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Le Front Russe - Mars 1944
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loic
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MessagePosté le: Dim Jan 09, 2022 23:45    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Les deux divisions blindées du XLVI. PanzerKorps de Franz Westhoven y veillent


Citation:
Plus bas, tout au long de la Vistule, la 4e Armée de Chars (Dimitri Lelioushenko) a devant elle deux corps blindés, et gratte la route Zwoleń-Sandomierz

Pourquoi une virgule ?
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John92



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MessagePosté le: Lun Jan 10, 2022 08:29    Sujet du message: Répondre en citant

...
Laissant les cavaliers couvrir son flanc vers Protski et en attendant l’arrivée du 2e Front Balte, la 3e Armée de Chars poursuit néanmoins. Elle s’empare de la fourche de Szczuczyn et poursuit (continue?)vers Łomża (à 30 kilomètres), sur une trajectoire de collision avec la 4. PanzerArmee.

Les deux divisions blindées du XLVI. PanzerKorps de Franz Westhoven y veille (veillent?), avec le soutien de ce qui subsiste de la 20. Panzer (Mortimer Von Kessel) et des rares Hetzer encore en état du 236. StuG Abt (Major Rolf Brede).
...
Le général bavarois qui commande désormais ce secteur n’a aucune illusion sur la nature de la mission qu’on lui a assignée : défendre un secteur supposé (une position supposée?) peu stratégique du front, libérant ainsi de meilleures troupes.
...
Pas l’idéal – ses deux divisions acceptables sur trois seraient sans doute plus utiles ailleurs… mais le commandement tient à protéger Varsovie d’un éventuel contournement par le nord. D’ailleurs, en parlant de Varsovie… On a déjà prévenu Hilpert qu’il allait bientôt devoir y envoyer du monde. Il pense détacher deux ou trois régiments – pas plus, déjà qu’il n’a pas assez de (très relativement) bonnes troupes…

Les deux divisions de de (en trop) ce corps blindé, Wiking et Totenkopf, ont d’ailleurs subi des pertes sérieuses, surtout la seconde.
...
Car si Konstantin Rokossovski est au sommet de sa gloire et de ses victoires, il est aussi étonnamment populaire et charismatique chez ses subordonnés. Avec une palette humaine plus riche que Joukov et une dureté moins brutale que Koniev (quoique pas moins utilisée quand c’est nécessaire), le commandant du 2e Front Biélorusse fait face aux difficultés avec calme et cordialité. Il parvient le plus souvent à se faire obéir sans menaces, insultes, sévices ou humiliations. Ce n’est pas rien, dans l’Armée Rouge – et ses subordonnés, qui lui en savent gré (14), font de leur mieux, ce qui favorise un déroulement très fluide des opérations.
...
De fait, à présent que la 1. PanzerArmee semble n’avoir plus aucune velléité de de (en trop) s’opposer à lui, une seule pensée obsède le général : Varsovie ! Mais il n’en dira rien…
………
La 3. PanzerArmee est désormais loin devant, à hauteur de Kałuszyn et sur la route de Mińsk-Mazowiecki. Plus du tout menacée par les armées soviétiques malgré son épuisement, la pluie et la boue qui colle à ses bottes (elle n’a plus guère de chars), elle poursuit son immense manœuvre de roque. Ainsi, elle traversera dans les jours à venir la Vistule à hauteur de Mińsk-Mazowiecki, pour contourner ensuite par le nord le champ de bataille qu’est devenue Varsovie, puis gagner enfin ses futures positions dans la région de Chorzele.
Derrière, la vague soviétiques déferle sans opposition – hormis celle des éléments (éléments de qui?). Les 64e Armée (Mikhaïl Sharokine) et le Groupement Pliev (I.A. Pliev) traversent Stara Kornica pour toucher Łosice.
...
Ce ne sera pas du luxe ! De fait, le long du fleuve, la progression des forces soviétiques marque le pas, tant du fait de la résistance fasciste que de la fatigue (elles ont fait plus de 500 kilomètres depuis leurs positions du mois du mois (en trop) dernier), de la raspoutitsa, de la pluie et aussi de l’usure du matériel.
C’est un fait : les blindés soviétiques ne progressent plus – le 5e Corps Blindé de Semyon Krivoshein, à Bąkowiec, est à présent face à bien plus fort que lui. Plus bas, tout au long de la Vistule, la 4e Armée de Chars (Dimitri Lelioushenko) a devant elle deux corps blindés, et gratte (garde? gratte, je ne comprend pas trop la signification) la route Zwoleń-Sandomierz à hauteur de Tarłów sans pouvoir vraiment avancer.
...
Celui-ci était en théorie supposé forcer le passage sur sa lancée depuis Lublin – dans les faits, il va désormais devoir attendre l’infanterie venant du nord – Rokossovski est « en retard » ! – pour espérer poursuivre. Guère glorieux… Mais après tant de succès, le commandant de 3e Front Biélorusse craint par-dessus tout d’être contraint à une retraite qu’i (qu'il) devrait annoncer à Moscou – un retard, passe encore.
...
13- Dont deux victimes (en trop? Jamais un pilote de chasse ne parlerait de victime pour une victoire, ce ne sont pas des bouchers) pour Erich Rudorffer – 134 victoires.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Jan 10, 2022 10:52    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques commentaires.
Attention à ne pas rééditer des observations déjà faites.
Les éléments : la pluie, le vent, le mauvais temps…
Gratter la route : patiner. Demo Dan aime bien cette expression.
Victimes : oui mais ce n'est pas le pilote qui parle !
Répétitions : parfois volontaires et même justifiées !
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John92



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MessagePosté le: Lun Jan 10, 2022 12:04    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

Les éléments : la pluie, le vent, le mauvais temps…

Merci pour la réponse
Casus Frankie a écrit:
Gratter la route : patiner. Demo Dan aime bien cette expression.

Je note pour ne plus le signaler (sincèrement, je ne connaissais pas du tout l'expression)
Casus Frankie a écrit:

Répétitions : parfois volontaires et même justifiées !

Oui, bien sur mais des fois j'ai un doute donc je préfère signaler en te laissant décider si il faut en tenir compte. Si tu préfères que, lorsque j'ai un doute, je m'abstienne de signaler, pas de souci.
Cordialement
John
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Dernière édition par John92 le Lun Jan 10, 2022 12:58; édité 1 fois
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Jan 10, 2022 12:55    Sujet du message: Répondre en citant

John92, keep up the good work Very Happy !
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C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Jan 11, 2022 18:37    Sujet du message: Répondre en citant

8 mars
Après Volodino
Joukov passe… non sans mal
Région de Łomża (Pologne)
– Un grand ciel bleu très froid éclaire les ultimes convulsions du repli allemand comme du déferlement soviétique. La 3e Armée de Chars saute dans la boue jusqu’à Stawiski, Kobylin et Murawy avant d’entreprendre de passer la Narew à Piątnica Poduchowna, vers Łomża, sur l’autre rive. Sans véritable opposition : le secteur est déserté par l’ennemi. Mais le fleuve est haut, les routes détruites ou mauvaises, les mécaniques fatiguées et les hommes épuisés – l’affaire prend donc bien plus de temps qu’elle ne devrait.
Au soir, le drapeau rouge flotte néanmoins sur l’ancienne cité royale polonaise, qui rappelle aux locaux, et même à certains Russes, une liste interminable de souvenirs sanglants (15). Evidemment, Pavel Rybalko s’en moque – il aimerait bien poursuivre au plus vite vers Ostrołęka puis (sans doute) Ciechanów. Seulement voilà : ses instructions ne sont plus aussi claires qu’auparavant, et son train fait grise mine.
…………
Région de Białystok et de Zambrów (1er Front Biélorusse) – A présent que la 4. PanzerArmee a échappé à ses griffes, le 1er Front Biélorusse n’a plus vraiment d’objectif. Ce Front ne faisait pas partie de Vistule-Varsovie : il s’y est rattaché de manière plus ou moins improvisée, en tentant de profiter de l’occasion pour détruire la 16. Armee et la 2. Armee, puis la 4. PanzerArmee. Trois échecs qui ne l’ont pas empêché de se glisser plus ou moins habilement le long du flanc droit de la progression soviétique.
Aujourd’hui, l’ennemi est loin : le LXXII. ArmeeKorps (Anton Grasser), le LXIII. ArmeeKorps (Ernst Dehner) et tout le reste de l’infanterie fasciste seraient à Zambrów (un peu au sud de Rybalko), protégés par les panzers du XLVI. PanzerKorps de Franz Westhoven renforcés de divers débris d’unités (20. Panzer, 236. StuG et LXII. AK de Carl Rodenburg). Ces forces de couverture, disposées en arc de cercle de Lutostań à Wysokie Mazowieckie en passant par Gosie Małe, interdisent ainsi toute interférence des troupes que Joukov a empilées sur la route depuis Grodno et qui pataugent pour traverser la région de Knyszyn – encore loin, donc, de ce maudit carrefour de Jezewo, où la 20e Armée arrive à peine.
Les rapports des VVS sont presque aussi décevants : évidemment, le général Naumenko et sa 2e Armée aérienne vont s’efforcer d’aller bombarder les colonnes fascistes. Mais les terrains sont loin et le ravitaillement incertain. Georgui Joukov n’a plus vraiment d’inspiration – son subordonné et proche de toujours, Vassili Sokolovski, pas davantage. Pour être efficace, il faudrait collaborer avec le 2e Front Biélorusse de Konstantin Rokossovski. Une gageure, pour qui connait les relations entre lui et Joukov. Alors, que faire ?
Dans la soirée, Moscou – ou plutôt le Kremlin, par l’intermédiaire de la Stavka – répondra aimablement à cette interrogation. Le 1er Front Biélorusse, après avoir « contribué à rabattre vers Białystok une force fasciste substantielle [ce qui a évidemment gêné Rokossovski, mais c’est sous-entendu, inutile de l’écrire…] doit se décaler plein ouest en direction de Łomża afin de se rassembler avant de poursuivre vers Gdansk en perçant par Ortelsburg ». Sur l’axe nord de Vistule-Varsovie, donc. Dont chacun sait qu’il n’aura là aucune chance de prospérer. Ainsi, Joukov est gentiment prié de céder la place sur la route de Varsovie à son ancien subordonné…

Opération Vistule-Varsovie
La Walkyrie
Région de Sokołów-Podlaski (2e Front Biélorusse)
– Les forces de la 1. PzA de Josef Harpe poursuivent leur repli. Le XXXIX. PanzerKorps (Otto Schünemann) traverse Węgrów pour avancer vers Mińsk-Mazowiecki – il est donc sur les traces de la 3. PanzerArmee, mais il y a heureusement assez de place dans la plaine polonaise pour manœuvrer sans se gêner ! Le LXXVIII. PanzerKorps (Martin Unrein) suit, quelques kilomètres en arrière, la 18. Panzer fermant la marche.
Loin derrière, le 2e Front Biélorusse reprend sa progression. La 1ère Armée de Chars de Mikhail Katukov se déploie dans les champs, s’empare de Sokołów-Podlaski et de Węgrów avant d’atteindre Siedlce, déjà déserté par l’ennemi. La 4e Armée de la Garde (Ivan Muzychenko) et la 29e Armée (Alexander Gorbatov) ont achevé de passer le Boug – elles avancent désormais selon deux axes parallèles en direction de Sokołów-Podlaski, où elles prévoient de se séparer avant de poursuivre vers l’ouest.
………
Région de Siedlce (Biélorussie) – Ici aussi, faute d’adversaires, le 2e Front Biélorusse avance pesamment mais avec énergie en direction de la Vistule. La 64e Armée (Mikhaïl Sharokine) et le Groupement Pliev (I.A. Pliev) passent Mordy pour entrer eux aussi dans Siedlce en fin de soirée. Evidemment, les T-34 de Katukov les y ont devancés. Sur leur gauche, la 37e Armée de Vasily Chuikov poursuit sa marche vers l’ouest en entrant dans Łuków. Ivan Maslennikov, lui, continue à regrouper sa 4e Armée de Choc dans le secteur de Dęblin. C’est assez long : à un moment, elle a tenu jusqu’à 70 kilomètres de plaine ! Or, Maslennikov sait qu’il devra bientôt passer la Vistule pour aller aider les camarades du 5e Corps Blindé, sur la route de Zwoleń. Et là, il faudra du monde.
Pendant ce temps, profitant du calme relatif, Vassili Grossmann fréquente les aviateurs. Il note un bon mot qui court dans les rangs des VVS : « Notre vie est comme une chemisette de petit enfant : très courte et pleine de merde ! »
………
Le long de la Vistule (3e Front Biélorusse) – Rodion Malinovski ne croit plus à une percée franche de ses troupes des rives du fleuve vers l’intérieur des terres : la 4e Armée de Chars (Dimitri Lelioushenko), notamment, est beaucoup trop étirée et usée pour prétendre pouvoir disloquer seule le mur fasciste.
Il faut donc procéder différemment. Persuadé à juste titre que le centre adverse est fort parce que les flancs sont faibles – il sous-estime juste les conséquences l’arrivée du PanzerKorps GrossDeutschland ainsi que l’étendue des réserves accumulées par le Reich – le chef du 3e Front Biélorusse envisage à présent un mouvement en pince. Sur la droite, une forte poussée du 5e Corps blindé renforcé de la 4e Choc et de la 37e Armée devra s’emparer de Zwoleń avant de menacer Radom. La ligne adverse courant jusqu’à Sandomierz devra alors détacher des renforts ou lâcher prise, ouvrant la voie, au centre, à une remontée de la 4e Armée de Chars (Dimitri Lelioushenko), couverte par la 5e Armée de Mikhaïl Potapov sur sa gauche et visant Ostrowiec-Świętokrzyski. Pour peu qu’on se coordonne avec les opérations dans la région de Tarnów, le dispositif ennemi sera alors au moins tourné – voire complétement renversé – et l’on pourra alors s’enfoncer vers Kielce, voire Łódź… comme prévu.
Ainsi, en dépit d’un relatif beau temps, la journée est relativement calme. L’Armée Rouge accumule des pions, la Wehrmacht aussi.
………
Région de Tarnów (3e Front Biélorusse) – La 8e Armée de la Garde (Serguei Trofimenko) teste comme prévu les capacités de réaction de l’ennemi dans le secteur de Pasieka-Otfinowska. Celui-ci est défendu par la 6. Panzer (Rudolf von Waldenfels), littéralement essorée par les opérations précédentes.
Le résultat du test est des plus… instructifs : après de beaux progrès et une progression de plusieurs kilomètres jusqu’à Miechowice-Małe et Marcinkowice à travers des lignes ennemies plus que clairsemées, les frontovikis subissent une très violente contre-attaque blindée en plaine. Celle-ci les repousse jusqu’à la Dunajec avant la fin de la journée, en dépit des frappes des VVS, plutôt gênées par une météo mitigée. La 11. Panzer (Wend von Wietersheim), tout récemment arrivée d’Allemagne, vient de se faire connaître de son adversaire… C’est une très mauvaise surprise pour l’Armée Rouge dans ce secteur – il faudra donc peut-être, ici aussi, attendrir à nouveau avant de pouvoir repartir.

Batailles futures
Nul n’est prophète…
Sochaczew
– Au nouveau QG de la 1. PanzerArmee (faute de Varsovie, mais ça s’arrangera bien un jour…), le général Josef Harpe met la dernière main à son plan de défense de la Vistule. Ce faisant, il n’oublie pas d’étudier méticuleusement avec son état-major les retours d’expérience issus des multiples… revers encaissés depuis Bagration, au mois de janvier dernier. Fort de ses constatations issues d’une rude expérience, le Rhénan pense avoir trouvé la solution pour parer aux percées bolchéviques : un étalement de la défense sur une trentaine de kilomètres.
– Sur le front même, la Hauptkampflinie (ligne de combat principale), d’une profondeur de 2 kilomètres, fortifiée et dotée d'un fossé antichar.
– Ensuite, la Grosskampflinie (ligne de grande bataille), située 20 kilomètres en arrière, elle aussi fortifiée et aux abords minés.
– Quelques centaines de mètres en arrière de la Grosskampflinie, l’artillerie de campagne et la réserve tactique, destinée à stopper les pointes blindées.
– Encore plus loin, 30 kilomètres en arrière du front, la réserve opérative (c’est à dire les Panzerdivisions !), destinée à être engagée en contre après qu’aient été déterminés les axes principaux de l’offensive ennemie.
Pareille organisation, qui autorise de fait l’adversaire à pénétrer jusqu’à 20 kilomètres du front pour, ensuite seulement, se faire contrer, n’est pas loin d’être une révolution dans une Ostheer obsédée par la contre-offensive immédiate et évoluant dangereusement vers la défense d’une ligne fixe. Plus grave encore pour Harpe : sur le plan strictement opérationnel, ce plan sous-entend que la Vistule ne constitue plus en soi – même une fois dégelée – un obstacle suffisant pour arrêter les Rouges et qu’il faut d’ores et déjà préparer une retraite sur des positions hors de portée de l’artillerie soviétique (son projet de ligne dite Hubertus)… Ce qui contrevient frontalement aux instructions d’Hitler en date du 23 février !
Des Kriegspiels, organisés en hâte en présence d’Heinz Guderian, de passage par pur intérêt personnel, démontrent cependant la validité globale du système. Le chef de la Panzerwaffe donnera donc vite son assentiment global au projet, qu’on baptise opération Schlittenfahrt (Descente de Toboggan). Reste juste à faire accepter tout cela par l’OKH… donc par Hitler.


Note
15- Le duché de Varsovie avait été dépecé en 1815. En 1861, Łomża fut le théâtre de massacres de manifestants nationalistes. Une forte agitation conduisit ensuite l’armée tsariste à y imposer la loi martiale – ce qui n’empêcha pas le soulèvement de janvier 1863, qui entraîna de violentes représailles. Ainsi, en juillet 1863, 50 étudiants militants furent massacrés “pour l’exemple” après les pires sévices. En novembre 1863, des arrestations de masse et des expropriations furent suivies de nombreuses déportations et même d’exécutions dont les victimes étaient enterrées dans des lieux non marqués – chaque nuit, les Polonais y plantaient des croix de bois que les Russes arrachaient dans la journée…
Durant le Premier Conflit mondial, après la désastreuse retraite tsariste, la répression allemande remplaça la russe. En 1920, la toute neuve république de Pologne s’accrocha à Łomża contre les Bolcheviques pendant toute une semaine. Puis, lors de la contre-offensive polonaise, le (futur) maréchal Goulik s’avéra incapable de la défendre même un jour face aux troupes du général Leonard Skierski. En 1939, nouvelle invasion allemande. L’Einsatzgruppe V n’eut pas le temps de faire beaucoup de mal avant de passer le relais au NKVD. Celui-ci osa renommer plusieurs voies « rue [avenue, boulevard] du 17 septembre » pour commémorer l’entrée dans la ville de l’Armée Rouge venue « sortir les Polonais de la misère dans laquelle ils s’étaient eux-mêmes plongés de par leur incapacité à gouverner un pays ». Relégations, arrestations, expulsions… Puis, en 1942, nouvelle invasion allemande, pogroms et enfin déportations vers le Stutthof !
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John92



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MessagePosté le: Mar Jan 11, 2022 20:53    Sujet du message: Répondre en citant

Début de livraison ...
@Casus Frankie, j'ai tenté des trucs; à toi de commenter

Un grand ciel bleu très froid … Mais que font les VVS, cela va faire plusieurs jours qu’il fait un temps involable et là …. Je sais l’auteur évoque les distances et le ravito plus loin dans le texte mais, c’est mon opinion, je trouve qu’elles manquent de « mordant »

La 4e Armée de la Garde (Ivan Muzychenko) et la 29e Armée (Alexander Gorbatov) ont achevé de passer le Boug – elles avancent désormais selon deux axes parallèles en direction de Sokołów-Podlaski, où elles prévoient de se séparer avant de poursuivre vers l’ouest.
………
Région de Siedlce (Biélorussie) – Ici aussi, faute d’adversaires, le 2e Front Biélorusse avance pesamment (, englué dans la raspoutitsa, progressent péniblement/pesamment ?) mais avec énergie en direction de la Vistule.

Il faut donc procéder différemment. Persuadé à juste titre que le centre adverse est fort parce que les flancs sont faibles – il sous-estime juste les conséquences de (à ajouter) l’arrivée du PanzerKorps GrossDeutschland ainsi que l’étendue des réserves accumulées par le Reich – le chef du 3e Front Biélorusse envisage à présent un mouvement en pince.

Sur la droite, une forte poussée du 5e Corps blindé renforcé de la 4e Choc et de la 37e Armée devra s’emparer de Zwoleń avant de menacer Radom. La ligne adverse courant jusqu’à Sandomierz devra (, sous la pression, sera obligée) alors de (à ajouter) détacher des renforts ou lâcher prise, ouvrant la voie, au centre, à une remontée de la 4e Armée de Chars (Dimitri Lelioushenko), couverte par la 5e Armée de Mikhaïl Potapov sur sa gauche et visant Ostrowiec-Świętokrzyski.

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MessagePosté le: Mar Jan 11, 2022 22:23    Sujet du message: Répondre en citant

Kriegspiels => Kriegsspiele
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John92



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MessagePosté le: Mer Jan 12, 2022 08:54    Sujet du message: Répondre en citant

Fin de livraison:

Région de Tarnów (3e Front Biélorusse) – La 8e Armée de la Garde (Serguei Trofimenko) teste comme prévu les capacités de réaction de l’ennemi dans le secteur de Pasieka-Otfinowska. Celui-ci est défendu par la 6. Panzer (Rudolf von Waldenfels), littéralement essorée par les opérations précédentes.
Le résultat du test (inutile ?) est des plus… instructifs : après de beaux progrès et une progression de plusieurs kilomètres jusqu’à Miechowice-Małe et Marcinkowice à travers des lignes ennemies plus que clairsemées, les frontovikis subissent une très violente contre-attaque blindée en plaine.

Au nouveau QG de la 1. PanzerArmee (faute de Varsovie, mais ça s’arrangera bien un jour…), le général Josef Harpe met la dernière main à son plan de défense de la Vistule. Ce faisant, il n’oublie pas d’étudier méticuleusement avec son état-major les retours d’expérience (répétition+anachronisme ? si oui, enseignements?) issus des multiples… revers encaissés depuis Bagration, au mois de janvier dernier. Fort de ses constatations issues d’une rude expérience , le Rhénan pense avoir trouvé la solution pour parer aux percées bolchéviques : un étalement de la défense sur une trentaine de kilomètres.

– Quelques centaines de mètres en arrière de la Grosskampflinie, l’artillerie de campagne et la réserve tactique, destinée à stopper les pointes blindées.
– Encore plus loin, 30 kilomètres en arrière du front, la réserve opérative (c’est à dire les Panzerdivisions !), destinée à (pour ?) être engagée en contre après qu’aient été déterminés les axes principaux de l’offensive ennemie.
Pareille organisation, qui autorise de fait l’adversaire à pénétrer jusqu’à 20 kilomètres du front pour, ensuite seulement, se faire contrer (- on l’espère – surprendre et refouler ?), n’est pas loin d’être une révolution dans une Ostheer obsédée par la contre-offensive immédiate et évoluant dangereusement vers la défense d’une ligne fixe.

Note
15- Le duché de Varsovie avait été dépecé en 1815. En 1861, Łomża fut le théâtre de massacres de manifestants nationalistes. Une forte agitation conduisit ensuite l’armée tsariste à y imposer la loi martiale – ce qui n’empêcha pas le soulèvement de janvier 1863, qui entraîna de violentes représailles. Ainsi, en juillet 1863, 50 étudiants militants furent massacrés (assassinés ? exécutés étant déjà utilisé plus loin) “pour l’exemple” après les pires sévices. En novembre 1863, des arrestations de masse et des expropriations furent suivies de nombreuses déportations et même d’exécutions dont les victimes étaient enterrées dans des lieux non marqués – chaque nuit, les Polonais y plantaient des croix de bois que les Russes arrachaient dans la journée…
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 12, 2022 16:35    Sujet du message: Répondre en citant

9 mars
Après Volodino
Joukov passe… sur la droite
Région de Łomża (1er Front Biélorusse)
– Depuis Łomża, la 3e Armée de Chars de Pavel Rybalko continue sa chevauchée victorieuse en direction de l’ouest – sans trop forcer désormais : il lui faut attendre le reste du 1er Front Biélorusse pour poursuivre vers Dantzig. Les T-34 s’emparent néanmoins de Nowogród et Miastkowo tout en avançant vers Ostrołęka, suivant donc toujours le cours de la Narew menant à l’Ostwall, au nord de Varsovie.
…………
Région de Białystok et de Zambrów (1er Front Biélorusse) – Evidemment, Georgui Joukov ne peut qu’exécuter les nouvelles instructions de Moscou. Délaissant ainsi la course à la Vistule comme la route de l’ancienne capitale, le maréchal entreprend de reconcentrer ses forces sur la droite de Konstantin Rokossovski – qui semble tout heureux d’obéir aux ordres en grillant la politesse à son ancien patron, quitte à négliger un peu, pour cela, de pourchasser le Fasciste.
Peu importe – ces choses se règleront plus tard. Pour obéir, Joukov fait descendre ses troupes vers Łomża en contournant la Narew par Zambrów. Ce qui encombre donc encore un peu plus le carrefour de Jezewo, où les quelques forces du 2e Front Biélorusse opérationnelles dans le secteur – la 15e Armée de Georgiy Zakharov et le 7e Corps Blindé d’Alexei Panfilov, essentiellement – sont en train de se rallier avant de pouvoir poursuivre… A la tombée de la nuit, ce défilé interminable de frontovikis, de chars et de pièces d’artillerie n’est toujours pas achevé. Un peu par hasard, c’est la 20e Armée de Vladimir Kurassov qui se trouve en tête, à hauteur de Gosie Małe.
Pendant ce temps-là, profitant sans le savoir des dissensions soviétiques, la 4. PanzerArmee continue de se retirer sous les bombes et dans la boue. Son infanterie traverse Prosienica et arrive dans la soirée à Ostrów Mazowiecka, toujours couverte par les blindés du XLVI. PanzerKorps. Encore un peu plus de 60 kilomètres et elle atteindra enfin les lignes de la 2. Armee à Pułtusk et Wierzbica (au confluent de la Narew et du Boug). La 4. PzA pourra alors contourner Varsovie par le nord pour aller se positionner… plus au sud, sur la gauche de la 1. PanzerArmee, comme prévu. Le ridicule entêtement des Polonais continue à gêner les élégants mouvements de la Wehrmacht !

Opération Vistule-Varsovie
La Walkyrie
Région de Sokołów-Podlaski (2e Front Biélorusse)
– Ce qui subsiste de la 1. PanzerArmee de Josef Harpe entre dans Mińsk-Mazowiecki, mise en coupe réglée par la Feldgendarmerie. En dépit des interventions régulières des VVS, très imparfaitement contrées par le IV/JG.5 – qui revendique 11 victoires pour 4 pertes – elle ne s’y attarde pas. Plutôt que de profiter du couvert, elle traverse en vitesse la cité pour obliquer à gauche vers Kołbiel afin de pouvoir (enfin !) envisager de passer la Vistule à hauteur de Góra Kalwaria. Maudits terroristes de Varsovie, qui lui font perdre du temps !
Par bonheur, derrière, les Rouges sont épuisés – malgré les perspectives qui s’ouvrent sur la carte, ils ne peuvent guère rattraper leur adversaire. L’infanterie – 4e Armée de la Garde (Ivan Muzychenko) et 29e Armée (Alexander Gorbatov) – entre dans Sokołów-Podlaski. Comme prévu, les deux formations se séparent ensuite pour se diriger respectivement vers Węgrów et Siedlce. Derrière, la 1ère Armée de Chars de Mikhail Katukov avance de Stanisławów à Kałuszyn. Bientôt, le Fasciste sera définitivement chassé de la rive est de la Vistule !
………
Région de Siedlce (2e et 3e Fronts Biélorusses) – Journée calme ici aussi pour l’Armée Rouge, qui progresse sous une pluie légère et sur un réseau routier toujours infect. L’infrastructure polonaise n’était déjà pas la meilleure en 1939, et les années de conflit n’ont rien arrangé !
Les Soviétiques taillent néanmoins la route. Le Groupement Pliev (I.A. Pliev) descend de Siedlce vers Stoczek Łukowski, suivi par la 64e Armée (Mikhaïl Sharokine), encore au carrefour de Wodynie.
Plus au sud, le 2e Front Biélorusse laisse fort logiquement la place au 3e Front biélorusse au sur la route de Varsovie. La 37e Armée de Vasily Chuikov oblique un peu à gauche, vers Stanin puis Kamień, tandis que la 4e Armée de Choc d’Ivan Maslennikov achève de se regrouper à Dęblin et se prépare à traverser vers Opactwo.
………
Le long de la Vistule (3e Front Biélorusse) – Dans l’attente de l’arrivée de ces forces, les opérations à l’ouest de la Vistule restent limitées. Au nord, le 5e Corps Blindé de Semyon Krivoshein recevra bientôt de nombreux renforts – il serait donc imbécile (et non pas criminel, l’Armée Rouge ne raisonne pas en ces termes…) d’aller se jeter sous les canons du PanzerKorps GrossDeutschland. Tout au sud, à Sandomierz, la 5e Armée se contente d’actions de harcèlement face à la 1. SS-Panzer-Division Leibstandarte Adolf-Hitler. Son heure de briller viendra – du reste, le plan est arrêté et Mikhaïl Potapov est évidemment prié de s’y tenir.
Et enfin, au centre, la 4e Armée de Chars de Dimitri Lelioushenko n’est pas non plus supposée se fracasser à nouveau en vain contre le I. SS-PanzerKorps du Nazi honni “Sepp” Dietrich pour le simple plaisir de lui infliger des pertes. Ici aussi, l’attente se prolonge… Ces SS tiennent décidément plutôt bien le coup en ce début de mois de mars. Et Rodion Malinovski ignore qu’un autre corps blindé est venu renforcer les troupes de Dietrich !
………
Région de Tarnów (3e Front Biélorusse) – Après la violente ruade subie la veille, la 8e Armée de la Garde de Serguei Trofimenko se demande bien comment, avec des troupes aussi fatiguées, elle va pouvoir forcer sans trop de casse la porte de Cracovie. La solution est évidente : en saturant les défenses de l’ennemi, qu’on présume sans beaucoup de renforts ou de réserves, et qui sera bien forcé de lâcher tôt ou tard une partie des berges.
Pour ce faire, il serait logique d’attendre les renforts libérés par l’arrivée du 3e Front Ukrainien d’Ivan Koniev. Toutefois, aujourd’hui comme hier, temporiser n’est pas admissible pour le Kremlin ! Mais comme, ces temps-ci, c’est Varsovie qui semble concentrer toute son attention, la journée se passe simplement en coups de main, bombardements et tirs d’artillerie. Autant d’actions guère utiles – et qui, de surcroît, gaspillent du ravitaillement. Mais elles permettent au moins d’user un peu les forces de la 8. Armee tout en alimentant le communiqué pour montrer qu’on s’active.

Avant Friedericus II
Ultimes renforts
Gares de Skarżysko et Radom (au sud de Varsovie)
– Décidément, il y a foule ces jours-ci sur les voies ferrées à l’ouest de la Vistule ! Après un voyage de plusieurs semaines depuis la plus si douce France, en passant par la Bohême-Moravie puis Katowice afin d’éviter les réseaux encombrés (ou fermés) de la Prusse orientale et de Varsovie, le II. SS PanzerKorps du SS-Oberst-Gruppenführer Paul Hausser débarque finalement de nuit en Pologne.
Ce corps blindé, aussi expérimenté que récemment éprouvé face aux Franco-Américains dans la région de Valence lors de l’offensive Nordwind, est donc de retour sur le Front de l’Est, où sa dernière apparition datait de Roumiantsev. Il pourrait s’y sentir chez lui… à ceci près que, si les Rouges sont toujours aussi nombreux et les Polonais toujours aussi hostiles, le front a reculé de 400 kilomètres, pas moins !
Bah… Les SS ne doutent pas de réussir à remédier à tout cela, à présent qu’ils sont en meute. Les 9. SS-Panzer Hohenstaufen (Wilhelm Bittrich), 10. SS-Panzer Frundsberg (Heinz Harmel) et 103. SS-sch.Pz.Abt (Sturmbannführer Karl Leiner) descendent donc des trains dans le noir en rangs serrés – ils ont hâte de défendre la Nouvelle Europe en tuant du Slave.
Pendant ce temps, dans sa Steyr 1500, Paul Hausser constate avec satisfaction qu’il n’est plus qu’à 40 kilomètres de la gloire. Certes, objectivement, sa troupe – comme les trois autres corps mécanisés rassemblés dans la région de Radom – reste sous la coupe de la Heer et de ce vaincu de Josef Harpe… Mais cela devrait changer bientôt : le Prussien dispose à Rastenburg d’appuis suffisamment puissants pour espérer bientôt mener au combat “son” armée blindée SS. La future 1. SS-PanzerArmee !

Affectation sans enjeu
Région de Rzeszów et Przemyśl
– Au même moment, dans l’ignorance absolue de ce qui se trame bien plus au nord, les premiers éléments du 3e Front Ukrainien d’Ivan Koniev arrivent sur le flanc sud de Vistule-Varsovie. Ce groupe d’armées, déjà très fatigué par les combats de Lvov-Kovel le mois dernier, vient d’achever de s’épuiser en parcourant 250 kilomètres pour atteindre sa nouvelle position. Enfin… Sa mission n’est ici que de faire la jonction entre le 1er Front Ukrainien d’Ivan Petrov (tant que le maréchal Vassilevski n’est pas sorti de l’hôpital), à l’est, et le 3e Front Biélorusse de Rodion Malinovski, à l’ouest. En résumé, les frontovikis sont ici au repos – il est évident qu’on ne leur demandera plus rien avant longtemps.

Batailles futures
Nul n’est prophète…
Wolfsschanze (Rastenburg)
– Entre deux rapports contrariants sur la situation à Varsovie et plusieurs Kriegspielen sur Friedericus II, Adolf Hitler prend le temps d’examiner le projet Schlittenfahrt mis au point par Josef Harpe et transmis en priorité aux décisionnaires de l’OKH. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas convaincu.
Handicapé plutôt que soutenu par l’avis favorable d’un Heinz Guderian en perte de crédit, déjà soumis aux critiques sarcastiques d’un état-major qui sent bien que l’humeur du Chef n’est pas à la défense élastique, Schlittenfahrt n’apparaît aux yeux du Führer que comme une énième élucubration défaitiste de la Heer. Pire : si on l’appliquait, son infanterie – sa si précieuse infanterie, il n’en a plus tant que cela ! – devrait retraiter de la Hauptkampflinie jusqu’à la Grosskampflinie au milieu des chars ennemis. Ceux-là même que la ligne Hubertus aura laissé complaisamment traverser la Vistule !
Bref – l’OKH ne donnera pas suite. En vérité, on ne fera même pas l’honneur d’une réponse formelle à Josef Harpe, contraint de mendier quelques informations auprès de Hans Frank ! De fait, les jours de Harpe comme chef de Groupe d’Armées sont peut-être déjà comptés. Toutefois, quoiqu’il l’ignore, son projet n’a pas attiré que des moqueries : les généraux Georg-Hans Reinhardt (11. Armee) et Smilo von Lüttwitz (26. Panzer, à Amiens) sont séduits. Sans en référer à quiconque, ils ne tarderont pas à faire élaborer par leurs états-majors des plans de défense qui en seront très inspirés.

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« Aujourd’hui, c’est jour de défilé et de récompense. La récompense de notre esprit de corps, soudé dans le sang de nos victoires. On reçoit le général Petit et le colonel Levandovich, qui aurait été l’artisan de notre arrivée sur le front. Défilé en rang serrés mixtes franco-soviétiques, sous les ailes de quelques camarades : d’abord les Pe-2 du Lons, puis nos MiG du Besançon – les Lions du Belfort, notablement moins formés au vol en formation (les Sturmovik l’évitent, en général !) ferment la marche.
Remises de décorations, avant l’inévitable fraternisation avec les journalistes. Il s’agit de Monsieur Jean Champenois, pour l’Agence Havas, et du célèbre écrivain Ilya Ehrenbourg, prix Staline et ami de la France où il séjourna longtemps. Il a écrit à notre intention dans les Izvestia : « Vous êtes les plus dignes et les plus purs messagers du peuple français ». M. Ehrenbourg nous a épaté par la façon prodigieusement drôle et spirituelle qu’il avait de manier les proverbes russes traduits dans un excellent français. Ces deux amis vont participer à la première fête organisée en terre soviétique par notre Escadre. La guerre qui nous cerne, qui nous attend et que nous attendons toujours, n’empêcherait pas la gaité. On parlerait du pays. On chanterait des chansons de France. Et il y aurait là des moments très simples et très doux. Et plus d’un, qui faisait le fort, se sentirait les larmes aux yeux, dans ce qui deviendrait un genre de veillée d’armes.
Mais l’heure n’est pas encore aux agapes. On fait venir d’autres journalistes. On remet des décorations ou des promotions, et pas qu’aux pilotes : l’adjudant-chef mécanicien Duprat, qui était resté auprès du Lons avec trois ou quatre autres, passe sous-lieutenant sur proposition directe du commandant Pouliquen (16). La sergente Komarov reçoit enfin ses ailes officielles de la part des autorités soviétiques – ce qu’on avait négligé de faire jusqu’alors, quand bien même elle volait déjà et se battait ! Enfin, le commandant Accart est officiellement institué adjoint auprès d’Albert, pour le commandement du Besançon.
Les Soviétiques paraissent très contents de nous. Le maréchal Staline nous fait envoyer un message de félicitations. Au commandant Albert, il aurait fait dire « Je voudrais te donner à commander une division de mon armée ». Il est question de l’inviter bientôt au Kremlin, pour choquer le verre de l’amitié.
Et au milieu de ce charivari de fraternisation, apparaît soudain, captant l’objectif des photographes, un visiteur singulier qui semble planer au-dessus de tout ce que nous traversons : le commandant Antoine de Saint-Exupéry, venu nous transmettre, au nom de la France, les encouragements du pays dans un petit texte élégant de sa composition. Nous connaissons tous l’écrivain autant que nous respectons l’aviateur. Pourtant, une impression chagrine se dégage encore au souvenir de cet épisode. Nous avions devant nous un homme fatigué, usé par ses aventures et dont l’intelligence du regard ne parvenait pas à masquer sa tristesse – sans doute le poids de l’âge et la désillusion de ne pouvoir nous accompagner dans les cieux. Las ! Apparemment, on craignait l’accident et les autorités avaient reçu des consignes très strictes à son sujet. Ce qui ne l’empêchait d’ailleurs nullement d’essayer régulièrement de prendre les commandes d’un appareil, soi-disant pour la photo. En vérité, le commandant se comportait sans doute comme l’enfant qu’il était lorsque, sur l’aérodrome de Bron, il ennuyait les aviateurs pour sauter dans un avion… En vain : Saint-Exupéry était têtu, mais le Russe l’était encore plus. »

(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. J’ai Lu, 1996)
………
« Aujourd’hui encore, la présence de Saint-Ex en URSS au mois de mars 1944 étonne, comme un genre de curieux rêve, portant vers l’est sur un vent romantique un aviateur qui avait déjà volé sous bien des cieux. La vérité est plus triviale et pas moins cruelle : confrontée à un taux de pertes très élevé au sein de l’Escadre Franche-Comté, et refusant de recourir à des mutations d’office (désastreuses pour le moral…) dans ses effectifs déjà chancelants, l’Armée de l’Air avait tout bonnement lancé… une campagne de promotion de ses formations les plus exotiques (y compris en Indochine !), avec l’aide de célébrités plus ou moins volontaires.
Dans le cas particulier de la Franche-Comté, le problème s’aggravait d’un aspect diplomatique. Le commandement chercha longtemps une personnalité internationalement reconnue et qui fût aussi appréciée des aviateurs… mais pas pour autant nécessaire au front ou à l’instruction. Pareil oiseau était évidemment très rare en temps de guerre ! Et c’est ainsi qu'on en vint à Saint-Exupéry.
Il n’est pas certain que l’écrivain aviateur ait ressenti beaucoup de plaisir à jouer ainsi les animaux de cirque diplomatique. Et il n’est pas davantage assuré que le prix d’honneur remis devant les caméras par le Comité des Arts du Conseil des ministres de l'URSS l’ait beaucoup touché. De fait, Saint-Exupéry semble avoir surtout accepté cette mission – qu’il aurait parfaitement pu refuser ! – dans le fol espoir d’échapper à son interdiction de vol pour raison de santé. Cependant, malgré toutes ses tentatives, il n’aurait pas la possibilité de monter dans un MiG. Ce qui fera dire à certaines fort mauvaises langues que « de sa tournée en Russie il n’avait récolté que des niets ».
Ce n’était sans doute pas plus mal – sa santé était déjà chancelante. Et il est heureux que le destin fatal que nous connaissons ne l’ait pas frappé à ce moment, aux commandes d’un avion soviétique ! Ce délai de grâce nous permet aujourd’hui de méditer sur certains aphorismes dont il avait le secret, écrits après son passage au Paradis des Travailleurs et qui résonnent étrangement dans ce contexte :
“L’égalité n’est plus qu’un mot vide de sens s’il n’est rien en quoi nouer cette égalité.”
“Une démocratie doit être une fraternité. Sinon, c’est une imposture.”
“Je hais cette époque où l’homme devient, sous un totalitarisme universel, bétail doux, poli et tranquille.”

Sans doute le sagace écrivain avait-il perçu, par-delà fanfares et banderoles, la réalité profonde du régime soviétique. On n’égare par les esprits en possédant les étoiles, fussent-elles rouges… »

(Alain Vircondelet, Saint Exupéry dans la guerre – Légendes et vérités, Editions du Rocher, 2018)

Note
16- La demande de citation précisera : « Grande valeur technique, militaire et morale. Cette appréciation est confirmée par l’estime du commandement soviétique pour cet adjudant-chef, qui est incontestablement le mécanicien le plus compétent et le plus dévoué du groupe. Ses qualités ont déjà été appréciées en Grèce où des demandes de décoration et de promotion ont été faites par ses chefs. La récompense proposée aura un très heureux effet sur tous les mécaniciens du groupe, soviétiques ou français, qui fournissent depuis plusieurs mois un effort méritoire. »
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John92



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MessagePosté le: Mer Jan 12, 2022 17:24    Sujet du message: Répondre en citant


Délaissant ainsi la course à la Vistule comme la route de l’ancienne capitale, le maréchal entreprend de reconcentrer ses forces sur la droite de Konstantin Rokossovski – qui semble tout heureux d’obéir aux (de suivre les ?) ordres en grillant la politesse à son ancien patron, quitte à négliger un peu, pour cela, de pourchasser le Fasciste.
Peu importe – ces choses se règleront plus tard. Pour obéir, Joukov fait descendre ses troupes vers Łomża en contournant la Narew par Zambrów.

Par bonheur, derrière, les Rouges sont épuisés – malgré les perspectives qui s’ouvrent sur la carte, ils ne peuvent guère rattraper leur adversaire. L’infanterie – 4e Armée de la Garde (Ivan Muzychenko) et 29e Armée (Alexander Gorbatov) – entre dans Sokołów-Podlaski. Comme prévu, les deux formations se séparent ensuite pour se diriger respectivement vers Węgrów et Siedlce. Derrière, la 1ère Armée de Chars de Mikhail Katukov avance de Stanisławów à Kałuszyn. Bientôt, le Fasciste sera définitivement chassé de la rive est de la Vistule !

Les Soviétiques taillent néanmoins la route. Le Groupement Pliev (I.A. Pliev) descend de Siedlce vers Stoczek Łukowski, suivi par la 64e Armée (Mikhaïl Sharokine), encore au carrefour de Wodynie.
Plus au sud, le 2e Front Biélorusse laisse fort logiquement la place au 3e Front biélorusse au (en trop ?) sur la route (en direction ?) de Varsovie.

La solution est évidente : en saturant les défenses de l’ennemi, qu’on présume sans beaucoup de renforts ou de réserves, et qui sera bien forcé de lâcher tôt ou tard une partie des berges.
Pour ce faire, il serait logique d’attendre les renforts libérés (troupes libérées ?) par l’arrivée du 3e Front Ukrainien d’Ivan Koniev.

Entre deux rapports contrariants sur la situation à Varsovie et plusieurs Kriegspielen (Kriegsspiele ?) sur Friedericus II, Adolf Hitler prend le temps d’examiner le projet Schlittenfahrt mis au point par Josef Harpe et transmis en priorité aux décisionnaires de l’OKH. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas convaincu.

Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« Aujourd’hui, c’est jour de défilé et de récompense. La récompense de notre esprit de corps, soudé dans le sang de nos victoires. On reçoit le général Petit et le colonel Levandovich, qui aurait été l’artisan de notre arrivée sur le front. Défilé (Parade ?) en rang serrés mixtes franco-soviétiques, sous les ailes de quelques camarades : d’abord les Pe-2 du Lons, puis nos MiG du Besançon – les Lions du Belfort, notablement moins formés (entraînés ?) au vol en formation (les Sturmovik l’évitent, en général !) ferment la marche.
Remises de décorations, avant l’inévitable fraternisation avec les journalistes. Il s’agit de Monsieur Jean Champenois, pour l’Agence Havas, et du célèbre écrivain Ilya Ehrenbourg, prix Staline et
ami de la France où il séjourna longtemps. Il a écrit à notre intention dans les Izvestia : « Vous êtes les plus dignes et les plus purs messagers du peuple français ». M. Ehrenbourg nous a épaté (épatés ?) par la façon prodigieusement drôle et spirituelle qu’il avait de manier les proverbes russes traduits dans un excellent français. Ces deux amis vont participer à la première fête organisée en terre soviétique par notre Escadre.
… »

(Capitaine François de Geoffre, Escadre Franche-Comté/Vistule, Charles Corlet éd. 1952, rééd. J’ai Lu, 1996)
………
« …
De fait, Saint-Exupéry semble avoir surtout accepté cette mission – qu’il aurait parfaitement pu refuser ! – dans le fol espoir d’échapper à son interdiction de vol pour raison
de santé (médicales ?) . Cependant, malgré toutes ses tentatives, il n’aurait pas la possibilité de monter dans un MiG. Ce qui fera dire à certaines fort mauvaises langues que « de sa tournée en Russie il n’avait récolté que des niets ».
Ce n’était sans doute pas plus mal – sa
santé?) était déjà chancelante. Et il est heureux que le destin fatal que nous connaissons ne l’ait pas frappé à ce moment, aux commandes d’un avion soviétique !
… »

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MessagePosté le: Mer Jan 12, 2022 17:31    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Depuis Łomża, la 3e Armée de Chars de Pavel Rybalko continue sa chevauchée victorieuse en direction de l’ouest – sans trop forcer désormais : il lui faut attendre le reste du 1er Front Biélorusse pour poursuivre vers Dantzig.

Si les Russes parviennent à Dantzig rapidement, ils pourraient faire plus ou moins de la Prusse Orientale l'équivalent FTL de la poche de Courlande.

Reste à voir ce que va donner la contre-offensive allemande et son impact sur l'ensemble du front pour savoir s'ils en auront l’opportunité.
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MessagePosté le: Mer Jan 12, 2022 17:58    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Apparemment, on craignait l’accident et les autorités avaient reçu des consignes très strictes à son sujet. Ce qui ne l’empêchait d’ailleurs nullement d’essayer régulièrement de prendre les commandes d’un appareil, soi-disant pour la photo.

Les Soviétiques savent à quoi s'en tenir: la dernière fois qu'ils avaient laissé Saint-Exupéry monter à bord d'un de leurs avions, le Tupolev Maxime Gorki, l'appareil s'était écrasé le lendemain! Une fois, pas deux.


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John92



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MessagePosté le: Mer Jan 12, 2022 18:58    Sujet du message: Répondre en citant

Petite interrogation, dans le récit :
Prolétaires aviateurs de tous les pays, unissez-vous !
« Aujourd’hui, c’est jour de défilé et de récompense. La récompense de notre esprit de corps, soudé dans le sang de nos victoires. On reçoit le général Petit et le colonel Levandovich, qui aurait été l’artisan de notre arrivée sur le front. Défilé (Parade ?) en rang serrés mixtes franco-soviétiques, sous les ailes de quelques camarades : d’abord les Pe-2 du Lons, puis nos MiG du Besançon – les Lions du Belfort, notablement moins formés (entraînés ?) au vol en formation (les Sturmovik l’évitent, en général !) ferment la marche.
… »

Je conçois que les Sturm n’attaquent pas en formation. Contre la flak, voler groupés, comment dire …
En revanche pour arriver sur zone et se protéger des avions ennemis et traverser des nuages, ils doivent voler en formation, à mon avis.
Je me trompe ou pas ?
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MessagePosté le: Mer Jan 12, 2022 19:10    Sujet du message: Répondre en citant

On parle bien de 'formations serrées" - de celle justement qu'ont les bombardiers pour se couvrir de leurs mitrailleurs. Les Il2 ... Bof ... déjà qu'ils étaient parfois monoplaces ! En réalité, on a du mal à se rendre compte mais les Sturms décollaient très souvent au pied levé, pour aller larguer à 20 km avant de revenir charger - le tout 7 à 8 fois par jour. Alors ...
Content que Saint-Ex plaise - on n'en avait pas parlé depuis 40, je trouvais cela dommage. Et la petite référence au petit prince en passant Wink .
Le reste, no Spoil. Mais bien vu le Maxime Gorki - même si, soyons honnête, c'est de la faute du I16 d'escorte.
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