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le poireau

Inscrit le: 15 Déc 2015 Messages: 1571 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Déc 13, 2023 18:24 Sujet du message: |
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| demolitiondan a écrit: | | Faut que je recherche dans mes notes. Mais je suis certain de pas avoir inventé; Après je vais pas me battre sur un nom. Tant que vous touchez pas à la robe, on peut discuter la couleur. |
Il est vrai que jusqu'à présent on n'avait utilisé Sudwall qu'en référence aux fortifications côtières de Méditerranée ; donc ça pourrait éventuellement générer une certaine confusion (surtout sinon fait une recherche par mots-clés en fait !).
A voir si c'est pertinent de le changer. _________________ “Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit” (Napoléon) |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 15197 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Déc 13, 2023 19:27 Sujet du message: |
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| loic a écrit: | | PS : on a repris le nom de Margarethe pour la reprise en main de la Hongrie en 1943, mais le nom n'apparaît en tout qu'une seule fois : avril 1943 Front russe. À moins que la mention "Marguerite d’acier" qu'on retrouve en avril 1944 Occupée ne fasse référence à ça ? Du coup, la mention d'avril 43 apparaît très anticipée et/ou mériterait d'être reprise en 1944. |
En fait, après la mention "préparatoire" en avril 43, nous avons fautivement écrit Margareth, sans e ! Du coup, tu ne l'as pas retrouvé.
Je corrige les fichiers concernés et je te les envoie. _________________ Casus Frankie
"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire) |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 15197 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Déc 13, 2023 19:52 Sujet du message: |
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Pour Südwall, les recherches sont en cours.
3 juin
La Hongrie, coûte que coûte
Opération Südwall
Une route entre Târgu Mureș et Cluj-Napoca, 03h30 – La berline s’immobilise encore une fois sous la pluie et dans l’obscurité, éclairant d’un halo blanc la route détrempée devant elle et le side-car de tête – lequel cherche visiblement son chemin. Derrière, sur la banquette des passagers, un maréchal von Kluge épuisé et à bout de nerf prend son mal en patience.
Quelle idée d’être passée par la voie du sud – celle de Turda – pour s’éloigner du front ! Il est vrai qu’on ne sait plus exactement où sont les pointes bolcheviques à cette heure… Mais quelle idée aussi d’avoir fait un crochet par les chemins de campagne, pour s’extirper des routes mille fois bombardées par l’ennemi ! A quoi cela sert-il de voyager avec une escorte réduite, si c’est pour avancer au rythme d’une tortue ! Il n’y avait que 100 kilomètres à parcourir – moins peut-être – pour rallier Heinrici. On devrait déjà y être ! A ce rythme…
Bon… l’avance reprend. Plus vite, tant qu’à faire, pour espérer rattraper le retard. Kluge est exaspéré, Kluge veut en finir – donner ses ordres, les faire appliquer et (idéalement) trouver un lit. Il en a bien besoin et son ordonnance aussi – sans parler de son chauffeur. Déjà qu’il n’a toujours pas vraiment récupéré de son aller-retour jusqu’à Berlin…
La voiture roule toujours plus vite dans l’obscurité, dérapant largement dans la boue des petites routes de Transylvanie… C’est alors que, dans un de ces moments où le temps paraît tout à coup s’accélérer, le véhicule oublie le tracé de la route et verse dans un fossé de drainage avec un grincement sinistre. « Teufel ! » lâche Kluge en ouvrant sa portière d’un grand coup de pied. C’est la deuxième fois depuis le début de la guerre ! Heureusement qu’on était à faible vitesse…
Il houspille le malheureux chauffeur au garde-à-vous, livide de fatigue et de peur : « Espèce de bon à rien, me ferez quinze jours dans une unité de ligne, ça vous apprendra ! » Puis au chef de son escorte, venu aux nouvelles : « Vite, un autre véhicule. Au pire, je poursuivrai en camion. D’ailleurs où sommes-nous ? »
« Zum Befehl Herr Feldmarschall ! Euh… aucune idée, c’est le véhicule de tête qui a la carte. » Après quelques instants : « Nous avons passé un village dénommé Colonia, apparemment (11). » Le poing de Kluge s’abat sur la tôle martyrisée de son véhicule. « Avez-vous la moindre idée d’à quel point cette information ne m’aide pas ! » Quoiqu’en vérité, Günther von Kluge doute que quoi que ce soit puisse l’aider en ce moment. Lorsqu’il arrivera enfin à Cluj-Napoca, ce sera trop tard. Perdu en rase campagne, le feld-maréchal reste seul sur le bas–côté de l’Histoire…
………
QG du HG B (palais Széki, Cluj-Napoca), avant l’aube – La pluie ne cesse pas de tomber dans la nuit transylvanienne et le général Gotthard Heinrici, commandant d’un groupe d’armées en danger de mort, considère son téléphone muet. Depuis de longues heures, il attend que son chef daigne reprendre contact vers lui. Combien de bons Allemands tombent au même moment, ou tomberont demain de par ce simple fait ?
Heinrici fait partie des anciens du Front de l’Est. On pourrait même dire qu’il y a fait toute sa carrière, hormis un petit passage à l’Ouest en tant que commandant d’ArmeeKorps durant la campagne de France – la première, puisqu’on est désormais bien obligé de le préciser. Et il est passé par tous les grades, depuis cette place jusqu’à son présent commandement, sans jamais rien devoir à personne. Il a vu passer tous les chefs : Bock, Rommel… Kluge aussi, tiens, déjà en 1943. Il estime (à juste titre !) avoir largement mérité sa place, sans trop tremper dans la valse des promotions politiques et autres intrigues de l’OKH. On le lui a assez reproché – d’ailleurs, il n’est même pas nazi (12) !
Par contre, Heinrici est un commandant capable. Oh certes, pas de ceux qui cherchent à marquer l’histoire, mais un militaire respecté, aimé de ses soldats grâce à sa manière de commander – laquelle se veut faite d’empathie avec les hommes et d’esprit de corps, selon l’idéal théorique prussien qui plaît tant à Hitler. Il dirige d’ailleurs le plus souvent sa troupe depuis le front – un front où son seul regret, à cette heure, est de ne pouvoir se rendre, coincé qu’il est à faire le concierge ! Ceci alors que le soldat russe est tout, décidément, sauf l’animal imbécile décrit par Goebbels. Pour Heinrici, c’est un être « extrêmement fort, sournois et décadent », qui combat « très durement, bien mieux encore que le Français ».
Alors quoi ? Il va attendre encore longtemps l’aval d’un autre ? Prenant ses responsabilités comme il se l’était juré la veille, et avec l’absolue certitude qu’il ne pourra rien lui être reproché, le commandant du HeeresGruppe B décroche le combiné et réveille son standardiste pour demander Berlin en extrême urgence.
………
QG du HG B (palais Széki, Cluj-Napoca), 10h30 – Le soleil est levé depuis longtemps – sous la pluie… mais il est néanmoins levé ! – quand Günther von Kluge arrive enfin dans les locaux de l’état-major d’Heinrici. Des locaux dont il constate qu’ils paraissent en plein déménagement ! S’introduisant grâce à son grade dans le bureau du général Gotthard Heinrici (qui ignorait totalement où se trouvait son chef, au point de le croire perdu, mort peut-être !), le maréchal ne peut que constater qu’il a été devancé – dans les grandes lignes – par son subordonné. Il se retrouve donc à appeler Berlin en urgence pour confirmer de son autorité des ordres sollicités par autrui…
11 heures – Quand le téléphone sonne, inéluctablement, chacun se doute déjà de qui se trouve au bout du fil. Après un point très bref, la sentence du Guide tombe, tel un couperet.
– C’est un désastre incroyable, un Fall Gelb contre nos propres troupes ! Il faut d’urgence esquiver le coup de faucille ennemi et reculer vers les monts Apuseni.
Avec une maladresse directement issue de la fatigue comme de la tension accumulée, Kluge glisse alors : « Ce sera provisoire, mon Führer. Avec les renforts attendus, nous regagnerons le terrain perdu. »
Mais la réponse n’est pas exactement celle qu’il espérait. « Kluge, ce n'est pas à vous que je parlais. Je vous ai averti de mes réserves quant à Hollidt. Vous n'avez pas souhaité en tenir compte – voyez où nous en sommes. Enfin… nous ferons le point sur toute cette affaire quand ce sera fini. Pour l’heure, ce que je retiens c’est qu’il faut un chef. Vous, vous retournez en Hongrie. Heinrici ? »
– Mon Führer ?
– Sortez vos troupes de ce désastre avant qu’il soit trop tard.
Opération Cluj-Debrecen
2e Front Ukrainien – Après une nouvelle matinée de combats poussifs et stériles autour de Valea Mare, Georg von Rittberg – qui observe avec inquiétude le monde s’effondrer autour de lui – reçoit enfin un ordre clair : en arrière toute ! Sans perdre de temps, le Strasbourgeois organise un premier bond vers Cormaia – à exécuter tant que la météo et la mollesse de son adversaire le protègent d’un mauvais coup. Sitôt dit, sitôt fait… la 88. ID décroche dès l’après-midi. En chemin, elle emmènera avec elle les débris de 94. ID (Georg Pfeiffer) définitivement repoussée de la vallée de la Bistrița vers celle du Someșul Mare. En face, la 16e Armée de Leonty Cheremisov ne poursuit pas – enfin, pas vraiment. Elle n’en a plus l’énergie et pas forcément l’immédiate nécessité.
C’est vrai qu’au train où vont les choses, les fascistes seront bientôt encerclés. Depuis Bistrița – où la 47e Armée descend en ce moment même pour prendre le relais – le 2e Corps Blindé d’Ivan Lazarev poursuit sa folle chevauchée pour passer Beclean. Avant la nuit, il sera à Dej – au confluent entre le Someșul Mare et le Someșul Mic (le cours principal et son affluent). Toujours impossible à arrêter en dépit des obstacles comme des barrages improvisés semés sur sa route, le Soviétique a désormais le choix : Baia Mare ou Cluj-Napoca. Evidemment, cela ne relève pas que de lui… Or, Bagramian préfère respecter scrupuleusement le manuel : destruction des voies de communications et des postes de commandement ennemis. Alors va pour Cluj-Napoca, même avec un peu de retard lié aux communications. Et puis quoi – Lazarev, si valeureux soit-il, ne va pas forcer la dépression de Guruslau tout seul ! Le 2e Corps Blindé file donc vers le sud, laissant (peut-être) ainsi passer une occasion unique de détruire définitivement les projets germano-hongrois avec ce qui reste de la 2. PanzerArmee. Mais les troupes de Lazarev n’en restent pas moins couverts par la pluie !
Plus à l’est, la 328.ID (Joachim von Tresckow) et le gros du 560. schw. PzJ. Abt (Major Rudolf Markowz) devaient de toute façon remonter vers le nord-ouest… Informé des ordres de repli, le duo se hâte d’autant plus vers Sărățel – dans l’idéal, il pourra y forcer le passage en semant le chaos dans les arrières ennemis. Au soir, il faut constater qu’il n’est pas encore tout à fait à destination. En dépit de tous leurs efforts, les deux unités se trouvent plutôt quelque part au nord de Dipșa, aux abords du carrefour d’Herina. Décidément, la motorisation allemande n’est plus ce qu’elle était ! Et la fenêtre pour une action offensive significative de la Heer dans ce secteur s’est déjà refermée – si tant est qu’elle ait existé un jour.
Désormais, une seule chose importe : gagner du temps. C’est que fait la 13. Luftwaffen-Feld-Division d’Hans Korte, en reculant de Răstoliţa vers Bistra Mureșului, en attendant un premier bond vers Reghin durant la nuit. De toute façon, il est déjà acquis que cette unité, seule, n’a aucune chance de tenir longtemps face aux pointes de la 38e Armée de Kyrill Moskalenko, à présent dans les gorges de la Mures, alors… Ce d’autant plus que la 14. PanzerGrenadier d’Erich Schneider – dont il deviendra vite évident qu’elle a grand intérêt à se retirer au plus vite du col de Bucin – se replie désormais en hâte vers Praid, à la suite du QG de Walther von Seydlitz-Kurzbach, lequel n’en finit pas de déménager ! En l’espèce, il part vers Huedin, à 160 kilomètres.
Et pendant ce temps, au milieu de ce qu’il faut bien désormais appeler un effondrement, la 5e Armée cavale : le 9e Corps Mécanisé (M.I. Savelyev) est à Secuieni – en vue de Sighișoara dans la soirée ! Le 4e Corps Blindé (M.G. Fomichkov) se redéploie à Odorheiu Secuiesc – qu’il double par la gauche comme prévu, pour atteindre Corund (à proximité de Praid !). Enfin, le 16e Corps Blindé (Andrei Getman) est à Căpâlnița – il devrait rallier ses camarades demain, en laissant la 306. ID de Karl-Erik Köhler sur sa gauche à Augustin, dans la vallée de l’Olt. Les troupes d’Andrei Kravchenko se répandent en plaine… Le “charodrome” hongrois – ou au moins son antichambre – est ouvert.
………
4e Front Ukrainien – L’aile droite de la 17. Armee – désormais en danger de mort – recule en hâte pour s’extirper du piège où elle s’est fourrée. Laissant derrière elles la 9e Armée de Vasily Glagolev à Feldioara et la 62e Armée de Vladimir Kolpakchi à Dumbrăvița– coincées par la fatigue et les difficultés de la traversée de l’Olt – les forces de l’Axe effectuent dès le début d’après-midi un grand bond en arrière.
La 20. PzGr de Georg Jauer et la 83. ID de Theodor Scherer reculent ainsi vers Făgăraș, en abandonnant leurs nouvelles positions pourtant si favorables du col de Perșani. La 339. ID (Wolfgang Lange), le 228. StuG Abt (Hauptman Wilhelm von Markowitz) et la 321. ID (Wilhelm Thomas) courent à leur suite à Șercaia, redescendant vers le sud pour éviter les blindés bolcheviques venant du nord. Il est évident que ces restes de divisions molestées (13) ne sont pas de taille face à pareil adversaire, et ne pourraient qu’être annihilées en cas de mauvaise rencontre… Le tout est plus ou moins couvert par le L. AK (Wilhelm Wegener) à Rupea et Hoghiz, car il faut bien une arrière-garde.
La manœuvre, quoique largement improvisée et exécutée dans une hâte visible, se passe sans trop de casse. Les Rouges sont encore loin et le mauvais temps ferme le ciel à leurs avions – pourvu que ça dure !
Sur le flanc droit, le reste du XI. ArmeeKorps (Joachim von Kortzfleisch) recule lui aussi vers Făgăraș, en couvrant néanmoins ses camarades venus du nord. Enfin, l’aile gauche de la 11. Armee – le XVI. ArmeeKorps d’Horst von Mellenthin, qui a défendu un jour la trouée de Bran – se rabat logiquement à sa suite dans le secteur de Lisa, sur une voie parallèle à celle suivie par la 17. Armee. Utile…. Ne serait-ce que pour éviter les embouteillages !
En face, les Roumains de la 3e Armée (Petre Dumitrescu) en sont encore à passer le col Poiana Mărului pour arriver vers Şinca Nouă. Sur leur gauche, la 4e Armée roumaine continue de faire de la figuration politique dans le secteur de Brașov – avec la 6e Armée de la Garde (Pavel Batov) qui achève de sécuriser le secteur, tandis que le 6e Corps Blindé de la Garde (Alexander Shamshin) tente déjà de se lancer en direction de Dumbrăvița et du col de Perșani.
Et pendant ce temps, les ultimes réserves du HG B – la 13. Panzer (Helmutt von der Chevallerie) et la 12. Luftwaffen-Feld-Division (Herbert Kettner) – lèvent le camp de Sibui vers Târgu Mureș par Mediaș. Elles espèrent tomber sur le flanc d’un adversaire dispersé et par trop aventuré avant qu’il ne soit vraiment trop tard.
Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
Voyage, voyage
URSS – « Le voyage est joyeux à l’intérieur et monotone à l’extérieur. Nous refaisons en train et dans la paix ce que nous avons fait en l’air et dans la guerre. La plaine, à perte de vue, fait à notre convoi une robe de paysanne. Nous traversons Minsk en ruines, Minsk, ville glacée enfouie sous des mètres de décombres. Le vent souffle en tempête. Comme il fait meilleur dans notre train ! Voyage de pachas qui dorment, boivent, discutent, mangent… mangent, dorment et boivent encore et rêvent un peu pendant deux jours. »
(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. J’ai Lu, 1996)
Guerre secrète
Intoxication
Une forêt près de Hrodna– Après la faillite de l’affaire Fyodorov, l’opération Berezino patine un peu… Il faut dire que, passée la folle activité de ces derniers mois, les fascistes ne croient peut-être plus beaucoup à cette histoire de “Kessel Scherhorn”.
Et pourtant… même si la Heer n’a plus aujourd’hui les moyens d’aider ces courageux naufragés, Skorzeny comme Gehlen resteront convaincus jusqu’au bout e la présence d’un groupe de soldats allemands isolé dans les forêts de Lituanie. Pour les aider à rejoindre le Reich, ils leur enverront donc régulièrement des éclaireurs SS, du ravitaillement et des instructeurs par les soins du KG 200 ! Ce sera l’opération Freischütz, qui représentera pas moins de 25 vols et de 20 Kommandos parachutés – tous tomberont dans les filets du NKVD. Un total d’importance – au point d’ailleurs de créer un réel problème logistique pour les Soviétiques, contraints qu’ils sont de garder sur place un nombre sans cesse croissant d’opérateurs radio, tous actifs… et tous à surveiller ! C’est que Skorzeny et Gehlen – pour des raisons de rivalité entre service et de prestige personnel – n’auront de cesse de surenchérir en termes de moyens déployés sur place…
L’affaire durera ainsi jusqu’à la fin de la guerre, le Kessel Scherhorn continuant d’envoyer par salves au Vaterland des messages appelant à l’aide, d’autant plus nombreux que le front sera plus loin… Le tout sous le regard attentif d’un Joseph Staline visiblement très amusé que les fascistes dépensent ainsi en pure perte des moyens et des hommes réputés d’élite. Quant au lieutenant-colonel Heinrich Scherhorn, le Reich le fera même héros national et colonel durant les derniers jours du conflit – en plus de sa toute neuve Croix de Fer.
Partisans… et autres
Retour au pays
Forêt de Rivne (RSS d’Ukraine) – Le commando associant des membres de l’Organisation nationaliste ukrainienne (ONU ou OUN) et quelques Brandenburgers atteint finalement les maquis de l’UPA, tenus par les hommes de Roman-Taras Yosypovych Shukhevych. Allemands et Ukrainiens manquent de très peu d’être passés sommairement par les armes, tant les relations entre Allemands et nationalistes ukrainiens se sont dégradées depuis 1942.
Finalement, Yuriy Lopatinsky et le lieutenant Dietrich Witzel-Kirn sont introduits auprès de Roman Shukhevych. Ce dernier veut bien recevoir de l’argent… par contre, il est plutôt sceptique sur les capacités réelles du Reich à l’aider autrement en quoi que ce soit. On le comprend ! Mais il veut bien étudier la chose et écouter – sans s’engager, évidemment.
Notes
11- On estime aujourd’hui que l’accident a eu lieu sur la route 150, à hauteur d’une fourche donnant vers Viișoara (à gauche) et Bolduț (à droite).
12- Protestant dévot ayant effectivement refusé de rejoindre le Parti, Heinrici a en effet toujours souffert d’une faveur plus que chancelante auprès des dignitaires du régime, comme en témoignent ses accrochages réguliers avec Göring et même Hitler. Peut-être était-ce aussi parce que ses enfants, Hartmut et Gisela, étaient considérés comme Mischlingen, partiellement juifs, à cause de la famille de leur mère, Gertrude… Il leur fallut un certificat de sang aryen signé par le Führer en personne pour être à l’abri de tout ennui. Toutefois, les scrupules d’Heinrici ne l’ont pas empêché de soutenir largement la thèse du Lebensraum – comme tous les chefs de l’armée – et de tremper dans les crimes de l’OstHeer, dont l’exécution systématique des commissaires politiques soviétiques (qu’il qualifiera d’actes de « terreur préventive »). Un point cependant à son crédit : le refus des ordres de “terre brûlée” (destruction des villes et villages) lors de la retraite en Biélorussie.
13- La 339. ID a absorbé les restes de la 50. ID, dissoute – sans que cela la regonfle significativement. |
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Archibald

Inscrit le: 04 Aoû 2007 Messages: 11471
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Posté le: Mer Déc 13, 2023 19:59 Sujet du message: |
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| Citation: | | Günther von Kluge |
Quelques heures plus tard le Maréchal Günther von Kluge, son chauffeur et son aide de camp furent fauchés par un camion de livraison de klug (pas le maréchal mais le gâteau éponyme, qui pète) alors qu'ils tentaient de pousser leurs berline hors du fossé.
Le chauffeur-livreur Andrej Preskovitch témoigna
"Je vous présente toutes mes confuses. J'ai cru que c'était des bêtes, j'ai pris peur... j'ai accéléré." _________________ Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments."
Dernière édition par Archibald le Mer Déc 13, 2023 20:20; édité 1 fois |
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demolitiondan

Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 12405 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
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Posté le: Mer Déc 13, 2023 20:09 Sujet du message: |
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Le lieu de l'accident - Documentation !
Bon c'est pas OTL mais j'ai vraiment cherché un virage dangereux.
« Avez-vous la moindre idée d’à quel point cette information ne m’aide pas ! »
C'est une référence .... Un genre de meme de méchant de comics, sur le mode 'tu as tué mes parents gnagnagna".
Variante (déjà utilisée chez Ratko) 'J'ai tué les parents de beaucoup de gens, il va falloir être plus spécifique'.
 _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
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Archibald

Inscrit le: 04 Aoû 2007 Messages: 11471
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Posté le: Mer Déc 13, 2023 20:19 Sujet du message: |
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| Citation: | | Bon c'est pas OTL mais j'ai vraiment cherché un virage dangereux. |
Google street view ? (si l'on peut dire) _________________ Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments." |
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demolitiondan

Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 12405 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
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Posté le: Mer Déc 13, 2023 20:46 Sujet du message: |
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Ben oui. _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
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houps

Inscrit le: 01 Mai 2017 Messages: 2087 Localisation: Dans le Sud, peuchère !
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Posté le: Mer Déc 13, 2023 21:02 Sujet du message: |
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3 juin
La Hongrie, coûte que coûte
Opération Südwall
Une route entre Târgu Mureș et Cluj-Napoca, 03h30
"..Derrière, sur la banquette des passagers, un maréchal von Kluge épuisé et à bout de nerf prend son mal en patience...."
Il est sur les nerfs...
"...Quelle idée d’être passée par la voie du sud..."
Heu, non, "passés", tout court. Tant pis pour la parité.
QG du HG B (palais Széki, Cluj-Napoca), avant l’aube
"...Et il est passé par tous les grades, depuis cette place jusqu’à son présent commandement..."
Je suggère "ce poste", on garde "place" pour juste après..
Opération Cluj-Debrecen
2e Front Ukrainien
'...En chemin, elle emmènera avec elle les débris de 94. ID (Georg Pfeiffer)...."
Les Russes donnent le "la" ? _________________ Timeo danaos et dona ferentes.
"Les étudiants entrent à l'université persuadés de tout savoir. Ils en ressortent persuadés de ne rien comprendre. Où est passé le savoir ? A l'université, où on le sèche pour l'entreposer et en prendre soin." |
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loic Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10474 Localisation: Toulouse (à peu près)
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Posté le: Mer Déc 13, 2023 21:40 Sujet du message: |
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Pas de 's'
| Citation: | | destruction des voies de communication et des postes de commandement ennemis. Alors va pour Cluj-Napoca, même avec un peu de retard lié aux communications. |
Doublon :
| Citation: | | destruction des voies de communications et des postes de commandement ennemis. Alors va pour Cluj-Napoca, même avec un peu de retard lié aux communications. |
Pour le Kessel Scherhorn, il semble qu'un commando de secours ait réussi à revenir dans les lignes allemandes (Wikipedia anglais).
Concernant la chevauchée du 2e Corps Blindé : quel est l'autonomie atteignable ? Si ça ne suit pas derrière et que l'essence vient à manquer... _________________ On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ... |
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demolitiondan

Inscrit le: 19 Sep 2016 Messages: 12405 Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris
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Posté le: Mer Déc 13, 2023 21:54 Sujet du message: |
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Attends Loic !  _________________ Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste |
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loic Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10474 Localisation: Toulouse (à peu près)
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Posté le: Mer Déc 13, 2023 22:11 Sujet du message: |
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| demolitiondan a écrit: | Attends Loic !  |
C'est juste que le texte n'indique pas les distances couvertes depuis la base de départ. _________________ On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ... |
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John92
Inscrit le: 27 Nov 2021 Messages: 1468 Localisation: Ile de France
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Posté le: Jeu Déc 14, 2023 08:54 Sujet du message: |
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Et il est passé par tous les grades, depuis cette place jusqu’à son présent commandement, sans jamais rien devoir à personne. Il a vu passer tous les chefs : Bock, Rommel…
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Par contre, Heinrici est un commandant (attention, chef est déjà utilisé un peu plus haut) capable. Oh certes, pas de ceux qui cherchent à marquer l’histoire, mais un militaire respecté, aimé de ses soldats grâce à sa manière de commander – ...
...
Mais les troupes de Lazarev n’en restent pas moins couverts (couvertes??) par la pluie !
...
C’est ce (à ajouter)que fait la 13. Luftwaffen-Feld-Division d’Hans Korte, en reculant de Răstoliţa vers Bistra Mureșului, ...
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Et pourtant… même si la Heer n’a plus aujourd’hui les moyens d’aider ces courageux naufragés, Skorzeny comme Gehlen resteront convaincus jusqu’au bout e (de) la présence d’un groupe de soldats allemands ...
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C’est que Skorzeny et Gehlen – pour des raisons de rivalité entre service (services??) et de prestige personnel – ...
... _________________ Ne pas confondre facilité et simplicité |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 15197 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Déc 14, 2023 19:52 Sujet du message: |
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4 juin
Mer Baltique
Commandos navals
Isthme de Courlande – « La nuit du 4 au 5 juin est aussi fraîche que pluvieuse, mais cela n’empêche évidemment pas le capitaine Vladimir Evstigneev de se jeter à l’eau. Désigné pour l’exécution d’une mission de reconnaissance particulièrement risqué, Evstigneev va nager jusqu’à la plage, sur l’un des points de débarquement repérés au début du mois, en emportant avec lui tout son matériel ainsi qu’un uniforme allemand. Une fois à terre, ce sera à lui de s’infiltrer dans le complexe fasciste – repéré grâce aux triangulations de l’officier du renseignement Vladimir Borisov – d’obtenir le maximum d’informations, puis de filer. Idéalement, sans se faire repérer…
Le tout dans une certaine urgence, directement issue des circonstances, des inquiétudes du commandement, de la météo… et du fait que la ROSNAZ-KBF sent bien qu’elle joue ici une partie au moins de son avenir. Traînant son baluchon, le nageur s’éloigne de la vedette – celle-ci viendra le chercher demain soir, même heure, même endroit. »
(Commandos in the Baltic and Danube: Soviet Naval Spetsnaz in World War II, par Yuriy Strokhnine, Naval Institute Press 1996)
La Hongrie, coûte que coûte
Opération Südwall [réflexion en cours sur ce nom]
QG du HG B (palais Széki, Cluj-Napoca), 06h30 – Günther von Kluge est reparti vers la Hongrie, laissant Gotthard Heinrici seul aux commandes. Son départ n’est pas le premier souci du chef du HG B, actuellement bien trop occupé à organiser l’évacuation de ses forces – sans parler de celle de ses propres bureaux ! Heinrici a toujours affecté de mépriser le petit jeu des faveurs. Il sait bien, depuis le temps, que la politique – et ce qu’on appellerait aujourd’hui la communication – n’est pas son fort (14). De toute façon, il est évident que le maréchal a perdu la veille tout ce qu’il conservait de crédibilité.
Le général parcourt donc tranquillement une dernière fois les couloirs désormais déserts de ce qui fut son QG, pour un ultime coup d’œil avant de déménager vers Debrecen. Pour sûr, son entourage a bien fait son travail… mais il ne s’agirait pas d’oublier un dossier derrière un meuble ! Heinrici est du genre méticuleux. Une dernière vérification dans son bureau… C’est fait. Quittant – sans doute pour toujours – les murs de l’édifice néogothique qui l’as si longtemps accueilli, il descend le grand escalier et rejoint sa voiture. Une Steyr 1500 – escortée et bien guidée, elle. Heinrici ne prévoit pas de prévenir Kluge de son arrivée à destination, ni de ses projets, enfin pas plus qu’il n’est strictement nécessaire. Il a des ordres directs du Führer – son chef ne risque pas de les contremander !
De toute façon, les jours de l’OB Donau sont comptés – simple question de géographie.
Opération Cluj-Debrecen
2e Front Ukrainien – La 88. ID continue de reculer en hâte vers le col de Șetref – avec la 94. ID (Georg Pfeiffer) à sa suite, et en faisant un crochet pour le moins risqué par Salva. Les deux divisions longent le Someșul Mare, tant qu’il fait mauvais et que les Rouges n’y sont pas encore… Le XLIX. ArmeeKorps (Rudolf Konrad) – ultime lambeau d’une 2. PanzerArmee objectivement morte – espère ainsi rejoindre le col d’Hera, pour défendre le QG de von Arnim à Sighetu Marmaţiei tout en assurant les arrières de la 8e DI hongroise, encore en défense au col Yablonitsky, avant, sans doute, d’en prendre le relais. Ironiquement, c’est de là qu’il était parti il y a quelques semaines… avec, hélas, quelques hommes en plus !
Encore faut-il y arriver. Avec la 16e Armée (Leonty Cheremisov) sur ses talons à Cormaia et les blindés soviétiques plus au sud, ce n’est peut-être pas gagné. Ceci étant – mais Georg von Rittberg l’ignore – le XLIX.AK n’est pas la cible de son adversaire et n’est pas non plus sur son trajet – du moins tant qu’il continue de manœuvrer vers le nord-ouest. La décision d’Ivan Bagramian prise la veille l’a sans aucun doute sauvé de la destruction.
De fait, au même moment, le 2e Corps Blindé continue de remonter le Someșul Mic. Toujours suivi de la 47e Armée de Filipp Zhmachenko – quoiqu’elle vienne à peine de passer Beclean – Ivan Lazarev défonce une foule de barrages improvisés qui tentent de lui fermer la porte de Cluj-Napoca. Bunești, Băița, Livada, Iclod… les verrous sautent les uns après les autres comme les poteaux d’une clôture. Au soir, les engins de Lazarev sont à Juc-Herghelie, c’est-à-dire tout près de Cluj-Napoca – l’état-major du HG B n’a évacué que quelques heures plus tôt.
Au même moment, la 328. ID (Joachim von Tresckow) et le gros du 560. schw. PzJ. Abt (Major Rudolf Markowz) tombent sur l’aile gauche de la 47e Armée, aux environs de Sărățel. La manœuvre – déjà rendue obsolète par la progression fulgurante du 2e Corps Blindé – est sans doute plus dangereuse pour la Heer que pour l’Armée Rouge, mais qu’importe ! En tout cas, elle ne représente aucune menace particulière pour Zhmachenko – lequel se contente simplement de faire dévier ses réserves sur la route de Beclean. Les Allemands ne progressent pas d’un pouce. Ils détruisent quelques chars de l’adversaire… à un prix relativement modique, certes, mais que la Heer ne peut de toute façon plus se permettre. Apprenant la nouvelle de la chute imminente de Cluj-Napoca, von Tresckow arrête donc très vite des efforts parfaitement futiles pour décrocher vers Cămărașu par Sângeorzu Nou. La route du sud, vite, avant qu’il ne soit vraiment trop tard ! Derrière lui, la 13. Luftwaffen-Feld-Division d’Hans Korte se retire également de Reghin vers Târgu Mureș – toujours plus vite, pressée par une 38e Armée (Kyrill Moskalenko) qui jaillit des gorges de la Mureș à sa suite.
Au centre, la 14. PanzerGrenadier d’Erich Schneider observe avec inquiétude des mâchoires d’acier s’approcher sur sa gauche comme sur sa droite. Renonçant à tenir par solidarité cette position désormais particulièrement avancée, la division quitte Praid avant l’aube pour descendre la Balta jusqu’à Bălăușeri – en espérant que, derrière, les pointes du 8e Corps Mécanisé de Vladimir Baskakov ne lui donneront pas trop vite la chasse. En partant ainsi, Schneider commet toutefois un petit oubli : il laisse le QG du XLVIII. ArmeeKorps (Walther von Seydlitz-Kurzbach) cheminer seul vers le nord-ouest. C’est la route de Târgu Mureș vers Reghin, justement en train d’être abandonnée à l’ennemi. Mais personne ne l’a signalé à von Seydlitz-Kurzbach !
En face, la 5e Armée de Chars continue de se répandre en Transylvanie. Le 9e Corps Mécanisé (M.I. Savelyev) dépasse Sighișoara et poursuit vers Mediaș, en suivant la Târnava Mare – et, sans vraiment le vouloir, selon une route parallèle à celle de la 14. PzGr. Pour sa part, le 4e Corps Blindé (M.G. Fomichkov) prend Praid dans la matinée et se scinde en deux pointes vers l’ouest et le nord : soit respectivement Bălăușeri, sur la piste de Schneider, et Reghin, pour fermer la route des adversaires qui s’en échappent encore. Derrière, le 16e Corps Blindé d’Andrei Getman – qui a perdu un peu de temps en faisant un crochet, certes, mais qui aurait pu prédire que les fascistes s’effondreraient ainsi ? – a enfin achevé sa traversée des Harghita pour rejoindre Odorheiu Secuiesc. Il prévoit de poursuivre lui aussi vers Sighișoara en passant par Cristuru Secuiesc. Depuis son QG mobile, qui ne cesse de se déplacer vers l’ouest, comme ses troupes ! – Andrei Kravchenko est tout sourire. Tout se passe encore mieux que selon les plans !
Et pendant ce temps, Gotthard Heinrici – qui a bien sûr été informé des derniers développements, ou le sera sous peu (en tout cas, quand il sera arrivé à destination) se demande s’il est bien utile de lancer une vaine contre-attaque sur Târgu Mureș, à présent que l’ennemi est déjà si profondément enfoncé dans son flanc.
………
4e Front Ukrainien – A l’extrême gauche de la gigantesque chausse-trappe de Transylvanie, la 306. ID de Karl-Erik Köhler passe les monts Perșani à Racoș pour atteindre Comăna à la tombée de la nuit. Cette division, déjà durement molestée par les blindés soviétiques autour de Miercurea Ciuc, est désormais très en retard. Elle doit donc encore davantage presser le pas, en dépit de tout et au prix de bien des efforts, pour ne pas se retrouver submergée par la vague.
De fait, celle-ci approche, et à grande vitesse… Juste derrière Köhler, la 9e Armée (Vasily Glagolev) s’empare du col Bogata – pour ainsi dire abandonné – pour franchir les monts et atteindre Hoghiz. Sur sa gauche, la 62e Armée (Vladimir Kolpakchi) prend par contre un peu de retard dans sa marche vers le col Persani, retardée par le gigantesque embouteillage en formation dans le secteur.
Les Allemands sont loin devant. Entassés sur la route de Sibiu, 20. PzGr (Georg Jauer), 83. ID (Theodor Scherer) puis 339. ID (Wolfgang Lange), 228. StuG Abt (Hauptman Wilhelm von Markowitz), 321. ID (Wilhelm Thomas) et enfin 342. ID (Heinrich Nickel) puis 95. ID (Gustav Gihr), s’étalent de Cârța à Sâmbăta de Jos en une masse brouillonne, ressemblant de plus en plus aux armées en déroute de 39, 40, 41 ou 42 ! Enfin, à ceci près que, pour l’heure, les cieux sont encore avec eux. Derrière, l’arrière-garde du L. AK de Wilhelm Wegener presse le pas jusqu’à Șercaia, évitant de peu la 9e Armée… pour se cogner le flanc sur les pointes de la 3e Armée roumaine – essentiellement le Corps Blindé de David Popescu, surgissant depuis Şinca Nouă avec ses TACAM moutarde pointés droit vers l’ennemi !
L’adversaire félon – évidemment méprisé et surtout disposant de moyens somme toute limités – s’avère encore gérable. Par contre, l’arrivée dans la soirée à Șercaia des premiers éléments du 6e Corps Blindé de la Garde (Alexander Shamshin), suivi de près par la 6e Armée de la Garde (Pavel Batov) puis par la 4e Armée roumaine (Gheorghe Avramescu), achève de convaincre tout le monde qu’il est décidément temps de filer. La 333. ID et la 370. ID décrochent donc vers Făgăraș – pour commencer.
Des Roumains chez les Soviets
Le bal des maudits – « Le lieutenant-commissaire Palariar ne nous avait décidément pas menti. L’adversaire fout le camp, c’est le terme approprié. Coincée au nord par la glorieuse masse des blindés de l’Armée des Ouvriers et Paysans surgissant d’URSS, et au sud par la ligne des Carpates, l’armée fasciste parait en grande difficulté. Nous n’avons pas accès aux cartes des lignes de front, bien sûr – mais comme disait mon grand-père qui regardait fuir les rats à l’arrivée du prédateur, « Il y a des signes qui ne trompent pas ».
Partout sur la route, ce n’est qu’un seul spectacle : épaves, décombres, matériels abandonnés, corps épars laissés là par les bombardements – et en sens inverse, revenant vers Brașov, des groupes de prisonniers hagards, sales, avec parfois un bras en écharpe. Qui aurait cru que la puissante Wehrmacht fasciste, elle et toute sa morgue, en serait réduite à pareil état ? Tant pis pour eux ! Et nous continuons vers l’ouest pour libérer nos terres, montant au front sous la pluie mais en chantant :
« Dac-am plecat, Ardealule, din tine
Nu-i vina noastră, iarăși vom veni.
N-am fost învinși și nu vom fi nici mâine,
Când ceasul biruinței va sosi. »
………
NdT – L’Ardealul, chanson d’un auteur inconnu apparue en 1940 à la suite du Deuxième Arbitrage de Vienne, pleure la perte de la Province carpatique en promettant son inéluctable retour. Le couplet cité par Vasil Gravil peut ainsi se traduire :
« Si nous sommes partis, Transylvanie, loin de toi,
Ce n’est pas notre faute, nous reviendrons.
Nous n’avons pas été vaincus et nous ne le serons pas demain,
Quand viendra l’heure de la victoire. »
Particulièrement populaire dans la région de Șiria – car apportée, semble-t-il par les soldats évacués envoyés là – elle devint une sorte d’hymne revanchard officieux des armées roumaines cobelligérantes. Elle le sera encore plus par la suite, face au Südwall, pour des raisons évidentes. Elle reste aujourd’hui au répertoire officiel des chœurs de l’armée roumaine. »
(Adieu mon pays… encore une fois, Vasil Gravil, Gallimard 1957)
La saison russe
Hongrie – Ce matin, et pour la première fois depuis le début du mois, il fait un temps volable sur l’ancien royaume magyar. Les Pumas rouges reçoivent donc l’ordre de lancer un “sweep” (ou ce qui en tient lieu dans l’aviation hongroise !) afin de déterminer où se situent les blindés soviétiques et d’attaquer en chemin toute cible d’opportunité. C’est qu’à Budapest, on se souvient du sort des malheureux appareils envoyés seuls en reconnaissance au long cours…
La mission, notablement raccourcie par le retour de la pluie, rencontre un certain succès. Les Pumas repèrent des colonnes ennemies dans Sighișoara, immenses mais peu défendues – et en tout cas surprises – qu’elles mitraillent sans pertes. L’information remontera vite à qui de droit.
Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
Veillée d’armes
Moscou – « Le “régiment” Franche-Comté - Vistule entre en gare de Moscou. Nous logerons cette fois au D.K.A. – la maison de l’Armée Rouge réservée aux Héros et aux officiers à partir du grade de commandant.
J’aime autant vous dire qu’on n’a pas besoin de nous chatouiller pour nous faire rire. Après tant de mois de front et de campagne, Moscou est pour nous le Paris dont rêve un provincial monté en goguette à Montmartre. Mais la vie militaire ne perd pas ses droits. Le commandant Albert nous en informe : « Demain, à 11h30, à l’Ambassade de France, cérémonie de remise de décorations et présentation au Ministre Tillon. » »
(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. J’ai Lu, 1996)
Pologne désolée
La nouvelle 1ère Armée
Brest-Litovsk – Dans la concorde civile et l’évidente unité nationale (en théorie du moins…), le Lt-colonel Jan Mazurkiewicz “Radoslaw” reçoit officiellement des mains du Premier ministre Edward Bolesław Osóbka-Morawski ses étoiles de général – étoiles qui lui ont été remises par le général Nikolai Boulganine, du moins dans l’esprit. L’ancien responsable des troupes de choc de l’Armée Secrète commande désormais officiellement la 1ère Armée polonaise – formée pour l’essentiel de ses compagnons d’armes, puis de ceux qui ont répondus à son appel du 15 avril et enfin d’une minorité issue du reliquat des troupes de Berling.
Ainsi, l’armée polonaise rénovée – et même transformée… – paraît enfin prête pour les futures opérations de libération de son pays. En théorie du moins, et bien sûr sous les ordres de l’Armée Rouge. De toute façon, à cette heure, elle ne dépasse pas les 40 000 hommes. Elle reste donc moins nombreuse que les forces polonaises en exil, dont Moscou refuse toujours obstinément d’envisager même le rapatriement.
Note
14- Samuel W. Mitcham, historien américain réputé, spécialiste notamment de l’armée allemande, attribuera bien plus tard son relatif anonymat – en dépit de faits de guerre bien réels ! – au fait qu’il était « aussi charismatique qu’un sac d’engrais de 10 kilos » !
Dernière édition par Casus Frankie le Jeu Déc 14, 2023 20:05; édité 1 fois |
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loic Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10474 Localisation: Toulouse (à peu près)
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Posté le: Jeu Déc 14, 2023 19:59 Sujet du message: |
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A quoi correspond la note 14 ? _________________ On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ... |
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Casus Frankie Administrateur - Site Admin

Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 15197 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Déc 14, 2023 20:06 Sujet du message: |
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| loic a écrit: | | A quoi correspond la note 14 ? |
Je dois chaque fois revenir sur le texte pour ajouter les appels de note - là je venais juste de poster le corps du texte. Voilà, j'ai ajouté l'appel. _________________ Casus Frankie
"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire) |
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