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Le Front Russe, Juillet 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Jan 02, 2025 18:30    Sujet du message: Le Front Russe, Juillet 1944 Répondre en citant

Le Rouleau Compresseur, par Demo Dan


1er juillet
Baltique et Prusse orientale
Opération Hannibal – Sauver ce qui peut encore l’être
Shell-Haus (Tiergarten)
– A l’état-major de la Kriegsmarine, le Großadmiral Karl Dönitz, le Generaladmiral Oskar Kummetz (commandant en chef de la marine en Baltique) et le Konteradmiral Conrad Engelhardt (chef du transport naval de la Wehrmacht), font le point. Bon an, mal an, Engelhardt pense avoir réuni les moyens nécessaires à la Rettungsaktion [opération de sauvetage] de la Prusse orientale : 850 navires de toutes tailles et de toutes capacités, dont les grands paquebots Hansa, Walter-Rau et Wilhelm-Gustloff. Ce sera l’opération Hannibal.
C’est bien. Cela étant, compte tenu de la présence de nombreux sous-marins rouges, de la domination aérienne des Soviets et du risque toujours possible d’une intervention de croiseurs venant de Leningrad, il faudrait procéder par convois escortés, aux passages calculés et cheminant de nuit. Or, vu la masse de réfugiés à évacuer – on parle de deux millions et demi de personnes, si tant est que le chiffre avancé par les autorités de Herr Koch soit crédible – une organisation aussi soignée est impossible. En pratique, il faudra cheminer de jour comme de nuit, sous une protection fournie par les Zerstörer – les Tirpitz, Nürnberg et Emden étant voué à conserver leur rôle peu exposé mais décisif d’épouvantails à croiseurs.
L’urgence est si prégnante que les premiers convois partiront dans une semaine. Pas l’idéal, mais c’est le mieux que la marine puisse faire. En attendant, il faut bien commencer quelque part : dès demain sera lancée l’opération Tamerlan – l’évacuation de Memel, et surtout des deux divisions s’y trouvant encore.
………
Prusse Orientale – Pendant ce temps, dans le Gau Ostpreußen, la panique continue de gagner, du fait du comportement des Soviétiques – dont on a imprudemment diffusé la description en détails – mais aussi de l’absence totale de coordination entre autorités militaires et civiles. De fait, les services du HG Nord, qui ont bien d’autres chats à cajoler que l’égo d’un cacique du parti, en sont au point de ne même plus communiquer aux civils les replis prévus ou en cours. Les officiers concernés ne tiennent pas à avoir à se justifier : Koch serait bien capable de contacter personnellement Hitler. S’ensuit une cacophonie complète ! Avec l’absence totale d’anticipation des services concernés, cela ne peut mener qu’à la catastrophe.

Opération Oder
Siegfried
Prusse orientale –
Front de la Baltique – Ce matin, il fait mauvais sur la ligne de front. Très mauvais même. Ce qui ne fait pas les affaires de la 4e Armée (Nikolai Gusev), qui s’empare de Ragnit après Tilsit – à moins qu’au contraire la pluie qui tombe ne l’arrange ! Désormais occupé à franchir le Niémen, à l’extrémité est d’une portion de l’opération Oder où on n’attend pas de miracle, Gusev peut se permettre – luxe suprême dans l’Armée Rouge – de prendre le temps de s’organiser. Il en a sans doute pour deux ou trois jours avant de repartir vers le sud. Cela donne aussi le temps au 12e Corps Blindé (Vasily Butkov) de se rallier autour de Novokolkhoznoe, avant la charge qu’il doit mener vers Kreuzingen.
Pas de quoi faire trembler l’Axe, donc – pas tout de suite du moins. La 19. Waffen-Grenadier-Brigade der SS (lettische) (Oberführer SS Nikolaus Heilman) repasse même en seconde ligne, se préparant à se porter dans le secteur d’Insterburg, où les choses ne se déroulent pas aussi bien, hélas. Quant au XXVI. ArmeeKorps (Kurt Spitzer), toujours occupé à se creuser des tranchées sur sa nouvelle ligne, il attend.
Sur la droite de Spitzer, tout le I. ArmeeKorps (Otto Wöhler) profite lui aussi de cette pluie qui neutralise la plupart des Sturmovik des VVS. A tel point que la 11. ID (Siegfried Thomaschki) et la 21. ID (Gerhard Matzky) peuvent achever leur repli le long de l’Instruch jusqu’à Insterburg en relatif bon ordre – enfin, en assez bon ordre pour faire face à ce qui s’amène ! De fait, sur leur droite, la 226. Volksgrenadier (Franz Sensfuß) recule en combattant sur la route de Gumbinnen, face au déboulé de toute la 42e Armée (Ivan Morozov). La présence des deux divisions de Wöhler n’est pas de trop pour arrêter en catastrophe la vague rouge et éviter un enveloppement. Le front se fixe donc assez brutalement aux environs du carrefour de Shosseynoye – à la grande déception de Morozov, obligé de composer avec les boucles de l’Angerapp.
Derrière, la 7e Armée (Alexey Krutikov) a presque fini de patauger et progresse à présent jusqu’à Uzlovoe par la route allant de Ragnit à Gumbinnen, quittant enfin les bois humides de Lasdehnen pour trouver un terrain plus favorable à l’offensive. Pour l’heure, et malheureusement pour le maréchal Rodion Malinovski, elle reste incapable de peser. Tant pis. Ce n’est qu’ici et pour l’instant – ça ne veut pas dire que la Heer soit sortie d’affaire autour d’Insterburg.
D’abord, parce que la 7e Armée partira sans doute à nouveau dès demain à l’assaut. Ensuite, parce que plus au sud, la situation n’est toujours pas stabilisée. Sortant des bois de Karpovka, qu’il laisse de côté prudemment faute de perspective, le 15e Corps Blindé (Fiodor Rudkine) se jette dans la mêlée à hauteur de Sadovoe, comptant bien défoncer le flanc gauche de la 59. VGD (Rudolf Sperl) et de la 1. LFD (Rudolf Petrauschke), qui tentent tant bien que mal de se rétablir sur la route d’Insterburg à Nordenburg face au 2e Corps Aéroporté (M. Tikhonov). De fait, si les parachutistes soviétiques restent gérables – par les Grenadiers du Peuple, tout au moins – les T-34 et les IS-1 de Rudkine sont une très mauvaise nouvelle pour l’infanterie allemande, encore une fois bien démunie face à l’acier bolchevique. Fort heureusement pour elle, l’intervention du 184. StuG Abt (major Ernst Schmidt) – des StuG III, mais c’est toujours mieux que rien – le manque d’infanterie à côté des chars soviétiques et aussi une certaine dispersion des blindés en question font que l’action sombre assez vite dans la confusion. Les Russes multiplient les succès tactiques, certes, à Luzhki, Mosty, Zaytsevo… mais sans jamais rien construire. En l’absence de renforts immédiats, le 15e Corps Blindé pourrait devoir se replier. Aurait-il raté son coup ?
Ce qui est certain, cependant, c’est que l’aide ne viendra pas du sud. A Perlswalde, la 64. Volksgrenadier (Fritz Warnecke), le 185. StuG Abt (Major Fritz Glossner), mais surtout une grande partie du 505. schw. Pz. Abt (Hauptmann Werner Freiherr von Beschwitz) – dont les Tiger et les Löwe désintègrent tout ce qui s’oppose à eux – reculent encore un peu jusqu’aux berges du lac Oświn et Gashino-Rudziszki… puis finissent par bloquer l’assaut de la 7e Armée de la Garde (Nikolai Berzarine). Celle-ci, il est vrai, manque un peu d’allant après avoir beaucoup donné pour forcer la ligne de défense de Gołdap.
Enfin, l’aile droite du XXXVIII. ArmeeKorps (Kurt Herzog) tient toujours le secteur des lacs autour de Possessern et Lötzen. Ses positions ne connaissent aucune évolution notable. Et moins encore aujourd’hui, avec toute cette boue qui colle aux bottes comme aux chenilles.

Prusse orientale et Pologne – 1er Front Biélorusse – Après déjà une semaine de combat et plus de 100 kilomètres de parcourus, le 1er Front Biélorusse s’essouffle un peu. Pas beaucoup… mais c’est toujours ça de pris pour les Allemands. Il faut dire que le retour de la pluie y est pour quelque chose, surtout en terrain difficile.
Depuis Löbau in Westpreußen, profitant du fait que le 6e Corps Mécanisé (V.V. Koshelev) est toujours empêtré dans des combats contre le XLI. PanzerKorps d’Hellmuth Weidling autour de Schildeck – un nœud de communications et un objectif primordial, car impossible à déborder avec tous ces marais et lacs aux alentours ! – le 10e Corps Blindé (Alexei Popov) relance son attaque de Osterode in Ostpreußen vers le nord-ouest, espérant contourner l’obstacle de la Geserichsee par le sud à hauteur de Deutsch Eylau – le seul point de passage admissible du secteur. Mais après avoir dispersé les quelques Volksturm défendant la ville, Popov se heurte une fois encore – symétriquement à l’engagement de la veille – à l’arrière droite du XLVII. PanzerKorps (Hans von Funck). L’unique route vers Freystadt in Westpreußen, qui traverse quelques kilomètres de bois et marais, se trouve donc bien vite le théâtre d’une suite d’engagements des plus confus, où la 5. Panzer (Karl Decker) – du moins ce qu’il en reste – couvre jusqu’à Laseczno la remontée de tout le XLVII. PzK vers Rosenberg in Westpreußen, avant Marienburg. Ce n’est pas le chemin le plus direct… mais avec tout ce qui se passe autour de lui, Herman Balck n’a pas trop envie de sacrifier une fois encore sa 3. PanzerArmee pour autrui. Il laisse donc la Vistule sur sa gauche, charge à Carl Hilpert (par exemple) de la défendre.
Dans cette situation, étant donné le déséquilibre des forces et le momentum des opérations, l’Armée Rouge ne peut que passer. Et elle le fait, une fois encore, mais au prix de pertes notables et sans pouvoir empêcher la retraite de Funck vers le nord – précisément ce que recherchait Balck, dans l’immédiat. Heureusement pour Popov, nous ne sommes plus dans les Pays Baltes et les fascistes ne peuvent espérer davantage. Ses engins franchissent donc la Geserichsee et poussent jusqu’à Freystadt in Westpreußen dans la soirée. C’est très bien !
Surtout qu’au même moment, Koshelev se trouve encore enferré autour de Schildeck, sans parvenir à pousser droit vers Liebemühl : l’unique route est essentiellement défendue par la 20. Panzer (Hyazinth Strachwitz) et la 167. ID (Hans Hüttner). Rien à faire, ici il faut de l’infanterie. Et celle-ci arrive, justement. D’abord, pour l’anecdote, la 1ère Armée polonaise (J. “Radoslaw” Mazurkiewicz) glisse vers la gauche pour aller se positionner à Samborowo, entre le 6e CM et le 10e CB. Mais surtout, la 3e Armée de la Garde (Ivan Zakharkine) s’empare ce jour d’Hohenstein in Ostpreußen dans une ambiance de panique médiévale avant d’obliquer vers l’ouest. Ce faisant, elle ignore la route d’Allenstein pourtant si faiblement défendue, où les restes de la 39. Volksgrenadier (Ludwig Löweneck) tentent d’établir un barrage vers Gryźliny. Ce n’est pas pour l’heure la priorité des Rouges – mais ça pourrait venir. De fait, plus au sud, la 1ère Armée de la Garde (Ivan Chistiakov) continue d’infliger une rude pression au LII. ArmeeKorps (Hans-Karl von Scheele), en remontant petit à petit vers Zimna Woda, moins pour avancer que pour sécuriser le flanc de Zakharkine. Pour le moment.
………
Tankiste (Evgueni Bessonov)
Pantserfaustyn

« Un fasciste en retraite reste un fasciste dangereux. Oh certes, il ne risque que rarement ses précieux T7 dans un combat d’arrière-garde, ni même un T5 voire un T4. Mais il laisse sur notre route si prévisible de petites équipes mobiles, qui cheminent d’un fossé à l’autre, tirent un coup d’assez près à l’arme portative puis se retirent sous les balles avant que notre infanterie ne descende les chercher !
Voilà l’adversaire le plus redoutable, qui change des T-8 Super-Tigre qu’on nous avertissait de craindre au début du mois ! Parfois, le Pantserfaustyn rate, surtout quand le tireur est trop pressé, et si l’on a de la chance, en prime, il se grille le visage (1). Il suffit alors de l’achever quand il jaillit en hurlant devant nos chenilles. Parfois, un de nos chars explose dans une gerbe de feu, qui brûle son équipage et tout ce qu’il transportait. C’est ce qui arrivé au n° 23 de Vlad ce matin. Mais nous le vengerons, évidemment. Pas le temps de s’arrêter. On a simplement poussé la carcasse fumante dans une frondaison où elle s’enfoncera doucement, en un magnifique tombeau d’acier.
Les bois au sud des lacs d’Iława sont maintenant bien fournis, en fascistes comme en tombes. Les leurs, évidemment. Pour les nôtres, on a connu pire. Et puis, nous avons l’habitude. »
(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgueni Bessonov, Skyhorse 2017)

Vers la Poméranie – 2e Front Biélorusse – La Vistule, une fois encore, pour les forces du maréchal Rokossovski ! Le 13e Corps Blindé (Boris Bakharov) atteint Czarnowo, achevant d’un ultime coup de rein l’encerclement de Toruń et reprenant contact avec le grand fleuve après une chevauchée de 200 kilomètres ! D’ici, les Russes ont une vue imprenable sur le confluent avec le Brda. Celui-ci traverse Bydgoszcz, défendue par le peu qu’il reste de la 161. ID (Paul Drekmann). Mais ce n’est pas leur objectif pour le moment. Il faut recompléter, attendre l’infanterie, et patienter jusqu’à ce que Kyrill Meretskov ait nettoyé le flanc jusqu’à Dantzig. Allez savoir pourquoi, le Kremlin parait particulièrement sourcilleux dès qu’il est question d’une prise de risque sur la Vistule – un mauvais souvenir sans doute. Bien entendu, Konstantin Rokossovski ne peut qu’approuver. Et bien entendu, il le vit assez mal – c’est que le maréchal se voyait déjà entrer dans Berlin par le nord. La capitale allemande parait lui tendre littéralement les bras, elle n’est plus qu’à… allez, 350 kilomètres ?
De fait, les défenses de la Heer sont particulièrement anémiques par ici. Et la pauvre 2. Armee de Carl Hilpert – qui ne compte en réalité que deux petits ArmeeKorps – improvise au mieux sa défense le long du fleuve avec les renforts qui lui parviennent au fil des jours. Au nord, les passages à Świecie et Grudziądz sont désormais réputés tenus par la 52. Volksgrenadier (Konrad Purucker) et la 58. Volksgrenadier (Curt Siewert). Au sud, le reliquat de la 87. ID (Walter Hartmann) se prépare déjà à abandonner Toruń pour se retirer sur la rive gauche, dans les bois de Mała Nieszawka. Guère brillant… Mais Hilpert n’a rien de mieux pour le moment ! On lui a promis une Panzerdivision ! Bientôt…
C’est donc sans véritable opposition construite que la 15e Armée (Georgiy Zakharov) entre finalement dans Toruń en fin de soirée, après un court barrage d’artillerie qui a sans doute tué plus de civils que de défenseurs du Reich. Mais Toruń, ville commerçante si bien placée, si exposée et (paradoxalement) si peu défendue s’en sort sans beaucoup plus de dégâts. Quant à ses habitants… Il existe une minorité de Polonais de Poméranie qui ont fort opportunément pris la nationalité allemande en 1939 pour s’identifier à l’Occupant et éviter un sort fatal grâce à de vagues arbres généalogiques, parfois trafiqués. C’était sans doute compréhensible à l’époque… Mais alors qu’ils servent dorénavant le Reich (et leurs fils, le plus souvent, directement dans la Wehrmacht), ceux que la population appelle déjà avec mépris les Wasserpolacks (2) auront besoin de plus que de simples remords pour se faire pardonner. L’un des premiers décrets du gouvernement de Lublin sera donc de créer ici des lieux d'isolement, prisons et autres camps de travail forcé, pour « les criminels nazis et traîtres à la nation polonaise ». Le camp de travail n° 179 y gagnera une sombre réputation…Et comme le montre son numéro, il sera loin d’être un cas isolé.
Au même moment, sur le flanc droit, le 14e Corps Blindé (Ivan Kirichenko), effaçant un peu son retard, parvient jusqu’à Brodnica puis Wichulec. La 3e Armée de Choc (Mikhaïl Purkayev) le suit dans la soirée, pour sécuriser cette étape sur la route de la Prusse Orientale.
Plus au sud, derrière la Vistule, le LXXII. ArmeeKorps (Anton Grasser) – la 357. Volksgrenadier (Knut Eberding), en fait – s’est échappée du piège de Kutno et se retire cahin-caha vers Kłodawa, comptant passer la Warta à Koło pour gagner un peu de répit face à la 63e Armée (Vasiliy Kuznetsov). Cette dernière ne poursuit pas beaucoup plus que la veille. D’abord, parce que – nous l’avons dit – ses ordres l’envoient plutôt vers le nord et Kłóbka, sur la route de Włocławek. Ensuite, parce qu’elle a déjà fort à faire pour nettoyer le terrain saisi – même superficiellement. Enfin, parce que la Warta, c’est l’affaire de la grande masse de troupes à la manœuvre autour de Łódź.
Dans Litzmannstadt, l’atmosphère est de plus en plus lourde, tandis que la 4. PanzerArmee lutte toujours, dans l’espoir d’obtenir de ses maîtres l’autorisation de se dégager – donc de survivre. De ce côté, il faut bien avouer que la débâcle de la 1. SS-PanzerArmee (Paul Hausser), plus au sud vers Piotrków Trybunalski, fournit quelques arguments à Kurt von der Chevallerie. Mais si Guderian paraît déjà convaincu, l’ordre n’arrive toujours pas – moins par conviction que parce que Hitler s’accroche encore au fol espoir de former ici un point d’appui, jumelé avec Częstochowa et destiné à canaliser puis stopper l’avancée rouge vers Breslau.
Finalement, la réalité de la défaite de l’armée d’Hausser – valeureuse bien sûr, mais incapable de reformer sa gauche – et surtout la menace agitée par l’OKH d’une destruction complète de l’armée de von der Chevallerie – ce qui, s’ajoutant à la destruction déjà actée de la 2. Armee, ouvrirait aux Rouges un boulevard jusqu’à Posen (au moins !) – emportent la décision. La 4. PanzerArmee est autorisée à fuir vers la Warta avant qu’il ne soit vraiment trop tard.
Le XL. PanzerKorps (Eberhard Rodt) est le premier à tenter de se dégager. La 22. Panzer (Hermann von Oppeln-Bronikowski) tente de couvrir tout ce qu’il reste d’infanterie allemande dans le nord de la ville. La 253. ID (Hans Junck), gravement menacée d’enveloppement par la 2e Armée de Choc (Kuzma Galitsky), va ainsi d’Ozorków jusqu’à la Ner, à Poddębice, sauvant quelques meubles en profitant de ce que les coups du marteau rouge sont un peu dispersés.
Mais pour le pauvre LXII. ArmeeKorps (Carl Rodenburg), il est sans doute déjà trop tard. Coincées sur leur droite par le repli anarchique du LXIII. ArmeeKorps (Ernst Dehner), qui fuit jusqu’à Kuciny sur les talons de Junck tant que les panzers du XLVI. PzK (Franz Westhoven) tiennent encore la porte ouverte au sud et que la 29e Armée (Alexander Gorbatov) n’a pas encore passé Konstantynów Łódzki, les deux divisions de Rodenburg sont impitoyablement broyées entre la 54e Armée (Sergei Roginski), venant de l’est, et la 2e Armée de la Garde (Leonid Govorov), frappant du sud. La 92. ID (Max Reinwald), un peu moins exposée, parvient à s’échapper en partie, en s’accrochant aux engins du 226. StuG Abt (major Herbert Keysler). Mais pour la 367. ID (Adolf Fischer), désormais piégée autour des ruines de la gare de Łódź-Widzew, c’est une longue nuit qui s’annonce.
Personne ne viendra au secours de Fischer. Après s’être longtemps sacrifié en vain, le XLVI. PanzerKorps (Franz Westhoven) se retire à travers champs et à gauche de la Pïsia, en profitant de ce que la pluie limite ses adversaires au seul 1er Corps Mécanisé de la Garde (Mitrofan Zinkovich), bien incapable de dépecer seul sa proie. De son côté, le 7e Corps Blindé (Alexei Panfilov) ne l’a pas suivi. En bon élève de la doctrine de frappe en profondeur, il a déjà atteint la Warta à Rzechta, et cherche désormais à passer, avec l’appui de certains éléments de l’AK qui se révèlent dans le secteur et collaborent avec l’Armée Rouge… contraints et forcés.

Au-delà de la Vistule – 3e Front Biélorusse – Un peu plus au sud, la 1. SS-Panzerarmee combat fièrement et… recule, tout aussi fièrement.
Dans le secteur de Piotrków Trybunalski – toujours en cours de nettoyage par la 50e Armée (Konstantin Golubev) – la situation reste très fluide, en dépit d’un terrain au mieux médiocre et de la pluie. La 4e Armée de la Garde (Ivan Muzychenko) continue à repousser sur sa gauche la 107. Panzerbrigade (Major Fritz von Maltzahn) et le 905. StuG Abt (Major Jobst Veit Braun) vers le sud-est jusqu’à Pajęczno. Pendant ce temps, la 3e Armée de Chars (Pavel Rybalko) repart franchement plein ouest, visant Wieluń. En tête, le 18e Corps Blindé (Alexei Burdeiny) se heurte logiquement à l’arrière-garde de la 18. Panzer (Erwin Menny) – un adversaire déjà défait. Les T-34 culbutent les derniers retardataires et débouchent en plaine à Szczerców, et le 18e CB commence à se déployer avec le 2e Corps Blindé de la Garde (Ivan Vovchenko) puis le 2e Corps Mécanisé (Vasily Volsky) qui suivent. Derrière, la 10e Armée de la Garde (Vasily Chuikov) achève de passer la Pilica pour contourner Piotrków Trybunalski par le sud jusqu’à Gomulin, où se trouve déjà la 64e Armée (Mikhail Sharokine) et le 1er Corps Blindé de Porfiry Chanchibadze, qui ont pirouetté par le nord.
C’est donc une masse assez dispersée mais considérable de deux armées et quatre corps blindés rouges, qui menacent de tourner toute la 1. SS-Panzerarmee jusqu’à Kreuzburg avant même qu’elle ait pu s’y retirer. Face au spectre d’une terrible défaite, Hausser ne peut déployer qu’une seule formation de quelque importance : la 108. Panzerbrigade (Oberst Friedrich-Heinrich Musculus), renforcée des survivants du 501. schw. Pz Abt (Major Erich Löwe). Ces derniers ont pris de l’avance sur leurs camarades… tant pis pour eux, ils vont devoir obliquer vers le nord, se positionner à Osjaków, et gagner la gloire d’endiguer un peu la vague rouge au côté de la 18. Panzer. Une tâche suicidaire, assurément – mais la survie de tous les camarades plus au sud est à ce prix.
De ce côté, justement, la Panzerdivision GrossDeutschland (Hasso von Manteuffel) entre à Częstochowa à la suite de la 104. Panzerbrigade (Oberst Kurt Gehrke), passant la ligne de recueil formée par la Fallschirmpanzer Hermann-Göring (Paul Konrath), le 508. schw. Pz Abt (Major Helmut Hudel) et le 102. SS-schw. Pz Abt (Anton Laackmann). Chacun sait que derrière, les Slaves – la 1ère Armée de Chars (Mikhail Katukov), avec en pointe le 21e Corps Blindé de Kukushkine – ne sont pas loin. Les groupes de retardement les signalent déjà à Janów, ainsi qu’une autre formation qui chemine en terrain difficile après avoir passé la Pilica à Koniecpol – c’est le 1er Corps Blindé de la Garde (Trofim Tanachichine). Ils seront sans doute là demain matin, peut-être même cette nuit.
Certes, le Panzerkorps Grossdeutschland de Walter Hornlein ne craint pas ces médiocres Asiates. Pas en combat loyal, acier contre acier. L’ennui, c’est qu’avec tout ce qu’il se passe autour, à Cracovie et à Piotrków Trybunalski (notamment…), la lutte risque d’être sans objet. Par contre, fuir immédiatement, après tant de replis, c’est prendre le risque de la dislocation, de la dispersion et même de la déroute. On le comprend, le Reich tient à sauvegarder cette belle masse de blindés et de combattants d’élite : ce sera sûrement un des piliers de la défense de la Silésie. Il faut donc organiser un repli maîtrisé du Panzerkorps vers Kreuzburg et Malapane, en tiroir et avec méthode. Et pour cela, il faut… du temps.
Pour gagner ce temps, il paraît donc impératif de défendre Częstochowa au moins un moment. C’est pour cela qu’on a envoyé Musculus, Löwe et Menny tenir glorieusement le flanc nord ! La Fallschirmpanzer Hermann-Göring (Paul Konrath) – notamment – se prépare, afin de laisser le temps à ses camarades de se réorganiser. Une rude bataille s’annonce, mais la division s’estime largement à la hauteur !
De fait, en terme tactique, la messe n’est pas encore totalement dite ici. Et puis, tout de même, à force de vouloir complaire à son chef, le camarade Katukov s’est quelque peu aventuré. Les renforts sont loin derrière : le 11e Corps Mécanisé (Viktor Obukhov) – usé et fatigué – est à peine à Szczekociny, avec la 8e Armée de la Garde (Sergei Trofimenko), l’unique formation d’infanterie du secteur, sur la droite à Włoszczowa. De quoi causer un ulcère au chef de la 1ère Armée de Chars de la Garde – c’est qu’il a l’estomac sensible, ces temps-ci ! De plus, il sait déjà que, comme d’habitude, le 3e Front Ukrainien de Koniev n’aidera pas en cas de besoin.

Entre les Carpates, la Vistule et la Dunajec – 3e Front d’Ukraine – L’arrivée dans le secteur de Zawiercie de la 5e Armée (M.I. Potapov) et du 3e Corps Aéroporté (V.A. Glazunov) – avec la 9e Armée de la Garde (N.P. Pukhov) sur la gauche à Wojkowice Kościelne – rendent inutiles les derniers efforts de la 3. SS-Panzer Totenkopf (Hermann Priess) pour soutenir Katowice. A présent menacée sur ses flancs, la division à la tête de mort se retire vers Woźniki, gardant la route sud de Częstochowa.
La 4e Armée de Choc (Ivan Maslennikov) est donc libre d’achever le nettoyage du centre industriel silésien. Le 5e Corps Mécanisé (Ivan Sukhov) – qui ne poursuit pas – repart vers Gliwice et sa formation d’origine. Tout ceci sent décidément le sapin pour la Wehrmacht. Au même moment, la 5e Armée de Choc (Ivan Chernyakovsky) annonce qu’elle a presque fini de récurer Cracovie. Et sur le flanc droit, la 65e Armée (Ivan Boldine) entre dans Bielsko-Biala, achevant ainsi de dégager le sud de Katowice, irrémédiablement conquise.
Ces contingences réglées, reste à décider de la suite. Depuis ce matin, le maréchal Koniev est à Gliwice – après un long voyage dans une Gaz fortement escortée – et il confère avec ses généraux de tanks, Sergei Bogdanov et Dimitri Lelioushenko. Or, si tous deux reconnaissent avec joie l’étonnant, inespéré et absolu triomphe d’Oder, ils ne sont pas pour autant d’accord sur la marche à suivre. Bogdanov veut attendre – à son très grand regret, pas beaucoup, mais le temps de rallier. L’homme n’est pas suspect de pusillanimité, sa réputation comme ses états de service parlent pour lui (3). D’ailleurs, son chef d’état-major, le général Aleksei Radzievskii, prépare un plan d’opérations décisif qui sera prêt sous 48 heures, au pire (4). Mais Lelioushenko, dont la 4e Armée de Chars fait la course en tête depuis le début, veut forcer le passage vers Oppeln sans tarder. Combinant avec adresse les réalités du terrain, les ambitions de son chef, les souhaits de son collègue et (aussi) les manœuvres du 3e Front Biélorusse de Joukov – point crucial, qu’il réussit pourtant à ne jamais évoquer… – il propose carrément d’encercler entièrement Częstochowa par Oppeln… avec tous les fascistes s’y trouvant. A Joukov le fardeau du nettoyage, à Koniev la gloire d’entrer le premier en vainqueur dans une grande ville allemande. L’idée plait au maréchal, évidemment. Et il décide d’y donner suite. Il ne prend pas personnellement un grand risque !

Sur le tard
Silésie
– Les défenseurs de la ceinture de Breslau sont désormais près d’être en place. L’arc de défense dessiné par le Reich se matérialise ainsi : 10. Panzergrenadier (August Schmidt) au sud de Kępno, dans le secteur de Mroczeń, 336. Volksgrenadier (Walther Lucht) à Kreuzburg, 227. Volksgrenadier (Friedrich von Scotti) dans les forêts à l’est de Malapane, 23. Panzer (Nikolaus von Vormann) sur la route d’Oppeln à Sucha, 5. SS-Panzer Wiking (Herbert-Otto Gille) au nord de la trouée de Troppau à Kędzierzyn-Koźle, enfin, dans cette dernière ville, la 60. Panzergrenadier Feldernhalle (Otto Kohlermann).
Sur le papier, et surtout avec l’ajout de la 1. SS-PanzerArmee en retraite, l’ensemble peut paraitre redoutable. Assez pour arrêter au seuil du Reich un adversaire nombreux, mais stupide et maladroit. Cependant, ce dispositif n’est pas encore éprouvé et ne s’étend pas au nord jusqu’à la Baltique.

Notes
1-La flamme de trois mètres faite de gaz brûlant émise par le panzerfaust est l’une des excellentes raisons qui fait qu’on ne doit jamais utiliser cette arme en milieu confiné, voire urbain. Mais la guerre passant, ces consignes de sécurité seront de moins en moins suivies – d’autant que les servants ne sont pour ainsi dire plus formés !
2- Des Polonais à l’eau – dilués, en quelque sorte….
3- Il est bien connu que Bogdanov appelait personnellement les responsables d’unité « incapables de s’acquitter dans les délais des missions confiées » pour leur ordonner de prendre part personnellement à l’action. De nombreux commandants de régiment tombèrent ainsi, tués ou grièvement blessés : c’était leur juste châtiment…
4- Le général Radzievskii, des cosaques d’Asie centrale, a joué un rôle notable dans les dernières grandes offensives de cavalerie en Ukraine à l’été 1943. C’est un homme posé, méthodique, d’une grande compétence technique, qui a marqué de son sceau les services de la 1ère Armée de Chars de la Garde. Tout le contraire d’un Serguei Bogdanov, volontiers dilettante sur certains sujets : les historiens le décriront même comme « non intéressé par les aspects triviaux de la gestion de son armée ». De là à imaginer que le technicien a réussi à imposer sa vision au meneur d’hommes…
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MessagePosté le: Jeu Jan 02, 2025 18:33    Sujet du message: Répondre en citant

Je précise : le 1er Juillet n'est pas fini.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Jan 02, 2025 18:35    Sujet du message: Répondre en citant

https://www.youtube.com/watch?v=Cgi3qYEr3Bs&ab_channel=Banzay27

Pour l'ambiance... Ou :

https://www.youtube.com/watch?v=hBYp5UzI6RE&ab_channel=WarcraftMusic%7CCongelatore

C'est selon.
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Wings



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MessagePosté le: Jeu Jan 02, 2025 21:07    Sujet du message: Répondre en citant

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patzekiller



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MessagePosté le: Ven Jan 03, 2025 08:49    Sujet du message: Répondre en citant

si je me souviens bien, dans la grande débandade de l'hiver 45 en prusse orientale, au moment de vistule oder otl, on a parlé de 2 millions de victimes civiles. ici, avec l'été, j'imagine que les chiffres devront être beaucoup plus bas... mais que si ça se trouve, il devrait y avoir plus d' exécutions sommaires/pendaisons pour tenter de dissuader les fuyards (j'aime la pourriture rouge et autres pancartes griffonnées à la va vite sur les cadavres...)
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MessagePosté le: Ven Jan 03, 2025 10:46    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
si je me souviens bien, dans la grande débandade de l'hiver 45 en prusse orientale, au moment de vistule oder otl, on a parlé de 2 millions de victimes civiles. ici, avec l'été, j'imagine que les chiffres devront être beaucoup plus bas... mais que si ça se trouve, il devrait y avoir plus d' exécutions sommaires/pendaisons pour tenter de dissuader les fuyards (j'aime la pourriture rouge et autres pancartes griffonnées à la va vite sur les cadavres...)
Je n'en suis pas aussi sûr. Si le chiffre de 2 millions de victimes me semble peut-être (très) exagéré - mais on ne saura jamais, vu que côté russe, on s'en fout et que côté allemand, mieux vaut oublier... - il n'en reste pas moins que les civils seront rattrapés par des blindés qui ne dévieront pas de leur trajectoire pour les éviter, pris au milieu des combats qui se soucieront d'eux comme d'une guigne, qu'il y aura des noyés dans les lagunes, etc. Le froid, la neige, les glaces ne prélèveront pas leur tribut, mais les conditions de la fuite sont suffisamment dantesques pour faire un joli massacre. Quant aux tueries de "traîtres", il me semble qu'OTL, elles sont surtout et d'abord le fait des chefs militaires, comme le commandant de la Festung Königsberg, qui chassaient sans la moindre pitié le moindre signe ou indice de "défaitisme". Il semble que cela fut très dissuasif...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Jan 03, 2025 11:22    Sujet du message: Répondre en citant

Ou pas. En 1918, le nombre de fusillés ne dépassait pas la centaine. En 45 ???
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ChtiJef



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MessagePosté le: Ven Jan 03, 2025 12:41    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Ou pas. En 1918, le nombre de fusillés ne dépassait pas la centaine. En 45 ???
En 18, ils sont fusillés après passage en cour martiale en bonne et due forme et dans le respect des procédures légales.
En Allemagne en 45, le seul fait d'être un soldat isolé, séparé de son unité, suffit : on rafale le "lâche" quand une patrouille le croise ; au mieux (!!) il tombe sur un Volksgericht volant dans lequel siège (s'ils prennent le temps de s'asseoir...) un gosse de la HJ (les pires des fanatiques) qui le pendra sans même écouter ses explications au réverbère ou arbre le plus proche, avec une pancarte infâmante en guise d'épitaphe. Et ça s'applique aussi à tout ce qui porte une tenue civile, mais paraît en âge (12 à 65 ans) de devoir être au front.
Quant à la dissuasion, il y a des témoignages qui montrent que passer sous les corps des pendus était suffisant pour essayer de tenter de se sentir une âme de héros...
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mikey1983



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MessagePosté le: Ven Jan 03, 2025 13:11    Sujet du message: Répondre en citant

Military executions, 1914-1918:

Germany 48
US (1917-18) 35*
British Empire 346
France c. 600
Austria-Hungary 754
Italy (1915-18) 729

* For non-military crimes (murder and rape); 10 were executed in France and 25 in the US

During WWII, in all theaters of war, the US military executed 102 of its personnel for rape or unprovoked murder of civilians, but only one soldier was executed for desertion.

Britain had abolished the death penalty for desertion in 1930, so no personnel were executed for that offence.

Meanwhile, under the Nazis the "total number of death sentences handed down for desertion were about 22,750 with a probable 15,000 executions (65 percent) carried out." (Source: David H. Kitterman, 'Review: The Justice of the Wehrmacht Legal System: Servant or Opponent of NationalSocialism?'. In 'Central European History, Vol. 24, No. 4' (1991), citing Manfred Messerschmidt and Fritz Wullne, 'Die Wehrmachtjustiz im Dienste des Nationalsozialismus: Zer- storung einer Legen' (1987))

The reason for Germany's relative leniency in WWI compared to WWII is that, for all its deficiencies, the German Empire was still more of a nation of laws, a Rechtsstaat, with their justice system staffed by professional legal personnel and influenced more than that of other forces by civilian norms. Sentencing and the rights of soldiers were also written into the law rather than being left to the whim of the commander-in-chief. The German courts’ concern with justice for the individual was bitterly criticised after the war by conservatives, who claimed wrongly that it had damaged discipline and morale, with Ludendorff, among others, feeling that they had been constrained by the nature of German military law.

Nazi Germany, by contrast, was a totalitarian terror state, and increasingly so after the 20 July Plot, with even the barest pretence of due process dispensed with by the last months of the war.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Jan 03, 2025 13:15    Sujet du message: Répondre en citant

En 1918, la Landwehr ne se débande pas. Elle reste debout jusqu'à la fin, mais se serait effondrée en 19. Les soldats y croient encore. En tout cas, ils ne veulent pas encore lacher.
En 1945, les journaux de marche sont plein de déroute, reddition, désertions. Ne pas confondre la cause et le symptôme. En 45, contrairement à son ainée, la Wehrmacht ne peut tenir ses rangs qu'au bout d'une tronçonneuse. Et constater sa défaite absolue.
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MessagePosté le: Ven Jan 03, 2025 13:50    Sujet du message: Répondre en citant

le chiffre de 2 millions est admis par les historien comme un maximum/extremum, il tient compte aussi bien des victimes de l'armée rouge, que des morts de froid par -20/-40. en dehors de la bataille de chiffres entre historiens, même la moitié de ce chiffre est déjà énorme.
pour les exécutions des fuyards et autre déserteurs, il me semble qu'il y a eu un befehl à un moment...sauf que les militaires avaient d'autres chats à fouetter et que ce sont parfois des civils endoctrinés qui se chargeaient de traquer jusque dans les caves les civils qui s'y cachaient. ce genre de scène est suggéré dans le film la chute, avec le garçon qui retrouve ses parents (dont son père mutilé de guerre) pendus dans leur appartement, je fais aussi allusion à ces photos où l'on voit plusieurs pendus dans les rues avec ce genre de pancarte.
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MessagePosté le: Ven Jan 03, 2025 14:09    Sujet du message: Répondre en citant

En novembre 18, bien que l'armée recule, le Reich est bien intact, et s'est même copieusement étendu vers l'Est.... Les soldats peuvent encore croire (un peu) à la propagande. Les civils, harassés et affamés, moins...
Fin 44, difficile de croire encore un mot de ce que dit ce bon Dr Goebbels quant à la victoire imminente quand le pays est survolé nuit et jour par de monstrueuses vagues de bombardiers, quand toutes les villes flambent, que les routes sont mitraillées par des nuées de chasseurs et quand il est évident, rien qu'en lisant les journaux ou écoutant la radio, que l'ennemi avance partout, que l'invasion n'est juste qu'une question de temps, bref, que la guerre est perdue et bien perdue.
Pour beaucoup, voire la majorité, le sentiment dominant est la lassitude : ils n'attendent plus que la fin, même s'ils sont inquiets de leur sort prochain (seront-ils tous pendus ou seulement quelques-uns ?). D'où, à l'Ouest - à l'Est, avec tout ce que tout le monde sait qu'il s'est passé, c'est une autre chanson - les drapeaux blancs aux fenêtres, la combativité en berne, etc.
Mais il était dans la nature du régime de réagir férocement et sans la moindre pitié à cet état de fait. Ce qu'il a fait sans faiblir, jusqu'à la dernière minute, grâce au fanatisme de gosses nazifiés jusqu'à la moelle, et du "sens de l'honneur" dévoyé, qui ayant fait obéir sans discuter aux ordres les plus déments parce qu'on l'avait solennellement juré un jour, a conduit à punir de mort ceux qu'on soupçonnait de parjure...
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MessagePosté le: Ven Jan 03, 2025 14:32    Sujet du message: Répondre en citant

Maintenant, une petite critique sur le texte de Déomodan : ça pique un peu les yeux, ces noms bolcheviques de localités à ce moment 100% allemandes, que Wings passe son temps à rétablir dans leur toponymie d'époque.
Ne serait-il pas possible de vous entendre au préalable, le Racoon transmettant à Wings la liste des lieux "visités" ? Pour ma part, je ne dispose hélas ! pas d'une base de données suffisante pour ce faire.

Par ailleurs, Gołdap, c'est Goldap en allemand.

Enfin, petite précision d'ordre historique.
Je doute qu'en traversant le cimetière de Deutsch Eylau - Iława, en Pologne, aujourd'hui - (il a eu certainement au moins un cimetière à Deutsch Eylau..), les Soviétiques aient pensé à leurs ancêtres taillés en pièce par les 15 000 cavaliers menés par Murat sous le regard de Napoléon le 8 février 1807 : ça s'est passé à Preussisch Eylau maintenant Bagrationovsk, dans l'oblast de Kaliningrad…
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MessagePosté le: Ven Jan 03, 2025 14:39    Sujet du message: Répondre en citant

Il faut bien matière à critiquer ! Du reste, c'est déjà assez compliqué, crois moi, d'animer l'entièreté du front de l'Est jour par jour et armée par armée (je ne crois même pas que ca ait été fait un jour, FTL comme OTL), sur la base des localités GE qui sont parfois traduites, parfois non.
Pour votre parfaite information, un jour, c'est une semaine de boulot. Cool
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MessagePosté le: Ven Jan 03, 2025 14:45    Sujet du message: Répondre en citant

Ne le prends pas mal... Je me doute bien que c'est un boulot kolossal. J'observe simplement que Wings semble disposer de fichiers qui te seraient utile pour ce travail...
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