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Le Bloch 174 - l'avion miracle... qui n'en était pas un

 
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Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
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MessagePosté le: Sam Avr 18, 2020 08:09    Sujet du message: Le Bloch 174 - l'avion miracle... qui n'en était pas un Répondre en citant

Citation:
Je songe à une formule vieille comme mon pays : « En France, quand tout semble perdu, un miracle sauve la France. » J’ai compris pourquoi. Il est arrivé parfois qu’un désastre ayant détraqué la belle machine administrative, et celle-ci s’étant avérée irréparable, on lui a substitué, faute de mieux, de simples hommes. Et les hommes ont tout sauvé.
Quand une torpille aura réduit en cendre le ministère de l’Air, on convoquera, dans l’urgence, n’importe quel caporal, et on lui dira :
Vous êtes chargé de dégeler les commandes. Vous avez tous les droits. Débrouillez-vous. Mais si dans quinze jours elles gèlent encore, vous irez au bagne.
Les commandes peut-être, alors, dégèleront.


Saint-Exupéry, dans Pilote de guerre, râle contre les commandes qui gèlent à 10 000 mètres.
Et pourtant il pilotait un MB-174, du futur Dassault, et un des meilleurs avions de 1940.

C'est quoi le problème, alors ?

Une idiotie bureaucratique. Typique de la période.

le MB-174 fut conçu en tant que bombardier moyenne / basse altitude - 3000 m ou moins, là ou les commandes ne gèlent pas.
Sauf que... la soute à bombe, mal foutue, ne permet que des projectiles de 50 kg ou moins. tu parles d'un bombardier...

d'ou décisions...

a) D'employer les MB-174 à la reconnaissance haute altitude, les Potez 631 se faisant massacrer. Et donc voilà les MB-174 à 10 000 m... et les commandes gèlent.

b) créer un MB-174 avec une soute modifiée pour des bombes de taille correcte - le MB-175.

Qui n'arrivera en nombre que fin juin 1940. Alors que l'AdA manquait de bombardiers performants, du moins en première ligne.

(facepalm)
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loic
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MessagePosté le: Sam Avr 18, 2020 08:42    Sujet du message: Répondre en citant

Sujet déplacé
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DMZ



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MessagePosté le: Sam Avr 18, 2020 22:26    Sujet du message: Répondre en citant

Il me semble que le problème de l'industrie d'armement française (et de toute l'industrie d’ailleurs) était (est toujours dans bien des cas...) de prendre en compte le retour utilisateurs.

Les multiples demandes non satisfaites pendant la drôle de guerre en sont de bons (???) exemples : gel des armes à haute altitude, commande pneumatique déficiente, gel des commandes, surchauffe des moteurs, calibre des armes trop faible...

De ce que je sais, seul Somua a développé un vrai suivi des essais par ses ingénieurs, ce qui permettra de mettre au point en un temps record le S35-39.

Les Anglais ont occasionnellement envoyé des ingénieurs, chefs pilotes ou autres responsables tester en condition réelle leurs produits mais je ne crois pas que ç'ait été une pratique systématique. À la différence des Américains dont des équipes d'ingénieurs (au moins pour l'aéronautique) étaient présents sur les terrains des groupes de combats et recueillaient en direct les remarques, critiques et demandes d'améliorations.

À la décharge des industriels, mais ça ne les excuse en rien, les services de l'État et des armées n'étaient pas plus à l'écoute ni performant en règle générale.
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Archibald



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Messages: 9239

MessagePosté le: Dim Avr 19, 2020 11:40    Sujet du message: Répondre en citant

Bien d'accord, DMZ. Il est assez désespérant de lire des ouvrages sur l'Armée de l'Air 1933-1940. On a l'impression que le système entier était grippé.
Depuis le "RFP" (comme dise les anglophones: l'expression d'un besoin par les militaires) jusqu'aux missions de combat. En passant par le design, les prototypes, la production, l'industrie, les accessoires (hélices, radio, viseurs !) les écoles de pilotage, l'EAA-301 de Châteaudun... n'en jetez plus ! Grippages et blocages généralisés. Les moteurs aussi.

Dans ces conditions, même des prototypes ou avions sains, voire brillants comme le MB-174 ou le D-520 étaient plombés dès le départ.

C'est passablement énervant...

Je me rappelles quand j'ai acheté mes premiers bouquins d'aviation et découvert le VG-33 j'étais enthousiaste. Puis j'ai acheté le Fana et j'ai... déchanté.
On ne sait trop s'il faut rire ou pleurer quand on voit des trucs comme le Commandant des Forces Aériennes de Défense Aérienne... le commandant FADA.
Véridique.
Ou alors les ballons "saucisses" de Caquot, vintage 14-18, encore présent en 1939. Shocked

Les bouffages de nez sur les avions de ligne d'Air France, réquisitionnés (mais pas trop car drôle d guerre oblige, Air France veut continuer) par l'Armée de l'Air, faute d'avion de transport, alors que les Potez 62, excellents, se comptent sur les doigts d'une main.
Donc, réquisitionnés mais pas trop, et du coup, quand un Bloch 220 tombe en panne, l'administration ne sait pas qui doit le réparer... Ubu roi.
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