Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Le Front Russe - Mars 1944
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 16, 17, 18, 19  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Le front russe
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Anaxagore



Inscrit le: 02 Aoû 2010
Messages: 10079

MessagePosté le: Jeu Mar 10, 2022 20:12    Sujet du message: Répondre en citant

Je suppose que Frederikus est l'équivalent FTL de la bataille des Ardennes.
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13804
Localisation: Paris

MessagePosté le: Jeu Mar 10, 2022 20:18    Sujet du message: Répondre en citant

Pas exactement. Durant l'hiver 43-44, les Allemands ont déjà essayé de contrer les Français. Je parlerai plutôt d'un mélange entre l'opération Wacht am Rhein et des opérations sur le Front Est.
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9358
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Jeu Mar 10, 2022 20:47    Sujet du message: Répondre en citant

Wacht am Rhein matiné de 3eme bataille de Kharkov.
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Etienne



Inscrit le: 18 Juil 2016
Messages: 2837
Localisation: Faches Thumesnil (59)

MessagePosté le: Ven Mar 11, 2022 08:16    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a à nouveau mention de Pouyade?
_________________
"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1029
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Ven Mar 11, 2022 09:11    Sujet du message: Répondre en citant


Et même si les deux camps pouvaient à présent changer (chanter ?) le Te Deum (aurait dit Voltaire), le premier trimestre de 1944 n’en restait pas moins désastreux pour la Heer, laquelle perdait en trois mois 500 kilomètres et quatre armées – l’équivalent d’un groupe d’armées complet ! Certes, Friedericus II avait accordé un sursis…

Sur le plan tactique, l’opération n’était d’ailleurs peut-être pas aussi brillante que certains veulent bien le dire aujourd’hui. Il est tout de même paradoxal que le plan de Fredericus II ait précisément réuni tous les travers que l’on critique volontiers en ce qui concerne les opérations de l’Armée Rouge : une charge blindée massive, destinée à tout renverser et à percer jusqu’à la mer sans plus de réflexion ! Par suite, son déclenchement précipité (mais pouvait-il en être autrement ?) ainsi que l’absence de réserves condamnaient dès le départ l’[/color=red]opération[/color] à l’échec faute de finesse, et au moins en ce qui concerne ses plus grandes ambitions.

_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13804
Localisation: Paris

MessagePosté le: Sam Mar 12, 2022 00:47    Sujet du message: Répondre en citant

26 mars
Après Friedericus II
Règlements de compte à l’allemande
1. PanzerArmee (à l’ouest de la Vistule)
– Les canons viennent à peine de refroidir sur le front que le commandement nazi change quelques têtes. En l’espèce, le II. SS-PanzerKorps de Walter Krüger perd coup sur coup deux de ses chefs ! A la 9. SS-Panzer Hohenstaufen, le SS-Obergruppenführer Wilhelm Bittrich est remplacé par Sylvester Stadler, un ancien du régiment Der Führer (division Das Reich), dont on connaît les méthodes musclées. Quant au SS-Gruppenführer Lother Debes, il est lui aussi remercié et cède sa place à la tête de la 10. SS-Panzer Frundsberg à Heinz Harmel, le jeune et brillant commandant du SS-Infanterie-Rgt Deutschland.
Ainsi donc, les divisions SS font à leur tour appel à du sang neuf – les deux nouveaux généraux ne pourront être critiqués ni pour avoir mal couvert la retraite de la Wiking (détruite ou presque !), ni pour avoir osé critiquer le General FeldMarschall Model, voire même le ReichsFührer-SS en personne. Evidemment, Bittrich et Debes n’ont rien à se reprocher, que ce soit politiquement ou militairement, là-dessus tout le monde est d’accord ! En conséquence, ils ne sont évidemment pas saqués. D’ailleurs, pourquoi le seraient-ils ? Friedericus II est un succès ! La preuve, Bittrich part en congé en Hongrie et Debes va faire profiter les jeunes générations de son expérience au bureau de recrutement de la SS. Tout va donc très bien.

Règlement de compte à la soviétique
QG du 2e Front Biélorusse, palais Ogiński, Siedlce
– A présent qu’il est confortablement installé pour passer le printemps (au moins) en territoire polonais et que son état-major achève de remettre en ordre le dispositif de son front le long de la Vistule, le général Konstantin Rokossovski prend un peu de temps pour mettre des choses en ordre. Voilà près d’un mois que la Stavka – donc le Kremlin – lui a demandé son avis personnel sur la manière dont la première bataille de Kaunas avait été gérée. Rappelons que celle-ci avait failli entrainer la destruction de la 3e Armée de Chars de Pavel Rybalko… Chacun peut comprendre qu’après ces événements et ceux survenus plus récemment à l’est de Lublin, l’Armée Rouge tienne à capitaliser sur son expérience pour que ces malheureux événements ne puissent se reproduire. Même si pour cela, il faut couper des têtes !
C’est vrai. Le tour de Malinovski viendra – ou pas. Mais c’est du 1er Front Biélorusse qu’il est ici question – donc de Vassili Sokolovski et de Joukov. Le sort du premier est déjà acté ou presque : depuis sa pathétique performance lors du démarrage de Bagration, tout le monde sait qu’il ne tient plus son poste que grâce à son amitié avec le maréchal. Quant au maréchal, justement…
Rokossovski a un compte à régler avec Joukov, son ancien ami qui l’a tant maltraité durant les pires mois de 1942, alors qu’il l’estimait tant autrefois. Nom de Dieu, Rokossovski l’a eu même sous ses ordres en 1930, comme chef de régiment, alors que lui-même dirigeait la 7e Division de Cavalerie, en Biélorussie ! Alors, une belle amitié était née… Hélas, elle était déjà bien mal en point dans les geôles de la Loubianka, quand personne ne l’avait soutenu, alors qu’il crachait ses dents avant d’aller dormir dans un cloaque puant l’urine de 10 mètres sur 10 au milieu de cent autres malheureux. Il n’avait pas craqué… Comme il n’avait pas craqué, plus tard, face aux coups de sang du désormais maréchal, multipliant cris et menaces envers celui qu’il jugeait décidément « incapable de défendre la route de l’Ukraine ». C’est vrai, Joukov était sans doute lui-même sur le gril à cette heure de 1942 – mais leur amitié n’en était pas moins morte à ce moment. Et les récriminations de son supérieur, alors même que lui, Rokossovski, multipliait les brillantes contre-offensives, n’avaient fait qu’enfoncer clou sur clou dans son cercueil.
Ce soir, Konstantin Rokossovski a parfaitement compris ce que le Kremlin attend de lui. L’exercice est laid, mais il va néanmoins s’y appliquer et même y mettre tout son savoir-faire. « Action sans planification ni objectif défini », « offensive insensée non coordonnée avec les autres Fronts » et surtout « opération visiblement déclenchée à des fins d’ambition personnelle » – soit l’une des plus dangereuses attaques ad hominem qui soit en URSS ! – sont les critiques les moins féroces du document qu’il adressera à Moscou dans la soirée.

Intoxication
Moscou
– Pendant que l’on ratisse le terrain à l’est de la Vistule et que la glorieuse Armée Rouge achève de balayer les débris des forces fascistes qui n’ont pu s’enfuir, le NKVD se demande s’il n’y a pas quelque chose à tirer de cette situation confuse. Par exemple en faisant croire à ses adversaires des renseignements fascistes qu’il subsiste, loin à l’est du front, des poches de résistance allemandes ou baltes, qu’il serait possible de ravitailler selon le modèle des Partisans.
Un scénario grotesque, certes – contrairement aux Soviétiques, des Allemands, dans cette région, se trouveraient en territoire ennemi et ne seraient donc soutenus ni par la population, ni par les mouvements de Résistance locaux ! Mais ce ne serait pas la première fois que le NKVD pourrait tirer profit de l’arrogante naïveté nazie. En 1942 déjà, Alexander Demyanov Heyne avait approché le correspondant de l’Abwehr à Moscou (parfaitement connu et surveillé !), en prétendant être un homme du monde originaire de Bohême, afin de lui proposer de faire défection vers les lignes allemandes ! Après trois mois dans les bureaux allemands de Lublin, Heyne était rentré dans la capitale soviétique en tant qu’agent nazi officiellement encarté, qui ne tarderait pas à multiplier les pièges pour les jeunes espions qu’on lui envoyait avant d’inonder son réseau de précieuses informations. Jusqu’à fournir régulièrement à Reinhard Gehlen, l’un des chefs des renseignements de l’OKH, des ordres de batailles de l’Armée Rouge à la fois clairs et parfaitement corrects… mais qui se révéleraient faux juste au moment du démarrage d’Uranus et de Mars ! A cette époque, c’était l’opération Monastyr, suivie dit-on par Staline en personne – elle avait valu à ses auteurs de brillantes récompenses.
Cette fois-ci, ce sera l’opération Berezino – que les sources anglaises inspirées des archives allemandes retiendront sous le nom de Scherhorn. Approuvée à nouveau par le Vojd lui-même, conçue en concertation avec Sergei Chtemenko et confiée aux agents Victor Abakumov, Vsevolod Merkulov, Fyodor Fedotovich Kuznetsov et Pavel Sudoplatov – tous mobilisés depuis le démarrage de Bagration – elle va mettre à profit la foule de prisonniers fascistes capturés pour imaginer une poche de 2 500 hommes parfaitement fictive, qui subsisterait dans la région forestière au nord de Hrodna à l’imitation des Frères de la Forêt, et qu’il faudrait évidemment secourir. L’un des officiers supérieurs de la 286. SicherungDivision, le lieutenant-colonel Heinrich Scherhorn, capturé avec son radio et qui a l’avantage, pour sa crédibilité, d’être issu d’une famille ayant largement financé le parti nazi, jouera le rôle de chef du prétendu Kessel. Charge à lui de tromper ses anciens frères d’armes – pour son propre bien, évidemment. Que le spectacle commence !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
houps



Inscrit le: 01 Mai 2017
Messages: 1847
Localisation: Dans le Sud, peuchère !

MessagePosté le: Sam Mar 12, 2022 08:40    Sujet du message: Répondre en citant

Miam !
Very Happy

Y'aura-t-il des girls avec juste quelques plumes en ouverture de rideau ?
_________________
Timeo danaos et dona ferentes.
Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
Une presbyte a mauvaise vue, pas forcément mauvaise vie.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9358
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Sam Mar 12, 2022 12:06    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai l'image d'une revue de Landsers ...
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1029
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Sam Mar 12, 2022 13:05    Sujet du message: Répondre en citant

Pas grand chose, juste pour pinailler (une fois de plus). Bravos aux rédacteurs:

Les canons viennent à peine de refroidir sur le front que le commandement nazi change quelques têtes. En l’espèce, le II. SS-PanzerKorps de Walter Krüger perd coup sur coup deux de ses chefs ! A la 9. SS-Panzer Hohenstaufen, le SS-Obergruppenführer Wilhelm Bittrich est remplacé par Sylvester Stadler, un ancien du régiment Der Führer (division Das Reich), dont on connaît les méthodes musclées. Quant au SS-Gruppenführer Lother Debes, il est lui aussi remercié et cède sa place à la tête de la 10. SS-Panzer Frundsberg à Heinz Harmel, le jeune et brillant commandant du SS-Infanterie-Rgt Deutschland.

_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13804
Localisation: Paris

MessagePosté le: Sam Mar 12, 2022 20:41    Sujet du message: Répondre en citant

27 mars
Après Friedericus II
Trêve sur la Vistule
Front de la Vistule
– La pluie continue de tomber en torrents ininterrompus sur le grand fleuve. L’Ostheer en tient désormais solidement la rive ouest. L’Armée Rouge, pour sa part, se contente de la rive est – ni l’une ni l’autre ne dispose plus des ressources nécessaires pour aller contester les positions d’autrui.
Ainsi, après plus de deux mois de batailles continuelles, deux mois d’offensives, d’encerclements et de charges blindées, l’activité sur le front russe s’apaise enfin. Le repli de la 1. PanzerArmee du côté de Łódź-Radom fait d’ailleurs les affaires de la 4. PanzerArmee : à présent qu’il n’a plus à couvrir les arrières de Friedericus II, Kurt von der Chevallerie est donc libre de raccourcir tout naturellement ses lignes vers le nord, afin de se reconcentrer dans la région de Varsovie.

Fin de partie
Münsingen (Wurtemberg)
– La 18. Waffen-Grenadier-Division der SS RONA du SS-Brigadeführer und Generalmajor der Polizei Christoph Diehm (pour le moment du moins) arrive à sa nouvelle base dans le sud de l’Allemagne, très loin donc des lignes soviétiques. En chemin, elle a encore perdu une partie de son effectif pourtant déjà réduit, et ne pèse plus que 3 000 hommes environ, de moins en moins motivés et aptes à suivre les ordres du Reich… Quant à leurs prouesses martiales, Varsovie en a déjà donné un bon exemple. Avec quelque morgue teutonne, Herr Diehm se demande ce qu’il va bien pouvoir faire de ce fatras… Dans quelques jours, il devra quand même envoyer son premier rapport à Wewelsburg !
………
« La SS-RONA ne devait pas survivre à Varsovie : démoralisée, encore plus indisciplinée et ravagée par la sédition que du temps de Kaminski, l’unité sera dissoute dès la fin du mois de mars 1944, et ses survivants raccompagnés pour la plupart vers les camps de prisonniers – comme gardiens ou détenus, selon leur comportement sous l’uniforme. Les rares éléments de valeur, quant à eux, iraient vers la SS-Kosaken-Freiwilligen Kavalerie-Brigade de von Pannwitz – voire à la SS-Osttürkisher-Freiwilligen Kavalerie-Brigade ou même à la Freiwilligen Stamm-Division, pour ceux dont on ne savait vraiment que faire. La plupart ne survivraient pas au conflit – et les survivants connaitraient la sentence ultime de la justice soviétique.
Entretemps, leurs proches auraient été expédiés en Poméranie, pour des travaux plus ou moins forcés dont ils ne reviendraient jamais. C’était une pathétique pour une formation qui porta toujours fort mal son nom d’Armée russe de Libération nationale. De fait, sans Bronislav Kaminski – lequel était pourtant tout sauf un leader charismatique – la tentative de mise sur pied par Himmler d’une armée nazie russe (sic !) était vouée à l’échec. Aujourd’hui, certains historiens de la SS débattent parfois de la possibilité qu’aurait eue le Reichsführer-SS d’obtenir de meilleurs résultats en persistant dans cette voie, pour regarnir les rangs du Reich avec quelques milliers d’anciens prisonniers soviétiques afin de retarder, au moins un peu, la chute finale. On s’accorde néanmoins pour dire que, sans un organisateur de qualité sur lequel s’appuyer (un général soviétique capturé et retourné peut-être ?), c’était peine perdue. »

(Robert Stan Pratsky, Amère libération : la seconde Campagne de Pologne – Granit, 2008).

Petit déménagement
Wolfsschanze (Rastenburg)
– Après plusieurs jours passés dans les décombres d’une Tanière du Loup désertée, la mort de Warlimont décide Heinz Guderian – moitié par superstition, moitié par souci d’efficience – à quitter Rastenburg, qui n’est décidément plus l’endroit qu’il faut pour commander. Trop étroit, trop près du front… trop de mauvais souvenirs aussi. Profitant de la pause que connaissent actuellement les opérations, il ordonne donc le déménagement de l’OKH vers Zossen, dans le Brandebourg, au sud de Berlin. Le Maybach I et le bunker Zeppelin feront l’affaire, en attendant mieux.
Dans les jours à venir, on assistera ainsi à une véritable transhumance de cartons et de personnels divers, tandis que les spécialistes des communications vont s’activer frénétiquement. Le complexe sera ensuite miné pour une future démolition… sans que personne toutefois ne souhaite, pour l’heure, appuyer sur le bouton rouge.

Règlement de comptes à la Joukov
QG du 1er Front Biélorusse (Białystok)
– A présent qu’il semble clair que, tout compte fait, les unités de ce Front n’auront pas à reculer piteusement vers le Boug, le maréchal Joukov prend lui aussi le temps de régler ses comptes. Il obtient ainsi de la Stavka de démettre Vladimir Kurassov du commandement de la 20e Armée. Ses efforts – accomplis, il faut le dire, dans des circonstances pas toujours simples, n’ont d’évidence pas donné satisfaction. En l’espèce, d’aucuns diraient qu’il fait office de bouc émissaire pour l’échec de Šiauliai.
Kurassov est remplacé par Arkady Ermakov, ancien commandant par intérim de la 7e Armée de la Garde durant Zitadelle et qui végétait sans commandement depuis l’été dernier. Le valeureux KomBrig de la 100e Division de Fusiliers, l’un des rares généraux soviétiques à avoir brillé durant la guerre d’Hiver, méritait mieux qu’un placard ! De plus, il est relativement bien en cour à Moscou – c’est toujours ça de pris.
Pour le maréchal, c’est un signe évident d’autorité, voire de mauvaise humeur – mais aussi d’affaiblissement. Auparavant, le grand Gueorgui n’aurait sans doute pas eu à demander l’aval de la Stavka pour renvoyer un général. Au surplus, Kurassov n’est absolument pas sanctionné : il passe simplement de commandant d’armée à chef d’état-major du 1er Front de la Baltique, sous Markian Popov ! Ce qui, pour certains, serait presque une promotion…
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1029
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Dim Mar 13, 2022 09:19    Sujet du message: Répondre en citant


«…
La plupart ne
survivraient pas au conflit – et les survivants connaitraient la sentence ultime de la justice soviétique.
Entretemps, leurs proches auraient été expédiés en Poméranie, pour des travaux plus ou moins forcés dont ils ne reviendraient jamais. C’était
une (en trop ?) pathétique pour une formation qui porta toujours fort mal son nom d’Armée russe de Libération nationale.
… »


_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13804
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Mar 14, 2022 10:41    Sujet du message: Répondre en citant

28 mars
Après Friedericus II
Changement d’atmosphère
Kremlin (Moscou)
– Le rapport de Konstantin Rokossovski relatif à la première bataille de Kaunas n’est pas resté longtemps sur un bureau de la Stavka. A présent qu’il a été lu et relu par les plus hautes instances, il va être abondamment diffusé dans toute l’Armée Rouge, à des fins d’instruction – le Vatican aurait sûrement dit “d’édification”. Et la version diffusée comportera évidemment les passages les plus critiques envers le 1er Front Biélorusse… On sent donc bien qui est visé.
Cependant, ce n’est pas encore assez pour Staline, qui s’inquiète depuis longtemps de la popularité du maréchal Joukov dans les rangs de son armée. Au point d’avoir chargé personnellement depuis longtemps Nikolai Boulganine – commissaire politique en chef du Front Occidental et âme damnée bien connue du Vojd – de bien vouloir « trouver quelque chose » contre Joukov.
Et Boulganine a cherché… avant de finir par trouver ! Une pauvre histoire de manuel de DCA, rédigé l’an dernier par Voronov et validée directement par Joukov sans en avoir référé à la Stavka. Le commissaire s’est donc hâté de collecter rapports et témoignages selon lesquels le document serait aussi médiocre que dangereux, car « comportant de nombreuses omissions et approximations ». Des erreurs que la Stavka, elle, aurait évidemment repérées ! L’affaire est donc sérieuse, au point de nécessiter une directive spécifique en date de ce jour, à destination de tous les commandants de Front ou d’armée.
« 1) J’annule les ordres émis par le camarade Joukov, concernant la validation du manuel de DCA. 2) Je souligne le manque de sérieux du document rédigé à ce sujet par le camarade Voronov. 3) J’ordonne au camarade Joukov de ne plus s’autoriser la moindre précipitation quand il a à prendre une décision sérieuse. 4) J’ordonne la création d’une commission dirigée par le camarade Boulganine, qui aura à vérifier le manuel. »
Le fait que Boulganine ait été, dans les premiers mois de la guerre, un très médiocre commandant d’armée (pour ne pas dire pire !) ajoute sans doute quelque chose à la tonalité déjà particulièrement humiliante du message. D’évidence, en Union Soviétique, les états de service ne protègent pas de grand-chose… Et chacun comprend alors que Staline est bel et bien en train de commencer à monter un dossier contre son premier soldat (8).
Mais ce n’est pas bien grave – en effet, le maréchal Joukov est justement invité à se rendre au Kremlin pour un entretien en tête à tête avec le chef…

Tankiste (Evgueni Bessonov)
Joyeux événement
Au repos
« Il arrive aussi que dans notre quotidien de lutte et de mort, il y ait quelques bons moments. Par exemple, du côté du 23e Régiment de Canons automoteurs : aujourd’hui, on célèbre le mariage entre la lieutenante Orlova (qui dirige avec poigne son Su-122) et le lieutenant Orlov (forcément…), pilote d’engin dans la même unité. L’unité a improvisé une jolie petite cérémonie assez gaie, qui fait donc venir du monde : tresses de fleurs à peine écloses en ce début de printemps (charmant), haie d’honneur avec des canons de 122 mm (impressionnant), salves de joie au fusil-mitrailleur (bruyant).
On va donc boire, on va donc chanter. Certains risquent même de convoler. Ce qui rend bien sûr Andrei jaloux – ça fait longtemps qu’il n’a pas revu sa Polina. Mais je ne vais tout de même pas lui demander une mutation pour ça ! Nikita a bien compris. Il sort son accordéon : « Et si on attaquait celle du chef de bataillon ? » »

(Tankiste ! – Jusqu’au cœur du Reich avec l’Armée Rouge, Evgeni Bessonov, Skyhorse 2017)

Guerre navale en Baltique
La Flotte du Drapeau Rouge est prête
Kremlin (Moscou)
– L’opération Gloire Polaire proposée par Tributs est formellement validée par le haut-commandement soviétique – c’est-à-dire, dans les circonstances présentes, par Staline en personne. Ce dernier est très intéressé par ce projet. D’abord, parce qu’elle porte le fer contre Memel – donc contre l’Allemagne. Ensuite, parce qu’elle a le mérite de maintenir un peu de pression sur le flanc gauche de l’Ostheer. Et c’est toujours ça de pris car – même si on n’ose pas se l’avouer pour l’heure – les grandes offensives terrestres ne reprendront pas avant deux ou trois mois dans la région. Certes, parce que Friedericus II y a tout de même fait pas mal de dégâts… mais aussi parce qu’il faut prendre le temps de digérer le territoire conquis – pardon, libéré ! – avant de prétendre poursuivre.
Le Vojd est aussi déçu qu’on ne puisse pas détruire la flotte fasciste dès maintenant, bien sûr. Mais il comprend les contraintes climatiques liées à la Baltique – on n’a jamais vu une flotte de combat aller à la bataille derrière des brise-glaces. Mais d’ici que ses beaux croiseurs puissent sillonner les flots sans gêne, il compte bien, cependant, faire recueillir le maximum de renseignements, puisque les eaux allemandes commencent à être praticables pour de petits bâtiments… et pour de petits sous-marins. « Envoyez les vedettes rapides… et nos loups rouges ! » conclut-il sobrement à destination de Nikolai Kuznetsov, en signant les documents sans daigner lever les yeux, sa pipe fumant comme les cheminées de la Flotte.

Guerre aérienne
Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !

« C’était la saison des mauvaises routes. La pluie n’arrêtait plus de tomber. Le ciel était couvert de plumes. Un brouillard épais recouvrait le sol comme si la nature, honteuse de tant de souffrances, voulait au moins cacher ses blessures. Les tanks démolis, les maisons en ruine, les débris d’avion, les trous d’obus, et les cadavres, les milliers et les milliers de cadavres, tout ce qui formait notre décor quotidien devenait un peu moins hideux couvert d’un voile pudique. Désormais, la Russie allait, pendant plus de deux mois, connaître une vie bien différente de celle qui avait suivi le dégel.
Le 28 mars à 14h00, après avoir salué par un survol en rase-mottes la terre où restaient tant de leurs compagnons, les rescapés de l’escadre Franche-Comté quittaient le front. A Moscou, l’avion du colonel de Marmier les attendait. Il leur apportait le salut de la France qui, par décret du président du Conseil Charles De Gaulle, décernait à leur drapeau la Croix de la Libération. »

(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. J’ai Lu, 1996)

Partisans… et autres
Pragmatisme
Un village perdu en Ukraine
– Les discussions entre Banderistes et Melnykistes en Ukraine occupée (par l’URSS, bien sûr, de leur point de vue) s’achèvent sur le constat d’un accord relatif. De longs jours de discussions assez tendues ont permis, semble-t-il, de faire litière du sang qui a autrefois largement coulé entre les deux mouvements. L’Organisation Nationaliste Ukrainienne se réunifie donc dans la joie et la concorde, pour mieux lutter contre les Soviétiques. Reste donc simplement à définir une stratégie réaliste face aux Rouges – lesquels sont d’ailleurs déjà en alerte ! De fait, ils n’ont pas encore vraiment pardonné la mort de Nikolai Vatoutine, l’automne dernier… Or, pour leur nuire, il faut déjà rassembler les combattants dispersés dans la clandestinité. Avant de les armer, bien sûr – et, pour cela, il vaudra mieux contacter Berlin.

Note
8- Les archives révéleront plus tard un grand nombre de plaintes contre Joukov, sous forme de courriers remontant tous directement vers Staline. Golikov était particulièrement productif… Il évoquait notamment le cas d’un major Andreev abattu pour « lâcheté » par son supérieur, le major-général Afonine – lequel avait été, comme par hasard, couvert par Joukov. Avec une hypocrisie particulièrement odieuse de la part de quelqu’un qui contribuait largement à entretenir le climat de violence régnant dans l’Armée Rouge, le maréchal déchu s’interrogeait : « En dépit de toutes les chartes, des ordres du commandant suprême et des principes de l’Armée Rouge, si Afonine se permet de tuer un officier soviétique, comment peut-il escompter que les officiers restent dans le cadre de la discipline après pareille insulte physique et morale ? » De fait, depuis les années 30, Golikov sait bien que pour abattre un homme, il est toujours préférable de s’en prendre d’abord à son entourage – cependant, cette affaire particulière devait en rester là.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9358
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Lun Mar 14, 2022 10:45    Sujet du message: Répondre en citant

A la réflexion, je ne crois pas que Golikov ait jamais été maréchal. Général - et c'était bien assez !
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13804
Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Mar 14, 2022 10:57    Sujet du message: Répondre en citant

Grumph… En fait, il a été nommé maréchal en 1961…
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
Messages: 1029
Localisation: Ile de France

MessagePosté le: Lun Mar 14, 2022 11:35    Sujet du message: Répondre en citant

...
Une pauvre histoire de manuel de DCA, rédigé l’an dernier par Voronov et validée (validé) directement par Joukov sans en avoir référé à la Stavka.
...
« ..
2) Je souligne le manque de
sérieux du document rédigé à ce sujet par le camarade Voronov. 3) J’ordonne au camarade Joukov de ne plus s’autoriser la moindre précipitation quand il a à prendre une décision sérieuse.
... »

...
Le Vojd est aussi déçu qu’on ne puisse pas détruire la flotte fasciste dès maintenant, bien sûr. Mais il comprend les contraintes climatiques liées à la Baltique – on n’a jamais vu une flotte de combat aller à la bataille derrière des brise-glaces.
...
_________________
Ne pas confondre facilité et simplicité
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> 1944 - Le front russe Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 16, 17, 18, 19  Suivante
Page 17 sur 19

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com