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Les Balkans (et la Hongrie), Mars 1944
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John92



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MessagePosté le: Sam Déc 11, 2021 13:47    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
1) Encore un cas de "je n'ai pas mis les enrichissements" (ici, en italiques).

Arf, je me suis encore fait avoir. Désolé.
Casus Frankie a écrit:

2) Ben non. Attirées est accordé avec le COD "que" mis pour inimitiés.

J'ai hésité sur le "que" en tant que COD.
Casus Frankie a écrit:

3) Bon bon…

Bon, un de bon sur trois. C'est déjà çà.
Cordialement
Rémy
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Ne pas confondre facilité et simplicité
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loic
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MessagePosté le: Sam Déc 11, 2021 15:34    Sujet du message: Répondre en citant

Pas clair :
Citation:
Couverts par la Bohême-Moravie (qui ne signalera aucun engagement),


Une petite redite :
Citation:
Faute de mieux, on dépêche la 2e DI Vrbaska du colonel Mirko Greguric, fatiguée mais qui saura bien combler les vides. Ici aussi, on aurait bien besoin des SS !


Sans espace (plusieurs occurrences) :
Citation:
Bf 109G


Est-ce qu'une unité SS sera rebaptisée Artur Phleps comme OTL ?
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Déc 11, 2021 17:22    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:
Est-ce qu'une unité SS sera rebaptisée Artur Phleps comme OTL ?


Réponse (facile) demain) Cool
_________________
Casus Frankie

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Archibald



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MessagePosté le: Sam Déc 11, 2021 19:31    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Artur Martin Phleps, 1881-1944, SS-Obergruppenführer. Né en 1881 à Biertan (Transylvanie)


Biographie post-mortem... après sa mort, devenu (bien évidement) un démon, il espérait du fait de son lieu de naissance, une place d'honneur auprès de Dracula... mais le digne comte, dégouté, l'a chassé, sur ces mots "j'ai beau avoir l'âme noire et des servants peu recommendables - des comme ça, je n'en veut pas dans mes rangs."

Réaction immédiate de Phelps (pardon, Phleps): il a mené, et mènera encore pour l'éternite, des action de guerillas anti-Dracula depuis les montagnes Carpates...
_________________
Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
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Hardric62



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MessagePosté le: Sam Déc 11, 2021 21:55    Sujet du message: Répondre en citant

Les références (10) et (11) aux notes de bas de pages ne sont pas présentes dans le texte.

La (11) est clairement supposée être présente quand Himmler parle d'une désertion de Phleps, mais j'ai du mal à positionner la (10).
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Déc 11, 2021 23:25    Sujet du message: Répondre en citant

Complété ! Décidément, j'ai toujours du mal à replacer ces appels de notes.
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Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Déc 12, 2021 12:33    Sujet du message: Répondre en citant

29 mars
La campagne des Balkans
Salve d’éclairs
Balkans
– Le ciel est dégagé : la Balkans Air Force peut enfin peser de tout son poids dans la préparation des prochaines opérations, même si Tedder doit à nouveau modifier son programme et détacher la 19e EB au bénéfice de l’AVNOJ, ne serait-ce que pour que ce fichu “invité” slovène arrête enfin de se mêler de ses affaires. Le général Weiss n’y trouve pas à y redire : il a reçu de Marseille la consigne d’appuyer autant que possible les actions des titistes – sans toutefois mettre en danger Perun – au surplus, ses aviateurs sont bien moins exposés contre les Oustachis qu’au-dessus de la Hongrie.
Tandis que l’EB Gascogne s’active sur le front, de façon plus ou moins bien coordonnée avec les Partisans, les avions alliés reprennent donc leur travail de sape des forces de l’Axe.
Les Squadrons 38 et 227, venus d’Italie appuyer la Balkans Air Force, visent le trafic sur le Danube et la Save. Délaissant l’Adriatique, Beaufighter et Mosquito agissent de concert pour anéantir tout ce qui flotte encore jusqu’à Budapest. Dans son élan, un flight de Mosquito survole même la capitale magyare, sur les lieux du bombardement du 10 mars. Mal lui en prend : il est intercepté par une Schwarm de Bf 109G très agressifs portant l’insigne du Puma rouge, qui abattent un bimoteur et en endommagent un second avant de décrocher quand les NA-89 de la 9e EC Bohême-Moravie interviennent. La 101e escadre de chasse hongroise protège désormais sa capitale. A la tête des quatre chasseurs, le lieutenant Gyorgy Debrody signe sa 18e victoire, la première contre les Occidentaux.
La Magyar Királyi Honvéd Légierő ne peut toutefois pas être partout. Un peu plus à l’est, les Beaumont II du 238th Wing matraquent toute la journée les arrières de la 12. Armee et de la 2e Armée hongroise, perdant trois des leurs face à la DCA régimentaire. Et en Croatie, les Sqn 13 et 15 (tous deux grecs) détruisent le nœud ferroviaire de Banova Jarusa.
Mais la plus grosse action aérienne se déroule bien plus au nord. Dans un geste de « solidarité constructive », les Pe-2, Tu-2 et autres Il-4 des 5e et 17e Armées aériennes (2e et 4e Fronts d’Ukraine) attaquent Bratislava, pour saturer les défenses de l’Axe comme pour frapper la gare de la capitale slovaque d’une manière bien plus « efficace et déterminée » que les Anglais lors du raid du 7 mars. Le JG 53 lance encore une fois ses Bf 109G à l’assaut des bombardiers à l’étoile rouge, défendus par un mélange de MiG-3UD et de MiG-9. Mais pour sa part, le Staffel slovaque, mené par l’inénarrable František Hanovec, adopte une attitude timorée, restant curieusement loin au-dessus de la mêlée, comme hésitant à se jeter dans le brasier. Ce sera très vivement reproché aux aviateurs slovaques à leur retour à la base – ils tenteront de se justifier par de vagues problèmes mécaniques, tout en promettant évidemment de faire mieux demain. Pendant ce temps, les chasseurs allemands ont abattu 7 bombardiers soviétiques et 5 chasseurs d’escorte, perdant 6 des leurs dans la bataille (trois pilotes tués, un blessé grave). La Luftwaffe poursuit sa lente et inexorable érosion.
Cette nuit, les Halifax des Sqn 15, 148 et 149 frappent la ville de Trieste, d’une manière beaucoup plus massive que le 15 mars. Cette fois, la gare est mise hors service pour un bon moment – et 382 habitants sont tués. Mais comme ce sont – théoriquement – des Italiens, Kardelj n’y trouvera rien à redire, même s’il renouvellera son souhait d’être « consulté pour tout choix d’objectif stratégique, avant que la mission soit lancée ».

Déblocage
Yougoslavie libérée
– Aujourd’hui est un grand jour pour le 18e GAA, qui voit enfin son horizon logistique s’éclaircir comme le ciel au-dessus de sa tête – la ligne Niš-Skopje est enfin achevée et opérationnelle. De là, c’est toute la Yougoslavie libérée qui peut enfin être à nouveau desservie par voie ferrée, et toutes les unités concentrées dans le nord de la Serbie correctement approvisionnées.
Le colonel Canterbry, du Supply Service, a déjà fait les comptes : entre les chemins de fer yougoslaves et la Red Line, on peut espérer la constitution des stocks nécessaires à l’offensive pour le 10 avril – depuis début janvier, les approvisionnements s’entassent à Salonique, le transport routier n’arrivant pas à absorber le flux (pourtant léger) en provenance du Caire.
Les efforts de Sir Rhodes ont donc enfin payé : une estimation menée après la guerre conclura que son modeste “bricolage” à travers la Bulgarie et la Roumanie a fait gagner 30 jours aux armées alliées ! Il ne reste “plus qu’à” transporter le matériel en première ligne – les manutentionnaires et chauffeurs n’ont pas fini de travailler.
………….
QG du 18e GAA, Athènes –Bernard Montgomery est très satisfait de ce tableau, qui lui permet enfin d’envisager sereinement sa progression vers Vienne. Sous un ciel qui vire au bleu du printemps, il part en tournée d’inspection vers le nord et Belgrade, pour mieux suivre la suite des préparatifs et estimer les retranchements allemands sur la Save et le Danube – le Hun a eu tout de même trois mois pour se préparer !

Runes contre Pentagramme
Nord du Monténégro
– Sur l’ordre direct du GQG de l’AVNOJ et malgré l’absence de réelle perspective de percée, les Partisans repartent à l’attaque des positions oustachies, sacrifiant des hommes et des munitions pour prétendre s’approcher de Bijelo Polje. Le 1er Corps “prolétarien” et le 3e Corps “bosniaque” sont seuls à la tâche – face à eux, la 1ère Division de Montagne et la 2e DI Vrbaska sont soutenues par des éléments d’unités plus ou moins régulières, qui ne désertent pas tous pour rejoindre l’AVNOJ (ou pour se fondre dans le décor…). Et voici que la Zrakoplovstvo Nezavisne Države Hrvatske intervient de nouveau : huit Dornier 17E et six Cant Z.1007 bis, escortés par huit Bf 109E, frappent avec une efficacité très relative les lignes des Partisans. Ils y font beaucoup moins de dégâts que les douze Fiat G.50 qui mitraillent de leurs… deux mitrailleuses tout ce qui bouge dans les vallées, y compris parfois leurs compatriotes. L’un des petits chasseurs tombe, victime des tirs d’armes légères – son pilote ne sera jamais retrouvé.
Au soir, l’AVNOJ n’a pour ainsi dire pas progressé – en tout cas pas assez pour continuer à justifier l’effort consenti. Sur instruction expresse de l’état-major de Tito, l’offensive est suspendue jusqu’à nouvel ordre. Dans des circonstances normales, avec des troupes correctement organisées et appuyées, les forces armées croates peuvent donc bien tenir seules face aux Titistes. Mais c’est un cas rare, et qui survient de toute façon beaucoup de trop tard pour satisfaire Berlin.
………
Au nord de Nikšić (Monténégro) – Dans ce secteur, la situation semble bien en voie de se calmer. Le Vojni korpus hrvatske legije n’a pas les moyens de courir les plateaux au nord du Monténégro, et le 2e Corps “de choc” n’a plus envie d’en descendre. L’affrontement s’éteint donc faute de combattants, et malgré les parachutages alliés.
………
Kolašin (Monténégro) – Le régiment Sandjak de Karl von Krempler a presque fini de ravager cette zone et commence à se porter vers le nord-ouest pour trouver de nouvelles terres à “pacifier”. C’est alors qu’il rencontre les “Verts” de Krsto Popović, toujours hésitants sur la conduite à suivre comme sur le camp qu’il convient de soutenir. En théorie, ces formations sont alliées… mais face aux Monténégrins orthodoxes, le SS Polizei-Selbstschutz Rgt Sandjak est principalement formé de mercenaires albanais et de musulmans de Bosnie et de Croatie, commandés de surcroit par Hafiz Pačariz. Ce fanatique avait déjà refusé de se soumettre aux Tchetniks plus de deux ans plus tôt à Kosatica ; ils avaient alors affronté avec succès les Infidèles serbes.
Malgré tous les efforts de von Krempler, ce qui devait arriver arrive : une fusillade éclate. Les soldats de fortune des deux camps s’égorgent toute la journée au nord de Djurdjevina, leurs chefs espérant respectivement des renforts de la SS et des Occidentaux, qui ne sont tous deux pas très loin de leur affrontement.
………
Sarajevo – Le régiment Skandenberg a mis en coupe réglée la capitale de la Bosnie, exerçant sa vengeance par la terreur. Après une nuit d’exécutions sommaires sur des malheureux raflés au hasard, August Schmidhuber décide que la plaisanterie a assez duré – il fait enfermer environ 7 500 civils (soit tout de même 8 % de la population…) dans des immeubles réquisitionnés de la rue Skenderija, en attendant qu’on décide de leur sort. Parmi eux, plus de 500 Juifs (il en restait !) – étonnamment, ces derniers ne partiront pas tout de suite pour Jansenovac, les SS préférant conserver des otages de toute nature… La mort de Phleps aura coûté à la capitale bosniaque environ un millier de morts en moins de vingt-quatre heures, même si un bilan précis reste difficile à effectuer à ce jour.
Pendant ce temps, le Tomašević et le 105. StuG Abt continuent de remonter vers le nord, pour rejoindre leurs frères d’armes et décider de la marche à suivre. Sur leur route, Dobro Polje, Tošići et Trnovo seront autant de victimes expiatoires des “crimes” de l’AVNOJ. Le 3. SS-GAK n’a certes plus de commandant, mais les soldats en noir ne se laissent pas pour autant aller à l’indiscipline !
………
Mostar – Finalement, l’action la plus intense de la journée a lieu dans la grande ville d’Herzégovine, ou plutôt (heureusement pour elle) à sa proximité immédiate. La 20e DI de Kneževića s’éclipse définitivement sur les plateaux vers Česim pour ne pas se faire anéantir, poursuivie par le Kroatische SS-Kavallerie Abteilung, pendant que la division Handschar repart avec fureur à la chasse aux Partisans.
Le 28. Waffen-Gebirgsjäger Rgt der SS sécurise la route de Sarajevo tandis que son homologue, le 27. Waffen-Gebirgsjäger Rgt der SS, soutenu par l’artillerie divisionnaire et une partie des armes lourdes, repasse à l’offensive depuis Rabina et débouche finalement sur les plateaux à Nevesinje. Il bouscule grâce à une débauche de munitions les trois faibles divisions qui lui font face. Seule l’intervention des Faucheurs de l’EB Gascogne, appelés à la rescousse par le SOE, empêche les Partisans de partir en déroute et Vicko Krstulović d’être capturé en quittant son QG.
Plus haut, les Spitfire IX du Sqn 260 se ruent sur des gêneurs malavisés – dix Bf 109E envoyés par Zagreb. Trois Oustachis sont abattus et les autres s’enfuient. Les bombardiers ne seront pas inquiétés. Les SS en déduiront que, si aucun aviateur n’est fiable, la Luftwaffe est quand même moins médiocre que les autres. L’information sera transmise à qui de droit.
Dans la soirée, alors que ses adversaires semblent se disperser après avoir enfin compris qu’ils n’étaient pas de taille, la Handschar fait une pause. Où porter ses coups ? Papa Phleps est mort, quelle est la suite du programme : remonter vers le nord à la poursuite des terroristes ou repartir vers Pogdorica comme prévu ? Ou peut-être aller à Nikšić soutenir les légionnaires ? Faute d’instruction, la division au cimeterre stoppe pour la nuit.
En face, les Partisans tentent de se remobiliser après ce qu’il faut bien qualifier de défaite. Pour cela, ils usent de la carotte – rations supplémentaires, encouragements patriotiques – comme du bâton. Plus d’une recrue un peu trop prompte à décrocher s’entendra dire, tenue à genoux par ses camarades : « Au nom du tribunal révolutionnaire, ce lâche a été condamné à mort ! » Krstulović interviendra finalement auprès des commissaires, dirigés par son homologue Ivan Kukoč, chef de corps, pour que le couperet de la Révolution ne tombe pas plus sur ses combattants que sur ses ennemis. La décimation n’a guère donné de bons résultats, dans la Rome antique comme dans l’Italie moderne, d’autant plus que la majorité de ses hommes sont Croates, comme leurs adversaires…

Déception communiste
Višegrad (Serbie)
– Le maréchal Tito contacte ce matin son représentant à Moscou, le général Velimir Terzic. Il veut s’enquérir de la position du grand frère soviétique quant aux événements de la veille, comme sur l’attitude à adopter face à la « trahison » des capitalistes qui refusent de soutenir son offensive – alors qu’ils n’ont pourtant qu’à avancer derrière ses troupes ! – et préfèrent travailler main dans la main avec le réactionnaire de Belgrade.
Broz savait déjà les Occidentaux peu dignes de confiances, il n’est désormais plus très loin de les imaginer ouvertement complices des Oustachis (sinon de l’Axe…) contre lui ! Le président du NKOJ envisage déjà une rupture franche avec ses prétendus partenaires… mais si et seulement si Moscou veut bien prendre leur relais et apporter son appui fraternel dans la lutte contre l’envahisseur honni. Dans ces conditions, il est prêt à proclamer la déchéance du Roi et l’abolition complète de la forme actuelle de la Yougoslavie.
Il faudra de longs échanges à Terzic pour convaincre le “Vieux” que, si le Kremlin comprend ses ambitions, la Stavka n’a pas encore les moyens de permettre à l’AVNOJ d’agir sans le soutien capitaliste, même si des plans sont à l’étude et que la chute prochaine de la Hongrie fasciste permettra inévitablement de… Bref, on fait savoir à Tito qu’il est urgent d’attendre, tout en lui rappelant que la Grande Guerre Patriotique ne tourne pas autour de lui.
Après cette nouvelle journée de combats, le maréchal partisan doit donc prévoir d’arrêter les frais et de consolider ses acquis.


30 mars
La campagne des Balkans
Salve d’éclairs contre aviation de second ordre…
Balkans
– L’éclaircie se prolonge sur le théâtre d’opérations, malgré quelques nuages et ondées qui gênent le survol de la Hongrie. Tedder envoie de nouveau ses avions soutenir Tito, tout en continuant à préparer le tryptique Plunder-Veritable-Grenade. C’est au tour de la 31e EB Sobiewski de faire de l’appui au sol, sous le parapluie aimablement fourni par leurs compatriotes de la Poniatowski – lesquels sont persona non grata dans le ciel magyar jusqu’à nouvel ordre.
Pendant que les Polonais soutiennent les Partisans, la 81e EB Kosovo “traite” la gare de Jesenice, à l’extrême nord de la Slovénie. Pour ce raid lointain et exposé, les A-30 yougoslaves bénéficient de l’escorte de la 82e EC Mišar, dont les P-38 sont bien adaptés à la tâche.
La défense aérienne du Reich détecte très vite les appareils en approche, mais elle s’attend plutôt à un raid vers Innsbruck ou Graz – les chasseurs allemands guettent donc leurs ennemis trop loin dans le Reich. Les bimoteurs frappés de la cocarde bleu-blanc-rouge barrée de la croix de Saint-Michel ont tout loisir de s’approcher de leur cible selon un axe SE-NO… celui de la vallée où se trouve leur cible, ce qui rend leurs évolutions d’autant plus prévisibles. La Flak prélève trois bombardiers et en endommage quatre – et si elle n’est pas encore plus efficace, c’est bien parce que le bouillant Miha Ostric conduit ses chasseurs à ras du sol pour mitrailler à bout portant les postes de Flak. Ils infligent de lourdes pertes aux servants, mais un P-38 ne remontera pas…
Le bombardement exécuté, la formation, laissant derrière elle une gare sévèrement endommagée, prend le chemin du retour – qui traverse le territoire de l’Etat Indépendant de Croatie. Après les pénibles échanges de ces derniers jours avec Ante Pavelic, le général Kren n’a d’autre choix que de faire décoller ses chasseurs, qui interceptent le raid au-dessus de Novo Mesto. Quatre Bf 109E et quatre Fiat G-50… Personne n’ira dire que les pilotes oustachis sont lâches, même s’ils combattent pour la mauvaise cause. La mêlée est particulièrement violente, surtout quand les pilotes des FARY identifient leurs assaillants – la légende affirme que le contrôleur aérien britannique dut débrancher son casque, tellement le canal utilisé était saturé d’insultes en serbo-croate… le commandant Ostric n’étant bien sûr pas le dernier à s’exprimer.
Les aviateurs croates sont encore un peu verts et la différence des matériels fait le reste : deux Bf 109E et trois malheureux G.50 vont au tapis, le quatrième G.50 s’écrasant à l’atterrissage à Zagreb-Lučko – le tout contre un seul P-38 abattu et un A-30 achevé. C’est Bozidar Bartulovic qui s’attribue le chasseur allié, un pilote peu expérimenté qui se trouvait être le n°4 de Miha Ostric. A l’atterrissage, dégoulinant de sueur sous son casque et ivre de fureur d’avoir perdu un homme face à de tels adversaires, Ostric fonce vers la salle de débriefing, pour décrire avec volubilité, dans un sabir franco-anglais que l’ajout de termes serbo-croates ne fait que rendre plus percutant, les sentiments que lui inspire cette rencontre et les moyens qu’il estime nécessaire pour y faire face. En bref, il recommande – il exige – des frappes préventives « sur les terrains de ces fils de [passage censuré dans le rapport] dont les mères [passage censuré dans le rapport] déjà le manche avant leur naissance et qui ne sont même pas capables de crever dignement [ces derniers mots n’ont pas été censurés, car n’offensant apparemment pas les bonnes mœurs]. » L’officier britannique connait la réputation de son Yougoslave – qui ne la connaît pas dans cette partie du monde, et même ailleurs. Il sait que le fait de le féliciter pour le Fiat G.50 croate qu’il vient d’ajouter à son tableau de chasse n’arrangera rien à l’humeur du commandant. Il retranscrit donc simplement les termes de l’intéressé avant de faire remonter le tout à Athènes.
Pendant ce temps, les Beaufighter du Sqn 39 se promènent sur Split, des informations du SOE évoquant un regain d’activité navale dans les ports du NDH. Une des vedettes rapides du contre-amiral Edgar Angeli était à l’évidence mal camouflée… au départ des Beaufighter, ce n’est plus qu’une malheureuse épave avec davantage de trous que de coque.
Cette nuit, pas de raid stratégique – les équipages sont de repos, comme prévu depuis longtemps. Et de toute façon, les discussions avec Edvard Kardelj, de l’AVNOJ, battent toujours leur plein, alors que Tedder cherche à récupérer rapidement ses pilotes et le Slovène à faire épargner les villes de son pays.

Et marine de troisième ordre
Rijeka (NDH)
– La flotte croate a beau avoir perdu encore un de ses rares navires sous les coups alliés, cela n’empêche pas la Ratna Mornarica Nezavisne Države Hrvatske “de haute mer” de faire sortir trois de ses Kleinst Schnellbooten pour une balade en mer très prudente jusqu’au large de Zadar, sous le commandement du capitaine de frégate Andro Vrkljan (un ancien de la Légion Navale Croate).
Il s’agit d’arraisonner ou de couler tout navire suspect d’être un rafiot collectiviste faisant la navette entre le continent et les îles (qui échappent depuis longtemps au contrôle de Zagreb). Assez rapidement, les Oustachis décident que tous les bateaux sont suspects : deux modestes caïques en bois sont ainsi coulés, en laissant à peine à leurs équipages le temps de sauter à l’eau. Vrkljan les fait bien sûr détruire à la mitrailleuse – inutile de gaspiller de précieuses torpilles sur de telles cibles. Cette glorieuse tâche accomplie, les KS font demi-tour et rentrent au port : il fait bien trop beau pour être en mer aujourd’hui, surtout avec tous ces MTB britanniques aux aguets.

Runes contre Pentagramme
Nord du Monténégro
– Le 1er Corps “prolétarien” et le 3e Corps “bosniaque” campent enfin sur leurs positions, pour un repos et un recomplètement bien mérités après 13 jours de combats. L’AVNOJ envisage de relever ces formations fatiguées, mais toujours précieuses, par des unités de moindre valeur ou même non enrégimentées, avant de redéployer ses troupes d’élite vers Sarajevo, où il se passe apparemment beaucoup de choses.
Pour cette mission, on envisage d’utiliser le 12e Corps “de Voïvodine” de Danilo Lekic Spaniard (commissaire Stefan Mitrović), éventuellement renforcé d’une ou deux divisions volantes (comme la 37e Division “du Sandjak” ou la 38e Division “de Bosnie orientale”). Mais quel que soit le remplaçant choisi, il ne sera pas en place avant début avril.
………
Au nord de Nikšić (Monténégro) – Calme plat sur ce secteur du front. Le 2e Corps “de choc” envoie quelques reconnaissances destinées à juger des possibilités d’infiltration vers le sud. Elles sont presque toutes sèchement repoussées par la Division du Tigre, et les autres ne rapportent rien d’intéressant à Peko Dapcevic.
………
Kolašin (Monténégro) – La situation dans cette zone est toujours confuse. Le régiment Sandjak du duo Hafiz Pačariz/von Krempler affronte encore les “Verts” de Krsto Popović, sans pouvoir véritablement espérer de renforts terrestres pour l’instant. Et comme la ZNDH et la Luftwaffe ne souhaitent pas s’exposer au bénéfice de vulgaires mercenaires, la journée se passe en affrontements stériles, voire un peu vains – ce qui se traduit par une nette baisse du moral des troupes engagées.
Les SS constatent dans leurs rangs un certain nombre de désertions. C’était prévisible – surtout pour des soldats de fortune – mais il semble y en avoir autant dans la troupe monténégrine, théoriquement plus concernée par ce combat. En effet, les soldats “verts” semblent avoir du mal à percevoir la finalité de leur lutte, et n’évaluent que trop bien leurs chances de survie si des renforts allemands arrivent…
« Gardez toujours à l'esprit que vous êtes Monténégrins ! Pensez Monténégrin ! » tonne Popović, qui voudrait liquider les assassins qui composent le régiment SS avant d’aller se cacher dans la montagne, voire de filer vers le sud rejoindre les Alliés. Pas sûr que tous ses hommes partagent ces beaux projets…
………
Sarajevo – La 7. SS Prinz-Eugen est désormais concentrée dans la capitale bosniaque, qu’elle écrase sous le talon de ses bottes en attendant la 4. SS-Polizei Panzergrenadier-Division qui prendra le relais pour lui permettre de remonter au front. Ses hommes ont hâte de venger leur chef – enfin, de le venger davantage qu’ils ne l’ont déjà fait. Sarajevo est une prison à ciel ouvert, une sorte de camp sillonné de patrouilles de blindés légers italiens porteurs de la croix noire…
………
Mostar (Bosnie) – Tandis que le 28. Waffen-Gebirgsjäger Rgt der SS et le Kroatische SS-Kavallerie Abteilung tiennent solidement Mostar et Konjic (soit en gros la route de Sarajevo), le 27. Waffen-Gebirgsjäger Rgt der SS, toujours frustré d’action, tente de remonter vers Kalinovik, prêt à tendre la main à la Prinz-Eugen sitôt que cette dernière pourra de nouveau manœuvrer. Si cette jonction se fait, les massifs entre Mostar et Sarajevo se retrouveront encerclés, piégeant le 8e Corps dalmate, qui risquerait alors d’être anéanti.
Ce plan si pertinent est néanmoins un peu ambitieux – d’autant que les A-20 et NA-89 polonais frappent toute la journée les positions de la 11. SS Handschar, décourageant tout mouvement d’envergure. Un chasseur touché par la Flak fait un atterrissage forcé vers Žiljevo, devant les lignes SS. Malgré les efforts désespérés de ses camarades, qui mitraillent pendant de longues minutes les bois alentours, et une tentative de l’AVNOJ pour le récupérer, son pilote, le sous-lieutenant Czesław Oberdak, est capturé. Sa dépouille ne sera jamais retrouvée.
Au soir, le Brigadeführer Karl-Gustav Sauberzweig, d’accord avec le SS-Brigadeführer Karl Reichsritter von Oberkamp (chef de la Prinz Eugen et principal responsable SS par intérim du secteur, qui a reçu directement des instructions de Berlin), commence à préparer l’envoi d’éléments vers Trebinje, pour s’assurer définitivement de la côte adriatique.

Reprise en main
Hôtel de ville de Sarajevo
– Désormais solidement installé dans la capitale bosniaque, von Oberkamp envoie une missive pleine de morgue à destination de Zagreb, ordonnant « aux responsables oustachis concernés [qu’il ne se donne même pas la peine de nommer] de se rendre dans les plus brefs délais au QG de la 7. SS-Gebirgs-Division pour recevoir les ordres qu’exige la situation actuelle. »
Le simple fait que ce soit aux Croates de se rendre chez les SS veut tout dire sur le statut qui leur est accordé et sur la teneur de la réunion… Mais le NDH n’a pas le choix : Vilko Begić et Slavko Štancer se hâteront d’accourir, par avion et accompagnés du brigadier général Muhamed Hromić, dont on espère que les relations de longue date avec la Schutzstaffel permettront d’arrondir un peu les angles, et de Vjekoslav “Maks” Luburić, un expert en déportation qui saura sûrement s’entendre avec les SS pour mieux « pacifier » la Bosnie.
Le ton du message est d’autant plus sec que von Oberkamp est fort mécontent – Berlin vient de lui annoncer l’arrivée « imminente » (c’est-à-dire demain) d’un remplaçant pour Phleps. Or, le Brigadeführer espérait bien prendre la place de son défunt chef…

Au tour des Tunisiens
Kuqishtë
– Les spahis tunisiens sont décidément habitués aux villages perdus : après l’Albanie, la Macédoine et le Kosovo, le 4e RST fait à présent halte à la frontière du Monténégro ! Le colonel Roux, fataliste, constate qu’il va certainement devoir patienter ici jusqu’à nouvel ordre – du moins est-il désormais dans une position qui paraît très favorable à l’infiltration, voire au coup de main le moment venu. En face, il semble n’y avoir rien hormis des miliciens monténégrins. Pas vraiment un adversaire à la hauteur des redoutables spahis et de leurs matériels modernes !

Crise d’effectifs
Palais Blanc, Belgrade
– Le général Petar Živković, ministre de l’Armée, de la Marine et de l’Aviation du gouvernement royal yougoslave – officiellement la seule autorité légale en territoire libéré – envoie à Athènes une note exigeant du 18e GAA qu’il autorise des envoyés de son gouvernement à « accéder aux camps de prisonniers tenus par les armées alliées, où se trouvent à l’heure actuelle un certain nombre de ressortissants yougoslaves susceptibles d’être concernés par les décisions du gouvernement de Sa Majesté et auxquels il faut exposer l’étendue complète des possibilités qui s’offrent à eux. »
Chacun aura compris que cette revendication concerne les collaborateurs croates ou macédoniens, et que c’est au décret du “Pardon par les Armes” qu’il est fait allusion. En effet, nonobstant les ambitions de Pierre II, chacun au Palais doit convenir que l’Armée royale yougoslave connait une crise des effectifs analogue – en pire – à celle qu’affronte actuellement l’Armée française. Les institutions sont certes revenues sur le territoire national, mais à un prix humain très lourd pour les forces royales évacuées en 1941. Les hommes qui sont tombés étaient des vétérans – or, former un soldat ne s’improvise pas, surtout dans un pays ravagé par la disette, les massacres et les règlements de compte politiques ou ethniques. La tentation est donc grande, pour le cabinet militaire du roi, de faire bénéficier certains Oustachis vétérans et pas trop compromis d’un arrangement analogue à celui conclu avec les milices tchetniks.
Il est difficile à Londres de refuser franchement – et plus encore à Paris. D’autant plus qu’il semble qu’un grand nombre de nouvelles recrues des unités royales proviennent déjà de canaux… inconnus mais sans doute liés à la “petite guerre” livrée par l’armée royale durant l’hiver précédent. Mieux vaut contrôler un phénomène qu’on ne peut éviter – et les capitales européennes de donner leur accord, accentuant ainsi le caractère bigarré des armées déployées dans les Balkans.
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John92



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MessagePosté le: Dim Déc 12, 2021 13:44    Sujet du message: Répondre en citant

Relecture et ...
29 mars

Le 28. Waffen-Gebirgsjäger Rgt der SS sécurise la route de Sarajevo tandis que son homologue, le 27. Waffen-Gebirgsjäger Rgt der SS, soutenu par l’artillerie divisionnaire et une partie des armes lourdes (question : les armes lourdes proviennent d’où ? Pour moi c’est à l’artillerie divisionnaire donc, je pense qu’il faudrait mettre un complément pour préciser d’où viennent ces armes lourdes), repasse à l’offensive depuis Rabina et débouche finalement sur les plateaux à Nevesinje.

Broz savait déjà les Occidentaux peu dignes de confiances (confiance ?), il n’est désormais plus très loin de les imaginer ouvertement complices des Oustachis (sinon de l’Axe…) contre lui !

Le président du NKOJ envisage déjà une rupture franche avec ses prétendus partenaires… mais si et seulement (mettre en incise ?) si Moscou veut bien prendre leur relais et apporter son appui fraternel dans la lutte contre l’envahisseur honni.

30 mars

Les bimoteurs frappés de la cocarde bleu-blanc-rouge barrée de la croix de Saint-Michel ont tout loisir de s’approcher de leur cible selon un axe SE-NO… celui de la vallée où se trouve leur cible (répétition, objectif ?), ce qui rend leurs évolutions d’autant plus prévisibles.

La Flak prélève trois bombardiers et en endommage quatre – et si elle n’est pas encore plus efficace, c’est bien parce que le bouillant Miha Ostric conduit ses chasseurs à ras du sol pour mitrailler à bout portant les postes de Flak (répétition, je sèche).
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Ne pas confondre facilité et simplicité
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houps



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MessagePosté le: Dim Déc 12, 2021 13:51    Sujet du message: Répondre en citant

30 mars
La campagne des Balkans
Salve d’éclairs contre aviation de second ordre…
Balkans –


Les bimoteurs frappés de la cocarde bleu-blanc-rouge barrée de la croix de Saint-Michel ont tout loisir de s’approcher de leur cible selon un axe SE-NO… celui de la vallée où se trouve leur cible, ce qui rend leurs évolutions d’autant plus prévisibles..."

Restons objectifs : sacré récit !

Kolašin (Monténégro)

" ...C’était prévisible – surtout pour des soldats de fortune – mais il semble y en avoir autant dans la troupe monténégrine, théoriquement plus concernée par ce combat. En effet, les soldats “verts” semblent avoir du mal à percevoir la finalité de leur lutte, et n’évaluent que trop bien leurs chances de survie si des renforts allemands arrivent…"

"paraît" semble Very Happy convenir, non ?
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Quand un PDG fait naufrage, on peut crier "La grosse légume s'échoue".
Une presbyte a mauvaise vue, pas forcément mauvaise vie.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Déc 12, 2021 14:08    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Messieurs…
Encore une tranche de Balkans demain (bien gratinée, pour finir le mois…).

Puis nous reviendrons au Front Russe…
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Déc 12, 2021 14:24    Sujet du message: Répondre en citant

Oups ! Je me dépêche ... Arrow Arrow Arrow Arrow Arrow Arrow
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Hendryk



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MessagePosté le: Dim Déc 12, 2021 15:48    Sujet du message: Répondre en citant

C'est triste de lire le nom de toutes ces localités dans un tel contexte, alors qu'on avait déjà appris leur existence du fait d'autres massacres et épurations ethniques dans les années 1990.
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loic
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MessagePosté le: Lun Déc 13, 2021 09:20    Sujet du message: Répondre en citant

John92 a écrit:
La DCA allemande prélève trois bombardiers et en endommage quatre – et si elle n’est pas encore plus efficace, c’est bien parce que le bouillant Miha Ostric conduit ses chasseurs à ras du sol pour mitrailler à bout portant les postes de Flak (répétition, je sèche).

Suggestion en bleu.

Citation:
Le colonel Canterbry, du Supply Service, a déjà fait les comptes : entre les chemins de fer yougoslaves et la Red Line, on peut espérer la constitution des stocks nécessaires à l’offensive pour le 10 avril – depuis début janvier, les approvisionnements s’entassent à Salonique, le transport routier n’arrivant pas à absorber le flux (pourtant léger) en provenance du Caire.

Comme indiqué précédemment, pas forcément du Caire.
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Déc 13, 2021 12:38    Sujet du message: Répondre en citant

31 mars
La campagne des Balkans
Monty en balade
Vallée de la Save
– Ce matin, il fait beau ou presque sur les positions alliées. Cela pourrait être un de ces rares jours de détente dans le conflit mondial pour les soldats du XIIIth Corps, qui bénéficient enfin d’un ravitaillement correct sans avoir d’offensive – ni même de gros travaux – en cours. Hélas pour eux, c’est aussi le jour qu’a choisi Montgomery pour parcourir à grandes enjambées la ligne de front, inspectant les postes de commandement, désignant des axes de progression et jugeant de l’entretien (forcément insuffisant) du matériel. Dans son sillage, son entourage, dont le général Horrocks, un peu dépassé par l’énergie de son chef et qui tente de ne pas se faire semer. Indifférent à leur embarras, Monty semble fulminer : « C’est simple, Brian, rien ne va ! Et pourtant, c’est votre formation qui jouera en tête de mêlée dans quelques semaines ! Un sportif comme vous, ça doit vous donner des idées, non (12) ? »
Brian Horrocks ne perd pas son sang-froid pour autant. Depuis Mons et Armentières, il en a vu d’autres – aussi, il répond avec son humour caractéristique : « Mon général, si c’est pour parler de sport, pourquoi ne pas organiser un match avec nos amis de l’ANZAC ? Ce serait l’occasion d’une jolie petite fête dont les Huns feraient les frais, et peut-être même pourriez-vous enfin sourire de nos résultats ! »
Monty, malgré toutes ses préventions et sa rigueur de façade, respecte profondément son subordonné. Il est son meilleur officier, dans sa meilleure formation. Aussi, il ne relève pas le trait et préfère s’arrêter pour répondre avec le sourire : « Ne vous inquiétez pas, le tour de Lavarack viendra. Puis nous irons tous nous occuper de ces messieurs du camp d’en face… »
Cela dit, il repart à foulées redoublées, toujours poursuivi par son état-major…

Salve d’éclairs tous azimuts
Balkans
– Malgré quelques averses sans conséquences, la Balkans Air Force continue ses opérations à un rythme frénétique pour tenter de rattraper le temps perdu du fait de la météo. En retard sur ses objectifs, elle choisit aujourd’hui de ne pas tenir compte des demandes de l’AVNOJ, lequel fait état d’un net ralentissement des actions de l’Axe mais s’inquiète néanmoins toujours de la menace SS.
………
Hongrie – La 19e EB Gascogne, couverte par la 39e EC Ardennes du commandant Le Gloan, attaque les dépôts de l’armée hongroise situés à Györ. Même si cette ville n’est pas sur la voie ferrée Budapest-Nagykanizsa (et est donc a priori éloignée des flux logistiques), c’est tout de même ici que Rába fabrique ses chars Turán et certains composants des Bf 109 assemblés à Budapest… On espère bien, à Athènes, faire coup double en perturbant encore plus l’effort de guerre magyar et en détruisant les réserves des armées ennemies.
L’attaque, lancée très loin dans les terres hongroises, est interceptée à l’aller comme au retour par des éléments de la 101e Escadre de chasse “Pumas rouges”, qui exerce sur les Français une pression digne des escadrilles de défense du Reich, reproduisant dans le ciel hongrois une bataille digne de la Ruhr… en réduction bien sûr. Trois NA-93 et 2 A-20 vont au tapis, contre 4 Bf 109G hongrois. Le Gloan s’attribue une fois encore un chasseur de l’Axe – en face, le lieutenant Laszlo Molnar signe un doublé (un Faucheur et un Mustang). Ce vétéran du Front de l’Est en est à 19 victimes – c’est l’un des pilotes les plus capés de la Magyar Királyi Honvéd Légierő. Le retour de tous ces Pontosan est une bien mauvaise surprise pour les aviateurs alliés – les affronter et les faire tomber un par un promet d’être long. Enfin, tant qu’ils sont là, ils ne sont pas ailleurs…
………
Croatie – Les Croates posent moins de problèmes : agacé par les irritantes piqûres d’insecte de la ZNDH et piqué au vif par les récriminations d’un certain commandant des Forces Aériennes Royales Yougoslaves, Tedder envoie les Beaumont des 235th et 237th Wing pour une attaque en rase-motte des terrains oustachis les plus connus, dûment escortés par les Spitfire de quatre des squadrons du 244th Wing – lesquels se joindront très vite à la curée. Zagreb-Lučko, Zagreb-Borongaj et Mostar sont ravagés, et les forces aériennes croates subissent de lourdes pertes : 2 des précieux Bf 109E (pourtant les seuls camouflés !), 2 Fiat G.50 et 1 Fiat CR.42, 5 Dornier 17 E, 2 Fieseler 167, le dernier Blenheim, 3 Cant Z.1007 et 2 Fiat BR.20, ainsi que seize avions de servitude de types variés, sont mis hors d’état de voler. Sur ces trente-quatre appareils, certains seront réparables, les autres… serviront de réserve de pièces pour les précédents !
Mais les pertes en personnel sont encore plus douloureuses. Parmi les nombreuses victimes, on relève le nadporucnik Cvitan Galic, grand as croate à peine arrivé du Front de l’Est pour une période de convalescence et fauché dès son atterrissage. Daut Secerbegovic, mécanicien à Zagreb, raconte : « Les avions étaient presque tous alignés sur le terrain, les hangars étaient pleins ou trop petits. Personne ne s’était embêté à les disperser parce qu’on n’attendait aucune attaque. Galic revenait du front dans un avion de liaison. J’ai vu son appareil remonter le taxiway et couper son moteur. Il s’est détaché et le pilote l’aidait à descendre quand les balles ont commencé à siffler et les bombes à tomber. Avec mes collègues, j’ai sauté juste à temps dans une tranchée. Puis j’ai relevé la tête entre deux passages pour observer la scène : Galic était resté sur la piste, apparemment sidéré. Nous lui avons hurlé de courir vers notre abri, mais il a préféré se précipiter vers un chasseur en attente à proximité et grimper dans le cockpit. La seconde d’après, une bombe a explosé en plein sur ce 109, qui s’est immédiatement transformé en brasier avant de s’effondrer. Nous n’avons pas pu venir à son secours – Galic était déjà au-delà de toute aide, je suis persuadé qu’il était mort dès l’explosion de la bombe. »
La DCA oustachi abat tout de même deux Beaumont, dont les équipages ne seront absolument pas maltraités une fois au sol, malgré leurs craintes. La ZNDH est solidaire de tous les aviateurs… et sait ménager l’avenir.
………
Bratislava – Bien plus au nord et indifférents aux pertes, les VVS continuent de préparer leurs actions propres, en coordination très théorique avec Athènes. Les Petlyakov Pe-2 reviennent sur Bratislava pour les ponts sur le Danube. Le Vieux Pont (Starý most), ouvrage ferroviaire en treillis métallique, est mis en pièces par les assauts furieux des Faucons de Staline, tout comme les ponts réalisés par le génie allemand. Au départ des Soviétiques, tous gisent au fond de l’eau – seul le Starý most parait encore praticable à l’infanterie. Par contre, entre Flak et intervention du JG 53 (pour une fois efficacement aidée par les aviateurs slovaques !), les VVS laissent encore 7 bombardiers sur le carreau, avec 4 MiG d’escorte, contre 5 Bf 109 (dont un slovaque). Bennemann en est désormais à 90 victoires, mais il est de plus en plus rare de trouver un pilote expérimenté dans la Luftwaffe…
………
De l’Adriatique au Danube – Ailleurs dans les cieux, les Liberator du 31th font des ronds au-dessus de l’eau, ceux du Sqn 34 parachutent des armes à Tito et les Mosquito du Sqn 227 courent le Danube à la recherche d’un bateau inconscient. L’azur est bel et bien saturé d’avions alliés, dont la puissance se fait chaque jour un peu plus écrasante.
………
Autriche – La nuit n’apporte pas le calme. Les Wellington des Sqn 104, 202 et 205 volent vers Wiener Neustadt (au sud de Vienne) dans l’espoir de fermer cette gare utile au Reich – les usines d’aviation locales, elles, sont du ressort de la 15th AF. Malgré la présence des Beaufighter du GCN I/8, ils perdent trois appareils abattus par les Do 217 du II/101 (NJ), même si l’un des Allemands tombe victime d’un Beaufighter. La cible est une fois encore couverte par une couche nuageuse si typique des Alpes en cette saison – la plupart des bombes la manquent donc. Les environs étant heureusement assez peu urbanisés, on ne compte “que” 17 morts civils.

Marine de troisième ordre
Rijeka (NDH)
– Constatant qu’aujourd’hui, le temps est clément sur l’Adriatique et que les Liberator comme les MTB semblent nombreux, la Ratna Mornarica Nezavisne Države Hrvatske décide prudemment de rester au port pour le moment. Elle attendra une dégradation de la météo pour sortir à nouveau – ainsi qu’une opportunité intéressante. Pas de quoi remonter le moral des équipages, qui oscille entre ennui et défaitisme…

Runes contre Pentagramme
Yougoslavie
– Les forces de l’Axe et de l’AVNOJ poursuivent leurs redéploiements et leurs préparatifs pour le second acte de l’offensive titiste. Dans le nord du Monténégro comme à Nikšić, il ne se passe pour ainsi dire rien. A Mostar, échaudée par les bombardements alliés – qui ne sont pourtant pas reconduits ce jour – la Handschar évite de trop se montrer et fait redescendre sa brigade de cavalerie vers le sud, pour relever le 27. Waffen-Gebirgsjäger Rgt der SS, qui doit bientôt partir vers Trebinje.
………
Banja Luka (Bosnie) – Slavko Rodić, qui commande le 5e Corps “bosniaque”, a décidément des raisons d’être satisfait. Ses forces occupent Banja Luka depuis maintenant quatre jours pleins et l’ennemi n’a toujours pas sérieusement tenté de disputer cette ville à l’AVNOJ. Rodić n’a jamais connu d’autre conflit que celui qui secoue la Yougoslavie, mais il n’est ni naïf ni déconnecté de la réalité. Toujours en première ligne (sa réputation de courage est bien ancrée), il a eu largement l’occasion de jauger ses adversaires et se doute que ce calme apparent n’annonce rien de bon…
Il accueille néanmoins avec joie une bonne nouvelle qui sort de l’ordinaire : les fantassins de la 11e Division qui occupent l’aérodrome de Zaluzani (au nord-ouest, sur la route de Zagreb), lui annoncent qu’on a réussi à remettre en état deux Fiat CR.42, avec la complicité de mécaniciens oustachis “retournés”. Les biplans italiens sont dûment marqués d’un nouvel insigne : une étoile rouge sur cocarde tricolore (inversée par rapport à celle des FARY…), puis rejoignent l’arsenal hétéroclite du corps d’armée titiste.
………
Kolašin (Monténégro) – Au troisième jour d’un affrontement toujours plus confus et sanglant, la situation semble enfin se débloquer dans ce secteur, quand le Sulejman Hafiz Pačariz tombe en début d’après-midi, à la tête de son “escadron volant” qui tentait de percer vers le nord, peut-être à la recherche de nouvelles rapines. Une légende prétend aujourd’hui que Pačariz est mort à cheval, en chargeant les armes automatiques des “Verts” monténégrins. Une fin sans doute bien trop romanesque pour cet homme qui n’avait rien d’Enver Bey, même pas le nombre de victimes.
Quoi qu’il en soit, reconnaissant sa défaite qui risque de devenir déroute et débarrassé de l’encombrant Pačariz, von Krempler ordonne la retraite. Le SS Polizei-Selbstschutz Rgt Sandjak file vers Podgorica se réfugier dans les jupes du KLAK, en attendant des jours meilleurs. Krsto Popović pourrait être satisfait de crier victoire – mais le Monténégrin s’en garde bien. Il sait que son coup d’éclat a coûté très cher en matériels et surtout en hommes, entre morts, blessés et déserteurs.
………
« Sulejman Hafiz Pačariz, ?-1944, religieux musulman et commandant de la milice collaboratrice allemande Hadziefendiceva Legija, puis du SS Polizei-Selbstschutz Rgt Sandjak. L’enfance et la jeunesse de Pačariz sont inconnues, mais il est à peu près certain qu’il est originaire de la région de Prijepolje (aujourd’hui en Serbie).
Son nom apparaît dans l’Histoire dès 1941, alors qu’il collabore spontanément avec les forces oustachies opérant dans la zone, puis avec les Italiens et les Allemands, mais toujours en tant qu’officier mercenaire. Régulièrement engagées face aux Tchetniks ou aux Partisans – qui tentèrent quelquefois de négocier avec elles sans rien obtenir, sinon des négociateurs morts – les forces de Pačariz se distinguent rapidement pour leur sauvagerie doublée d’une bonne dose de fanatisme religieux, entretenu avec soin par leur chef, lequel s’attribue le titre de Sulejman (seigneur de guerre). En outre, ce dernier ne tarde pas à manifester un goût immodéré pour l’argent, n’hésitant pas à faire payer sa “protection” contre ses propres troupes ou à se mettre dans la poche le surplus d’une solde fournie par Rome et correspondant à des forces largement surévaluées. Mais au-delà de toutes ces déplaisantes caractéristiques, la douteuse célébrité d’Hafiz Pačariz semble surtout due à son style de commandement romantico-brutal, sabre au clair sur un destrier noir (ce qui n’impressionnait guère ses protecteurs).
La milice de Pačariz participera au premier rang à la plupart des exactions de l’Axe dans la zone, rythmées par des échanges de prisonniers aboutissant invariablement à des exécutions sommaires et par les pillages organisés au bénéfice de son chef. En novembre 1943, dans un contexte d’insurrection généralisée des zones occupées, la SS le nomme Höhere SS und Polizeiführer Sandschak, c’est à dire commandant du SS Polizei-Selbstschutz Rgt Sandjak… à égalité théorique avec le SS-Standartenführer Karl von Krempler (qui préservait toutefois son autorité par son pouvoir sur le ravitaillement de l’unité). Le régiment participe sans gloire à Schneesturm face aux forces partisanes de la région de Plužine, avant d’être envoyé vers Kolašin en mars 1944 pour ravager les territoires revendiqués par l’AVNOJ, en compagnie des forces “vertes” de Krsto Popović. Cette association se révèle être une grosse erreur, qui provoque presque immédiatement un affrontement sanglant entre Verts monténégrins et Musulmans bosniaques. Le Sulejman trouve la mort le 31 mars 1944 dans un médiocre accrochage au nord du Monténégro et le lieu de sa sépulture est à ce jour inconnu.
Signalons que, comme trop souvent, l’homme est hélas devenu par la suite une sorte de héros légendaire pour les islamistes les plus fanatiques du Monténégro, qui ont consacré une chanson à ses prétendus hauts faits. »
(Robert Stan Pratsky – Dictionnaire de la Seconde Guerre Mondiale en Méditerranée, Flammarion, 2008)

Reprise en main
Hôtel de ville de Sarajevo
– Nouveau chef du III. SS-GAK, l’Obergruppenführer Friedrich-Wilhelm Krüger n’a pas attendu que ses bagages arrivent de Varsovie pour s’installer. L’homme, d’origine alsacienne (!) est expert en “maintien de l’ordre”. En tant que Höhere SS und Polizeiführer de Pologne, il a été chargé de l’extermination des juifs de Varsovie et de l’élimination des Résistants de l’Armée Secrète (13). S’il n’a pas assisté à la conférence de Wansee, c’est seulement pour raison de santé. Bien sûr, c’est un nazi fanatique, qui a pourtant encouru la disgrâce du Führer, en raison des agaceries qu’il infligeait au Gouverneur général de Pologne. Le ReichsFührer SS l’a sacrifié sur l’autel de ses bonnes relations avec le Guide suprême et l’a remplacé à Varsovie par Wilhelm Koppe alors qu’il était en congé ! Son affectation à la tête du III. SS-GAK est un médiocre lot de consolation.
Malgré cette nomination, l’humeur de l’Obergruppenführer est aujourd’hui massacrante… tout comme ses méthodes. Il déteste déjà Sarajevo, la Yougoslavie et tous les Yougoslaves, Croates inclus. C’est avec un ricanement écœuré qu’il détaille les multiples revers et manquements de l’armée oustachie avant de résumer : « un échec total et lamentable ! »
Face à lui, la délégation envoyée par Zagreb fait bien pâle figure, comme des enfants maladroits qui auraient déçu leur maitre. Les principaux responsables militaires, Begić et Štancer, manquent d’arguments pour justifier les performances… discutables de leurs troupes dans l’extrême sud de la Serbie. La bonne défense de Bijelo Polje arrive bien trop tard pour corriger l’impression laissée, celle de Nikšić ne fait que confirmer le jugement allemand : les Croates peuvent être de bons soldats… mais uniquement s’ils sont commandés d’une main de fer, forgée par le Reich ! On comprend que le brigadier-général Muhamed Hromić – qui a déjà senti le vent tourner – ne se mouille pas beaucoup pour défendre ses chefs. Les circonstances présentes le font se sentir beaucoup plus Bosniaque que Croate (il est né à Sarajevo !), et bien davantage membre de la Handschar que de l’armée du NDH…
L’Obergruppenführer conclut : « Nous allons mettre tout cela d’équerre. Vous allez y contribuer – c’est bien le moins qu’on puisse vous demander. Qui sait, peut-être arriverez-vous à vous améliorer, sans espérer bien sûr approcher notre compétence. Maintenant, sortons – j’ai quelque chose d’important à faire. »
Sur ces mots, et sans laisser à quiconque le temps de tenter une réponse superflue, Friedrich-Wilhelm Krüger se lève et enfile sa zibeline pour descendre, les gants à la main, sur les quais de la Miljacka – la mairie donne sur ce cours d’eau. Les Oustachis suivent le SS en une pénible cohorte.
Une pluie fine s’est mise à tomber ; elle n’empêche pas les engins de la 4. SS-Polizei Panzergrenadier-Division de défiler, noire colonne venant du nord. Friedrich-Wilhelm Bock est déjà là pour présenter ses respects à Krüger, qu’il salue le bras levé comme il se doit. Il se joint au petit groupe qui se dirige à présent vers l’ouest et parcourt deux cents mètres de rues solidement gardées, passant devant la mosquée de Baščaršija pour finalement déboucher sur la fontaine Sebilj – la place principale du vieux Sarajevo.
Là, deux troupes se font face : des bataillons d’honneur envoyés par les 7. SS et 11. SS, qui entonnent immédiatement le Horst Wessel lied. Il est bien évident que ce chant n’est pas un hommage à leurs visiteurs oustachis, mais bien à leur nouveau chef. Parmi eux, présence toujours humiliante pour les Oustachis les plus fanatiques, des musulmans en uniforme allemand, porteurs du fez ! Percevant leur trouble, Krüger leur glisse vicieusement : « Ce sont des Goths convertis, des Aryens musulmans. Personne n’est parfait… Mais ne vous inquiétez pas, nous restons ouverts à accueillir dans nos rangs vos meilleurs soldats, de quelque obédience qu’ils soient… Je ne vous cache que j’ai déjà prévu de récupérer certains de vos hommes – soyez-en honorés ! »
Montant sur le kiosque de la place alors que le chant s’éteint dans le vent et la pluie, l’Obergruppenführer lance d’une voix forte : « Soldats du Reich ! Défenseurs de la Nouvelle Europe ! Aujourd’hui, nous honorons la mémoire d’un grand soldat, l’Obergruppenführer Artur Phleps, lâchement assassiné par l’ennemi ! J’ai ici [il sort de sa poche un document porteur de l’aigle] l’instruction du Führer lui-même, qui lui a attribué à titre posthume les feuilles de chêne. »
Un sous-officier visiblement ému sort du rang, pour s’avancer vers Krüger. C’est le SS-Obersturmführer Reinhart Phleps, qui sert comme médecin de bataillon dans l’unité de feu son père. Il salue, reçoit le câble et la boîte en cuir contenant la décoration. Puis, après un demi-tour des plus raides, il rejoint le rang.
Le général SS reprend : « Ce n’est pas tout : sur ordre personnel du Reichsführer-SS, je vous annonce que le 13. SS-Freiwilligen Gebirgsjäger Rgt Tomašević devient à compter de ce jour le SS Gebirgsjäger Rgt Artur Phleps. Ses membres porteront un brassard de deuil brodé à son nom ! »
Une acclamation monte dans les rangs : « Sieg heil ! »
« Quant au 14. SS-Freiwilligen Gebirgsjäger Rgt
Skandenberg, il portera désormais le nom prestigieux de l’Obergruppenführer Reinhard Heydrich ! Gloire au martyr, parti trop tôt ! »
Nouvelle acclamation, qui se prolonge. Satisfait de son effet, Krüger conclut : « Mes valeureux camarades ! Je ne suis pas venu ici pour des vacances, mais pour diriger, sur l’ordre du Führer, l’extermination de nos adversaires, avec l’aide de tous les Européens de bonne volonté qu’il sera possible de trouver dans la région. Pour des ennemis du Troisième Reich comme eux, nous n'aurons aucun respect et aucune pitié. Leur destin est de mourir comme des chiens ! »
De la place monte une dernière triple acclamation, que la brise ne parvient pas à disperser.
………
Sarajevo – Tandis que les SS défilent et préparent la mort de leurs ennemis, Vjekoslav Luburić, créateur et patron du système concentrationnaire oustachi – le seul Croate, sans doute, à trouver grâce aux yeux de l’Obergruppenführer Krüger – s’installe dans la Villa Folkert, sise 49 rue Skenderija – c’est-à-dire en plein milieu du camp d’otages improvisé par le Reich. Le tout à l’aimable invitation de la Gestapo, qui compte sur lui pour déraciner les mouvements de résistance locaux, et avec la bénédiction d’Andrija Artuković (le ministre de l’Intérieur croate), tout heureux de voir qu’on apprécie le savoir-faire local. Le choix de cette bâtisse ne doit rien au hasard – c’est le siège de la Loge maçonnique de Sarajevo et Luburić a tenu à en conserver le blason qui orne la façade !
Cette coquetterie ne l’empêche pas de se mettre très vite au travail – le pauvre est surchargé ! Il envisage déjà d’agrandir ses locaux en annexant la maison de la famille Babunović (assez proche), puis de réquisitionner le restaurant Gradski Podrum pour créer un Prijeki Vojni Sud – un tribunal d’urgence destiné à juger rapidement les personnes arrêtées. Les trois bâtiments seront bientôt surnommés « les maisons de la terreur » par les habitants de la ville.
Dans les semaines qui suivront, des centaines de personnes y seront emmenées après des rafles massives et aveugles, pour y être torturées et le plus souvent condamnées à mort – seuls les noms de 323 d’entre elles sont parvenus jusqu’à nous.

Entretien avec un Oustachi
« – Major, depuis que nous parlons, je constate que vous restez sur la réserve concernant les troupes de la Schutzstaffel présentes en Yougoslavie. Vous les qualifiez – à demi-mot et si je vous ai bien compris – de forces arrogantes, sans véritable liaison avec les troupes du NDH et de mauvaise réputation chez vous autres Croates. C’est bien cela ?
Ratko Vlašic hoche la tête sans réel enthousiasme. Il a sans doute déjà compris où je veux en venir. J’abats néanmoins ma carte – ou plutôt le document qui en tient lieu – sur la table entre nous.
– Alors, pourriez-vous je vous prie m’expliquer la raison de ceci ? Dans un but historique, bien évidemment.
Sous la lumière borgne de la lampe, une vieille photographie dentelée que j’ai trouvé dans les rares archives des années quarante qui subsistent en Bosnie. Malgré les années et le clair-obscur, on distingue très clairement mon hôte entouré d’hommes en noir – tout sourire, une veste portant les insignes de la Handschar négligemment jetée sur son épaule, la main gauche posé sur le flanc d’un canon automoteur italien et, accroché à l’épaule droite, un PPsH de prise. Après une longue pause, Vlašic répond d’une voix lasse…
– Que croyez-vous, cher Monsieur ? Le monde continuait de tourner. Comme il a toujours tendance à le faire quand votre cœur persiste à battre, ce qui avait été le cas du mien, malgré le long et rude hiver que nous avions subi. J’avais compris rapidement que nos maîtres SS avaient certes de considérables pouvoirs – mais qu’ils avaient aussi leurs limites… Les Nazis ne pouvaient pas lire dans l’esprit des gens ! Sinon, ils m’auraient tué. J’ai donc rejoint leur camp pour continuer à faire avancer notre cause, faisant semblant de leur être dévoué, leur obéissant sans poser de questions.
Tout cela en apparence – j’avais appris à garder mes pensées pour moi, à n’accorder ma confiance qu’avec parcimonie, à préserver le secret de mes convictions les plus profondes, et surtout à masquer le ressentiment que, comme tous mes Vuka, j’éprouvais à leur égard.
Ainsi, au milieu d’un tourbillon de batailles et de souffrances, je fus promu. De simple et méprisable “mercenaire croate”, je devins officier SS.
– Vous aviez donc d’autres attributions que le commandement de votre bataillon ?
– En quelque sorte… Vêtu, c’est vrai, d’un uniforme noir, je parcourais le front, transmettant des ordres aux soldats qui progressaient dans leur épuration de la Bosnie centrale.
Par la suite, j’allais bien sûr occuper des postes plus importants. Des postes que seul un guerrier digne de confiance peut décrocher. J’allais mener au combat de jeunes soldats croates, débusquer les foyers de résistance, et mettre les armes de notre Nation au service de nos maîtres, pour les aider à étendre leur domination et à trouver de nouvelles contrées pour assouvir leur dévorante soif de puissance. C’est ainsi que le Destin m’a ramené sur les champs de bataille, que j’aurais pu quitter comme tant d’autres lâches. Mais, au risque de me répéter, je n’ai jamais oublié que mon honneur était ma loyauté. »
(Dans la tête du monstre – Conversation avec un officier oustachi, Robert Stan Pratsky, Flammarion 1982)

Paysage avant la bataille
« Alors que les trois premiers mois de 1944 s’achevaient, force était de constater que la situation politico-militaire en Yougoslavie avait beaucoup évolué depuis la libération de Belgrade – elle était devenue encore plus confuse. Spectateurs passifs des événements en cours, par choix – c’était le cas de la Wehrmacht – ou par nécessité – c’était le cas des Alliés – les grandes puissances observaient avec consternation le chaos des Balkans se poursuivre et déchaîner ce qu’il faut bien appeler une guerre civile yougoslave. Cette dernière mettait en jeu pas moins de trois participants (principaux…), aux préoccupations et aux alliés bien différents, mais qui partageaient tous un même objectif : la conquête du pouvoir en Yougoslavie ou au moins dans une partie de celle-ci.
Le premier d’entre eux – théoriquement le plus reconnu par la communauté internationale – connaissait une diminution spectaculaire de son influence. Marginalisé par ses partenaires britanniques définitivement revenus de leurs illusions, à la tête d’un lambeau de pays ruiné et ne bénéficiant guère pour atteindre ses buts que d’un corps d’armée compétent et courageux, mais forcé d’obéir à un général étranger, et de petits groupes de miliciens à la fidélité incertaine et aux capacités douteuses, le gouvernement royal de Belgrade allait devoir jouer serré pour tenter de sauver l’ordre ancien des Karađorđević – d’autant plus serré que Pierre II était pour cela tantôt un appui, tantôt un handicap. Nécessité faisant loi, ce dernier allait tout faire pour se maintenir sur le trône, y compris recourir aux manœuvres les plus obscures avec la complicité avérée de l’OSS américain.
Face à ce champion déclinant, le principal partenaire du Reich ne paraissait pas en bien meilleure forme. Décrédibilisé par sa déroute face aux seuls Partisans, fragilisé par les massacres qu’il avait lui-même infligés, le NDH de Pavelic avait perdu en quelques mois presque tout le crédit péniblement acquis en deux ans. L’Etat Indépendant de Croatie avait failli devenir un allié officiel du Reich, mais les assauts titistes l’avaient renvoyé à son statut d’état croupion, sous le joug de la SS. La faute ne lui en incombait pas complétement : avec un commandement médiocrement compétent et des moyens matériels limités, que pouvait bien fait l’armée oustachie là où la puissante Heer elle-même avait jeté l’éponge, ne pouvant tout à la fois faire face aux armées ennemies et contrôler ses arrières ? Le général Slavko Štancer et ses hommes étaient certes d’épouvantables meurtriers – c’étaient aussi les dindons de la farce de la lutte d’influence que Wehrmacht et SS se livraient à Berlin, les syndics de faillite d’une conquête que le Reich, dans le fond, ne voulait plus assumer. Ils en avaient bien conscience… et c’est ainsi que l’armée croate, qui n’avait jamais été vraiment flamboyante, commença sa descente vers le néant, sous le coup d’une double érosion. Ses membres les plus fanatiques (en dehors du cas très particulier des légionnaires du Kroatian Legion Armee Korps) demandèrent vite à rejoindre – même officieusement – la Waffen SS, tandis que les nouvelles recrues ou les soldats les plus lucides disparaissaient du jour au lendemain dans la nature… ou bien faisaient défection pour rejoindre l’AVNOJ avec armes et bagages. Pourtant, même en décomposition, les Oustachis avaient encore un compte à régler avec les communistes – et, malheureusement, aussi avec leurs alliés de circonstance.
Troisième force de ce jeu compliqué, l’AVNOJ opérait une percée spectaculaire, qui résultait tout autant de l’usure des forces de l’Axe dans la région que du soutien matériel accru que Londres, Moscou et même Marseille lui offraient à présent. Ancien challenger devenu favori pour le poste de numéro 1 de la Yougoslavie, le maréchal Tito savourait son triomphe. Il s’imaginait déjà volontiers à la tête d’une nouvelle Fédération alignée sur Moscou – mais indépendante de l’URSS – et trônant à la tribune de la Victoire au côté du maréchal Staline. Pourtant, si ses conquêtes étaient spectaculaires, elles étaient aussi fragiles – et ce n’était pas l’Armée Rouge qui allait l’aider face à la contre-offensive SS… L’amoindrissement des forces déjà engagées et la puissance de feu écrasante des soldats de Krüger ne tarderaient pas à mettre à mal ses combattants, courageux mais encore mal équipés. Certains nationalistes serbes ont vu dans cette évolution la preuve que Tito était un fanfaron, qui n’aurait jamais triomphé sans le soutien de “l’étranger”. N’en soyons pas si sûr : pas sa simple existence, l’AVNOJ s’ancrait chaque jour un peu plus dans la réalité du pays et attirait à lui une foule de miliciens déçus (ou plus malins que les autres), tandis que les privations et les représailles SS achevaient de faire basculer la population civile dans son camp – même si on ne peut pas vraiment parler, comme le fit la doxa titiste, d’une « insurrection populaire spontanée ». L’Histoire se doit de respecter l’AVNOJ de Tito : avec des moyens réduits, il a réussi à faire ce qu’aucun autre mouvement de Résistance n’a réussi à faire en Europe – libérer par la seule force de ses armes un territoire presque aussi grand qu’une région française.
Quoi qu’il en fût, les trois combattants engageraient bientôt un nouveau round – la Yougoslavie n’en avait donc pas fini avec les pleurs et le sang. Et dans ce paysage affligeant, la France, puissance mineure sur ce théâtre, mais considérée comme neutre par Pierre comme Tito, continuait à affiner ses plans et à avancer ses pions, à la recherche d’un bien commun que beaucoup avait perdu de vue. »
(Robert Stan Pratsky, La Libération de la Grèce et des Balkans, Flammarion, 2005)


Notes
12- Brian Horrocks était réputé avoir consacré la plus grande partie de ses études aux activités physiques – selon ses propres termes, il avait « finalement développé assez peu d’aptitudes aux travaux scolaires ».
13- On lui doit notamment la mise en application de « l’action extraordinaire de pacification » (AB-Aktion) ordonnée par Hans Frank, et qui visait carrément l’anéantissement de la classe dirigeante polonaise.
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John92



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MessagePosté le: Lun Déc 13, 2021 13:44    Sujet du message: Répondre en citant

Relecture et ...

Krsto Popović pourrait être satisfait de crier victoire (je trouve la formulation bizarre. Satisfait et crier victoire ?) – mais le Monténégrin s’en garde bien.

Certains nationalistes serbes ont vu dans cette évolution la preuve que Tito était un fanfaron, qui n’aurait jamais triomphé sans le soutien de “l’étranger”. N’en soyons pas si sûr : pas (par) sa simple existence, l’AVNOJ s’ancrait chaque jour un peu plus dans la réalité du pays et attirait à lui une foule de miliciens déçus

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