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Les Balkans, Mai 1944
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FREGATON



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MessagePosté le: Mar Déc 20, 2022 17:01    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Franjo Džal, l'ancien chef de l'aviation de chasse légionnaire - un homme compétent mais assez mal vu de ses chefs. Ses avions avaient tendance à se perdre ... et ca fait désordre.



Un de ses 109 sur le front de l'Est - observez le camouflage et les marques allemandes, avec simplement le blason croate sous le poste de pilotage. Ca ne va pas durer. La croix du roi apparaitra plus tard.
Et si quelqu'un se sent de faire des profils Cool




Bon, voilà pour le Noël du Raccoon... Smile

http://1940lafrancecontinue.org/images/?q=image/897-1944-messerschmitt-bf-109-e-ftl
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Déc 20, 2022 21:03    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Fregaton mais ...

Mon Dieu, je vais être chiant. Ca ne peux pas être l'avion de Franjo Džal, et à au moins trois titres.
- son avion, c'était le N°1,
- il avait les doubles chevrons de Kommodor,
- Si c'est un légionnaire, c'est un G-2 ou G-6. Pour un avion de défense aérienne (potentiellement avec des traces de couleurs sables, ils venaient des surplus de l'Afrique OTL), par exemple celui du major Zlatko Ztipčić, ca peut être un E,

Sauf que,
si c'est un croate 'pur jus', il n'a pas les marques allemandes et la croix gammée. Seulement le damier sur l'empennage, l'immatriculation sur le fuselage et d'autres éléments à préciser.

Ce qui me fait dire d'ailleurs que tous les profils d'avions croates actuellement dans la galerie sont faux en date. En effet, le trèfle dessiné (la mauvaise Balkenkreuz) a été imposée en mars 1945 OTL (spoil : mai 1944 FTL) uniquement à des fins d'identification. Sinon, à part ca, l'essentiel des marques locales, c'est l'insigne de la base aérienne sur le nez. Il y en a cinq de mémoire : Zagreb, Mostar, Banja Luka, Slavonski Brod, Sarajevo. Dans ce cas, ca serait probablement Zagreb donc la citadelle de Sisak (que je peux retrouver dans mes archives ...)

Au secours, il a lu 'L'aviation croate" ... (Et c'est pas fini, vu ce qu'il y a sur ma table.)

Mais sinon on peut faire le B-25 ? Facile : Olive drab, neutral gray, l'immatriculation, l'insigne du cimeterre en nose Art et le petit drapeau de dérive ne formant que bandeau.

Désolé...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Déc 20, 2022 21:21    Sujet du message: Répondre en citant

Edit : et si c'est un avion livré avant 43, il est probablement repeint en vert olive italien, avec les saumons et une bande de fuselage jaune ... L'immatriculation varie.
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FREGATON



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MessagePosté le: Mar Déc 20, 2022 21:30    Sujet du message: Répondre en citant

Ah mais, j'ai juste repris la photo ci-dessus et comme tu as écrit "un de ses 109" j'en ai déduit que c'était le sien...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Déc 20, 2022 21:34    Sujet du message: Répondre en citant

Alors c'est un légionnaire de 1942 en Crimée OTL, peut-être de Galic. Un G-2. Donc on pourrait dire que c'est un légionnaire de 43 FTL quelque part dans le Sud de l'Ukraine ! Ou même simplement un G de la légion rentrant à Zagreb en mai 1944. Et là ca passe. Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing
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FREGATON



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MessagePosté le: Mar Déc 20, 2022 22:13    Sujet du message: Répondre en citant

Bon j'ai corrigé avec un G2 en Ukraine 1943... Et oui sous l'apparence du marin rude et buriné par les embruns se cache parfois un être bon et généreux avec les Procyon lotor... Cool

http://1940lafrancecontinue.org/images/?q=image/898-1943-messerschmitt-bf-109-g2-ftl
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Déc 20, 2022 22:15    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà, désolé Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Merci beaucoup Fregaton.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 04, 2023 11:09    Sujet du message: Répondre en citant

8 mai
La campagne des Balkans
Opération Plunder – Teatime
Vallées du Danube et de la Save
– Le passage de relais entre Impériaux et Français se poursuit, en dépit des circonstances. Globalement, tout se fait dans l’ordre, en dépit de la tendance des Français – toujours surprenante pour les Anglais – à chaparder tout le matériel qui leur passe à portée la main et à bricoler des équipements originaux à partir d’anciens modèles. L’héritage de l’expérience des jours difficiles de 1940 sans doute ! Les Britanniques voient ainsi passer des véhicules visiblement non réglementaires, souvent pris à l’ennemi, mais aussi parfois… aux amis (35). Et l’on ose dire que ce sont les Anglais les excentriques !

Opération Veritable – Partisans et Grecs
Région de Sarajevo
– La guerre semble toujours suspendue autour de la capitale bosniaque… Les forces grecques et partisanes, à peu près à parité numérique (à défaut d’avoir le même armement), continuent ostensiblement à s’observer, sinon à s’opposer. Rien pour le moment ne paraît devoir modifier ce savant déséquilibre : celui d’un château de cartes dont la première a glissé et dont on guette désormais la chute… A moins que la carte fautive ne se remette en place et que l’ensemble reste, tout compte fait, miraculeusement debout.
La 2e Armée “gréco-française” n’a pas peur de l’AVNOJ. Par contre, les conséquences d’un éventuel affrontement seraient assurément catastrophiques, ce qui incite bien sûr à la plus extrême prudence.
La situation est donc bloquée. En face, les SS considèrent qu’il s’agit du premier signe de l’inévitable conflit entre ploutocrates et Bolcheviques. Et leurs officiers, à commencer par Krüger, de commencer à envisager des contre-offensives, par exemple pour dégager les sources de la Bosnie – puisque, d’évidence, les bigots grecs n’aideront plus les Rouges !

Opération Veritable – Grecs et Partisans
Herzégovine
– Les Grecs atteignent la Neretva à Metković en milieu d’après-midi. Ils ont donc tout loisir de constater que le fleuve est large, les ponts détruits et la berge opposée défendue – par un assemblage bâtard de légionnaires oustachis et de SS de la Handschar, c’est vrai, mais défendu tout de même.
Avec une brigade blindée et quelques éléments d’une division d’infanterie, les Hellènes n’ont pas les moyens de franchir cette barrière naturelle sans casse. Et ils le savent. Il est donc peu probable que la ligne de front bouge tout de suite dans cette région. Surtout que, sur la droite, le 2e Corps “de Choc” AVNOJ est désormais incertain – au mieux. Les jours suivants, la 5e DI de Georgios Stanotas se déploiera donc essentiellement à Tasovčići (face à Čapljina), avec les blindés de Socrates Demaratos en réserve à Domanovići. Le tout sans oublier de garnir, au moins un peu, les 50 kilomètres de berges qu’ils faut désormais tenir jusqu’à Mostar.
Et dans la soirée, les Grecs peuvent entendre à travers le fleuve les Schutzstaffel de la Handschar entonner leur chant de guerre, Sa Pjesmom u Boj, sur l’air de Wir fahren gegen Engelland, d’Herms Niel.
Pjesma ječi, sva se zemlja trese,
SS-vojska stupa roj u roj,
SS-vojska sveti barjak vije.
SS-vojska sve za narod svoj.
Daj mi ruku ti, draga Ivana,
oj s Bogom sad, oj s Bogom sad, oj s Bogom sad,
idem branit, idem branit, idem branit mili,
rodni kraj, rodni kraj.
U boj smjelo vi SS-junaci
pokažite domovini put!
Pođite putem slavnih pradjedova
dok ne padne tiran klet i ljut.
Ljubav naša nek u srcu plamti,
i sa pjesmom pođimo u boj.
Za slobodu mile domovine
svaki rado dat će život svoj.

Une chanson dans l’air, la terre entière tremble, les colonnes de SS marchent en cadence, des SS qui brandissent leurs bannières sacrées, des SS qui feront tout pour leur peuple. Donne-moi ta main, tendre Ivana. Suis Dieu maintenant, Suis Dieu maintenant, Suis Dieu maintenant, Je défendrai, Je défendrai, Je défendrai notre bien-aimée patrie, patrie. Les SS sont des héros dans la bataille. Montre le chemin à notre patrie, suis la route de nos glorieux aïeux, Jusqu’à ce que la tyrannie tombe, vaincue et amère. Laisse l’amour battre dans nos cœurs et, avec une chanson, entrons dans la bataille pour libérer notre patrie bien-aimée, pour laquelle n’importe qui sacrifierait volontiers sa vie.
………
« Un clocher se mit à sonner alors que Delta entrait dans Metković sous un ciel sombre, aux environs de 14 heures. Ce n’était pas les joyeuses et bruyantes cloches de libération qui nous avaient accompagnés durant toute la remontée d’Athènes jusqu’à Salonique. Ni même le tintement électrique du cuivre martelé par les impacts. Non, cette cloche sonnait le glas. Nous entrions aux enfers, au sens le plus antique du terme. La terre des morts – une ville désertée, que presque tous ses habitants semblaient avoir quitté en hâte pour se réfugier sur la rive nord. Leurs demeures étaient bien reconnaissables – désertes, mais intactes au milieu d’autres bâtisses incendiées, sans doute victimes de représailles de la part des Italiens puis de leurs successeurs. Des représailles, d’ailleurs, il y en avait assurément eu beaucoup…
Gáïos : « Ouais, on n’arrête pas le train, ils ont filé comme des rats, ouais ! ». Bias, à chaque carrefour : « Ça sent l’embuscade… ». Mon homologue avait toujours eu du nez. Mais pour cette fois, il avait tort. Même les eaux de la Neretva étaient calmes – noires, chargées de débris, mais calmes… »

(Markus Amynthe –  [Machines de guerre] – Souvenirs de la campagne de Bosnie, Kedros éditeur via LGF, 1993)

Plunder et Veritable : stop ou encore ?
Citadelle de Tvrđa (Osijek)
– Tandis que le général Sylvestre Audet tente de rétablir un minimum de liens avec l’AVNOJ, le général Bernard Montgomery cherche, lui, à sauver quelque chose de sa campagne du Danube. Bien sûr, Monty – qui espérait bien trop hâtivement être enfin sorti des complications yougoslaves – est furieux. Les titres des journaux de Londres, que lui a fournis sur son ordre Freddie De Guincamp ne font rien pour adoucir son humeur, en dépit des efforts désespérés de son aide-de-camp pour rendre la potion moins amère. Maudits Partisans, maudits royalistes, et surtout maudit fichu âne bâté de Pierre II Karađorđević – que ne lui a-t-il dit en face ses quatre vérités à Niš la veille de Noël, on aurait gagné du temps !
Même ses alliés français ne vont pas s’en tirer à bon compte ! « Foutus Froggies ! C’est à cause d'eux que tout va mal. Regardez, Freddie – d’Azincourt à Waterloo, l’Angleterre était en pleine gloire. Depuis l’Entente cordiale, tout part à vau-l'eau. » Pour le Britannique, les Français sont co-responsables de l’impulsivité yougoslave. Ils auraient dû savoir contrôler leur remuant allié !
L’ennui, c’est que, récriminations fondées ou non, Montgomery est coincé. Il ne peut rien faire pour résoudre ses difficultés, hormis guetter les réactions de Londres. Car il ne va tout de même pas se lancer dans une campagne très incertaine en direction du lac Balaton sans savoir si, demain, ses arrières ne seront pas à feu et à sang ! Dès lors, il n’y a plus qu’à attendre – en priant que tout reste en place. Du moins la campagne de France – qu’il aurait volontiers vue comme une concurrente en d’autres circonstances – va-t-elle distraire le public de ce qui se passe dans les Balkans.

Guerre aérienne
Bonne excuse
Balkans
– Pas plus d’actions de ce côté que la veille – et même encore moins ! Il faut dire qu’aujourd’hui, il pleut de la côte croate jusqu’aux Carpates, ce qui fournit une excuse commode à certains responsables.

Recollage de morceaux
Belgrade, 21h30
– Au QG de la 1ère Armée aérienne ce matin se tient une très inhabituelle “réunion de conciliation” entre responsables de l’Armée de l’Air et des Forces Aériennes Royales Yougoslaves, lesquelles sont clouées au sol depuis la veille à la suite des événements de Zagreb.
Les FARY ne représentent que deux escadres de chasse (80e et 82e EC, six groupes) et une de bombardement (81e EB, trois groupes) – sans compter bien sûr ce qui reste de la 83e EB(Y)… Peu de choses, donc, à l’échelle des moyens alliés. Le problème, c’est que pour la Balkans Air Force, c’est loin d’être négligeable – surtout qu’on annonce le départ des Polonais puis des Tchèques (soit en tout quatre escadres) pour la mi-mai, qui vers la France, qui vers l’URSS, à concurrence des bouleversements que connait l’Europe tandis que le conflit s’achemine vers sa fin. Alors, n’y a-t-il pas moyen de s’entendre, comme on l’a fait avec les Polonais ? Une comparaison peut-être maladroite, toutefois, et à la réflexion… Personne autour de la table ne se risquera à la faire.
Quoi qu’il en soit, le commandement yougoslave se désolidarise totalement de la 83e EB – c’est plutôt positif. Le célèbre Miha Ostric (de la 82e EC) est visiblement très vexé que ses chasseurs aient été envoyés courir les chasseurs croates au-dessus de Zagreb sans avoir été le moins du monde informé de ce qui se tramait. Bien ! L’entrevue commence sous les meilleurs auspices. Le bouillant aviateur, dont chacun connaît l’ascension météorique et l’adresse au tir (36), est venu avec son collègue Milislav Semiz (37) pour la 80e EC et le Podpolkovnik Stanko Diklić (38) pour la 81e EB. En face, les généraux Pierre Weiss (1ère Armée aérienne), Louis Valin (1ère Division, chasse) et Philippe Escudier (2e Division, bombardement), sont accompagnés par quelques pilotes chargés de jouer la carte de la confraternité entre aviateurs, dont le commandant Pierre Le Gloan.
Les Yougoslaves sont rassurés par l’attitude constructive des Français, eux-mêmes rassérénés par les déclarations toutes récentes de plusieurs responsables de renom, à Belgrade, qui vont dans le sens d’une reprise rapide de la collaboration entre les deux nations.
Dans le fond, tout le monde est d’accord. Les FARY, arme technique, donc a priori éduquée et par nature particulièrement dépendante de ses alliés, ne souhaitent pas se disputer avec eux – l’affrontement serait stérile dans l’immédiat et ne pourrait, à terme, que déboucher sur un démantèlement total de l’aviation yougoslave sans que cela bénéficie en rien au Royaume. Gens intelligents, les aviateurs tiennent d’abord à libérer leur pays, et pour cela, il faut défaire les Allemands comme les Croates. Le reste viendra plus tard… Même si, ce jour-là, certains espèrent bien que les Français leur laisseront les mains libres.
Mais pour l’heure, reste encore le cas d’éventuelles… défaillances individuelles. Que faire si demain, l’un ou l’autre aviateur des FARY décide d’obéir aux ordres de… à des ordres ne venant pas de la Forces Aérienne des Balkans ?
Optimiste, le général Weiss fait remarquer qu’il ne voit guère ce qu’un ou deux pilotes désobéissants pourraient faire, à présent – toute la porcelaine a déjà été cassée…
A ces mots, Le Gloan, peut-être fatigué par les intenses combats de ces dernières semaines, lance : « Si le cas se présente, il n’y aura qu’à abattre les mutins ! J’ai déjà des Italiens, des Allemands, des Hongrois, des Slovaques et des Croates à mon tableau… Un ou deux Serbes ne me gêneraient pas ! »
Ses derniers mots sont sans doute maladroitement ironiques, mais Ostric – qui comprend parfaitement le français, mais pas toujours la plaisanterie – entre dans une de ses colères légendaires, seconde seulement à celle de l’affaire d’Andros en décembre 1942. Le général Weiss raconte : « Le major Ostric s’est levé et s’est mis à invectiver Le Gloan en employant des expressions en divers langages dont je ne soupçonnais même pas l’existence, tout en commençant à faire le tour de la table pour aller s’en prendre directement à lui ! J’ai alors craint d’assister au premier duel entre un aviateur serbe et un français.
Par bonheur, après une rude bousculade, nous avons pu ramener le calme quand nous avons négocié qu’Ostric serait le seul dans tout le camp allié à avoir le droit d’abattre un aviateur des FARY – ceux qui ne seraient pas d’accord auraient affaire à lui ! Nous avons finalement dû lui promettre qu’il serait personnellement chargé de cette besogne le cas échéant, et la réunion s’est achevée dans une certaine confusion. Néanmoins – à quelque chose malheur est bon – la nouvelle devait fuiter… et, comme l’on sait, il n’y eut plus le moindre cas de désobéissance dans les FARY jusqu’à la fin du conflit. »


AVNOJ
La lutte… finie ?
Yougoslavie
– Situation floue pour toutes les unités titistes actuellement hors des lignes alliées, et toujours dans l’attente d’une nouvelle stratégie indépendante des capitalistes.
Une exception toutefois : partout où ils font face à l’ancienne Garde nationale oustachie – les Hrvatske Oruzane Snage, dont le chef viendrait d’être arrêté – les Partisans constatent une très nette démoralisation des unités adverses (qui n’étaient déjà pas franchement flamboyantes). En vérité, les Croates viennent même se rendre par vagues, avec armes et bagages.
Les 4e et 11e Corps “Croates” de l’AVNOJ, sous le commandement de “Fatty” Hebrang, sont les plus concernés par cette évolution – mais pas uniquement. Même le 10e Corps “de Zagreb” en bénéficie, en dépit du typhus qui l’accable ! Est-ce à dire qu’entre la peste brune et le choléra rouge, certains Croates ont choisi ? Peut-être. Peut-être aussi que ceux qui se rendent ne tiennent pas à sombrer avec l’Allemagne aux derniers mois d’une guerre si visiblement perdue.

NDH
Marine de troisième ordre (et démotivée en plus !)
Sur la Save
– La nouvelle des événements de la veille et les premiers signes de ce qui s’annonce comme une immense purge dans les rangs de l’armée oustachie (sans rien régler à la dynamique du conflit !) ne préoccupe pas seulement dans les rangs de l’armée de terre ou de la ZNDH. Inquiet de se retrouver enchaînés à un navire en train de sombrer, les marins du Sava, le dernier monitor oustachi encore en service, prennent les devants. En l’espèce, ils sabordent leur bâtiment, qui coule à pic, et filent sans demander leur reste en direction des lignes des Partisans (39).
Cet épisode peu glorieux signe la fin de la marine croate. Dans quelques jours, les Allemands obtiendront le débarquement des équipages des rares bâtiments subsistants – essentiellement le remorqueur Vrbas, les dragueurs Zagreb et Zeinski, ainsi que quatre antiques vedettes Lürssen, dont ils ne feront rien. La marine “d’eau bleue” du NDH avait déjà été dissoute depuis sa tentative de désertion in solidum du mois dernier. C’est désormais aussi le cas en eau douce ! Et l’amiral Nikola Steinfl, qui commandait ce résidu de flotte, n’aura plus qu’à s’occuper de sa maigre infanterie de marine.

Entretien avec un Oustachi
« – J’ai réussi à rejoindre nos lignes le lendemain soir, en passant à travers bois – après avoir une bonne partie du trajet en vêtements civils, de nuit, en me cachant à chaque patrouille,
– Je n’ose parler de miracle… (Il fronce les sourcils devant cette pique pourtant bien légère.) Beaucoup de vos Vukas ont réussi le même exercice ?
– Assez peu, hélas. Cinq ou six peut-être, sur la vingtaine. (Il fait mine de compter sur ses doigts.) Bogomil, Ranko, Zlatan, et puis Anđeo et Dragan qui sont revenus ensemble… Miroslav aussi. Ça fait bien six. Dommage pour les autres… Impossible de dire ce qu’ils sont devenus.
– Pas de regrets dans cette histoire ?
– Des tas ! A commencer par celui de n’avoir pas pu l’empêcher ! Si on m’avait dit où j’embarquais mes gars en montant dans cet avion à Mostar, j’y aurai réfléchi à deux fois. Quant aux autres, Diables Bleus ou Serbes royalistes… Vous savez ce qu’on dit : ne t’apitoie pas sur les idiots, tu pleurerais toute la journée. Pourtant, j’ai toujours pensé que nous aurions pu avoir des chances sérieuses de réussir. Mais pour ça, il aurait fallu de vrais partenaires !
– Qui aurait pu croire que des Serbes et des Croates ne parviendraient pas à collaborer efficacement, n’est-ce-pas ?
– C’est la différence entre politiques et militaires. Et entre mauvais et bons tacticiens. Le politique se réfère en permanence aux paroles – sans s’attacher au fait que si le langage a été donné à l’homme, c’est avant tout pour déguiser sa pensée.
– Tout ça ne vous a pas donné envie de rentrer chez vous, comme tant d’autres ?
– Nooon ! La lutte restait la même ! Pour une cause inchangée, de surcroît, avec des adversaires simplement plus nombreux et toujours aussi féroces. J’aurai dû faire quoi ? Condamner ma petite Renata à la misère en attendant de se faire martyriser par un groupe de soudards bosniaques ? Non, il me fallait continuer : pour elle, et pour ceux qui comptaient toujours sur moi pour obtenir le moyen de subsister. Et puis la guerre n’était pas finie, et j’avais encore beaucoup de choses à régler.
Et sans aucun doute encore autant de terribles histoires à me raconter. »

(Dans la tête du monstre – Conversation avec un officier oustachi, Robert Stan Pratsky, Flammarion 1982)


Notes
35- Lors de son départ des Balkans, le GDB comptera plus de camions GMC que le chiffre indiqué par ses tables d’effectifs, alors même qu’il avait subi de pertes bien normales en campagne… Et la photo prise au bord de la Save d’un Pak 40 de prise fixé sur le plateau d’un camion Bedford visiblement acquis hors de tout cadre inspire encore aujourd’hui bien des maquettistes !
36- Ostric répètera souvent à qui voudra l’entendre qu’avec un seul avion et une seule cartouche, il aurait fait mieux sur Zagreb que toute la 83e EB – et sans perte civile !
37- A ce moment, 15 victoires, dont 4 sur Rogozarski Ik-3 en 1941 lors de la défense de Belgrade en 1941. Semiz était d’un caractère sensiblement moins… flamboyant que son homologue Ostric, ce qui a pu faire que, même aujourd’hui, sa carrière soit restée relativement méconnue. Sans parler de certains contacts noués avec les tchetniks durant l’invasion (mais seulement durant celle-ci)… Par ailleurs, le chef de la 82e EC ne semblait guère l’apprécier, le traitant volontiers de « petit joueur ombrageux ».
38- Ancien du 8e Rgt de Bombardement, sur Blenheim.
39- La plupart les atteindront, et y seront assez bien accueillis. Il faut dire qu’à cette époque, les titistes ont encore grand besoin d’hommes et tous les repentis sont bons à prendre !
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Jan 04, 2023 13:20    Sujet du message: Répondre en citant

- Une citation de Vipère noire,
- une chanson OTL,
- une phrase bien maladroite OTL (à des FAFL : "J'ai des italiens, des allemands, des britanniques et des américains à mon tableau. Je peux bien y rajouter un ou deux français"),
- une autre citation BDphile,
- un presqu'as oublié, coincé à 4 victoires sur Rogozarski IK3 OTL,
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MessagePosté le: Mer Jan 04, 2023 14:58    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Inquiet de se retrouver enchaînés à un navire en train de sombrer, les marins du Sava, le dernier monitor oustachi encore en service, prennent les devants. En l’espèce, ils sabordent leur bâtiment, qui coule à pic, et filent sans demander leur reste en direction des lignes des Partisans (39).

La marine croate en mai 1944 (colorisé).


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MessagePosté le: Mer Jan 04, 2023 15:21    Sujet du message: Répondre en citant

...
Le passage de relais entre Impériaux et Français (Républicains ?) se poursuit, en dépit des circonstances. Globalement, tout se fait dans l’ordre, en dépit de (malgré ? ) la tendance des Français – toujours surprenante pour les Anglais – à chaparder tout le matériel qui leur passe à portée la main et à bricoler des équipements originaux à partir d’anciens modèles. L’héritage de l’expérience des jours difficiles de 1940 sans doute ! Les Britanniques voient ainsi passer des véhicules visiblement non réglementaires ( réglementaire ??), souvent pris à l’ennemi, mais aussi parfois… aux amis (35).
...
Et leurs officiers, à commencer par Krüger, de commencer à envisager (d’imaginer ?/d’envisager à ?) des contre-offensives, par exemple pour dégager les sources de la Bosnie – puisque, d’évidence, les bigots grecs n’aideront plus les Rouges !
...
Le tout sans oublier de garnir, au moins un peu, les 50 kilomètres de berges qu’ils (qu’il ) faut désormais tenir jusqu’à Mostar.
...
Tandis que le général Sylvestre Audet tente de rétablir un minimum de liens avec l’AVNOJ, le général (toujours pas Maréchal/Fielmarshall à cette époque ? –simple interrogation- ) Bernard Montgomery cherche, lui, à sauver quelque chose de sa campagne du Danube.
...
Le célèbre Miha Ostric (de la 82e EC) est visiblement très vexé que ses chasseurs aient été envoyés courir les chasseurs (leurs homologues/adversaires ? ) croates au-dessus de Zagreb sans avoir été le moins du monde informé de ce qui se tramait. Bien ! L’entrevue commence sous les meilleurs auspices. Le bouillant aviateur (pilote ? ), dont chacun connaît l’ascension météorique et l’adresse au tir (36), est venu avec son collègue Milislav Semiz (37) pour la 80e EC et le Podpolkovnik Stanko Diklić (38) pour la 81e EB. En face, les généraux Pierre Weiss (1ère Armée aérienne), Louis Valin (1ère Division, chasse) et Philippe Escudier (2e Division, bombardement), sont accompagnés par quelques pilotes chargés de jouer la carte de la confraternité entre aviateurs , dont le commandant Pierre Le Gloan.
...
Gens intelligents, les aviateurs tiennent d’abord à libérer leur pays, et pour cela, il faut défaire les Allemands comme les Croates. Le reste viendra plus tard… Même si, ce jour-là, certains espèrent bien que les Français leur laisseront les mains libres.
Mais pour l’heure, reste encore le cas d’éventuelles… défaillances individuelles. Que faire si demain, l’un ou l’autre aviateur (élément ?) des FARY décide d’obéir aux ordres de… à des ordres ne venant pas de la Forces Aérienne des Balkans ?
...
En vérité, les Croates viennent même se rendre par vagues, avec armes et bagages.
Les 4e et 11e Corps “Croates” de l’AVNOJ, sous le commandement de “Fatty” Hebrang, sont les plus concernés par cette évolution – mais pas uniquement. Même le 10e Corps “de Zagreb” en bénéficie, en dépit du typhus qui l’accable ! Est-ce à dire qu’entre la peste brune et le choléra rouge, certains Croates ont choisi ? Peut-être. Peut-être aussi que ceux qui se rendent ne tiennent pas à sombrer avec l’Allemagne aux derniers mois d’une guerre si visiblement perdue.

NDH
Marine de troisième ordre (et démotivée en plus !)
Sur la Save
– La nouvelle des événements de la veille et les premiers signes de ce qui s’annonce comme une immense purge dans les rangs de l’armée oustachie (des forces oustachies ? ) (sans rien régler à la dynamique du conflit !) ne préoccupe pas seulement dans les rangs de l’armée de terre ou de la ZNDH. Inquiet (Inquiets ?) de se retrouver enchaînés à un navire en train de sombrer, les marins du Sava, le dernier monitor oustachi (à supprimer ?-tout simplement- ) encore en service, prennent les devants. En l’espèce, ils sabordent leur bâtiment , qui coule à pic, et filent sans demander leur reste en direction des lignes des Partisans (39).
Cet épisode peu glorieux signe la fin de la marine croate. Dans quelques jours, les Allemands obtiendront le débarquement des équipages des rares bâtiments (navires ?-quoi que compte tenu de la taille des subsistants, à valider par nos marins, j’ai l’impression que navire désigne des bateaux d’une taille siginificative ) subsistants – essentiellement le remorqueur Vrbas, les dragueurs Zagreb et Zeinski, ainsi que quatre antiques vedettes Lürssen, dont ils ne feront rien.
...
Entretien avec un Oustachi
« – J’ai réussi à rejoindre nos lignes le lendemain soir, en passant à travers bois – après avoir fait/effectué(à ajouter ?)une bonne partie du trajet en vêtements civils, de nuit, en me cachant à chaque patrouille,
... »

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Notes
35- Lors de son départ des Balkans, le GDB comptera plus de camions GMC que le chiffre indiqué par ses tables d’effectifs, alors même qu’il avait subi de (des ?) pertes bien normales en campagne…
...
37- A ce moment, 15 victoires, dont 4 sur Rogozarski Ik-3 en 1941 lors de la défense de Belgrade en 1941 (à supprimer ? ).
...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Jan 04, 2023 15:47    Sujet du message: Répondre en citant

No spoil sur Monty, John.
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John92



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MessagePosté le: Mer Jan 04, 2023 15:54    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
No spoil sur Monty, John.

Pas de spoil, c'était une vraie question (d'ailleurs il me semble l'avoir déjà posée mais, la vieillesse ..., j'ai oublié la réponse)
Dsl
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Jan 04, 2023 15:56    Sujet du message: Répondre en citant

Mais ma réponse se veut gentille ! Very Happy Juste tu aura ta réponse plus tard.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 09, 2023 13:24    Sujet du message: Répondre en citant

9 mai
La campagne des Balkans
Opération Plunder – Teatime
Vallées du Danube et de la Save
– Rien de nouveau dans cette zone, sinon l’arrivée de remplacements britanniques en provenance des ports de la Méditerranée (et envoyés, cela va sans dire, bien avant les événements lamentables de l’avant-veille). Parmi eux, de nouveaux Sherman Firefly obtenus à grand renfort de diplomatie par Richard O’Connor, au bénéfice de la 10th Armoured – qui devrait jouer un rôle essentiel dans la prochaine offensive. Dotés d’un impressionnant 17-pounder, les Firefly sont déjà très appréciés dans la perspective d’un nouvel affrontement avec les panzers. Ce sont d’authentiques tueurs de chars. Les hommes du 7th Queen’s Own Hussars les baptisent les “Black Dogs” et chaque engin a son surnom personnel : par exemple, “Black Wolf”, “Black Tiger”… “Black Dragon”…

Opération Veritable – Partisans et Grecs
Région de Sarajevo
– Situation désespérément bloquée – depuis deux jours déjà, rien ne bouge, faute de confiance entre les cobelligérants et faute de moyens si l’un des deux décidait d’attaquer seul. Comme c’était quelque peu prévisible, c’est l’ennemi commun qui va commencer à les réconcilier. En effet, August Schmidhuber, Standartenführer du 14. SS-Freiwilligen Gebirgsjäger Rgt Reinhard-Heydrich décide que la discorde gréco-partisane va lui permettre de lancer une contre-offensive depuis les sources de la rivière Bosnie pour éliminer la menace représentée par les Partisans sur ce relief dominant Sarajevo.
Sortant de leurs tranchées et de leurs nids de mitrailleuse, les hommes de la Prinz-Eugen affrontent un 3e Corps “Bosniaque” (Kosta Nađ, Osman Karabegovic) très professionnel et surtout plutôt bien armé. Ils obtiennent néanmoins quelques succès, dégageant notamment le terrain jusqu’à une ligne Ušivak-Hrasnica avant d’être bloqués par l’aile droite du 1er Corps “Prolétarien” (6e Division prolétarienne Lika – Srećko Manola, Rade Žigić), renforcée de la poignée de blindés titistes.
Néanmoins, le régiment SS paraît un instant en mesure d’arracher un nette victoire tactique, en s’emparant de la route du mont Igman – ce qui aurait pour effet de couper la liaison entre les deux corps de l’AVNOJ… Mais une intervention vigoureuse de l’artillerie de la 13e DI grecque contraint finalement l’Axe à reculer. Charalambos Katsimitros – que personne n’a sollicité mais qui a suivi la bataille de sa position à l’ouest de Krupac – a compris qu’une avance nazie dans ce secteur pourrait permettre aux SS de le flanquer dangereusement.
La situation se stabilise, au moins pour la journée. Les Grecs ont peut-être épargné un sévère revers aux Partisans. Leur défaite du jour pourrait d’ailleurs tourner bientôt à la déroute, car le 7. SS-PanzerGrenadier Rgt (Alfred Wünnenberg) a pris position à Hadžići et va pouvoir demain appuyer ses frères d’armes. C’est pourquoi, sur l’ordre de Nađ – un peu moins “politique” que son confrère, Koča Popović, mais que son impeccable pedigree communiste met à l’abri de tout soupçon – des émissaires sont envoyés à la 13e DI. Uniquement afin de coordonner tactiquement leurs formations, bien sûr ! Le GQG n’en voudra sûrement pas au 3e Corps…
En résumé, AVNOJ et “armée Fabvier” commencent à envisager à nouveau – non de s’allier, certes pas ! Mais de travailler ensemble dans le même sens, dans l’intérêt des deux parties.

Opération Veritable – Grecs et Partisans
Herzégovine et sud de la Dalmatie
– Rien à signaler jusque dans l’après-midi le long de la Neretva – les Grecs continuent de se mettre en place et de repérer les défenses SS et croates, sous la protection de l’artillerie de la flotte, à défaut de l’aviation.
La péripétie la plus marquante survient en fin de journée. Le général Marko Mesić, commandant la 369. ID Vražja divizija – l’une des meilleures unités croates, et sans doute la seule ayant conservé une véritable valeur en bataille rangée – constate que la guerre est perdue sans l’ombre d’un doute. Agissant en conséquence, il franchit la ligne de front avec une bonne partie de ses proches (6 officiers et 100 légionnaires environ) et va se constituer prisonnier auprès des forces grecques !
La nouvelle de cette désertion – qui n’a rien d’un acte de Résistance mais répond sans aucun doute au souhait d’améliorer son dossier avant que les méfaits commis sous son commandement ne soient comptabilisés ou que les Partisans puissent lui mettre le grappin dessus et lui fassent un mauvais sort – fera vite le tour des trois divisions du KLAK. Et les rumeurs grotesques colportées par les services politiques oustachis (pris dans une embuscade, il aurait succombé sous le nombre) ne pourront rien y changer.
………
Plus au nord, le 2e Corps “de choc” de Peko Dapcevic s’empare de Nevesinje (récemment ravagée par la Handschar) et poursuit en direction de Mostar, tout en dépêchant quelques troupes de couverture vers le nord, en direction de Kalinovik. Peko Dapcevic n’est pas un imbécile – il sait que, seules et sans soutien des capitalistes, ses forces sont incapables de forcer la barrière de la Neretva. Mais il espère tout de même infiltrer quelques éléments sur la route de Konjic (peut-être imparfaitement défendue ?) et surtout rétablir la liaison avec les camarades du secteur de Sarajevo. Pour l’AVNOJ aussi, les solutions s’épuisent…
Mais Dapcevic ne boude pas son plaisir : après des années passées entre Nikšić et Pogdorica à se cacher pour éviter une arrestation et à lutter contre l’Occupant, avoir libéré le Monténégro et le sud de la Dalmatie, c’est très encourageant pour la suite !

AVNOJ
La lutte… finie ?
Yougoslavie
– La lutte entre les unités oustachies et titistes continue d’être curieusement en suspens, entre réserve inquiète pour les uns et perte d’élan pour les autres. Cependant, les défections croates vont sans cesse croissant et, à certains endroits, ce sont des pans entiers du front qui paraissent s’effondrer devant les Partisans.
Dans les secteurs les plus susceptibles d’immédiatement profiter de l’aubaine, c’est-à-dire essentiellement en Dalmatie et dans le centre du pays, les conséquences ne se font pas attendre. Réagissant avec promptitude, Andrji “Fatty” Hebrang renvoie donc ses deux corps en direction de leurs précédents objectifs, après l’interruption de ces derniers jours. Il est probable que cette manœuvre sera bientôt couronnée de succès : les villes visées à partir de Josipdol et Bosanki Petrovac – soit Karlovac et Jajce– ne sont plus vraiment défendues. Entre les Slovènes qui ne s’intéressent qu’à leur pays et les SS qui ne se préoccupent que de l’axe Zagreb – Banja Luka – Sarajevo – Mostar (et, dans une certaine mesure, de quelques villes côtières), la défense du NDH a décidément du plomb dans l’aile. Jusqu’aux unités atteintes par le typhus, le 10e Corps “de Zagreb” en tête, qui envisagent désormais de reprendre l’initiative vers Glina puis Pokupsko, tant l’opposition ennemie parait faible !
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