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Le Front Russe, Juin 1944
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Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Le front russe
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loic
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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2023 21:35    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
le flanc du 9e CM

Ne pas utiliser l'abréviation.

Citation:
Ahah ! Les temps changent

Soit "Ha ha !" soit "Ah-ha !", selon le sens que l'on veut donner.

Citation:
la bataille d’Irtych

Laquelle ?
https://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_Irtysh_River
https://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_Irtysh_River_(13th_century)

Citation:
grand maréchal Voronof

Voronov ?
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2023 21:43    Sujet du message: Répondre en citant

Les orthographes du Capitaine François de Geoffre sont d'époque. Je demande expressément à ce qu'on les laisse, ca fait partie de la patine du texte. Pour la bataille, lui demander justement. Cool
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
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Wings



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2023 22:48    Sujet du message: Répondre en citant



Le front au 5 Juin.
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ChtiJef



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MessagePosté le: Sam Déc 16, 2023 07:49    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Enfin, jusqu’à ce qu’un toussotement, et même une toux à faire trembler les lustres nous rappelle la présence, certes féminine, mais pas vraiment affriolante de la sergente Kormanov. Dressée de toute sa petite taille, avec la jupe de grand uniforme réglementaire et la mâchoire carrée sous sa coupe brune, elle asticote notre visiteur : « Farouches ? Je ne sais pas. Enfin, avec les Boches, sûrement ! Gentilles ? Peut-être, ça dépend comment vous l’entendez, mon Général. Mais courageuses ça oui, la preuve, elles ont des régiments d’aviation complets, elles ! »
Il me semble que les dames disent et sont autorisées à dire "général", le "mon" étant réservé aux mâles. Encore plus quand lesdites dames, bien qu'elles-mêmes militaires, sont étrangères et de plus du pays des tovarichtchi... A moins que ça fasse partie de l'orthographe du capitaine...

Pour Heinrici (sais pas si on prononce "si" ou "ki"...) il était si économe, ou négligé, que son ordonnance devait le supplier de commander l'uniforme neuf auquel il avait droit chaque année. Mais si délicat qu'il ordonna qu'on pende les Russes à plus de 100 mètres de sa résidence, car la vue en gâchait son petit-déjeuner...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Déc 16, 2023 10:40    Sujet du message: Répondre en citant

Mon général : la sergente Komarov s'exprime comme un sergent et non comme une dame !

Südwall =Alleluia, Demo Dan a retrouvé ! C'est en fait l'opération Schwabenwall, le "mur souabe". Ouf.
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Casus Frankie

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ChtiJef



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MessagePosté le: Sam Déc 16, 2023 10:54    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Mon général : la sergente Komarov s'exprime comme un sergent et non comme une dame !
Alors, c'est "camarade général"
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Déc 16, 2023 10:59    Sujet du message: Répondre en citant

6 juin
Mer Baltique
Loups rouges
Au large de la Prusse orientale
– Arrivée sur zone de plusieurs sous-marins soviétiques, dont le S-13 du capitaine de 3e classe Alexander Marinesko. Cependant, ceux-ci se contentent pour l’heure de patrouiller en faisant du renseignement dans l’attente de la prochaine offensive – offensive qu’il ne faudrait bien sûr pas éventer en frappant trop fort trop tôt.

L’art d’utiliser les Slovaques
Opération Dukla-Carpates
Front de Galicie (3e Front Ukrainien)
– Les forces de Pavel Belov et Andrei Vlassov reçoivent l’ordre de lancer dès demain des reconnaissances en force tout en commençant les préparations d’artillerie. Les deux armées devront en effet déclencher dans les meilleurs délais un assaut en direction de Prešov. Il est vrai que le 20e Corps Blindé (P.P. Poluboiarov) n’arrivera pour les soutenir que vers le 9, au mieux… Mais ce n’est pas grave : cela laissera à l’artillerie le loisir d’attendrir les positions du XVII. ArmeeKorps (Otto Tiemann), leur nouvel adversaire… Vassili Sokolovski, quant à lui, aura le temps d’organiser cette nouvelle opération. La Stavka n’en doute pas, elle connaît son énergie comme son esprit méthodique !

La Hongrie, coûte que coûte
Opération Schwabenwall
Debrecen
– Descente de train pour le III. PanzerKorps d’Hermann Breith – lequel devra poursuivre par la route jusqu’à la ligne de front des monts Apuseni. Trois jours de trajet jusqu’à Bánffyhunyad (Huedin) – moins, bien sûr, si le front recule encore d’ici là. Enfin, tant que les nuages couvrent son déplacement – au moins un peu…
………
Nagybánya – Au même moment, la 1ère Armée hongroise arrive de Galicie. Depuis Nagybánya (Baia Mare), le 6e Corps d’Armée (major-général Kornél Oszlányi) et le 8e Corps d’Armée (major-général Jenö Halmaji Bor) commencent à se déployer aux principaux points de passage de la dépression de Guruslau : Zilah (Zalău), Zsibó (Jibou), le col de Mesteacăn et enfin Magyarlápos (Târgu Lăpuș). Le 8e CA est toujours amputé de la 8e DI (Arpád Maltary), encore en garnison au col Yablonitsky – mais cela ne va pas durer.
Les forces hongroises laissent donc pour l’heure à l’ennemi le saillant de Cluj-Napoca – ainsi, bien sûr, que le col de Poic, dont on apprendra vite qu’il est tombé. Elles ne disposent en effet pas à elles seules des moyens nécessaires à une éventuelle contre-offensive. De toute façon, faute de motorisation, elles ont aussi besoin d’au moins deux jours pour occuper les positions qui leur ont été assignées.
N’empêche… Petit à petit, Schwabenwall prend forme. Quant à savoir où ce “mur” s’élèvera et s’il sera assez solide pour arrêter la vague, il est par contre encore un peu tôt pour le dire !

Opération Cluj-Debrecen
2e Front Ukrainien
– Sur le flanc nord, tout est calme entre 1ère Armée hongroise, 16e et 47e Armées soviétiques et 2e Corps Blindé soviétique, face à ce qui reste de la 2. PanzerArmee. Par contre, l’action se concentre à chaque heure davantage dans le secteur de Nagyszeben (Sibiu) : la clé du salut pour les forces de l’Axe en Transylvanie.
La 328. ID (Joachim von Tresckow) et le 560. schw. PzJ. Abt (Major Rudolf Markowz) continuent de se débattre pour leur survie. Cheminant par les petites routes du centre de la Transylvanie en espérant éviter les bombes – quoique les VVS, déjà pas forcément au fait de leur présence, aient bien plus important à faire ailleurs ! – les deux unités arrivent finalement à Luduș, soit sur la route entre Târgu Mureș et Cluj-Napoca. Elles obliquent alors vers l’ouest, en direction du carrefour de Turda – carrefour atteint dans la nuit, sous la pression des Soviétiques. A force de zigzags, Nashorn et infanterie ont fini par se retrouver sur le flanc gauche du dispositif de la 17. Armee. Une position pour le moins inconfortable ! Mais c’est toujours mieux que d’être encerclé…
En face, après la foire d’empoigne de la veille à Mediaș et la destruction de la 13. Luftwaffen-Feld-Division dans le secteur de Târgu Mureș, l’Armée Rouge continue de se réorganiser… en avançant.
Déjà, la 38e Armée (Kyrill Moskalenko) s’empare formellement de Târgu Mureș, hissant le drapeau rouge sur l’un des principaux centres industriels de la région (16). Elle poursuit bien sûr sans tarder vers Luduș, sur les traces de l’ennemi fasciste et dans la roue du 4e Corps Blindé (M.G. Fomichkov) – mais ce dernier a tourné à droite à Iernut pour rallier Mediaş (et donc le reste de sa formation) par Târnăveni.
Dans ce secteur, la 5e Armée de Chars se lance de côté à la poursuite de l’ennemi et surtout à l’assaut de la ville de Sebeș – en passant par Teiuș et Alba Iulia, ce qui aurait pour effet d’encercler toutes les forces allemandes du secteur de Sibiu ! La Heer se retrouve forcée de faire front dans les plus mauvaises conditions pour conjurer ce terrible scénario. Passant devant un 9e Corps Mécanisé (M.I. Savelyev) qui a subi la veille des pertes notables, le 8e Corps Mécanisé de Vladimir Baskakov progresse en éclaireur vers Teiuș par Copșa Mică. Il se heurte ainsi aux challengers de la veille, la 13. Panzer (Helmutt von der Chevallerie) et la 12. Luftwaffen-Feld-Division (Herbert Kettner). Baskakov est confiant – et il a toutes les raisons de l’être : le reste de la 5e Armée de Chars le suit, tandis que les avions de la 17e Armée Aérienne (V.A. Sudets) vrombissent au-dessus de sa tête. En toute logique, il bouscule ses adversaires et commence rapidement à les faire reculer jusqu’à Tapu, sur la route de Blaj, dégageant déjà le chemin de Sibiu pour ses camarades. Le 16e Corps Blindé s’y engouffre : Andrei Getman estime n’avoir pas pu faire grand-chose pour le moment et a d’autant plus hâte de se joindre à la curée. A midi, il parait évident que la 5e Armée de Chars va se scinder en deux pointes : une “lourde” à gauche vers Sibiu (16e CB, 4e CB), et une “légère” à droite vers Sebeș, soit le 9e Corps Mécanisé appuyé par le 8e Corps Mécanisé.
Cependant, une intervention vient chahuter ce beau plan. La 14. PanzerGrenadier, que tout le monde semblait mépriser, ressurgit de l’ouest avec la rage du bélier coincé dans une étable en feu et tente à nouveau de passer sous le nez de l’ennemi à hauteur de Șeica Mare. Il serait exagéré de dire que l’événement inquiète l’Armée Rouge. Mais Andrei Kravchenko, qui voit là la possibilité de détruire une grande unité mécanisée ennemie, ordonne à immédiatement à sa pointe gauche d’engager la 14. PzGr – quitte à détourner le 9e Corps Mécanisé de Sebeș pour l’envoyer vers Sibiu. Sous la pression, la 14. PzGr d’Erich Schneider ne tarde pas à souffrir à nouveau – entre engins détruits, abandonnés et en panne, elle ne compte plus qu’une grosse vingtaine de panzers encore opérationnels en début d’après-midi.
C’est alors que, contre toute attente, l’ours soviétique relâche sa pression. En effet, à l’arrière, Ivan Bagramian – qui considère, lui, la grande image, et pas juste la petite bataille – a ordonné à la 5e Armée de chars de renverser sa manœuvre : priorité à Sebeș, la route de Sibiu est l’affaire du 4e Front Ukrainien. C’est en vain que Kravchenko, qui se voyait déjà anéantir la 14. PzGr, cherche à faire contremander cet ordre… Le 16e Corps Blindé relâche sa proie, et Schneider réussit finalement à fuir à travers champs jusqu’à Bogatu Român, dans les plaines du comté de Sibiu, avec une division anémiée voire carrément exsangue, mais néanmoins toujours vivante.
Dans le même temps, le 9e Corps Mécanisé est en vue de Blaj, et ne se trouve donc plus qu’à 25 kilomètres de Teiuș – donnant sans doute raison à Bagramian, dans ce qui reste une manœuvre de dislocation globale du front adverse.
………
4e Front Ukrainien – Nagyszeben est en flammes et grouille de troupes en fuite qui traversent la ville à toute vitesse en direction de Mühlbach (Szászsebes, Sebeș) avant qu’il ne soit trop tard. La tête de colonne, formée par la 83. ID (Theodor Scherer), se trouve désormais à Szerdahely (Miercurea Sibiului). La 20. PzGr (Georg Jauer) est restée en arrière, car plus mobile et relevant de la 11. Armee. Mais sur la route, ce sont des milliers d’hommes et de femmes épuisés qui se retirent dans la boue sur des dizaines de kilomètres, peu ou pas couverts par une Luftwaffe quasi-absente !
Pour les sauver du massacre, la 11. Armee doit donc faire face – seule, puisque devant, le L. ArmeeKorps de feu Wilhelm Wegener est désormais clairement en déroute dans le secteur de Cârța. Il est douteux qu’il en reste grand-chose demain… Et justement, il faut tenir au moins jusqu’à demain ! Le dispositif allemand a le charme de la simplicité : sur la droite, le XXX. ArmeeKorps (Philipp Kleffel), vers Sadu et les reliefs avoisinants. Encore en relatif bon état, il ne pourra toutefois pas faire beaucoup plus qu’actuellement, étant déjà occupé par les tentatives d’une 14e Armée (Valerian Frolov), éperonnée par Fiodor Tolboukhine pour sortir enfin des gorges de la vallée de l’Olt. Au centre, à Veștem, le XVI. ArmeeKorps (Horst von Mellenthin) va donc devoir faire seul le plus gros du travail. Deux divisions, ou plus exactement un KorpsAbteilung et une unité de la levée Rheingold… Evidemment, on a tenté de réaliser une seconde ligne, mais même avec l’aide de la 20. PanzerGrenadier, l’exercice s’annonce sportif, d’autant plus que le XLII. AK (Frank Mattenklott) est toujours astreint à défendre les Portes de Fer.
Fort heureusement, en face, les Bolcheviques et leurs séides se sont un peu dispersés. Dispersés mais nombreux ! Arrivent, dans l’ordre : le 6e Corps Blindé de la Garde (Alexander Shamshin), la 3e Armée roumaine (Petre Dumitrescu), la 6e Armée de la Garde (Pavel Batov)… puis la 4e Armée roumaine (Gheorghe Avramescu), le 12e Corps Mécanisé (Dimitri Ryabyshev) et le 3e Corps Blindé de la Garde (Mikhail Panov), l’ensemble formant une seule gigantesque colonne cheminant sur 60 kilomètres de long ! Au soir, les engins de Shamshin sont en vue des premières lignes de von Mellenthin… La nuit va être longue.
Depuis son nouveau QG d’Arad – car cela fait bien longtemps qu’il a quitté Alba Iulia ! – Georg-Hans Reinhardt ne peut plus guère que rendre compte avec rage de la destruction prochaine de ses troupes, pour sauver ce qui reste de celles d’Hollidt. Et Heinrici de noter dans son propre journal, en une frappante évocation du désastre : « Gênés par la boue et surtout les frappes aériennes, progressant parfois mètre par mètre, nous voyageons avec des véhicules et du matériel loin d'être adaptés au front russe, et pressés par l’ennemi derrière nous. Souci de mettre les troupes à l’abri à temps, d’emmener les blessés, de ne pas laisser tomber trop d’armes ou de matériel entre les mains de l'ennemi… Tout cela est éprouvant pour les troupes et leurs chefs... Fabuleusement bien équipés, les Russes poussent à travers les larges brèches qui se sont ouvertes sur notre front… La retraite est absolument napoléonienne, à la manière d’après la Bérézina. Les pertes sont similaires. »

Partisans… et autres
Retour au pays (bis)
Forêt de Rivne (RSS d’Ukraine)
– Après avoir fait lanterner ses visiteurs pendant plusieurs jours alors qu’il était plongé dans une intense réflexion, Roman-Taras Yosypovych Shukhevych se montre enfin sincère : il explique aux envoyés allemands qu’il est plus intéressé à cette heure par des contacts avec les Etats-Unis, ou à la rigueur avec les Anglo-Français, qu’avec un Reich qui perd la guerre. Il décline donc leur offre – en gardant l’argent toutefois. Et il garde aussi ses compatriotes venus d’Allemagne… Le lieutenant Dietrich Witzel Kirn et ses camarades en sont donc quittes pour rentrer chez eux seuls… et à pied.

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
Fête et lendemain de fête
Moscou
« Les 6 et 7 juin furent des jours de fête pour l’escadre. Entre la mission militaire que présidait le général Petit, le Bolchoï théâtre, le Savoy, le Metropol, le Cocktail-Hall et l’inévitable Moskwa, le night-club de Moscou, chacun se disperse, s’agite et essaie de faire rendre à chaque minute son capital de vie. Orchestre, vodka, vin du Caucase, luxe retrouvé, danse, nous aident à oublier d’où nous venons et ce qui nous attend.
Mais le général Zakharoff presse le départ pour ceux qui doivent continuer la campagne de printemps sur le front. Pour ceux qui ont seize mois en Russie ou deux ans de guerre, c’est la permission pour la France… Un point du règlement qui en arrange certains, toujours aux prises avec d’assez vifs ennuis diplomatique (le toubib doit d’ailleurs nous quitter). Enfin, d’autres nous quittent pour des raisons particulières ou de santé (Cuffaut, Amarger, Bagnères, Sauvage Jean qui vient d’apprendre la mort de son enfant, Carbon, Lebras) et je dois dire que le train du retour était bien triste. Cette trêve moscovite avait été trop courte pour qu’on puisse accepter de gaité de cœur de retrouver déjà nos MiG à Mątwica.»

(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. J’ai Lu, 1996)

Informations relatives au Groupe de Chasse Besançon

I/ - Installation : logement dans un village réquisitionné, avec une Laba par escadrille,
Couchage : trois planches disposées sur des tréteaux avec une paillasse, un matelas et des draps neufs,
Alimentation : un réfectoire organisé avec soins, des plats de bonne qualité et en quantité suffisante (voir NOTA) ; un bar avec du vin et de la bière ; une cantine ambulante avec du thé, du chocolat et des biscuits.
Hygiène : pas d’eau courante, mais une installation de bains sommaire trois fois par semaine,
Eloignement du terrain d’aviation : 800 mètres.

2/ Terrain : situé à quarante kilomètres des lignes.
Camouflage : il y a peu d’arbres, mais le terrain est peu visible au-dessus de 2000 mètres, dans l’aspect uniforme de la plaine. Les avions sont sommairement dissimulés à l’aide de filets et de branchages,
Dimensions : 1.400 sur 150 mètres,
La piste est orienté Nord-Ouest – Sud-Est mais les vents du Nord soufflent très fréquemment.
Il y a trois abris à l’épreuve des bombes de cinquante kilos.

3/ Appareils : XXXX chaque avion dispose de deux canons de calibre 20 mm. Arme satisfaisante : vitesse initiale 750 mètres/seconde. Très grande précision et trajectoire très tendue.

Note du Chiffre : le début de la troisième partie de ce télégramme est indéchiffrable. Une répétition en a été demandée.

(signé) L’officier du Chiffre
Diffusion : Général BOUSCAT
Chef E.M.D.N. (Cabinet), TESTART et C.DIV BARJOT.

[Télégramme confidentiel en date du 6 juin 1944 à destination de Marseille.]



Note
16 - Environ 40 000 habitants avant la guerre, dont environ 15 % de Juifs (soit 7 550 personnes, déportées quelques semaines plus tôt).


Dernière édition par Casus Frankie le Sam Déc 16, 2023 14:52; édité 1 fois
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Déc 16, 2023 11:01    Sujet du message: Répondre en citant

ChtiJef a écrit:
Casus Frankie a écrit:
Mon général : la sergente Komarov s'exprime comme un sergent et non comme une dame !
Alors, c'est "camarade général"

Elle est française et s'adresse à un général français !
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Hendryk



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MessagePosté le: Sam Déc 16, 2023 11:28    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Orchestre, vodka, vin du Caucase, luxe retrouvé, danse, nous aident à oublier d’où nous venons et ce qui nous attend.

Les pilotes français à Moscou (colorisé):


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John92



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MessagePosté le: Sam Déc 16, 2023 14:36    Sujet du message: Répondre en citant

...
L’art d’utiliser les Slovaques– Les forces (troupes/hommes ??) de Pavel Belov et Andrei Vlassov reçoivent l’ordre de lancer dès demain des reconnaissances en force tout en commençant les préparations d’artillerie.
...
Opération Cluj-Debrecen
...
Déjà, la 38e Armée (Kyrill Moskalenko) s’empare formellement de Târgu Mureș, hissant le drapeau rouge sur l’un des principaux centres industriels de la région (note 16 ?? ).
...
Dans ce secteur, la 5e Armée de Chars se lance de côté à la poursuite de l’ennemi et surtout à l’assaut de la ville de Sebeș – en passant par Teiuș et Alba Iulia, ce qui aurait pour effet d’encercler toutes les forces allemandes du secteur de Sibiu ! La Heer se retrouve forcée (contrainte ? Je sais, je chipote) de faire front dans les plus mauvaises conditions pour conjurer ce terrible scénario.
...
Mais Andrei Kravchenko, qui voit là la possibilité de détruire une grande unité mécanisée ennemie, ordonne à (à supprimer) immédiatement à sa pointe gauche d’engager la 14. PzGr ...
Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !«...
Mais le général Zakharoff presse le départ
pour ceux qui doivent continuer la campagne de printemps sur le front. Pour ceux qui ont seize mois en Russie ou deux ans de guerre, c’est la permission pour la France… Un point du règlement qui en arrange certains, toujours aux prises avec d’assez vifs ennuis diplomatique (diplomatiques) (le toubib doit d’ailleurs nous quitter (laisser/abandonner ?)). Enfin, d’autres nous quittent pour des raisons particulières ou de santé (Cuffaut, Amarger, Bagnères, Sauvage Jean qui vient d’apprendre la mort de son enfant, Carbon, Lebras) et je dois dire que le train du retour était bien triste.
...»

...

...
Alimentation : un réfectoire organisé avec soins, des plats de bonne qualité et en quantité suffisante
(voir NOTA) (le NOTA en question n’est pas dans ce télégramme ) ; un bar avec du vin et de la bière ; ...
...

...
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MessagePosté le: Dim Déc 17, 2023 09:48    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Südwall =Alleluia, Demo Dan a retrouvé ! C'est en fait l'opération Schwabenwall, le "mur souabe". Ouf.

Connais pas, mais d'accord.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Déc 17, 2023 12:33    Sujet du message: Répondre en citant

7 juin
L’art d’utiliser les Slovaques
Opération Dukla-Carpates
3e Front Ukrainien, sur le front de Galicie
– Forts bombardements d’artillerie tout au long de la ligne de front, mais principalement sur les positions de la 389. ID (Walter Hahm) à Svidník – celles de la 218. ID (Viktor Lang) à Krásny Brod semblent par contre un peu plus épargnées. Suivent de violents coups de sonde et autres tentatives d’infiltration à travers les bois, toutes repoussées dans la soirée. D’évidence, les Slaves cherchent quelque chose…
Cela ne dit rien de bon aux Allemands. Comme disent les vétérans, il fait un temps de Russe – lequel n’a jamais arrêté les offensives soviétiques, c’est bien connu ! Et dans son QG de Prešov, d’où il envisage déjà de solliciter la montée en ligne du 277. StuG Abt du major Wolfgang Ernst, Otto Tiemann ne pense pas autre chose.

La Hongrie, coûte que coûte
Opération Schwabenwall
Galicie
– Avec retard et agacement, la 94. ID (Georg Pfeiffer) reprend les positions de la 8e DI hongroise (Arpád Maltary) – positions qu’elle avait pourtant quittées le mois dernier. Entretemps, il a bien fallu concéder quelques points d’appui, faute d’effectifs… De fait, Deliatyn, Kryvorivnya et plus généralement toutes les lignes avancées dans la vallée du Chornyi Cheremosh comme dans celle du Prut ont été abandonnées : les Hongrois étaient pressés… Et de toute façon, les moyens de Pfeiffer ne lui permettent plus de défendre que le col Yablonitsky, sur toute sa montée depuis Tatariv.
Evidemment, en face, le 5e Corps de Cavalerie soviétique (V.D. Kriuchenkine) n’en demandait pas tant : pouvoir se saisir de 55 kilomètres cumulés de terrain difficile sans combattre – quelle joie !

Opération Cluj-Debrecen
2e Front Ukrainien
– La situation sur le flanc droit d’Ivan Bagramian se stabilise – de fait, à présent que la 2. PanzerArmee a été détruite et que la 17. Armee paraît suivre le même chemin, l’Armée Rouge commence ici à manquer un peu d’adversaire… Par contre, elle s’est aussi inévitablement quelque peu dispersée dans son avancée – il lui faut donc se remettre en ordre, rallier son monde et attendre l’artillerie comme le ravitaillement, avant d’envisager de reprendre son avance.
De toute façon, il fait globalement mauvais aujourd’hui. Ce qui permet d’ailleurs au duo d’infortune toujours formé par la 328. ID (Joachim von Tresckow) et le 560. schw. PzJ. Abt (Major Rudolf Markowz) d’échapper à la destruction totale sous les coups de l’aviation. Torda est abandonnée aux griffes bolcheviques et les Allemands se retirent vers Sălciua, en déployant une série de bouchons le long du Raul Aries depuis Buru. Vingt kilomètres de gorges et/ou de terrain difficile – cela rappelle quelque chose ! Mais au moins, ici, on sera à l’abri des débordements blindés… Derrière, la 38e Armée (Kyrill Moskalenko) arrive. Elle ne tarde pas à se saisir de Turda (non plus Torda, désormais) – comme bientôt de tout ce qu’il reste du plateau transylvanien encore sous contrôle de l’Axe dans ce secteur.
Plus au sud, entre Tövis (Dreikirchen, Teiuș), Szászsebes (Mühlbach, Sebeș) et Nagyszeben (Hermannstadt, Sibiu), le drame est consommé. Au nord, deux des trois composants de la 5e Armée de Chars – 9e Corps Mécanisé (M.I. Savelyev) et 4e Corps Blindé (M.G. Fomichkov) – encore renforcés du 8e Corps Mécanisé (Vladimir Baskakov), achèvent de culbuter les défenseurs du centre allemand : 13. Panzer (Helmutt von der Chevallerie), 12. Luftwaffen-Feld-Division (Herbert Kettner) et ce qui subsiste de 14. PzGr d’Erich Schneider. Et encore – heureusement pour ces unités, le ciel est couvert !
La route entre Sebeș et Turda est contrôlée par les Soviétiques en milieu d’après-midi, puis c’est Teiuș qui est occupé. Les ultimes défenseurs assez chanceux pour pouvoir disposer d’un véhicule – ou s’accrocher à un engin de passage ! – se retirent vers Galați et le col de Bucium, en abandonnant à l’ennemi Alba Iulia (autrefois Gyulafehérvár ou Karlsburg). Les forces motorisées allemandes, auparavant dispersées sur une ligne bien trop longue, se seront concentrées bien trop tard pour espérer pouvoir peser. Evidemment, dans cette grande débâcle, ceux qui souffrent le plus sont les hommes de la 12. LFD de Kettner… Au soir, les T-34 entrent dans Alba Iulia – la nouvelle sera très vite annoncée à Bucarest, où elle fera particulièrement plaisir pour des raisons historiques (18).
A Moscou comme dans les QG soviétiques, on est moins romantique : désormais, les pointes blindées rouges ne sont qu’à une dizaine de kilomètres de Sebeș – qui n’est défendue à cette heure que par la 330. ID (Georg Zwade), remontée du col Urdele, avec le soutien de la 376. ID (Otto Schwarz) et du 191. StuG Abt (Hauptmann Alfred Müller), le tout au milieu du fatras qui a remplacé la 17. Armee. Que Sebeș tombe, ou même soit contournée, et c’en est fait d’une bonne partie des troupes fascistes en Roumanie… Les heures prochaines seront donc décisives.
Ensuite, Bagramian prévoit de faire la pause. Après bientôt un mois de lutte et une calvacade de plus de 250 kilomètres, il paraît inévitable que la gauche du 2e Front Ukrainien souffle elle aussi un peu, avant de se relancer à l’assaut des monts Apuseni.
Plus au sud, le 4e Front Ukrainien ne devrait pas tarder à faire de même… Même si, auparavant, il a encore un détail à régler.
………
4e Front Ukrainien – La bataille de Nagyszeben a commencé au cœur de la nuit du 6 au 7 : le 6e Corps Blindé de la Garde (Alexander Shamshin) percute les lignes du XVI. ArmeeKorps (Horst von Mellenthin) à Veștem et, dans le même temps, contourne les reliefs du secteur par Cornățel, grâce à des ponts posés en urgence sur l’Olt – quand les T-34 ne traversent pas en roulant sur le fond de la rivière ! Les blindés soviétiques se trouvent très vite appuyés par la 3e Armée roumaine (Petre Dumitrescu) – épuisée, mal équipée, mais galvanisée par l’odeur de la victoire.
De plus, le 6e Corps Blindé est soutenu sur sa droite par le 16e Corps Blindé (A.I. Getman), lequel charge, tous feux allumés ! La veille, lors de sa conférence d’état-major, Andrei Kravchenko a marqué de son stylo l’axe d’assaut principal en précisant « Les chars devront avancer de nuit à pleine vitesse avec leurs phares allumés ! ». Puis, devant l’air interdit de ses subordonnés : « Oui, tous les véhicules – chars, canons d’assauts, transports – iront à pleine vitesse avec leurs phares et leurs sirènes à pleins régime ». Une tactique étonnamment payante… En effet, devant cette masse bruyante et lumineuse qui leur fonce dessus, de nombreux défenseurs épuisés sombrent dans la panique et s’enfuient sans ordre. Et le flanc droit de l’Axe, à peine défendu faute de moyens, se retrouve vite en grand danger d’effondrement, en dépit de l’intervention de rares unités motorisés allemandes.
Le tout alors que, derrière, la 6e Armée de la Garde (Pavel Batov) se prépare tranquillement en deuxième vague, tout en installant son artillerie.
Mais Fiodor Tolbouhkine n’en aura même pas besoin. Avant dix heures, la situation est visiblement intenable pour la Heer – la 20. PzGr (Georg Jauer) a beau virevolter pour couvrir l’infanterie en retraite, elle jette ses derniers feux (et brûle ses derniers engins) dans un combat perdu d’avance à un contre six. Les StuG III tombent les uns après les autres… Les Hetzer, plus récents et – surtout – plus petits, tiennent un peu mieux, sans pouvoir pour autant tout faire. Et enfin, les Beutepanzer 34 pris l’année dernière dans les Carpates disparaissent sous les tirs de leurs anciens camarades – malgré certaines tentatives pour le moins hardies d’équipages n’hésitant pas à glisser leurs engins au milieu des rangs soviétiques, en profitant de la confusion.
Le front recule sur la ligne Sibiu – Rășinari. Sur la droite, le XXX. ArmeeKorps (Philipp Kleffel) doit bien suivre pour ne pas être encerclé… Il assume aussi, de ce fait, une part sans cesse croissante du fardeau, alors même qu’il est pourtant déjà durement pressé par la 14e Armée de Valerian Frolov.
Finalement, à 16 heures, la nouvelle de la chute de Teiuș – pressentie comme imminente, mais qu’on n’avait pas le droit d’anticiper – pousse chez Reinhardt, du QG de sa 11. Armee, à lancer par radio à ses subordonnés un ordre très attendu : « Sortez vos hommes de là ! » De toute façon, à cette heure, le gros de la 17. Armee doit être à Sebeș – s’il n’y est pas, il est trop tard pour le sauver. Et puis, le Führer lui-même n’a-t-il pas ordonné à Heinrici de limiter la casse ? Dans ces conditions, personne ne reprochera sa décision au chef de la 11. Armee. Ses forces entament donc un nouveau bond… en arrière, et en plus ou moins bon ordre, sur un axe Miercurea Sibiului–Șugag, en essayant de mettre à profit les multiples routes qui sillonnent les contreforts des Carpates pour s’éloigner de l’axe de progression ennemi. Parce que derrière, ça pousse ! Le 12e Corps Mécanisé (Dimitri Ryabyshev) comme le 3e Corps Blindé de la Garde (Mikhail Panov) se déploient en une immense seconde ligne blindée, sous les applaudissements de la 4e Armée roumaine de Gheorghe Avramescu.

Des Roumains chez les Soviets
Le bal des maudits
« L’annonce par le lieutenant-commissaire Palariar de la nouvelle déroute fasciste à Alba Iulia sous les coups de la glorieuse Armée Rouge soulève des acclamations dans la nuit. Roumanie libre et unifiée, tous ses peuples frères sous le même drapeau ! La ville de la grande révolte de 1784, qui donna le nom à nos camarades de la Horia, Cloșca și Crișan. Ceci alors même que, toute la journée, nous n’avons fait que suivre dans le tonnerre et la poussière les chenilles des puissants engins frappés de l’étoile rouge, innombrables marteaux vengeurs jadis abattus sur nous et désormais dirigés vers la bête. Douceur de la victoire et de la certitude d’être désormais dans le bon camp. »
(Adieu mon pays… encore une fois, Vasil Gravil, Gallimard 1957)

ÖstHeer
Toujours plus gros
Front de la Vistule
– Faute d’un III. PanzerKorps décidément réclamé partout, Walter Model profite des appuis politiques de certains de ses subordonnés – chacun sait le poids que Paul Hausser et les héros SS de Friedericus II ont désormais dans le commandement nazi – pour obtenir la priorité au sein de l’Ostheer dans l’attribution des prochaines Wunderwaffen. Pour le HG Mitte et plus particulièrement pour la 1. SS-PanzerArmee. D’abord, des Panzer VII B Panther II bien sûr, et beaucoup ! Mais aussi les énormes Panzer VIII Löwe et même ces nouveaux Jadgpanther qu’on annonce sans cesse à grands coups de clairons.
Dans l’esprit du Saxon, il est évident que la supériorité intrinsèque du combattant allemand – doté du sang de la meilleure race, et monté sur le meilleur matériel – compensera le nombre des cafards slaves. C’est évident… Cependant, Model n’a pas tort de s’inquiéter de l’état de son groupe d’armées, sensiblement plus clairsemé qu’en mars dernier. Et puis, il a lu les rapports envoyés par Guderian, lui !


8 juin
L’art d’utiliser les Slovaques
Opération Dukla-Carpates
3e Front Ukrainien, sur le front de Galicie
– En dépit d’un temps poisseux qui empêche toujours les avions de voler, le 3e Front Ukrainien repart à l’attaque ! La 61e Armée (Pavel Belov) et la 1ère Armée de Choc (Andrei Vlassov) lancent un assaut concentrique visant ostensiblement Stropkov – exactement ce que craignait Wolfgang Ernst.
Pour l’heure, ses deux divisions tiennent, et ne concèdent jamais que des localités très mineures sur leurs premières lignes : Korejovce, Hunkovce, Krajné Čierno (pour la 389. ID de Walter Hahm) ; Miková et Rokytovce (pour la 218. ID de Viktor Lang). Evidemment, le 277. StuG Abt monte au front… On devrait donc pouvoir tenir, surtout en terrain difficile. Les Russes sont assurément encore épuisés, leurs pertes ont été effarantes : leur action est donc vouée à l’échec et s’éteindra d’elle-même. Néanmoins, le chef du XVII. ArmeeKorps se rappelle que c’est aussi précisément ce que l’on disait le mois dernier, au démarrage de l’action ennemie dans les Carpates.

La Hongrie, coûte que coûte
Opération Schwabenwall
Dépression de Guruslau
– La 1ère Armée hongroise du major-général Ferenc K. Farkas arrive au terme de son déploiement en Transylvanie.
Sur la droite, le 6e Corps d’Armée (major-général Kornél Oszlányi) a positionné ses unités comme suit : 1ère DI (Gusztáv Deseö) sur les hauteurs au sud-est de Zilah, 10e DI (Frigyes Vasváry) à Zsibó et 27e DI (András Zákó) en réserve à Szilágycseh (Cehu Silvaniei). Ce sont donc les reliefs du Culmea Prisnel, bien davantage que l’infanterie, qui assurent la liaison avec le 8e Corps du major-général Jenö Halmaji Bor, sur la gauche.
Cette formation est d’ailleurs un peu plus étalée – c’est qu’elle attend l’arrivée de sa 8e DI (Arpád Maltary), laquelle a quitté la veille le col Yablonitsky et ne sera pas à Nagybánya avant deux jours. Dans l’attente, Bor fait avec… La 5e DI (Zoltán Algya-Papp) est au col de Mesteacăn, la 1re Brigade de Montagne (Ferenc Lóskay) à Magyarlápos et la 2e Brigade de Montagne (Sándor Makray) entre les deux à Groape. Pas l’idéal pour Ferenc Lóskay… mais Bor – qui sait bien qu’il est très surveillé depuis sa réaction plutôt molle du 13 avril dernier – tient à défendre le massif de Maramureș et la rivière Lăpuș contre tout risque d’infiltration. En plaçant son unité la moins germanophile sur le terrain le plus favorable, tant qu’à faire.
Désormais, l’ultime grande formation de la Honvèd est sur la grille de départ de la future contre-offensive Schwabenwall. Première arrivée… mais un peu seule, tout de même.

Opération Cluj-Debrecen
Région de Sebeș
– Fin de partie pour la Heer – quoiqu’elle puisse, aujourd’hui encore, se féliciter que le mauvais temps n’ajoute pas les morsures des VVS au désastre.
Sous un ciel de trombe, l’aile droite de la 5e Armée de chars d’Andrei Kravchenko s’abat depuis Teiuș sur la droite de la 11. Armee, à Sebeș. Reinhardt tente désespérément de conserver la porte ouverte à ses hommes fuyant depuis Sibiu. Mais ce sont trois grandes unités soviétiques – le 9e Corps Mécanisé (M.I. Savelyev) au centre, le 4e Corps Blindé (M.G. Fomichkov) sur la gauche, à Daia Română, avec le 8e Corps Mécanisé (Vladimir Baskakov), en réserve d’exploitation entre les deux – qui frappent deux pauvres divisions allemandes : respectivement la 330. ID (Georg Zwade) à Vințu de Jos et la 376. ID (Otto Schwarz) à Lancrăm/Sebeș. Celles-ci ne sont plus soutenues par personne, sinon par les Marder et Hetzer du 191. StuG Abt (Hauptmann Alfred Müller) ainsi que par quelques actions de dégagement de la 13. Panzer (Helmutt von der Chevallerie) depuis Galați. Celles-ci n’inquiètent d’ailleurs nullement les Soviétiques, tant les axes d’attaque des fascistes sont contraints, leurs moyens faméliques et leur déroute globale évidente.
Et pourtant l’infanterie allemande tient. Elle tient sur les rives du Mureș, en dépit de tous les outrages infligés par les bombardements d’artillerie, avec la certitude que, si aujourd’hui les chars bolcheviques franchissent cette rivière, demain sera encore bien pire. Elle tient sur la droite à Lancrăm et dans la banlieue de Sebeș, laissant passer les engins de Mikhail Fomichkov pour mieux les assaillir ensuite. Les Landsers regardent les T-34 passer sur leurs trous d’homme avant de les détruire à l’arme antichar portative ou à la mine magnétique… parfois, une chenille trop lourde les écrase avant qu’ils aient pu réagir.
Derrière, les survivants de Sibiu défilent – ils n’aident pas, étant déjà eux même rudement pressés par le 6e Corps Blindé de la Garde (Alexander Shamshin) comme le 16e Corps Blindé (A.I. Getman) – lesquels, c’est nouveau, n’hésitent pas à emmener sur leurs plages arrière des fantassins roumains, bien contents de ces montures, faute de TACAM disponibles.
Finalement, dans ce grand fracas qui broie et anéantit, la Heer limite la casse, mais sans plus… Victime de sa grande usure, le XVI. ArmeeKorps (Horst von Mellenthin) disparaît dans la fumée sous les coups de boutoir des blindés ennemis – Edmund Hoffmeister est pris, ce qui achève de désintégrer sa 383. ID. Herman Frenking parvient à s’échapper avec quelques vétérans de son KorpsAbteilung E – ils en sont quittes pour recueillir les survivants de la 383. ID… Quant à la 20. PzGr (Georg Jauer), elle ne saurait plus peser en rien – elle se contente de couvrir le repli du XXX. ArmeeKorps (Philipp Kleffel) par Petrești.
Finalement, quand les Allemands décrochent, en début d’après-midi, il est trop tard pour une grosse moitié de la 376. ID (Otto Schwarz) – coincée dans Sebeș faute d’avoir pu se retirer à temps, celle-ci sera réduite durant la nuit par les chars soviétiques. A la tête de ses hommes, Otto Schwarz rejoint ainsi la cohorte des combattants du Reich blessés puis faits prisonniers les armes à la main.
Seul point positif pour la Heer : ces grosses masses blindées concentrées finissent par se gêner, tant elles convergent vers le même point – et en plus, l’infanterie arrive derrière ! Du coup, le reliquat des forces de Reinhardt peut s’échapper, à la suite de celles de Hollidt.
La 11. Armee s’est sacrifiée pour la 17. Armee, comme prévu : elle a perdu en 48 heures l’équivalent de quatre divisions, soit presque la moitié de ses effectifs. Et elle fuit dorénavant vers Broos (Szászváros, Orăștie) puis Diemrich (Deva, Déva). Sans garantie d’être sortie d’affaire, elle longe la Mureș vers la ligne de recueil formée par la 72. ID (Hermann Hohn), ligne renforcée par les premiers éléments ralliés de Karl-Adolf Hollidt – le XI. ArmeeKorps (Joachim von Kortzfleisch) pour l’essentiel.

HeeresGruppe A
Retour de vacances
Košice
– Arrivée par train de la 78. Sturm-Division de Hans Traut. Cette unité d’élite, qui s’est couverte de gloire lors des combats d’Ukraine, sort d’une longue période de repos et de reformation. L’intégration des renforts a d’ailleurs provoqué une dégradation notable de son niveau, au moins du point de vue de l’expérience. Mais il est vrai que quand elle est partie vers le Vaterland, elle pesait moins d’un régiment.
On attend à présent de la 78. SD qu’elle tienne à nouveau son rang au sein de la 8. Armee – celui d’une troupe de choc bien armée, motivée et fiable. Le genre qu’on envoie en pompiers sauver les situations les plus désespérées.


Note
18- C’est en effet dans cette ville que fut scellé le 1er décembre 1918 « l’Union de tous les Roumains » – la Grande Roumanie réunissant Transylvanie, Vieux Royaume et Moldavie. Elle a donc une grande importance pour le pays : le 1er décembre est encore aujourd’hui la fête nationale roumaine.
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houps



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MessagePosté le: Dim Déc 17, 2023 15:09    Sujet du message: Répondre en citant

8 juin
L’art d’utiliser les Slovaques
Opération Dukla-Carpates
3e Front Ukrainien, sur le front de Galicie

"
Pour l’heure, ses deux divisions tiennent, et ne concèdent jamais que des localités très mineures sur leurs premières lignes : Korejovce, Hunkovce, Krajné Čierno (pour la 389. ID de Walter Hahm) ; Miková et Rokytovce (pour la 218. ID de Viktor Lang). Evidemment, le 277. StuG Abt monte au front… On devrait donc pouvoir tenir, surtout en terrain difficile. ..."

Qu'à cela ne tienne, concédons " ses deux divisions résistent..." !

Chipoti-chipota :

Opération Cluj-Debrecen
Région de Sebeș


"...Celles-ci ne sont plus soutenues par personne, sinon par les Marder et Hetzer du 191. StuG Abt (Hauptmann Alfred Müller) ainsi que par quelques actions de dégagement de la 13. Panzer (Helmutt von der Chevallerie) depuis Galați. Celles-ci n’inquiètent d’ailleurs nullement les Soviétiques, tant les axes d’attaque des fascistes sont contraints, leurs moyens faméliques et leur déroute globale évidente..."

Je suggère : " Ce qui n'inquiète d'ailleurs nullement ..."

Et je continue :
"...Elle tient sur la droite à Lancrăm et dans la banlieue de Sebeș, laissant passer les engins de Mikhail Fomichkov pour mieux les assaillir ensuite. Les Landsers regardent les T-34 passer sur leurs trous d’homme avant de les détruire à l’arme antichar portative ou à la mine magnétique… parfois, une chenille trop lourde les écrase avant qu’ils aient pu réagir..."

J'ose :

"...Elle tient sur la droite à Lancrăm et dans la banlieue de Sebeș, les Landsers regardant les T-34 de Mikhail Fomichkov passer sur leurs trous d’homme avant de les détruire à l’arme antichar portative ou à la mine magnétique… parfois, une chenille trop lourde les écrase avant qu’ils aient pu réagir..."
Oui, c'est carrément de la refonte...(des neiges)
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Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
Une presbyte a mauvaise vue, pas forcément mauvaise vie.
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John92



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MessagePosté le: Dim Déc 17, 2023 18:24    Sujet du message: Répondre en citant

...
(Où a disparu la note 17 ?)
...
Cela ne dit rien de bon aux Allemands. Comme disent (le rappellent/l’évoquent ?) les vétérans, il fait un temps de Russe – ...
...
Opération Cluj-Debrecen
...
– encore renforcés du 8e Corps Mécanisé (Vladimir Baskakov), achèvent de culbuter les défenseurs du centre allemand : 13. Panzer (Helmutt von der Chevallerie), 12. Luftwaffen-Feld-Division (Herbert Kettner) et ce qui subsiste de (de la ?) 14. PzGr d’Erich Schneider.
...
4e Front Ukrainien
...
Finalement, à 16 heures, la nouvelle de la chute de Teiuș – pressentie comme imminente, mais qu’on n’avait pas le droit d’anticiper – pousse chez (à supprimer ?) Reinhardt, du QG de sa 11. Armee, à lancer par radio à ses subordonnés un ordre très attendu ...
...
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MessagePosté le: Dim Déc 17, 2023 19:09    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Südwall =Alleluia, Demo Dan a retrouvé ! C'est en fait l'opération Schwabenwall, le "mur souabe". Ouf.

En allemand, "mur" de dit "wand", donc Schwabenwand, non ?
"Wall" signifie plutôt "rempart".
Bon, je n'ai toujours pas retrouvé l'opération OTL portant ce nom, qui aujourd'hui fait référence à un mur ouvert officiellement aux graffitis dans la ville d'Augsburg. Mais why not.

Citation:
la future contre-offensive Schwabenwall

Du coup, opération défensive ou offensive ? Ce n'est plus clair du tout. Idée
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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