le sous-marin Adua), et autant de nageurs Gamma.
Sans doute les effectifs ont-ils été un peu renforcés ces derniers mois avec des nageurs libérés des camps de prisonniers alliés, qui reprennent progressivement leur forme physique et l’entrainement. Mais en ce qui concerne le matériel, après les opérations de Salonique et Gênes, puis l’envoi d’une équipe complète en Extrême-Orient, il ne reste qu’un unique maiale pour Mariassalto, et il est dédié à l’entraînement. Les moyens de production (outils, ingénieurs, ouvriers… et surtout plans !) étant tous restés au nord, il n’est pas possible de construire d’autre SLC. La capacité opérationnelle de cette section sous-marine dépend donc exclusivement des moyens (les “chariots”) de l’Experimental Submarine Flotilla britannique et de son bon vouloir. Et plus le temps passe, plus les Italiens de Mariassalto se désolent devant le peu de bonne volonté des Anglais : maintenant qu’il n’y a plus de cible navale de valeur pour eux en Méditerranée, ces derniers ne semblent pas pressés de donner de nouveaux moyens à leurs camarades cobelligérants. Certes, cela n’empêche pas une étroite collaboration, avec la venue régulière de personnels britanniques en stage auprès de leurs homologues italiens (on a aussi vu une équipe des Special Forces américaine), mais cela ressemble à une collaboration à sens unique, où les Alliés “vampirisent” l’expérience italienne…
Forza ne peut maintenir le moral et la discipline qu’en rappelant la nécessité de construire le noyau de la Marine italienne d’après-guerre en maintenant compétences et expériences de ce corps d’élite.
………
Dans un contexte similaire, la section de surface vit pourtant une situation très différente. Comme son homologue, cette section s’est retrouvée très démunie lors du changement de camp du pays, l’essentiel des moyens étant restés au nord. Les Alliés ont en partie compensé cette situation en lui allouant progressivement des vedettes rapides (MAS et quelques MS) ralliées ou capturées dans les différents ports de Méditerranée. Mais Mariassalto se retrouve dépourvue de MTM et autres MTS, donc largement incapable de renouveler les missions offensives de l’héroïque période 1941-42.
Néanmoins, la section de surface est fortement mise à contribution pour mettre à terre et récupérer des forces spéciales ou des agents de renseignement tout autour de l’Adriatique. Au début de l’année 1943, Mariassalto a surtout œuvré dans les Balkans, pour retrouver, soutenir et récupérer les forces italiennes isolées après la Noël de Sang, accomplissant plus de trente missions en trois mois. Depuis, sa zone d’activité principale s’est déplacée plus au nord-ouest, et ses vedettes sont très actives pour déposer ou récupérer des agents, informateurs et autres saboteurs en Italie, derrière le front (à la fin de la guerre, plus de 250 missions de ce type auront été menées). Les agents ainsi transportés par les MAS de Mariassalto comprennent des Américains (espions de l’OSS ou des Special Forces), quelques Britanniques (même si les SAS préfèrent utiliser des moyens d’infiltration anglais et même si les agents du SOE sont le plus souvent parachutés) et surtout des Italiens. Ces derniers sont des agents du SIM (Service secret de l’Armée), mais aussi bon nombre de NP (nageurs-parachutistes). Ces derniers proviennent de deux sections de la 2e Compagnie du bataillon NP du régiment San Marco, qui se trouvaient dans le sud, à Naples et Tarente, à la Noël 42, renforcées des Gamma désireux de ne pas être relégués à des tâches de déminage des ports libérés et de quelques parachutistes.
La section NP de Mariassalto a progressivement mis sur pied deux groupes de combat qui mènent des actions d’infiltration et de sabotage, après dépose derrière le front par les vedettes de la section de surface (et parfois par le sous-marin Adua, qui retrouve ainsi ponctuellement ses anciennes activités spéciales). Un troisième groupe s’entraîne intensivement.


Note
1- Il s’agissait probablement, vu le travail de Crabb dans des eaux plus ou moins polluées, d’une hépatite virale A.
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