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Asie-Pacifique, Mars 44
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Déc 21, 2021 20:34    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Référence Bondienne ?

Pas tout à fait.


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Archibald



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MessagePosté le: Mar Déc 21, 2021 20:56    Sujet du message: Répondre en citant

Ouais comme dans l'aventurier, d'Indochine !

Citation:

Dérivant à bord du Sampang
L'aventure au parfum d'Ylalang


Chanson aux paroles, très, très incomprises.

Perso j'avais toujours entendu "Parfum Billabong" comme la marque de fringues. N'importe quoi.

Sans compter "Escalopes et rations danawides !" (c'est quoi, un danawide ?)
au lieu de
"Escale dans l'opération Nadawieb"

"Prisonnière du Sultan de Jarawak"
qui deviens
"Prisonnière du Sultan de Car-wash" (pratique pour laver la Rolls)

Mais encore...
"L'otage des guerriers du Doc Xhatan"
"Lotak le guerrier du Doc Satan" (mais qui est ce Lotak ?)

Ou encore
"On a volé le collier de Chirac / de Shiva" (mais bien sûr !)
au lieu de
"On a volé le collier de Civa" (Civa bien, alors tant mieux)

Misère... (je suis en train de pleurer de rire comme un idiot en tapant ce message... la faute a Nicolas Sirkis qui prononce mal les mots, et a ma soeur qui me gava de Ace of base, Indochine, et Mylène Farmer... quelle horreur !)
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
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Wardog1



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MessagePosté le: Mar Déc 21, 2021 22:30    Sujet du message: Répondre en citant

Du coup ca me fait penser que si la future decolonisation du vietnam se passe bien et que les amricains ne mettent pas leur nez dans les affaires indochinoise il n'y aura sans doute pas une communoté vietnamiene aussi importante que OTL au usa, je sais je vois loin...
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"You and I are opposite sides of the same coin. When we face each other, we can finally see our true selves. There may be a resemblance, but we never face the same direction."

Larry Foulke
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Déc 21, 2021 22:46    Sujet du message: Répondre en citant

C'est marrant que tu dise ca Wardog, parce que je regardais Rambo l'autre jour et ... roh et puis vous verrez !
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 00:41    Sujet du message: Répondre en citant

Il me semble que c'est ce qui est indiqué par "le port militaire sera bientôt utilisable".
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Casus Frankie

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Archibald



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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 08:16    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
C'est marrant que tu dise ca Wardog, parce que je regardais Rambo l'autre jour et ... roh et puis vous verrez !


ça promet ! Il va faire des ravages dans les Balkans ? Version "First blood" ? Parce que les suites, euh... bref restons sur le premier film.

"Pour survivre à la guerre dans les Balkans... il faut devenir les Balkans !" Mad Mad Mad Mad Mad
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loic
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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 10:35    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Citation:
Marseille – Le cuirassé Strasbourg (contre-amiral Barois) entre pour la première fois depuis juin 1940 dans un port français de Métropole.


La rade de Marseille n'est pas plus fermable que celle de Toulon. C'est l'arsenal qui sera inutilisable en 43.


@demolitiondan : la rade de Toulon est bel et bien inutilisable pour les grandes unités, la faute aux vieilles coques coulées lors du GD (cf. annexe A C2) : ancien cuirassé Océan sabordé dans la grande passe, ancien croiseur léger Thionville (ex-Novara austro-hongrois) dans la passe secondaire. Avec Capu Rossu et Fregaton, nous nous sommes bien "amusés" à recenser tout ce qui pouvait être sauvé et tout ce qui pouvait servir à rendre pénible la vie des Allemands. Twisted Evil

Casus Frankie a écrit:
Il me semble que c'est ce qui est indiqué par "le port militaire sera bientôt utilisable".

Il faudra sans doute plusieurs mois pour déblayer toutes les épaves et notamment ces deux-là, ainsi que tous les dégâts faits par les Allemands et les bombardements alliés (grues, entrepôts, pontons...), donc utilisable pour les unités légères.

Sinon, ce passage serait mieux dans la rubrique "France", non ?
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 13:37    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai choisi la rubrique Pacifique parce que c'est la suite logique des aventures du Strasbourg dans le Pacifique…
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 15:31    Sujet du message: Répondre en citant

11 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– La 19e Indienne progresse peu, à cause de la multitude d’éléments retardateurs japonais, embusqués dans de petits bunkers qui ne se révèlent que dans le dos des attaquants. La journée se passe donc à de pénibles opérations de nettoyage.
Devant la résistance acharnée des Japonais autour de Pagawyun, les Alliés retentent la même opération que le 9 : une brigade soutenue par l’artillerie et l’aviation attaque en traversant le fleuve, puis le gros des troupes perce pour la rejoindre, en profitant du fait que les Japonais doivent se battre à front renversé. C’est la 33e Brigade de la 7e Division Indienne qui est choisie, appuyée par son artillerie divisionnaire et par celles des 1ère Birmane et 81e West African. Après toute une journée des combats les plus durs depuis le début de l’offensive, la résistance japonaise craque et Pagawyin tombe.
………
Une centaine de kilomètres au sud de Mergui, les Chindits de la 3e Division Indienne progressent. Le hameau de Wachaung est atteint ; très proche des pistes, il servira de base au génie. Un hôpital de campagne commence à être installé ; en fin de journée se poseront les premiers L5 d’évacuation sanitaire vers cette structure.
Au sud, la 3e West African Brigade envoie une colonne vers Sadeinchaungoya, qui se trouve être vide de Japonais. Plus loin, la colonne neutralise deux postes de guet de l’INA à Taung Pi Ywa et à Kalonga Iwa. Le gros de la brigade atteint en fin de journée Huachaung, non sans avoir intercepté et détruit trois convois de camions. Parmi les morts, les Africains ont la surprise de découvrir des femmes de type indien, visiblement chargées de conduire certains des camions.
Au nord, la 111e Brigade dépasse dans la nuit le village de Chaunghmun, en direction de Lehnya.

Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Iles de la Sonde, Bali
– Les ports et les pistes de Bali et Sœmbawa sont la cible de bombardements et de missions Ramrod. Les chasseurs alliés ne subissent que de légers dommages. Quant aux Japonais, ils ne perdent que deux appareils en combat, mais une quinzaine sont détruits au sol, dont cinq par accident à l’atterrissage !
Sitôt le dernier appareil rentré, la flotte alliée met le cap au sud-ouest pour un ravitaillement précoce à “Euston Station”. Les reconnaissances nippones trouveront une mer vide. L’Armée est cependant avertie, via son QG à Singapour, que des attaques sur Sœrabaya pourraient avoir lieu dès le lendemain.

Campagne d’Indochine
Offensive du Têt
Hôtel Métropole, Hanoi
– Bien que les pendules aient déjà dépassé minuit, l’activité du Q.G. japonais en Indochine reste fiévreuse. Le nombre de messages à traiter a nettement diminué depuis le début de l’offensive du Têt, mais bien peu sont ceux dont le contenu est optimiste.
La dernière – et l’ultime – transmission de Saigon était attendue, mais fait quand même l’effet d’un coup de foudre. A peine décodée, elle est transmise à son destinataire, le général Andou Rikichi.
« Votre Excellence,
Des larmes de honte ruissellent sur mes joues alors que j’écris ces lignes. Vous m’aviez confié la mission de dégager Saigon et j’ai échoué. La résistance de mes hommes ne pourrait se prolonger que quelques jours au plus, et au prix de souffrances que je préfèrerais leur éviter. Aussi j’ai ordonné que tous donnent leur vie dès l’aube, dans une ultime charge qui, je le sais, sera pour eux une libération.
Nous avons lutté aussi longtemps que nous l’avons pu. Face à un ennemi quatre fois supérieur en nombre, maître du ciel et doté d’une puissante artillerie, nous avons tiré presqu’à notre dernière cartouche. Rapportez à nos familles que nous sommes morts en héros et en priant pour que les kamis les protègent.
Afin d’éviter une capture infâmante et d’expier notre faute vis-à-vis de Votre Excellence et de Sa Majesté impériale, mes officiers supérieurs et moi-même avons décidé de mettre fin à nos jours. Au moment où vous recevrez ce message, un honorable seppuku m’aura permis de rejoindre dignement mes ancêtres. Sachez que là où je suis à présent, je prie pour votre succès et pour la gloire du Grand Japon.
Dix Mille Années de Vie pour le Tennô !
Lieutenant-général Yuzo Matsuyama, commandant la 56e Division »


Deuxième bataille de Saigon – Les premières lueurs du jour sont accueillies par un cri sorti de plusieurs milliers de poitrines. Tous les survivants de la garnison japonaise sortent de leurs trous et se regroupent pour lancer une charge furieuse. La plupart des groupes isolés qui n’ont pas reçu le dernier ordre du général Matsuyama se joignent spontanément à l’assaut.
Profitant de la surprise et de leur désir forcené de tuer… et de mourir, les attaquants réussissent à submerger plusieurs barricades et à massacrer leurs défenseurs. Ils prennent même d’assaut quelques bâtiments tenus par leurs ennemis. Des hommes armés de plusieurs grenades se font sauter parmi les soldats alliés, espérant ainsi en entraîner dans la mort.
Cependant, canalisés par les rues, la marée japonaise fait une cible facile pour l’artillerie et l’aviation. Obus, bombes et mitrailleuses couchent les hommes par centaines, tandis que les FM, les fusils, puis les baïonnettes, les couteaux, les pelles aiguisées fauchent puis achèvent ceux qui se ruent encore sur les positions alliées. Le massacre dure près de trois heures, dans un déchaînement de violence rarement atteint, même sur ce front.
Le fracas des armes s’éteint brusquement, comme un rideau que l’on aurait tiré. Au milieu des fumées et malgré quelques coups de feu retardataires, on n’entend plus que des gémissements et des sanglots. Pas un cri de joie de la part des vainqueurs, saoulés de sang. On se contente de trouver un endroit où s’asseoir, se reposer… enfin. Les yeux écarquillés, comme des dormeurs au sortir d’un cauchemar, ils balaient un paysage atroce constitué de milliers de corps imbriqués, mourants ou déjà morts.
Après quarante-cinq jours de combat, Saigon est tombée. Non pas vraiment libérée, bien plutôt enterrée sous les décombres de ses rues et les cadavres de ses habitants, pris pour la seconde fois au piège de la guerre. Saigon, monument à la guerre totale. Pavane des barbares défunts et de leurs innocentes victimes.
Quarante-trois Japonais errant dans les rues, semblant être ailleurs (dans quel sombre rêve ?), sont capturés sans coup férir. Près de trois cents blessés nippons sont emportés par des brancardiers, la moitié d’entre eux survivront. En tout, sur les 8 000 Japonais de la garnison, seuls 213 seront effectivement faits prisonniers.
Les éclaireurs qui atteignent les bâtiments gouvernementaux – étonnamment intacts – les découvrent pavoisés de drapeaux blancs. De la caserne des Gendarmes, tenue par les Bérets Blancs, sortent des miliciens épuisés, à court de munitions.
Alors comme sonnant le réveil, les cloches de la cathédrale Notre-Dame se mettent à sonner à toute volée, entraînant celle des autres églises. Malheureusement, Monseigneur Jean Cassaigne, vicaire apostolique de Saigon, ne pourra accueillir les fidèles venus célébrer la libération de la ville. Il a été assassiné la veille par ses geôliers, comme des centaines d’autres prisonniers.
Le général Bourdeau se rend au palais du Gouvernement Général, plus précisément dans son parc, où les Japonais ont installé un vaste bunker qui servait de QG à la défense de la ville. Il y découvre un bûcher qui fume encore. Sur un drap blanc étendu à proximité, le général découvre une lettre qui lui est adressée, un katana et une boîte en laque. Le libelle est court, rédigé en français et porte le sceau personnel du général Matsumaya. Ce dernier offre son sabre à son « honorable vainqueur », lui demandant de s’assurer que la mèche de cheveux contenue dans la boîte soit envoyée à sa famille.
Lorsque le général Bourdeau ressort boulevard Norodom, des soldats congolais, vietnamiens, laotiens, cambodgiens et français ont envahi les allées plantées d’arbres et le parvis de la cathédrale et tous l’acclament, imités par des civils sortis d’on ne sait. Bourdeau a d’abord l’impression qu’on le prend pour quelqu’un d’autre… puis il comprend qu’aujourd’hui, une page de l’histoire du Vietnam vient d’être écrite et qu’il avait tenu la plume. Près de lui, un officier vietminh lui souffle qu’il doit un discours à ses hommes. Plus facile à dire qu’à faire !
Bourdeau lève le katana du général Matsumaya, imposant le silence.
– Vous m’acclamez, mais c’est vous qui êtes les vainqueurs. Par vos efforts incessants, vous avez construit votre victoire. Ce jour sera célébré dans l’histoire comme celui de la libération de Saigon et de la victoire de l’offensive du Têt.
Une pause, le temps que les traducteurs fassent leur office, puis le général reprend : « L’anéantissement des occupants de Saigon et la libération d’une grande partie du Vietnam et du Cambodge ne sont que deux des nombreuses défaites infligées à l’ennemi depuis quelques mois. En ce moment même, en Birmanie, en Chine et dans le Pacifique, les Japonais reculent, ils sont sur la défensive, dominés sur terre, dans les airs et sur les mers. Mais ici, si vous voulez acclamer quelqu’un en ce jour, acclamez-vous vous-mêmes, vous l’avez mérité, et bien plus encore. »
L’offensive du Têt s’est achevée par une victoire indiscutable. En un mois et demi, elle a radicalement changé le rapport de forces en Indochine. L’armée japonaise, partout défaite, ne peut plus que s’accrocher à quelques débris de son ancienne conquête.
………
« Après la victoire défensive de Dien-Bien-Phu, il était évident pour les Franco-Indochinois qu’il fallait commencer à mettre sur pied une offensive de grande ampleur pour chasser les Japonais du Vietnam.
La première mouture du plan prévoyait une diversion au Laos, pour éloigner la 56e Division du général Yuzo Matsuyama. Ensuite, trois mouvements tactiques devaient s’emparer de Cao-Bang au Tonkin, Tchépone au Laos, Mytho en Cochinchine. Après ces attaques préliminaires, un soulèvement généralisé devait éclater dans tout le Vietnam le jour J. Simultanément, trois attaques devaient être lancées : vers Hué à partir de Tchépone, vers Saigon à partir de Mytho et vers Hanoi par le gros de l’armée franco-indochinoise.
Cependant, ce plan “parfait” ne survécu pas à la confrontation avec la réalité.
– Au Laos
Les succès remportés par les Franco-Laotiens après la prise de Tchépone provoquèrent la chute du gouvernement pro-japonais et favorisèrent la sortie de la guerre de la Thaïlande. Des résultats inespérés, mais n’ayant plus de raison de rester au Laos, la 56e Division quitta le pays pour retourner en Cochinchine.
– En Cochinchine
La prise de Mytho fut en soi une opération relativement aisée. Mais quelques jours après, une véritable guerre civile éclata entre le Vietminh et la secte Hoa-Hao (deuxième bataille de Mytho). La 56e Division réussit à reprendre la ville (troisième bataille de Mytho) avant de s’y retrouver assiégée (quatrième bataille de Mytho) par des éléments de l’armée vietminh, qui allaient donc manquer pour attaquer Saigon.
– Au Tonkin
Le soulèvement prématuré de Hanoi fut une catastrophe, en dépit du courage des insurgés qui réussirent à tenir tête aux Japonais pendant des semaines en leur infligeant de lourdes pertes. La base Épervier ne put pas faire grand chose pour les aider. De plus, les ressources prévues pour la prise de Cao-Bang furent englouties dans une offensive bien trop précipitée en direction de Hanoi, qui aboutit à une défaite des Franco-Vietnamiens.
………
Le plan d’origine dut donc être profondément remanié. L’idée d’une offensive au Tonkin fut abandonnée au profit d’une feinte vers Cao-Bang pour attirer la 33e Division du général Genzo Yanagita le plus au nord possible. En Cochinchine, les effectifs prévus pour attaquer Saigon de l’extérieur devaient être engagés pour assiéger Mytho. Finalement, le gros du travail devait revenir au général Bourdeau. Lui dont la mission d’origine n’était que de libérer l’Annam se vit confier la tâche d’atteindre Saigon, en libérant au passage toutes les villes sur son chemin !
La date de l’offensive fut finalement fixée au 25 janvier, jour du Nouvel An vietnamien, pour des raisons symboliques mais également historiques. En effet, la révolte du Têt de 1789 avait chassé les Chinois du Vietnam.
Six semaines plus tard, l’offensive du Têt s’achevait sur une grande réussite. »

(Pascal N’guyen-Minh, Guerre et Paix en Asie du Sud-Est)

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Vallée de la Rivière des Perles
– Alors que les avant-gardes des trois armées chinoises ne sont plus qu’à une vingtaine de kilomètres de Canton, Li Zongren décide de marquer un temps d’arrêt pour s’assurer que son train logistique ne se distend pas. Ayant tiré les leçons du demi-échec de Liu Zhi en novembre, il tient à ce que la phase suivante de l’opération ne démarre qu’après un ravitaillement complet de ses forces. Pour des raisons qui lui sont propres, Tchang entérine cette décision.

Canton brûle
Canton
– La ville se soulève !
Depuis les soulèvements de Hanoi et de Wuhan en octobre précédent, le général Tanaka n’avait aucun doute sur le fait que le tour de Canton viendrait tôt ou tard, et il avait fait prendre les mesures nécessaires. L’offensive chinoise l’avait conforté dans son pressentiment : au fur et mesure de l’avancée des forces ennemies, la situation en ville était devenue pré-insurrectionnelle. Les attentats et autres sabotages, qui n’avaient jamais cessé depuis la conquête japonaise de la basse vallée des Perles en 1938, s’étaient multipliés ces dernières semaines, et malgré (ou à cause de) la répression aveugle exercée par ses troupes à chaque nouvel acte de résistance, la population était au bord de l’explosion. Les soldats japonais ne patrouillaient déjà plus qu’en escouades soutenues par au moins une voiture blindée et tous les bâtiments-clés avaient été transformés en autant de points forts ceinturés de barbelés et hérissés de mitrailleuses. Le quartier général japonais avait été installé dans l’hôtel Aiqun, à l’époque le plus haut immeuble de la ville avec ses quinze étages, ainsi qu’un superbe exemple local d’architecture art déco – et surtout, pour Tanaka, une excellente “tour de contrôle” pour diriger la lutte contre le soulèvement prévu.
En fait, la guérilla larvée échappait largement au contrôle des chefs locaux de la Résistance, communistes aussi bien que nationalistes. Les uns comme les autres étaient réticents à prendre le risque d’un soulèvement général, échaudés qu’ils étaient par le sanglant échec du soulèvement de Wuhan… et, dans le cas des communistes, par la traîtrise de Tchang en 1927, lorsqu’ils n’avaient pris le contrôle de Shanghai que pour se le faire confisquer aussitôt après par les nationalistes alliés aux triades. Lancer une révolte générale n’était pas du tout dans leurs intentions. Mais les Cantonais, ombrageux et prompts à la révolte, ont pris la décision à la place des chefs de la Résistance.
Une violente descente des soldats japonais dans un atelier d’armes clandestin dégénère en bataille de rue. De quartier en quartier, l’insurrection gagne en quelques heures la ville tout entière. Agissant sans plan d’ensemble, des centaines de partisans, vite rejoints par les membres de diverses sociétés secrètes et par des foules de civils exaspérés, se lancent à l’assaut des bâtiments tenus par les Japonais. A cette attaque désordonnée, les occupants répondent par des tirs nourris d’armes automatiques et de mortiers. La nuit tombe sur une métropole en proie au chaos le plus total, dont les rues sont jonchées de cadavres.


12 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Le général Wynford Rees avait pressenti depuis la veille un raidissement japonais. Ce raidissement se confirme aujourd’hui pour la 19e Division Indienne qui arrive au nord de Maungmagan, à la même hauteur que Tavoy, sur l’autre rive du fleuve. Les Japonais, pour parer à toute manœuvre de prise de la ville en franchissement depuis l’autre rive, ont fortifié le secteur. Les troupes de la 26e Brigade sont ainsi la cible de tirs d’artillerie de la berge opposée, pendant que celles de la 98e se heurteront toute la journée à une série de retranchements qu’il faudra souvent nettoyer au lance-flamme.
Plus au nord, les 7e et 8e Divisions Indiennes, dans le secteur de Pagawyun, en sont au deuxième temps du sempiternel “avance puis nettoyage”. Cette pause permet à l’artillerie de la 7e Division de remonter vers le nord pour franchir le pont de bateaux installé depuis la veille et de se repositionner sur la bonne rive de la Tavoy. Pendant ce temps, la 81st West African et la 1ère Birmane se décalent vers le sud pour permettre à la 23e Brigade et à l’artillerie de la 19e Division Indienne de garder le contact avec leur unité.
Toute la journée, les appareils de la 3e Tactical Air Force font la chasse aux positions d’artillerie japonaises, car les derniers jours de bataille montrent clairement que les Japonais ont préparé leurs plans de tir depuis longtemps. Par bonheur, les reconnaissances ont observé certains mouvements sur la rive sud de la Tavoy les jours précédents.
De nouvelles investigations vont être lancées grâce aux Mosquito du Sqn 47. En effet, des ailes fiables sont arrivées d’Europe ainsi que des renforts. Les nouveaux appareils ont été testés et une douzaine sont maintenant déclarés bons de guerre sur ce front. Ils mènent leur nouveau premier raid dans une nouvelle livrée argent (ou inox, diront certains mauvais esprits), qui va rapidement devenir célèbre.
………
Vers 05h00, la 111e Brigade arrive aux abords de Lehnya et de son pont. La nuit a été longue pour la compagnie de l’ANI qui garde l’ouvrage. La capture de celui-ci ne demandera que la neutralisation des sentinelles, les autres soldats étant profondément endormis. L’ouvrage est enlevé sans coup férir, ou du moins sans un coup de feu, et la 111e continue jusqu’au nord de Pyigyimandaing pour s’assurer de la sûreté de l’autre rive, jusque vers Lampon. Dans la journée, elle monte une embuscade, qui permet de capturer plusieurs véhicules en état de marche. Puis, elle s’empare de Manoron et pousse des éléments jusqu’à Thetke grâce aux camions capturés.
Cependant, alertés par la disparition de plusieurs convois, les Japonais savent qu’il se passe quelque chose dans leur dos. Ils envoient donc une forte patrouille composée d’Indiens de l’INA encadrés par quelques officiers nippons. Mais cette patrouille est repérée par deux B-25 de l’ombrelle protectrice du 1er Air Commando, qui l'anéantissent sous le feu de leurs batteries de .50. Les Alliés ne retrouveront que deux survivants, tous deux gravement blessés.
Vers le sud, les Africains de la 3e Brigade atteignent Phuruk Tew et Ka Mar Chaung, mais n’interceptent aucun convoi.

Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Océan Indien
– Depuis l’aube, les Ki 45 du 21e Sentai patrouillent au sud de Sœrabaya, les Rikko du 901 Kokutai ont décollé de Bornéo, cap au sud, et les Ki 46 du 3e Chutai du 81e Sentai se sont aventurés en mer… mais rien ne vient. La raison en est fort simple. Le port des Indes Néerlandaises ne fait pas partie cette fois-ci des objectifs de Lentille. La flotte alliée est loin au large, à “Euston Station”, en train de ravitailler. Ce ravitaillement, s’il est plus léger, durera néanmoins 16 heures. C’est peu avant la nuit que le cap est remis au nord-ouest.

Campagne d’Indochine
Lendemain de victoire
France d’Outre-Mer et Libérée
– La nouvelle de la libération de Saigon fait la une des journaux. La plupart du temps, le rôle de la Brigade d’Annam-Laos du général Bourdeau est souligné. Seule L’Humanité parle de « l’offensive du Têt » et souligne l’action du Vietminh (elle en oublie même d’évoquer celle des autres forces alliées).

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Guerre aérienne
– Alors que le calme et provisoirement revenu sur le front terrestre, un raid comptant 22 B-25 escortés de 19 P-40 de la ROCAF approche de Canton par le nord. Très vite, 21 Ki-43 les interceptent, mais ils se retrouvent pris au piège par 15 P-51 américains postés en altitude. Dès leur première passe, les Mustang éliminent trois Hayabusa. Deux autres sont encore perdus dans les dogfights qui suivent, en échange de quatre Warhawk et un Mustang. Les bombardiers ont le champ libre pour attaquer leur objectif, l’aéroport de Baiyun. Malgré les efforts de la DCA, qui parvient à abattre un Mitchell et à en endommager trois, la piste, les hangars et les autres bâtiments sont ravagés par les bombes et la mitraille de .50. Quatorze avions de divers types sont détruits au sol. C’est un coup d’autant plus dur pour les Japonais que les combats en ville ne leur permettent plus de réquisitionner de main-d’œuvre forcée pour remettre la piste en état. Les Ki-43 survivants après la bataille aérienne sont contraints d’aller se poser à l’aéroport Kai Tak de Hong Kong, lui-même en piètre état.

Canton brûle
Canton
– Dans la ville, des combats confus ont lieu entre insurgés et soldats japonais. Les pertes civiles sont très nombreuses.


13 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– La 19e Division Indienne, avec l’aide de la 9e Brigade Blindée, mais surtout d’une aviation efficace et de son artillerie qui a pu être redéployée à bonne portée pour les tirs de contrebatterie, arrive à contourner puis à réduire le point d’appui de Nyinmaw. Les P-40 du 88e FS et les B-25 des 490e et 491e BS éliminent dans la journée plusieurs positions et dépôts d’artillerie répartis autour de Tavoy, en dépit d’une DCA très dense. En revanche, il n’y a presque plus d’opposition aérienne – les survivants des 50e et 64e Sentai se sont envolés la veille au soir pour la Malaisie et il ne reste plus en Birmanie que l’équivalent de deux chutai. En fin de journée, la 19e Indienne a progressé au sud de Nyinmaw tout en nettoyant le terrain des nombreuses tranchées et ouvrages défensifs. L’absence d’armes et d’ouvrages antichars montre que les Japonais ne s’attendaient pas à la présence de blindés dans l’isthme, le fleuve constituant le plus efficace des fossés.
Au nord, l’état-major britannique s’est demandé comment limiter les pertes lors d’offensives frontales contre des positions que les Japonais ont eu le temps de préparer. Le moyen choisi est un raid aérien massif des bombardiers lourds de la 10e Air Force. A 08h00, les Liberator des 436e et 493e BS vont larguer leurs œufs sur les positions japonaises préalablement marquées par des signaux au sol. Le bombardement est moins efficace que d’autres, les positions attaquées étant bien enterrées – néanmoins, le raid désorganise suffisamment la défense pour permettre aux 7e et 8e Divisions Indiennes de franchir en fin de journée les derniers rideaux défensifs. Profitant de cet appui particulier et de la progression de la 19e division indienne au sud, les 81e West African et 1ère Birmane remontent au nord pour franchir le fleuve et se positionner en réserve des 7e et 8e Divisions Indiennes, avec les deux brigades blindées indiennes.
………
Le plan Hatchet continue de se développer grâce au ravitaillement par air qui arrive par C-47 sur les pistes de la base fortifiée de Wachaung.
Au sud, la 3e WA Brigade s’empare d’un ancien terrain du 103e Sentai de Taungkamet. Parmi les carcasses abandonnées, celle d’un Ki-61 qui intéressera fortement les spécialistes anglais. Cette piste peu endommagée est une aubaine, car elle suffit pour faire atterrir les petits avions d’EVASAN ou parachuter directement du ravitaillement.
Quelques kilomètres plus loin, juste avant Hangapru, surprise : les Africains sont interpellés par des haut-parleurs qui diffusent un discours dans une langue incompréhensible. Dans le doute, les parachutistes se déploient et passent à l’attaque. Ils ne peuvent pas savoir que cet appel est un plaidoyer en hindi pour l’indépendance de l’Inde et contre les colonisateurs anglais ! Les deux compagnies de la 2e Division de l’ANI déployées là sont balayées et Hangapru est occupée en fin d’après-midi. Les pertes des Africains sont légères. A la fin de la journée, la brigade arrive à Karathuri. A cet endroit, les deux routes venant de Singapour par la Thaïlande passent à moins de deux kilomètres l’une de l’autre : le lieu est idéal pour se déployer en hérisson sur les deux axes à la fois.
Au nord, sur la route de Mergui, la 111e Brigade atteint Htaungpru, à la sortie des gorges qui mènent à la vallée de la base Hatchet : Mergui n’est plus qu’à 80 kilomètres environ.

Opération Fauconneau / Falconet
Journal de Jean-Marie de Beaucorps

« L’autre jour, immédiatement après les parachutages et arrivages de planeurs, le colonel m’a désigné pour guider une compagnie de reconnaissance de la brigade indienne, qui se dirige vers le nord. Notre tâche est de jouer les sonnettes d’alarme pour le reste de la brigade, mais mon rôle spécifique est de guider nos invités de cache en cache, de dépôt en dépôt, pour leur permettre de se ravitailler lorsqu’il en sera besoin, et surtout de leur montrer les sites d’embuscade repérés depuis plus d’un an.
L’autre matin, j’ai eu l’occasion de voir ces fameux Chindits en action face à un objectif, très modeste il est vrai, un pont même pas gardé convenablement. Ils se sont montrés efficaces, c’est passé comme une lettre à la poste, sans un bruit, pas même un coup de feu. Sur le terrain, ils tiennent le rythme et semblent parfaitement accoutumés à la jungle (et je sais de quoi je parle aujourd’hui) ; bref, les Japs ont du souci à se faire, surtout ceux que j’ai vus sur Mergui, puisque c’est là que nous allons.
Aujourd’hui nous avons franchi le premier passage délicat, les gorges. A partir de maintenant, les Japonais ne peuvent plus atteindre le camp de base sans nous passer sur le corps ! Nous n’avons plus croisé de convois : il faut croire que les Bridés ont trouvé un autre chemin pour faire passer leur ravitaillement ou qu’ils vivent sur leurs réserves. »


Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Java
– Deux sweeps sont lancés vers deux anciennes bases de la KNIL, Singosari et Maospati, où sont basés des appareils des 21e et 33e Sentai. A Maospati, les Corsaire de la TF-100 surprennent des Toryu [Nick]. Trop lents, pas assez manœuvrants, six Japonais sont abattus contre un seul chasseur français. Le pilote saute au-dessus de la mer et sera récupéré par le HMS Tantalus. Du côté de Singosari, les Anglais ont affaire à un comité d’accueil de Ki-43, déjà en l’air et correctement positionnés. Mais l’heure des Hayabusa est passée – les Anglais ne perdent que trois appareils, contre neuf Japonais abattus (dont deux par Danny Potter). Au soir, le score du match Lagadec-Potter est de 37 partout…
Alors qu’au nord, la bataille pour ce qui reste de Birmanie occupée bat son plein, attirant à elle tous les renforts, cette nouvelle saignée ne manque pas de provoquer le mécontentement des pilotes de l’IJA en Indonésie. Leurs officiers n’hésiteront pas, au mépris de leur carrière, à envoyer à Singapour un rapport l’affirmant (presque) ouvertement.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Vallée de la Rivière des Perles
– La basse vallée n’est pas seulement densément peuplée sur terre ; les eaux également sont habitées. De véritables villes de bois constellent les fleuves et le littoral maritime, constituées des dizaines de milliers de jonques et de sampans du “peuple des bateaux”, des Chinois de l’ethnie Tanka qui vivent de la pêche, du petit commerce, de la prostitution auprès des marins occidentaux… et de la piraterie, et passent parfois toute leur existence sans jamais mettre le pied sur la terre ferme. Un sampan de quelques mètres sert ainsi de foyer à une famille entière, et ces modestes esquifs forment une extension flottante aux villes côtières de la Chine du sud.
Gagnés à l’insurrection, des dizaines de bateaux tankas attaquent par surprise la canonnière 102 (prise à la Royal Navy en décembre 41), ancrée en face du bâtiment des douanes. Malgré de lourdes pertes, les Tankas parviennent à monter à l'abordage du petit bâtiment, qui est le théâtre d’un combat digne de l’âge d’or de la flibuste, assaillants et défenseurs s’entre-tuant au sabre et au poignard. Mais quand les derniers marins japonais ont succombé, la 102 est prise pour cible par les canons de 120 du destroyer Tsuga et coule en quelques minutes. Le Tsuga, rejoint par le Kari, se livre à des tirs de représailles sur les frêles embarcations tankas, y compris celles qui n’ont pas participé aux combats. C’est une hécatombe parmi les habitants.

Canton brûle
Canton
– En ville, les insurgés investissent la cathédrale du Sacré-Cœur, construite par les Français sur le modèle de la basilique Sainte-Clotilde à Paris dans un style néo-gothique qui jure quelque peu avec l’architecture locale. Ils entreprennent de s’y retrancher. Une première tentative japonaise pour les en déloger, mal préparée, est repoussée.


14 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– Dans la presqu’île de Tavoy, la 19e Division Indienne reprend sa progression, mais elle se heurte rapidement à l’équivalent d’un bataillon de l’Armée Nationale Indienne, corseté par des Japonais. Les combats durent toute la journée, mais au crépuscule, l’unité nationaliste, dont le moral s’est effrité au fur et à mesure des pertes, finit par craquer. La victoire des Alliés a été grandement facilitée par leur complète supériorité aérienne ; des officiers de la 98e Brigade diront avoir vu des éléments de l’ANI mis en fuite par les sirènes des Warhawk des Burma Banshee.
Sur le front, les 7e et 8e Divisions Indiennes progressent lentement mais sûrement grâce à l’utilisation de leurs quelques M7 Priest dans un rôle inhabituel d’appui-feu direct anti-bunker, ou de chasseur de char enterré. En effet, le pouvoir explosif de l’obus de 105 est suffisant pour éventrer les fortifications japonaises ou arracher la tourelle d’un char enterré. A la mi-journée, il semble que les Japonais reculent. La 81e West African et la 1ère Birmane en profitent pour prendre créneau à droite de la 7e Indienne. En fait, l’impression de recul japonais est due au décrochage des derniers éléments de la 12e Division, qui vont se réfugier dans Tavoy même, pendant que les autres unités nippones se préparent à retraiter sur le bloc défensif suivant.
………
Sur la base principale de Wachaung, le général Wingate fait venir la 14th Brigade Indienne, qui débarque des C-47 du 319e TCS. Il ne s’agit pas d’envoyer au feu une unité novice, mais de sécuriser la base tout en aguerrissant la brigade par un vrai déploiement en opération.
Au sud de l’opération Hatchet, la 3e WA Brigade est contre-attaquée par un bataillon de la 2e Division de l’Armée Nationale Indienne. Cependant, cette contre-attaque hâtive, menée avec des effectifs insuffisants et sans soutien, est sèchement repoussée par les Africains, appuyés par des P-51 du 1st Air commando.
Au nord, le terrain s’aplanissant, le brigadier W.D.A. Lentaigne décide de déployer plus largement la 111e Brigade de la 3e Indienne, qui remonte vers le nord-ouest. Sur la route principale, Yndo est atteinte à la tombée de la nuit, pendant qu’un bataillon de Gurkhas, déployé sur l’autre rive du cours d’eau longeant la route, atteint Letpanthaung.
Au nord de Mergui, les paysans du village de Kye se rebellent et exterminent les quelques Indiens et Japonais qui gardaient le pont. La patrouille renforcée qui venait aux nouvelles est repoussée après plus de deux heures de combat, souvent au corps à corps : la ville de Mergui, base arrière du front nippon, est pour l’instant isolée.

Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Java
– Cette fois, les bases visées par les sweeps alliés sont dans le secteur de Batavia, en particulier les aérodromes de Tjililitan et Kalidjati. L’opposition japonaise est constituée uniquement de Ki-43 du 33e Sentai. Comme la veille, les pertes sont très déséquilibrées – l’écart des matériels et de formation des pilotes est toujours aussi flagrant. Douze Hayabusa vont au tapis contre quatre chasseurs alliés seulement (deux pilotes seront récupérés).
Le Lt-Cdr Cork obtient une victoire sûre (et une probable), il compte à présent neuf victoires sûres. Son rapport décrit son combat comme une chasse à courre où les Corsair, tenant le rôle de la meute, isolent systématiquement leurs adversaires avant de les mettre en pièces. Il témoigne : « Lorsque nous sommes arrivés, seuls certains d’entre eux ont tenté de former le cercle défensif. En très peu de temps, certains de leurs appareils, tentant de nous entraîner en dogfight, se sont retrouvés isolés et abattus. Seul un noyau dur, où des leaders collaboraient correctement avec leurs ailiers, nous a posé des problèmes. Mais leur matériel soutient de moins en moins la comparaison avec le nôtre. »
Comme lors des séquences précédentes, cette attaque n’est que le premier acte visant à attendrir les défenses du secteur avant le véritable raid qui doit frapper le lendemain.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Guerre aérienne
– Profitant de la paralysie des forces aériennes qui défendent Canton, 15 B-25 et 9 P-40 de la ROCAF attaquent le dispositif défensif japonais au nord et à l’ouest de la ville. Un Mitchell, endommagé par la DCA, fera un atterrissage forcé dans une rizière au retour, mais les autres appareils repartent sans encombre : les chasseurs japonais venus de Hong Kong arrivent trop tard pour les intercepter.
Quelques heures plus tard, cinq Ki-51 venus de la colonie britannique bombardent en toute impunité les zones tenues par les insurgés. A leurs bombes s’ajoutent les obus du Tsuga et du Kari, qui pilonnent la cathédrale et ses environs ; au matraquage d’artillerie succède après la tombée de la nuit un assaut japonais qui parvient à reprendre le quartier à la résistance chinoise.

Hong Kong brûle
Hong Kong
– Considérant (à juste titre) qu’un soulèvement identique à celui de Canton est imminent, la garnison japonaise prend les devants : Mong Kok, quartier de Kowloon soupçonné d’être un nid de partisans, est bouclé et soumis à un matraquage d’artillerie associant obus explosifs, incendiaires et même au gaz moutarde, l’arme chimique ayant démontré son efficacité pour venir à bout de l’insurrection d’Hanoi quelques mois plus tôt. La canonnière Nanyo veille à empêcher toute fuite par la mer et mitraille impitoyablement les embarcations qui tentent de quitter le rivage. Des massacres aveugles ont lieu dans le reste de la ville, tandis que les prisonniers occidentaux qui n’avaient pas encore succombé aux mauvais traitements et à la sous-alimentation sont exécutés en masse. La Résistance parvient néanmoins à prendre le contrôle de plusieurs pâtés de maisons dans les quartiers de Sai Ying Pun, Sheung Wan et Admiralty.


15 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Océan Indien
– Au petit matin, deux Torbeau de l’escadrille française 10F, venus des Andaman et en maraude dans le sud de l’archipel Mergui, attaquent et touchent d’une torpille un caboteur remontant vers le nord. Visiblement, ce dernier a pris du retard sur un horaire qui lui aurait permis d’atteindre le port avant la fin de la nuit. Soudain, alors que les deux Beaufighter tournoient autour du petit cargo stoppé et en flammes, une énorme explosion les secoue : le navire a sauté, sans doute victime des munitions qu’il transportait.
………
Province sud-est de la Birmanie – La 19e Division Indienne nettoie consciencieusement le terrain après les combats de la veille. Les hommes se méfient particulièrement des rares blessés japonais, toujours prompts à se faire sauter avec leurs sauveteurs, et des retranchements désertés, car « comme les trains, ils peuvent en cacher un autre », bien gardé celui-là.
De l’autre côté du fleuve, les 7e et 8e Divisions Indiennes, elles aussi, passent la journée en opérations de nettoyage sur le compartiment de terrain conquis la veille. En fin de journée, les premières unités de la 8e Indienne atteignent sans opposition Myitta, qui avait été quelques mois auparavant le point de départ de l’opération Tigerclaw. Les Japonais ont visiblement choisi de ne pas défendre cette cuvette qui est un cul de sac, mais de rester dans la plaine à l’ouest.
Pendant ce temps, avec l’aide de l’aviation et d’une forte concentration d’artillerie, la 81st West African enveloppe Tavoy pendant que la 1ère Birmane a l’honneur de libérer la ville. Mais les Japonais résistent. Il y a là l’état-major de la 12e Division et tout ce qui reste de cette grande unité – l’équivalent de trois bataillons. Ces forces sont prêtes à résister jusqu’au dernier homme.
………
Au sud de l’opération Hatchet, les “Chindits noirs” de la 3e WA Brigade passent une journée plutôt tranquille. L’ennemi semble avoir disparu.
Au nord de Hatchet, les deux branches de la 111e Brigade dépassent Kyaukmigyaung. L’unité n’est plus qu’à quelques kilomètres de Tanintaryi et de son pont, qu’il va falloir prendre de vive force car il est évident que les Japonais vont défendre cette coupure, la dernière sérieuse avant Mergui.
De fait, les Japonais ont réussi à rassembler deux bataillons pour renforcer leurs arrières contre ce qu’ils savent à présent être une nouvelle opération parachutiste. Ces forces arrivent au nord du village de Kye, entré en rébellion la veille. Avant de franchir le pont, elles tombent dans plusieurs embuscades et le commandement local décide finalement de ravager tout le secteur pour venger l’affront – ce qui sera chose faite dans la soirée. Lorsque les Alliés libèreront le village, ils découvriront (entre autres traces des destructions et des massacres) un charnier contenant des cadavres de femmes et d’enfants atrocement mutilés. Ce crime de guerre envenime encore aujourd’hui les relations entre la Birmanie et le Japon.

Indonésie
Opération Lentil/Lentille
Java
– Comme prévu, la région de Batavia est la cible des Vengeur, Barracuda et Cormoran, qui s’en prennent au port, incendiant de nombreux docks, et à la base navale voisine de Tandjong Priok. Dans le port, le cargo Nishiro Maru, en cours de déchargement, est coulé à quai. Ce cargo, qui avait participé avec succès à l’évacuation de la 9e DI de Birmanie (bataille de l’Estuaire), termine donc ici sa carrière. A la base navale, le Kiji (torpilleur de classe Otori modifié pour l’escorte ASM) est incendié en tentant une sortie. Enfin, le radar installé sur la colline dominant le port est la cible des Corsaire de la Marine Nationale.
Dans les airs, le major Hay, du Victorious, s’illustre avec un doublé qui fait monter son score à huit. C’est l’as numéro un du corps des Royal Marines – le seul, en fait.

Campagne d’Indochine
Lendemain de victoire
Saigon (Cochinchine) et Hué (Annam)
– Tandis que les miliciens tu-vê commencent à regagner leurs villages, les unités régulières vietminh se retrouvent chargées de la mise en défense de la Cochinchine. Les unités coloniales françaises, la Force Publique Belge et les unités laotiennes commencent à remonter vers l’Annam par le train et par la route. Les premiers soldats à arriver à Hué ont la surprise de découvrir que les Vietnamiens ont préparé leurs logements… et que chaque homme a un paquetage qui l’attend sur son lit. Chacun découvre un uniforme de fabrication grossière, mais neuf et soigneusement plié (pas de chaussures cependant), un sac à dos et du matériel de toilette. C’est la première fois depuis l’invasion japonaise que le commandement se préoccupe ainsi du confort de ses troupes. Si l’accessoire commence à reprendre de l’importance, n’est-ce pas la meilleure preuve que la guerre a tourné en faveur des occupés ?
Les Laotiens ont droit au même uniforme que les bo-dois : pantalon de toile, vareuse serrée à la taille par une ceinture de tissu, sacoche – en toile également – portée en sautoir. Le tout teint en vert olivâtre.
Les troupes coloniales françaises reçoivent un équipement spécifique : vareuse et pantalon en toile kaki, chapeau de brousse de type australien. Luxe : le ceinturon porte-chargeur est en cuir.
Les soldats des troupes régulières vietnamiennes commencent à être équipés d’un casque spécifique, en forme de bol, recouvert d’un filet de camouflage. Comme les autres accessoires militaires, il s’agit d’une production des manufactures de l’Annam destinées aux troupes qui combattent pour la libération du Vietnam.

Guerre sino-japonaise
Opération Bailu
Vallée de la Rivière des Perles
– Sa logistique assurée et ses forces réorganisées, Li Zongren ordonne la reprise de l’avancée vers Canton. Le terrain étant un véritable labyrinthe de cours d’eaux naturels et artificiels, de surcroît parsemé de villages aisément transformables en places fortes, la progression est lente. Chaque ouvrage défensif japonais doit être enlevé de vive force et les pertes sont lourdes. Mais la 1ère, la 5e et la 52e Armées progressent désormais de front et, le soir venu, sont en vue des faubourgs de la ville. Les premiers coups de sonde dans le dispositif japonais sont effectués au cours de la nuit.

Hong Kong brûle
Hong Kong
– Les combats font rage dans toute la ville, les soldats japonais continuant à se livrer à des massacres de civils, provoquant des ripostes violentes mais mal coordonnées de la Résistance locale. Sur l’île Victoria, des quartiers apparemment choisis au hasard sont bouclés et incendiés.
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Etienne



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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 16:08    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Lorsque le général Bourdeau ressort boulevard Norodom, des soldats congolais, vietnamiens, laotiens, cambodgiens et français ont envahi les allées plantées d’arbres et le parvis de la cathédrale et tous l’acclament, imités par des civils sortis d’on ne sait. Bourdeau a d’abord l’impression qu’on le prend pour quelqu’un d’autre…


Citation:
Après ces attaques préliminaires, un soulèvement généralisé devait éclater dans tout le Vietnam le jour J. Simultanément, trois attaques devaient être lancées : vers Hué à partir de Tchépone, vers Saigon à partir de Mytho et vers Hanoi par le gros de l’armée franco-indochinoise.
Cependant, ce plan “parfait” ne survécu pas à la confrontation avec la réalité.


Citation:
Guerre sino-japonaise
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Guerre aérienne – Alors que le calme et provisoirement revenu sur le front terrestre, un raid comptant 22 B-25

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Hendryk



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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 16:13    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Le Tsuga, rejoint par le Kari, se livre à des tirs de représailles sur les frêles embarcations tankas, y compris celles qui n’ont pas participé aux combats. C’est une hécatombe parmi les habitants.

J'ai un doute sur le Kari--est-ce qu'on n'avait pas déterminé que son nom était en fait Kaii?
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Joukov6



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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 19:02    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
14 mars
Campagne de Birmanie et Malaisie
Opération Black Prince
Province sud-est de la Birmanie
– [...] des officiers de la 98e Brigade diront avoir vu des éléments de l’ANI mis en fuite par les sirènes des Warhawk des Burma Banshee.

Je pense qu'il manque un "et" entre les deux types d'avion.
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patzekiller



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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 19:43    Sujet du message: Répondre en citant

il ne manque pas de et : burma banshee est le surnom du 80th FG Wink
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www.strategikon.info
www.frogofwar.org
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 20:59    Sujet du message: Répondre en citant

Bruler des villes en mars 44, c'est de saison ... Décidément. Du gaz sur Hong Kong ? Va falloir faire des séminaires d'échanges techniques germano-nippons.

Citation:
et, dans le cas des communistes, par la traîtrise de Tchang en 1927, lorsqu’ils n’avaient pris le contrôle de Shanghai que pour se le faire confisquer aussitôt après par les nationalistes alliés aux triades


On parlera un jour des potes de Tchang, le gang vert ?

Citation:
Lorsque les Alliés libèreront le village, ils découvriront (entre autres traces des destructions et des massacres) un charnier contenant des cadavres de femmes et d’enfants atrocement mutilés. Ce crime de guerre envenime encore aujourd’hui les relations entre la Birmanie et le Japon.


OTL évidemment ?
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Hendryk



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MessagePosté le: Mer Déc 22, 2021 21:27    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
On parlera un jour des potes de Tchang, le gang vert ?

Les relations... troubles... entre les nationalistes et la Bande verte ont été mentionnées à deux ou trois reprises dans la chrono. Parfois, il peut être difficile de savoir où s'arrête l'action clandestine et où commence le réseau mafieux.
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