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Les enfants du commandant Teste
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DMZ



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MessagePosté le: Sam Nov 04, 2023 22:24    Sujet du message: Les enfants du commandant Teste Répondre en citant

Les enfants du commandant Teste

Préambule

Un petit texte pour se faire plaisir.

J'ai pour habitude, lorsque j'écris une uchronie, de tenter de rester dans un développement réaliste, c'est à dire quand j'estime que ce que je relate a la plus grande probabilité d'advenir. Avec pour conséquence que, du fait de l'impossibilité d'avoir un futur déterministe, je dois rapidement arrêter mon récit, sauf à explorer les multiples branches des possibles. Cela, bien entendu, au détriment de la narration mais il faut choisir entre rigueur de l'analyse -quelles que soient les critiques qu'on y apportera- et plaisir de la lecture -si tant est que vous puissiez en trouver dans mes écrits mais laissez-moi à mes espoirs et mes illusions.

Ici, nous nous affranchirons quelques peu de cette contrainte et nous laisserons aller à ne dérouler qu'un seul fil, un effet papillon de ce qui peut sembler à l'origine anodin. Bien sûr, on trouvera ici ou là que le résultat est trop optimiste ou la succession de réussites trop improbable mais là n'est pas le propos, voyez l'ensemble comme une exploration qui nous permet de revisiter l'histoire en lui donnant opportunément un petit coup de pouce de temps à autre. Je l'assume et vous laisse maintenant à l'histoire.

N'hésitez pas à me faire vos retours, corrections, critiques et suggestions, j'en tiendrai compte dans la suite du récit... ou pas. Mais je vous en remercie par avance de toutes manières.
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DMZ



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MessagePosté le: Sam Nov 04, 2023 22:36    Sujet du message: Répondre en citant

Les enfants du commandant Teste

La décision

Le Commandant Teste est lancé le 12 avril 1929, c'est le premier porte-avions conçu dès l'origine pour cet usage dans la marine française. En fait, sa fonction est assez floue, elle oscille entre porte-hydravions -qui sont considérés comme des avions à l'époque- et transport d'avions. Il est en effet capable de mettre en œuvre des hydravions aussi bien à partir d'un plan d'eau plus ou moins abrité que directement à partir du bord avec ses catapultes, en offrant tous les services nécessaires (hangar, atelier, soutes à essence, armurerie, poste de commandement aviation...) mais aussi de transporter des appareils à grande distance grâce à ses vastes zones de stockage sous ou sur le pont.

Dans les mois qui suivent, la Section technique des constructions navales, qui planche sur les successeurs du Béarn, imagine, parmi les déjà nombreuses ébauches, un navire étroitement dérivé du Commandant Teste qui serait un pur porte-avions en le dotant d'un pont continu en lieu et place des superstructures, grues et catapultes existantes. Même s'il ne correspond pas aux besoins exprimés pour l'escadre (trop petit, trop lent, trop peu d'avions), il aurait les avantages d'être simple à concevoir car très proche du porte-hydravions et de rester dans la limite des 10.000 tonnes Washington et donc de ne pas être comptabilisé, tout comme son modèle, dans le tonnage autorisé pour la France. L'idée fait son chemin mais elle est enterrée en avril 1930 par le Traité naval de Londres qui supprime la limite basse de tonnage pour les porte-avions.

Alors que les projets de porte-avions se succèdent, allant de 13.500 t à 28.500 t, avec ou sans artillerie lourde (203 mm), sans qu'un consensus clair ne se forme, la campagne de pacification de la Côte des Somalis à laquelle ont participé avec brio les appareils du Commandant Teste en avril 1933 vient montrer l'apport que peut avoir l'aviation embarquée même sur un bâtiment de faible tonnage. Le Conseil supérieur de la Marine préconise alors, en mai et en attendant la décision définitive sur la définition des porte-avions d'escadre, de se doter de deux porte-avions de 10.000 tW sur la base de l'avant-projet de 1929 dérivé du Commandant Teste. Dans les 60.000 tW alloués par les traités navals de Washington et Londres, cela laisse la place pour deux 20.000 tW ou jusqu'à un 27.000 tW accompagné d'un 13.000 tW, ce qui est considéré comme acceptable car n'obérant pas le futur de l'Aéronautique Navale dans l'Escadre. Ils permettront également de poursuivre dans de meilleures conditions la progression de l'apprentissage initiée avec le Béarn et qui commence à montrer ses limitations, en particulier au niveau de la rapidité à mettre en œuvre sa flottille aérienne. Cela aura incidemment pour avantage d'éviter sa grande refonte prévue à partir de 1934 et donc d'économiser des ressources financières et matérielles qui seront dévolues à ces nouvelles constructions. Les deux problèmes principaux du Béarn devront être pris en compte par les nouveaux bâtiments : une vitesse suffisante pour suivre l'escadre (lors des campagnes, le Béarn mettait plus de deux heures pour la rejoindre après avoir lancé ou récupéré ses appareils) et une plus grande cadence de récupération des avions (le débit des ascenseurs la limitant drastiquement).

La conception de ces nouveaux porte-avions sera basée sur le croiseur Algérie pour la coque (qui passera ainsi à 186 mètres) et la protection, et sur les plans d'aménagement du Commandant Teste pour la partie aviation, l'augmentation de la longueur de coque et le maître bau un peu plus important que sur l'Algérie donnant un navire de 11.000 tW pour 14.000 t à pleine charge. La construction soudée et l'absence de grue et catapulte permettant de compenser pour partie l'augmentation des poids dans les hauts induite par le pont d'envol. Incidemment, cela accélérera la fabrication des coques et améliorera leur solidité. La passerelle et les conduits de fumée seront, bien entendu, déportés sur tribord et deux ascenseurs de 15 m par 12 m seront installés à l'emplacement des ouvertures de cales existantes, un sur tribord arrière et un sur bâbord avant, pour desservir le hangar. Ils feront un aller-retour en une demi-minute, c'est-à-dire nettement plus rapidement que ceux du Béarn. La puissance des machines sera poussée à 50.000 cv pour permettre une vitesse de 28 nœuds. La propulsion diesel, un temps évoquée, est rejetée car ne permettant pas de produire une puissance suffisante par manque de place. L'artillerie sera réduite à huit canons AA de 100 mm et huit AA de 37 mm (ou 40 mm si ces derniers sont enfin prêt) plus quatre affûts quadruples de 13,7 mm en encorbellement de part et d'autre du pont d'envol qui fera 186 m de long (plus que les 182 m de celui du Béarn) sa largeur étant de 30 m. Le hangar passera de 82 à 120 m de long tout en étant un peu plus large que celui du Béarn : 21 m au lieu de 19,50 m, il aura une capacité de 18 à 27 appareils montés (suivant qu'ils sont dotés d'ailes fixes ou repliables) plus 6 en caisses dans les cales aviation, le Béarn en embarquant 32, tous montés, dont la moitié en réserve dans le hangar inférieur.

Deux navires sont donc inscrits dans la tranche de 1933 et ils sont mis sur cale, l'un aux Chantiers de la Gironde, à Bordeaux, en septembre 1934, l'autre aux Forges et Chantiers de la Méditerranée, à la Seyne, en octobre suivant, profitant ainsi de l'expérience de ces chantiers navals dans la construction de tels bâtiments -le Commandant Teste à Bordeaux et la transformation du Béarn en porte-avions à La Seyne. Le premier prendra le nom de Foudre pour perpétuer celui du porte torpilleur devenu le premier porte-avions de la Marine nationale en 1912 et également construit aux Chantiers de la Gironde, l'autre sera baptisé Tonnerre.
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MessagePosté le: Sam Nov 04, 2023 22:55    Sujet du message: Répondre en citant

Les enfants du commandant Teste

Le temps des frustrations

Avec l'entrée en guerre, les trois porte-avions légers sont affectés à la protection des convois en Méditerranée et sur la façade Atlantique. Quelques alertes aux sous-marins sont lancées mais ne donnent lieu qu'à une seule attaque réussie dans le golfe de Gascogne dont on saura après guerre qu'il n'en fut rien, aucun U-Boot n'ayant été perdu ni même présent ce jour dans les parages. Il n'en reste pas moins que l'entraînement est poussé à son maximum et les équipages sont au mieux de leurs capacités.

Le 30 septembre, le cargo britannique Clement est coulé sur la côte NE du Brésil par l'Amiral Graf Spee non sans avoir envoyé un signal "RRR" (suis attaqué) qui informe l'Amirauté de la présence de corsaires allemands en Atlantique.

Le 5 octobre, le transport britannique Stonegate est arraisonné au sud des Bermudes par le Deutschland mais peut lui aussi envoyer un message de détresse.

L'Amirauté britannique constitue alors des groupes de chasse :

Force F : Amérique du nord
- HMS Berwick (croiseur lourd),
- HMS York (croiseur lourd),
- HMS Hermes (porte-avions) ;

Force L : Brest
- Dunkerque (cuirassé),
- Foudre (porte-avions),
- Georges Leygues (croiseur léger),
- Gloire (croiseur léger) ;
- Montcalm (croiseur léger) ;

Force N : Antilles
- Dupleix (croiseur lourd),
- Foch (croiseur lourd),
- Tonnerre (porte-avions) ;

Force M : Dakar
- Strasbourg (cuirassé),
- Algérie (croiseur lourd) ;
- Commandant Teste (porte-avions),

Force K : NE Brésil
- HMS Renown (cuirassé),
- HMS Ark Royal (porte-avion) ;

Force G : Côte SE Amérique du Sud
- HMS Cumberland (croiseur lourd),
- HMS Exeter (croiseur lourd) ;

Force H : Afrique du Sud
- HMS Sussex (croiseur lourd),
- HMS Shropshire (croiseur lourd) ;

Force I : Ceylan
- HMS Cornwall (croiseur lourd),
- HMS Dorsetshire (croiseur lourd),
- HMS Eagle (porte-avions) ;

La Force F patrouille au nord du lieu du naufrage du Stonegate et la Force N au sud de celle-ci tandis que la force K explore celle de l'arraisonnement du Clement. Si les deux dernières restent bredouilles, les avions de l'Hermes découvrent le Deutschland le 15 octobre et la Force F sonne le rappel. Le Deutschland se rue alors vers le Detroit du Danemark tandis que les forces M et N convergent vers lui à la rescousse de la Force F. Le mauvais temps permet au cuirassé de poche d'échapper à la poursuite mais il est attendu de l'autre côté de l'Islande par la Home Fleet qui le découvre et lui fait un sort le 19 octobre.

Après la destruction du Graf Spee dans le Rio de la Plata par la Force G le 17 décembre, tous les navires alliés retournent à leur train-train.

Avec l'imminence de l'opération Wilfred de minage des eaux territoriales norvégiennes et d'un possible débarquement allié s'ensuivant, la Foudre et le Tonnerre sont détachés avec le Montcalm, l'Émile Bertin et huit contre-torpilleurs pour escorter les convois de troupes entre l'Écosse et la Norvège puis appuyer leurs opérations en cas d'intervention. Le Commandant Teste reste seul en Atlantique pour escorter les convois.

L'alerte est renforcée le 7 avril quand les mouvements de la Kriegsmarine font croire à une tentative de forçage de blocus et les équipements des troupes sont débarqués pour permettre une interception. Mais l'annonce de l'invasion du Danemark et de la Norvège le 9 remettent l'intervention sur les rails. Le débarquement des Mauriceforce à Namsos et Sickleforce à Åndalsnes s'effectue des 14 au 19 mai sous la couverture aérienne des nouveaux LN 402 des Foudre et Tonnerre croisant à 100 milles au large des côtes. Mais les Nieuport trop lents et toujours anémiques en montée ne peuvent empêcher la destruction du ravitaillement allié à Namsos le 20 avril par un bombardement de la Luftwaffe. Le 28, après une campagne désastreuse, le rembarquement est décidé et est terminé le 2 mai juste avant l'arrivée des Allemands à Namsos et Åndalsnes.

Les troupes franco-britanniques sont renvoyées vers la région de Narvik tandis qu'une petite force de chasseurs alpins retraite vers le nord, épaulée par les LN 401 qui retardent l'avancée ennemie, permettant aux restes de la 5ème division norvégienne présents à Namsos d'échapper à la capture et de rejoindre les Français. Les Britanniques déploient la Scissorforce regroupant quatre Independent Companies sous les ordres du major Gubbins à Mosjøen où elles obtiennent un premier succès avant de décrocher. Avec l'aide de l'équivalent d'un bataillon norvégien, elles réussissent, après avoir été repoussée à Elsfjord, à tenir leurs positions à Finneidfjord, au sud de Mo i Rana. La tentative de débarquement allemande échoue après l'intervention de l'aviation embarquée qui coule un caboteur norvégien saisi par les Allemands.

La poussée allemande se fait plus forte et la poursuite reprend jusqu'à Storjord que Gubbin a eu le temps de fortifier. Les combats durent trois jours avant que les Allemands percent les défenses, conduisant les combattants à se retrouver de part et d'autre du Skjerstadfjord, au niveau de Bodø, le 3 juin. La ville a été détruite le 27 par un bombardement de la Luftwaffe ainsi que le terrain de fortune accueillant trois Gladiator mais le fjord est un obstacle très difficilement franchissable et sa rive nord a eu le temps d'être solidement fortifiée.

Plus au nord, Narvik est reprise par les forces alliées et norvégiennes et la 3ème Division de montagne de Dietl est acculée à la frontière suédoise. Avec la stabilisation du front au sud et pour permettre le désengagement des Independant Companies, l'opération Alphabet de retrait des troupes alliées, décidée le 24 mai du fait de la situation en France, est repoussée jusqu'à la reddition de Dietl qui intervient le 9 juin après la catastrophique opération Juno où les Scharnhorst, Gneisenau et Admiral Hipper sont fortement endommagés par les aviations embarquées françaises et anglaises en tentant une attaque de Harstad sous le soleil de minuit du 8 au 9 juin. Les Laté 299 et les Swordfish ont mis au but trois torpilles et les LN 402 placé une bombe dans la salles des machines du Scharnhorst et endommagé les lignes d'arbre de l'Admiral Hipper avec un near miss. La Home Fleet poursuit les traînards et seul le Gneisenau parvient à s'échapper à Trondheim avec deux destroyers sur les quatre engagés. Ils rentreront ultérieurement à Kiel pour de lourdes et longues réparations.

Les Norvégiens, enfin mis au courant de l'évacuation par les Anglais, obtiennent de récupérer tout le matériel débarqué et les Polonais décident de rester sur place pour renforcer le front sur le Skjerstadfjord, ce qui permet de mettre en place l'équivalent de deux divisions. La RAF va laisser ses deux Squadron de Hurricane et Gladiator en attendant que l'aviation norvégienne puisse prendre le relai. Une vingtaine de Gladiator va être livré en urgence à cette dernière puisque ses pilotes les connaissent bien. Les Montcalm, Tonnerre et Foudre continuent à protéger les convois qui rapatrient les troupes alliées et ravitaillent, chichement, les Norvégiens en retour. Les deux porte-avions sont utilisés pour transporter des Gladiator à chaque rotation puis des Hurricane pour les pilotes des deux squadrons polonais formés en Grande-Bretagne.

Le goût amer de la triste expédition de Norvège, aggravé par les nouvelles inquiétantes en provenance de France masque la satisfaction d'avoir éliminé pour une bonne période la menace de la flotte de surface de la Kriegsmarine et d'avoir contenu les Allemands dans le Grand Nord.
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Dernière édition par DMZ le Dim Nov 05, 2023 13:33; édité 1 fois
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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 06:59    Sujet du message: Répondre en citant

Les enfants du commandant Teste

La relève

L'Armistice du 22 juin 1940 est un coup d'assommoir pour la Marine qui n'avait pas failli. À son entrée en vigueur, le 25 juin, les Montcalm, Foudre et Tonnerre avec cinq contre-torpilleurs viennent mouiller dans le Firth of Clyde où commence une période d'attente déprimante. Les équipages sont partagés entre ceux qui pensent profiter de la fin des combats pour pouvoir rentrer chez eux et les tenant de la continuation de la lutte, ces derniers étant majoritaires sur les trois bâtiments principaux qui ont œuvré pour la Norvège. Le Commandant Teste est à Mers-el-Kébir où il subira l'attaque du 3 juillet lors de l'opération Catapult.

Les Anglais s'emparent des navires par la ruse au début de l'opération Catapult qui augmente la rancœur des marins français mais la plupart reste sur leur position et finalement peu d'entre-eux demanderont à être rapatriés. Les navires sont remis aux FNFL et reprennent du service en mer de Norvège, continuant leurs missions de protection de convois et de support au profit du réduit nordique. L'effort allemand s'intensifie et les navires subissent de nombreuses attaques aériennes.

En juillet, les premiers Grumman G-36A F4F-3 Wildcat commandés par la France arrivent en Grande Bretagne et sont livrés aux pilotes des FNFL qui peuvent enfin disposer de chasseurs capables de s'opposer aux bombardiers ou chasseurs allemands avec plus de chances de succès que les Loire-Nieuport 401. Huit Wildcat sont embarqués sur la Foudre avec six Vought SB2U Vindicator qui remplacent les LN 401 dans leur fonction de bombardier en piqué, quatre Laté 299 sont conservés. Le Tonnerre n'a pas le temps de toucher sa nouvelle flottille avant d'être atteint par une bombe de 250 kg et le feu dévaste son hangar, il parviendra toutefois à rejoindre Scapa Flow. Il sera réparé à Édimbourg et reprendra du service en décembre 1940 avec un radar de veille aérienne type 79 et une DCA modernisée. La Foudre recevra son radar début août 1940, date à partir de laquelle les attaques allemandes seront beaucoup plus facilement contrées, et verra l'installation de Pom-pom en février 1941.

Le Montcalm et la Foudre participent à l'opération Menace à Dakar. Pour la contrer, Vichy envoie les Georges-Leygues et Commandant Teste qui réussissent à échapper aux patrouilles britanniques. Le 23 septembre, un Latécoère 299 se pose à Ouakam transportant un émissaire pour négocier la reddition de la colonie. Le pilote, un de ceux qui avaient mis un coup au but sur l'Admiral Hipper, et les parlementaires sont arrêtés. L'émotion est vive dans l'escadre française libre et l'équipage de la Foudre agonit d'injures les défenseurs de Dakar par radio : « Comment osez-vous porter la main sur un soldat qui, il y a trois semaines encore, se battait dans le ciel de Norvège pour la liberté et est venu à vous sans arme ? Honte à vous qui vous couchez devant l'ennemi et frappez vos frères ! » L'affaire fait grand bruit dans la colonie et certains se demandent où se trouve le bon droit mais le gouverneur Boisson tient bien ses fidèles et une liste de sympathisants gaullistes saisie sur les prisonniers fragilise encore le mouvement. Les pilotes de la flottille de la Foudre sont ulcérés et des combats fratricides, que De Gaulle, mortifié, ne peut retenir, se déroulent au dessus du port. Le Richelieu est touché par deux bombes larguées par des Vindicator sans subir de gros dégâts. Un Wildcat et un Vindicator contre un D.520 sont endommagés. Des tracts fustigeant la conduite inadmissible à l'encontre d'émissaires pacifiques -dont un authentique héro- sont largués sur la ville, le terrain de Ouakam et le port.

Dans l'après-midi, un débarquement, soutenu par les aviations embarquées française et anglaise, réussit à Rufisque où les combats sont rudes. Les barges de débarquement sauvées de Narvik mettent à terre quatre chars Hotchkiss H-35 qui supportent l'assaut mais les défenseurs sont en supériorité numérique et résistent farouchement. Au matin du 24, les pilotes du GC I/5 refusent de décoller contre leurs compatriotes et l'espoir change de camp. Bientôt, plusieurs unités vichystes cessent l'une après l'autre le combat et les troupes de la 13e DBLE avancent vers Dakar qui tombe dans la soirée. Le général De Gaulle débarque dans le port et prend possession de la colonie.

À la suite de ce succès, toute l'Afrique Occidentale Française ainsi que le Gabon qui résistait encore en Afrique Équatoriale Française sont capturés ou basculent dans le camp gaulliste et Félix Éboué est nommé gouverneur de l'ensemble. Dakar est nommée capitale provisoire de la France Libre et un échange d'ambassadeurs a lieu avec Londres.
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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 10:50    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Quelques alertes aux sous-marins sont lancées mais ne donnent lieu qu'à une seule attaque réussie dans le golfe de Gascogne dont on saura après guerre qu'il n'en fut rien, aucun U-Boot n'ayant été perdu ni même présent ce jour dans les parages.

Il me semble qu'OTL la MN a revendiqué un U-boot fin 1939 (et décoré les pilotes...), mais c'était un pauvre cachalot qui ne demandait rien à personne.

Citation:
Si les deux dernières restent bredouilles, les avions de l'Hermes découvrent le Deutschland le 15 octobre et la Force F sonne le rappel. Le Deutschland se rue alors vers le Detroit du Danemark tandis que les forces M et N convergent vers lui à la rescousse de la Force F. Le mauvais temps permet au cuirassé de poche d'échapper à la poursuite mais il est attendu de l'autre côté de l'Islande par la Home Fleet qui le découvre et lui fait un sort le 19 octobre.

Tu parles bien du futur Lützow ?
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Archibald



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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 11:24    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis soufflé ! Content de voir que mes idées sont partagées et vont lancer deux TLs - rien que ça.

Pour l'échange de coques - de Normandie a Algérie: j'adore l'Algérie, le plus beau croiseur qu'on ai jamais eu. Alors des P.A dérivés...

Au passage, je n'ai jamais compris pourquoi on a jamais fait de sisterships a ce croiseur.
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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 12:47    Sujet du message: Répondre en citant

À Loic, oui pour les deux.

Je fais bien référence à cet épisode du cachalot même si je le place un peu plus tôt, je n'aurais pas voulu m'en priver...

Et il y aura bien un navire de moins pour la Norvège.

À Archibald, l'Algérie a été le dernier croiseur léger du programme, après il y eu les cuirassés (sous le contrôle de nos marins, of course). Et puis les coques du Commandant Teste et de l'Algérie ont la même filiation si je ne m'abuse, le premier étant plus ventru du fait de sa spécificité.
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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 13:00    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:

Au passage, je n'ai jamais compris pourquoi on a jamais fait de sisterships a ce croiseur.


Oui. On aurait pu construire deux autres unités, baptisées Tunisie et Maroc.. Hélas, avec le Traité de Londres en 1930, la plupart des marines se sont réorientées vers les croiseurs armés de pièces de 6in (152mm) plutôt que les croiseurs dits « lourds » issus du Traité de Washington. On pouvait en construire plus, et les armer de plus de pièces certes plus légères mais fournissant une cadence de tir très supérieure. En fait, seule la richissime US Navy a poursuivi la construction de croiseurs lourds jusqu’après 1945, quoique la lignée de ses croiseurs lourds ait fait un détour par celle des croiseurs plus légers, via l’USS Wichita, version lourde de l’USS Brooklyn et précurseur des Baltimore et ultérieurs.
En France, on s’est tourné définitivement vers les Georges Leygues, au détriment de la lignée « lourde » dont l’Algérie restera le dernier représentant.
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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 13:29    Sujet du message: Répondre en citant

Avec le lancement de la classe Deutschland, les croiseurs lourds n'étaient plus suffisants et il a été décidé de lancer les Dunkerque et Strasbourg pour la contrer.
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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 13:48    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Archibald a écrit :

Citation:
Au passage, je n'ai jamais compris pourquoi on a jamais fait de sisterships a ce croiseur.


Tout simplement parce que nous avions atteint, comme les Italiens, d'ailleurs, le nombre maximal de croiseurs type A, c'est à dire "lourd", que la traité de Washington nous avait octroyé : à savoir 7 unités.

@+
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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 13:53    Sujet du message: Répondre en citant

Si la France avait conçu d'autre croiseur de la classe Algérie, ils auraient sans doute porté les nom de Maroc et Tunisie.
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Larry Foulke
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FREGATON



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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 14:39    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours ces traités et leurs conséquences sur les croiseurs lourds...
Quoique, si on avait converti les deux premiers (Duquesne et Tourville) en (piètre) porte-avions légers comme envisagé à un moment, on aurait du coup pu voir le Maroc et la Tunisie entrer en flotte pour les remplacer sans empétarder les limitations (variante possible de cette TL?).
A noter que leurs remplaçants potentiels OTL étaient d'ailleurs dans les tuyaux du STCN en 1940 sous la forme des croiseurs C5 classe Saint-Louis, une Marseillaise bien améliorée, qui bien sûr ne virent jamais le jour...
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Archibald



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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 14:57    Sujet du message: Répondre en citant

Ah Fregaton, toi aussi le WNT t'emmerdes souverainement ? Ce truc était vraiment une arnaque des grosses marines, pour châtrer les petites.
Saleté de truc, pour une fois au cours des siècles que la France voulait doper sa marine (avec des sponsors comme Leygues, Darlan etc.)... on lui coupe les pattes (et autres).
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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 15:34    Sujet du message: Répondre en citant

La France était quand même parmi les grands vainqueurs de la 1ère GM. Evidemment, les perfides anglo-saxons ont un peu savonné la planché, mais il y avait moyen de faire valoir nos vues, mais il fallait éviter de nous aliéner l'URSS et l'Italie (ne parlons pas de l'Allemagne, difficile d'effacer 5 ans de boucheries comme ça).
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Dim Nov 05, 2023 16:30    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Frégaton a écrit :

Citation:
Toujours ces traités et leurs conséquences sur les croiseurs lourds...
Quoique, si on avait converti les deux premiers (Duquesne et Tourville) en (piètre) porte-avions légers comme envisagé à un moment, on aurait du coup pu voir le Maroc et la Tunisie entrer en flotte pour les remplacer sans empétarder les limitations (variante possible de cette TL?).
A noter que leurs remplaçants potentiels OTL étaient d'ailleurs dans les tuyaux du STCN en 1940 sous la forme des croiseurs C5 classe Saint-Louis, une Marseillaise bien améliorée, qui bien sûr ne virent jamais le jour...


Avec les retraits de la conférence sur le désarmement et des traites de Washington et de Londres par l'Allemagne en 1933 et le Japon en 1934 (avec effet pour ce pays en 1936), la course à l'armement naval reprit.

La France étudia et programma deux nouvelles séries de croiseurs :
- les C 5 classe Saint Louis (trois unités) inspirés de l'Algérie mais plus lourd (13620 t pc contre 12780 t pc) et ayant un armement principal plus important (9 pièces de 203 contre 8, 12 pièces de 100 contre 8 et une dca légère plus fournie)
- la classe De Grasse (trois unités) qui est une amélioration des Georges Leygues avec une meilleure protection et une silhouette différente (tour comme sur l'Algérie au lieu du bloc passerelle classique avec tripode).

Le nombre trois unités pour chaque type est la conséquence de l'organisation des divisons de croiseurs, contre-torpilleurs et torpilleurs qui est de trois unités.

A l'armistice, seul le De Grasse était sur cale. Ses deux sister-ships Châteaurenault et Guichen attendait qu'une cale se libère à La Seyne et à Bordeaux.

On le récupéra en 1945 et finalement on l'acheva en croiseur AA avec pièces de 127 et de 57

Les Saint Louis, outre ce problème de saturation des cales de construction, étaient en cours de finalisation d'étude. Ils devaient remplacer nombre pour nombre les Duguay Trouin qui allaient avoir plus de vingt ans lors de leur livraison.

Le 15 janvier 1940, un septième croiseur est approuvé pour compenser la perte du Pluton mais aucune étude n'avait été entreprise en juin 1940.

@+
Capu
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