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Les armes secrètes nazies, entre mythe et réalité.
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Lun Nov 09, 2009 11:03    Sujet du message: Répondre en citant

Nouveauté du jour, le Fliegerfaust. Il s'agit de la première arme individuelle de DCA portable du monde. C'est l'ancêtre direct du célèbre Stinger, qui devait acquérir sa notoriété lors de la guerre d'Afghanistan contre les soviétiques. Avec des performances somme toutes restreintes, il était si dangereux et difficile d'usage qu'une séance de roulette russe paraitrait plus sure à coté.
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"La véritable obscénité ne réside pas dans les mots crus et la pornographie, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu" .Lenny Bruce.
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loic
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MessagePosté le: Lun Nov 09, 2009 11:54    Sujet du message: Répondre en citant

Capitaine caverne a écrit:
FTL, à l'automne 43 la préssion des évènements est nettement plus forte et les ingénieurs "comprennent" qu'ils ne peuvent attendre des mois un moteur qui n'est visiblement toujours pas au point. La décision de demander une solution de remplacement intervient donc plus tot qu'historiquement.
Il faut être prudent avec ce genre d'affirmation. L'impact des événements militaires sur le développement des armes nouvelles doit être manié avec précautions. Si on peut admettre que les Allemands améliorent leurs chars rapidement face aux problèmes rencontrés face aux Soviétiques puis au SAV français, les missiles sont une arme nouvelle sur laquelle il n'y a aucune expérience.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Lun Nov 09, 2009 13:11    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Capitaine caverne a écrit:
FTL, à l'automne 43 la préssion des évènements est nettement plus forte et les ingénieurs "comprennent" qu'ils ne peuvent attendre des mois un moteur qui n'est visiblement toujours pas au point. La décision de demander une solution de remplacement intervient donc plus tot qu'historiquement.
Il faut être prudent avec ce genre d'affirmation. L'impact des événements militaires sur le développement des armes nouvelles doit être manié avec précautions. Si on peut admettre que les Allemands améliorent leurs chars rapidement face aux problèmes rencontrés face aux Soviétiques puis au SAV français, les missiles sont une arme nouvelle sur laquelle il n'y a aucune expérience.


Je m'en doute bien, c'est juste que l'accélération du temps dans la prise de décision (et dans une moindre mesure dans la recherche et la production) due à la préssion accrue des évènements dans le contexte FTL est l'un de mes principes de travail. Son application n'est pas constante, mais se fait au cas par cas en fonction des évènements OTL. Son ampleur varie également en fonction de la situation.
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Mer Nov 11, 2009 09:13    Sujet du message: Répondre en citant

Nouveauté du jour, le Fritz X, le premier missile anti-navire avec système de guidage. Bien que au point, il n'eut qu'une brève période de succès à l'automne 1943 OTL, son système de guidage par ondes radios s'avérant rapidement facile à brouiller. L'idée devait inspirer les alliés (USA principalement) qui lancèrent des travaux pour mettre au point des engins nationaux inspirés par l'arme allemande.
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Sam Nov 14, 2009 09:17    Sujet du message: Répondre en citant

Nouveauté du jour, le Rheinbote, un missile balistique à étage et courte porté. Censé initialement remplir le rôle d'artillerie lourde très mobile à longue porté pour l'appui de l'infanterie, il ne devait jamais servir dans cette fonction. Il fut finalement considéré et utilisé comme un "V2 Light". Néanmoins le concept devait être réutilisé des années plus tard par l'occident pour la mise au point des Lance Roquettes Multiples. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'a aucun lien avec la lignée soviétique des "Scuds" qui a été extrapolé du V2.
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Lun Nov 16, 2009 09:32    Sujet du message: Répondre en citant

e/ Ruhrstall X-4.
Ce missile à guidage filaire est le tout premier missile air-air de l'histoire et devait servir de base au développement du premier missile antichar. L'idée de créer dette arme date de l'opération Blowlamp de la Fin Aout 1942, ou en dépit de pertes douloureuses pour les aviations alliés, celles de l'axe furent incapables d'empêcher les bombardements sur les installations pétrolières roumaines. Cela devait pousser rapidement la Luftwaffe à lancer des recherches pour améliorer autant que possible l'efficacité de l'armement anti-bombardiers. Le développement du X-4 devait en être l'une des conséquences.
Le concept envisagé était celui d'un missile avec une porté suffisante pour pouvoir être mis à feu hors de porté de l'armement défensif des bombardiers et devant être téléguidé pour garantir la précision du tir. Le X-4 ajoutait à ses spécifications une vitesse finale de 1150 Km/h à partir de 1500 mètres de trajet, vitesse qu'il conservait pendant encore 2500 mètres, permettant ainsi de franchir le périmètre défensif des armes des bombardiers qui ne dépassaient pas 1000 mètres de porté efficace. La fusée brulait un carburant hypergolique issu du mélange de deux substances appelés R-Stoff et S-Stoff. La première était constitué d'Acide Nitrique et de 5% de Chloride de Fer, la seconde de 50% de Triethylamine et de 50 % de Dymethylaminobenzène. Le propulseur délivrant une poussé de 1400 Ch. Il n'y avait pas de pompe à carburant, le combustible étant envoyé dans le moteur par des pistons placés dans de longs tubes, lesquels étaient placés dans le fuselage. Le carburant étant très corrosif et explosif, dangereux à la manipulation autant qu'à l'usage, il était prévu de le remplacer par un carburant solide aussitôt que possible.
Le missile était stabilisé par une rotation lente en vol. Cela induisait une poussé asymétrique du missile et l'imprécision des systèmes de contrôle qui devaient êtres régularisés par filoguidage. Les signaux devaient êtres envoyés au missile par deux câbles fixés sur le fuselage par deux bobines, la trajectoire du vol étant corrigé par action des ailerons de la queue. Un gyroscope conservait la trace du "haut" tandis que les signaux du Joystick du pilote placé dans l'appareil lanceur étaient traduits en mouvements et que le missile tournait. Les générateurs de fumée fixés sur deux des ailes de la section centrale étaient utilisés pour garder visible le missile à travers la fumée qu'ils produisaient. L'ogive consistait en une bombe à fragmentation de 20 Kg avec un rayon mortel de 8 mêtres. Bien que le système de guidage ait permit au pilote d'envoyer le missile à la distance souhaité en terme de positionnement, il rendait impossible de déterminer la position et le degré de précision en fin de parcours à cause de l'éloignement. C'est pourquoi fut rajouté un détonateur de proximité appelé Kranich, basé sur un système acoustique qui devait agir au son des moteurs d'un B-17 en vol. Bien qu'une approche à haute vitesse par l'arrière signifiait que l'effet Doppler déformerai les sons vers les hautes fréquences, il était prévu de faire dépasser l'avion au missile afin que l'effet Doppler disparaisse et permette ainsi au détonateur de s'activer.
Un X-4 achevé était missile air-air à courte porté long de 2 mètres avec 22 cm de diamètre au maximum et 73 cm d'envergure. Le poids de l'engin était de 60 Kg dont un tiers pour l'ogive. Le réacteur BMW 109-448 à carburant liquide était capable de délivrer une poussé de 1600 Ch pendant 33 secondes, permettant d'atteindre une vitesse de 325 m/s. La porté théorique était de 4 Km, mais en réalité l'arme n'était jugé efficace qu'entre 1.5 et 3.5 Km de porté. Les détonateurs acoustiques de proximité Kranich étaient complétés dans leur mission par un système FuG 510/238 "Dusseldorf/Detmold" à guidage filaire, manuel et visuel.
Les premiers tests de vols eurent lieu au début du mois de Janvier 1944 en utilisant un Focke-Wulf Fw 190 comme plateforme de lancement. Il était prévu au départ d'équiper des chasseurs monoplaces avec le missile, mais la nécessité de devoir piloter l'avion et de guider le X-4 en même temps rendaient la tache impossible. Il fut décidé peut de temps avant l'armistice d'affecter le X-4 à des appareils multiplaces comme le junkers Ju 88 tandis que des roquettes R4M étaient réservés aux monoplaces. Le Missile était conçu pour être assemblé par des ouvriers non-qualifiés et au moment de la fin des combats il existait plus de 1300 fuselages qui attendirent en vain leur moteur, l'usine BMW les fabriquant ayant été bombardé et détruite. Des tests de tirs en conditions réelles eurent lieu dans les dernières semaines de la guerre, mais l'arme elle-même ne fut jamais distribué aux unités. Capturés par l'armée Française, les exemplaires existants et les travaux de recherches furent rapatriés en France et servirent au lancement d'un programme de recherche destiné à copier et améliorer l'arme entre 1946 et 1949. Les connaissances acquises pendant la guerre poussèrent à l'abandon du filoguidage et du carburant liquide, le X-4 devenant le AA-10, ancêtre des missiles air-air français actuels. Ils furent un vrai succès technique et commercial, vendus notamment aux US Air Force et US Navy depuis les années 70. Les ingénieurs français décidèrent d'appliquer une idée que leurs homologues allemands n'avaient pas eu le temps d'étudier sérieusement, ce fut le point de départ du programme "Bouclier" qui donna naissance entre 1950 et 1953 au premier missile antichar filoguidé le "Brennus" qui fut décliné ultérieurement avec succès en missile antinavire et antiaérien.


f/ V1
Cette arme célèbre, de son vrai nom Fieseler Fi 103, est le tout premier missile de croisière de l'histoire, qui s'est rendu célèbre lors des bombardements de Londres, Anvers et Paris en 1944.
L'idée du V1 apparait dès l'automne 1939, mais à cause de la doctrine de "guerre-éclair" en vigueur à ce moment, le projet est rejeté par les autorités allemandes. Mais à partir de la fin 1941, l'efficacité croissante des aviations alliés et la volonté des nazis de frapper leurs ennemis à longue distance (alors qu'ils ont renoncés aux bombardiers stratégiques en 1936) permet au projet de revenir sur le devant de la scène. Le 19 Mars 1942, le Général Milch (inspecteur général de la Luftwaffe) se voit présenter un projet nommé "Erfurt" de missile à longue porté. L'idée à ce moment est de pouvoir disposer d'un moyen d'attaquer populations et cibles économiques de valeur, principalement en Grande-Bretagne. L'intérèt n'est pas seulement militaire, il est aussi politique et psychologique, car il s'agit de rassurer les populations allemandes en montrant que le Reich peut attaque ses ennemis comme eux-mêmes le font. Le général donne donc son accord. Quatre entreprises s'associent pour mener à bien le projet, Fieseler (cellule), Argus (propulseur), Askania (pilote automatique) et Walter (catapulte). Comme le fuselage est censé être en acier et les ailes en contreplaqué, le travail progressa vite et au bout de six semaines, le 1er Mai 1942, une première cellule était prête pour les premières expériences. Un mois plus tard, le premier vol eut lieu avec un engin accroché sous un Focke-Wulf FW 200C Condor, suivit par des essais de vol planés. Le 25 Octobre à lieu le premier tir d'un engin complet et le mois suivant débutèrent les essais. Dès le 19 Novembre et jusqu'à la fin Janvier 1943, pendant dix semaines eurent lieu les premiers essais de tirs, mais seulement à basse altitude et pas à plus de 60 Kilomètres de distance. Il s'agissait surtout d'améliorer l'aérodynamisme et les paramètres de vol.
Début Mars, le bombardement effectué par les alliés de la base de Peenemünde n'entraine pas une suspension provisoire des travaux. Fin Mars 1943 débute la seconde phase des essais, avec le 5 Avril, la présentation des projets concurrents V1 et V2. En dépit de deux échecs consécutifs, il est maintenu comme prioritaire et le 26 Avril il effectue son premier tir en configuration opérationnelle. Les progrès sont assez encourageants pour que le 24 Juin soit crée à l'écart du centre d'essai une école destiné à former le personnel destiné à servir ces armes. Elle devait aussi permettre de finaliser les méthodes de tirs et d'expérimenter le tir angulaire. Est également crée au même moment le régiment de Flak 155 destiné à mettre en oeuvre le V1. Le 8 Aout débute la troisième et dernière phase d'essai, avec des essais de tirs sur des distances de 200 kilomètres et plus, pour mettre au point la méthode de suivi des trajectoires ainsi que les tables de tirs et améliorer la précision. Les essais s'achèvent au début du mois d'octobre.
A ce stade, les caractéristiques définitives du V1 étaient fixés. Le missile mesurait 8.32 mètres de long pour 5.37 mètres d'envergure et 1.42 mètres de hauteur. Son poids était de 2.150 tonnes, dont 0.85 tonnes pour l'ogive et 0.55 pour le carburant. Le pulsoréacteur Argus As 014 était capable de propulser le V1 à une vitesse de 644 Km/h sur une distance de 250 Km., guidé par un pilote automatique assisté par gyrocompas.
Avec un fuselage en acier et des ailes en contreplaqué, les éléments les plus innovants du V1 étaient son moteur et son système de guidage. Contrairement à une erreur que l'on retrouve souvent, l'engin n'avait pas besoin d'une vitesse de 240 Km/h pour décoller puis voler. La question est plus complexe. Le pulsoréacteur Argus du V1 pouvait opérer à une vitesse de l'air nulle en raison de la nature de son système d'admission d'air et des qualités de résonance acoustique de sa chambre de combustion. Les extraits de films sur le V1 montrent toujours le jet d'air pulsé distinctif d'un engin au démarrage avant que le système de catapultage soit activé. Le moteur était démarré au moment ou l'engin était fixe sur la rampe. La poussé assez faible du réacteur au démarrage et la très haute vitesse rendue nécessaire par la présence de petites ailes faisait que le V1 était incapable de décoller par ses propres moyens et rendait obligatoire le lancement avec une catapulte vapeur ou depuis un Heinkel He-111 modifié. Depuis le sol, la catapulte devait impulser une vitesse d'au moins 579 Km/h pour faire décoller le missile,le pulsoréacteur prenant la suite. Le moteur du V1 ne fut pas installé que sur le missile, mais fut également testé (sans succès) sur une vedette bourré d'explosifs et devant servir de brulot des temps modernes.
Le système de guidage du V1 était un simple pilote automatique qui régulait l'altitude et la vitesse. Un système de poids pendulaires fournissait des mesures de positions et d'altitudes au système de contrôle assisté par un gyrocompas stabilisé. Le point de chute était déterminé de manière approximative par un compteur à vis primitif entrainé par une petite hélice placé sur le nez du missile. Réglé avant le départ, il actionnait une lame qui tranchait les câbles du gouvernail de profondeur une fois la distance programmé atteinte. Deux petites charges explosives provoquaient la sortie de deux petits aérofreins sur le dessus et de chaque coté de la gouverne de profondeur, déclenchant la mise en piqué. Le brusque changement d'altitude provoquait généralement l'arrêt du moteur.
Le régiment de Flak 155 s'installe dans le nord de la France et au Benelux à partir de Septembre 1943, mais ne fut opérationnel qu'en Novembre. Intégré au 65 Corps d'armée chargé de la mise en oeuvre des armes "V", il n'ouvrit le Feu que le 5 Janvier à cause d'un approvisionnement en munitions qui le rendait incapable de soutenir les cadences de tirs élevés souhaités. A cette date, les alliés avaient découvert son existence après avoir longtemps douté de la réalité de celle-ci. L'élément déterminant fut un rapport de la résistance polonaise de la fin Novembre 43 qui décrivait avec précision le missile et ses principales caractéristiques, avec schémas et photos en prime. Cela confirma les soupçons des alliés déjà informés par d'autres mouvements de résistance d'europe de l'ouest et déclencha une opération de récupération extrêmement risqué. Le 2 Janvier 1944 un avion anglais alla récupérer sur un terrain en Pologne un exemplaire complet capturé par la résistance polonaise au prix d'énormes risques. Son examen en Angleterre confirma la véracité des descriptions faites depuis 1942 et aboutit au lancement d'un campagne de bombardement contre les sites de lancement le mois suivant. Le rythme des tirs ne fut jamais celui espéré par les ingénieurs et les militaires, les changements de sites imposés par l'avancé du front ouest et les perturbations engendrés par les bombardements rendant impossible l'objectif de 15 tirs par jours et par site. 24000 exemplaires au total furent fabriqués, dont la moitié dut détruite au sol lors de bombardements. 8000 furent tirés vers l'Angleterre, dont 2000 sur Londres, causant environ 4000 morts et 12000 blessés. 4000 furent lancés contre la Belgique (à 50 % contre le port d'Anvers) et 3000 contre la France. Les 9000 autres le furent en appui d'actions offensives comme la bataille des ardennes et l'opération Bodenplatte. Différentes variantes expérimentales ou à longue porté furent testés pendant la phase finale de la guerre. La version Reichenberg était une version censé être piloté pour améliorer la précision des tirs. Il y avait aussi des versions devant êtres portés sur le dos l'Ar 234 ou à servir de réservoir volant pour le Me 262, mais aucune ne dépassa le stade des essais.
Les alliés, et les anglais les premiers réagirent rapidement afin de défendre les zones attaqués et mirent en place toute une série de mesure pour y parvenir. La première était d'attaquer les sites de lancement des V1 pour empêcher leur décollage et la seconde consistait à abattre en plein vol les missiles. Ceux-ci étaient suffisamment lents pour que des avions se risquent à tirer sur les V1, généralement depuis une position plus élevée. Il y avait également l'édification de barrages de ballons et l'installation de positions de DCA à réglage automatique par radar près des zones visés. L'une des méthodes les plus dangereuses consistait à déstabiliser la centrale inertielle du missile en faisant voler un avion à proximité du missile pour perturber l'écoulement de l'air autour du fuselage. Les faibles performances du pilote automatique, incapables de compenser des déviations de plus de quelques degrés, faisaient que l'on pouvait ainsi faire dévier de sa trajectoire le V1. La plus efficace de toutes consistait toutefois à leurrer les allemands sur les résultats des bombardements. Le réseau d'espionnage allemand en Angleterre ayant été découvert et "retourné", les allemands étaient abreuvés de fausses informations, les seules à êtres authentiques étant le plus souvent celles des tirs manqués. Cela permit de considérablement diminuer l'impact d'une arme par ailleurs peu précise, laissant une marge d'erreur par rapport à la cible d'environ 12 kilomètres. Le dernier V1 à être utilisé tomba sur le sol anglais à la fin du mois d'Aout 1944. Grace à un exemplaire complet expédié par sous-marin en 1943, le Japon devait s'inspirer du V1 pour son missile piloté par les célèbres Kamikazes, le Yokosuka MXY-7 "Ohka" qui devait causer de gros dégâts dans les rangs des flottes du Pacifique. Le V1 fut fabriqué dans de telles quantités que des dizaines d'exemplaires furent capturés par les différentes armés alliés, avant même la fin de la guerre grâce aux nombreuses unités défectueuses tombés en panne pendant leurs vols.
Les USA furent les plus rapides et entamèrent des recherches pour copier l'arme quatre mois après le tir du premier V1. Le résultat des travaux donna le Republic-Ford JB-2A entré en service à l'automne 1945, trop tard pour être utilisé contre le japon qui avait déjà capitulé. Il donna lieu à une version destiné à la Navy et devant être tiré depuis des navires et des sous-marins, le KWG-1 Loon. Aucun des deux ne fut jamais utilisé en opération, mais servirent jusque dans les années 50 à tester des systèmes de guidage et de commande ainsi que des instrument embarqués. Il servit aussi de drone "d'entrainement" pour les missiles sol-air et Air-Air en cour de mise au point à la même époque. Il devait également inspirer le développement du MGM-1 Matador, le premier missile de croisière le l'US Air Force (et vecteur nucléaire autonome) qui eut des descendants jusque dans les années 70.
L'URSS ne fut pas en reste et tenta également de copier l'arme sous le nom d'Izdelye 10, mais sans succès à cause de la faible éfficacité de la copie russe du système de guidage par rapport aux méthodes de commande plus moderne par radar et ondes radios. Les soviétiques tentèrent également de concrétiser un projet Allemand, celui du Junkers EF 126 Lili, inspiré par le V1. Mains ce fut un autre échec. La France développa le CT-10, qui était un drone cible destiné à l'entrainement des pilotes de chasse et des équipes de DCA. Ce fut un succès technique et commercial, vendu principalement aux USA et en Grande-Bretagne. Les Britanniques en tirèrent le missile UB.109T, leur premier missile de croisière et destiné à être un vecteur de la bombe.
La célébrité de ce missile dépassa de beaucoup son efficacité réelle, et bien que n'ayant pas eu d'impact décisif sur le cours de la guerre, il devait inspirer les premières recherches en matière de missile menées après le guerre et avoir de manière plus ou moins directe une importante descendance. A l'heure actuelle, on peut en voir de nombreux exemplaires dans des musées sur toute la planète.


h/ Wasserfall.
Ce missile est le premier missile surface-air supersonique de l'histoire, ancêtre de nombreux missiles antiaériens actuels.
L'idée du Wasserfall nait en 1941, en même temps que celle du V2. L'idée générale des ingénieurs était que l'on pouvait tirer davantage du concept du missile, et qu'une version plus petite emportant une charge utile plus légère pouvait être développé pour un usage anti-aérien en général, et contre les bombardiers en particulier.
Etant principalement un engin de DCA extrapolé du V2, ils partagent les mêmes plans et la même forme générale. Le concept était que puisqu'il ne devait s'envoler que jusqu'à l'altitude des bombardiers, il ne ferait qu'un quart de la taille d'un V2 et posséderait un jeu supplémentaire d'ailerons placés au milieu du fuselage pour améliorer au maximum les capacités de manoeuvre en vol. Mais à la différence du V2, il devrait être capable de rester en position d'attente pendant plus d'un mois ce qui rendait inutilisable l'oxygène liquide du V2 qui était trop volatile. Le professeur Walter Thiel fut chargé du projet et s'attela à la conception d'un moteur adapté pour le Wasserfall. Son choix se porta sur un mélange hypergolique de Visol (vinyl isobutil ether) et de SV-Stoff (90% d'acide nitrique et 10 % d'acide sulfurique) pour le carburant. Celui-ci était envoyé en force dans la chambre de combustion depuis un réservoir sous pression avec du Nitrogène gazeux venant d'un autre réservoir. Le missile devait être lancé depuis des plate-formes de tir spéciales conçues pour supporter des fuites de carburants dans le cas d'un problème lors du lancement.
Le système de guidage était initialement un système de Radio Contrôle à commande manuelle sur ligne de visé conçu pour les actions de jour. Mais en cas d'usage nocturne, il perdait une grande partie de son efficacité, le missile devenant impossible à suivre à proximité de la cible. Pour pallier ce problème, un nouveau système nomme Rheinland fut développé. Il s'agissait d'utiliser un radar pour suivre la cible et de placer un transpondeur dans le missile pour le suivre pendant le vol, le signal étant suivit depuis le sol avec un radio-localisateur. Un ordinateur analogique devait guider le missile dans le faisceau du radar de poursuite aussi longtemps que possible après le lancement, utilisant le transpondeur pour le localiser, jusqu'à ce que les signaux du missile et de sa cible se confondent et envoie le projectile contre sa cible comme en plein jour. La direction pendant la phase de lancement était effectué par quatre gouvernes en graphite placés dans la bouche de la chambre de combustion, et une fois la vitesse requise atteinte, par quatre gouvernes aériennes fixés sur la queue du missile. Les signaux de commande étaient envoyés au missile par une version modifié du système de Joy-stick "Kehl-Strassburg" utilisé pour le guidage de la bombe planante Henschel Hs 293 et qui donnait toute satisfaction.
Un second système de guidage fut mis au point au cas ou le premier ne correspondrait pas aux attentes. Il consistait à monter un radar embarqué sur une croix qui tournait de façon à garder le faisceau pointé sur la cible. Comme avec le système Rheinland, le missile était dirigé dans le faisceau par le transpondeur et il restait centré par les effets d'un Feedback négatif qui captait le signal du radar, si évidemment il captait des pulsations au lieu d'un signal stable, ce qui le replaçait automatiquement au milieu du faisceau. En raison des vitesses supersoniques du Wasserfall (supérieures à Mach 2), le système donnait la capacité au missile d'aller très loin dans l'objectif de se rapprocher de sa cible, les ingénieurs rajoutant même un système de capteurs infra-rouges pour la phase finale du vol.
Au départ, les plans prévoyaient une ogive de 100 Kg, mais à cause des problèmes de précision elle fut remplacé par une autre plus grande de 306 Kg remplie d'un explosif liquide. L'idée était de créer une onde de choc sur une surface très large capable d'affecter les formations de bombardiers, et qui aurait permis d'abattre plusieurs avions pour chaque missile déployé. Pour les actions de jour, la détonation du missile aurait été activé par signal radio, et pour les actions de nuits par détonateur de proximité. Commencés au printemps 1941, les travaux de conception connurent une première étape marquante le 2 Novembre 1942 avec la finalisation des spécifications. Les premiers exemplaires arrivèrent au banc d'essai au début du mois de Mars 1943. Ceux-ci progressèrent jusqu'en Juin ou les bombardements de l'opération "Hydra" endommagèrent les installations de Peenemünde. Les dégâts, relativement légers, causèrent une interruption du travail de deux mois, et blessèrent le Docteur Walter Thiel et l'ingénieur en chef du site, le professeur Walther, lesquels en furent quittes pour un séjour à l'hopital. Près de 800 civils, essentiellement polonais, et une dizaine de pilotes allemands trouvèrent également la mort.
Les travaux reprirent en Aout et permirent d'effectuer le premier lancement réussi le 8 décembre. Deux autres avaient échoué en Octobre et novembre. Le premier vit un fonctionnement imparfait du moteur, le missile n'ayant atteint que 7 Km d'altitude à une vitesse subsonique. Le second avait atteint une vitesse de 770 m/s, mais le système de guidage s'était bloqué et le missile avait effectué une course sur une trajectoire totalement fixe. Trois autres tirs eurent lieu jusqu'en Mars 44, tous réussis. Le 13 Mai, l'un des tirs s'égara en suède suite à une erreur de pilotage de l'opérateur, et s'écrasa près de la ville de Bäckebo. Les allemands n'osèrent jamais réclamer la restitution de la carcasse, qui fut échangé avec les Britanniques contre une dizaine de Supermarine Spitfire. Vingt-six autres tirs d'essais eurent lieu jusqu'en Aout 44 lorsque le centre de Peenemünde dut être évacué devant l'avance de l'armée rouge, provoquant l'arrêt des travaux. Achevé un missile Wasserfall était un projectile de 7.85 mètres de long pour 2.51 mètres de diamètres et pesant 3.7 tonnes. L'ogive de 235 Kg explosait par détonateur de proximité la nuit et radio-commande le jour. L'ensemble était propulsé par un moteur fusée à carburant liquide capable de generer une vitesse de 770 m/s et d'emmener le missile à une distance de 25 Km.
Au moment de l'armistice, l'armée américaine captura les quelques exemplaires restants du Wasserfall ainsi que l'équipe d'ingénieur qui avait travaillé dessus. Ils furent inclus dans l'opération Paperclip et rapatriés aux états-unis. Les USA devaient s'en servir pour lancer un programme de recherche et mettre au point entre 1945 et 1949 le missile Hermes, très fortement inspiré de son modèle allemand, et ancêtre des missiles supersoniques à longue porté utilisés par les forces armées américaines actuellement. La France ne devait pas être en reste et ayant mis la main par hasard sur la documentation papier du projet allemand, ainsi que sur l'ingénieur en chef du programme et son supérieur (ils avaient étés séparés de leurs subordonnés pendant la débacle allemande de l'été 44), lança son propre programme de recherches. Bien qu'il ne dépassa pas le stade des prototypes et des essais, le programme "Lug" fut à la base des recherches et des missiles sol-air en France.
Bien qu'il ne soit jamais entré en service, victime de la priorité accordé au V2 et de son caractère défensif, les spécialistes de l'armement voient en lui un missile qui aurait put être beaucoup plus dangereux pour les alliés que n'importe quel autre missile allemand. Reconnaissant la validité d'une déclaration d'Albert Speer faite dans ses mémoires, on pense aujourd'hui qu'un déploiement substantiel des Wasserfall au printemps 44 combiné à l'entrée en service de chasseurs à réaction en nombre aurait put ravager les rangs des bombardiers alliés. Cela aurait potentiellement poussé à l'abandon de la campagne de bombardement stratégique allié et repoussé la date de la fin de la guerre de plusieurs mois.

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MessagePosté le: Lun Nov 16, 2009 17:55    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, le missile filo-guidé n'a aucun avenir en air-air (surtout en altitude) car le poids du fil le déséquilibre...Mais, tiré à proximité du sol, en anti-char, c'est une toute autre affaire....

Le X-4 est le vrai proto des SS-10/11/12 français des années 50/60

Amitiés

F
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Fantasque
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Lun Nov 16, 2009 21:44    Sujet du message: Répondre en citant

Fantasque a écrit:
Bon, le missile filo-guidé n'a aucun avenir en air-air (surtout en altitude) car le poids du fil le déséquilibre...Mais, tiré à proximité du sol, en anti-char, c'est une toute autre affaire...


Pas tout à fait. Si le concept du filoguidage en Air-Air n'a pas d'avenir, il n'en est pas de même de celui du missile air-air lui-même promis à un brillant avenir. En antichar par contre, ca fonctionne assez bien. Historiquement les Britanniques (et d'autres) ont repris l'idée et créer une lignée de missile à succès.

Mais de toute façon mon article n'est pas terminé.
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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Mar Nov 17, 2009 13:22    Sujet du message: Répondre en citant

Nouveauté du jour, le Ruhrstall X-4 un missile air-air filoguidé à courte porté. Bien que techniquement au point, il était dangereux (carburant hautement corrosif et explosif) et dans les faits impossible à utiliser. Le pilote était en effet censé tenir à la fois le manche de son avion et le joystick du système de guidage, tout en gardant les yeux braqués sur la trajectoire du missile (visible grace à des générateurs de fumée). Il n'est jamais entré en service mais à inspiré des ingénieurs français et anglais qui ont conçu des missiles des deux cotés de la manche.
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dak69



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MessagePosté le: Jeu Nov 19, 2009 13:30    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour

Le Rheinbote (V4) était bien sûr supersonique (Mach 5 "sur le papier" à l'extinction du dernier étage)

Bien amicalement
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MessagePosté le: Jeu Nov 19, 2009 14:15    Sujet du message: Répondre en citant

dak69 a écrit:
Bonjour

Le Rheinbote (V4) était bien sûr supersonique (Mach 5 "sur le papier" à l'extinction du dernier étage)

Bien amicalement


Merci pour l'info, en conséquence je modifierais le texte du rheinbote lorsque j'aurai terminé celui sur le "Wasserfall". Ca améliorera un peu l'histoire FTL de ce missile peu connu.
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MessagePosté le: Sam Nov 21, 2009 11:11    Sujet du message: Répondre en citant

Nouveauté du jour, le "Wasserfall" un missile sol-air supersonique (770 m/s lors des essais) à carburant liquide et d'une porté de 25 Km, destiné à s'en prendre aux bombardiers alliés. Victime de la concurrence du V2 et de son caractère défensif, il n'entra jamais en service. Il est néanmoins vu, de par ses performances exceptionnelles, comme ayant faillit être une menace de premier plan pour la campagne de bombardement stratégique allié. Les ravages causés dans les rangs des escadres de bombardiers aurait put pousser à l'annulation de la campagne et repousser la fin de la guerre de plusieurs mois au moins.
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MessagePosté le: Sam Nov 28, 2009 11:04    Sujet du message: Répondre en citant

Nouveauté du jour, Le Fieseler Fi 103 alias le V1. C'est le tout premier missile de croisière de l'histoire, dont la notoriété est de beaucoup supérieure à son efficacité réelle. Il devait néanmoins être copié et servir de base de recherche dans tous les grands pays vainqueurs de l'allemagne. Ses héritiers furent actifs au sein des pays de l'Otan jusque dans les années 70 pour certains modèles.

Et la semaine prochaine, ce sera le tour du V2.
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MessagePosté le: Lun Déc 07, 2009 12:31    Sujet du message: Répondre en citant

g/ V2
Le missile V2 est le tout premier missile balistique, précurseur des lanceurs de l'ère spatiale et ancêtre de toutes les fusées actuelles. L'histoire de cet engin qui devait marquer les esprits de manière indélébile commence en 1933 avec les travaux de la thèse de Doctorat d'un ingénieur alors inconnu, Werner von Braun. Il était inspiré dans sa démarche par les recherches de l'Américain Robert Hutchings Goddard , de l'allemand Hermann Oberth et du russe Konstantin Tsiolkovsky. Après une série d'expérience avec des fusées de plus en plus puissantes au débit des années 30, il se mit à plancher sur un projet plus ambitieux à partir de l'été 1937. Les caractéristiques générales furent fixées à ce moment, les travaux de conception et de construction commençant véritablement pendant l'hiver 1938-1939. Fin septembre 1939, à l'issue d'une conférence au centre d'essais de Peenemünde, la création d'uncentre de recherche dédié à la résolution des problèmes rencontrés lors de la mise au point des fusées fut décidé. Deux ans plus tard, les trois technologies clés pour la mise au point du V2 étaient disponibles. Il s'agissait des technologies concernant les gros moteurs fusées à carburant liquide, l'aérodynamique supersonique ainsi que les systèmes de guidage gyroscopique et de contrôle de l'empennage . A cette date, Hitler n'était pas vraiment impressionné par la A4 (c'était son nom officiel cette époque) qu'il voyait principalement comme une munition d'artillerie à longue portée couteuse. Les tests de tirs commencèrent dès le printemps 1942, et après trois échecs, le premier test de lancement réussi intervint le 2 octobre 1942.
A cette date les caractéristiques du V1 était fixés, ce qui donnait un missile de 14 mètres de haut et de 1.65 mètres de diamètres pour un poids de 12.5 tonnes, dont 980 kilos pour l'ogive en Amatol. L'envergure atteignait 3.56 mètres. Le moteur était alimenté par 3.81 tonnes d'un carburant constitué de 75% d'éthanol et de 25% d'eau auxquels s'ajoutaient 4.91 tonnes d'oxygène liquide. La porté maximale était de 320 Km, pour une altitude de croisière de 88 Km en cas de trajectoire à longue porté mais elle atteignait 204 Km en cas de tir vertical. La vitesse était de 1600 m/s pendant le vol mais n'était plus que de 800 m/s au moment de l'impact. Le système de guidage comprenait deux systèmes gyroscopiques, le premier pour le contrôle de l'altitude, le second pour couper le moteur en fonction de la vitesse.
Le 5 Avril 1943, deux tirs réussis eurent lieu devant la commission du bombardement à longue portée qui comprenait entre autres Albert Speer, Karl Donitz et Erhard Milch. Bien que plus performant que le V1 auquel elle était opposé, le V2 ne fut pas considéré comme prioritaire, sans doute à cause de ses problèmes de mise au point.
En Septembre 1943, Von Braun déclara devant cette même commission que le développement de la Fusée A4 était pratiquement terminé. C'était quelque peu exagéré car sur les 30 tirs ayant eut lieu depuis le premier à avoir réussi, seuls trois étaient de vrais succès. Qui plus est, la liste des composants necéssaires pour lancer la fabrication du missile en série était toujours incomplète. Bien qu'il ne fut toujours pas convaincu par l'arme elle-même, Hitler fut touché par l'enthousiasme des ingénieurs en charge du programme et le besoin d'une arme "miracle" pour maintenir le moral des allemands après la réussite des débarquements alliés de l'été. Le dictateur décida alors d'en faire un programme de première importance et ordonna un déploiement aussi important que possible du V2.
Le principe de fonctionnement d'une A4/V2 est alors le suivant. Après le lancement, le V2 est propulsé par son moteur pendant 65 secondes, après quoi le système de guidage coupe le dit moteur dès que sa trajectoire lui a fait atteindre un angle préprogrammé. ensuite le missile continue son vol sur une trajectoire balistique. L'altitude requise pour couper le moteur était de 80 Km. Les pompes à carburants et à oxygène liquide étaient activés par une vapeur produite par un mélange concentré de péroxyde d'hydrogène et de permenganate de potassium. Les réservoirs étaient tous deux dans un alliage aluminium-magnésium. Lorsqu'elle était active, la chambre voyait sa température s'élever jusqu'à 2500-2700 °C. Le carburant alcool-eau était pompé le long de la double paroi de la chambre de combustion principale. Cela permettait de refroidir la chambre de combustion et de chauffer le carburant en même temps. Lequel était pompé dans la chambre de combustion principale à travers plusieurs tuyères qui assuraient le bon mélange de l'alcool et de l'oxygène en continu. De petits trous permettaient aussi à l'alcool d'être injecté directement dans la chambre de combustion, formant une couche limite froide qui protégeait la paroi de la chambre, particulièrement lorsque la gorge était proche de la chambre. La couche limite d'alcool s'enflammait au contact de l'atmosphère, et se diffusait le long du jet de sortie. Le V2 était guidé par quatre gouvernes externes placés sur les extrémités des ailes et par quatre ailettes internes en graphite à la sortie du moteur. Le système de guidage LEV-3 consistait en deux gyroscopes (un horizontal et un vertical) pour la stabilisation latérale, et un accéléromètre PIGA pour couper le moteur lorsque le missile a atteint une certaine vitesse. Certaines versions tardives auraient dues utiliser un système de guidage radio pour être amenées jusqu'à la cible, mais la guerre s'acheva avant qu'elles ne volent. Les V2 utilisèrent donc un simple ordinateur analogique qui ajustait l'azimut de la fusée, la distance de vol étant contrôlé par le minuteur de l'interrupteur du moteur activé depuis le sol. Le missile cessait d'accélérer lorsqu'il parvenait à proximité du sommet de la courbe de vol parabolique. La peinture des V2 fut de plusieurs sortes. Lors des essais, elle était blanche et noire, formant un dessin caractéristique de plateaux d'échecs qui permettait de déterminer si elle se déplaçait sur son axe longitudinal. Lors des premiers tirs, la peinture était de type "camouflage" avec de nombreuses variations destinés à cacher le missile aux yeux d'éventuels observateurs indiscrets. A la fin de la guerre, la couleur était devenue un vert olive intégral.
Après la déclaration optimiste de Von Braun, les essais continuèrent et mirent en évidence un certain nombre de problèmes techniques qu'il fallu résoudre. Des turbopompes à haute performances furent installés pour améliorer la pression dans le circuit alimentation et pour diminuer la taille et le poids des réservoirs. Une chambre de combustion plus petite, plus fine et sans bruleurs fut développé par l'utilisation de tuyères d'injections par centrifuge, un compartiment de mélange et des tuyères convergentes vers la gorge pour homogénéiser la combustion. Une couche réfrigérante fut utilisée pour prévenir les risques d'incendies se produisant parfois à la sortie de la gorge. Les contacts électriques durent êtres modifiés et rendus plus endurants afin d'éviter que les vibrations du missile ne provoquent un déclenchement prématuré de l'interrupteur du moteur après le décollage. Il fallut aussi améliorer les tuyaux transportant le carburant en leur donnant une courbe libre de tension pour éviter les risques d'explosions entre 1200 et 1800 mètres d'altitude. Les ailerons furent adaptés pour éviter qu'ils ne se dégradent sous l'action du flux de sortie du moteur et qui s'accroissait avec l'altitude. Pour améliorer le contrôle de la trajectoire lors des décollages et aux vitesses supersoniques, les ailettes utilisées comme gouvernes près de la sortie du moteur furent désormais faites en graphite afin de les rendre résistantes à la chaleur. Les risques d'explosions en plein ciel furent réduits grâce à l'ajout d'un tube renforçant la partie avant du revêtement du missile.
Au moment ou Von Braun faisait sa déclaration, l'usine chargé de fabriquer le V2 en quantités industrielles venait d'entrer en service. A la même période la résistance polonaise réussissait à s'emparer d'un V2 crashé dans un marais mais non explosé Le projectile fut rapatrié en Angleterre avec succès au prix de risques énorme. L'usine avait due être déménagé après un bombardement allié au printemps et un autre au début de l'été. Au total, 1800 missiles devaient sortir des chaines d'assemblage de l'usine souterraine de Mittelwerk, situé sous la montagne Kohnstein en Thuringe. Utilisant la main d'oeuvre esclave du camp de concentration de Mittelbau-Dora, l'usine ne fut stoppé en 1944 que lorsque la ligne de front se rapprocha trop du site. Des 45000 prisonniers qui passèrent par le camp, on estime que le tiers décéda suite aux maladies, aux mauvais traitements, la sous-alimentation et un rythme de travail épuisant. Il y eu aussi des éxécutions, motivés par des sabotages le plus souvent mais pas toujours. Les sites de lancement auraient normalement dus être des installations fixes en béton situés dans le nord de la France, mais les bombardements alliés et les débarquements de 1943 obligèrent les responsables nazis à se rabattre sur des rampes mobiles déplacés par des camions. En Novembre 1943, peu de temps après la tentative d'assassinat dirigé contre lui, Hitler ordonna que l'on déploie aussitôt que possible le V2 et que les bombardements commencent rapidement. Seulement le missile était loin d'être parfait ce qui engendra de nombreuses explosions au moment du décollage ou en plein vol, un tiers des projectiles étant ainsi perdu après le début des tirs en Janvier 44. Les premiers tirs eurent lieu le 5 Janvier 1944 lors d'une double attaque contre Paris et Londres lancé depuis la Belgique. La moitié des 1200 missiles ayant atteint leur cible furent tirés contre la Belgique, essentiellement la ville d'Anvers et son port. Presque autant le furent contre l'Angleterre et la ville de Londres, quelques uns furent tirés contre des villes du Nord de la France. Les alliés devaient mettre plusieurs semaines à reconnaitre publiquement l'existence de ses armes et qu'il n'y avait aucune défense efficace contre elles, tellement les V2 étaient rapides. L'ensemble des V2 devaient faire environ 3000 morts et 7500 blessés, ce qui en fait l'arme la plus couteuse (100000 Mark par unité) et la moins efficace du conflit. Sa construction couta en fait plus de vies humaines que son usage.
Ne pouvant rester sans réaction face aux attaques, les alliés lancèrent une série de contremesures pour limiter autant que possible le nombre et l'efficacité des tirs de V2. La plus directe fut de bombarder les sites de lancement, ce qui s'avéra d'une efficacité limité et couteux, tant en avions qu'en équipages. Une autre fut, comme pendant le Blitz, d'évacuer la populations des zones les plus exposés vers les campagnes, surtout les femmes et les enfants. La plus subtile fut d'utiliser les services de l'ex réseaux d'espionnage allemand en Grande-Bretagne, retourné et abreuvant l'Allemagne d'informations soigneusement choisies. Utilisant la faible précision des missiles, les services secrets anglais parvinrent à leurrer les allemands sur l'efficacité réelle de leurs armes et à orienter les tirs en directions des secteurs les moins habités de Londres et de sa banlieue. La plus simple fut cependant de faire avancer la ligne de front sur le continent de manière à repousser les bases de lancements de telle sorte que les zones ciblés soient hors de porté des V2.
Dans l'espoir d'augmenter la force de frappe du Japon, deux sous-marins furent envoyés vers l'extrème-orient début Janvier 1944 avec 12 V2 en pièces détachés à bord, ainsi qu'avec leurs plans. Arrivés en Juin 1944 au Japon, les sous-marins furent récupérés et mis au service de la marine impériale nipponne. Les Missiles furent réassemblés par un laboratoire au service de l'armée de terre, mais ne furent jamais utilisés car considérés comme un gaspillage de moyens par le haut-commandement. Etudiés avec soins, ils devaient toutefois servir de base à l'industrie des fusées et missiles japonais après la guerre. Début Septembre, un autre sous-marin fut envoyé vers le japon avec une équipe d'expert en matière de missiles. A l'annonce de l'armistice, l'équipage préféra toutefois se rendre au premier navire allié venu. Après la fin des combats, les alliés découvrirent que les allemands avaient en projet de mettre au point une version du V2 censé être tiré depuis un sous-marin, ainsi que des ogives pouvant transporter des armes chimiques ou bactériologiques.
Avant même la fin des combats en Europe, les USA et l'URSS s'engagèrent dans une course pour récupérer autant d'éléments que possible du programme allemand de missiles, tant techniques qu'humains. Les grands gagnants furent les Etats-unis avec des centaines de missiles à divers stades d'achèvement, et des dizaines des meilleurs ingénieurs dont Wernher Von Braun et Walter DornBerger. Mais les autres alliés ne furent pas en restes. Les Britanniques et les Canadiens, dans le cadre de l'opération "Backfire", effectuèrent plusieurs tirs de V2 capturés au printemps 1945. Il s'agissait alors d'accumuler autant d'informations techniques et de connaissances que possible en matière de technologie des missiles. Cela devait permettre de lancer dans les deux pays des programmes de recherches de missiles. L'URSS captura également un certain nombre de V2 et des centaines d'ingénieurs et de techniciens de second rang. Ils furent remis au travail restèrent en Allemagne pendant un an et demi avant d'être déportés en URSS au printemps 1946. Ils y reconstituèrent la technologie des V2 et transmirent leurs connaissances à leurs homologues soviétiques. Ils furent renvoyés en Allemagne en 1951. Leur travail devait permettre la mise au point des premiers missiles soviétiques et le lancement du programme spatial soviéto/russe avec les fusées de la série R, directement inspiré par le V2. La France récupéra également quelques exemplaires qui servirent aussi pour des essais, à des fins d'acquisitions des connaissances.
Les USA ayant réussis à s'attribuer la part du lion, ils tirèrent un bénéfice maximal de leurs trouvailles. Dans le cadre de l'opération Paperclip ils récupèrent tout ce qu'ils purent emmener. Missiles complets, pièces détaches, systèmes de guidage, carburant, machines-outils, rampes de lancement mobiles, documentation et bien sur ingénieurs et techniciens. Le tout fut rapatrié aux USA et exploité de différentes manières. Des documents papier et certaines pièces furent confiés à des entreprises du secteur de l'aéronautique pour faire progresser des recherches en cours ou pour en lancer certaines. Les nombreux V2 capturés furent l'objet d'une campagne de tir dès le printemps 1945. Elle fut considéré comme un succès avec un taux de réussite de 68 %, et en plus de l'acquisition de connaissances, elle servit aux premières études de l'atmosphère terrestre. L'un des tirs s'égara au Mexique, mais le missile se crasha sans faire de victimes. Reprenant l'idée des allemands d'un missile embarqué à bord d'un sous-marin, l'US Navy procéda à un tir d'essai de V2 à l'automne 1947 depuis un porte-avions. Bien que le test fut considéré comme un succès partiel, avec le crash en mer du missile après 10 Km de vol seulement, il prouvait que le concept était valable et ouvrait la voie aux missiles balistiques embarqués à bord des sous-marins. Le V2 inspira de nombreuses recherches et donna naissance à un descendant dans les années 1950, le missile PGM-11 Redstone. Celui-ci fut le premier missile américain à devenir opérationnel et fut le premier lanceur spatial des Etats-Unis au début de la conquête spatiale.
Arme de guerre complexe, très couteuse et peu efficace, le V2 coutât plus de vies humaines lors de sa construction en série que lors de son usage guerrier. Ce missile fut néanmoins l'ancêtre de toutes les fusées modernes et des lanceurs spatiaux actuels. Il en reste aujourd'hui une vingtaine d'exemplaires d'exemplaires plus ou moins complets de part le monde. La moitié se trouvent dans des musées aux USA, le reste dans une demi-douzaine de pays ex-belligérants lors de la seconde guerre mondiale. Le plus intéressant est un engin complet, possédant sa rampe de lancement mobile et se trouvant au Mémorial australien de la guerre à Canberra.
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MessagePosté le: Mar Déc 08, 2009 09:10    Sujet du message: Répondre en citant

Nouveauté du jour le V2. Ce missile très couteux et d'un intérêt militaire assez faible, qui tua plus d'ouvriers chargés de la construire que de civils alliés est néanmoins l'ancêtre direct des fusées et des lanceurs spatiaux actuels. Il devait être étudié chez tous les grands alliés vainqueurs de l'Allemagne et servir de point de départ aux programmes spatiaux nés lors de la guerre froide. Son concepteur principal, Werner von braun, devait le suivre aux USA et finir sa carrière comme directeur adjoint de la NASA.
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