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Les Balkans, Juin 1944
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Fév 08, 2024 14:26    Sujet du message: Répondre en citant

Définition nanarland, pour ce qui est des acteurs.

Les bisseux : Vedettes de micros productions exotiques, seconds couteaux d'Hollywood ou de Cinecitta, personnalités du showbiz ou acteurs à la gloire fugace égarés dans la jungle du nanar.

Des petits chefs, des hasbeen donc.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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loic
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MessagePosté le: Jeu Fév 08, 2024 15:08    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
j’ai donné l’ordre d’attaquer le groupe principal

_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Fév 09, 2024 10:44    Sujet du message: Répondre en citant

12 juin
La campagne des Balkans
Opération Blockbuster
Front du XIIIth Corps (vallée de la Drava, Hongrie)
– Les derniers espoirs de l’Axe se dissipent, comme les fumigènes sous la pluie et en dépit du retour de celle-ci.
Dans le secteur de Kaposvár, l’attaque de la Brandenburg sur le flanc de la 1st Australian Armoured (Horace Robertson) – et aussi, dans une large mesure, en contre de la 6th Australian (Jack Stevens), laquelle remonte toujours depuis les massifs des forêts du Zselic – ne donne rien, bien sûr. L’unité perd des dizaines d’hommes, commandos et autres, dans des combats stériles autour de Kaposmérő ou Bárdudvarnok. Pire encore : avant la nuit, Irkens constate l’urgente nécessité de se retirer vers Dombóvár, et en informe son chef, Walter Krüger. En effet, l’infanterie mécanisée australienne se glisse partout en terrain désormais ouvert, et la 199. ID (Walter Wißmath) signale une forte augmentation depuis Pécs de l’activité alliée – celle de la 6th Armoured notamment. La menace d’un enveloppement sur les rives du lac Balaton se précise, et ce n’est pas le pauvre LXIX. Armee-Korps d’Erich Abraham (deux divisions en garnison pour fermer la rive ouest du Danube) qui pourra dégager Irkens, le cas échéant…
Krüger – comme son chef, l’autre Krüger – peut en convenir sans mal. Mais de la pensée à l’action, il y a un monde, surtout dans l’Allemagne nazie de 1944. Alors, les intéressés gagnent du temps, en espérant un miracle sur le flanc droit… ou, à défaut, une conclusion rapide sinon heureuse.
C’est que la présence de blindés alliés à Iharosberény – tout près de Nagykanizsa ! – a achevé de semer la panique à l’état-major de la 2. SS-Gebirgs-Armee. Il faut les arrêter, et au plus tôt. Evidemment, la cavalcade de la 10th Armoured a rendu le bouchon de Kutas sans objet. Du coup, la 1. Panzer (Walter Soeth) comme la 100. Jäger (Willibald Utz) ont l’ordre bien avant l’aube de se décaler d’urgence vers l’ouest, afin de tomber sur le flanc d’Horace Birks par Vése et Inke.
Sur la carte, la manœuvre paraît menaçante. La 10th Armoured est un peu étirée, c’est vrai – de plus, elle a laissé des forces substantielles à Berzence, pour couper la route à la 173. ID (Heinrich von Behr) comme au 907. StuG Abt (Hauptmann Friedrich von Lessen). Ce qui explique aussi, d’ailleurs, pourquoi la division a pu être retardée par une foule de Kampfgruppen improvisés lui opposant une résistance désespérée, et ne s’est pas encore emparée de Nagykanizsa, pourtant à peine défendue. La 4th Indian (Arthur Holworthy) ne peut l’aider pour l’instant – elle est occupée à menacer Koprivnica sur les arrières de Behr, ou encore à prendre le relais des Churchill sur la rive droite. Quant à la 51st Infantry Highland (Charles Bullen-Smith), elle est toujours en pleine chasse à courre dans les bois autour de Nagyatád, où elle achève de détruire la 181. ID (Hermann Fischer) – incapable de s’échapper comme ses comparses, cette unité se disperse et disparait de l’ordre de bataille allemand (1).
La 10th Armoured est donc fatiguée et seule. Et la Heer peut croire avoir une chance de redresser la situation in extremis. Malheureusement pour elle, c’est faire abstraction de son propre état de faiblesse et de la pression constante qu’exerce sans arrêt la 1st Australian Armoured d’Horace Robertson sur les divisions de Soeth et d’Utz pour les empêcher de se réorganiser avant de frapper. Malgré tous leurs efforts, ces unités s’avèrent incapables de lancer la moindre action significative sur le flanc de Birks, trop occupées qu’elles sont à lutter pour leur survie vers Inke, dans une plaine agricole humide, de surcroît assez peu favorable aux engins lourds…
La 10th Armoured entre ainsi dans Nagykanizsa. Au soir, on se bat toujours férocement dans la ville et dans toute sa périphérie. Des poches d’obstinés luttent un peu partout, sans esprit de recul – mais aussi sans lien entre elles, sans soutien, sans stratégie… et surtout sans espoir. Ici aussi, la défaite de l’Axe n’est qu’une question de temps.

Panique
QG de la 2. SS-Gebirgs-Armee Keszthely (Hongrie)
– La nouvelle de « la défense héroïque » de Nagykanizsa – ce qui veut dire que sa chute est imminente – entraine logiquement le redéploiement du QG de la 2. SS-GA, avec un empressement visible quoique désormais classique. Bien rodée à l’exercice, la logistique allemande fait les cartons et les embarque dans des camions qui filent illico vers le nord.
Le SS-Obergruppenführer Walter Krüger envisage de poser ses valises à Szombathely. Encore un petit coup de collier, et il pourra viser Vienne… Autant dire que le SS n’est pas d’excellente humeur. Du coup, dans la hâte de la manœuvre, il ne juge pas utile de prévenir ses alliés magyars, lesquels apprendront la bonne nouvelle par la radio civile !

L’œil de Berlin
OKH, Bunker Maybach I (20 km au sud de Berlin)
– Krüger n’est pas le seul à avoir sa tête des mauvais jours – Hitler aussi, on s’en doute.
– Guderian !
– Mon Führer ?
– Ordonnez le transfert du III. PanzerKorps de Breith vers la Hongrie. Priorité absolue !
– Jawöhl, mein Führer.
– Je vous laisse voir les détails avec Heinrici, au HG B. Il devra faire avec ce qu’il a d’autre. Et je compte sur vous pour motiver Hermann Breith. Sa contre-attaque a intérêt à réussir, c’est notre dernière chance. Le sort du Reich est entre ses mains !
– Jawöhl, mein Führer !


Guerre aérienne
Migration malchanceuse
Entre Zagreb et Cetinje
– Bravant la pluie plus sereinement que les chasseurs alliés, un Cant Z.1007 de la Luftwaffe (anciennement italien, anciennement ZNDH, le 2. KampfGruppe 1 venait de le récupérer…) décolle avec à son bord le pilote Fazlija Puzic, accompagné de trois autres aviateurs croates. Se dirigeant plein est en dépit des nuages, il disparait au milieu des monts de Bosnie – sa carcasse ne sera retrouvée que trente ans plus tard, dans un vallon très isolé à l’est de Nikšić, où il s’était visiblement égaré. Pas de chance !

Schutzstaffel
Changements de tête
Zenica
– Après les rudes combats pour Sarajevo, le commandement allemand change quelques casquettes, selon sa coutume. En l’espèce, jugeant sans doute qu’il n’a pas tapé assez fort sur le chef des locaux, il place à la tête de la 4. SS-Polizei-Panzergrenadier le SS-Brigadeführer Karl Schümers, boucher bien connu depuis les opérations en Grèce, spécialiste des opérations de répression. On anticipe donc que la Prinz-Eugen sera bientôt remise en ligne et que la Polizei passera en arrière pour cadrer Handschar, Kama et la médiocre faune des environs.
Jürgen Wagner, pour sa part, n’est pas du tout disgracié – il part “simplement” sur le Front de l’Est, afin de former un KG international en Pologne, avec tout ce que la SS pourra rafler de recrues dans ce secteur. Mais son court séjour en Yougoslavie le poursuivra après la guerre : il sera extradé vers le Royaume, condamné à mort et fusillé à Sarajevo le 27 juin 1946.

Entretien avec un Oustachi
« – Du sale boulot, fait salement. Je confesse que, professionnellement, ce n’est pas ce dont je suis le plus fier.
– Oui… De fait, à cette date, on pourrait dire que les intérêts purement croates étaient passés au second plan.
– Attention Monsieur ! Les intérêts de la cour de Zagreb et d’un système en voie d’effondrement, oui. Mais les intérêts de ma troupe, des miens, jamais ! Et ceux de mes compatriotes sincères, non plus. Croyez-moi, quoi que vous puissiez imaginer, il valait encore mieux avoir affaire à moi plutôt qu’aux Allemands – Neidholdt, Tobien et consorts. Eux traitaient tous les Croates comme de la chair à vautour.
– Et vous ?
– J’ai été mercenaire plutôt que missionnaire, dirons-nous…
– De quelle unité dépendiez-vous à cette époque ?
– Plus ou moins de la Prinz-Eugen, et en particulier du Régiment Reinhard-Heydrich de Schmidhuber. Mais pas de lui en personne, vous vous en doutez. Notre première tâche, je vous l’ai dit, c’était de discipliner le IIIe Corps, rattaché au Kommando Slawonien (le III. SS-GAK) : ce qui restait de la division Bosanka, de la 2e Montagne, des milices territoriales… L’autre tâche, c’était de cadrer la reformation de la Kama, en tant que… matons bien plus que de contrôleurs.
– Un correspondant particulier là-bas ?
– Considérez que je viens de cracher par terre… Cette unité était une parodie. Nous avions affaire aux services du SS-Oberführer Gustav Lombard, qui tentaient d’y mettre de l’ordre.
Il s’arrête, me considère, et souffle un instant avant de reprendre : « Il était encore préférable pour nous de rester du bon côté de la barrière. Nous avons alors commencé à recruter des informateurs – voire carrément à les infiltrer – dans les sections les plus problématiques de la Kama. Ça permettait de prévoir et de sévir, avant toute mutinerie. Les Allemands ne savaient jamais utiliser que les coups de botte, mais je comptais être plus subtil – pour le bien de tous. »
– Pour le coup, ce sont des méthodes de Brandebourgeois, ça (2).
– Vous allez me flatter. On appelait nos infiltrés les Mora (3). »
(Dans la tête du monstre – Conversation avec un officier oustachi, Robert Stan Pratsky, Flammarion 1982)

Nouvelle armée yougoslave
En travaux
Ministère de la Guerre (Belgrade)
– Après deux jours de conciliabules tendus comme de courtoisies plus ou moins sincères ou forcées, les délégations royaliste et titiste semblent en passe de conclure un genre de modus operandi – voire de gentlemen’s agreement, selon le général Graham Stone, même si dire que les deux entités s’accordent la moindre confiance serait très exagéré. Le plan “Stone” (on l’appellera ainsi par souci d’équilibre) a cependant pour lui le bon sens de la simplicité.
– Maintien de deux commandements indépendants, sur la base des organisations existantes – la centralisation s’effectuant au niveau gouvernemental.
– En complément des conférences entre états-majors, échange d’officiers de liaison.
[Côté titiste, ceux-ci restent encore à désigner, eu égard notamment à la vaste réorganisation des commandements en cours. Côté royaliste, Vlastimir Roždjalovski et Svetislav Vohoska vont enfin trouver le moyen de remplir leur mission.]
– Planification d’opérations communes selon les objectifs gouvernementaux, étant entendu qu’une « coopération loyale et nécessaire » s’exercera dès la conception de ces opérations, en fonction des moyens disponibles (toujours insuffisants) et des objectifs (toujours urgents). [A ce sujet, il convient de noter que les opérations en Bosnie resteront pour l’heure la mission principale de l’ancien AVNOJ, soutenu en cela par l’aviation alliée, le 1er CA tenant à assurer – selon les ordres de son souverain – une garde vigilante en Voïvodine jusqu’à la destruction des forces germano-hongroises en Transylvanie. L’intégrité du Royaume doit être préservée contre tous, et cela vaut aussi pour l’Armée Rouge ! Il est tout de même un peu curieux que Tito n’ait rien trouvé à redire à ce sujet (4)…]

………
Tout ceci ne fait que rendre plus urgente la sollicitation nécessaire et désormais unitaire des Alliés occidentaux, afin que ceux-ci consentent à fournir les moyens permettant d’achever la libération du pays. Des plans sont en voie d’achèvement – ils seront présentés dès demain. Les Yougoslaves tiennent à accélérer et à se positionner au plus vite dans les projets britanniques, ayant bien compris que Blockbuster semble en passe de se conclure et que leur pays n’est plus franchement… prioritaire pour les Alliés.
Ceci suffit à convaincre tout ce monde de se serrer les coudes. De fait, même si les moyens et la stratégie divergent (mais pas forcément les méthodes), les deux forces partagent le même objectif principal : l’extermination de la dernière (faible) menace pour leur pouvoir, le NDH d’Ante Pavelic.

Bonne humeur
Environs de Posušje
– Arrivée de la déjà fameuse 1ère Brigade yougoslave – laquelle va se positionner sur la droite de la 1ère Brigade Blindée grecque du colonel Socrates Demaratos. A rebours de ses instructions précédentes, et n’en déplaise à certains, le commandement titiste a donné l’ordre à ses troupes de se montrer désormais particulièrement aimables avec les Grecs. C’est qu’on pense avoir bientôt besoin d’eux… et de leurs cadeaux.
………
« “C’est une blague, Nikos ?” “Je ne crois pas, Markus.” C’était vrai : plantée face à nous sous la tente et devant notre capitaine impassible, la délégation d’uniformes kaki n’avait pas l’air de plaisanter. Ils proposaient de repartir sur de saines bases de camaraderie, par des discussions tactiques, des échanges culturels (!) et… du sport collectif !
“Apparemment, le Velež de Mostar a rejoint tout entier les rangs des Partisans (5) . Et ils veulent organiser un match de foot !”
Nous nous sommes repliés vers notre M3 pour y éclater de rire. “C’est ça. Et nous, on fait venir l’Olympiakos pour organiser la saison !” »

(Markus Amynthe –  [Machines de guerre] – Souvenirs de la campagne de Bosnie, Kedros éditeur via LGF, 1993)


Notes
1- Capturé, Hermann Fischer restera en détention jusqu’en 1946, devant notamment justifier du comportement de sa troupe en Norvège. Il s’en sortira sans une égratignure et mourra dans son lit, à Bonn…
2- Il est avéré qu’entre 1941 et 1943, plusieurs équipes de Brandebourgeois (voire de simples opérateurs isolés) parlant français se sont intégrées dans des réseaux de Résistance mal encadrés, voire de saboteurs en usine – à chaque fois pour le très grand malheur de ces derniers.
3- Personnages du folklore balkanique associés aux cauchemars et à la paralysie du sommeil, ce sont des entités féminines change-forme. Prenant volontiers l’apparence d’un être aimé ou d’un animal, elles tourmentent – voire étranglent – leurs malheureuses victimes dans leur lit après être passées par le trou de la serrure. On la repousse typiquement avec de l’ail, des prières… ou un manche à balai coincé derrière la porte.
4- Ce point, strictement issu des contingences du moment, pourrait bien cependant avoir par la suite des conséquences politiques fâcheuses, par exemple en aggravant le risque que la libération de la Serbie soit perçue comme uniquement due aux royalistes, tandis que celle de l’ouest du pays paraisse le seul fait des titistes. Mais nous n’en sommes pas encore là.
5- Le Velež (du nom de la montagne voisine) était avant la guerre le club sportif ouvrier de Mostar, très désargenté et au terrain financé par des micro-prêts sans intérêt, mais dont les joueurs portaient – forcément – un maillot rouge. Ses membres et supporters avaient bien sûr été très réprimés sous la dictature d’Alexandre, puis la régence : arrestations, tortures, interdictions, matraquage de manifestations… L’Occupation ne fit qu’aggraver les choses. Et à la fin de la guerre, l’effectif du club comptait 77 morts dont 9 joueurs (8 seront plus tard déclarés héros nationaux).
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John92



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MessagePosté le: Ven Fév 09, 2024 11:41    Sujet du message: Répondre en citant


Schutzstaffel
Changements de tête
Zenica
– Après les rudes combats pour Sarajevo, le commandement allemand change quelques casquettes, selon sa coutume. En l’espèce, jugeant sans doute qu’il (QUI EST-CE IL, Le commandement allemand ou Jürgen Wagner ? ) n’a pas tapé assez fort sur le chef des locaux, il place à la tête de la 4. SS-Polizei-Panzergrenadier le SS-Brigadeführer Karl Schümers, boucher bien connu depuis les opérations en Grèce, spécialiste des opérations de répression. On anticipe donc que la Prinz-Eugen sera bientôt remise en ligne et que la Polizei passera en arrière pour cadrer Handschar, Kama et la médiocre faune des environs.
Jürgen Wagner, pour sa part, n’est pas du tout disgracié …

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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Fév 09, 2024 12:07    Sujet du message: Répondre en citant

J'aime bien le Cantz 1007. Dépassé mais élégant. Très élégant même. Faudra que je le fasse un jour ...



Les Moras font partie de la grande dynastie des démons domestiques slaves, avec les Kikimoras (russes ci-après) et les Banniks, les démons du bain.

[img]https://static.wikia.nocookie.net/witcher/images/3/33/Kikimora3.jpg/revision/latest/scale-to-width-down/250?cb=20071225114114[/img]

Les Banniks ont une démarche intéressante - dans le sens où ils sont souvent dans les bains de vapeur. Idéalement, les jeunes filles trop curieuses vont les voir à minuit, nues et surtout sans leur croix au cou, pour positionner deux miroirs en reflets entre deux bougies. L'effet d'infini est supposé leur donner une vision de l'avenir : fiancé, travail, enfant. Parfois, c'est bien. Parfois, c'est le bannik qui apparait. Et là, court ma chère ...

La Kikimora du Sorceleur est un simple homonyme.

[img]https://static.wikia.nocookie.net/witcher/images/c/c5/Tw3_journal_harrisi.png/revision/latest/thumbnail/width/360/height/360?cb=20160430071621[/img]

Et enfin, le Velež de Mostar. Il existe toujours. Comme le partisan de Belgrade. Je suis loin d'être un passionné du foot. Mais je lui reconnais un intérêt sociologique certain.


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MessagePosté le: Ven Fév 09, 2024 13:08    Sujet du message: Répondre en citant

Enfin, on va pouvoir respirer en Yougoslavie...
Sinon, comme d'hab, peut-être trop éviter d'anticiper sur le destin des personnages (une habitude FTL).
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Fév 09, 2024 16:22    Sujet du message: Répondre en citant

Rassure-moi, je t'ennuie pas ! Laughing
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Fév 10, 2024 10:52    Sujet du message: Répondre en citant

12 juin
Yougoslavie réunifiée (?)
Messie rouge
Belgrade
– Milovan Đilas continue de mettre à profit son poste ministériel pour souffler sur l’espoir que représente, pour le bon peuple, le retour d’une forme de paix civile. Toutefois, en politique sagace, le Monténégrin sait déjà que le seul retour au calme ne suffira pas à insuffler l’élan nécessaire à la future transformation de la société.
En conséquence, et même s’il continue à faire feu de tout bois pour mettre en valeur son patron (1) – déjà contre certaines forces en place, dont les Eglises, il faudra régler ce sujet assez vite ! – le ministre commence aussi, avec l’accord de tous, à remettre certains vieux sujets sur le tapis. D’abord, en insistant lourdement sur l’unité yougoslave, en dépit de tout et notamment des religions. Pour cela, les arts et lettres sont bien sûr mis à contribution, afin de louer la « race slave », censée rassembler tout le pays. Vladimir Nazor vient de publier son dernier poème, qui sera bien sûr intégré au programme des écoliers :
Došli su slovenski fanti
u časove muka i zala
došli su u ovu zemlju
što Gubca i Tita nam dala.

Les garçons slovènes sont arrivés aux heures de souffrance et de mal, ils sont venus sur cette terre que Gubac et Tita nous ont donnée.
………
Silaze odkud i Sava,
s planinske silaze grede
gdje naši bogovi drevni
i sada na gorama sjede.

Ils descendent d’où descend également le Sava, ils descendent des montagnes où nos anciens dieux sont encore assis.
………
Idu, da bijemo skupa
rat za Slobodu i Pravo.
Plam jedan nam bratskih je srca,
vi fantje slovenski: Zdravo !

Ils vont mener ensemble la guerre pour la Liberté et le Droit. La flamme est l’un de nos cœurs fraternels, à vous les garçons slovènes : Salut !
………
Et pour le reste… Trieste, Trieste, Trieste – voilà qui occupera l’esprit de tous. « Nous ne voulons pas ce qui appartient aux autres, nous ne donnons pas ce qui est à nous ! » La formule du maréchal paraît vouée à fleurir.



L’Esprit de la Guerre (Dennis Kolte)
Nouveaux anciens amis
Bárdudvarnok (Hongrie)
– « Le lieutenant Lugar dirige et hurle sous la mitraille, MP-40 brandi dans une belle attitude nationale-socialiste. Derrière, notre groupe avance et souffre, au milieu d’une pluie d’obus. Avec Olaf (pour une fois silencieux …) et quelques autres, je passe avec prudence de trou en trou, sans trop prêter attention à ce qu’il dit.
Youcef me glisse discrètement : « Celui-là, faut pas l’écouter. Tu savais que c’était un secrétaire avant ? »
– Un secrétaire ?
– Oui, un type dans les bureaux. Qui faisait les cartons !
– Ah un gars de la logistique !
– Logistique, bureaux… pareil ! Comme tu y vas avec tes mots ! Moi je dis : un secrétaire !
– C’est quand même le lieutenant non ? On risque pas des ennuis ?
(Olaf)
– Tais-toi Olaf, tu vas porter la poisse. (Moi)
– Il est sympa ton jeune ! Mais t’inquiète pas. Dans trois minutes, le secrétaire est mort. (Youcef)
A ce moment-là, Lugar, déjà une vingtaine de mètres devant nous, s’aperçoit que le gros de sa troupe doute et hésite, après avoir couvert (tout de même !) 500 mètres en terrain compliqué. Alors, il se retourne pour gueuler très fort un truc désagréable par-dessus les explosions. Je ne comprends pas vraiment son propos, mais la seule chose que j’ai envie de répondre, c’est qu’il ne faut surtout pas rester immobile ici !
Ainsi aventuré en tête, le lieutenant n’est entouré que de trois ou quatre imbéciles. C’est là qu’un sifflement puissant annonce une forte explosion entre eux et nous. Bien plus près d’eux. Tout le monde baisse la tête. Détonation, choc, poussière… Quand la fumée se dissipe, Lugar et les autres ont disparu. Il n’en reste que quelques débris ou lambeaux sanguinolents – avec le MP-40 planté dans le sol, crosse en l’air.
– Bon, je crois que c’est toi le chef maintenant, Dennis. Alors, on fait quoi ?
– Je crois qu’on va se retirer en tiroir, Youcef.


Note
1- Le culte de la personnalité de Tito ne devait que s’accroître, en réaction logique contre la crainte du Maréchal de se voir imposer un successeur. Cers le milieu des années 70, il atteignit des sommets délirants : parmi mille exemples, citons le magazine Tito Poster, sur le modèle de Playboy (!) mais où, à défaut de créatures plus ou moins déshabillées, on trouvait sur toutes les pages des photographies du chef. Avec, bien sûr, un grand portrait en pied dans son uniforme de maréchal sur la double page centrale.
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Archibald



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MessagePosté le: Sam Fév 10, 2024 11:37    Sujet du message: Répondre en citant

C'est bien connu que les balkans, c'est beau mais c'est trieste ! Wink Wink Arrow Arrow Arrow Arrow Arrow Arrow
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
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"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
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John92



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MessagePosté le: Sam Fév 10, 2024 11:51    Sujet du message: Répondre en citant


Note
1- Le culte de la personnalité de Tito ne devait que s’accroître, en réaction logique contre la crainte du Maréchal de se voir imposer un successeur. Cers (Vers ?) le milieu des années 70, il atteignit des sommets délirants : …

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Archibald



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MessagePosté le: Sam Fév 10, 2024 12:24    Sujet du message: Répondre en citant

Comme Ceaucescu et madame "le Danube de la pensée" - rien que ça. Ce couple infernal n'a pas volé sa dose de plombs, au final...
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Fév 11, 2024 11:44    Sujet du message: Répondre en citant

13 juin
La campagne des Balkans
Opération Blockbuster
Front du XIIIth Corps (vallée de la Drava, Hongrie) – Fin de partie à Nagykanizsa
– la 10th Armoured achève de réduire et de détruire les dernières poches de résistance adverses. Dans les heures et les jours à venir, la division au masque de renard aura tout loisir de sécuriser les installations de la Magyar Amerikai Olajipari Reszvenytarsasag (anciennement Eurogasco) – certes plus ou moins sabotées, mais ce n’est pas comme si cela avait une grande importance pour les Britanniques. Horace Birks exulte – il a l’honneur de triompher en tête, pour la gloire de Sa Majesté.
C’est que sa 10th Armoured n’a plus d’adversaire. Sur sa gauche, la 4th Indian (Arthur Holworthy) assure désormais, avec la 32nd Army Tank Brigade (A.C. Williams), une veille vigilante le long de la Drava, sur un axe Gyékényes-Koprivnica – soit face aux restes de la 173. ID (Heinrich von Behr) et du 907. StuG Abt (Hauptmann Friedrich von Lessen), qui se sont repliés à mi-chemin de la route de Ludbreg. Sur son arrière, la 51st Infantry Highland (Charles Bullen-Smith) a fini sa cueillette de Huns en forêt – elle avance déjà afin de prendre le relais en pointe et de permettre ainsi aux blindés de se repositionner en second échelon vers Böhönye. Et sur la droite de Birks, justement sur la route de Böhönye et Kaposvár, le Hun se replie vers le nord, par Zalakomár, Balatonszentgyörgy puis Keszthely, en tâchant d’éviter les étendues marécageuses du Kis-Balaton et tant que l’aviation et la 1st Australian Armoured (Horace Robertson) le lui permettent encore. De fait, les Australiens jugent bien inutile de risquer leurs engins dans la boue pour le seul plaisir de suivre les Boches – qu’ils s’enlisent donc tout seuls !). Horace Robertson préfère envoyer un détachement motorisé plein nord lui aussi – vers Kéthely puis encore plus loin. Et au crépuscule, des armoured cars sont à Balatonkeresztúr, sur les rives du grand lac. Rule Britannia !
Enfin, tout au bout, la 6th Australian (Jack Stevens) commence à repousser l’ennemi avec l’aide de la 6th Armoured (Vyvyan Evelegh), frappant de concert sur un large front allant de Kaposvár à Pécs contre une 19. PanzerGrenadier Brandenburg (Joseph Irkens) au bord de l’asphyxie et un LXIX. Armee-Korps (Erich Abraham) mal bâti, inexpérimenté et étiré.
Devant ce tableau, Irkens, toujours inquiet de sauvegarder ce qui lui reste de troupes – sa division est tombée à 40 % de son potentiel théorique, déjà prétendument reconstitué quelques semaines plus tôt ! – obtient enfin de Krüger l’autorisation de ne pas s’acharner pour rien… Par contre, afin de rallier le LXV. Panzer-Korps à Keszthely, il en est quitte pour faire le grand tour par Veszprém sur 170 kilomètres… en espérant avoir assez de carburant !
Quant aux deux malheureuses divisions d’Abraham, elles se retirent à sa suite, entre Dombóvár et Siófok, à la jonction avec la 117. Jäger à Szekszárd. Puisqu’il faut à présent défendre l’approche sud de Budapest !
………
« Deux mois jours pour jour après la tentative ratée de retournement hongrois, il s’était passé pas mal d’événements en Yougoslavie et sur le théâtre des Balkans en général. On pourrait même écrire que l’on était arrivé au bout de quelque chose… il parait donc logique de s’arrêter ici pour un bref bilan.
Enfin, le lac Balaton ! Mille deux cents kilomètres depuis les rives de l’Attique ! On mesure le chemin parcouru. Il est tout de même étonnant qu’il l’ait été par des Anglais, des Ecossais et des Océaniens, étranges visiteurs aventurés loin en Europe centrale. La fortune des armes !
Avec le trio Plunder-Grenade-Veritable, suivi de Blockbuster, Bernard Law Montgomery atteignait l’objectif intermédiaire – mais stratégique – qu’on lui avait fixé. Cela avait coûté cher : 10 000 morts, blessés et disparus pour moins d’une dizaine de jours de combat en tout. Mais le résultat était là.
On peut s’émouvoir aujourd’hui d’un pareil taux de pertes. D’aucuns ont qualifié un peu rapidement Blockbuster d’opération viciée, n’ayant réussi que grâce à la disproportion des moyens. De là à traiter Monty de boucher digne d’une image d’Epinal du Premier conflit, envoyant vague après vague sous la pluie et la mitraille, il n’est qu’un pas – que certains ont franchi sans hésiter depuis.
Bien sûr, pareil jugement est pis qu’injuste : il est faux. Avec les lamentables événements du 7 mai, puis les… divers contretemps imposés par ses alliés yougoslaves, le Britannique n’avait d’évidence plus d’autre choix que le bras de fer pour réussir. Il l’avait étudié, il l’avait préparé, il l’avait exécuté… pour finalement le remporter. C’est quelque part la base du métier de général : gagner des batailles en utilisant de son mieux les moyens qui lui sont alloués, en dépit des risques. Placé dans une position pour le moins malaisée, contraint à un arrêt technique dans une position d’étirement extrême (quoique toujours moindre que celle des Allemands, ce qui les aura fortement desservis), l’intéressé avait lui-même visiblement conscience que sa manœuvre était perfectible. Bien plus tard, il écrirait dans ses mémoires :
« J’ai gagné la campagne de Hongrie uniquement parce que j’avais trois divisions blindées en réserve et les Allemands une seule. J’avais sous-estimé les difficultés liées au maintien des voies de ravitaillement depuis Belgrade – c’était une grave erreur de ma part. Je pensais que l’armée yougoslave et les Franco-Grecs pourraient gérer seuls le sujet pendant que nous nous dirigions vers le lac Balaton. Je me suis trompé… À mon avis, si l’opération avait été correctement soutenue dès le départ et si on lui avait garanti la stabilité nécessaire sur ses arrières, elle aurait réussi du premier coup, en dépit de mes erreurs, du mauvais temps ou de la présence du LXV. Panzer-Korps dans la région de Nagykanizsa. Et de fait, elle a finalement réussi malgré tous les mauvais coups ! Je reste le défenseur impénitent de Blockbuster. »
C’est l’évidence même. En face, l’Axe – Lothar Rendulic en tête – ne risquait pas de se bercer d’illusions, attendu que même les fameuses batailles d’arrêt ne fonctionnaient plus. Déjà, la 2. SS-Gebirgs-Armee avait perdu 25 000 hommes et 175 engins. Des pertes objectivement irremplaçables. Mais surtout – c’était sans doute le plus grave – elle n’avait plus la certitude de dominer tactiquement son adversaire. Une illusion jusqu’alors savamment entretenue, en dépit de tout, par un mélange de complexe de supériorité et de propagande, depuis Leskovac ou Kavadartsi. Cette fois, c’était net : la Wehrmacht comme sa Panzerwaffe étaient battues, à plates coutures et définitivement.
De fait, que constatait-on sur le terrain ? Une infanterie allemande fragmentée et inférieure en qualité, une Brandenburg qui n’était plus que l’ombre de sa réputation et une 1. Panzer – autrefois véritable croquemitaine des Balkans – qui ne faisait plus peur à personne. Cela, sur le perron même de l’Autriche, donc du Reich !
Face à ce constat terrifiant, Walter Krüger aurait beau jeu de se plaindre des deux divisions blindées qu’on lui avait enlevées pour les expédier vers les Carpates… Il est vrai qu’elles lui avaient bien manqué ! Du reste, il ne serait pas le seul à subir pareille infortune – maigre consolation…
Alors bien sûr, c’était cher payé ! Bien sûr, il faudrait un coupable : ce serait Mac Creery, qui aurait dû au contraire recevoir des louanges pour son action diligente et efficace. Et bien sûr, le maréchal restait insupportablement arrogant. On se souviendra de son intervention sur la BBC, au début des années 50, quand il répondit orgueilleusement « Non ! » à la question « Avez-vous déjà perdu une bataille ? » (1).
N’empêche, Monty avait triomphé. En dépit de tout : le ravitaillement, le matériel, le temps, la météo, ses ennemis… et ses alliés, aussi. Ce point seul devrait suffire à faire taire les critiques aussi faciles que contemporaines à son encontre. Car sa victoire serait critique pour la fin du Reich. La machine de guerre nazie, déjà bien grippée, allait vite commencer à grincer véritablement avant de se tordre, faute de lubrifiant. »

(Robert Stan Pratsky, La Libération de la Grèce et des Balkans, Flammarion, 2005)

L’œil de Berlin
OKH, Bunker Maybach I (20 km au sud de Berlin)
– La chute annoncée et admise des champs de pétrole de Nagykanizsa déclenche chez Hitler une crise de colère brève mais inquiétante, dont il semble de plus en plus coutumier. Maintenant avec hargne son instruction de transfert du III. PanzerKorps vers le centre de la Hongrie – une décision que Guderian a tenté d’annuler, à présent que les opérations en Transylvanie sont engagées ! – le dictateur ordonne également la constitution en urgence d’un corps d’armée renforcé pour une contre-attaque destinée à reprendre la ressource vitale qu’on lui arrache. Il va falloir piocher dans les divisions de Volksgrenadiers… et ce ne sera pas pour tout de suite !

2e Armée française
Nord de Doboj, rive de la Bosnie
– Le 4e Régiment de Spahis Tunisiens – revenu à son ennuyeuse mais classique tâche de garde-rive entre Bosnie et Croatie – accueille comme il se doit son nouveau chef, le colonel Georges Guillebaud. Ce dernier, tout juste arrivé de Tunis, prend grand soin de respecter les traditions de la Coloniale en rendant un hommage appuyé à son prédécesseur. Par contre, pour ce qui est des Alliés, on attendra – mais ce n’est pas le principal souci des Tunisiens, qui (eux aussi !) aimeraient désormais beaucoup quitter ce pays.

Guerre aérienne
Amusement
Sud de la Hongrie
– Profitant de ce qu’avec tous les événements et raids de ces derniers jours, la Luftwaffe comme la MKHL ont d’autres préoccupations, la Balkans Air force se lance dans un grand coup de balai sur le lac Balaton : ses rives, son trafic (encore relativement possible) et ses nombreuses installations. Un tout nouveau terrain de jeu pour Arthur Tedder et ses hommes. Evidemment, une fois encore, leur action fait le malheur des Magyars.

Nouvelle armée yougoslave
Devis pour gros travaux
Ministère de la Guerre (Belgrade)
– Après trois longs jours de conciliabules, arrangements et autres accords d’antichambre ayant conduit au plan Stone, les délégations conjointes de Koča Popović et Dušan Simović informent leurs Alliés de leurs conclusions.
D’abord, et à l’évidence, le royaume de Yougoslavie rend hommage avec plaisir à l’éclatante réussite de Blockbuster. Et pour exploiter celle-ci, il a… des projets sur le flanc des Britanniques, précise-t-on avec diplomatie.
D’abord, l’AVNOJ souhaite libérer au plus vite la Dalmatie – il lui faudra donc le soutien de l’armée grecque (le 2e Corps de Dimitrios Papadopoulos notamment) afin de faire jonction avec la poche de Gospić et dégager d’un coup l’équivalent de trois de ses corps d’armée. Ensuite, et là c’est plus l’état-major conjoint qui parle, il serait bon que le Groupement Divisionnaire des Balkans avance dans la Save, avec l’appui des forces aériennes yougoslaves et – bientôt peut-être – d’unités du 1er CA. L’objectif, bien sûr, est d’étendre le flanc sud de la vallée de la Drava… et peut-être aussi de faire jonction avec l’AVNOJ quelque part vers Novska, avant d’encercler Banja Luka puis d’avancer vers Zagreb… Action pour laquelle la collaboration de la 2e Armée française sera bien sûr indispensable.
Enfin, pour tout ça, il faut aussi du ravitaillement et des armes : armes lourdes, armes individuelles (l’AVNOJ prévoit la création de trois divisions supplémentaires en Macédoine, Serbie voire Kosovo), munitions, avions (les Partisans commencent à disposer d’un certain nombre d’aviateurs, d’origine croate… ou autre (2) !) et chars – même légers ! Ils ont tant fait défaut au camarade Hebrang, encore récemment.
Alors, certes, les Yougoslaves accepteront de se contenter de peu, de matériel de seconde main… Mais ils comptent bien récupérer quelque chose ! Ne serait-ce que pour pouvoir faire le plus gros du travail, car ils pressentent bien qu’on va le leur demander. Et comme l’exprime Popović : « Les Chinois en reçoivent bien, eux ! Nous ne demandons pas plus… mais pas moins non plus. » Un autre slogan percutant qu’on communiquera vite à qui droit – avec tout le reste.

Changements de tête (aussi) à l’AVNOJ
Dalmatie
– Peko Dapčević est officiellement promu à la tête du 1er Corps “prolétarien” – laissant son 2e Corps “de Choc” à Radovan Vukanović, l’adjoint de Pero Cetkovic à la 3e Division de choc. Ainsi, les trois meilleurs corps de l’armée titiste – dont les effectifs et les moyens sont, en gros, ceux d’une division légère alliée – sont de nouveau tous commandés et à même de se préparer pour la prochaine offensive. La dernière ! Celle qui ne s’arrêtera que lorsque l’ennemi fasciste aura été rejeté en Autriche. La lutte finale ! Même si on aurait préféré la mener au côté de l’Armée Rouge…




L’Esprit de la Guerre (Dennis Kolte)
Nouveaux anciens amis
Kaposvár (Hongrie)
– « Nous retraversons Kaposvár tout aussi vite qu’à l’aller. Confusion, destructions, vindicte… mines défaites aussi. Les Hongrois ne nous ont jamais beaucoup aimés – et pour être francs, je ne les aime pas non plus, surtout après ma petite mésaventure du 13 avril dernier. Mais nous sommes vaincus. Le régiment est vaincu. Il est mort – et moi, Kurt, Youcef et certains autres survivants n’en sommes plus que les ultimes gardiens.
Mon nouvel ancien comparse parait me comprendre. Il veut me présenter des amis. Pourquoi ? Aucune certitude, mais j’ai déjà ma petite idée. Ce matin encore, il me disait « Alasid (3) ! Tu es le seul qui comprends quelque chose ici. Tu es notre meilleure chance à tous de nous en sortir. C’est dire ! » Youcef le chanceux essaye de choisir ses cartes… Mais pour l’heure, nous marchons tous vers l’est, au milieu d’une nouvelle débâcle et sans savoir où le chaos nous emmènera. »


Notes
1- Le général Ilija Brasic commentera à ce sujet : « Je ne dirai rien. Mais il me semble qu’hier, à Leskovac et en Serbie, on a entendu rire des centaines de tombes. »
2- A ce sujet, aujourd’hui encore, une rumeur tenace prétend que Tito aurait tonné à propos de Pierre II : « S’il veut se battre, pour changer, je l’embauche comme pilote ! ». Mais cette remarque plutôt méprisante n’a jamais officiellement passé la porte de son bureau.
3- Lion…
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Fév 11, 2024 12:16    Sujet du message: Répondre en citant

Verras-ton une "grande offensive" allemande sur le lac Baalaton comme en OTL... et cette grande offenssive ne sera-t-elle qu'un pitoyable coup d'épées dans l'eau révélant à tous que la Heer n'est plus que l'ombre de l'invicible armée qui a fait tomber la moitié de l'Europe?
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Hendryk



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MessagePosté le: Dim Fév 11, 2024 12:32    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Ce matin encore, il me disait « Alasid (3) ! Tu es le seul qui comprends quelque chose ici. Tu es notre meilleure chance à tous de nous en sortir. C’est dire ! »

Dennis a mal compris le premier mot, Youcef disait en réalité "à l'acide!" en référence aux hallucinations récurrentes de l'Allemand.
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Archibald



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MessagePosté le: Dim Fév 11, 2024 12:44    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
Casus Frankie a écrit:
Ce matin encore, il me disait « Alasid (3) ! Tu es le seul qui comprends quelque chose ici. Tu es notre meilleure chance à tous de nous en sortir. C’est dire ! »3- Lion…

Dennis a mal compris le premier mot, Youcef disait en réalité "à l'acide!" en référence aux hallucinations récurrentes de l'Allemand.


Ben oui, il avait bouffé du lion en plus du LSD, Alasid. Arrow
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