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1940 - La France continue la guerre
 
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Complément BELGE Décembre 1940
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Jan 30, 2021 20:26    Sujet du message: Complément BELGE Décembre 1940 Répondre en citant

Comme annoncé… L'essentiel de ce texte est de Sa Sainteté Benoit XVII.


Recherchons officiers belges pour reprendre la lutte

1er décembre 1940

En quête d’officiers belges
Laeken
– Suite à la demande de Claeser, l’abbé De Schuyteneer, familier du Roi, a sollicité une audience à Laekenr Au cours de l’entretien, Léopold III exprime avec quelque abandon ses états d’âme à son ancien condisciple de l’Ecole Royale Militaire. Alors que le souverain fait l’objet de bien des sollicitations et conseils contradictoires, l’impossibilité d’agir lui pèse lourdement. Ses enfants lui manquent d’autant plus que sa mère, la reine Elisabeth, est partie à Rome rendre visite à sa fille Marie-José. Léopold ne révèle toutefois pas à son confident ecclésiastique que le colonel Kiewitz, inquiet de la mélancolie royale, lui a préparé un voyage de quelques jours à Paris, incluant la visite de quelques établissements réputés mais discrets, spécialisés dans le traitement de tels accès d’humeur…
Revenant sur la question politique, l’ecclésiastique mentionne que quelques anciens compagnons d’arme ont entendu parler des plans de reconstitution d’une armée belge en exil et se demandent quelle attitude adopter à cet égard. De Schuyteneer évoque même prudemment le discours conciliant prononcé par Spaak le 15 novembre. A l’évocation du nom de Spaak, le Roi se raidit, puis s’emporte contre le Gouvernement de Londres, se plaignant de toutes les avanies qu’il a dû subir en silence. Il estime toutefois qu’il n’a pas de consigne précise à donner aux officiers « qui cherchent sincèrement les meilleurs moyens pour contribuer au rétablissement de l’indépendance nationale », et qu’en l’occurrence, chacun doit, comme lui-même le fait, « agir selon sa conscience ». Quoi qu’il en soit, il demande à son interlocuteur de n’invoquer en aucune circonstance l’opinion du Roi devant des tiers, car il ne faudrait pas que cela fût interprété comme un double jeu de sa part.
Lorsqu’il reverra Claeser quelques jours plus tard, De Schuyteneer fera simplement part qu’il n’a perçu aucun signal indiquant une préférence royale pour l’une ou l’autre voie d’engagement.


2 décembre
En quête d’officiers belges
Bruxelles
– Lui aussi perplexe quant à l’attitude à adopter par rapport à l’armée belge en exil, le colonel Lentz revoit le général Van Overstraeten pour lui demander conseil. Après le rapport du général de Callataÿ et le discours de Spaak, le conseiller militaire du Roi reconnaît qu’il n’est guère étonné que la question se pose. Les débats des semaines précédentes à la Cour ayant avant tout porté sur les rapports avec le Gouvernement de Londres, il n’a toutefois pas encore pu dégager de position ferme sur le sujet. Il admet toutefois que la question est délicate et mérite réflexion. Pour gagner du temps, il promet à son interlocuteur de consulter sur le sujet, dans la plus grande discrétion, « l’une ou l’autre personnalité autorisée ».


3 décembre
En quête d’officiers belges
Palais Royal (Bruxelles)
– Le lieutenant Rhodius (ancien député et proche du colonel Lentz) rencontre le capitaine Rombauts (secrétaire de la Maison Militaire du Roi) et son chef direct, le général Tilkens. Ce dernier évoque la question de l’exfiltration des officiers désireux de rejoindre l’Armée en exil et la visite de Constant Martiny, envoyé par Londres, le 31 octobre. Il estime que rejoindre l’Armée est le vrai devoir de tout officier, mais craint – à tort, dans une certaine mesure – d’être le seul de cet avis dans l’entourage royal.
………
De son côté, l’ennemi intime de Tilkens, Van Overstraeten, demande à Léopold III quelle attitude adopter vis-à-vis des officiers désireux de rejoindre l’armée en exil, à la lumière du discours de Spaak.
– D’après ce discours, Sire, il semblerait que le gouvernement… reconnaisse enfin que nos troupes étaient à bout de potentiel, encerclées et à cours de ravitaillement… Et que la seule solution pour éviter un bain de sang supplémentaire était une capitulation. Par ailleurs…
– Par ailleurs ?
– Comme nous en avons eu confirmation légale, cette capitulation ne concernait que les Unités qui étaient sous votre commandement direct à ce moment, pas celles qui étaient ailleurs. Donc, l’appel à l’évasion contenu dans ce discours est pertinent, d’autant plus que, comme le lieutenant-général de Callataÿ nous l’a rapporté, les Troupes de Renforts et d’Instruction ont été évacuées, et qu’elles manquent probablement d’officiers supérieurs. En effet, selon le colonel Lentz, à qui j’avais demandé un rapport sur la question, le nombre d’hommes évacués est sans doute de l’ordre d’une centaine de milliers. C’est pourquoi je suis favorable à ces départs.

Le Roi, qui se souvient des réflexions de l’abbé De Schuyteneer, explique qu’il n’est pas opposé à ce que des officiers veuillent se battre pour libérer le Pays :
– De quel droit pourrais-je interdire à des officiers ou soldats de tenter de rejoindre Londres ?
– Ou l’Afrique, Sire…
– Oui, ou l’Afrique. Chacun est libre de suivre sa conscience… Mais à mon avis, bien peu tenteront de le faire et ces départs n’auront que peu d’impact sur la Guerre.

Finalement, tous deux tombent d’accord sur une formulation à utiliser par le général au cas où son avis seraient sollicité. D’abord, ne pas découvrir la Couronne : « Le Roi ne peut s’exprimer à ce sujet ; chacun doit agir selon sa conscience ». Van Overstraeten le fera savoir à Lentz, tout en exprimant « son avis personnel » favorable aux départs.


6 décembre
En quête d’officiers belges
Palais Royal (Bruxelles)
– Etant toujours en mauvais termes avec le général Tilkens, secrétaire de la Maison Militaire du Roi, Van Overstraeten rencontre le capitaine Rombauts. Le général cherche à savoir si la Maison militaire est en contact avec groupes de Résistants., mais Rombauts fait semblant de ne pas comprendre.
Agacé, Van Overstraeten lui indique toutefois qu’à toutes fins utiles, il ne serait pas contre l’exfiltration d’officiers vers l’Angleterre ou l’Afrique, mais à la condition expresse de ne pas compromettre le Palais.


7 décembre
Une reine au Vatican
Rome, Cité du Vatican
– Avant de rentrer à Bruxelles, la reine Elisabeth est reçue en audience par le pape Pie XII. La reine-mère de Belgique est toute vêtue de blanc, des escarpins à la mantille, en vertu du privilège réservé aux souveraines catholiques. Au cours de l’entretien, elle justifie la capitulation de l’armée belge et défend l’attitude de son fils depuis lors. Elle remet au Pape une lettre de Léopold III, où le roi des Belges reprend à son compte une citation de Guillaume le Taciturne : « Qui se soumet n’accepte pas nécessairement, qui se tait n’approuve pas nécessairement, qui attend ne perd pas nécessairement espoir. »


10 décembre
La colonisation belge en question
L’affaire des Médailles en Chocolat
Londres
– Le Conseil des ministres du gouvernement belge en exil tenu ce jour-là va, bien involontairement, être à la source de la fameuse “Controverse des Médailles en Chocolat”. Après avoir traité des différents sujets à l’ordre du jour, le Premier Ministre Hubert Pierlot aborde la question qui fâche :
– Monsieur le ministre des Colonies, comment devons-nous comprendre cet entretien du Gouverneur Ryckmans paru dans la presse de Léopoldville ?
– Vous savez que Monsieur Ryckmans a toujours tenu à cœur le bien-être et les droits des indigènes,
répond De Vleeschauwer. C’est d’ailleurs bien pour cela que le Roi, qui partageait ces préoccupations, avait tenu à le nommer comme Gouverneur-Général en 1934. Monsieur Ryckmans m’avait déjà signalé lors de mon voyage au Congo cet été que les initiatives prises alors par le Gouvernement d’Alger agitaient le landerneau congolais.
– Et à votre avis, conviendrait-il de prendre des mesures similaires pour les engagés de la Force Publique au Congo ?
reprend Pierlot, visiblement préoccupé.
– Allons Messieurs, intervient le ministre de l’Agriculture d’Aspremont-Lynden (représentant de l’aile la plus réactionnaire du Parti Catholique, qui avait été proche de Rex avant le conflit), ce sont des Nègres, ne l’oubliez pas ! Ils sont à peine tirés de leur sauvagerie primitive, il serait bien prématuré de leur accorder des droits politiques liés à la citoyenneté belge. Et puis, quelles en seraient les conséquences ? Verrait-on ces “évolués”, comme on dit si bien au Congo, s’établir dans les quartiers réservés aux Blancs, leur progéniture fréquenter les mêmes écoles que nos enfants ? Allons donc…
– Dites-moi, d’Aspremont, ce Jo Gérard qui a conduit l’entretien, n’est-ce pas justement l’un de vos protégés ?
lance le ministre de l’Instruction Publique Eugène Soudan pour déstabiliser son interlocuteur. Pour ma part, en tant que Socialiste, je ne puis que soutenir une initiative qui contribuerait à promouvoir les droits des Congolais. Une telle mesure devrait s’accompagner d’un grand chantier d’éducation qui émancipe les Congolais des forces de superstition qui les entravent encore.
Tout autant, sinon plus que les croyances animistes traditionnelles, Soudan vise ici les Eglises qui, depuis toujours, constituent le relais efficace de l’administration coloniale pour quadriller la population congolaise.
– J’appuie pleinement les propos de Monsieur Soudan, reprend Marcel-Henri Jaspar. Quel magnifique geste pour nous distinguer de la politique raciste des Nazis et de leurs sbires ! Comment mieux marquer aux volontaires congolais que c’est aussi pour leur propre liberté qu’ils combattent !
– Nous ne pouvons ignorer les grands sacrifices auxquels consentent les populations congolaises dans le cadre du conflit, et je serais enclin à l’un ou l’autre geste,
s’exprime alors De Vleeschauwer. Mais il faut tenir compte des spécificités de notre modèle colonial, qui n’est pas celui des Français, ni celui des Britanniques ou des Portugais d’ailleurs. Nous devons également nous assurer de la bonne acceptation de ces mesures par les Blancs du Congo, qui forment l’ossature de l’effort économique et militaire de la Colonie.
– Monsieur le ministre des Affaires Etrangères, que pensent nos Alliés de cette question ?
demande alors Pierlot.
– Je puis me baser sur quelques contacts informels que j’ai eus ces derniers jours, répond Paul-Henri Spaak. Même si tous affirment qu’ils ne désirent en aucun cas s’immiscer dans une affaire belge, ils insistent cependant sur la nécessité impérieuse de maintenir le calme au Congo, dont la production est critique pour l’effort de guerre. Monsieur Paul-Boncour verrait évidemment d’un bon œil la Belgique emboîter le pas à la France. Nous savons que nos amis britanniques ont depuis longtemps une politique visant à associer les élites indigènes au gouvernement de leurs colonies, mais ils nous recommandent une certaine prudence en ce qui concerne l’Afrique, probablement sous la pression de leur dominion sud-africain. Les plus mal à l’aise sont finalement les Néerlandais, bien qu’ils n’aient pas de colonies en Afrique. A leur propos, il me faut toutefois rappeler que la vision de leur ministre des Colonies, Charles Welter, est… particulièrement conservatrice.
– Je ne puis que suivre Paul-Henri en recommandant la plus grande prudence dans ces questions d’attribution de la nationalité,
intervient le ministre de la Justice libéral Paul-Emile Janson d’une voix chevrotante, rappelant ainsi indirectement que la question relève en fin de compte de ses attributions. Nous pourrions nous inspirer de la solution que nous avions mise en œuvre au lendemain de la Grande Guerre concernant le vote des femmes.
– Vous voulez dire que nous pourrions accorder la nationalité belge aux familles des soldats morts au combat ?
interroge De Vleeschauwer.
– Par exemple, répond Janson.
– L’idée me paraît intéressante.
– Et pourquoi donc la mort seule pourrait-elle être sanctionnée par la reconnaissance de la Nation ?
reprend Jaspar enflammé. N’y a-t-il pas des actes de courage éclatants qui démontrent la disposition au sacrifice suprême, sans y aboutir nécessairement ?
– Il est vrai que la mort est autant le fruit du hasard que celui du courage,
intervient le général Denis. Nous pourrions compléter la suggestion de Monsieur le ministre de la Justice en octroyant également notre nationalité aux soldats s’étant vus accorder une décoration pour fait de bravoure face à l’ennemi.
– Eh bien voilà qui me semble converger vers une décision sage et mesurée,
conclut Pierlot. Monsieur le ministre de la Justice pourra-t-il s’accorder avec les ministres des Colonies et de la Défense Nationale pour en détailler les modalités, en vue d’approbation au prochain Conseil ?
………
« En fait de décision sage et mesurée, le compromis qui s’était dégagé à Londres ne contenta véritablement personne. Alors que la plupart des “évolués” congolais n’avaient même pas connaissance des mesures prises par Alger, la communication de la décision prise par le Gouvernement suscita chez eux une prise de conscience amère, résultat du contraste entre la prudence – certains disaient la pusillanimité – belge et le geste grandiose (mais, il est vrai, motivé par le désespoir) des Français de l’autre côté du fleuve. En revanche, l’action du Gouvernement remettait en cause le sentiment de supériorité, certes plus ou moins bon enfant, mais profondément ancré, qui animait la population belge du Congo. Certains esprits supérieurs crurent bon de minimiser les exploits et les souffrances des soldats du corps expéditionnaire de la Force Publique, d’abord au Soudan et en Abyssinie, puis même lors de la campagne de Birmanie et Malaisie, dont tous les spécialistes s’accordaient pourtant à dire qu’elle avait été l’une des plus cruelles du conflit.
C’est ainsi que naquit une méchante polémique sur l’octroi des décorations qui ouvraient droit à la nationalité belge. La facilité avec laquelle elles auraient été distribuées leur valut dans certains milieux le sobriquet nauséabond de “médailles en chocolat”. Cependant, et même si l’on ne peut exclure la possibilité de l’une ou l’autre complaisance, rien, mais absolument rien, ne vient étayer la thèse d’une distribution indiscriminée d’honneurs militaires. Au contraire, l’historien qui compare les taux d’octroi de décorations dans la Force Publique et dans d’autres forces armées engagées dans le conflit ne peut que constater la parcimonie des autorités militaires de la Colonie. Et ce constat vaut d’autant plus par rapport aux unités engagées dans les mêmes campagnes que la Force Publique.
La décision du Gouvernement belge allait toutefois prendre une importance capitale après la guerre, dans les années conduisant le Congo à l’indépendance. Il y avait à la fin du conflit trois mille Congolais et Congolaises qui s’étaient vu attribuer la nationalité belge. Trois mille, c’est à la fois peu et beaucoup. C’est très peu, à peine une goutte d’eau par rapport à une population congolaise totale qui devait alors s’élever à environ dix millions d’habitants. C’est même peu en regard de la population blanche du Congo, qui comptait alors trente mille personnes, et ce n'était certainement pas assez pour altérer directement les structures de pouvoir.
Mais c’était beaucoup. Beaucoup, parce que les autorités coloniales ne pouvaient ignorer ces nouveaux concitoyens ; elles ne pouvaient avoir pour eux des ambitions moins élevées que pour les Belges de souche en termes de développement ou d’éducation. Par exemple, ces nouveaux Belges purent monter dans les rangs de l’administration coloniale, et ils purent accéder à l’enseignement prodigué par les deux universités ouvertes au Congo juste après la guerre. Le Gouvernement belge avait créé l’embryon d’une élite congolaise, rompant sans même s’en rendre compte avec la politique de développement qui avait caractérisé jusque là le colonialisme paternaliste à la Belge. Une fois cette brèche entrouverte, elle ne put que s’étendre. C’est ainsi que lors de l’indépendance, le Congo put compter sur une solide élite indigène pour assurer la relève des Belges. On frémit d’imaginer ce qui aurait pu se passer sans cette rupture : à vrai dire, n’importe qui ou presque – un ancien séminariste, un employé des postes, voire un sergent de la Force Publique – aurait pu reprendre les rênes de ce vaste et complexe pays, le conduisant droit à la catastrophe. »
(in Jean Stengers, Congo : Mythes et Réalités, 100 ans d’histoire ; Ed. Duculot, 1989)


13 décembre
En quête d’officiers belges
Bureau du général Van Overstraeten (Laaken)
– Le général réfléchit, à la lumière de ce que le colonel Lentz lui a appris sur l’évacuation des TRI et de la RR. Oui, il faut profiter de la mission de ce commandant Baeyens. L’évasion de cadres fidèles au Roi permettra de ne pas laisser l’Armée entièrement aux mains du Gouvernement, voire de la reprendre en main. Selon les motivations de ces hommes, il pourra garder les uns près de lui pour créer une organisation militaire clandestine, et faire passer les autres en Angleterre.
Lentz et Claser lui seront à nouveau très utiles. Cependant, il faudra demander à Lentz de rester discret à ce sujet, et de ne communiquer qu’à titre personnel, lorsqu’il sera sollicité à ce sujet, et surtout, sans mentionner ses contacts au Palais. Mais cette discrétion n’est pas vraiment dans le style du flamboyant colonel…


19 décembre
En quête d’officiers belges
Etat-major de l’Armée belge (Londres)
– Les généraux présents se retrouvent pour discuter des missions en cours de “récupération” d’officiers supérieurs. Ils ont comparé toutes les listes disponibles, mais hélas, il apparaît qu’il ne reste presque pas de généraux d’active en Belgique !
– Bien Messieurs, commence Vinçotte – hormis Maurice Keyaerts, lequel de nos collègues devrait être prioritaire pour être évacué vers Londres ?
– Si je puis me permettre,
répond Van Daele, nous devrions chercher ceux qui seraient à même, non pas d’être mis en place comme commandant de division, car nous avons assez d’officiers pour cela, mais de représenter une autorité morale, pour galvaniser les troupes.
– Malheureusement, l’un de ces hommes n’est plus,
commente Briquet. Je veux parler du regretté lieutenant-général Deffontaine.
– Comment,
s’exclame Van Strijdonck de Burkel, abasourdi, Georges est mort !
– Oui, en captivité. Nous l’avons appris par la Croix-Rouge.
– Et ce cher Derousseaux ?
– Il est en captivité également.
– Hum, j’ai peut-être un nom,
intervient Wahis. Un homme qui, malgré son malheur personnel – la mort de sa femme dans le bombardement d’une colonne de réfugiés – a su combattre avec un panache incroyable. Sa division, la 10e, s’est même révélée comme la meilleure de notre armée.
– Vous pensez à Jules Pire ?
interroge Vinçotte, qui se rappelle le TO de l’Armée de Campagne.
– Oui, c’est bien lui. Il représenterait une force morale exceptionnelle et son exemple montrerait à tous que malgré les circonstances, la lutte doit continuer inlassablement, conclut Wahis.
– Il me semble d’ailleurs qu’il n’a point été envoyé en Allemagne, ajoute Briquet.
– Eh bien, faites passer le message. Que l’on tente de rallier Maurice Keyaerts et Jules Pire.


23 décembre
En quête d’officiers belges
2e Bureau de l’Armée belge (Londres)
– Le lieutenant-colonel Tanghe (Renseignements) et le major Lemercier (Action) sont en réunion avec leurs adjoints pour répondre aux demandes du Réseau Clarence. Si les Britanniques n’ont pas rechigné à fournir des radios, c’est surtout grâce à l’appui du colonel Dansey, qui a déjà travaillé durant l’autre guerre avec le fondateur dudit Réseau.
– Nous allons leur fournir des radios plus puissantes, mais avez-vous trouvé des opérateurs, major ? demande Tanghe.
– Oui, plusieurs. Mais seulement deux feront la première mission. Ils établiront une liaison entre la Belgique et ici. Et pour la récupération de Baeyens ?
– Les Anglais ont mis au point une procédure avec un de leurs appareils, un Lysander. Il paraît que c’est efficace.
– Et par la côte ?
interroge un commandant
– C’est à éviter, répond Tanghe. La côte belge est verrouillée et minée. Les Prussiens se souviennent du raid de Zeebrugge !
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Imberator



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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 05:44    Sujet du message: Répondre en citant

L'évolution du Congo Belge proposée ici, bien que souhaitable et plausible, fait tout de même penser à un best case.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 10:43    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:
L'évolution du Congo Belge proposée ici, bien que souhaitable et plausible, fait tout de même penser à un best case.


Je suis d'accord et même si je ne suis pas un spécialiste du congo Belge (même si mon père y est né..; au cours d'une expédition de contrebande) je trouve que la vision "bon-enfant" de la colonisation belge a plus à voir avec un album de Tintin qu'avec un livre d'histoire.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 11:16    Sujet du message: Répondre en citant

C'est là que je regrette fort l'absence de Benoit XVII - mais mes conversations avec lui m'assurent que tout ce qu'il a écrit est très solidement documenté. De plus, je rappelle que ce qu'il décrit ici est le possible FTL, sans cela, "on frémit" dit-il…
En ce qui concerne l'attitude du gouvernement belge, n'oubliez pas que les autorités politiques belges ont joué, en pratique, un rôle "modérateur" de la colonisation féroce gérée par les sociétés privées auxquelles le roi Léopold II (grand-père du III) avait confié l'exploitation du Congo. Légalement, celui-ci n'était pas une colonie de la Belgique comme le Congo français était une colonie de la France - avec les responsabilités qui en découlent.
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Casus Frankie

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JPBWEB



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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 13:16    Sujet du message: Répondre en citant

Le texte de Benoit XVII me semble tout a fait correct. Je ne sais pas si on peut qualifier le modèle colonial belge de bon-enfant, mais il était assurément paternaliste et animé des meilleures intentions. Les circonstances qui ont fait que la Belgique a été contrainte de reprendre le Congo des mains du Leopold II, au bout d'une campagne d'opinion internationale qui avait mêlé les faits avérés d'exaction (souvent anciennes et remontant au début de l'Etat Libre du Congo) et les exagérations les plus extravagantes et infamantes, ont en quelque sorte programmé la Belgique a vouloir faire de son Congo une colonie idéale, totalement au dessus de tout reproche.

La position "d'enfant unique" du Congo (si on néglige les deux mandats de la SDN sur le Rwanda-Urundi) et l'immense richesse générée par l'exploitation minière et agricole(en 1959, le PIB par habitant du Congo est égal a celui du Canada) ont fourni a l'administration coloniale les moyens d'une réelle et importante mise en valeur de la colonie, non seulement dans l'interêt cynique de l'exploitation coloniale, mais aussi et surtout dans le cadre d'une authentique politique de développement humain. Le trésor congolais était distinct du trésor belge, et la banque centrale du Congo était indépendante de celle de Belgique, elle captait les devises obtenues par les exportations (dont seulement 8% en direction de la Belgique) et les mettait a disposition de l'administration coloniale aux seules fins de la mise en valeur et du développement du Congo. Il n'y a eu de captation des revenus du Congo par l'état belge que durant les deux guerres mondiales, pour l'effort de guerre.

Sur les 10 dernières années de la colonie, le revenu moyen a été multiplie par 2,5. Le réseau sanitaire était de loin le plus développé d'Afrique, plus avancé que certains pays d'Europe. On créa deux universités, Lovanium (la seule université catholique d'Afrique, issue de l'université de Louvain) et Elisabethville (université laïque officielle sous la tutelle directe de l'état, comme par exemple l'université de Liege). La colonie est ultra-moderne pour l'Afrique noire. On y compte plus de 5.000 kilomètres de voie ferrée, dont plusieurs centaines électrifiés. Le réseau routier est vaste et bien entretenu. Il n'y pas d'autoroutes, mais on peut voyager par la route de Léopoldville jusqu'a Elisabethville (au Katanka, en plein centre de l'Afrique), en conduisant une voiture européenne "normale". Pas besoin d'un 4x4.

Et de nombreux autres exemples qui montrent l'exceptionalité du Congo Belge en Afrique. En fait on a dit que les Congolais étaient les Noirs les plus riches du monde, plus riches que même les Noirs américains. C'était peut-être exagéré, mais il ne fait aucun doute que le Congo Belge était une éclatante réussite socio-économique, a laquelle paradoxalement tout le monde voulait mettre fin: les leaders congolais d'abord, qui voulaient devenir chef d'état et de gouvernement, mis aussi les grandes sociétés belges (qui n'appréciaient pas de devoir payer des impôts pour financer les grands projets de développement de l'administration coloniale, la sécurité sociale pour les Congolais, etc.), l'église catholique (qui n'aimait pas la tutelle de l'administration coloniale, laïque, et d'obédience libérale ou socialiste), les partis politiques et l'opinion publique belge, qui préféraient qu'on se consacrât au développement de la Belgique au seuil des Golden Sixties, le mouvement flamand (qui détestait cette oeuvre coloniale entièrement menée en français par l'élite socio-économique francophone belge), ...

Et tout ça, c'était OTL. FTL, pour toutes les raisons débattues ici même sur le sujet de la décolonisation, le bilan ne pourra qu'être encore sensiblement meilleur. Je pense d'ailleurs pour ma part qu'il n'est pas totalement déraisonnable d'imaginer qu'avec une classe dirigeante congolaise issue des reformes de la FTL, les futurs leaders politiques congolais en viennent a penser selon un schéma comparable a celui de Ho Chi Minh pour le Vietnam. La Belgique, puissance de deuxième rang mais au profil international et diplomatique substantiel, fondamentalement bienveillante envers le Congo et inoffensive, quoique disposant d'une force armée non-négligeable, pourrait se révéler une marraine peu encombrante mais bien utile pour protéger les premières années du Congo émancipé sans forcement être indépendant. Je crois hélas que les appétits et les concurrences des uns et des autres ne permettront pas que l'histoire prenne ce tour, car il manquera l'emprise et le charisme d'un Ho Chi Minh et la crainte multi-séculaire de la Chine aux portes, mais ce serait probablement un schéma au moins un temps envisagé, au même titre que le plan d'indépendance en 30 ans du professeur van Bilsen.
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Dernière édition par JPBWEB le Dim Jan 31, 2021 13:42; édité 1 fois
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JPBWEB



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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 13:30    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

En ce qui concerne l'attitude du gouvernement belge, n'oubliez pas que les autorités politiques belges ont joué, en pratique, un rôle "modérateur" de la colonisation féroce gérée par les sociétés privées auxquelles le roi Léopold II (grand-père du III) avait confié l'exploitation du Congo.


Léopold II était en fait le grand-oncle de Léopold III. Léopold II était mort en 1909 sans un fils pour lui succéder (son seul fils, également prénommé Léopold, était mort en bas âge en 1869, et il avait ensuite eu trois filles, selon la constitution de l'époque non-éligibles pour lui succéder). Son frère Philippe étant mort en 1905, c'est donc le fils de ce dernier, Albert, qui lui succéda sous le nom d'Albert Ier. Le futur Leopold III, le futur régent Charles et la future dernière reine d'Italie Marie-José étaient les enfants d'Albert Ier et les petits-neveux de Léopold II.
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Imberator



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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 15:04    Sujet du message: Répondre en citant

JPBWEB a écrit:
...(en 1959, le PIB par habitant du Congo est égal a celui du Canada)...

Ça, c'est pour le moins surprenant !

J'aimerais bien voir les statistiques de la dégringolade qui a malheureusement suivi.
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Hendryk



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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 16:34    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:
JPBWEB a écrit:
...(en 1959, le PIB par habitant du Congo est égal a celui du Canada)...

Ça, c'est pour le moins surprenant !

Un PIB moyen élevé ne veut pas nécessairement dire que la population vit bien. Si Jeff Bezos emménageait dans le bidonville le plus infâme d'Afrique, tout à coup le PIB par habitant serait celui d'un pays développé, sans que personne ne constate la moindre différence dans son niveau de vie réel.

Dans le cas du Congo à la veille de l'indépendance, j'imagine que le PIB relativement élevé était dû à la part de l'industrie minière.
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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 17:08    Sujet du message: Répondre en citant

Hendryk a écrit:
Imberator a écrit:
JPBWEB a écrit:
...(en 1959, le PIB par habitant du Congo est égal a celui du Canada)...

Ça, c'est pour le moins surprenant !

Un PIB moyen élevé ne veut pas nécessairement dire que la population vit bien.

Certes. Mais, s'il s’agit de valeurs de l'ordre du PIB canadien, cela implique tout de même une création de richesse à priori considérable. Surtout s'il s'agit essentiellement du fruit des productions agricoles et minières, pas forcément à valeurs ajoutées démesurées.
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JPBWEB



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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 17:51    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai été surpris par le chiffre, et il se pourrait que ce soit exagéré (j’essaie de trianguler et de confirmer. Par contre, ce qui est clair, c'est l’explosion démographique du demi-siècle après l'indépendance, et la détérioration progressive des termes de l'échange, de sorte que le PIB par habitant n'a pu que décliner: plus de monde, moindre valeur relative de la production. La même tonne de café (d’acajou, de nickel, de cuivre, …) en 2000 qu'en 1960, mais qui permet d'acheter moins de biens manufacturés importés. Autre facteur déterminant : la kleptocratie du gang au pouvoir. L’administration coloniale belge était pesante et gluante de paternalisme, mais elle était intègre et désintéressée. Les régimes qui se sont succédés après l’indépendance ont fait main basse sur la richesse produite, qui a cessé de bénéficier au développement du Congo et a l’émancipation des Congolais.

Population du Congo en 1959: environ 14 millions. Population de la RDC aujourd'hui: 89 millions.
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Dernière édition par JPBWEB le Dim Jan 31, 2021 17:53; édité 1 fois
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 17:52    Sujet du message: Répondre en citant

Il convient aussi de déterminer les flux de richesse et savoir à qui profite au juste cette augmentation en terme de développement et d'investissement.
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Imberator



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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 17:59    Sujet du message: Répondre en citant

JPBWEB a écrit:
J'ai été surpris par le chiffre, et il se pourrait que ce soit exagéré
Peut-être s'agit-il des chiffres de PIB en parité de pouvoir d'achat. Là ça se comprendrait mieux.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 18:00    Sujet du message: Répondre en citant

Et puis le Canada, à l'époque, n'était pas si riche.
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JPBWEB



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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 18:11    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ce qui est des exportations (et donc des sources de devises), la répartition en valeur dans la période 50-60 était de 40% provenant de l’agriculture (manioc, huile de palme, noix palmiste, café, cacao, thé, coton, sucre, élevage, pêche) et 60% des exportations minières (uranium, cuivre (4e producteur mondial), or, diamant industriel (premier producteur mondial), étain, cobalt (75 % de la production mondiale).

Le pays le plus riche d’Afrique, et de loin le mieux mis en valeur en 1960. On n’en mesure que mieux le gâchis intervenu en moins d’une génération après l’indépendance.
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MessagePosté le: Dim Jan 31, 2021 18:27    Sujet du message: Répondre en citant

Certes mais quelles sociétés, et quels investisseurs ?
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