Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
demolitiondan
Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 10869 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 15:04 Sujet du message: |
|
|
En fait, je pourrai sans doute me servir de ses listes. Mais ca implique de faire constamment l'aller-retour entre elles et le GE. Je vais pas m'en sortir. _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Wings
Inscrit le: 11 Mar 2022 Messages: 654 Localisation: U.S.A
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 15:34 Sujet du message: |
|
|
ChtiJef a écrit: | Ne le prends pas mal... Je me doute bien que c'est un boulot kolossal. J'observe simplement que Wings semble disposer de fichiers qui te seraient utile pour ce travail... |
Le fichier s'appelle Wikipedia en Allemand
Mais demodan a déja beaucoup a faire, on peut bien laisser le boulot de traduire les localités a quelqu'un d'autre. _________________ "It takes the Navy three years to build a ship. It will take three hundred years to build a new tradition. The evacuation will continue." Sir Andrew Cunningham, Mai 1941
"Let me soar! [...] I need no great host, just [Tyene]" - Nymeria Sand, AFFC II |
|
Revenir en haut de page |
|
|
demolitiondan
Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 10869 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 16:00 Sujet du message: |
|
|
_________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Anaxagore
Inscrit le: 02 Aoû 2010 Messages: 10839
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 19:20 Sujet du message: |
|
|
Moi, j'ai fait un bout de Front de l'Est en mon temps, ça m'a pris près d'un an... merci, je ne recommence pas. J'ai déjà donné.
Tant que j'y pense, il faudrait voir pour la libération des camps de prisonniers français en Prusse Orientale, en particulier le capitaine Henry Fournier-Foch, prisonnier français capturé en 1940, délivré (Otl) en décembre 44 et devenu officier de l'URSS, dirigeant une station de ravitaillement pour le compte de" l'Armée Rouge. J'ai le livre (si ça intéresse quelqu'un)! _________________ Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe. |
|
Revenir en haut de page |
|
|
demolitiondan
Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 10869 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 19:47 Sujet du message: |
|
|
Bien sur que ca lnteresse. Mais ne te sens tu pas te rédiger une petite chronique humaine en parallèle de ma grosse chrono, sur ce sujet. _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Anaxagore
Inscrit le: 02 Aoû 2010 Messages: 10839
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 19:56 Sujet du message: |
|
|
demolitiondan a écrit: | Bien sur que ca nteresse. Mais ne te sens tu pas te rédiger une petite chronique humaine en parallèle de ma grosse chrono, sur ce sujet. |
En fait, je ne pense pas qu'il y est réelement matière à faire une grosse chronique. Plutôt un article racontant succinctement l'histoire de ces Français qui combattirent dans l'Armée Rouge.
En fait pour rédiger, j'ai juste besoin de connaître quelques informations (il faut d'abord que je relise le livre). En premier lieu ll'arrivée des soviétiques près de la ville d'Arnswalde (aujourd'hui Choszcno) en Poméramie. OTL c'est en profitant de la panique parmi les gardiens du camp que Fournier Foch s'évade de l'OIflag II D (OTL: 29 janvier 1945). _________________ Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe. |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Casus Frankie Administrateur - Site Admin
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 14398 Localisation: Paris
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 20:03 Sujet du message: |
|
|
Bon, j'ai réintroduit les noms allemands avec les noms actuels indiqués entre crochets. Je l'avais déjà fait aux chapitres précédents, vivement qu'on passe l'Oder !
Suite du 1er juillet……
Ober Kommando des Heeres
Au pied du mur
Chancellerie (Berlin), assez tôt le matin – Le général Heinz Guderian est arrivé dans un Berlin en ruines – quoiqu’aujourd’hui, la pluie qui tombe dru protège des bombes autant qu’elle souille ses bottes. Sur les murs, c’est nouveau, fleurissent les affiches de recrutement de la Volksturm.
Le Guide est dans son bunker – il en sort encore très souvent, et prévoit d’ailleurs de partir bientôt en tournée politique dans tout le Plus Grand Reich, afin d’appeler à la mobilisation totale. Il faut donc que le Panzergeneral lui arrache une décision avant son départ, s’il ne veut pas perdre encore une semaine. Une semaine décisive !
Perçant la masse des gardes SS (devenus extrêmement tatillons en matière de contrôle) grâce à son autorité naturelle (enfin, on le reconnaît, non ?) et à sa suite, Heinz le Pressé traverse la tourbe des courtisans, inutiles et simples rouages du système de communication ultra-centralisé de l’armée allemande de 1944, pour obtenir finalement une entrevue particulière avec le Chef, hors de tout cadre et avant la conférence qui doit se tenir dans trois ou quatre heures. Certain de son bon droit, Guderian ne se voit pas perdre du temps en arguties, moins encore négocier quoi que ce soit avec des sous-fifres.
Sujet du jour, donc : l’effondrement en cours du HG Mitte, contre lequel il avait pourtant mis personnellement en garde Hitler en juin. La conséquence de la réalisation de cette prophétie digne de Cassandre est claire : il faut replier d’urgence la 4. Panzerarmee de von der Chevallerie derrière la Warta et la Vistule, sur une ligne de Kalisz à Bydgoszcz qu’il faudra sûrement prolonger jusqu’à Dantzig, tant il est évident que la 2. Armee de Carl Hilpert ne représente plus rien. Au sud, Hausser doit sortir sa 1. SS-Panzerarmee du pétrin où il patauge par pure fierté – Katowice est déjà perdue, inutile de s’illusionner ! – pour se retirer sur la droite de Chevallerie entre Kalisz et Ostrau, s’appuyant sur les forces récemment arrivées en Silésie pour reprendre son souffle, avant de reformer sa ligne puis de se décaler vers le nord à côté de la 4. PanzerArmee.
Le créneau pour réaliser cette manœuvre est étroit. Très étroit. Guderian l’estime à trois ou quatre jours au maximum, en partant du principe que les Slaves seront incompétents – comme d’habitude, n’est-ce pas ? Une fois encore, l’infanterie du Reich paiera les pots cassés, faute de moyens de transport suffisants. Mais l’élan soviétique est à son maximum – les dures batailles en cours à Litzmannstadt et Katowice en témoignent. Les Rouges, ivres de victoires, sont dispersés : un rude coup d’arrêt porté par l’élite des divisions panzers devrait les calmer, en allant du sud au nord.
– Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons défendre Poznań et Breslau !
La suite de cette intervention reste encore à ce jour discutée. Dans ses mémoires, l’irascible Guderian – qui a toujours aimé se donner le beau rôle, et ce sera pire après la guerre – prétendra qu’Hitler l’aurait physiquement menacé, agitant avec agressivité le poing sous son nez : son aide-de-camp aurait même dû le tirer par le col pour lui éviter d’encaisser un coup. Rien n’est moins sûr… Et quand bien même le Führer n’a plus, depuis le 15 mars, sa supposée maîtrise passée, rien n’est venu à ce jour de corroborer cette version.
Un fait demeure, cependant. Si Hitler veut bien accepter l’évacuation de Litzmannstadt et le repli de la 1. SS-Panzerarmee en Silésie, il n’envisage absolument pas à cette heure d’acter une simple manœuvre de repli « qui serait dangereusement passive (5) ». Non – la retraite des panzers de Hausser doit permettre, une fois les Soviets engagés vers Dantzig, de lancer à la fin du mois une frappe en direction de la Vistule, destinée à couper la tête du Serpent Rouge aventuré en direction de la Baltique. Un gigantesque coup de faucille, tel Friedericus II en mars dernier, mais avec plus de moyens, un adversaire encore plus dispersé, un front plus large et plus profond, et surtout un HG Nord tenant vaillamment son rang, qui pourra donc tendre la main à Hausser, le moment venu. Ce que l’on n’a pas réussi à faire sur le Boug, on le fera sur la Vistule, et plus avant encore en Baltique !
Guderian, lui, refuse pour l’heure de croire à cette chimère. Mais elle lui permet de faire ce qu’il est venu chercher dans l’immédiat. Et puis, qui sait ? Le Führer a bien été génial il y a quatre ans, quand il l’a écouté face aux Franco-Britanniques…
La Hongrie, coûte que coûte
Après Schwabenwall – La course au Danube et l’opération Doppelkopf
Front de la 8. Armee, Hongrie et Slovaquie – L’Armée Rouge avance sous la pluie et sur la rive droite de la Tisza, mais avec un élan amorti par le manque de moyens du 2e Front Ukrainien… et les pertes subies par le 3e Front Ukrainien du maréchal Koniev lors de Dukla-Carpates.
Couvert par la 26e Armée (Lev Skvirsky) sur sa gauche, à Taktaharkány, le 20e Corps Blindé (Pavel Poluboiarov) est le premier à entrer dans Miskolc (autrefois Miškovec ou Mischkolz), abandonnée par les troupes allemandes en retraite et dont la population a fui. Les 14 000 Juifs qui y vivaient ont depuis longtemps été expédiés vers le nord, voire le nord-ouest. Leur sort importe peu, cependant, aux soldats du 20e CB. Ceux-ci capturent les fonderies MAVAG dans un état assez correct pour qu’on puisse envisager de relancer un jour leur production (6). Puis ils poursuivent vers le sud-ouest, à la recherche d’un adversaire qui se dérobe aux environs de Füzesabony – l’infanterie cheminant devant, vers Bátonyterenye, Hatvan et Gyöngyös.
Mais si la 8. Armee n’a pas prévu de camper ici, Walter Weiss doit cependant envisager de faire halte très bientôt – ne serait-ce que pour maintenir la cohérence de ses forces. Et puis, il faut aider à consolider la Festung Budapest, tout en offrant à la 11. Armee comme à la force Doppelkopf le temps nécessaire à son repli. C’est donc avec un curieux mélange de fatalisme et d’amusement que la queue du peloton – la SS-Panzergrenadier Brigade Horst-Wessel (Oberführer August Trabandt) et la 178. Panzergrenadier Brigade Tatra (Friedrich-Wilhelm von Loeper) – voient arriver sur leur gauche le reste du 6e Corps d’Armée hongrois (major-général Kornél Oszlányi) – pour l’essentiel, la 1ère DI de Gusztáv Deseö.
Au même moment, plus au nord, la 1ère Armée de Choc (Andrei Vlassov) s’empare du col de Soroška et commence à remonter vers Telgárt par la vallée du Sajó. La liaison avec la “1ère Armée tchécoslovaque” parait imminente. Ici, plus rien ne gêne les Russes. La 3e Armée (Mikhail Shumilov) a pris le relais de Vlassov vers Košice. Et, sur le flanc droit, la 61e armée (Pavel Batov) approche de Východná et s’engage vers Hranovnica – autre voie d’accès non défendue vers le Réduit Slovaque.
Sur la rive sud de la Tisza, la 5e Armée de la Garde (Vyacheslav Tsvetaev) et la 10e Armée (Vasily Popov) ont pris Kisvárda et Vásárosnamény et avancent de concert vers Nyíregyháza, en avant d’un 2e Front Ukrainien qu’Ivan Bagramian commence à faire progresser sur un large front allant de Mátészalka à Oradea. En tête marchent le 5e Corps de Cavalerie (V.D. Kriuchenkine), le 16e Corps Blindé (Andrei Getman), le 2e Corps Blindé (Ivan Lazarev) et le 8e Corps Mécanisé (Vladimir Baskakov). Avec sagacité, l’Arménien préfère garder en réserve la 5e Armée de Chars (Andrei Kravchenko), autant pour exploiter demain que pour lui laisser le temps de se refaire une santé aujourd’hui.
Front de la 11. Armee, à l’ouest des monts Apuseni, dans la grande plaine – La confusion règne toujours autour de Gyula et de Chișineu-Criș. La Heer caresse désormais le rêve de détruire deux corps blindés rouges, qui poursuivaient le XXX. AK de Philipp Kleffel (en fuite vers Okány) et se retrouvent presque par hasard en mauvaise posture.
Sur le flanc droit allemand, la 19. Panzer (Hans Källner), le 502. schw. Pz Abt (Major Horst Richter-Rethwisch) et la 17. Panzer (Karl-Friedrich von der Meden) doivent frapper (et au moins tenir à distance…) le 6e Corps Blindé de la Garde (Alexander Shamshin). Mais la cible principale reste le 3e Corps Blindé de la Garde (Mikhaïl Panov), qui avait hier l’avantage face à la 13. Panzer (Helmutt von der Chevallerie) et le 560. schw. PzJ. Abt (Major Rudolf Markowz), mais qui doit désormais composer aussi avec une masse de blindés venant du nord, notamment la 11. Panzer (Wend von Wietersheim), même très amoindrie par la bataille de Cluj-Napoja. C’est l’opération Doppelkopf !
Toute la matinée, les combats que maîtrise (théoriquement) si bien la Panzerwaffe face à des masses de T-34 et d’IS-2 – “forcément” brouillons et mal commandés – coûtent cher aux deux camps. Mais la Heer ne parvient pas à remporter la partie. Pourtant, elle n’envisage pas de céder ! Car, même si détruire les corps blindés soviétiques apparaît inaccessible, chaque heure gagnée et chaque engin à l’étoile rouge incendié soulagent de façon inestimable l’infanterie allemande en retraite et la Festung Budapest que l’on constitue.
Un temps, les Panther et les Leopard, qui forment le gros des forces blindées allemandes autour des Tiger et des Löwe, peuvent même espérer prendre l’ascendant, d’autant qu’il pleut, et que nul Jabo ne pointe à l’horizon. Mais pour Heinrici et Kluge, à l’arrière, les mauvaises nouvelles s’accumulent. Au nord, les Rouges avancent vers Nyíregyháza, et menaceront bientôt Debrecen. Au sud, la 13. Panzer rapporte l’engagement d’une nouvelle vague d’engins – de second ordre, certes, mais accompagnés d’artillerie et d’infanterie motorisée en abondance. C’est la 18e Armée (Andrei Gretchko), qui arrive de Chișineu-Criș pour participer à la lutte à l’ouest de Vărșand. Doppelkopf ressemble de plus en plus à une aiguille plantée dans le flanc d’un taureau… et nul ne sait ce qui remonte à cette heure du Banat roumain !
C’est à ce moment qu’on signale l’arrivée à Oradea d’un nouvel adversaire : le 2e Corps Blindé (Ivan Lazarev), qui déboule aux environs de Püspökladány sur les arrières du XLII. AK (Frank Mattenklott) et surtout des divisions panzers, avec le 8e Corps Mécanisé (Vladimir Baskakov) à sa suite ! Cette annonce achève de convaincre tout le monde qu’il n’est plus temps de tenter le diable. Encore Heinrici et Kluge ignorent-ils que la 9e Armée (Vasily Glagolev) et les Roumains arrivent sur l’arrière gauche à Cociuba Mare !
Alors, au soir, les panzers reculent en silence – dans la triste sérénité de ceux qui pensent avoir perdu la tête haute – en direction de Szeghalom. On tâche de ne pas perdre encore davantage d’engins et, en outre, de couvrir la 12. Luftwaffen-Feld-Division (Herbert Kettner), en pleine retraite et qu’il faut protéger, alors qu’elle était pourtant censée assurer les arrières. Une gageure évidemment, au vu de sa qualité intrinsèque.
Quoi qu’il en soit, tout le monde marche donc désormais vers l’ouest, de la Tisza et de Szolnok – où le 8e Corps hongrois (major-général Jenö Halmaji Bor) improvise déjà une ligne de recueil, voire de défense.
………
Banat et Hongrie – La masse de la 6e Armée de la Garde (Pavel Batov) et de la 62e Armée (Vladimir Kolpakchi) suit les survivants du 12e Corps Mécanisé (Dimitri Ryabyshev), et remonte du secteur d’Iratoșu (au-dessus d’Arad) vers Békéscsaba pour secourir Alexander Shamshin. Elle arrive juste à temps pour constater que les fascistes battent en retraite. Un peu dispersés, bien fatigués, mais toujours cravachés, les soldats du maréchal Tolboukhine reçoivent vite l’ordre de poursuivre incontinents vers le nord, la Körös et Köröstarcsa, pour couper par la gauche la route de l’ennemi qui s’enfuit.
Ce sera fort beau s’ils y arrivent… Car, si le chef du 4e Front Ukrainien est « enthousiaste » (dit-il à Moscou), il est aussi réaliste. Il sait qu’après avoir percé deux fois les défenses allemandes dans les Carpates puis les monts Apuseni, sa troupe n’est plus en état de faire grand-chose – et encore moins de franchir le Danube. Elle va donc devoir faire une pause avant ce nouveau bond en avant. Mais ce sera plus facile avec moins de monde sur la berge opposée.
De toute façon, il ne peut plus rien se passer sur le flanc gauche. Pas après la… humf, la jonction avec les royalistes yougoslaves. Et 14e Armée (Valerian Frolov) poursuit seule sa marche vers l’ouest jusqu’à Nădlac, en longeant soigneusement les barbelés capitalistes.
Pologne désolée
Libération ?
Cracovie – L’Armée Rouge achève de nettoyer l’ancienne Cracau, après cinq jours de rudes combats, menés avec l’appui de l’Armia Krajowa – et surtout avec beaucoup d’artillerie. Les dommages sont bien sûr notables en périphérie. Par contre, au centre-ville, ils restent relativement limités : environ 450 bâtiments détruits (surtout autour de la gare). Une bombe est malheureusement tombée sur la cour Stefan Batory, à Wawel, endommageant une partie du château et la cathédrale… Mais c’est tout, pour ce qui concerne les ouvrages historiques. L’action du Partisan Norman Salsitz (7) a été décisive : sa petite mission de renseignement dans le fort Kościuszko a évité à la cité un sort tragique.
C’est fini – les dernières poches de Kazimierz capitulent. A la périphérie, les collines de Krzemionki sont passées au peigne fin, à la recherche de groupes d’Allemands affamés qui ne peuvent même pas esquisser le moindre semblant de résistance. Alors certes, les ponts sur la Vistule ont tous sauté. Mais c’est secondaire.
Plus étonnant encore : les frontovikis font preuve ici d’une forme de… modération, même selon leurs standards, tous soviétiques. C’est qu’à Moscou, on a bien conscience de l’importance de la ville pour les nouveaux amis polonais ! Le Kremlin a donc communiqué aux commandants concernés – précaution unique dans l’histoire de la Grande Guerre patriotique – une liste des bâtiments et biens les plus précieux de la ville historique, à sauvegarder peu importe le prix. Le tout sous les auspices du maréchal Ivan Koniev en personne, qui a bien sûr été dûment informé – de fait, son ordre de mission parlait de « sauver Cracovie », pas de la prendre. Dans son livre 44, l’année de la victoire, il écrira d’ailleurs à ce sujet : « Il était extrêmement important d’obtenir une action rapide de toutes les troupes participant à l’attaque de Cracovie. C’était la seule chose qui pouvait sauver la ville de la destruction, et nous souhaitions tous la reprendre [sic !] intacte. Le commandement du Front a donc renoncé à l’artillerie et aux frappes aériennes. » (8).
A Moscou, Staline va faire tirer 24 salves de 324 canons – et il ne manquera pas d’informer Lublin. De plus, la 416e Division de Fusiliers du major-général D. M. Sizranov, en pointe lors des dernières opérations, recevra le titre “Cracovie”.
Fantasmes
Un camp dans une des régions “libérées” – Après plusieurs semaines de doute – et de travail par les services concernés – le général Walther von Seydlitz-Kurzbach saute le pas. Il adresse à Joseph Staline en personne un mémorandum sollicitant l’autorisation de former un corps de volontaires allemands.
Avec quelque emphase, le Hambourgeois promet 40 000 hommes et supplie de donner aux officiers et soldats de la Wehrmacht prisonniers qui le souhaiteraient la possibilité, les armes à la main, d’apporter leur contribution à la destruction du régime hitlérien et à la fin de la guerre. C’est fort beau, et 40 000 hommes, c’est beaucoup… mais cela reste bien peu à l’échelle de l’Armée Rouge. Quoiqu’il en soit, Seydlitz-Kurzbach va plus loin que ses camarades transfuges du NKFD et du BDO. Sans aucun doute parce qu’en faisant la guerre au régime qu’il a servi, il s’imagine sauver l’Allemagne, selon le document fondateur du BDO, d’ailleurs.
Informé parmi mille autres sujets, le Vojd n’est pas dupe. Et il n’a pas franchement besoin de ces repentis de la 25e heure. Cependant, cela ne coûte rien de le laisser espérer – et, peut-être, d’intéresser ses camarades encore présents de l’autre côté de la ligne.
Presse combattante
Sainte fureur rouge
Sur le front, vers la Prusse orientale – Parcourant avec stoïcisme mais enthousiasme la ligne de feu, les correspondants de la Krasnaïa Zvezda continuent de recueillir et de raconter des histoires à la gloire du combattant soviétique. Parmi toutes ces plumes glorieuses, anonymes ou tombées au champ d’honneur, il est un nom particulièrement connu : Ilya Grigorievitch Ehrenbourg. Ce Juif ukrainien, écrivain de talent, compagnon de Lénine et communiste sans faille, suit le conflit contre le fascisme depuis 1939 – et même avant, si on tient compte de la guerre d’Espagne. Son style télégraphique, austère, sobre, percutant – simple – a tout pour plaire au régime comme aux soldats fatigués qui sont ses lecteurs.
Depuis l’invasion de mai 1942, Ehrenbourg a rangé toute ses prétentions humanistes. Ses titres sont sans ambiguïté : « Tue », le 24 juillet 1943, est l’un des plus éloquents. On lit ensuite : « Les Allemands ne sont pas des êtres humains. (…) Ne disons rien. Ne nous indignons pas. Tuons. Si tu n’as pas tué un Allemand par jour, ta journée est perdue… Si tu ne tues pas l’Allemand, c’est lui qui te tuera… Si tu ne peux pas tuer un Allemand avec une balle, tue-le à la baïonnette… Si tu as tué un Allemand, tues-en un autre – à l’heure actuelle, il n’est rien de plus réconfortant pour nous autres que de voir des cadavres allemands. Ne compte pas les jours, ne compte pas les kilomètres. Compte une seule chose : les Allemands que tu as tués. Tue l’Allemand ! C’est ce que te demande ta vieille mère. L’enfant t’implore : tue l’Allemand ! Tue l’Allemand ! C’est ce que réclame ta terre natale. Frappe juste. ».
L’article deviendra carrément une rubrique hebdomadaire, intitulée : « Avez-vous tué un Allemand aujourd’hui ? » et qui reprend lettres et rapports de frontovikis sur les méthodes ou les tableaux de chasse de chacun.
Cette logorrhée déshumanisante n’est pas si éloignée des vociférations du Völkischer Beobachter ou des pseudos-reportages engagés de Signal. Et ça marche – à tel point qu’Ehrenbourg est désormais pour les hitlériens « le Juif de la maison de Staline », le plus dangereux excitant de la bestiale fureur asiate, l’être méprisable qui appelle à violer les femmes et à égorger les enfants. Hitler en personne a ordonné sa capture et son exécution, comme tenant du titre (pourtant disputé !) de « pire ennemi de l’Allemagne ».
Dans l’esprit d’Ehrenbourg, il va de soi que cette sainte haine ne saurait être dirigée que sur les envahisseurs nazis, pas sur la race allemande en tant que telle. Mais à présent que nous sommes sur les terres historiques du Reich, que tant de sang a déjà été versé et que l’ennemi refuse toujours de céder, Ehrenbourg prépare un nouvel article. Quelque chose de costaud, même selon ses propres standards. Et qui risque peut-être bien de lui échapper.
Notes
5- Selon les comptes-rendus de l’OKH sur cette même journée.
6- Ce sera l’une des priorités du gouvernement de la future République Populaire de Hongrie – le charbon comme le minerai venant des Carpates polonaises.
7- Et de la jeune Amalie, qui deviendra plus tard Madame Salsitz, mais c’est une autre histoire.
8- Parmi d’autres récompenses, dont la Grand-Croix de l’Ordre militaire Virtuti Militari, le conseil municipal de Cracovie fera le maréchal Koniev citoyen d’honneur pour exprimer « la profonde gratitude des habitants de la ville au commandant du 3e Front Ukrainien, dont les troupes héroïques ont libéré Cracovie de l’occupation nazie et l’ont sauvée de la destruction ». Et il fera élever un monument à sa mémoire. Par la suite, ce monument sera rapatrié à Kirov, eu égard aux relations devenues compliquées entre Pologne et Russie…
(Il y a encore un morceau de 1er juillet à venir, demain) |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Anaxagore
Inscrit le: 02 Aoû 2010 Messages: 10839
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 20:36 Sujet du message: |
|
|
Le passage sur Ilya Grigorievitch Ehrenbourg fait froid dans le dos.
Pour Guderian... Le passage où Hitler essaie de l'assomer m'amuse tellement c'est improbable. D'après Manstein (dont les mémoires sont tout aussi orientées et tout aussi peu crédibles que celles de Guderian... et comme pour Guderian comme uin plaidoyer pro domo sur le thème du "si Hitler m'avait écouté nous aurions gagné la guerre") c'est Guderian qui menaçait physiquement ses intelocuteurs pour les faire taire... J'ai un gros doute quant au fait que Hitler, rachitique et tremblant puisse menacer un type comme GUderian (regardez une photo de lui et vous comprendrez comme ça parait irréaliste) surtout qu'Hitler a des méhodes beaucoup plus efficace pour menacer. _________________ Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe. |
|
Revenir en haut de page |
|
|
demolitiondan
Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 10869 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 20:36 Sujet du message: |
|
|
Oh, pas avant le 20 au mieux. Le temps que Rokossovki ... Vous verrez ! Tout ce que tu écrira est le bienvenu cher Anaxagore.
Et tu aura compris depuis le temps que je n'ai ... grumf, que peu 'd'admiration' pour les Panzergeneral et autres traine-croix de fer qu'on encense sur le Ternet. Ils ont réussi certaines choses - dans des circonstances parfois outrageusement favorables. Ils en ont raté au moins autant. Et surtout, à la fin des fins, ben ils ont perdu ! Alors Guderian, Manstein et tout ces pourris qui ont profité avant de jurer après guerre, la main sur la BalkenKreuz "Ach nous zavions rien et puis zétais pour défendre l'allemagne ...". Evidemment, cette soi-disant agression est tirée des mémoires OTL. _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Anaxagore
Inscrit le: 02 Aoû 2010 Messages: 10839
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 20:48 Sujet du message: |
|
|
Oh oui, je repensais justement aux mémoires de Manstein et je riais (humour grinçant) en remarquant qu'il était toujours 'en inspection sur le front' lorsque les choses tournaient mal où lorsque les Allemands commettaient des massacres qu'il n'avait d'ailleurs appris après guerre. Mais ce qui m'a le plus écoeuré c'est comme il a obtenud'Hitler d'être mis à la retraite lorsque la guerrre a mal tourné... pour sauver sa réputation! Manstein est égocentrique et égoïste à un niveau stupéfiant! _________________ Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe. |
|
Revenir en haut de page |
|
|
demolitiondan
Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 10869 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 20:54 Sujet du message: |
|
|
Il a été viré oui. La facon dont je le raconte dans la chrono est pratiquement OTL. _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Anaxagore
Inscrit le: 02 Aoû 2010 Messages: 10839
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 20:57 Sujet du message: |
|
|
demolitiondan a écrit: | Il a été viré oui. La facon dont je le raconte dans la chrono est pratiquement OTL. |
Ah das ce cas... la manière dont Manstein raconte ça dans ses mémoires est un "léger" accomodement avec les faits réels. _________________ Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe. |
|
Revenir en haut de page |
|
|
demolitiondan
Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 10869 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 21:02 Sujet du message: |
|
|
Si tu relis le passage en janvier, ca s'est plus ou moins passé comme ca. Il a été viré comme on vire le vieux con du service - celui avec qui ont est allé le soir aux gourgandines en voyage d'affaire, qui t'as suivi de partout mais qu'à un moment, ben faut le sortir pour cause d'obsolescence. Du coup, tu chouine un peu, tu le recoit à part, tu lui dit tu es désolé tout ca ...
Puis, à un moment, faut partir monsieur.
Staline était plus vicieux. J'ai souvenir d'un passage avec Rokossovki où il chouinait sur son épaule en disant "ralalala mon pauvre Konstantin, on t'a fait du mal pour rien, je m'en veux tellement'. Et ca marchait. Ce pauvre imbécile était surement le seul des maréchaux à pleurer pour de vrai devant le cercueil du moustachu. _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
|
Revenir en haut de page |
|
|
ChtiJef
Inscrit le: 04 Mai 2014 Messages: 3190 Localisation: Agde-sur-Hérault
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 21:06 Sujet du message: |
|
|
Casus Frankie a écrit: | [color=blue]Bon, j'ai réintroduit les noms allemands avec les noms actuels indiqués entre crochets. | L'intention est bonne mais quand ça veut pas...
Nous sommes avec le Führer de la Plus Grande Allemagne, et il est malvenu qu'en sa présence quiconque, serait-il Generalfeldmarschall, ose appeler des territoire ou villes, ou autres, allemands ou sous domination allemande autrement que par son nom allemand...
Et donc :
Warta = Warthe
Bydgoszcz = Bromberg
Katowice = Kattowitz
Poznań = Posen
Cracovie (Kraków) = Krakau (et non Krakatoa, qui n'est pas une ville...)
Comme dit le Denisot des Guignols : "Désolé" _________________ "Les armes ne doivent pas être utilisées dans des guerres" - Alain Berset, président de la Confédération helvétique |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Monomaker
Inscrit le: 04 Juin 2023 Messages: 173 Localisation: Nantes
|
Posté le: Ven Jan 03, 2025 21:39 Sujet du message: |
|
|
C'est vrai que Staline était sacrément fort pour retourner le cerveau des gens, Rokossovski s'étant tout de même fait péter une dizaine de dents et arracher les ongles par le NKVD pendant les purges de 37. Mais Staline est arrivé à lui faire croire que tout ceci n'était qu'une pauvre erreur et que vraiment, camarade Constantin, vous êtes bien mon meilleur maréchal! |
|
Revenir en haut de page |
|
|
|
|
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum
|
|