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Diplomatie-Economie, Mars 1944
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Jan 04, 2022 09:17    Sujet du message: Répondre en citant

Ah, la conception soviétique de spontanéité populaire...



Casus Frankie a écrit:
Précautions soviétiques
Suwałki (Pologne libérée… des Allemands)
– De fait, la bravade du gouvernement en exil ne déchaine pas que les insultes en URSS – on peut aussi déceler à Moscou une sourde inquiétude, que la gaffe américaine n’a en fait qu’aggravée.

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Jan 04, 2022 11:16    Sujet du message: Répondre en citant

1) Non justement : on nomme Blum car il y a plusieurs ministres, mais il n'y a qu'un Président du Conseil.
3) bandits sans valeurs : ce n'est pas qu'ils ne valent rien (valeur), c'est qu'ils n'ont pas de principes (valeurs).
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Casus Frankie

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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Jan 04, 2022 11:55    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a en effet un peu de cela, Hendryk.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Archibald



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MessagePosté le: Mar Jan 04, 2022 12:53    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
Ah, la conception soviétique de spontanéité populaire...



Casus Frankie a écrit:
Précautions soviétiques
Suwałki (Pologne libérée… des Allemands)
– De fait, la bravade du gouvernement en exil ne déchaine pas que les insultes en URSS – on peut aussi déceler à Moscou une sourde inquiétude, que la gaffe américaine n’a en fait qu’aggravée.


Vu que notre gamin est en pleine période Tintin... malgré mes tentatives de dissuasion, ma compagne a inclus, dans le lot, les Soviets... donc je l'ai lu au passage, et, comment dire ? C'est encore plus ... moche et anti-bolcheviks-bouffeurs-d'enfants que je ne pensait. Même si tout n'est pas si caricatural non plus, ça reste Staline quand même.

En comparaison, même Tintin au Congo est plus attractif, c'est dire... je comprends pourquoi Hergé avait légèrement renié ces oeuvres de jeunesses, très, très négativement influencées par l'Abbé Walletz. Tous sauf un gentil progressiste, le curé belge de combat et d'extrême droite. Et pote a l'autre Rex et Mussolini belge: Léon Degrelle.
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 05, 2022 19:01    Sujet du message: Répondre en citant

4 mars
L’orgueil d’un amiral
Dernière chance
Wolfsschanze (Rastenburg)
– La Tanière du Loup reçoit de nouveau des invités magyars : l’OKH a « invité » l’armée royale hongroise à lui présenter l’état de ses forces et les possibilités de mobilisation industrielle du pays pour le printemps 1944. Cette fois, le régent Horthy ne s’est pas déplacé – au grand soulagement de son gouvernement, qui craignait fort qu’il ne croise à nouveau Hitler. En effet, dès leur première entrevue, à Berchtesgaden (6), les deux dirigeants n’ont pas montré une grande affinité – leur dernier entretien n’est que l’ultime preuve d’une opposition totale de leurs visions du monde. Le Premier ministre n’est pas présent non plus – même si ses talents de médiateur auraient été utiles, ce n’est pas son domaine. Et puis Kállay sent qu’il ne sera pas le bienvenu – les Allemands veulent sa tête. C’est donc le général Lakatos, homme de confiance du Régent et commandant du 8e CA, qui s’acquittera seul de la corvée.
Lakatos doit rencontrer le Generaloberst Kurt Zeitzler, que les Hongrois considèrent comme à la fois fat et incompétent. Le Magyar pense donc pouvoir le manipuler. Hélas, une fois introduit dans le bureau, il doit constater qu’il a en face de lui Adolf Hitler en personne !
Le Führer n’est pas plus satisfait de ses alliés hongrois qu’il y a un mois – il vient de recevoir une lettre personnelle d’Horthy lui proposant que la Honvéd « assume entièrement le fardeau de la défense de la frontière sud de la Hongrie, que ce soit en Bosnie, Voïvodine ou même en Ruthénie Subcarpathique. » Le Régent suggère donc de déployer l’armée royale hongroise seule face aux armées occidentales, dans une démarche pas si éloignée de celle du Bulgare Kyril de Preslav l’automne précédent. Et même si Horthy ignore cette similitude, c’est peu dire que son initiative a été mal reçue.
Le général hongrois, debout comme sur le pont d’un navire en pleine tempête, encaisse donc un coup de tabac comme son régent a rarement dû en connaitre. Après un discours parfois décousu, mélangeant tout à la fois insultes, menaces et dissertations sur l’infériorité de la race slave, le Guide suprême conclut finalement : « C’est pourquoi toute l’armée hongroise doit aller sur le front russe ! Jusqu’au dernier homme ! »
Lakatos ne réagit pas. L’orage passe et il répond simplement : « Je prends note de vos observations, Chancelier, et je ne manquerai évidemment pas de les transmettre à mon chef d’état-major, seul habilité à prendre des décisions concernant le déploiement de nos forces. » Le militaire salue, sort et s’en va à la recherche de Zeitzler, en méditant sur l’avis qu’Horthy exprima un jour sur les Allemands (7).
………
Adolf Hitler est resté seul. Une porte grince, une silhouette malingre et dégarnie rentre à pas de loup – c’est Herr Doktor Goebbels.
– Mon Führer, je n’ose vous demander comment s’est passé votre entrevue.
– Mal, Goebbels. Vous aviez raison, évidemment, sur cette race magyare !
– Je le disais déjà en 1936 (8). On ne peut pas faire confiance aux Hongrois.
– C’est vrai, et j’ai eu tort de chercher à tout prix à me les accommoder. Penser que ce vieux croulant a osé m’insulter alors que je l’invitais à Kiel ! Lui et son horrible matrone qui marmonnait constamment
« Prinz Eugen » sous son vieux chapeau ! Le diable emporte les Hongrois, je ne sais pas comment Göring a fait pour s’entendre avec eux !
– La juiverie imprègne la Hongrie, mon Führer, cela explique sa neutralité puis son engagement si réticent. Horthy et sa famille sont fortement enjuivés. Et il fait évidemment tout ce qu’il peut pour ne pas résoudre le problème.
– Nous allons y remédier – comme à tout le reste en vérité.

Horthy, Kállay et Lakatos l’ignorent évidemment. Mais leurs manœuvres dilatoires ont fonctionné pour la dernière fois.

Pologne
Notre meilleur ami
Entre alliés…
– Passé les révélations de la veille et l’agitation médiatique qui secoue le monde, l’Union Soviétique fait ce qu’elle sait faire le mieux : elle se mure dans le silence, rigoureusement imperméable à toutes sollicitations et demandes d’entrevue. Les attachés sont indisponibles, les services consulaires injoignables et tous les ambassadeurs présents dans les capitales occidentales mystérieusement « en attente d’instructions ».
A l’évidence, la politique russe envers l’insurrection de Varsovie est désormais parfaitement claire : pendant que l’Armée Rouge continue de mener les opérations à son rythme, le Kremlin joue la montre avec un cynisme parfaitement effroyable.
A Londres, Sir Anthony n’est pas surpris – c’était même attendu.
A Washington, Cordell Hull et son Département d’Etat regardent le drame d’assez loin. Ils estiment que, comme pour les pays baltes ou la Roumanie, il est de toute façon à la fois trop tard et hors-sujet de se soucier de la Pologne.
Enfin, à Marseille, on constate avec effroi que le dialogue de sourds a fait place à l’arrêt de toute discussion entre Moscou et le gouvernement polonais en exil. Ce qui, en langage diplomatique, n’est pas très loin de valoir déclaration de guerre. « Il faut rétablir au plus vite les conditions d’une collaboration loyale entre Soviétiques et Polonais, car c’est la seule solution pour donner à l’insurrection une chance de survie ! » estime Léon Blum lors d’un entretien avec le Général. « Ce qui revient, de fait, à demander à nos amis de baisser le pavillon ! » rétorque De Gaulle, lugubre. « En effet » soupire sombrement le ministre – comme le Général, il a bien compris où tout cela menait.
Bien triste situation pour la République – alors qu’elle revient à peine sur son sol, encore privée de la plus grande partie de son influence, la voici forcée d’encourager un allié qu’elle ne peut plus aider à négocier sa soumission envers ce qui reste l’un de ses ennemis de toujours… Evidemment, la démarche officielle en direction des Russes ne pourra venir que des Polonais – mais en attendant, il ne coûte rien de sonder. Dans la soirée, Léon Blum demande donc à l’ambassadeur Alexander Bogomolov de venir le rencontrer, pour une démarche d’autant plus difficile que, dans le fond, elle n’a été approuvée par aucune des parties en cause.

Notes
6- Le 22 août 1936, Hitler, rencontrant Horthy pour la première fois à son Nid d’aigle, lui avait proposé presque immédiatement une alliance offensive face à la Tchécoslovaquie contre la promesse de lui offrir la Slovaquie une fois la Tchécoslovaquie détruite. Le refus du Régent irrita vigoureusement le Führer, qui se refusa toujours par la suite à se rendre lui-même à Budapest.
7- « C’est un peuple valeureux que j’admire, mais l’Allemand est toujours insupportable, sans tact et méchant. »
8- Il l’avait même écrit dans son journal intime.
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John92



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MessagePosté le: Jeu Jan 06, 2022 11:05    Sujet du message: Répondre en citant

(deux chipotages de ma part, rien d'autre à signaler de ce que j'ai vu)
...
C’est donc le général Lakatos, homme de confiance du Régent et commandant du 8e CA, qui s’acquittera seul de la corvée.
Lakatos (Il?) doit rencontrer le Generaloberst Kurt Zeitzler, que les Hongrois considèrent comme à la fois fat et incompétent.
...
« Il faut rétablir au plus vite les conditions d’une collaboration loyale entre Soviétiques et Polonais, car c’est la seule solution pour donner à l’insurrection une chance de survie ! » estime Léon Blum lors d’un entretien avec le Général. « Ce qui revient, de fait, à demander à nos amis de baisser le pavillon ! » rétorque De Gaulle, lugubre. « En effet » soupire sombrement le ministre – comme le Général (président du conseil?), il a bien compris où tout cela menait.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Jan 07, 2022 14:33    Sujet du message: Répondre en citant

5 mars
Les Balkans compliqués
Difficile rapprochement de points de vue
Belgrade
– Inquiété par les relances françaises et britanniques, qui ont désormais tout de l’agacement, le gouvernement royal yougoslave choisit d’aller au-devant des attentes de ses irritables partenaires en informant ces derniers qu’il proposera sous une semaine à l’AVNOJ des termes de ralliement. Chacun comprendra que l’importance du sujet nécessite, bien sûr, une étude minutieuse. L’avenir est en jeu.
Il est toutefois d’ores et déjà acquis qu’une rencontre bilatérale sera nécessaire, à la fin du mois et dans un lieu qui reste à déterminer. Autant d’éléments qui devront être clarifiés. D’ici là, évidemment, les affaires continuent…

Pologne
Notre meilleur ami
Moscou, Marseille
– L’Union Soviétique continue de rester ostensiblement indifférente aux sollicitations de ses alliés (et même de certains pays neutres !). Trois jours déjà que la Patrie des Travailleurs n’a pas daigné évoquer le sujet de Varsovie avec quiconque, ne prenant même plus la peine de faire lancer au visage des Occidentaux par ses attachés militaires des considérations distanciées et compassées sur les malheurs des Polonais, qu’ils ont eux-mêmes largement provoqués.
L’entremise des Français n’en est que plus urgemment nécessaire – seulement voilà, le ministre Blum lui-même a des difficultés à se faire entendre des Soviétiques, alors qu’il tient absolument à obtenir au moins un embryon de proposition avant de revenir vers le président Władysław Raczkiewicz ! Las. Son Excellence Alexander Bogomolov n’a sans doute pas été rappelée pour consultation… En revanche, Elle est à Alger, occupée à régler divers problèmes, et aucun transport ne semble disponible. Pendant ce temps, à Moscou, le secrétaire de Charles Corbin est pendu au téléphone, à tenter de débloquer une entrevue avec au moins un subordonné de Viatcheslav Molotov.
Dans la soirée, Staline – qui voit à la fois la progression de ses troupes au-delà de la Vistule et le désespoir des exilés polonais – deux excellents indices de son écrasante domination ! – estime, dans la solitude de son bureau, que la plaisanterie a assez duré. Demain, il fera recevoir les Français, afin de ne pas trop les vexer – mais ce sera selon ses termes. Des termes qu’ils n’auront qu’à transmettre ensuite à qui de droit, puisqu’ils tiennent tellement à être porteurs de mauvaises nouvelles.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Jan 08, 2022 16:46    Sujet du message: Répondre en citant

6 mars
Les Balkans compliqués
Pèlerinage en terre consacrée
Moscou
– La mission militaire envoyée par Tito est officiellement reçue par le ministre Molotov, lequel démontre la cordialité des relations qu’entretiennent URSS et AVNOJ en s’assurant que la propagande soviétique lui fasse tous les honneurs. Accueilli avec réserves par la Stavka, le général Velimir Terzic impressionnera très vite les généraux soviétiques par ses capacités – Partisan combattant de la première heure, mais aussi capitaine diplômé de l’académie militaire de Belgrade [Un diplôme qui lui a été retiré par le gouvernement royaliste en exil…], il a gravi tous les échelons de l’armée royale jusqu’à devenir chef d’état-major de la division Dinaric – unité qui a remporté quelques succès face aux Allemands en 1941.
Terzic est donc très éloigné du paysan sans culture qu’imaginaient volontiers les Soviétiques. Et son grade de général au sein de l’AVNOJ ne doit rien au hasard : depuis trois ans, il a organisé inlassablement – et avec succès – les forces communistes du Monténégro puis de Croatie, jusqu’à devenir chef d’état-major de Tito.
C’est donc à la fois un homme de compétence et de confiance que Broz a envoyé à Moscou. Et si Terzic est là pour plaider la cause de ses hommes et obtenir des moyens de l’Armée rouge pour les prochaines offensives, il n’oubliera pas de mettre sur pied une liaison radio avec son chef afin de l’informer de tout ce qui se dit dans la capitale soviétique… Pendant ce temps, le lieutenant-général Đilas fera l’éloge de l’AVNOJ à tous ceux qui voudront bien l’entendre.

Pologne
Notre meilleur ami
Alger
– C’est finalement rue Michelet, dans les locaux d’exil du ministère des Affaires Etrangères, que Roland de Margerie va recevoir l’ambassadeur Alexander Bogomolov. Le fait que le sous-secrétaire d’Etat ait dû courir en AFN pour rencontrer le Soviétique dans des délais raisonnables est déjà tout un symbole… Un pas vers l’autre, certes – mais Son Excellence a eu moins loin à aller. En guise de réponse, il ne s’entretiendra pas avec le ministre en personne – Léon Blum n’allait tout de même pas se précipiter en personne à Alger sur l’ordre de Moscou !
Bref : passées les salutations de convenance et les points d’ordre sur un dossier que tous deux connaissent pourtant sur le bout des doigts, le Soviétique attaque – sans rien faire d’autre, cependant, que préciser la position de son gouvernement.
– Nous entendons et comprenons vos inquiétudes, Monsieur le sous-secrétaire d’Etat. Nous les anticipions : nous savons bien la… délicatesse des nations occidentales, qui ont pour habitude, c’est bien connu, de modifier leurs plans de campagne pour des… considérations extérieures.
Bogomolov n’a eu aucun mal à prononcer ces derniers mots avec le plus grand sérieux. Après cette référence très yougoslave (tout le monde a déjà oublié la malheureuse Bulgarie), il ajoute immédiatement, pour enfoncer le clou : « Aussi, je vous le dis franchement. Les plans conçus par notre commandement sont complexes, immenses même, à la dimension du territoire de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Amender ces plans ne va pas du tout de soi ! D’ailleurs, pourquoi devrions-nous le faire ? Pourquoi devrions-nous jeter aux orties un plan d’opération aussi complexe qu’efficace pour venir tout d’un coup à la rescousse d'un soulèvement pour le moins ambigu ? Il n’est même pas certain qu’il soit dirigé davantage contre les Allemands que contre nous ! »
L’ambassadeur se cale ensuite sereinement dans son fauteuil pour mieux poursuivre : « Nos opérations répondent exclusivement à la stratégie décidée par le Maréchal Staline. Une stratégie qui, je vous le fais remarquer en passant, est en train de nous faire à tous gagner la guerre. Ce faisant, elle économise sans doute la vie de beaucoup de vos soldats. »
Avant de conclure, l’ambassadeur se permet un grand geste théâtral : « Eh bien non ! Non, trois fois non, Monsieur le sous-secrétaire d’Etat, avec tout le respect que je porte à la République française – il est temps d’en finir avec ces faux-semblants. La vérité est que le gouvernement polonais de Londres ne nous jamais considérés comme un partenaire, moins encore comme un allié. Souffrez que nous agissions de même envers lui. »
Margerie, tout diplomate qu’il est, peut à peine masquer son malaise. Certes, il s’y attendait – mais peut-être pas en des termes aussi durs.
– Je vois. Et que faudrait-il, en ce cas, pour que vous révisiez votre opinion sur le gouvernement en exil ?
– Qu’il collabore loyalement et sans ambiguïté ni secrets avec nos troupes. Qu’il reconnaisse le droit de l’Armée Rouge à traverser son territoire et à le contrôler pour la durée de la guerre, dans l’attente de la signature d’un traité de paix qui réglera une fois pour toutes les différends territoriaux entre nos deux nations. Ce faisant, nous vous rappelons aussi que nous ne prétendons pas administrer nous-mêmes la Pologne. Nous avons déjà confié cette tâche à un gouvernement local représentatif des aspirations du peuple polonais. Il ne tient qu’aux… gens de Londres de reconnaître ce gouvernement pour le rejoindre.

Le message aux Polonais est sans ambiguïté : alignez-vous ou périssez. Comme Staline l’avait prédit, la France sera porteuse de mauvaise nouvelle.
………
Moscou – Au même moment (ou à peu près), dans son bureau, le ministre Viatcheslav Molotov est encore plus explicite. Face à Charles Corbin, qui expose de son mieux l’implication de la France qui « négocie depuis des jours pour trouver la meilleure solution », il lâche : « En effet, Votre Excellence, je commence moi aussi à trouver le temps long sur ce dossier. »
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John92



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MessagePosté le: Sam Jan 08, 2022 18:13    Sujet du message: Répondre en citant


La vérité est que le gouvernement polonais de Londres ne nous a jamais considérés comme un partenaire, moins encore comme un allié. Souffrez que nous agissions de même envers lui. »

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Archibald



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MessagePosté le: Sam Jan 08, 2022 19:21    Sujet du message: Répondre en citant

Ecoeurant, à vomir - du stalinisme dans le texte. Pauvre Pologne - mais ça, on peut dire que nous lecteurs de la FTL étions prévenus.
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Hendryk



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MessagePosté le: Sam Jan 08, 2022 20:23    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Ce faisant, nous vous rappelons aussi que nous ne prétendons pas administrer nous-mêmes la Pologne.

"Bon, à part la moitié que nous avons annexé avec l'aimable participation des Nazis, et dont nous avons consciencieusement éliminé tous les opposants réels ou supposés. Mais qu'est-ce que vous allez faire pour nous empêcher de terminer le travail? Rien? C'est bien ce que je pensais."

Pas de moyen plausible de faire autrement, bien sûr, mais on ne se réjouit pas pour autant que Staline s'en sorte à si bon compte FTL.
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Archibald



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MessagePosté le: Sam Jan 08, 2022 20:36    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
Casus Frankie a écrit:
Ce faisant, nous vous rappelons aussi que nous ne prétendons pas administrer nous-mêmes la Pologne.

"Bon, à part la moitié que nous avons annexé avec l'aimable participation des Nazis, et dont nous avons consciencieusement éliminé tous les opposants réels ou supposés. Mais qu'est-ce que vous allez faire pour nous empêcher de terminer le travail? Rien? C'est bien ce que je pensais."

Pas de moyen plausible de faire autrement, bien sûr, mais on ne se réjouit pas pour autant que Staline s'en sorte à si bon compte FTL.


Le pire c'est qu'en FTL avec une guerre moins stressante le vieux... sale type risque de vivre après Mars 1953... à moins qu'il ne s'étouffe avec un pantalon en tombant dans une mare.
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Wardog1



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MessagePosté le: Sam Jan 08, 2022 22:07    Sujet du message: Répondre en citant

A moins que dans la FTL staline n'ai un accident mortel avant la fin de la guerre...Mao à bien fini les pieds devant alors pourqoi pas lui?
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MessagePosté le: Sam Jan 08, 2022 22:20    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
Le pire c'est qu'en FTL avec une guerre moins stressante le vieux... sale type risque de vivre après Mars 1953... à moins qu'il ne s'étouffe avec un pantalon en tombant dans une mare.

On avait déjà évoqué la question et un de nos membres bien informé, Toubib, nous avait expliqué qu'une espérance de vie significativement prolongée était peu probable.

Mais bon seulement quelques mois de vie de plus pour Staline à une bonne moyenne de 1.000 morts, exécutés ou décédés de malnutrition et de mauvais traitements au Goulag, par jour, c'est sûr, ça ne fais pas envie.

Reste à savoir si le maitre du Kremlin aurait pu en quelques semaines supplémentaires de tyrannie à sa sauce faire éclater au grand jour son antisémitisme puisque, de mémoire, à sa mort il préparait des purges drastiques dans la communauté israélite soviétique.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Jan 09, 2022 00:32    Sujet du message: Répondre en citant

Prolongation de vie d'autant moins probable qu'une partie de son stress était auto-infligée : "Je vois des complots partout", parfois ça aide à survivre (quand c'est vrai), mais aussi ça tue à petit feu (quand c'est faux).
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