Fantasque Time Line

[Casus Frankie]

alors là, je réponds : je n'ai pas eu ce texte !
Bon, ça ne fait rien.
On va se débrouiller.
D'abord, qu'est-il arrivé au Cdt Dhôme le 12 juin ? Il pourrait très bien rester commandant de la GAG, non ?
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)

[loic]

[Capu Rossu]

Bonjour,

Loïc a écrit :

[Casus Frankie]

@ Etienne - As-tu vu ma question sur le Cdt Dhôme ?

@ Loïc - les manques d'italiques sont dus au fait que je n'ai pas toujours le temps de remettre avec soin tous les enrichissements du texte qui sont en word !
4 E4 = ça veut dire que c'est l'avion 4 de la E4, qu'il rejoindra à Dakar au lieu de se saborder bêtement à Biscarosse !
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)

[raven 03]

en vrac
c'est bien 10E et non E10 ( la preuve sur les Farman immatriculés 10E 1, 2,3 et non E10-1, 2 ou 3)
ça vient je crois de la redenomination prevue des unités de l'AN qui n'a finalement été faite qu'apres l'armistice ( c'est bien signalé ainsi sur le lien donné par Loic)

le laté 301 n°3 "LV de l'Orza"
OTL
c'est le laté "ville de Santiago " ex Air France ..mis à la retraite et militarisé
affecté à la E4 , arrive à Dakar en novembre1939...et devient le E 4-4 .
Rappatrié en metropole , arrive à Biscarosse le 28 mai 1940...à la base Latecoere .
reentoilage fait , ne reste qu 'à passer l'enduit ,quand l'Amirauté fit demonter le s moteurs pour les installer sur un "autre hydravion prioritaire" .. (je pense que c'est un des Leo 246 ou 470 mais ....si quelqu'un a la reponse ..)
le 24 juin , quand la base de Biscarosse à été evacuée , le de l'Orza a été abandonné dans le hangar .....et non sabordé ( sinon on aurait retrouvé l'epave depuis longtemps )

Pour la FTL , on a presque un mois de plus pour lui réinstaller 4 moteurs , donc ...ça fait partie de la suite que je propose

Franck , je me suis d'ailleurs trompé l'immatriculation est E4-4 et non 4E4

les Scheck à Toulouse ..
c'est bien sur fictif , mais part à l'origine d'un Laté 298 de la T 3 perdu dans la crasse qui s'est posé ( mal !!! ) sur la Garonne ...derivé coupée par un cable traversier ..il a fini dans l'eau , equipage sain et sauf ...

Un FBA 17 amerrit en moins de 200 metres et decolle en 11 secondes ..d'ou ma petite histoire ......

maintenant je quitte la frequence , j'ai une copie à rendre ....rapidement !!
bonne soirée
yvan

[Etienne]

Scuse, j'étais à mon club cet après-m'

[Casus Frankie]

La B Y3, sur les Arsenal, OK - mais le reste s'était perdu dans les limbes !
Bon, mon idée : vu le nombre d'avions et de pilotes, le I/55 peut fort bien donner naissance au II/55 et Dhôme et Rabatel se les partager.
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)

[loic]

Raven, c'est par souci de simplification que nous avons noté E10 et non pas 10E. Même pas sûr d'ailleurs que le changement de désignation aurait eu lieu (autre chose à fiche après le GD).
Mon idée est surtout de faciliter les recherches.

OK pour le LV de l'Orza, ça tient la route.

Création d'un GB II/55 : je suis réservé. Dans le b...el du Sursaut/GD, qui veut s'embêter avec l'aspect administratif ? Au pire, un "GC de marche Dhôme" sinon un GB gonflé, ce qui a du sens pour une Garde Aérienne du Gouvernement qui va devoir escorter des ministres un peu partout pour organiser le GD.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...

[Etienne]

Bon, j'ai retrouvé (si on veut). Rabatel remplace Dhôme officiellement, pas de raison invoquée.
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"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"

[Casus Frankie]

Proposition (l'étiquette II/55 ne demande pas un gros effort…) :

15 juin
Châteauroux – Le GC I/55 devient aujourd’hui la Garde Aérienne du Gouvernement (et ce n’est pas un gag…). Le I/55 est un groupe de chasse spécial dépendant uniquement du ministère de l’Air et créé à la demande du général Brocard, commandant la base d’Étampes. Celui-ci a été le premier à créer des patrouilles DAT (les siennes doivent couvrir la région parisienne), dont la nécessité est brutalement apparue après le 10 mai. Il a utilisé pour cela des avions et des pilotes d’école, Morane 406 et instructeurs le plus souvent, et des pilotes polonais et tchèques qu’on avait encore du mal, à ce moment, à intégrer.
Le I/55 devait inclure les patrouilles DAT du secteur, plus celles qui se trouvaient sur le chemin du repli. Pour le matériel, le commandant du groupe (Cdt Dhôme, puis Cdt Rabatel depuis le 12 juin) pouvait puiser directement dans les stocks de l’EAA301, du CRAS ou des usines ! C’est ainsi que l’évacuation du terrain de Villacoublay a permis d’équiper le I/55 de divers avions bons de guerre ou prototypes en cours d’armement, tels que six Arsenal VG-33 (le prototype 01, opérationnel et armé, plus les avions de présérie n° 3, 5, 7, 9 et 11 – le 6 a été évacué sur Clermont-Aulnat, où le 1 se trouve déjà). Trois MS-410, les 1032, 1033 et 1040, sont aujourd'hui de la fête, plus un Curtiss H-75 et bien sûr des MS-406.
Après s’être replié à Orléans puis à Tours le 12, dont la DAT a été incluse dans le 1/55 avec celle d’Avord/Nantes, le Groupe se trouve à présent à Châteauroux. Il a en chemin récupéré divers types de chasseurs Bloch. A la veille de partir pour Toulouse (1), puisque c’est là que se trouve finalement le siège provisoire du gouvernement avant la traversée de la Méditerranée, on constate qu’avec la DAT de Bordeaux (remplacée par le GC II/8) qui doit le rejoindre, les effectifs vont atteindre 38 avions de chasse et une dizaine de servitude, avec 41 pilotes, soit plus qu’un groupe de chasse normal !
Il est donc décidé de diviser le Groupe en deux. Le II/55 sera activé trois jours plus tard à Mérignac, il concentrera tous les MB-151/2/5 récupérés.

(1) A Toulouse, le I/55 retrouvera les VG-33 n° 2 et 4, stockés à Châteaudun par l’EAA301 pour le compte du GC I/2 qui devait être le premier groupe sur ce type, et deux prototypes d’Arsenal, le VG-36 à moteur Hispano-Suiza 12Y51 (initialement acheminé à la Roche-sur-Yon pour études de production chez Couzinet) et le VG-39 à moteur 12Z (évacué par le CEMA). Sur les dix Arsenal ainsi regroupés, seuls cinq sont armés. Décision sera donc prise de transférer les douze Arsenal en AFN pour d’autres rôles. Ils seront remplacés au I/55 par des D-520 de la SNCAM de Toulouse, pour conserver au groupe son rôle de Garde Gouvernementale, qu’il tiendra jusqu'à la fin des hostilités.


18 juin
Mérignac – Le GC II/55 est activé aux ordres du Cdt Dhôme à partir du I/55, devenu quelque peu surdimensionné. Son équipement avions est de 6 MB-151, 10 MB-152 neufs, 3 MB-155 (01, 701 et 703), ainsi que quelques Caudron 445 M Goéland, qui ont suivi les ELD dans leur repli avec les mécanos et les pilotes sans avions.
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)

[Archibald]

[Casus Frankie]

21 juin 1940
Guerre aérienne
Couvrir le Déménagement
Sud-ouest – La veille au soir, l’AC 5 a dû courir sus à un raid de Do 17 qui bombardait Paullac – mais les Dornier étaient bien trop rapides pour les MS-406 bien fatigués.
Ce matin, le PM Chaffurin, son Morane étant indisponible, effectue une reconnaissance au départ de Rochefort à bord d’un MB-151… non armé… pour déterminer où en est l’avance allemande. Dans la journée, les MS-406 accomplissent cinq missions de couverture sur la région à partir d’Hourtin.


22 juin 1940
Guerre aérienne
Couvrir le Déménagement
Sud-ouest – Dans la matinée, le PM Barbé et le SM Thirion, qui couvrent le Verdon, font fuir avec l’aide de trois Bloch 152 de l’AdA, deux Dornier qui attaquaient un navire. Un autre Morane (SM Fournel), en panne moteur, doit se poser à Royan. Réparé, il redécollera dans l’après-midi.
Pendant ce temps, une patrouille (LV Moneuse, officier adjoint), détachée à Rochefort en pleine évacuation, se voit interdire de décoller… pour ne pas attirer les bombardiers allemands ! Ordre rapporté dans l’après-midi… Trop tard : Rochefort est bombardé. Le LV Moneuse ainsi que le CA Lartigue, chef du service Aéro, sont tués au sol.
Vers 17h00, le PM Chaffurin endommage un He 111 au-dessus du littoral, mais est touché par le mitrailleur. Obligé de rompre, il doit se poser à Hourtin en urgence.


23 juin 1940
Déménagement aérien (1) – Le sauvetage des hydravions
BAN des Hourtiquets, 08h30 – A l’exception de l’escadrille 1S1 (LV Hourdin), sur Laté 298 et Loire 130, qui vient d’être désignée pour assurer la protection ASM du golfe de Gascogne, les escadrilles d’hydravions rescapées et/ou repliées du front (1S2, 2S1, 2S2, 2S3 et 2S4) prennent aussi le chemin de la Méditerranée. Les autres escadrilles (excepté la 2S1 équipée de Cams 55, qui ne s’arrêtera à La Salanque que le temps de faire le plein) sont équipées de zincs hors d’âge (Cams 37, PL10/101/14, GL 812, Laté 290… et même un antique F-165 Goliath sur flotteurs venu de la SES Cherbourg). Ces appareils resteront à La Salanque (1). Plusieurs équipages sans avions et quelques personnels au sol des autres escadrilles qui ont pu rejoindre (par des moyens aussi divers que non prévus par les règlements) sont affectés à la 1S1 en complément.
Problèmes multiples pour Hourdin : ses avions sont déjà fatigués par les opérations, il n’a aucun soutien technique, pas même un tournevis, et seulement les quelques rampants récupérés ici. Son échelon roulant, comme ceux des autres, est Dieu sait où… peut-être déjà en Allemagne ! Mais sur la rive d’en face, il y a l’usine Breguet… ex-Latécoère… dont le principal travail, actuellement, est l’assemblage final de nouveaux Laté 298. Donc réviser les siens ne devrait pas être un problème… Juste leur rendre une visite de politesse et ne pas oublier de dire bonjour, s’il vous plaît et merci !
Mais, dans le désordre de l’urgence, il lui faut aussi trouver des cartes du coin – surtout des marines ! – et aussi un jeu pour rejoindre la Méditerranée… et l’Algérie, sait-on jamais… Doit bien y avoir ça dans un bureau !
Pour l’essence, pas de problème, avec ce qui est stocké ici pour les “gros”, il y en assez pour trois mois au moins.
Pour les munitions : pas vraiment besoin de torpilles, mais plutôt de bombes (pas encore “grenades”) ASM. Des G2 (150 kg) et des I2 (75 kg), ça serait bien… Plus des bandes pour les mitrailleuses. Le dépôt des aviateurs est à… Cap… quelque chose. Ah oui, Captieux… et ils stockent aussi pour les gens d’Hourtin ! Donc envoyer une corvée là-bas.
Voir aussi chez les civils s’ils n’auraient pas un ou deux chariots de manœuvre pour mettre au sec les zincs à l’entretien.
A propos d’entretien, il va falloir trouver un chef mécano et des rampants. S’il n’y a pas de volontaires, méthode coloniale, sans finesse (finalement, la presse, ça avait du bon !). Pas ici, les basiers vont tous partir (en garder quand même quelques-uns pour l’intendance)… mais à Hourtin, et vite, avant que tout le monde soit évacué.
Pas de problème pour loger tout le monde. Derrière les dunes, au camp de Naouas, il y a même une cuisine et un carré équipage.
Hourdin, à Hourtin (sic), trouvera sans mal 37 volontaires et un chef mécano (EV Richard) bien plus facilement que prévu. De même qu’une Traction et six camions récupérés dans le parc auto qui va être détruit et abandonné. Au départ du LV de l’Orza, le 10 juillet, il héritera aussi d’un… bus STCRP (dont la peinture blanche, bien trop visible, aura été badigeonnée en vert et marron foncé).

Déménagement aérien (2) – Protéger et Déménager
BA Cazaux, 07h00 – Pendant que son équipe de marins charge dans trois camions tout ce qu’elle trouve d’utile, l’EV Durant, désigné comme officier mécano de l’AC5 (depuis avant-hier) arpente les parkings de la base.
Manquant de tout ou presque pour entretenir et faire voler ses MS-406 (appareil inconnu à Hourtin-Louley avant la fin mai), il s’est dit que les aviateurs de la base devaient avoir tout et le superflu parmi le matériel abandonné ! A commencer par des armes – il a six avions désarmés – et des munitions correspondantes.
Pour les MAC 34, c’est vite réglé. Dans un atelier, en voici un stock, pas même entreposées à l’armurerie, certaines toutes neuves, encore emballées dans du papier gras. On pourra même remplacer les plus usées… Comme la base a été évacuée par ses occupants la veille et qu’un nombre indéfini d’avions s’y sont posés (et continueront dans les prochains jours), il n’y a qu’à se baisser pour se servir, le pacha ne lui en voudra pas !
Il y a de tout sur les parkings, un vrai inventaire à la Prévert (comme on ne dit pas encore) : plusieurs dizaines d’avions, quelques-uns sabotés, la plupart intacts, repliés et laissés là par leurs pilotes ou leurs équipages. Quand même, une majorité de vieilleries ou d’avions d’entraînement. Chose (pas si) étrange, pas un seul avion de liaison ou de transport… Ah si ! Là, un bon vieux Potez 29. Il va être très utile : increvable et pratique pour les liaisons. On peut le poser partout !
Il y a aussi bon nombre de prototypes et d’avions en essais : Cazaux est la résidence du CEMA 372.
Sur le parking du CEMA, justement, il y a ce gros Farman marron, un 222/2, intact, semble-t-il ! A côté de lui, des monomoteurs alignés comme à la parade en colonne par trois. D’abord, une dizaine de Dewoitine à train fixe, des D-510 – bonne nouvelle, si les canons sont en place, ce sera des HS-9 mais c’est toujours mieux que rien ! Ensuite deux MS-406, qui semblent aussi fatigués que les six reçus de Cazaux avant-hier. Et puis trois monomoteurs inconnus. Vus de face, ils ressemblent à des MS-406, en plus modernes. Ah, MS-450, c’est écrit sur la dérive ! Et là, deux Bloch 152 – l’hélice de l’un est démontée et posée à côté sur un établi… Et deux LN-411 – bombardiers en piqué – qui paraissent tout neuf ! Derrière, un autre Loire-Nieuport, le LN-161 n° 03, désarmé celui-là… Et plus loin, d’autres encore, des Morane à aile parasol, des chasseurs à aile en mouette, des bimoteurs de biroutage… et autres antiquités sans beaucoup d’intérêt.
Il y a aussi ces deux oiseaux, des biplaces à train fixe, NAA 57-P2. Ces zincs sont neufs en plus… Au fait, NAA, c’est quoi cette boîte ?…
« Bon, trouver un téléphone qui fonctionne et demander au pacha s’il peut venir faire un tour ici… Aussi, appeler les “lourds” à Mérignac, des fois que le Farman les intéresse. Et dire au pacha d’envoyer du monde. »
Aux bureaux du CEMA. Ces gens-là sont toujours bien outillés… Là, un téléphone… la tonalité… et les demoiselles des PTT sont à leur poste !
Un peu plus tard, en fouillant partout, l’EV Durant et ses hommes trouvent dans l’ordre :
– l’armurerie, où ils font main basse (et sans remords) sur les 17 HS-404 qui s’y trouvaient, leurs trousses d’entretien, des lots de pièces d’usure et les appareils à faire les bandes de munitions… Ainsi que sur une demi-douzaine de FM 24/29, leurs boîtes-chargeurs et autres accessoires, plus dix bidons d’huile pour armes. Ils délaissent les Lebel, mais raflent des “mitraillettes” MAS-38 et un lot de pistolets américains Colt M-1911.
– la soute à munitions, bien pauvrement approvisionnée : même pas de quoi réapprovisionner deux fois tous les avions en 20 mm et en 7, 5 mm… Mais dix caisses pour les MAS-38 et une trentaine pour les 24/29, plus des boîtes de calibre 45 pour les Colt.
– l’atelier, avec suffisamment d’outils et d’outillages divers pour deux ou trois escadrilles et, dans le magasin attenant, des lots de pièces moteurs et cellules, toutes soigneusement repérées et rangées.
« C’est quand même de la folie, tout ce matériel entreposé et… abandonné ! Mais tant mieux pour nous. »
………
BA Cazaux, 11h15 – Deux chouffes arrivent, l’un avec un camion radio SADIR 2314 (émission) et sa remorque (réception) tout neufs, pas même une rayure sur la peinture, l’autre avec une camionnette tractant une remorque avec un ensemble de téléphonie de campagne raccordable au réseau PTT.
Chouffe 1 : « Yeut’nant, le Bosco, y nous z’a dit de ramener ces deux bagnoles. Plus précieux qu’une pucelle dans un bordel, qu’il a dit ! »
Chouffe 2 (à part) : « Môa, j’ai jamais vu de pucelle au boxon de la Dany à Andernos ! Quand elle en a une, c’te vieille maquerelle doit se la garder pour les gens de la Haute ! »
Chouffe 1 : « Et y nous colle huit pains si on les abîme, qu’il a dit ! Avec Garnier, y sont en train de charger des boîtes et des caisses dans une Juva 4, parait que c’est des radios… »
Ils gloussent tous les deux, pire que tout un poulailler…
Chouffe 2 : « Et y’a plein d’autres bagnoles, là-bas, dans le petit hangar derrière les bureaux. Y’a même deux camions-citernes, des gros Lorraine à six roues [modèle 24/58 de 8 500 litres], un camion atelier, trois bidules avec des chenilles à l’arrière et d’autres camions. On récupère tout, qu’il a dit le Bosco. »
Chouffe 1 : « Y’a même deux chars ! Mais des tout petits, pas ben plus mahousse qu’une Juva 4 ! »
« Nom de D… de nom de D… ! s’exclame l’EV Durant. C’est Byzance ! Dommage qu’il ait fallu une défaite mémorable pour trouver tout ça ! »
L’arrivée d’un car vert et blanc interrompt ces réflexions philosophiques. En descendent un enseigne, trois officiers mariniers et deux marins, plus une demi-douzaine de types en bleu de travail et quelques autres en uniforme. L’enseigne et le plus grand des civils s’approchent. Coups de raquette, serrage de mains, présentations. L’EV est un nommé Martin, de la B5, officier instructeur à la SES de Lanvéoc, il a replié ici un Goéland et a été récupéré par Daillière : « On régularisera plus tard ! » Le civil n’est autre que Lucien Coupet, de chez Farman, en personne !
– Bonjour lieutenant, il parait que vous avez un de nos zincs en souffrance par ici ? (…) Ah oui, en effet, le n° 14, c’est celui qui servait aux essais de l’Armée de l’Air. On l’a eu à l’atelier pour quelques modifs l’année dernière. Me demande bien pourquoi personne n’est parti avec… Enfin, on va voir ça, depuis le temps qu’on les fabrique, mes gars devraient trouver s’il y a un problème.
………
BA Cazaux, 12h00 – Bruit de moteur… Un Potez 25 gris passe au-dessus des hangars : le pacha arrive ! Sitôt posé et mis au courant de l’ampleur de l’incroyable et du possible, le LV Pirel ne s’embarrasse pas de détails tels que des autorisations à demander.
– On récupère les véhicules… heu, sauf les chars. Pour les zincs, on prend les cinq Morane, les deux North-American et le Potez 29. Eventuellement les deux LN-411. Enfin, tous ceux qui voudront bien démarrer et voler. Ah oui, il n’y a pas de butte de tir à Hourtin, alors on laisse une équipe ici pour réarmer et régler les zincs. On en profitera pour passer tous les nôtres à la butte. On commence immédiatement avec ceux-ci ! Tant que les Boches nous fichent la paix, autant en profiter…
Pour les Bloch et l’Arsenal, prévenez les gens à Mérignac qu’il y a des trucs qui peuvent les intéresser ici. Nous, on n’a pas assez de pilotes de toutes façons.
Ah, rien trouvé qui puisse nous servir de DCA ? Non ? Tant pis. De toutes façons, on n’a personne pour ça !
Derrière eux, une pétarade, de la fumée, un moteur qui renâcle – stop ! C’est le moteur avant droit du Farman, pris en main par les gens de Coupet.
Deuxième essai ! Sifflement de l’air injecté à haute pression dans les cylindres… Démarreur lancé, explosion… Pétarade… Fumée grasse… La couronne d’allumage fait son travail et les cylindres reviennent à la vie ! La grande tripale tourne lentement, brasse l’air avec le hoquet caractéristique des compressions successives… Accélère progressivement, remplacée par un cercle argenté : moteur avant droit en route – 1 500 tours, laisser chauffer un peu et remplir l’accumulateur d’air pour démarrer les trois autres… Revenir au ralenti… Lancer l’arrière droit, qui démarre assez facilement – régler aux manettes pour trouver la bonne cadence. Au tour de l’avant gauche… Le moteur crache un peu d’huile, l’hélice tourne par saccades… Fumée, explosion du mélange dans les cylindres, ça tourne ! Cinq minutes… La couleur aux échappements passe de l’orange au bleu acier… Ralenti… Lancer le dernier, qui démarre au troisième tour d’hélice sans renâcler !
On laisse les tourner encore un quart d’heure. Le mécano surveille ses cadrans, tripote parfois une manette… Arrêt moteurs ! Dehors, les mécanos sol jettent un œil à chaque moteur. Un coup de clé ici, une durite resserrée là… RAS. Capots remis en place !
Moteurs relancés un à un. Cinq minutes de vérifications. Enlever les cales ! Le Farman 222/2 se dandine jusqu’en bout de piste… emballe ses moteurs… freins lâchés ! Il roule quelques centaines de mètres, décolle face au lac, vire en direction de l’océan en montant… 200 mètres… 300… 500 mètres… Il fait un grand tour au-dessus l’eau puis revient vers la terre ferme, passe entre Arcachon et La Teste… s’aligne et se pose à Mérignac.
………
Hourtin-Loupey – Sur le plan des opérations, la journée est plus calme que la veille pour l’AC5. Le matin, deux MS-406 menés par le LV Pirel partent en reconnaissance le long du littoral vers le nord. L’après-midi, même type de mission, mais vers le front. Vers19h00, deux autres Morane partent à la chasse aux Heinkel au-dessus de Pauillac… en vain.

Déménagement aérien (3) – Tant bien que mal…
Mérignac, 14h30 – Six Farman 224 TT décollent l’un derrière l’autre. Bien plus courts sur patte que les bombardiers (1 200 km), ils vont eux aussi devoir refaire leurs pleins à La Salanque avant de se lancer au-dessus de la Méditerranée, dans nuit du 24 au 25.
………
Marignane, 14h30 – Tout juste réceptionné par la Marine, après un vol avorté le matin, le MB 480 n°02 effectue un vol de rodage moteurs de deux heures.
………
Etang de Thau, 19h55 – Venant de Biscarosse, le MB-480 n°01, piloté par l’EV Dion, se crashe à l’amerrissage. Parmi les sept hommes d’équipage, un seul tué : le maître radio Gaby.
………
Lac de Biscarosse, 20h00 – A la suite du Laté 521, du Laté 523 n° 1 et du Potez 141 n° 01 de la E6, le Laté 522 Ville de Saint-Pierre est arraché du plan d’eau, toujours piloté par Marcel Reine et son équipage d’Air France – direction Port Lyautey, au Maroc. Au départ, c’est Henri Guillaumet qui devait se charger de piloter le Ville de Saint-Pierre, mais il était occupé à Toulouse par les MB-160 et Marcel Reine a hérité de la mission.
Sur le plancher de cabine du Laté 522, en caisse, se trouvent tous les équipements militaires (lance-bombes, mitrailleuses et leurs affuts…) stupidement enlevés depuis mars (2). Fort heureusement, les radios “Marine” ont échappé au démontage et sont restées en place.
Egalement à bord, six jeux de faux-trains d’échouage et les pièces de renfort pour les cellules des quatre hydravions plus que cousins (Laté 521, Laté 522 et les deux Laté 523), fabriqués par les ouvriers de chez Latécoère. Le tout a été conçu et usiné à l’imitation de ceux des Sunderland britanniques, souvent en escale sur le lac depuis quelques mois, en prenant le 522 immobilisé comme maquette d’installation. A la demande du Pacha de la E6, deux jeux supplémentaires, non ajustés par manque de temps, ont été fabriqués pour les Potez 141, appareils bien plus léger (pratiquement 10 tonnes de moins à vide). Ces faux-trains, à l’avenir, permettront de se passer des encombrants chariots de transport et de la grue de 45 tonnes de capacité nécessaires pour mettre les hydravions au sec ou à l’eau. Un tracteur et une barre de remorquage (ou un câble) suffiront désormais.
Aussi embarquées, les quelques rechanges cellules fabriquées et encore présentes aussi bien aux Hourtiquets qu’en face, chez Latécoère. Ce qui a été récupéré à Rochefort suivra par bateau.
Les quatre hydravions feront le voyage de plus de 2 500 km de conserve et d’une seule traite en suivant, au large, les côtes espagnoles et portugaises. Ils se poseront dans l’oued Sebou à l’issue d’un vol de de plus de 13 heures.
Les quatre Breguet 521 Bizerte de la E2 décollent derrière eux. Trop courts en autonomie pour aller au Maroc (2 100 km), ils prennent le chemin de Berre pour participer à la surveillance des convois vers l’AFN.
Ne restent à Biscarosse que le Laté 301 et le Laté 523 n°3 au sec chez Latécoère. Et sur le lac, les six Loire 130 et les Laté 298 de la 1S1, dont le nombre augmente tous les jours. Enfin, deux ou trois laissés pour compte, prototypes ratés ou pas (Br 790, 2 SNCAO 30…), utilisés pour les liaisons.

Notes
1- Les épaves des “métalliques” seront encore là, échouées sur la plage, à la Libération – les “bois et toile” ayant fini dans les cheminées locales…
2- Au grand dam de la Marine, en février 1940, le Laté 522 a été inutilement « remis à la disposition de la Direction des Transports » (comprendre Air France. !). Il a été débarrassé de ses équipements militaires et a passé les trois mois suivants au hangar, à Biscarosse, « en révision » à ne servir strictement à rien.
Historiquement, il fut réaffecté à la E6 en juillet, juste pour être à nouveau envoyé en révision générale, début août, pour jouer ensuite les forceurs de blocus avec Air France.

[Hendryk]

[GUY2LUZ]

Pour le Lexique, SVP merci de confirmer/corriger dans le contexte :

AC : Escadrille de Chasse de l'Aéronavale
AB : Escadrille de Bombardement de l'Aéronavale
CEMA : Chef d'Etat Major des Armées
E : Escadrille d'Exploration de l'Aéronavale
EAA : Entrepôt de l'Armée de l'Air
DAT : Défense Aérienne du Territoire
PM : Premier Maitre
SM : Second Maitre
CA : Contre Amiral?
STCRP : Société des transports en commun de la région parisienne
_________________
Pour Loyauté Maintenir

[Capu Rossu]

Bonsoir GUY2LUZ

Pour la Marine :
QM = Quartier-maitre
SM = Second maître
PM = Premier maître
MP = Maître Principal
EV 2, EV 1 = Enseigne de Vaisseau de 2e classe, de 1ère classe
LV = Lieutenant de Vaisseau
CC = Capitaine de Corvette
CF = Capitaine de Frégate
CV = Capitaine de Vaisseau
CA = Contre-amiral
VA = Vice-amiral
VAE = Vice-amiral d'Escadre

Sans oublier les officiers des équipage de la flotte :
OE 3 = Officier des Equipages de la Flotte de 3e Classe (équivalent à EV 2)
OE 2 = Officier des Equipages de la Flotte de 2e Classe (équivalent à EV 1)
OE 1 = Officier des Equipages de la Flotte de 1ère Classe (équivalent à LV)
Après il y a aussi l'Officier Principal des Equipages de la Flotte (équivalent à CC) et l'Officier Supérieur des Equipages de la Flotte (équivalent à CF) mais là je n'ai pas l'abréviation règlementaire. Frégaton ?

@+
Alain
_________________
Aux Postes de Propreté - Mouillé, c'est lavé ! Lavé, c'est propre ! - Rompre des Postes de Propreté