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Le Front Russe, Mai 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 11:34    Sujet du message: Le Front Russe, Mai 1944 Répondre en citant

Hé oui, vous l'aviez presque oublié…

1er mai
Célébrations soviétiques
Fête du Travail
Place rouge (Moscou)
– Aujourd’hui, c’est la fête au paradis des travailleurs. Pour l’occasion, et alors que le maréchal Staline discourt encore à la tribune, on a choisi de faire défiler 57 000 prisonniers fascistes, récemment pris en Biélorussie (pour la plupart). Ils passent ainsi devant le Vojd, la foule et les caméras en une interminable colonne bigarrée et pathétique. L’Union Soviétique gagne la guerre – elle tient à le prouver à son peuple. Et à préparer de la sorte les esprits à ce qui vient. Aussi, fermant la marche derrière les prisonniers, de nombreuses voitures de pompiers lavent symboliquement à grande eau le pavé souillé par les chaussures nazies.
Staline est satisfait. Il a son discours, sa victoire et son symbole. Sur ce, avant d’aller remplir ses obligations politiques, il va passer par les locaux de la STAVKA…

Fête des maréchaux
Académie Frunze et STAVKA (Genchtab, rue Znamenka, Moscou)
– En effet, pour la fête des Travailleurs, l’Armée Rouge aussi a prévu ses petites réjouissances. Quoi de mieux, en effet, pour honorer les ouvriers et les paysans qui combattent que de distinguer ceux qui les commandent ? On a donc réuni ici tous les commandants de front pour une sorte d’événement mondain. Ils sont tous là, arrivés avec leur cour et leur décorum, qui flatte leur égo tout en respectant le règlement (1), à attendre le toast que leur portera le chef.
Konstantin Rokossovski bien sûr, le Polonais presque vainqueur de Varsovie, premier sur la Vistule et qui a récemment démontré à tous qu’il avait les dents assez longues pour égorger tous ceux qui pouvaient le gêner – caractéristique cependant assez courante dans l’Armée Rouge, faut-il le préciser. Sans aucun doute celui qui voue à Staline l’affection la plus sincère (et le seul assez optimiste pour la croire réciproque !), Rokossovski s’imagine déjà volontiers entrant en tête dans la capitale du Reich. Mais en dehors de lui, chacun sait que cela ne risque pas d’être le cas – le Vojd n’a même pas voulu lui accorder Varsovie, malgré ses origines polonaises (ou à cause d’elles). Alors Berlin ! Il ne faut pas exagérer… En pratique, c’est certain, le nouveau maréchal restera un utile, efficace mais non essentiel outil pour marcher vers Dantzig.
Aleksandr Vassilievski et Fiodor Tolboukhine, c’est autre chose. Déjà, eux ont bien compris où était leur place, et ce qu’on attendait d’eux pour les mois à venir. Au pied des Carpates, confrontés à une Hongrie enchaînée au Reich et à un terrain des plus difficiles, leurs 1er et 4e Fronts Ukrainiens n’auront pas le rôle le plus glorieux, et pas davantage leurs chefs. Ils auront plutôt la charge de conduire un exercice scolaire : long, probablement pénible, sans aucun doute sanglant… mais à terme, victorieux. Cela convient d’ailleurs bien à l’ancien chef d’état-major de la STAVKA et au conquérant de la mer Noire. Ayant renoncé à briguer la première place, ils se contenteront volontiers de la seconde – elle est moins exposée, et Budapest vaut bien Berlin pour qui prépare l’après-guerre.
Et puis il y a les garde-flancs du nord. Ivan Bagramian – l’un des rares, ici, qui ne soit pas encore maréchal – tant pis pour lui, il n’avait qu’à avancer autant que les autres. Et Rodion Malinovski, l’enfant de la mer Noire devenu soldat de la Baltique. Ses performances ne sont pas vraiment extraordinaires, mais il n’en étale pas moins le plaisir qu’il éprouve à arborer ses nouvelles épaulettes. Son voisin Kyrill Meretskov n’a pas cette chance… Mais peu importe : tous deux savent bien qu’au fond, ni l’un ni l’autre n’aura la gloire de porter le coup final.
Non – sur ce point, tout le monde regarde du coin de son verre deux clans qui se font face de part et d’autre de la salle, en évitant soigneusement de se mêler ou même de se croiser. Des groupes hostiles qui se toisent, chacun faisant bloc autour de son chef. Ivan Koniev d’un côté – le maréchal de Souvorov porte haut son crâne rasé et balaie l’assistance de son regard acier affirmant sa foi communiste absolue. Et face à lui Georgui Joukov, arrivé en retard – peut-être pour se faire mieux remarquer –, jetant derrière lui d’un geste flamboyant son manteau beige pour mieux révéler au monde sa virile poitrine bardée de décorations, alors que derrière lui, Miniuk, son ordonnance, rattrape le vêtement au vol.
Joukov a quelques raisons d’estimer devoir affirmer sa présence. Il sait qu’il n’est plus autant au pinacle qu’auparavant. Le maréchal a joué un rôle limité – mais surtout non officiel – dans Bagration, et n’a assumé absolument aucune responsabilité dans les opérations en Ukraine, qu’il s’agisse de Lvov-Kovel ou de Vistule-Varsovie. Par contre, on n’a pas fini de lui reprocher la pantalonnade de Šiauliai, ainsi que le quasi-désastre de Kaunas. A plus ou moins bon escient, bien sûr ! Mais chacun sait qu’en URSS, on se méfie de la popularité des militaires. Or, il se trouve que Joukov est très populaire – et selon le dicton, quand on veut tuer son chien…
Mais sitôt Staline entré dans la pièce, tout ceci disparait – en surface du moins. La mauvaise humeur cède vite la place à la camaraderie forcée. Même si, comme d'habitude entre les maréchaux soviétiques, on sent toujours affleurer sous la surface une sourde et féroce jalousie – quand il ne s’agit pas carrément de haine, comme c'est évidemment le cas entre Koniev et Joukov, lesquels prendront tous deux grand soin de s’éviter pendant toute la réception.
Staline, bien sûr, observe et s’amuse de tous ces enfantillages qui lui profitent en renforçant son pouvoir. D’autant plus que la prochaine manche n’aura pas lieu entre ces deux-là ! En effet, la future offensive prévue sera Cluj-Debrecen – lancée vers la Hongrie, elle doit réduire, voire carrément éliminer l’immense saillant des Carpates, cette véritable aberration stratégique que les fascistes persistent à vouloir conserver, attirant à merveille vers le sud une grande part des réserves allemandes. Pendant ce temps, l’Armée Rouge continuera à préparer les opérations en Pologne puis en Allemagne – qui, elles, seront décisives et mettront un point final à la guerre, mais ne seront lancées qu’au début de l’été.
Alors, qui pour porter le dernier coup ? Bon prince, Staline va donner une indication, en portant face à l’assemblée ses traditionnels toasts dans un ordre méticuleux : « Au camarade Joukov ! Au camarade Koniev ! Au camarade Vassilievski ! Au camarade Rokossovski ! Au camarade Malinovski ! Au camarade Tolboukhine ! »
Et levant son verre à chaque nom, le Vojd signifie à tous quels sont, à cette heure, les rapports de forces dans la guerre entre les maréchaux soviétiques.

L’art d’utiliser les Slovaques
Dukla-Carpates
Secteur du 3e Front Ukrainien, 05h30
– Le soleil n’est pas encore levé sur le sud de la Pologne libérée (?) que le canon tonne à nouveau très fort sur le front. Enfin, pour être précis, sur une petite partie du front – l’offensive de dégagement de l’insurrection slovaque, décidée l’avant-veille de façon un peu précipitée, est en marche.
Ce serait beaucoup dire, toutefois, que de prétendre que l’Armée Rouge fournit ici un gros effort : de fait, Dukla-Carpates ne concerne que deux armées. D’ailleurs, Ivan Koniev, parti pour Moscou, a laissé à son chef d’état-major Vassili Sokolovski le soin de gérer cette contingence. C’est dire si on en attend grand-chose ! En réalité, dans l’esprit des Soviétiques, il ne s’agit sans aucun doute que d’un simple geste de bonne volonté, destiné à faire plaisir sans trop coûter, en attendant de bien plus importantes échéances, dans les Carpates comme sur la Vistule.
Et pourtant, les frontovikis progressent, en dépit de toutes ces manigances, où l’on joue, parie et perd la vie des autres. Depuis Babica, la 61e armée de Pavel Belov avance jusqu’à Strzyżów (dans un premier temps), en se heurtant aux lignes avancées de la 125. ID (Helmut Friebe). Centrée sur Jasło (à 30 kilomètres de là) et couvrant 45 kilomètres de front, celle-ci ne s’accroche évidemment pas au terrain, mais préfère se retirer en gagnant du temps tout en saignant l’ennemi. Les quelques StuG III survivants du 911. StuG Abt (Hauptmann Erich Hoffmann) sont très utiles pour cela – ils tentent comme de coutume des embuscades en profitant de leur profil bas et de leurs Schützen facilitant le camouflage, avant de se retirer en marche arrière, en emportant l’infanterie sur leur toit. Même si, parfois, un Sturmovik de passage frappe le tout, envoyant métal, chair et armes dans le fossé… La 61e Armée ne peut qu’avancer – au soir, elle rentre dans Strzyżów, déjà évacuée par l’ennemi.
Sur la gauche, la 1ère Armée de Choc d’Andrei Vlassov se consacre au même exercice. A ceci près que l’adversaire, ici, est la 141. ID d’Heinz Hellmich, et que le terrain – aussi boisé que vallonné – ne favorise pas la manœuvre. La formation soviétique avance cependant le long de la route de Bircza vers Sanok. Elle bénéficie, il est vrai – c’est l’avantage d’un axe d’assaut contraint ! – d’un fort appui d’artillerie comme du soutien de sa voisine, la 5e Armée de choc : Ivan Chernyakovsky est au centre, il peut au moins appuyer ! La 1ère Armée de Choc ne tarde donc pas à approcher de Tyrawa Wołoska.
Paul Völckers, à la tête du XXVII. ArmeeKorps qui regroupe les trois divisions allemandes gardant le secteur, réagit en autorisant la 132. ID (Herbert Wagner) à appuyer la 141. ID depuis Ustrzyki Dolne. Sans forcer toutefois… D’accord avec son chef Walter Weiß (8. Armee) – qui a bien compris l’objectif de la manœuvre rouge – il estime que les secteurs aval de la San et de la Wislok sont de toute façon déjà perdus. Et vu qu’on sait où vont les Bolcheviques, il suffit de les accompagner en se repliant avec maîtrise jusqu’au col de Dukla : 55 kilomètres, il y a de la marge !

Pologne désolée
Sinistre symbole
Brest-Litovsk
– En Pologne aussi (à moins que ce soit en Union soviétique à présent, allez savoir…) on fête les Travailleurs, par de beaux défilés conjoints entre la petite 1ère Armée polonaise et la grande Armée Rouge – la seconde habillant, équipant et commandant visiblement la première.
Ces défilés arracheraient volontiers un sourire mauvais aux passants – s’ils avaient le cœur à sourire, même en grimaçant. Il y a cinq ans en effet, le 22 septembre 1939, c’était avec les nazis d’Heinz Guderian que les frontovikis de Semyon Krivoshein défilaient sous des arcs de triomphe, célébrant ainsi à la fois la réussite du pacte Molotov-Ribbentrop, l’écrasement de la Pologne et la remise de la ville à l’URSS. Aujourd’hui, pour certains, tout paraît devoir rentrer dans l’ordre – mais ce n’est pas parce qu’on veut chasser un souvenir qu’il disparaît. De fait, les Polonais le gardent très bien en mémoire. Et des dizaines d’années ans plus tard, des vieillards ne manqueront pas de rappeler à qui de droit ce brûlant épisode de leur enfance.

Sombre bilan
Lublin
– Bien loin de ces pénibles perspectives, deux semaines après son retour en terre polonaise (?), le gouvernement de Władysław Raczkiewicz fait discrètement le bilan de ce qui lui reste de forces loyales (c’est-à-dire non soumises à l’armée Berling) sur son territoire national.
Ce n’est hélas guère brillant. La Tempête puis la Vengeance passées, il ne reste plus à l’Armia Krajowa que des débris : le district de Cracovie du lieutenant-colonel Edward Józef Godlewski “Garda”, les 25e et 26e DI (Lt-Col. Wincenty Mischke “Henryk” et colonel Stanisław Dworzak “Daniel”) de feu les districts de Radom-Kielce et de Łódź et enfin la Force de secours “Czeslaw” du colonel Gwido Kawiński “Czeslaw”, en planque quelque part vers Łódź. Soit respectivement 10 000, 7 500 et 4 000 combattants, renforcés dans le dernier cas d’un peu moins de 200 parachutistes.
Moins de 25 000 hommes… Inutile de dire qu’il sera impossible d’espérer peser en quoi que ce soit dans les opérations en cours. Surtout que parmi ces soldats, il s’en trouve sans doute qui, sans aller jusqu’à rejeter carrément l’autorité du gouvernement, iront bientôt rôder du côté des Forces armées nationales. Elles prétendent encore, au moins, combattre les nazis, mais aussi les communistes ! L’Armée Secrète est bel et bien dévastée. La République n’a plus aucun contrôle et aucun moyen de contrôle sur son propre territoire, que celui-ci soit libéré ou non.


Etat revenant
Vibrations
Slovaquie insurgée
– Même si les Soviétiques appuient désormais l’insurrection, les choses ne s’améliorent pas tout de suite (et pas franchement non plus…) pour les Tchécoslovaques. Après la prise de Dolný Kubín la veille, le KG Schäfer continue d’avancer dans la vallée de l’Orava, repoussant des défenseurs en sous-effectifs et mal équipés pour prendre Kraľovany à la mi-journée. Il fait ainsi jonction avec la 178. PanzerGrenadier Tatra de Friedrich-Wilhelm von Loeper, toujours en train de se regrouper en tentant de sécuriser Vrútky.
La chute de Kraľovany est proprement catastrophique pour les troupes de Ján Golian. Elle contraint toutes les forces qui lui restent à se replier dans la région de l’Orava, le grand plateau à l’ouest de Námestovo (2), où elles seront à la fois isolées, sans perspectives et sans espoir… pour peu que les nazis puissent aller les chercher. De fait, toute cette histoire commence décidément à coûter cher aux Allemands, qui n’ont plus ici les moyens d’aller chercher chaque rebelle au fond d’un bosquet, dans l’immédiat en tout cas. Chacun sait que la bonne infanterie de l’Axe commence à se faire rare sur le Front de l’Est…
Plus au sud, le KG Schill enregistre lui aussi d’important succès, face aux Partisans de la 1ère Brigade Joseph Staline, visiblement en déroute. Žarnovica et Prievidza tombent toutes deux sans combat – 30 kilomètres sur deux axes en une journée. Pareil rythme d’avance n’est pas admissible pour les Tchécoslovaques, ou alors dans une semaine tout sera terminé. Dans la soirée, Golian ordonne donc à son armée de lancer une contre-offensive avec les Partisans afin de reprendre Prievidza. Celle-ci commencera… quand on sera prêt, avec les forces rameutées de Telgárt, où tout parait calme. Hélas, pour courageuse qu’elle soit, la 1ère Armée tchécoslovaque n’en finit pas d’afficher ses tares en termes de coordination comme d’instruction, face à un adversaire qui, lui, a l’expérience de cinq ans de conflit.

Bon débarras
Aérodrome de Rohozná
– Prenant ses précautions tant qu’elle maîtrise encore un tant soit peu son destin, l’insurrection transfère à Kiev, sous la garde du lieutenant Piotr Alexeyevich Veličko, les généraux Ferdinand Čatloš et Jozef Turanec. L’URSS saura quoi en faire.
Concernant Turanec, il a été un peu douloureux de prendre cette décision… De fait, si le cas de Čatloš ne souffre aucune ambiguïté, Turanec, lui, est un authentique héros de la Guerre de 1919 face aux Hongrois, un adversaire du ministre de la Défense, un protecteur de Golian dont il a favorisé l’ascension… Hélas, il a aussi commandé la Division rapide sur le Front de l’Est, commis des crimes de guerre avérés face aux Partisans et participé à la création de la Garde Hlinka. Nommé personnellement commandant des forces terrestres par Monseigneur Tiso dans la foulée du soulèvement, il avait bêtement pris l’avion pour Sliač sans s’imaginer, semble-t-il, qu’on allait l’arrêter immédiatement… Depuis, la détention n’a pas été douce pour Turanec, qui ne doit peut-être à cette heure sa santé qu’à la gratitude de Ján Golian, qui lui a fait parvenir de sa propre autorité chocolat, couvertures et livres. Quoiqu’il en soit, une fois arrivés à Kiev, les deux hommes seront internés à la prison de Butyr.

Shoah de rattrapage
Slovaquie
– Les Einsatzkommandos 13 et 14 poursuivent leurs sale besogne en lançant un raid sur Žilina, après avoir jeté leurs griffes sur Topoľčany , Trenčín et Nitra. Prenant la suite du KG Junck, ils arrêtent en une nuit plusieurs centaines de malheureux, qui seront déportés vers Ilava ou Sereď avant de rejoindre Auschwitz. Le tout grâce à l’obligeante collaboration d’une bonne partie de la population locale, qui supplée volontiers au manque d’effectifs des Allemands, en allant chercher les réfugiés jusque dans les maisons les plus éloignées…


Notes
1- Depuis les réformes de fin 1942, un officier au-dessus du grade de capitaine n’a plus le droit de prendre les transports en commun, ni de porter lui-même ses valises !
2- Comprenant aujourd’hui la réserve de Felső-Árva et le massif des Babia Hora (les Vieilles Sorcières).
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Hendryk



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 11:49    Sujet du message: Re: Le Front Russe, Mai 1944 Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Et face à lui Georgui Joukov, arrivé en retard – peut-être pour se faire mieux remarquer –, jetant derrière lui d’un geste flamboyant son manteau beige pour mieux révéler au monde sa virile poitrine bardée de décorations

Comment soigner son entrée.


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le poireau



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 12:19    Sujet du message: Répondre en citant

Bien mais petite inexactitude : Vassilievski n'est pas l'ancien chef de l'état-major général, il l'est toujours et le restera. Son commandement du 1er front d'Ukraine n'est qu'un intérim temporaire.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 12:45    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a parfaitement rodé la référence. Cette scène me fait toujours rire en META, à au moins deux titres :
- Face à lui, Beria et Molotov qui ne réagissent absolument pas. Le temps ralentit, les manteaux volent ... ouais c'est bon c'est Georgui, comme d'hab ...
- On est en plein cœur du palais des soviets, ce qui veut dire que Joukov a gardé son manteau exprès tout le long des couloirs pour l'occasion ...

Ceci étant Poireau, les choses ne sont pas encore actées pour l'Intérim, en référence aux textes précédents. Ca va venir - à cette heure, il est encore en titre au 1er FUK.

Sinon la photo de famille transpirant la joie d'être ensemble.

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JPBWEB



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 13:07    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:

Sinon la photo de famille transpirant la joie d'être ensemble.


Leurs prédécesseurs à la STAVKA de Nicolas II ne respiraient pas la joie non plus, mais au moins eux ne risquaient pas une balle dans la nuque s'ils déplaisaient à leur patron. Et ils donnaient un peu moins l’impression d’être des charcutiers en uniforme.


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John92



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 13:39    Sujet du message: Répondre en citant

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Pour l’occasion, et alors que le maréchal Staline discourt encore à la tribune, on a choisi de faire défiler 57 000 prisonniers fascistes, récemment pris en Biélorussie (pour la plupart). Ils passent ainsi devant le Vojd, la foule et les caméras en une interminable colonne bigarrée et pathétique. L’Union Soviétique gagne la guerre – elle tient à le prouver à son peuple. Et à préparer de la sorte les esprits à ce qui vient. Aussi, fermant la marche derrière les prisonniers , de nombreuses voitures de pompiers lavent symboliquement à grande eau le pavé souillé par les chaussures nazies.
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Aleksandr Vassilievski et Fiodor Tolboukhine, c’est autre chose. Déjà, eux (ils? ) ont bien compris où était leur place, et ce qu’on attendait d’eux pour les mois à venir.
Au pied des Carpates, confrontés à une Hongrie enchaînée au Reich et à un terrain des plus difficiles, leurs 1er et 4e Fronts Ukrainiens n’auront pas le rôle le plus glorieux, et pas davantage leurs chefs (commandants? ). Ils auront plutôt la charge de conduire un exercice scolaire : long, probablement pénible, sans aucun doute sanglant… mais à terme, victorieux. Cela convient d’ailleurs bien à l’ancien chef d’état-major de la STAVKA et au conquérant de la mer Noire.
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Et face à lui Georgui Joukov, arrivé en retard – peut-être pour se faire mieux remarquer –, jetant derrière lui d’un geste flamboyant son manteau beige pour mieux révéler au monde sa virile poitrine bardée de décorations, alors que derrière lui , Miniuk, son ordonnance, rattrape le vêtement au vol.
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Mais sitôt Staline entré dans la pièce, tout ceci disparait – en surface du moins. La mauvaise humeur cède vite la place à la camaraderie forcée. Même si, comme d'habitude entre les maréchaux soviétiques, on sent toujours affleurer sous la surface une sourde et féroce jalousie – quand il ne s’agit pas carrément de haine, comme c'est évidemment le cas entre Koniev et Joukov, lesquels prendront tous deux grand soin de s’éviter pendant toute la réception.
Staline (Le Vojd? ), bien sûr, observe et s’amuse de tous ces enfantillages qui lui profitent en renforçant son pouvoir.
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Alors, qui pour porter le dernier coup ? Bon prince, Staline va donner une indication, en portant face à l’assemblée ses traditionnels toasts dans un ordre méticuleux : « Au camarade Joukov ! Au camarade Koniev ! Au camarade Vassilievski ! Au camarade Rokossovski ! Au camarade Malinovski ! Au camarade Tolboukhine ! »
...
Les quelques StuG III survivants du 911. StuG Abt (Hauptmann Erich Hoffmann) sont très utiles pour cela – ils tentent (tendent ) comme de coutume des embuscades en profitant de leur profil bas et de leurs Schützen facilitant le camouflage, avant de se retirer en marche arrière, en emportant l’infanterie sur leur toit.
...
Ces défilés arracheraient volontiers un sourire mauvais aux passants – s’ils avaient le cœur à sourire, même en grimaçant. Il y a cinq ans en effet, le 22 septembre 1939, c’était avec les nazis d’Heinz Guderian que les frontovikis de Semyon Krivoshein défilaient (paradaient? ) sous des arcs de triomphe, célébrant ainsi à la fois la réussite du pacte Molotov-Ribbentrop, l’écrasement de la Pologne et la remise de la ville à l’URSS.
...
L’Armée Secrète est bel et bien dévastée. La République n’a plus aucun contrôle et aucun moyen de contrôle sur son propre territoire, que celui-ci soit libéré ou non.
...
… pour peu que les nazis puissent aller les chercher . De fait, toute cette histoire commence décidément à coûter cher aux Allemands, qui n’ont plus ici les moyens d’aller chercher chaque rebelle au fond d’un bosquet, dans l’immédiat en tout cas.
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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 14:18    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Ceci étant Poireau, les choses ne sont pas encore actées pour l'Intérim, en référence aux textes précédents. Ca va venir - à cette heure, il est encore en titre au 1er FUK.


Je me suis peut-être mal exprimé. Je disais que Vassilievski n'avait pris que le commandement par intérim du 1er FUK suite à la mort de Vatoutine, notamment car il était sur place en tant que représentant de la STAVKA en Ukraine (de la même manière que Joukov a pris le pas sur Sokolovski en sa qualité de représentant de la STAVKA en Biélorussie) ; mais pour autant il n'a jamais cessé d'être nominativement le chef de l'état-major général, même si une partie de ses fonctions étaient assurées à Moscou par Antonov.
La séquence des opérations en Ukraine occidentale/Pologne étant passée il va pouvoir retrouver Moscou, en laissant à Petrov le 1er FUK (d'ailleurs largement désossé au profit des autres fronts).
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 14:22    Sujet du message: Répondre en citant

Nous sommes en phase, ca va glisser au mois de mai. Ne t'inquiète pas.
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Imberator



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 15:06    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Ceci étant Poireau, les choses ne sont pas encore actées pour l'Intérim, en référence aux textes précédents. Ca va venir - à cette heure, il est encore en titre au 1er FUK.

Et qu'aucun plaisantin vaguement anglophone ne nous fasse une vanne foireuse sur l’acronyme. OK ?
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Pendjari



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 15:07    Sujet du message: Répondre en citant

Allez, avoues, tu n'attends que ça Razz
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FREGATON



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 15:09    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:
demolitiondan a écrit:
Ceci étant Poireau, les choses ne sont pas encore actées pour l'Intérim, en référence aux textes précédents. Ca va venir - à cette heure, il est encore en titre au 1er FUK.

Et qu'aucun plaisantin vaguement anglophone ne nous fasse une vanne foireuse sur l’acronyme. OK ?

Certainement pas, d'ailleurs j'ignore totalement la signification de cet acronyme, what is the FUK?
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Pendjari



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 15:12    Sujet du message: Répondre en citant

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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 17:03    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Hendryk a parfaitement rodé la référence. Cette scène me fait toujours rire en META, à au moins deux titres :
- Face à lui, Beria et Molotov qui ne réagissent absolument pas. Le temps ralentit, les manteaux volent ... ouais c'est bon c'est Georgui, comme d'hab ...
- On est en plein cœur du palais des soviets, ce qui veut dire que Joukov a gardé son manteau exprès tout le long des couloirs pour l'occasion ...

Ceci étant Poireau, les choses ne sont pas encore actées pour l'Intérim, en référence aux textes précédents. Ca va venir - à cette heure, il est encore en titre au 1er FUK.

Sinon la photo de famille transpirant la joie d'être ensemble.

Left to right, top to bottom: Tolbukhin, Malinovsky, Govorov, Yeremenko, Bagramyan, Konev, Vasilevsky, Zhukov, Rokossovsky, Meretskov.


Je n'ai pas la référence du film ... Embarassed
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"Tout fout le camp, je vous dis : la preuve : Shakespeare a réussi à écrire Henri VIII. Stallone, lui, n'est pas allé au delà de Rocky VI". (Le Chat, P. Geluck)
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Imberator



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 17:12    Sujet du message: Répondre en citant

Le Chat a écrit:
Je n'ai pas la référence du film ... Embarassed

La mort de Staline
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Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable !
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Wings



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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2023 18:39    Sujet du message: Répondre en citant

Précision coté AH.com:

Citation:
In fact, Krivoshein refused to march under a pretext of tiredness of his troops. They just stood there on the roadside , while German tanks went by.

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"It takes the Navy three years to build a ship. It will take three hundred years to build a new tradition. The evacuation will continue." Sir Andrew Cunningham, Mai 1941
"Let me soar! [...] I need no great host, just [Tyene]" - Nymeria Sand, AFFC II
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