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demolitiondan
Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 10869 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 10:17 Sujet du message: |
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J'ai depuis longtemps fait mon deuil d'une publication In Extenso de la FTL. _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
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houps
Inscrit le: 01 Mai 2017 Messages: 1971 Localisation: Dans le Sud, peuchère !
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 10:21 Sujet du message: |
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Anaxagore a écrit: | Rien que ce mois sur ce front va être l'équivalent... du Seigneur des Anneaux en terme d'épaisseur! |
Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…
En variant le ton, – tel ainsi, à l’arrache :
dépressif : « Moi, monsieur, si j’avais cette tâche,
Il faudrait sur-le-champ que je m’en allasse ! »
compatissant : « Mais tu dois être à la ramasse
et pour ces écrits tremper bien plus que ta veste ! »
Descriptif : « C’est une montagne ! ... un Everest ! _________________ Timeo danaos et dona ferentes.
Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
Une presbyte a mauvaise vue, pas forcément mauvaise vie. |
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Anaxagore
Inscrit le: 02 Aoû 2010 Messages: 10839
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 10:52 Sujet du message: |
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D'accord, c'est LOTR + le Silmarillion! _________________ Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe. |
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demolitiondan
Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 10869 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 13:07 Sujet du message: |
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A la ramasse peut définir des trucs, en effet; _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
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Archibald
Inscrit le: 04 Aoû 2007 Messages: 10388
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 13:15 Sujet du message: |
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houps a écrit: | Anaxagore a écrit: | Rien que ce mois sur ce front va être l'équivalent... du Seigneur des Anneaux en terme d'épaisseur! |
Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…
En variant le ton, – tel ainsi, à l’arrache :
dépressif : « Moi, monsieur, si j’avais cette tâche,
Il faudrait sur-le-champ que je m’en allasse ! »
compatissant : « Mais tu dois être à la ramasse
et pour ces écrits tremper bien plus que ta veste ! »
Descriptif : « C’est une montagne ! ... un Everest ! |
_________________ Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..." |
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Archibald
Inscrit le: 04 Aoû 2007 Messages: 10388
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 13:18 Sujet du message: |
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Citation: | J'ai depuis longtemps fait mon deuil d'une publication In Extenso de la FTL. |
Si Tallandier et autres éditeurs classiques "calent" sur le volume etc; pourquoi pas un truc hybride comme Publishdrive ?
C'est pas très cher et sans grand risque. Diffusion sur Amazon (mouais, je sais) mais aussi d'autres supports.
https://apollocorner.wordpress.com/2019/10/19/product-review-publishdrive/
https://www.logiciels.pro/logiciel-saas/publishdrive/
https://kindlepreneur.com/smashwords-vs-draft2digital/
Bon, ça n'est pas le sujet du fil de discussion. _________________ Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
Dernière édition par Archibald le Lun Jan 06, 2025 13:31; édité 1 fois |
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loic Administrateur - Site Admin
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 9744 Localisation: Toulouse (à peu près)
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 13:26 Sujet du message: |
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Rappel, c'est ici. _________________ On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ... |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 14398 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 14:58 Sujet du message: |
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Wings a écrit: | Il manque aussi les notes (9), (10), (11) et (12) |
Merci pour les noms allemands.
Pour les notes, c'est un nouveau jeu : retrouver où devraient être les appels de note. Bon, blague à part, désolé, j'essaie de les placer (un peu fastidieux). _________________ Casus Frankie
"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire) |
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John92
Inscrit le: 27 Nov 2021 Messages: 1249 Localisation: Ile de France
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 15:02 Sujet du message: |
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Casus Frankie a écrit: | Wings a écrit: | Il manque aussi les notes (9), (10), (11) et (12) |
Merci pour les noms allemands.
Pour les notes, c'est un nouveau jeu : retrouver où devraient être les appels de note. Bon, blague à part, désolé, j'essaie de les placer (un peu fastidieux). |
Pas du tout Casus:
Il suffit que tu copies colles le texte dans word et que tu cherches là où il y a plusieurs "espaces" à la suite dans le texte (en utilisant CTRL+8 pour afficher toute la mise en page) généralement les renvois de notes sont là.
D'habitude je pense à les chercher mais sur ce texte j'y ai pensé trop tard et j'ai eu la flemme de tout reprendre; désolé. _________________ Ne pas confondre facilité et simplicité |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 14398 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 15:08 Sujet du message: |
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Merci John, mais je sais tout ça, depuis le temps !
Et le moins casse-pied, c'est de placer les appels de note quand je fais les enrichissements.
Edit - c'est fait. _________________ Casus Frankie
"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire) |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 14398 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 15:27 Sujet du message: |
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La Hongrie, coûte que coûte
Après Schwabenwall et Doppelkopf – La course au Danube
Székesfehérvár – La pluie qui tombe dru et l’essoufflement (relatif) des Soviétiques permettent aux chefs du HG B et de l’ODB Donau de souffler… un peu. Même si le “charodrome” hongrois reste absolument indéfendable, la crainte d’une dislocation des forces extraites des Carpates ne se matérialisera pas. Il sera donc possible de se battre pour le Danube. Dans l’esprit de Kluge et Heinrici, le dispositif de défense du fleuve prend forme :
– La 8. Armee (Walter Weiss) tiendra la route de Bratislava sur une ligne allant grossièrement de Martin à Vác – en bonne entente, on l’espère, avec la 6. Armee défendant Ostrau. Le choix d’une ligne aussi éloignée, quasiment dans la continuité du Danube, répond à deux considérations : limiter la longueur à défendre (150 kilomètres quand même…), mais aussi et surtout s’appuyer sur les reliefs des Tatras afin de contraindre au maximum les éventuels efforts soviétiques. De fait, hormis la trouée de Šahy, au sud, il n’est guère que deux ou trois voies d’accès aux vallées inférieures de la Váh ou du Hron. Et l’on a vu depuis deux mois à quel point le secteur est facile à défendre. Quel dommage que la Waffen-SS n’ait pas écrasé comme il convenait cette minable révolte des indigènes slovaques. Du coup, il faudra renoncer au plus gros de la vallée du Hron, Zvolen et Banská Bystrica – car il parait évident que l’ennemi s’y trouve déjà !
– La 11. Armee (Georg-Hans Reinhardt), visiblement incapable d’actions défensives sérieuses, se positionnera dans un premier temps à l’est de Budapest, sur la ligne Attila, avec la 1ère Armée hongroise (major-général Ferenc K. Farkas) – qui ralliera au fil de sa propre retraite.
– Les débris de la 17. Armee (Hans-Jurgen von Arnim) contribueront à cette action, en servant de réserve mobile destinée à cette même ligne Attila. Cependant, eux aussi devront vite se retirer en ville, où l’on espère bien infliger des pertes énormes au Soviets.
– La 12. Armee (Alexander Löhr), quant à elle, devra tenir le secteur aval du Danube et prévenir tout encerclement depuis le sud. Pour ce faire, elle sera autorisée – sur approbation de l’OKH – à envisager en cas d’extrême nécessité une seconde ligne d’Enying à Dunaújváros (le goulet entre Danube et lac Balaton…), mais uniquement en dernier recours. Car selon Berlin, l’expérience des Carpates prouvent qu’il est toujours difficile de se rétablir après une retraite. La défense fanatique des berges doit demeurer l’unique obsession du Landser !
– Les divisions de la force Doppelkopf, précieuses mais objectivement essorées, devront se repositionner de part et d’autre du Danube dans les secteurs de Székesfehérvár et Nitra, afin de servir de brigades de pompiers, voire pour préparer une éventuelle exploitation de Zigeunerbaron. Laquelle parait objectivement improbable, mais l’espoir fait vivre !
Dans le fond, le plan allemand reste le même : s’accrocher à la Tisza puis au Danube, au fil des actions de l’ennemi, saigner celui-ci, s’appuyer sur le lac Balaton pour raccourcir les lignes et densifier le dispositif le cas échéant (maudits soient ces capitalistes surgis de nulle part !)… Enfin, in fine, tenir le verrou de Budapest le plus longtemps possible, tant il paraît invraisemblable que les Rouges passent outre – sauf à risquer une imprudente campagne de Slovaquie, visant Bratislava sur un front étroit et à partir de mauvaises positions de départ. Et puis, revers temporaire ou pas, l’Axe a quand même cinq armées (sur le papier…) pour à peine 430 kilomètres de ligne à tenir, dont moins de la moitié de plaine.
Tout ceci implique assurément de sacrifier la capitale hongroise, ainsi que ses défenseurs… et sa population. Un sacrifice auquel les Allemands sont disposés à consentir.
Front de la 8. Armee, Hongrie et Slovaquie – Le 20e Corps Blindé reprend son avance sous la pluie, toujours bordé par la 26e Armée (Lev Skvirsky) à Tiszaújváros. Les engins de Pavel Poluboiarov descendent vers le sud jusqu’aux abords de Mezőkövesd. Les T-34 sont dispersés, épuisés mais sans véritables adversaires. Il est probable qu’ils se heurteront demain à la ligne de retardement adverse, sur un axe Eger-Füzesabony-Poroszló. La SS-PzGr Brigade Horst-Wessel (Oberführer August Trabandt), la 178. PzGr Tatra (Friedrich-Wilhelm von Loeper) et la 1ère DI hongroise (Gusztáv Deseö) vont devoir résister un peu ici. D’abord pour permettre au reste de la 8. Armee de poursuivre son repli, lequel devrait être achevé demain ou après-demain. Ensuite, parce qu’il faut bien quelqu’un pour empêcher les Rouges de tourner la Tisza, le temps pour les évadés des Carpates de rallier…
Du côté sud, la 5e Armée de la Garde (Vyacheslav Tsvetaev) et la 10e Armée (Vasily Popov) rentrent presqu’ensemble et de nuit dans Nyíregyháza. La localité a été ravagée par un barrage d’artillerie évidemment inutile : ne restaient là que les retardataires et quelques miliciens, ajoutant la ruine à la ruine. Les conquérants constateront que, sur les 8 000 Juifs de la ville, 6 000 ont été déportés vers la Pologne, alors occupée. Les 2 000 autres seront jugés suspects de sympathie pour l’Axe et envoyés (comme beaucoup de civils hongrois) vers… les camps de travail de Sibérie.
Mais ce n’est que le début des opérations – car derrière ces deux armées, comme promis, le 2e Front Ukrainien (Ivan Bagramian) vient bel et bien de reprendre son avance. Son aile gauche touchera elle aussi demain Nyíregyháza, prenant ainsi la tête de la progression. L’aile droite, elle, passe déjà Oradea pour atteindre Berettyóújfalu, rendant d’autant plus urgent le repli des forces allemandes encore présentes dans le sud de la Hongrie. Quant au centre, soit la 38e Armée (Kyrill Moskalenko), il approche de Debrecen.
Front de la 11. Armee, à l’ouest des monts Apuseni, dans la grande plaine – Doppelkopf a vécu. Les forces de l’Axe accélèrent logiquement leur repli pour échapper à la vague qui déferle, abandonnant pour de bon tout rêve de victoire tactique, voire opérationnelle.
Au nord, le XLII. AK (Frank Mattenklott) n’est pas loin d’être tiré d’affaire. Désormais à Kisújszállás, il devrait passer demain la Tisza à Szolnok sous la fragile protection du 8e Corps d’Armée hongrois (major-général Jenö Halmaji Bor) et des débris motorisés de la 17. Armee. Tout le reste va tenter de s’extraire à son tour. Le XXX. AK (Philipp Kleffel) tâche de rester devant. D’Okány, il glisse (ou dérape…) vers Szeghalom et Dévaványa, visant d’évidence le même point de passage que Mattenklott. Quant aux blindés qui ferraillaient hier encore contre les Soviétiques, ils décrochent à sa suite, continuant de couvrir celui qu’elles sont venues sauver.
Dans la poursuite qui s’annonce, les forces soviétiques restent pour l’heure plutôt maladroites – qu’elles soient dispersées ou vraiment trop épuisées et usées pour peser.
Le 2e Corps Blindé (Ivan Lazarev) tente logiquement une prise de flanc, depuis Oradea vers Berettyóújfalu et Földe. Mais l’importante distance à parcourir dans la plaine, sans oublier les pertes subies face à Schwabenwall, le condamnent pour l’heure à une relative impuissance, même avec le soutien tardif du 8e Corps Mécanisé (Vladimir Baskakov), lequel descend aussi vite que possible des monts Apuseni. Les derniers engins de la 13. Panzer (Helmutt von der Chevallerie) et surtout ceux du 560. schw. PzJ. Abt (Major Rudolf Markowz) suffisent à tenir les plus courageux à distance.
Le 6e Corps Blindé de la Garde (Alexander Shamshin), pour sa part, tente de presser la 19. Panzer (Hans Källner) aux alentours de Körösladány, sans grand résultat après sa cavalcade passée – et ce n’est pas le 3e Corps Blindé de la Garde (Mikhaïl Panov), saoulé de coups la veille, qui va bien l’aider. Quant à la 18e Armée (Andrei Gretchko), elle a passé Gyula, mais commence à être fatiguée et patauge dans la boue face à l’arrière-garde de la 17. Panzer (Karl-Friedrich von der Meden), évidemment plus mobile qu’elle. Quant aux fantassins de la 9e Armée (Vasily Glagolev), ainsi que ceux des 3e et 4e Armées roumaines, ils n’ont pas encore passé Salonta. Autant dire qu’ils ne pourront rien faire !
En apparence, tout finit donc bien pour les Allemands. Toutefois, c’est beaucoup dire qu’ils s’en sortent sans une égratignure ! Dans les jours à venir, les actualités cinématographiques soviétiques feront leurs choux gras de longs travellings sur des colonnes de panzers immobilisés, des semi-chenillés abandonnés en plein champ, voire de redoutables Löwe lourdement échoués dans un fossé… Les Panzerdivisions ont beaucoup donné entre Roumanie et Hongrie, pour un avantage au mieux marginal.
Du reste, la 6e Armée de la Garde (Pavel Batov), la 62e Armée (Vladimir Kolpakchi) et le 12e Corps Mécanisé (Dimitri Ryabyshev) remontent toujours vers Köröstarcsa. Menaçant sans cesse l’Allemand d’une prise de flanc, ils l’obligent à lutter en glissant toujours plus vers le nord…
Enfin, la 14e Armée (Valerian Frolov), continuant de border la ligne de démarcation yougoslave, entre en Hongrie et atteint Makó. Demain, elle sera sur la Tisza, face à Szeged et à la 12. Armee.
Prusse orientale envahie
Apéritif
Prusse Orientale et Wartheland – Tandis que l’Armée Rouge s’enfonce en territoire allemand – d’origine ou de prise – le frontoviki montre l’étendue de tout ce qu’une certaine historiographie qualifiera pudiquement d’ambivalence. Venant d’un pays en développement (dans le meilleur des cas…) et ravagé par un envahisseur déshumanisé, découvrant d’un seul coup des villes et des contrées d’une richesse qui lui paraît infinie, le soldat rouge laisse éclater un certain… manque de discipline. Pour le dire plus clairement, couvert par une hiérarchie au mieux indifférente, il sombre dans la vengeance et le pillage [13].
Les convois de réfugiés sont systématiquement arrêtés, les bagages fouillés et pillés, les hommes (parmi lesquels se trouvent parfois d’anciens esclaves polonais [14] !) sont frappés et les jeunes femmes violées en groupe. On voit des civils brutalement sortis des abris par des fantassins pourtant sympathiques une heure plus tôt, du fait de l’arrivée d’un officier : craignant d’être accusés de fraternisation, les soldats optent parfois pour l’exécution sommaire, par précaution en quelque sorte ! Enfin, détail significatif, outre la “récupération” systématique des montres (plutôt rares en URSS), de très nombreux frontovikis expédient par la poste à leurs compagnes… de la lingerie allemande de prise. Il est vrai que leur dentelle changera un peu les femmes soviétiques des corsets métalliques [15]…
Mais ce n’est que le début. Dans leurs rapports à G. F. Alexandrov, préposé à l’idéologie du Comité central, les agents du NKVD s’offusquent de la fuite de la population allemande : « de trop nombreuses localités sont abandonnées » indiquent-ils. C’est vrai : comment exprimer sa vengeresse fureur socialiste dans ces conditions ?
Pologne désolée
Mauvaise ambiance
Cracovie – Les hommes du district AK de Cracovie (Lt-colonel Edward Józef Godlewski “Garda”) rendent officiellement les armes à l’Armée Rouge. Après tri et (surtout) après enregistrement de l’identité de chacun, la plupart iront rejoindre la 1ère Armée polonaise de J. “Radoslaw” Mazurkiewicz, au bout d’un interminable voyage en camion et sans avoir vraiment bénéficié d’une formation. Il faut bien remplacer les pertes de l’opération Oder !
Cela représente environ 8 000 hommes – il y a eu des disparitions depuis l’hiver dernier, et pas seulement du fait des Allemands… Les soldats maudits sont déjà là. Quant à Edward Józef Godlewski lui-même, il mourra en soldat quelques semaines plus tard, devant Dantzig.
Dans les ruines
Varsovie – La période actuelle est très éprouvante pour Vassily Grossman. Son entrée dans la capitale morte au milieu des gravats et des frontovikis indifférents laissera sur son esprit une marque indélébile. Ayant laissé son véhicule dans le faubourg déjà bien ravagé de Sadyba – la redoute du défunt Groupe Sud, proche du secteur de la tentative ratée de l’armée Berling – il chemine vers le nord jusqu’aux ruines du pont Poniatowski.
« Varsovie ! La première phrase que j’ai entendue sur le pont détruit a été celle d’un combattant qui, en retournant sa poche, a dit « Là, j’ai un morceau de pain grillé. ». En longeant la dentelle d’acier, cabossée et tordue par l’explosion, du pont qui avait sauté, nous étions arrivés jusqu’à la haute pile de pierre sur la rive occidentale de la Vistule. Une sentinelle, un soldat de l’Armée Rouge d’un certain âge, debout près d’un petit feu installé sur la rive, a dit avec bonhomie au servant de pistolet-mitrailleur qui était à côté de lui : « Tu vois, vieux frère, le beau morceau de pain grillé que j’ai là, il était dans ma poche. ». Ce furent les premières paroles que j’entendis à Varsovie. Et j’ai pensé que cet homme en capote grise toute froissée était l’un de ceux qui, après avoir défendu Smolensk durant l’année terrible, avaient parcouru huit cent verstes dans la grande et lourde tâche que fut la Guerre de Libération.
Au moment où nous y entrons, Varsovie libérée fait une impression majestueuse, désolée et, pourrait-on dire, tragique. Des tas de briques remplissent les rues de l’énorme centre-ville. Un réseau de petites sentes capricieuses, sinueuses, comme celles que font les chasseurs dans les forêts épaisses et dans les montagnes, court au travers des larges places et des rues droites des quartiers centraux. Des habitants revenus dans la ville escaladent les tas de briques ; il n’y a que quelques rues accessibles aux voitures et aux charrettes.
Voici que passe une file de gens, jeunes et vieux, avec des chapeaux cabossés ou des bérets, en imperméables ou en manteau de demi-saison, et qui poussent devant eux des charrettes à bras de couleur crème et bleue sur des pneus épais, chargées de ballots, de sacs de voyage, de mallettes. Voici que, jetant des regards attristés sur les ruines, passent des jeunes filles, des femmes jeunes. Il y en a déjà des centaines, des milliers, des gens comme cela.
Vladislava et Sofia Kobus, deux Polonaises qui ont vécu dans un bunker avec des Juifs. Des Juifs qui sortaient de dessous la terre, qui ont passé des années dans les canalisations d’égout et dans les sous-sols de Varsovie. Iakov Menjitski, un ouvrier de la fabrique de bas de Łódź. Son frère Aron. Ragojek Isaï Davidovich, un comptable de Varsovie, coiffé d’un béret. Abram Klinker, dépenaillé, contusionné, bottier à Łódź, incinérateur pour le compte de la Gestapo de Varsovie. J’ai rencontré ces gens dans des rues désertes. Visages de papier. Un personnage étonnant : un petit fabricant de bas qui emporte du ghetto jusque chez lui, dans son “bunker”, une petite corbeille tressée d’enfant remplie de cendres juives qu’il a recueillies dans la cour du Judenrat, dans le ghetto. Avec ces cendres, il partira demain, sans doute à pied, pour Łódź. »
Et la visite n’est pas finie…
Notes
13- Une vieille habitude : la saisie de céréales polonaises était (déjà…) systématique et, en Lituanie, les Soviétiques ont pillé jusqu’aux ruches, non sans subir quelques cas fort spectaculaires de piqûres. Il s’agissait autant d’un travers usuel que d’un palliatif logistique.
14- Lesquels tenteront – ou pas – de protéger leurs compagnons de voyage. Sordides règlements de compte et noirceur de l’âme humaine.
15- La réaction des épouses soviétiques recevant par la poste aux armées de la dentelle de Fräulein d’occasion n’est pas connue… |
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Hendryk
Inscrit le: 19 Fév 2012 Messages: 3537 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 15:43 Sujet du message: |
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Casus Frankie a écrit: | Tout ceci implique assurément de sacrifier la capitale hongroise, ainsi que ses défenseurs… et sa population. Un sacrifice auquel les Allemands sont disposés à consentir. |
_________________ With Iron and Fire disponible en livre! |
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Archibald
Inscrit le: 04 Aoû 2007 Messages: 10388
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 15:50 Sujet du message: |
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J'adore cette citation, particulièrement avec la voix de paltoquet et la traduction de la Version Française.
"Nombreux mourront de cruelle manière, mais c'est un sacrifice auquel je consens de bonne grâce !" _________________ Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
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"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..." |
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John92
Inscrit le: 27 Nov 2021 Messages: 1249 Localisation: Ile de France
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 16:58 Sujet du message: |
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La Hongrie, coûte que coûte
Après Schwabenwall et Doppelkopf – La course au Danube
Székesfehérvár –
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Même si le “charodrome” hongrois reste absolument indéfendable , la crainte d’une dislocation des forces extraites des Carpates ne se matérialisera pas. Il sera donc possible de se battre pour le Danube. Dans l’esprit de Kluge et Heinrici, le dispositif de défense (protection ?) du fleuve prend forme :
– La 8. Armee (Walter Weiss) tiendra la route de Bratislava sur une ligne allant grossièrement de Martin à Vác – en bonne entente, on l’espère, avec la 6. Armee défendant (gardant/positionnée à ?) Ostrau. Le choix d’une ligne aussi éloignée, quasiment dans la continuité du Danube, répond à deux considérations : limiter la longueur à défendre (150 kilomètres quand même…), mais aussi et surtout s’appuyer sur les reliefs des Tatras afin de contraindre au maximum les éventuels efforts soviétiques. De fait, hormis la trouée de Šahy, au sud, il n’est guère que deux ou trois voies d’accès aux vallées inférieures de la Váh ou du Hron. Et l’on a vu depuis deux mois à quel point le secteur est facile à défendre (garder/protéger ? ). Quel dommage que la Waffen-SS n’ait pas écrasé comme il convenait cette minable révolte des indigènes slovaques. Du coup, il faudra renoncer au plus gros de la vallée du Hron, Zvolen et Banská Bystrica – car il parait évident que l’ennemi s’y trouve déjà !
– La 11. Armee (Georg-Hans Reinhardt), visiblement incapable d’actions défensives sérieuses, se positionnera dans un premier temps à l’est de Budapest, sur la ligne Attila, avec la 1ère Armée hongroise (major-général Ferenc K. Farkas) – qui ralliera au fil de sa propre retraite.
…
Front de la 11. Armee, à l’ouest des monts Apuseni, dans la grande plaine –
…
Quant aux blindés qui ferraillaient hier encore contre les Soviétiques, ils décrochent à sa suite, continuant de couvrir celui qu’elles sont venues (qu’ils sont venus ? ce sont les blindés, non ?) sauver.
… _________________ Ne pas confondre facilité et simplicité |
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Anaxagore
Inscrit le: 02 Aoû 2010 Messages: 10839
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Posté le: Lun Jan 06, 2025 17:06 Sujet du message: |
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Archibald a écrit: | J'adore cette citation, particulièrement avec la voix de paltoquet et la traduction de la Version Française.
"Nombreux mourront de cruelle manière, mais c'est un sacrifice auquel je consens de bonne grâce !" |
C'est marrant, c'est moi aussi ce que je retiens de l'épisode du jour.
Franchement, on se demande parfois si les Hongrois ont vraiment besoin d'ennemis, ils ont déjà assez de problèmes avec les Allemands... _________________ Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe. |
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