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Navires allemands etc 42-43-44
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 15:07    Sujet du message: Navires allemands etc 42-43-44 Répondre en citant

Ci-après, quelques épisodes navals de 1942, 1943 et 1944, complétés et corrigés par Loïc, avec les conseils éclairés et éclairants de Capu Rossu.

15 février 1942
Procédure hasardeuse
Kiel
– Le Gneisenau est admis dans la cale sèche des chantiers de la Deutsche Werke pour réparer les avaries de coque dues à l’explosion de la mine lors de l’opération Cerberus. Mais le bâtiment devra être disponible pour le 6 mars, et cette date n’est pas modifiable ! Pour pouvoir tenir ce délai impératif, les autorités navales prennent une décision qui n’est pas sans risque : contrairement aux procédures habituelles, les munitions ne sont pas débarquées avant l’entrée au bassin (1) !

26 février 1942
Coup heureux
Kiel
– Dans la nuit du 26 au 27, un raid de la RAF surprend le croiseur de bataille allemand Gneisenau au chantier naval de la Deutsche Werke. Les travaux de réparation des dommages causés par la mine heurtée durant l’opération Cerberus viennent de s’achever. Le navire, qui doit appareiller pour la Norvège le 6 mars, se trouve toujours dans son dock flottant. Ses réserves de munitions ont été complétées et quelques essais doivent bientôt avoir lieu.
Le navire encaisse une bombe de 1 000 livres qui perce le pont blindé juste devant la tourelle Anton. Des éclats incandescents perforent la paroi de la soute de cette tourelle. Les gaz chauds qui pénètrent par ces brèches font détoner des charges propulsives entreposées dans la soute aux gargousses, entraînant une énorme explosion. La tourelle est éjectée de son support et un incendie ravage toute la section avant du navire. L’équipage a le réflexe de noyer partiellement la soute à obus et gargousses de la tourelle Bruno, évitant ainsi une explosion plus catastrophique. 112 hommes sont tués et 21 autres blessés.
Quelques jours plus tard, une reconnaissance photo de la RAF permettra aux Alliés de constater avec satisfaction que le navire est toujours immobilisé, l’avant totalement calciné.
Côté allemand, après la stupéfaction initiale, un constat déprimant s’impose rapidement : il faudra au moins deux ans avant que le navire puisse reprendre du service. Il est alors décidé de reconstruire le Gneisenau selon un plan décidé avant-guerre, mais qui n’avait pas pu être mené à bien. Les trois tourelles triples de 280 mm doivent être remplacées par trois tourelles doubles de 380 mm, les mêmes canons que la classe Bismarck. La reconstruction prévoit également l’allongement de la proue pour améliorer la tenue à la mer et le renforcement du système électrique. Les tourelles B et C doivent être installées en Norvège comme batteries côtières.

4 avril 1942
Un corsaire en réparations
Kiel
– Le Gneisenau, escorté du brise-glace Castor et du pré-dreadnought Schlesien, appareille pour la Prusse Orientale. À Gotenhafen, le chantier naval Deutsche Werke permettra de mener à bien les longues réparations qui attendent le cuirassé. Son équipage va être redéployé dans l’Ubootwaffe.

30 novembre 1942
Fin de carrière pour un croiseur
Gotenhafen
– Escorté par plusieurs torpilleurs et dragueurs, le croiseur lourd Admiral Hipper entre dans le port de Gotenhafen après huit heures de navigation sous un ciel bas qui lui a permis d’échapper à d’éventuelles reconnaissances des VVS. Les réparations, faute d’équipements lourds à Memel, se sont résumées à remettre le bâtiment dans ses lignes d’eau. En l’absence de cale sèche, elles ont été effectuées par des scaphandriers qui ont “nettoyé” les bords des brèches puis soudé des plaques de tôle sur la coque. Ce travail sous-marin achevé, les compartiments noyés ont été vidés par pompage. De nouvelles plaques de tôle ont été posées en vis-à-vis de celles mises en place par les scaphandriers, puis l’intervalle entre les placards extérieurs et intérieurs a été comblé par du ciment à prise rapide. Durant ces travaux de coque, le personnel mécanicien a visité les jeux de turbines centrales et tribord, les collecteurs de vapeur et les chaudières La Mont pour que l’Admiral Hipper puisse faire route à 15 nœuds sans risquer un “black-out” de la propulsion comme lors de la bataille de Saaremaa. Cette vitesse réduite a été décidée au terme d’une réunion entre le commandant du croiseur et les ingénieurs, pour ne pas fatiguer outre mesure les réparations de fortune.
Dans les semaines qui suivront, conformément à l’oukase d’Hitler, qui a suivi de près les résultats de la bataille, les ouvriers vont démonter l’artillerie, du moins celle qui n’a pas été détruite le 26 septembre (2). L’équipage quant à lui reversera à l’arsenal les approvisionnements divers et les munitions, sans oublier l’outillage, les pièces de rechange et tout ce que l’on désigne communément dans toutes les marines sous l’appellation « matériel mobile ». Les marins seront réaffectés sur d’autres unités de la Kriegsmarine.

Notes
1- Ces procédures avaient été introduites par la Marine française au lendemain de la catastrophe du cuirassé Iéna en 1907 et adoptées ensuite par toutes les grandes marines. Elles imposent aussi que les fusées des obus soient enlevées pour éviter qu’un obus n’explose à cause d’une malencontreuse manipulation lors de l’inspection des soutes.
2- En plus de la tourelle de 10,5 cm bâbord avant détruite par un obus du Gorky, plusieurs pièces de DCA de 3,7 et 2 cm ont été mises hors service par les bombes des VVS ou les incendies qu’elles ont provoqués. Il en est de même pour une partie de la drome.


Dernière édition par Casus Frankie le Mar Avr 12, 2022 15:36; édité 2 fois
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 15:25    Sujet du message: Répondre en citant

L'épisode original de notre ami australien, Mark, était sans doute un peu trop… optimiste en envisageant que le passage du Juel dans la mer du Nord était possible.

7 mars 1943
Danois et rebelles
Copenhague, 02h45
– Les Allemands lancent l’opération Safari, avec pour objectif de saisir la totalité des installations policières et militaires du Danemark, dont bien entendu la flotte. Mais le vice-amiral Vedel, commandant en chef de la marine danoise, a donné ses instructions depuis longtemps : rien ne doit tomber intact entre les mains ennemies ; fuir vers la Suède ou saborder les navires sont les seules alternatives. Depuis la veille, la flotte est en alerte à quinze minutes. Evidemment, les Allemands ne l’ignorent pas, c’est donc une course de vitesse qui s’engage…
Dix minutes plus tard, quelque part dans la capitale, un émetteur radio clandestin – les Danois ont tout prévu – envoie à toutes les unités un message ordonnant d’élever le niveau d’alerte. À peine une minute après, une seconde transmission ordonne l’alerte maximale.

Port de Holbæk, à bord du garde-côtes cuirassé Niels Juel – Récit d’après Mark Bailey, “Niels Juel’s wonderful cruise” (Modern Naval History, # 8, 1990).
02h58 – Les coups frappés à la porte disaient la hâte, l’urgence, l’affolement même. Le commandant Westermann fut instantanément réveillé – toute une vie d’habitude. Il jeta un coup d’œil à sa montre. Presque trois heures. Alors ça y était, sûrement.
Il ouvrit la porte. L’officier de quart était là, trépignant presque d’excitation : « Commandant, un message urgent. A Copenhague, les Allemands sont en train de saisir tout ce qui flotte ! Il faut saborder le bâtiment ! »
La réponse stupéfia le jeune officier : « Enfin ! Faites sonner aux postes de combat. Signalez au Lossen : “Pour le commandant, exécution immédiate. Bord sur bord. Je répète : Bord sur bord.” C’est compris ? Bord sur bord. Vous n’avez pas besoin de savoir ce que cela veut dire. »
– À vos ordres !

Quelques minutes plus tard, Westermann était sur la passerelle, où le klaxon d’alarme hurlait pendant que les hommes se précipitaient à leurs postes. Il se tourna vers son second : « Vous voyez, Monsieur Holgersen, nous avons bien fait de charger ce charbon et de le gaspiller en attendant ici avec les chaudières allumées et en maintenant l’équipage à bord. Levez l’ancre immédiatement. »
– À vos ordres !

C’est un bon second, sourit Westermann, il connaît son boulot et il le fait bien. Le commandant et son second continuaient de donner leurs ordres quand un autre message urgent arriva : « Ordre à tous les navires : rendez-vous dans les eaux suédoises. »
– Navigateur !

L’homme accourut.
« Vous connaissez depuis des semaines la route à suivre, faites juste les adaptations nécessaires compte-tenu de la marée. Eh oui, Messieurs, je sais que certains d’entre vous espéraient gagner l’Angleterre, mais cette option est beaucoup trop dangereuse. Notre [i]Niels n’est pas assez rapide pour ce long trajet, avec les Allemands qui vont nous donner la chasse sur mer et dans les airs, sans parler des batteries côtières et de ces fichues mines à la sortie du Skagerrak. Nous allons contourner le Seeland par le nord, donner l’impression de vouloir rejoindre Copenhague, puis filer vers les eaux suédoises en piquant droit vers Halmstad. Il est hors de question de passer sous le nez de la batterie qu’ils ont installé à Hornbaek (3). »[/i]
Le sourire ravi du navigateur illumina la passerelle. Toute l’équipe échangeait des regards où se lisaient la compréhension, la joie et l’anxiété.
– Commandant, le Lossen signale qu’il va culer de deux encâblures, rapporta l’assistant de l’officier de quart.
– Très bien. Officier de quart, ordre d’appareiller dès que vous avons la place de manœuvrer. Navigateur, faites-nous sortir d’ici.
Les deux hommes s’empressèrent.
– Officier de quart, informez le chef mécanicien que nous aurons besoin de toute la vapeur possible d’ici une heure.
– À vos ordres.

Westermann regarda au dehors, dans l’obscurité d’une nuit d’hiver nordique où gémissait un vent venu du pôle. Il se saisit du microphone et demanda à ce que le circuit interne du navire soit ouvert : « À tout l’équipage, votre commandant vous parle. Oui, c’est fait, les Allemands ont agi contre nous. Dès que le pays a été occupé, il y a presque trois ans, et de plus en plus depuis, nous avons clairement montré que nous étions opposés à cette occupation et que nous n’acceptions pas de coopérer avec eux. Début 41, quand ils ont exigé que nous leur livrions les nos navires les plus modernes (4), nous avons accepté, mais après les avoir désarmés. Comme cela ne suffisait pas, nous avons prévu qu’ils pouvaient décider d’agir pour nous écraser et nous forcer à collaborer. Je vous l’ai annoncé hier, notre gouvernement a rejeté les exigences de Berlin. Ils ont donc frappé. Le Roi va rester, pour s’opposer à eux. Nous allons gagner la Suède pour ne pas les laisser souiller notre beau navire. Après tout, les Polonais, les Norvégiens, les Hollandais, les Belges en ont fait autant avec une bonne part de leur flotte. Même les Français l’ont fait, humiliés comme ils l’ont été en 40 ! Et les Yougoslaves et les Grecs. Vous ne voudriez pas que nous fassions moins bien ? D’autant plus que c’est simple : tout ce que nous avons à faire, c’est notre devoir envers le pays, le Roi et le peuple danois. »
Westermann marqua une pause, puis enchaîna :
– Et ils ont fait une grosse bêtise. Attaquer à cette heure-ci était parfait pour prendre au piège des navires à quai avec des chaudières éteintes. Nous avons plusieurs heures devant nous avant qu’il y ait assez de lumière (5) pour permettre à leurs avions de nous trouver… s’ils arrivent à voir à travers le brouillard !
À bord du Niels Juel, tout le monde redoubla d’ardeur, en particulier les artilleurs qui préparaient canons et munitions.
Sur la passerelle, l’enseigne de quart se pencha près du navigateur, courbé sur ses cartes et ses instruments et qu’il était censé aider : « Qu’est-ce que ça veut dire ? Comment le Commandant peut-il faire une chose pareille ? »
Sans interrompre son travail, le navigateur renseigna le jeune homme : « Le commandant Westermann connaît bien son navire. Il a déjà servi à bord comme second, et il a plusieurs années d’expérience sur des torpilleurs. Il connaît bien ces eaux, aussi. Et ce n’est pas seulement un marin expérimenté, il est député au Parlement depuis 1933. Compris ? »
L’enseigne hocha la tête : « Ah oui, il a des relations ! »
Pendant ce temps d’ailleurs, Westermann essayait, mais sans succès, d’obtenir des informations sur la situation dans le reste du pays, notamment auprès de l’état-major à Copenhague.
03h30 – Une fois les deux ancres à poste, les machines se mirent à tourner et le Niels Juel prit de l’erre. Alors que le navire commençait à virer, suivant le Lossen qui quittait déjà le port, un officier de police à bord d’une vedette portuaire apporta finalement des nouvelles : les Allemands se seraient emparés de plusieurs casernes et postes de police dans la région et des rumeurs faisaient état du sabordage de la flotte à Copenhague. Il devenait urgent de partir !
En réalité, la subite activité portuaire n’était pas passée inaperçue de l’Occupant et l’information était déjà en train de remonter vers qui se droit.
03h45 – Les deux navires commencèrent à descendre le fjord d’Holbæk, à vitesse réduite étant donné le brouillard et la faible largeur du chenal praticable pour le Niels Juel. Ils virèrent ensuite vers le nord, passant entre le Sjælland et la petite île d'Orø.
04h30 – Une fois engagés dans l’Isefjord proprement dit, la vitesse fut poussée à 12 nœuds, le maximum que pouvait tenir le vieux Lossen.
– Monsieur Holgersen, nous avons passé un obstacle difficile, je n’aurais pas aimé me faire surprendre dans ce chenal étroit par l’aviation ennemie. Nous avons aussi de la chance qu’il n’y ait pas de vent. Depuis sa dernière refonte, la stabilité du [i]Niels laisse vraiment à désirer.[/i]
Le second suggéra : « Commandant, nous pourrions pousser jusqu’à 14 nœuds, le temps presse… »
– Non, nous ne laisserons pas le [i]Lossen
derrière nous, le moindre torpilleur pourrait l’arrêter. À cette vitesse, nous mettrons moins de six heures jusqu’aux eaux suédoises et le brouillard ne se dissipera qu’après le lever du soleil. C’est un risque, mais un risque calculé.[/i]
Durant la traversée du fjord, l’équipage du Niels Juel, ayant achevé les préparatifs du combat, prit le temps de se restaurer. Beaucoup, notamment les canonniers, préférèrent toutefois prendre un en-cas à leur poste, malgré la température négative et l’humidité. Le moral au beau fixe, certains évoquaient avec entrain la perspective d’affronter l’ennemi. L’optimisme régnant à bord fut à peine assombri par un bruit de moteur d’avion. Le mouchard était bien évidemment allemand, mais le brouillard empêchait toute visibilité à bord des navires comme de l’appareil qui les survolait.
05h20« Commandant, signala le navigateur, nous allons aborder le haut-fond de Lynæs Sand. »
– Parfait. Réduisez à 6 nœuds. Que le Lossen s’engage en premier.

Le Niels Juel et son compagnon arrivèrent ensuite à hauteur du port d’Hundested, sur tribord. Devant eux, le Kattegat et au-delà, la Suède !
05h35 – Une voix retentit soudain dans le circuit interne, provenant de la vigie : « Commandant, un navire droit devant, distance estimée : un nautique. »
Westermann s’empara de ses jumelles, observa dans la direction indiquée, puis soupira : « Un Allemand… C’était prévisible… En plus, malgré cette purée de pois, il nous a sûrement détectés depuis un moment grâce à son radar (6). »
Le commandant ordonna d’armer canons et mitrailleuses, déclenchant une salve d’applaudissements de la part de l’équipage.
L’opérateur radio apparut sur la passerelle au même moment : « Commandant, un message de la capitainerie d’Hundested. Il indique que les Allemands ont posé un champ de mines à la sortie du fjord. »
C’était évidemment faux, mais Westermann ne pouvait pas le savoir. Toutefois, sa résolution ne faiblit pas et il réagit rapidement.
– Hmm. On a donc affaire à un mouilleur de mines ou un croiseur auxiliaire. Mais avec un seul navire, ils n’ont pas pu poser des mines sur toute la largeur de l’embouchure et certainement pas à proximité du rivage. Nous allons passer au plus près de Hundested, la profondeur y est suffisante. Prévenez le Lossen.
Une fois sortis du fjord, les deux navires mirent le cap au nord-est, reprenant de la vitesse et s’éloignant progressivement de la côte.
– Vigie, que fait… (Westermann allait dire « l’ennemi », mais après tout personne n’avait encore ouvert le feu !), que fait l’Allemand ?
– Il accélère franchement, Commandant, il veut sûrement nous dépasser par bâbord.

L’opérateur radio réapparut sur la passerelle : « Commandant, un message à toute la flotte. Ce n’est pas la radio du Quartier général de Copenhague, mais je reconnais le doigté de l’opérateur. »
Westermann jeta un bref coup d’œil au message : « Hmm. “Vous allez recevoir de nouveaux ordres sous peu. Agissez au mieux en attendant.” »
Il regarda le paysage qui défilait à tribord, noir sur noir, et grogna : « Hé bien, c’est ce que nous sommes en train de faire. Silence radio à présent, opérateur, c’est clair ? Et puis, nous pouvons nous attendre à recevoir des messages nous ordonnant de stopper ou de retourner à Holbæk. N’oubliez pas que les Allemands doivent contrôler le QG à présent. »
05h45 – Les Danois avaient à présent identifié le navire : c’était le T-17, un torpilleur type 1937. Ce dernier s’était un peu rapproché en passant sur bâbord avant du Lossen, qui précédait toujours le Niels Juel. Mais le T-17 n’était plus seul !
– Commandant, j’aperçois à présent deux vedettes qui suivent le torpilleur.
Westermann grimaça : cela commençait à faire beaucoup de torpilles.
– Ils vont nous attaquer, Commandant ?
– Je ne pense pas. Ils vont essayer de nous impressionner pour nous faire rentrer au port. D’après ce qu’on a entendu à la radio, les troupes qui ont occupé les ports ont évité d’ouvrir le feu. Après tout, nous ne sommes pas officiellement en guerre… Oh, **! ** !

Sans aucune sommation, le T-17 venait de faire feu sur le Lossen avec son canon de 105 mm. L’obus avait raté de peu le petit bâtiment, qui tanguait violemment. Le capitaine allemand avait-il eu un ultime scrupule ou simplement joué de malchance ? En tout cas, la situation était à présent claire, il faudrait se battre !
Westermann enchaîna rapidement les ordres : « Montez à 15 nœuds. Dites au Lossen d’abattre sur tribord, il ne fait pas le poids. Nous allons nous interposer entre lui et l’ennemi et mettre en place un écran de fumée. Qu’il manœuvre au mieux et essaye de perturber les vedettes ! Monsieur Arendrup !
– Oui, Commandant !
– Feu à volonté, il ne faut surtout pas laisser l’ennemi se mettre en position de nous torpiller.
– À vos ordres !

Le premier officier de tir ajouta aussitôt :
– Je propose d’utiliser les Bofors dès maintenant contre les vedettes, ils ont une meilleure portée que les Madsen (7). Evidemment, si des avions allemands surviennent plus tard…
– Plus tard sera sans doute trop tard ! Accordé !

Le local radio, ainsi que l’avait ordonné Westermann, se mit à diffuser dans les haut-parleurs du navire le Kong Christian, un des deux hymnes nationaux du Danemark (8). Sur la passerelle, Westermann conclut : « Messieurs, nous sommes en guerre. Il faut nous frayer un chemin par la force. »
………
La bataille du Kattegat – D’après J. O’Hagen, “The Royal Danish Navy in Occupation and War” (Cambridge University Press, 1987).
« Ce fut l’action la plus marquante de la Marine Royale Danoise dans la Seconde Guerre Mondiale, mais non la seule. Quoiqu’elle fût une péripétie mineure dans le cataclysme qui dévorait la planète, la bataille du Kattegat fit date dans l’histoire de la Marine danoise de 1940 à 1944. Son plus grand bâtiment de guerre ne s’était pas simplement échappé lors du coup de force allemand contre le Danemark, il avait livré bataille et accompli ainsi un véritable exploit, dont n’importe quelle marine eût été fière. Cette bataille – à laquelle la BBC donna un puissant écho – fut en partie responsable du ralliement général de la population danoise à la Résistance et du grand prestige que conserve aujourd’hui la Marine Royale. Le retour du Niels Juel à Copenhague le jour de Noël 1944 fut une magnifique cérémonie populaire et l’odyssée du navire reste très connue des Danois, d’autant plus qu’il a été transformé en musée flottant. »
………
Westermann raconta plus tard l’affrontement : « Ce ne fut certainement pas une bataille telle qu’on peut le lire dans les manuels. En vérité, cela ressembla plus à un match de boxe qu’à autre chose. La très mauvaise visibilité, qui nous sauva probablement la mise, obligeait les vedettes à s’approcher pour tenter de nous torpiller. C’est ainsi que nous purent en surprendre une dès le début de l’engagement. Il faut dire que les Bofors ont une puissance de feu impressionnante et que les vedettes n’ont pas de blindage, sauf au niveau de la passerelle. Ce fut un sacré coup de chance… et une belle explosion. Les Allemands avaient-il reçu l’ordre de prendre le Niels intact ou en tout cas d’éviter de le couler, alors que le Lossen ne présentait probablement que peu d’intérêt à leurs yeux ? En tout cas, après la perte de leur vedette, ils ne prirent pas de gants. Notre compagnon faisait de son mieux avec ses deux canons de 75, mais la seconde vedette manœuvrait trop vite et trop près de lui, nous empêchant de l’ajuster ; une torpille suffit à casser le pauvre Lossen en deux.
Pendant ce temps, partiellement protégés par notre écran de fumée, nous arrosions d’obus le T-17 – belle ironie, un canon allemand tirant sur un navire allemand (9) ! Peut-être entre vingt et trente obus par minute s’abattaient autour du torpilleur ennemi, je n’aurais pas aimé être à leur place ! En se dérobant constamment, il n’arrivait pas à nous aligner et avait déjà gaspillé trois torpilles. Bien entendu, il nous était tout aussi impossible d’utiliser nos propres torpilles contre lui. Le [i]T-17
répliquait avec ses canons bien entendu et réussit à détruire un des canots de sauvetage. J’aurais bien aimé mettre les servants des Bofors à l’abri, car ils avaient déjà plusieurs blessés, mais c’était impossible, car la vedette survivante s’en prenait à présent à nous.
Les choses se terminèrent finalement assez vite. Nous touchâmes le T-17 au moins deux fois. Sans aucun blindage pour les protéger, ses machines durent être endommagées, car il ralentit et s’éloigna rapidement pour éviter de faire une cible trop facile.
Notre joie fut de courte durée, car le Niels fut secoué juste après par une violente explosion. Les Bofors étaient à cours de munitions et la vedette avait réussi à nous toucher. Heureusement, sa torpille avait été réglée pour une faible profondeur, car les Allemands savaient que notre navire n’avait pas un tirant d’eau important, et elle avait touché notre ceinture blindée. La chance nous souriait encore une fois, car la ceinture ne couvrait pas toute la hauteur de la coque, et était inexistante à la proue et la poupe. Il n’empêche qu’une voie d’eau se déclara, fort heureusement assez limitée. Enragés, les servants des Madsen réussirent alors à toucher un des moteurs de la vedette, qui fila sans demander son reste.
Nous étions victorieux, même si la perte du Lossen nous affectait. Mais l’équipage et moi n’étions pas d’humeur à renoncer. »[/i]
06h05 – Le Niels Juel reprit sa route vers la Suède – à 10 nœuds, pour ménager la coque endommagée. Westermann ne fit aucune tentative pour tenter de récupérer des survivants du Lossen. C’était impossible, car les deux navires ennemis pouvaient revenir à la charge. De plus, le jour allait se lever dans moins d’une heure et le brouillard ferait de même peu de temps après. L’aviation allemande ne tarderait donc pas à pointer son nez. Par ailleurs, la mer du Nord en mars n’accordait pas un long sursis. À bord, tout le monde le savait fort bien. Néanmoins, il fit lancer un appel de détresse sur la fréquence civile habituelle. Avec de la chance, le message serait capté par des pêcheurs opérant sur la côte nord du Seeland (10).
07h00 – Le soleil était levé depuis environ dix minutes et la visibilité ne s’améliorait que lentement. Difficile dans ces conditions de relever la position, mais le navigateur estimait que le Niels Juel avait à présent sur son tribord l’embouchure de l’Øresund, le détroit séparant le Danemark de la Suède. Même si aucun navire n’était visible de ce côté, la vigilance restait de mise.
08h15 – La visibilité était à présent excellente et ils les virent avant de les entendre : trois Ju 87 arrivant de bâbord arrière.
– Tenez-vous prêts à ouvrir le feu ! hurla Westermann, blême. Malheureusement, seuls les canons de 20 mm avaient encore des munitions.
Les Stukas piquèrent l’un après l’autre sur le navire, faisant feu de leurs deux mitrailleuses et se préparant à larguer leurs bombes, pendant que la DCA se déchaînait. Des cris de joie retentirent – l’un des agresseurs venait de perdre un morceau de son aile gauche, ce qui l’obligea à rompre le combat. Les premiers projectiles ratèrent d’assez loin le garde-côte, mais les suivants tombèrent plus près, secouant sa vieille coque. L’éclairage fut coupé pendant quelques minutes, avant d’être rétabli, tandis que les avions reprenaient de l’altitude.
Les deux Ju 87 plongèrent à nouveau. La DCA continuait de tirer tant bien que mal, car les servants n’avaient quasiment aucune protection et devaient parfois se replier à l’intérieur du navire. Cette fois-ci, les bombes secouèrent violemment le Niels Juel, entraînant une panne électrique totale et déformant le blindage de la coque, ainsi que plusieurs cloisons internes. Un projectile de 50 kg frappa en arrière de la cheminée, allumant un incendie sans gravité, mais sans parvenir à percer le pont. Dans son tube de lancement, une torpille démarra sans y avoir été invitée ! « Débarrassez-moi de cette asperge, et de l’autre aussi ! » ordonna Westermann, en se demandant pour la millième fois pourquoi un bâtiment de ce genre avait été affublé de deux tubes lance-torpilles. Enfin, le pire avait été évité.
– Commandant, nouvelle voie d’eau à bâbord !
Il fallut ralentir, mais le Niels Juel refusait toujours de changer de cap. Les deux Stukas revenaient pour le coup de grâce, lorsque la cavalerie arriva, sous la forme de quatre chasseurs J 22 suédois (11). Ces derniers mirent rapidement en fuite les avions allemands, au grand soulagement de l’équipage.
– Occupez-vous des blessés ! Qu’on rétablisse au plus vite l’alimentation électrique et je veux un rapport des dégâts !
Plusieurs hommes avaient été blessés par des fragments de bombe et des éclats du pont. L’un d’eux, touché à l’estomac, était dans un état critique.
09h20 – Toujours sous la protection des chasseurs, le Niels Juel se traînait à faible allure vers le port de Halmstad, lorsqu’il vit arriver à sa rencontre le destroyer Visby, de la marine suédoise. Après avoir adressé ses compliments à son homologue pour la belle tenue de son navire – ce dernier était flambant neuf – Westermann demanda officiellement l’asile à la Suède, asile qui lui fut aussitôt accordé.
Fin de journée, quais de Halmstad – Westermann était épuisé, et son équipage aussi. Leur navire avait souffert et montrait les failles de sa conception, mais c’était un vrai plaisir d’être enfin au port. Avec un gouvernail en panne, nul ne leur en voudrait d’avoir recours à des remorqueurs pour s’amarrer.
– C’est curieux ! dit-il à son second.
– Quoi donc, Commandant ?
– Avec toutes les blessures de notre pauvre NiJu, je trouve le temps de me demander si toutes ces huiles qui nous attendent sur le quai ne vont pas penser que je suis un mauvais marin parce que je n’accoste pas en gouvernant aux machines !


Notes
3- Quatre vieux canons ex-danois (!) de 120 mm construits par Krupp (portée : environ 8 000 m).
4- Les trois torpilleurs de la classe Dragen et les trois de la classe Glenten.
5- La lune nouvelle ayant eu lieu la veille, l’obscurité est totale.
6- Le Niels Juel était, lui, dépourvu de radar.
7- Outre ses 10 canons de 150 mm et ses deux tubes lance-torpilles, le Niels Juel a été rééquipé entre 1941 et 1942 de deux canons AA Bofors de 40 mm, ainsi que dix canons AA Madsen de 20 mm à tir rapide. Un générateur de fumée a été installé et la conduite de tir rénovée.
8- Le protocole précise qu’en théorie, le Kong Christian stod ved højen mast n’est joué qu’en présence de la famille royale. Le second hymne est le Der er et yndigt land.
9- Après le Traité de Versailles, Krupp, fabricant du 15-centimeter P.K. L/45, n’avait pas l’autorisation de livrer des armes en état de fonctionnement. Il passa un accord avec le Suédois Bofors, qui acheva les canons et les livra aux Danois.
10- Enfin, avec beaucoup de chance : à cette époque, peu de bateaux de pêche disposent d’une radio, et Westermann le sait très bien.
11- Escadrille F9, basée à Göteborg.
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John92



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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 15:27    Sujet du message: Répondre en citant


Les gaz chauds qui pénètrent par ces brèches font détoner des charges propulsives entreposées dans la soute aux gargousses, entraînant une énorme explosion. La tourelle est éjectée de son support et un incendie ravage toute la section avant du navire. L’équipage a le réflexe de noyer partiellement la soute à obus et gargousses (celle –tout simplement- ?) de la tourelle Bruno, évitant ainsi une explosion plus catastrophique. 112 hommes sont tués et 21 autres blessés.
Quelques jours plus tard, une reconnaissance photo de la RAF permettra aux Alliés de constater avec satisfaction que le navire est toujours immobilisé, l’avant totalement calciné.
Côté allemand, après la stupéfaction initiale, un constat déprimant s’impose rapidement : il faudra au moins deux ans avant que le navire (cuirassé ?) puisse reprendre du service. Il est alors décidé de reconstruire le Gneisenau selon un plan décidé (établi ?) avant-guerre, mais qui n’avait pas pu être mené à bien. Les trois tourelles triples de 280 mm doivent être remplacées par trois tourelles doubles de 380 mm, les mêmes canons que la classe Bismarck. La [color]reconstruction (modification ?)[/color] prévoit également l’allongement de la proue pour améliorer la tenue à la mer et le renforcement du système électrique. Les tourelles B et C doivent être installées en Norvège comme batteries côtières.

Dans les semaines qui suivront, conformément à l’oukase d’Hitler, qui a suivi de près les résultats de la bataille, les ouvriers vont démonter l’artillerie, du moins celle qui n’a pas été détruite le 26 septembre (1) ( (2) ?).

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 15:48    Sujet du message: Répondre en citant

6 janvier 1944
Un cuirassé à la retraite
Kiel
– Les ingénieurs des Constructions Navales et de l’Artillerie Navale commencent une inspection détaillée du Tirpitz.

8 janvier 1944
Un cuirassé à la retraite
Kiel
– Au terme de leur inspection, les ingénieurs rédigent, à partie du pré-rapport du Käpitan z. See Karl Topp complété de leurs observations, un rapport définitif des avaries du Tirpitz.

11 janvier 1944
Un cuirassé à la retraite
Siège de l’OKM (Berlin)
– Les ingénieurs des Directions Centrales des Constructions Navales et de l’Artillerie Navale présentent à l’amiral Dönitz et son état-major le rapport concernant les avaries du Tirpitz et les réparations à entreprendre pour sa remise en état de combattre.
La tourelle de 15 cm bâbord arrière va être découpée sur place et les débris seront mis à terre par une grue. Elle ne sera pas remplacée car les tourelles de ce type, en réserve ou débarquées du Gneisenau, ont toutes été réemployées par l’artillerie côtière en France, Hollande, Allemagne, Danemark et Norvège. Le puits de la tourelle sera obstrué par des plaques de blindage et un affût de FlakVierling prendra sa place. Le télépointeur de l’artillerie antiaérienne situé sur la tour à tribord et son pivot seront débarqués. La paroi de la tour, percée par les éclats à cet endroit, sera réparée par remplacement des tôles avariées et les locaux détruits seront reconstruits et rééquipés. Un télépointeur et son pivot seront récupérés à bord de ce qui reste de l’Admiral Hipper pour remplacer celui avarié. En attendant, les circuits électriques qui transmettent les indications de pointage aux quatre tourelles tribord de 10,5 cm seront isolés. Les quatre tourelles seront temporairement commandées par le télépointeur situé sur la plateforme entourant la cheminée (12). L’encorbellement supportant une vedette au-dessus de la tourelle de 15 cm bâbord milieu sera reconstruit avec son chantier pour vedette. Le remplacement de l’embarcation détruite n’est pas un problème, l’arsenal de Gotenhafen ayant en dépôt celles du Gneisenau. De ce même Gneisenau, on récupérera le mât arrière pour regréer le Tirpitz.
Le point le plus délicat est la tourelle Caesar. Le moteur qui entraîne la rotation est irréparable. Les mécanismes qui permettent l’élévation des canons sont faussés mais le moteur correspondant ne semble pas avoir souffert. Pour effectuer toutes les réparations, il faut dé-cuirasser en partie la tourelle pour y installer un des moteurs qui avait été provisionné dans l’optique du remplacement des tourelles triples de 28 cm des Scharnhorst et Gneisenau par des tourelles doubles de 38 cm.
A la question de savoir combien de temps serait nécessaire pour ces différents travaux, les ingénieurs répondent qu’ils tablent sur huit jours pour la mise en place du nouveau mât et l’installation des nouvelles antennes radio, huit jours pour la construction de l’encorbellement pour la vedette, deux semaines pour le débarquement du télépointeur et la réfection des locaux de la tour comme pour l’enlèvement de la tourelle de 15 cm, l’obturation du puits et la mise en place du FlakVierling. Pour la tourelle Caesar, un mois si le moteur assurant l’élévation des pièces a un fonctionnement satisfaisant lors des premiers essais avant remise en place du cuirassement.
Mais ces délais sont ceux du temps de paix. Avec les raids de l’aviation alliée et un moindre effectif présent à l’arsenal (13), ces délais pourraient être rallongés.
Après avoir attentivement écouté ses ingénieurs et échangé avec ses adjoints, l’amiral Dönitz donne ses ordres. Le Tirpitz appareillera pour Gotenhafen dans les quarante-huit heures. Son séjour à Kiel n’est pas sûr : dès que les Anglais vont découvrir sa présence, des raids aériens destinés à le détruire s’ensuivront.
De plus, sa remise en état, même partielle, va à l’encontre des ordres du Führer. Gotenhafen est suffisamment éloigné du Reich pour que les travaux puissent y être accomplis en toute discrétion.
La priorité de ceux-ci est la suivante : suppression de la tourelle de 15 cm bâbord arrière, installation du FlakVierling, nouvelle mâture et réparation de la tour. L’encorbellement pour la vedette sera reconstruit si ces travaux ne retardent pas les précédents. La remise en place d’un nouveau télépointeur de DCA sur la tour est subordonnée à la possibilité d’adapter au Tirpitz un de ceux du Hipper sans risquer une immobilisation prolongée du cuirassé. En effet, même si on ne l’envisage pas à la Tanière du Loup, la situation sur le Front de l’Est pourrait exiger dans les prochains mois l’emploi du bâtiment pour faire de l’appui-feu à l’aile gauche de la Heer.

14 janvier 1944
Un cuirassé à la retraite
Kiel
– Le Tirpitz appareille de Kiel vers Gotenhafen : 17 heures de route à 19 nœuds (vitesse économique, car faut économiser le mazout !).

16 janvier 1944
Un cuirassé à la retraite
Gotenhafen
– Les ouvriers de l’arsenal se mettent au travail sur le Tirpitz, ainsi que sur les Gneisenau et Admiral Hipper.

8 février
Un cuirassé sort de sa retraite
Wolfsschanze (Rastenburg), 11h00
– L’amiral Dönitz a réussi à obtenir un bref entretien avec Hitler, dont l’esprit est plutôt concentré sur la situation de la Heer. Ayant appris que les Soviétiques se sont emparés la veille de Ventspils (Windau) et Liepāja (Libau), l’amiral s’inquiète des conséquences à prévoir pour la marine allemande. Certes, ces modestes ports ne comportent ni installation d’envergure ni chantier naval. Néanmoins, il est prévisible que l’ennemi va bientôt y baser des unités légères. Or, celles-ci représenteraient une grave menace pour le trafic naval en Baltique, notamment avec la Suède, mais aussi pour l’entraînement des sous-marins, dont les nouveaux Elektro-Boots.
– Où voulez-vous en venir, Dönitz ? Le HG Nord pourrait reprendre ces ports insignifiants, mais il a d’autres priorités.
– Le Tirpitz, mon Führer. Comme vous le savez, nous l’avons mis à l’abri des bombardements anglais à Gotenhafen. Il est en état de combattre [Dönitz ne mentionne évidemment pas les réparations qui ont été faites sur son ordre en catimini…] et sa présence peut faire pencher la balance. À défaut de chasser l’ennemi de ces ports, nous pouvons lui en interdire l’usage. Au passage, l’équipage du Tirpitz se fera un plaisir de bombarder les troupes ennemies trop proches de la côte.

Hitler est séduit par cette idée, mais il n’oublie pas sa principale crainte : « Y a-t-il un risque quelconque que l’ennemi coule le navire ? »
– La flotte russe n’a pas de grande unité capable de l’affronter, et nous avons de quoi le couvrir contre les unités légères armées de torpilles. De toutes façons, il ne s’agit plus de défendre la Norvège, mais les côtes allemandes. Je crains que nous n’ayons pas le choix.

Après un long silence entrecoupé de grognements, le Führer lâche, à contrecœur et en maugréant : « Accordé, Dönitz, faites-en ce que vous voulez, mais surtout ne le perdez pas ! »
Les reconnaissances aériennes sur Leningrad ont bien aperçu « au moins deux grands croiseurs » qui paraissent opérationnels, mais Dönitz a passé volontairement ce… détail sous silence – il est exact que des croiseurs ne peuvent espérer détruire le Tirpitz (au canon du moins). Il a aussi (et surtout) évité de mentionner que le cuirassé pouvait être victime d’une mine, sans parler des sous-marins et des avions soviétiques…


10 février 1944
Un cuirassé sort de sa retraite
Gotenhafen
– Sous bonne escorte navale et aérienne pour contrer une éventuelle interférence d’un Loup Rouge, le Tirpitz effectue une courte sortie dans la baie pour y effectuer une école à feu de l’artillerie de 10,5 cm, conduite pour les pièces de tribord par les deux télépointeurs, dont celui prélevé sur le Hipper. La durée des travaux en a été rallongée d’une semaine, mais ce retard a été jugé insignifiant par rapport au gain militaire qu’il a rapporté.
Après que le cuirassé a repris son poste d’amarrage, le Käpitan z. See Karl Topp peut envoyer à l’amiral Dönitz le télex suivant : « Bâtiment paré pour toutes missions ». Le Tirpitz a retrouvé l’ensemble de ses moyens de combat, à l’exception d’une tourelle de l’artillerie secondaire et de la tourelle Caesar, dont la remise en état est ajournée sine die.


29 février 1944
(Les Rouges menacent Memel)

En attendant, les unités de formation et d’entraînement à la guerre sous-marine basées dans ce port se sont repliées vers la baie de Dantzig. Quelques dragueurs de mines (Minensuchbooten 1940), en cours d’achèvement au chantier Lindenau, sont évacués, mais le reste doit être saboté sur place.
Pour ne pas devoir abandonner les ouvriers restants de son chantier naval, Paul Willy Lindenau fait souder son plus grand dock flottant (2 600 tonnes) pour qu’il résiste à la mer et y embarque ses ouvriers avec leurs familles ainsi que des outils et des provisions. Il fait ensuite tirer le dock par son propre remorqueur à travers la Baltique, d’abord jusqu’à Gotenhafen, puis dans la baie de Kiel (14). Lindenau fait également remorquer vers l’ouest un navire en cours d'achèvement, le petit cargo Tolima, chargé à bloc de machines-outils et de matières premières.


Le raid du Tirpitz sera baptisé opération Beowulf, et raconté dès que possible par Loïc.

Notes
12- Le câblage de ces circuits avait été installé à la construction du bâtiment de façon à ce que, en cas d’avarie ou de destruction d’un des deux télépointeurs, l’autre puisse contrôler les quatre tourelles. Inconvénient majeur, ces quatre tourelles ne pourront tirer que contre un seul appareil ennemi alors qu’avec les deux télépointeurs, les deux tourelles avant et les deux tourelles avant pouvaient être scindées en deux sous-groupements capables d’engager deux cibles.
13- La Kriegsmarine a dû détacher du personnel dans les arsenaux des pays occupés, soit pour y encadrer et surveiller les employés de ces arsenaux, soit pour y effectuer les travaux sensibles, réparation et maintenance des U-boots par exemple, qui ne pouvaient pas leur être confiés.
14- Après la guerre, c’est là que Lindenau recréera son chantier naval.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 15:55    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
– Et ils ont fait une grosse bêtise. Attaquer à cette heure-ci était parfait pour prendre au piège des navires à quai avec des chaudières éteintes. Nous avons plusieurs heures devant nous avant qu’il y ait assez de lumière (5) pour permettre à leurs avions de nous trouver… s’ils arrivent à voir à travers le brouillard !

En effet, un brouillard pareil, bonne chance pour voir à travers.


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John92



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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 16:02    Sujet du message: Répondre en citant

Magnifique récit (je dois reconnaître que j’adore les récits de batailles navales)

– Très bien. Officier de quart, ordre d’appareiller dès que vous (nous ?) avons la place de manœuvrer. Navigateur, faites-nous sortir d’ici.

« …
Début 41, quand ils ont exigé que nous leur livrions les (en trop ?) nos navires les plus modernes (4), nous avons accepté, mais après les avoir désarmés.
… »


Le mouchard était bien évidemment allemand, mais le brouillard empêchait toute visibilité à bord des navires (question : en quoi le brouillard empêche la visibilité à bord des navires comme de l’appareil qui les survolait.

« …
Les Allemands avaient-il (avaient-ils ?) reçu l’ordre de prendre le Niels intact ou en tout cas d’éviter de le couler, alors que le Lossen ne présentait probablement que peu d’intérêt à leurs yeux ?

Bien entendu, il nous était tout aussi impossible d’utiliser nos propres torpilles contre lui. Le (Evidemment, le ?) [i]T-17
répliquait avec ses canons bien entendu et réussit à détruire un des canots de sauvetage.
… »[/i] Et il y a un souci de mise en page dans ce passage avec l'italique, mais j'ai cru comprendre que ça n'était pas grave. C'est la mise en italique du T-17 dans un texte déjà en italique)

Après avoir adressé ses compliments à son homologue pour la belle tenue de son navire – ce dernier était flambant neuf – Westermann demanda officiellement l’asile à la Suède, asile qui lui fut aussitôt accordé.
Fin de journée, quais de Halmstad – Westermann était épuisé, et son équipage aussi. Leur navire (bâtiment ?) avait souffert et montrait les failles de sa conception, mais c’était un vrai plaisir d’être enfin au port.

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Dernière édition par John92 le Mar Avr 12, 2022 16:34; édité 3 fois
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John92



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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 16:28    Sujet du message: Répondre en citant


Les ingénieurs des Directions Centrales des Constructions Navales et de l’Artillerie Navale présentent à l’amiral Dönitz (juste au cas où, vous maîtrisez mieux que moi les chronos OTL comme FTL, mais initialement c’est Raeder l’amiral de la flotte de surface) et son état-major le rapport concernant les avaries du Tirpitz et les réparations à entreprendre pour sa remise en état de combattre.

Après avoir attentivement écouté ses ingénieurs et échangé avec ses adjoints, l’amiral Dönitz (au cas où …) donne ses ordres. Le Tirpitz appareillera pour Gotenhafen dans les quarante-huit heures.

Le Tirpitz appareille de Kiel vers Gotenhafen : 17 heures de route à 19 nœuds (vitesse économique, car il (à ajouter ?) faut économiser le mazout !).

De toutes façons (après vérification sur le site du Figaro : soit De toute façon, soit De toutes les façons), il ne s’agit plus de défendre la Norvège, mais les côtes allemandes. Je crains que nous n’ayons pas le choix.

Sous bonne escorte navale et aérienne pour contrer une éventuelle interférence d’un Loup Rouge, le Tirpitz effectue une courte sortie dans la baie pour y effectuer une école à feu de l’artillerie de 10,5 cm, conduite pour les pièces de tribord par les deux télépointeurs, dont celui prélevé sur le Hipper.

Pour ne pas devoir abandonner les ouvriers restants de son chantier naval, Paul Willy Lindenau fait souder son plus grand dock flottant (2 600 tonnes) pour qu’il résiste à la mer et y embarque ses ouvriers (ces derniers ?) avec leurs familles ainsi que des outils et des provisions.

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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 16:47    Sujet du message: Répondre en citant

23 mars 1944
QG de la Flotte de la Baltique (Kronstadt)
– Après plusieurs jours d’études préliminaires et de calculs minutieux tenant compte des batteries côtières, de leur portée, de la vitesse et de l’armement de ses navires et surtout de la situation des champs de mines détectés dans la Baltique, l’amiral de la flotte Vladimir Tributs rend sa copie à Moscou pour sa proposition d’opération destinée à affirmer au monde que la Baltique est un lac rouge. Et comme promis, celle-ci est ambitieuse – jusqu’à son nom : Gloire Polaire !
Néanmoins, le principe de sa conception reste simple : engager une cible assez importante pour gêner les Allemands, lui infliger des dégâts sévères et (idéalement) contraindre leurs forces de surface à réagir pour se faire détruire, ou à rester dans leur trou, démontrant ainsi la victoire chèrement acquise de la Flotte du Drapeau Rouge.
Alors… Quel objectif frapper ?
Königsberg, cible symbolique entre toutes, repaire des chevaliers teutoniques ? Hélas, à présent que l’offensive terrestre d’hiver de l’Armée Rouge s’est achevée et que – tout compte fait – la Prusse Orientale ne sera pas immédiatement isolée du reste de l’Allemagne, la flotte du Drapeau Rouge n’a aucun intérêt à aller se frotter à des défenses côtières aussi fortes que celles de l’ancienne Twangste. De plus, ce port est trop bien abrité, au fond d’une profonde échancrure de la côte où il serait dangereux de pénétrer. La destruction du trafic naval qui en dépend sera plutôt laissée aux Loups rouges.
Il faut donc aller chercher ailleurs. Pas jusqu’à Kiel, bien sûr, afin de pouvoir frapper puis se retirer avant le lever du jour et une éventuelle intervention de la Luftwaffe.
L’idéal aurait peut-être été de s’en prendre à Dantzig. Dantzig et ses chantiers navals. Dantzig, port industriel majeur. Et surtout, Dantzig, la ville symbole du début du conflit (enfin, pour les Occidentaux… Mais pour cette fois, l’URSS serait d’accord). Mais Dantzig est la principale base allemande en Baltique : y sont basés ses trois croiseurs et ses destroyers, et surtout le trop fameux cuirassé Tirpitz. En fait, ce sont eux qu’il faudrait attirer sur un terrain plus favorable à la Flotte, et à son aviation.
Alors ?
Alors, la Flotte du Drapeau Rouge va donner un coup de main à l’Armée Rouge. Celle-ci a (presque) encerclé Memel (Klaipedia pour les Baltes), mais paraît incapable de la prendre d’assaut. La forteresse est en effet plus ou moins ravitaillée ! D’une part grâce à… un bac et à la très médiocre route qui, sur un isthme long et étroit, relie la forteresse à un secteur encore tenu par les Allemands. D’autre part et surtout, par de petits convois côtiers escortés par quelques torpilleurs.
Tributs envisage donc une opération en deux volets. Une première force, commandée par Fyodor Vladimirovich Zozulya (l’ancien chef d’état-major de la flotte de mer Blanche, où il a prouvé sa compétence), composée de six destroyers éclairés par des vedettes rapides, ira attaquer l’un de ces convois, signalé par les sous-marins en vigie. Avant de repartir, ils arroseront d’obus la route de l’isthme…
Ces destroyers récidiveront dès que possible. En effet, il est à prévoir que la seconde fois (sinon la première), le convoi sera couvert à distance par les croiseurs de Dantzig ! Il serait bien étonnant que ceux-ci laissent leurs convois se faire massacrer : il leur faut montrer au Führer qu’il ne les entretient pas pour rien ! Seulement, à ce moment, la force principale soviétique, avec les croiseurs Chapaev, Chkalov et Zhelezniakov escortés par neuf destroyers et commandés par le contre-amiral Ivan Stepanovich Isakov [De son nom de naissance Hovhannes Ter-Isahakyan, il vient de la flotte de mer Noire.], sera aux aguets. La victoire sera rapide et glorieuse… Et le lendemain, le repli loin des bases de la Luftwaffe devrait être aisé.
Et le Tirpitz ? Eh bien, dans tous les cas, Gloire Polaire ne sera lancée que si les reconnaissances aériennes ont permis de le localiser à Dantzig ou à Gotenhafen. Le port en question sera entouré de sous-marins, qui pourront l’attaquer s’il met le nez dehors, ou du moins le signaler. Si le cuirassé teuton échappe aux Loups Rouges, croiseurs et destroyers de Gloire Polaire se retireront, laissant l’aviation de la Flotte, les vedettes rapides (et les sous-marins, au retour du fauve) tenter de lui porter des coups.
L’opération sera délicate, c’est vrai – mais Tributs a toute confiance en ses hommes. Basés à Leningrad, ils ont pu s’entraîner à loisir et ils ont hâte de venger le Marat et l’Oktjabrskaja Revolucija – sans parler des croiseurs et destroyers de la Flotte de Baltique envoyés par le fond depuis deux ans.
Quand lancer l’opération ? Dès qu’une opportunité se présentera, en fait… Si Moscou donne son accord, bien sûr.
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Archibald



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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 16:58    Sujet du message: Répondre en citant

Ça viens d’où ce nom, "gloire polaire" ? il me semble vaguement familier... Think Think Think
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John92



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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 17:06    Sujet du message: Répondre en citant


Néanmoins, le principe de sa conception reste simple : engager une cible assez importante pour gêner les Allemands, lui infliger des dégâts sévères et (idéalement) contraindre leurs forces de surface à réagir pour se faire détruire, ou à rester dans leur trou, démontrant ainsi la victoire chèrement acquise de la Flotte du Drapeau Rouge.

isolée du reste de l’Allemagne, la flotte du Drapeau Rouge n’a aucun intérêt à aller se frotter à des défenses côtières aussi fortes que celles de l’ancienne Twangste. De plus, ce port est trop bien abrité, au fond d’une profonde échancrure de la côte où il serait dangereux de pénétrer. La destruction du trafic naval qui en dépend sera plutôt laissée aux Loups rouges (rouges ou Rouges ?).
...
Une première force, commandée par Fyodor Vladimirovich Zozulya (l’ancien chef d’état-major de la flotte de la (à ajouter ?) mer Blanche, où il a prouvé sa compétence), composée de six destroyers éclairés par des vedettes rapides, ira attaquer l’un de ces convois, signalé par les sous-marins en vigie.

L’opération sera délicate, c’est vrai – mais Tributs a toute confiance en ses hommes. Basés à Leningrad, ils ont pu s’entraîner à loisir et ils ont hâte de venger le Marat et l’Oktjabrskaja Revolucija – sans parler des croiseurs et destroyers de la Flotte de la (à ajouter ?)Baltique envoyés par le fond depuis deux ans.

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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 17:09    Sujet du message: Répondre en citant

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Archibald



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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 17:24    Sujet du message: Répondre en citant

Ok c'est bien ce que je pensait. Mais je serait discret, comme un hyène (comme dirait le Colonel Spontz).
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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 17:48    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
Ça viens d’où ce nom, "gloire polaire" ? il me semble vaguement familier... Think Think Think

Moi aussi, mais pas géographiquement au même endroit… A moins que l'on ne considère la Baltique comme un grand lagon bleu aux eaux fumantes et soufrées entouré de glace?
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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 18:53    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
Ça viens d’où ce nom, "gloire polaire" ? il me semble vaguement familier... Think Think Think


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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2022 19:24    Sujet du message: Répondre en citant

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