Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Le Front Russe, Juin 1944
Aller à la page 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Le front russe
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13821
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2023 15:56    Sujet du message: Le Front Russe, Juin 1944 Répondre en citant

Retour du Front Russe ! Du 1er au 10 juin…

1er juin
La Hongrie, coûte que coûte
Opération Südwall – Le barrage improvisé
QG du HG B (palais Széki, Cluj-Napoca)
–La manœuvre Südwall se poursuit – avec fébrilité et dans la précipitation, ce qui pourrait peut-être porter tort à l’Axe. De fait, entre la 2. PanzerArmee de von Arnim (réduite à l’état de décombres), la 17. Armee de Hollidt (dont le retrait sur son flanc droit attire toute l’attention) et le réaménagement du dispositif de la 11. Armee de Reinhardt, le haut commandement allemand n’a pas assez d’yeux pour prétendre tout contrôler. Surtout avec le maréchal Kluge qui lorgne constamment par-dessus l’épaule de ses subordonnés, anxieux de préserver ses forces comme sa place. Il n’a pas du tout oublié le coup de poignard dans le dos qu’on lui avait infligé après Zitadelle ! Il s’attache donc à contrôler le plus petit ordre de marche.
En bref, dans cette ambiance de chambardement, de confusion, voire même de grand désordre, certaines choses passent sous le tapis. Et notamment la situation dans les monts Gurghiu et Harghita, où l’on n’imagine pas (surtout en l’absence de reconnaissances aériennes) que les Rouges voudront chercher à passer. Et de plus, la pluie revient en fin d’après-midi…

Opération Cluj-Debrecen
2e Front Ukrainien
– Le col de Rotunda est enfin pris par la 16e Armée de Leonty Cheremisov, après presque trois jours de bataille face à une 88. ID à présent exsangue, en dépit du soutien qu’ont apporté à sa défense les quelques StuG III survivants du 202. StuG Abt (Major Dr Hans Marder). Georg von Rittberg sait qu’il n’a plus les moyens de résister ici, ni même de retarder l’ennemi – insister, c’est encourir l’annihilation. Il se retire donc d’une poignée de kilomètres jusqu’à Valea Mare, dans la vallée du Someșul Mare. Une fois encore, un terrain étroit, hostile, impropre à l’offensive, où il sera possible de jouer avec l’ennemi… un petit moment. De toute façon, sa division se situe dorénavant par-delà le Südwall, dans un secteur où elle ne s’accroche que parce qu’il est plus aisé à défendre que si on reculait vers Rodna afin de complaire au strict alignement des cartes. Cela n’aura évidemment pas d’influence. De fait, ici et à cette heure, l’Armée Rouge parait bel et bien épuisée, hors d’état de se relancer violemment pour une nouvelle percée.
Malheureusement pour l’Axe, ce n’est pas le cas dans la vallée de la Bistrița. Ici, le 2e Corps Blindé d’Ivan Lazarev a largement passé l’essentiel des défenses fascistes – la 94. ID de Georg Pfeiffer a pour ainsi dire été culbutée et jetée de côté, à l’est de Piatra Fântânele et dans le secteur de Ciosa, où elle recule désormais devant la 47e Armée de Filipp Zhmachenko. Les chars de Lazarev semblent partis pour un très grand raid : au matin, ils entrent déjà dans Prundu Bârgăului, bousculant les faibles défenses que Pfeiffer tente de lui opposer et semant la panique dans les services allemands. Le corps blindé taille sa route et fonce droit. Avant la soirée, il est en vue de Bistrița – la ligne Südwall est déjà forcée !
Plus à l’ouest, dans les gorges de la Mures, l’infanterie allemande continue de fuir pour sa survie. Passant la ligne de recueil formée à Răstoliţa par la 13. Luftwaffen-Feld-Division (Hans Korte) et les Nashorn du 560. schw. PzJ. Abt (Major Rudolf Markowz) – c’est qu’on attend les blindés communistes ! – la 328. ID (Joachim von Tresckow) parvient à échapper à la destruction. Elle se retire vers Reghin, pour reformation avant une inévitable et future remontée en ligne au plus vite vers Bistrița, avec quelques PanzerJäger. Mais derrière, c’est la catastrophe. Ce qui subsistait de la 320. ID est impitoyablement rattrapé par la 38e Armée de Kyrill Moskalenko, encerclé et pratiquement anéanti à l’ouest de Toplița, vers Stânceni. Georg-Wilhelm Postel (1) est capturé – son unité, qui n’a pour ainsi dire été soutenue par personne jusqu’aux combats pour le Lacu Roşu (et encore, les renforts sont très vite repartis en arrière vers d’autres secteurs !) n’a pas démérité. Mais elle n’existe désormais tout simplement plus.
Plus bas, sur le col de Bucin, le face-à-face meurtrier se poursuit entre la 14. PanzerGrenadier d’Erich Schneider et le 8e Corps Mécanisé de Vladimir Baskakov. La première ne veut pas se retirer et la seconde ne peut pas manœuvrer dans ces bois épais – la lutte parait partie pour durer… encore un certain temps. La pluie, la supériorité des optiques allemandes ainsi que le courage de nombreux grenadiers – qui vont poser des mines magnétiques sur le châssis des engins soviétiques – permet une fois encore aux défenseurs de tenir. Mais à un prix élevé, et sans doute pour bien peu de temps.
Et pendant ce temps-là, la 5e Armée de Chars manœuvre sans opposition ou presque. Andrei Kravchenko a donné ses ordres, qui tiennent en peu de mots : vers le sud, à toute vitesse ! Le 4e Corps Blindé (M.G. Fomichkov), dernier rouage de cette immense unité, finit de se concentrer à Gheorgheni. Sans perdre de temps, il entreprend de suivre la route de son homologue le 9e Corps Mécanisé (M.I. Savelyev), dans la vallée de la Târnava Mare. Ce dernier a déjà passé les reliefs des Harghita pour atteindre Sub Cetate, à 17 kilomètres à peine d’Odorheiu Secuiesc –nœud de communication situé derrière un Südwall ici aussi déjà franchi et ouvrant carrément sur Târgu Mureş, soit le QG du HG B. Savelyev est à peine ralenti par la boue et quelques barrages – dont les défenseurs n’ont d’ailleurs même pas tous été prévenus de son arrivée. En vérité, à cette heure, le commandement allemand ignore sans doute encore sa présence…
Enfin, sur le flanc gauche, le 16e Corps Blindé d’Andrei Getman continue de s’amuser en plaine avec les débris de la 306. ID de Karl-Erik Köhler – comme un chat avec une souris surprise au milieu du salon. Ne disposant pas des effectifs pour la détruire et devant (aussi !) s’emparer de Miercurea Ciuc, Getman laisse toutefois filer sa proie – laquelle se retire jusqu’à Băile Tușnad. Molestée, ensanglantée, mutilée mais toujours vivante, elle se dirige vers Augustin.
………
4e Front Ukrainien – Le front de l’Axe commence à pivoter autour de Sfântu Gheorghe. Les Allemands profitent de ce que le L. AK est en train de passer l’Olt au niveau de Feldioara – ceci avant d’aller se déployer sur les passages des monts Perșani, suivi par les débris de la 321. ID ainsi que par une cohorte de traînards remontant jusqu’à Vâlcele.
Georg Jauer aimerait beaucoup ne pas s’accrocher à cette charnière avec sa 20. PzGr plus qu’il n’est strictement nécessaire. Ça tombe bien, en face, la 9e Armée de Vasily Glagolev n’a pas retrouvé sa vigueur. La division mécanisée peut donc (plus ou moins) sereinement reculer vers Sfântu Gheorghe, qu’elle contourne par le sud tout en laissant la 339. ID de Wolfgang Lange roquer vers les monts Baraolt.
Jauer ne craint aucun débordement sur sa droite. Au sud, la 83. ID de Theodor Scherer a pris naturellement le relais, en descendant du col de Buzău jusqu’à Teliu – de surcroît, elle est poursuivie assez faiblement par une 62e Armée (Vladimir Kolpakchi), retardée par le terrain comme par la fatigue accumulée sur presque cent kilomètres d’assauts en terrain difficile. Au soir, la ligne allemande tient donc, bon an mal an, de Vâlcele à Ileni et à Prejmer, avec au centre l’Olt, qui coule du nord au sud dans ce secteur. Dans la nuit, ce sera un nouveau bond vers Feldioara et le carrefour de Bod, au rythme des redéploiements partout alentour.
Sfântu Gheorghe est donc abandonnée sans combat – une bonne nouvelle, bien sûr… du moins pour certains. Même si, en partant, les Croix-Fléchées ont – ici comme ailleurs – pris le temps de vider en hâte le ghetto installé au mois d’avril, emmenant avec eux les 850 juifs s’y trouvant. L’administration hongroise aura pris des leçons auprès des Allemands (2)… Les frontovikis s’emparent ainsi d’une ville vide d’adversaires – sinon quelques retardataires quelques fous. Et l’on hisse vite la bannière rouge sur le palais Beör. La hongroise Sepsiszentgyörgy, la germanique Sankt Georgen, en tout cas l’une des plus vieilles cités de Transylvanie (elle aurait été fondée en 1332), redevient – a priori – roumaine. Et sans doute pour de bon cette fois !
Autre ville que les Allemands abandonnent : Kronstadt, où les destructions et évacuations se poursuivent dans une ambiance frénétique. La ville, déjà bien abîmée par le tremblement de terre de 1940 puis les bombardements alliés, voit venir de nouvelles calamités. Dans le “Palais des Finances”, on brûle des documents. Dans l’usine IAR, saisie en décembre dernier, on fait sauter des machineries ou du stock intransportable. Et dans l’Eglise Noire – Die Schwarze Kirche, magnifique exemple d’architecture gothique du XIVe siècle… on prie.
Devant la ville, on se bat aussi. A l’est, les 95. ID (Gustav Gihr) et 342. ID (Heinrich Nickel) continuent de tenir tant bien que mal leurs positions à Săcele, face à une 6e Armée de la Garde (Pavel Batov) qui pousse de plus en plus fort et qu’appuie à présent – c’est nouveau ! – les premiers engins du 6e Corps Blindé de la Garde (Alexander Shamshin), qui arrive de la vallée de la Prahova. Devant se replier pour ne pas être submergée, l’infanterie allemande recule de quelques blocs vers la Dealul Melcilor – la Colline aux Escargots. Avant la nuit, certaines que la lutte ici est devenue sans objet et sachant que le XI. AK, lui, recule vers ses ultimes positions de Şinca Nouă et du col Perșani face aux Roumains – les deux divisions décrochent pour de bon vers une ligne Bod-Coldea, en lien avec le LIV. AK et avant qu’il soit vraiment trop tard.
Reste le cas de la vallée de l’Olt. Ici, Fiodor Tolboukhine a compris qu’il ne pourrait jamais percer. Il laisse donc à la 14e Armée de Valerian Frolov le soin d’amuser seule les défenseurs du col de Turnu Roșu – soit les deux divisions du XXX. AK de Philipp Kleffel, car la 12. LFD comme la 13. Panzer sont déjà repassées en réserve vers Sibiu. Et le maréchal soviétique entreprend plutôt de redéployer vers le secteur de Brasov les deux unités mécanisées qu’il avait conservées dans ce secteur. Le 12e Corps Mécanisé de Dimitri Ryabyshev – un peu abîmé mais toujours vaillant, bien sûr. Mais aussi le 3e Corps Blindé de la Garde (Mikhail Panov) – lequel n’a pratiquement pas encore donné, faute de la moindre opportunité. Ce qui pourrait d’ailleurs changer, à présent qu’on arrive en terrain ouvert.

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
Franche-Comté – Vistule
Łomża
– « Le lendemain, le colonel Vallin, après un voyage d’une rapidité record, revient de Moscou. Il apporte du courrier et des nouvelles.
– Messieurs, nous dit-il, au mois de mars, le nombre des victoires homologuées du GC Besançon a été de soixante-dix-sept, ce qui nous donne la seconde place des groupes de chasse français en opérations sur tous les fronts. De plus, un Prikaz Suprême, que Staline a tenu à signer, accole au nom de l’Escadre Franche-Comté celui de [i/]Vistule[i], pour célébrer la part que nous avons pris dans les combats pour atteindre et défendre ce fleuve. A partir d’aujourd’hui et pour toujours, l’escadre s’appellera Franche-Comté – Vistule.
Du coup, on veut nous voir en urgence à Moscou. Un train spécial viendra chercher demain une délégation de chaque groupe, Besançon, Lons-le Saunier et Belfort, pour une remise de décorations à l’ambassade.
Les préparatifs fiévreux du BAO, les dizaines d’inspections en coup de vent du général Zakharof semblaient accréditer la thèse du bouthéon de Cuisine. Mais non. Le ministre ne vient pas à ses soldats, ce sont eux qui montent à lui. En vingt-quatre heures, le haut commandement soviétique venait de décider que l’équivalent d’un régiment irait à Moscou pour être présenté au représentant du gouvernement français.
Adieu cafard ! Adieu tristesse ! Mątwica est en émoi. Tout le monde jubile, rigole, frétille, se frappe dans le dos mutuellement ou sur les cuisses en solitaire. Le large sourire des grands jours éclate sur tous les visages.
Dans l’euphorie générale, Vallin annonce : « Albert, vingt-trois victoires, et De la Poype, quinze victoires, sont promus à la dignité de Héros de l’Union Soviétique !" Pour le Lons et le Belfort, le commandant Fourquet et le capitaine André Menant sont promus de même – ce fou de Menant a encore réussi à abattre quelque chose avec son bombardier (3) ! Ils porteront désormais sur la poitrine la fameuse étoile d’or de 34 grammes et l’Ordre de Lénine qui l’accompagne. Masquelier et Risso, eux, porteront sur leur vareuse l’Ordre d’Alexandre Nevsky. Tous seront décorés en grande pompe dans quelques jours, à Moscou.
C’est pendant que nous saluons à grands cris ces glorieuses décorations qu’arrivent les camions qui vont nous conduire à Łomża, d’où un train spécial nous mènera vers Moscou au sein de la colonie française en liesse. »

(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. J’ai Lu, 1996)


Notes
1- Condamné à 25 ans de prison par la justice soviétique pour crime de guerre, Postel mourra de tuberculose en détention, durant l’hiver 1953.
2- Le préfet Ernő Gaáli, son adjoint József Abraham et le responsable de la gendarmerie, le locotenant-colonel Tivadar Lóhr, avaient tous participé (parmi d’autres), courant mai 1944, à une conférence organisée à Târgu Mureș par la Waffen-SS.
3- Un Bf 110 G, pour être précis.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
houps



Inscrit le: 01 Mai 2017
Messages: 1855
Localisation: Dans le Sud, peuchère !

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2023 18:12    Sujet du message: Répondre en citant

1er juin

Opération Cluj-Debrecen
2e Front Ukrainien –

La pluie, la supériorité des optiques allemandes ainsi que le courage de nombreux grenadiers – qui vont poser des mines magnétiques sur le châssis des engins soviétiques – permet une fois encore aux défenseurs de tenir..."

permettent


4e Front Ukrainien
"...Devant la ville, on se bat aussi. A l’est, les 95. ID (Gustav Gihr) et 342. ID (Heinrich Nickel) continuent de tenir tant bien que mal leurs positions à Săcele, face à une 6e Armée de la Garde (Pavel Batov) qui pousse de plus en plus fort et qu’appuie à présent – c’est nouveau ! – les premiers engins du 6e Corps Blindé de la Garde... "

appuient

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
Franche-Comté – Vistule
Łomża


"...Les préparatifs fiévreux du BAO, les dizaines d’inspections en coup de vent du général Zakharof semblaient accréditer la thèse du bouthéon de Cuisine. Mais non. Le ministre ne vient pas à ses soldats, ce sont eux qui montent à lui. En vingt-quatre heures, le haut commandement soviétique venait de décider que l’équivalent d’un régiment irait à Moscou pour être présenté au représentant du gouvernement français..."

Tout le paragraphe étant au passé, il me semble que cette phrase devrait suivre le mouvement.
_________________
Timeo danaos et dona ferentes.
Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
Une presbyte a mauvaise vue, pas forcément mauvaise vie.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1033
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2023 18:58    Sujet du message: Répondre en citant


Surtout avec le maréchal von (à ajouter ?) Kluge qui lorgne constamment par-dessus l’épaule de ses subordonnés, ...
...
Passant la ligne de recueil formée à Răstoliţa par la 13. Luftwaffen-Feld-Division (Hans Korte) et les Nashorn du 560. schw. PzJ. Abt (Major Rudolf Markowz) – c’est qu’on attend les blindés communistes (bolchéviques ? Ce sont les allemands qui parlent) !
...
Plus bas, sur le col de Bucin, le face-à-face meurtrier se poursuit entre la 14. PanzerGrenadier d’Erich Schneider et le 8e Corps Mécanisé de Vladimir Baskakov. La première ne veut pas se retirer et la seconde (le second) ne peut pas manœuvrer dans ces bois épais – ...
...
Les Allemands profitent de ce que le L. AK est en train de passer l’Olt au niveau de Feldioara – ceci avant d’aller se déployer sur les passages des monts Perșani, suivi par les débris de la 321. ID ainsi que par une (qu’une ? –je trouve que par une fait un peu « lourd » ) cohorte de traînards remontant jusqu’à Vâlcele.
...
… Les frontovikis s’emparent ainsi d’une ville vide d’adversaires – sinon quelques retardataires (manque une ponctuation ou une coordinataion) quelques fous.
...
Autre ville que les Allemands abandonnent : Kronstadt, où les destructions et évacuations se poursuivent dans une ambiance frénétique. La ville (citée), déjà bien abîmée par le tremblement de terre de 1940...
...
– « ...
Les préparatifs fiévreux du BAO, les dizaines d’inspections en coup de vent du général Zakharof semblaient accréditer la thèse du
bouthéon de Cuisine (Perso, je ne connaissais pas cette expression et je ne vois pas ce qu’elle signifie. Une petite NDE serait-elle méritée ?). Mais non. Le ministre ne vient pas à ses soldats, ce sont eux qui montent à lui. En vingt-quatre heures, le haut commandement soviétique venait de décider (décida) que l’équivalent d’un régiment irait à Moscou pour être présenté au représentant du gouvernement français.
... »

...
_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 9033
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2023 19:09    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques remarques :
Citation:
vers le secteur de Brasov

=> il manque la cédille (Brașov) ; on l'a d'ailleurs oubliée pas mal de fois (Casus, si tu veux corriger, utilise le moteur de recherche du site avec ou sans l'option "Respect des accents/majuscules")
Citation:
Autre ville que les Allemands abandonnent : Kronstadt, où les destructions et évacuations se poursuivent dans une ambiance frénétique. La ville, déjà bien abîmée par le tremblement de terre de 1940

Kronstadt n'est-il pas justement le nom allemand de Brașov ?
Par ailleurs, je découvre ce tremblement de terre qui a été assez destructeur et ressenti très loin
Voir https://en.wikipedia.org/wiki/1940_Vrancea_earthquake
Une mention dans la chrono serait de bon aloi.

Accessoirement, on a d'autres tremblements de terre qui pourraient jouer un rôle ou tout du moins être mentionnés :
- Japon 10 septembre 1943
- Indes néerlandaises (occupées) 23 juillet 1943
- Algérie 16 avril 1943
- Croatie/Bosnie 29 janvier 1943
- Albanie 27 août 42
- Chine (Yunnan) 31 janvier 1942
Un volontaire pour jeter un œil et rédiger quelque chose ?

Citation:
un Prikaz Suprême

=> à expliquer
Citation:
Les préparatifs fiévreux du BAO

=> à expliquer
Citation:
du bouthéon de Cuisine

=> pas de majuscule et de plus une explication s'impose (voir Wiki) ; d'ailleurs, le "de cuisine" semble de trop, c'est "bouthéon" tout court, non ?
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13821
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2023 19:48    Sujet du message: Répondre en citant

Prikaz : ordre de mission.
bouthéon : Marmite de ravitaillement pour quatre hommes introduite en 1874 par l’intendant militaire Bouthéon et dont le couvercle cachait trop souvent un contenu médiocre – par extension, une fausse nouvelle !
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1033
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2023 20:25    Sujet du message: Répondre en citant

Du coup pour le bouthéon de cuisine
Une petite NDE? Very Happy
_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9376
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2023 20:42    Sujet du message: Répondre en citant

Loic, on parle du tremblement de terre dans ton extrait !

La Brigade Aérienne des Opérations (BAO) est chargée de planifier, Programmer, conduire et coordonner les opérations aériennes.
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
houps



Inscrit le: 01 Mai 2017
Messages: 1855
Localisation: Dans le Sud, peuchère !

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2023 20:46    Sujet du message: Répondre en citant

Pour l'Algérie, rien de semblable à ce qui a eu lieu au Japon (+1000 morts) : des secousses certes nombreuses, dans la région de Birbans (Portes de Fer). Le pays avait connu, et connaîtra, hélas, bien pire !
_________________
Timeo danaos et dona ferentes.
Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
Une presbyte a mauvaise vue, pas forcément mauvaise vie.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 9033
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2023 21:11    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Loic, on parle du tremblement de terre dans ton extrait !

Quel extrait ? Si tu parles de Wiki, oui, je l'ai cité intentionnellement.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9376
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2023 21:11    Sujet du message: Répondre en citant

La ville, déjà bien abîmée par le tremblement de terre de 1940 - c'est donc dans la chrono ! Cool
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13821
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Déc 10, 2023 23:12    Sujet du message: Répondre en citant

John92 a écrit:
Du coup pour le bouthéon de cuisine
Une petite NDE? Very Happy


Je rappelle que je tiens compte de toutes les observations fondées dans le texte définitif !
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Wings



Inscrit le: 11 Mar 2022
Messages: 409
Localisation: U.S.A

MessagePosté le: Lun Déc 11, 2023 03:47    Sujet du message: Répondre en citant


_________________
"It takes the Navy three years to build a ship. It will take three hundred years to build a new tradition. The evacuation will continue." Sir Andrew Cunningham, Mai 1941
"Let me soar! [...] I need no great host, just [Tyene]" - Nymeria Sand, AFFC II
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 9033
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Lun Déc 11, 2023 08:15    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
La ville, déjà bien abîmée par le tremblement de terre de 1940 - c'est donc dans la chrono ! Cool

Non, je voulais proposer d'ajouter un passage dans la chrono de novembre 1940 (et les autres si nécessaire).
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 10092

MessagePosté le: Lun Déc 11, 2023 09:58    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai écris un livre qui se passait dans la région à la Renaissance, je me souviens de toutes les forteresses médiévales et Renaissanses de la région et..; même qu'il y avait à l'époque une population... mongole près d'Oradea (des descendants de l'armée de Gengis-khan qui se sont perpétué dans la région des siècles après la fin de l'Empire Mongol).
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13821
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Déc 12, 2023 14:23    Sujet du message: Répondre en citant

Avec un peu d'eau salée, pour Frégaton.
Et félicitations à Wings pour sa carte.


2 juin
Mer Baltique
Commandos navals
Port de Kronstadt
– « Dans la lignée de ses récentes (et inquiétantes !) découvertes en mer Baltique, la ROSNAZ-KBF reçut l’ordre d’identifier, de localiser et – si possible – de détruire l’appareil de guidage précédemment signalé. Pour ce faire, une seule possibilité : l’infiltration sous couvert en territoire ennemi. Les jours suivants, plusieurs navires rapides cabotèrent donc sous la pluie, à la recherche d’un point de débarquement favorable dans l’isthme de Courlande. Et ils ne tardèrent pas à en trouver un, une vingtaine de kilomètres à l’est de Königsberg. »
(Commandos in the Baltic and Danube: Soviet Naval Spetsnaz in World War II, Yuriy Strokhnine, Naval Institute Press 1996)

La Hongrie, coûte que coûte
Opération Cluj-Debrecen
2e Front Ukrainien
– Une nouvelle dépression en provenance de la Baltique frappe les Carpates, empêchant l’appui aérien mais aussi (et surtout) aveuglant complétement les reconnaissances – ce qui a bien sûr quelques conséquences sur les opérations en cours, notamment côté allemand.
Dans la vallée du Someșul Mare, c’est l’accalmie. Le col de Rotunda pris, Leonty Cheremisov n’a pas vraiment les moyens de forcer les défenses mises en place par la 88. ID de Georg von Rittberg. Pas sans redéployer son artillerie au préalable, en tout cas – faute d’aviation. Le Soviétique se contente donc pour aujourd’hui de sonder les défenses autour de Valea Mare, dans une succession d’accrochages d’infanterie assez violents, quoique sans perspective immédiate. Pour Kluge et Heinrici, c’est évidemment une bonne chose : l’extrémité du flanc gauche du Südwall parait décidément tenir. C’est heureux, parce que partout ailleurs, par contre, c’est plus incertain…
Ainsi, plus au sud, le 2e Corps Blindé atteint Bistrița, pratiquement sur les arrières de la 88. ID, et l’enlève avant midi par un assaut brusqué. La garnison, des territoriaux hongrois mal renforcés de vétérans blessés et d’administratifs surpris, n’a pour ainsi dire pas eu le temps de même commencer à préparer sa défense. Ivan Lazarev fait ainsi tomber à la hussarde une cité majeure de 16 000 habitants – l’ancienne ville libre de Ludovic d’Anjou, la Bistritz allemande, la Beszterce hongroise (6). Il ne compte cependant pas s’arrêter en si bon chemin – surtout que, derrière lui, la 47e Armée continue de repousser avec détermination (et sans trop forcer) les débris de la 94. ID de Georg Pfeiffer (son seul adversaire !) vers Ivaneasa et le val d’Ilva… soit quelque part derrière Rittberg, où on ira les cueillir plus tard.
Tout ceci ne concerne déjà plus le général de blindés. Déjà enfoncé de 40 kilomètres dans les lignes fascistes, il laisse à d’autres le soin d’occuper entièrement Bistrița (7), où il ne conserve que des forces minimales. Le plus gros des colonnes du 2e Corps Blindé contourne la ville par l’est et Jelna, afin de poursuivre immédiatement vers Beclean. De là, il pourra soit menacer Baia Mare, avec ses mines de métaux précieux et, sans doute, sur les arrières de la 1ère Armée hongroise, soit descendre vers Cluj-Napoca, afin d’achever de semer la destruction sur les arrières fascistes… Au soir, Lazarev a déjà fait plus de la moitié du chemin, s’emparant notamment du carrefour de Sărățel pour s’approcher à minuit de Șintereag en remontant la Lencința. Et on ne voit pas très bien qui au juste, à cette heure, pourrait l’arrêter.
Pour cela, il faudrait en théorie que l’Axe contre-attaque depuis le sud, en mettant à profit le caractère pour le moins aventuré des forces blindées adverses. Mais la 17. Armee ne dispose actuellement que d’une seule unité pour cette tâche : la 328. ID de Joachim von Tresckow, une division déjà rudement molestée dans les combats pour Gheorgheni et en cours de reformation à Reghin, où elle vient d’ailleurs seulement d’arriver, la nuit précédente. Peu importe – profitant du fait que, à Răstoliţa, la 13. Luftwaffen-Feld-Division d’Hans Korte n’est pas encore vraiment sollicité par la 38e Armée de Kyrill Moskalenko (toujours occupée à nettoyer le terrain des retardataires et surtout à couvrir la 5e Armée de Chars sur sa gauche), von Tresckow reçoit l’ordre de remonter dès ce soir vers Sărățel, en compagnie de tous les engins disponibles du 560. schw. PzJ. Abt du Major Rudolf Markowz. Avec un peu de chance, Tresckow pourrait surprendre les Rouges, les faire reculer et… gagner un peu de temps.
Le temps, par exemple, de dégager la 14. PanzerGrenadier d’Erich Schneider du piège où elle se trouve, toujours coincée dans un face-à-face mortel pour le col de Bucin avec le 8e Corps Mécanisé de Vladimir Baskakov. Pour l’heure, Hollidt ne peut même pas se permettre de la faire reculer vers Praid, quand bien même il en aurait l’autorisation. Ce serait céder du bon terrain gratuitement, et puis il faut d’abord déménager le QG du XLVIII. AK (Walther von Seydlitz-Kurzbach), qui vient à peine de s’installer là… Dans l’attente, Schneider reçoit toutefois l’ordre de préparer sa troupe à se décaler vers l’ouest, quitte à concéder pour cela des positions sans valeur (il n’en a hélas plus beaucoup). Et la lutte dure, dure, sous la pluie tandis que les canons de 75 mm répondent de leur mieux aux 85 mm et aux obusiers de 122…
Mais le plus grave n’est même pas à Bistrița. De fait, au même moment, après avoir traversé la vallée de la Târnava Mare sans avoir rencontré aucun obstacle capable de l’arrêter, le 9e Corps Mécanisé (M.I. Savelyev) approche d’Odorheiu Secuiesc ! Il va s’emparer de ce carrefour majeur sur la route de Târgu Mureş dans l’après-midi, en perdant certes un (tout petit) peu de temps… mais aussi en envoyant dans le même temps des pointes vers Feliceni, puis sans doute de là vers Cristuru Secuiesc.
Une manœuvre un peu hardie, il est vrai, et qui disperse ses troupes… Mais Andrei Kravchenko n’est pas inquiet ! De fait, dans son QG de Gheorgheni – qu’il quittera bientôt pour un poste de commandement mobile – le chef de la 5e Armée de Chars ne craint nulle contre-offensive de grand style comme celle qui a frappé ses camarades sur la Vistule en mars. Il expédie donc Savelyev en éclaireur avec l’assurance que, derrière, le 4e Corps Blindé (M.G. Fomichkov) arrivera bientôt pour prendre le relais, en contournant Odorheiu Secuiesc par la gauche et Bisericani.
Quoiqu’il en soit, la chute d’Odorheiu Secuiesc ne va pas passer inaperçue – et elle va faire d’autant plus de bruit qu’elle était, pour le coup, totalement inattendue. On peut même dire que la nouvelle sèmera la consternation au QG du HG B quand elle l’atteindra, en fin de journée.
Reste enfin le cas du 16e Corps Blindé d’Andrei Getman. Celui-ci a laissé la 306. ID de Karl-Erik Köhler se retirer vers Augustin – même si elle n’est encore à cette heure qu’à Micfalău, dans la vallée de l’Olt. Après s’être saisi de Miercurea Ciuc, le Soviétique tourne donc plutôt ses chenilles vers l’ouest et avance vers Căpâlnița. Il était la veille encore supposé s’emparer de l’autre route passant au travers des Harghita et qui mène à Odorheiu Secuiesc – manœuvre devenue entretemps absolument inutile.
………
4e Front Ukrainien – La 9e Armée de Vasily Glagolev achève de sécuriser le secteur de Sfântu Gheorghe, avec l’appui de la 62e Armée de Vladimir Kolpakchi, surgie du col de Buzău pour arriver enfin en plaine aux environs de Prejmer. Ayant fait la jonction avec les forces venues du sud, elle avance désormais sur un large front allant de Vâlcele à Bod (au nord de Brașov) en ratissant le terrain à la recherche des traînards – et en tâchant aussi de reprendre son souffle après bientôt un mois d’offensive continue…
Ici, l’Armée rouge n’est plus gênée par personne ! La 20. PzGr de Georg Jauer a franchi l’Olt à Podu Olt et s’approche désormais du col de Perșani avec la 83. ID de Theodor Scherer sur sa gauche. Le reliquat de la 339. ID (Wolfgang Lange) a fait de même à Feldioara, et se retire désormais vers le col Bogata après avoir fait sauter tous les ponts – à la suite donc du L. ArmeeKorps de Wilhelm Wegener, dont les deux divisions se positionneront à ce point de passage et à Haghimas. Les débris de la 321. ID de Wilhelm Thomas, pour leur part, iront se reformer quelque part vers Racoș pour tenir le centre – le LIV. AK ne manquera sans doute pas de remonter vers le nord dans les jours qui viennent, les (rares) survivants de la 50. ID et de la 339. ID prenant le relais du L. AK à Haghimas et au col Meresti dès que possible…
Plus au sud, couverte sur ses arrières par le 6e Corps Blindé de la Garde d’Alexander Shamshin (encore occupé à se rallier à la sortie de la vallée de la Prahova), la 6e Armée de la Garde entre dans Brașov ! La capitale de Transylvanie a été définitivement abandonnée durant la nuit par les 95. ID (Gustav Gihr) et 342. ID (Heinrich Nickel), désormais en retraite depuis Coldea et déjà en vue du col de Perșani. Pavel Batov grille ainsi la politesse aux armées roumaines de Petre Dumitrescu et Gheorghe Avramescu – sans trop de courtoisie, faut-il le préciser. Encore empêtrés dans le secteur de la trouée de Bran, les Roumains ne défileront en ville qu’en fin de journée, et encore – seulement la 4e Armée.
………
Des Roumains chez les Soviets
Le bal des maudits
« Notre entrée dans Brașov s’effectua en fin de journée – sous la pluie, mais aussi sous les armes, les drapeaux et les applaudissements, dans une gaîté infiniment plus présente que l’an dernier à Constantza. A l’évidence, ici, les habitants savaient ce que signifiait l’occupation fasciste. Ils avaient hâte de nous voir arriver et embrassaient nos poitrines comme celles de nos camarades soviétiques, les yeux embués de larmes de gratitude.
Joie, concorde, communion entre les peuples. Il n’y a eu aucun drame à Brașov, n’en déplaise à la propagande capitaliste. J’y étais, je puis en témoigner.
[NdT – Une semaine après la libération de la ville, la totalité des Saxons furent rassemblés et déportés en Union Soviétique, car suspectés en bloc d'avoir soutenu la Wehrmacht. Très peu en revinrent. Une poignée seulement regagnèrent leurs habitations d’origine.] »

(Adieu mon pays… encore une fois, Vasil Gravil, Gallimard 1957)
………
Pas de défilé, donc, pour la 3e Armée : on a grand besoin d’elle pour s’emparer du col Poiana Mărului et menacer Şinca Nouă – pour le bien commun évidemment.
Et par ailleurs, en attendant de régler le cas des Saxons et autres supposés traîtres ou sympathisants fascistes, les industries de la région tombent d’ores et déjà dans les griffes soviétiques : aviation (IAR), matériels ferroviaires (ROMLOC), brasseries et chocolateries… tout sera sans doute réorganisé par de nouveaux propriétaires les années suivantes (8).

Opération Südwall
QG de la 17. Armee (forteresse de Târgu Mureș), 22h00
– Au soir d’une nouvelle journée de nouvelles carrément apocalyptiques pour l’Axe, le maréchal Kluge et son subordonné Karl-Adolf Hollidt ne peuvent que constater que la manœuvre Südwall a déjà échoué. La chute de Bistrița est problématique, celle d’Odorheiu Secuiesc est une catastrophe ! De fait, le QG d’Hollidt parait d’ores et déjà menacé (les Rouges ne sont qu’à 65 kilomètres !) et l’on est très occupé à charger en hâte dans une foule de camions en partance pour l’ouest tout ce qu’il est impossible de brûler sur place.
Surgissant de la maison du gouverneur (9) les gants à la main et le visage fermé sous sa casquette qui dégouline de pluie, Günther von Kluge se dirige à grandes enjambées vers sa berline. Le maréchal est bien sûr suivi de son subordonné, visiblement très abattu. Tous deux sont convenus il y a quelques minutes à peine que, pour que le Reich ait encore quelque chance de conserver au moins une partie de la Transylvanie et afin d’empêcher les Rouges de débouler en Hongrie, il convient de décaler « provisoirement » leurs positions de 150 kilomètres vers l’ouest, en organisant la défense des monts Apuseni. Les Hongrois de ce Ferenc K. Farkas s’occuperont quant à eux du secteur de Siben (10) – la dépression de Guruslau, plus proche de leur position actuelle, mais moins facilement défendable…
Evidemment, il ne s’agit que d’une solution transitoire – le Führer n’acceptera jamais la perte des mines de bauxite de Sankt Martin, sans parler du territoire concédé. Non : on parle simplement ici de gagner des positions favorables à la défense, afin de permettre au HG B de reprendre son souffle tout en laissant les Rouges s’éparpiller. Et ensuite, avec l’arrivée des PanzerDivisions venant de la Vistule comme du lac Balaton, Kluge compte bien lancer vers l’est une puissante contre-offensive destinée à raccompagner tout ce petit monde chez lui. Ainsi, Südwall deviendrait, non point une bataille d’arrêt, mais bien une action agressive mettant à profit l’infériorité tactique ennemie. Ça peut marcher… en tout cas, on peut convaincre les hautes sphères nazies que ça peut marcher.
Mais rien n’est joué. Il faut encore convaincre le Guide et ce Guderian… Pour cela, l’appui d’Heinrici – le chef du Groupe d’Armées B est sensiblement mieux en cour que Kluge, allez savoir pourquoi – ne sera pas de trop. Sous la pluie, le maréchal conclut : « Je pars expliquer mon plan à votre supérieur, puis à Berlin. Dans l’attente, sauvegardez vos troupes, préparez une nouvelle phase de repli et déplacez votre QG. Mais surtout, ne faites rien sans mon ordre formel ! Et gardez en permanence le contrôle de chacune de vos unités – pas de déroute à la française ! » Hollidt claque les talons et salue sans répondre, le bras levé comme il convient. Son chef claque la portière et disparait bientôt dans la nuit vers Cluj-Napoca – bien obligé, faute d’avion disponible et avec le temps qu’il fait ! Une habitude dont il devrait peut-être se souvenir qu’elle lui a autrefois causé du tort…
………
QG du HG B (palais Széki, Cluj-Napoca), 23h30 – Gotthard Heinrici ne parvient pas à joindre son chef, apparemment en route pour une destination restant à préciser. Mais il arrive néanmoins aux mêmes conclusions que lui, car partant des mêmes faits. Décidément, ceux qui poussaient pour évacuer vers l’ouest – et d’abord ce bruyant Walther von Seydlitz-Kurzbach – avaient raison. Même s’il se gardera bien de l’avouer aujourd’hui !
Procédons avec méthode… Le HeeresGruppe B n’a plus que deux véritables réserves : la 13. Panzer (Helmutt von der Chevallerie) et la 12. Luftwaffen-Feld-Division (Herbert Kettner). Deux unités abîmées lors les combats pour l’Olt, en train de se réorganiser à Sibiu et qui ne pourront pas être à Târgu Mureș pour contrer la percée soviétique avant trois jours, au mieux ! Mais ça ne coûte rien d’essayer… En attendant, Heinrici se propose lui aussi d’évacuer vers les monts Apuseni – mais sans forcément avoir de plans pour la suite, sinon celui de sauvegarder ses forces. Evidemment, avant de décider pareille manœuvre, il lui faut l’accord de Kluge puis celui de Berlin. Long et complexe ! Surtout qu’à cette heure le maréchal est injoignable. Alors Heinrici décide d’attendre… Toute la nuit, mais pas davantage, tant les heures sont précieuses. Si, à l’aube, il ne peut toujours pas joindre Kluge, il prendra ses responsabilités et ses décisions. Seul…

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
Transit
Łomża
« Ah ! Ce voyage de Mątwica à Moscou ! Un vrai rallye populaire. Dans les camions à bâche, il faisait une température relativement fraîche pour la saison et nous nous souviendrons longtemps de cette arrivée en gare de Łomża, abrutis de froid et de sommeil. Alors que nous ne demandions qu’un poêle et qu’un lit, un somptueux banquet militaire nous attendait. Il était servi dans une salle de l’hôpital militaire. Jamais je n’avais vu un tel amoncellement de nourriture. Du caviar par bols, du jambon en montagnes, des viandes en monceaux, toutes les épithètes rabelaisiennes seraient nécessaires pour décrire cet énorme balthazar qui se déroulait sous l’éclat de lampes de 400 bougies, à deux pas de salles où mouraient de grands blessés, et à deux rues d’une population qui souffrait de la famine.
Symbole du caractère russe. Au milieu du cauchemar, la joie la plus totale pouvait éclater et peut-être n’avons-nous jamais autant ressenti que ce soir-là l’amitié affectueuse que nous portait ce peuple.
A trois heures, tout le régiment prend place dans le train spécial, qui comporte un wagon-lit réservé au général Zakharof, au major Vallin, aux commandants Albert, Pouliquen et de Pange… et à Mademoiselle la sergente Komarov, que nous n’allions tout de même pas laisser au milieu de tous ces hommes, galanterie française oblige et quand bien même nous avions depuis très longtemps renoncé à la moindre gauloiserie la concernant.
Nous, nous avons droit à six wagons-couchettes et à un fourgon aménagé en wagon-restaurant où la vodka coulera à flots, bien entendu. Précaution chaleureuse : derrière la locomotive, une pièce de DCA défend ce que la Luftwaffe risquerait de détruire en gros après avoir échoué à l’éliminer en détail. »

(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. J’ai Lu, 1996)


Notes
6- A cette époque, Hongrois et Allemands forment d’ailleurs presque les deux-tiers de la population, avec une presque majorité de Hongrois.
7- Référence littéraire – c’est de Bistrița que part Jonathan Harker, en route vers un sinistre château…
8- Historiquement, l’usine IAR sera démantelée et reconvertie en usine de tracteurs au seul bénéfice de l’URSS. Après la chute de celle-ci, cette filière aéronautique sera rouverte à Ghimbav (en banlieue de Brașov). Elle produit aujourd’hui des hélicoptères Puma pour l’Union Européenne. Quant à l’usine ROMLOC, elle deviendra l’usine “Drapeau rouge”, puis la “Roman SA”. Après avoir longtemps fabriqué des camions sous licence, elle passera à des productions autochtones de camions, autobus et camionnettes.
9- Aujourd’hui le musée d’Histoire et d’Archéologie local.
10- Jibou pour les Roumains.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Le front russe Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7  Suivante
Page 1 sur 7

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com