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La Chine, juin 42 à fin 42
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Fév 24, 2009 17:55    Sujet du message: La Chine, juin 42 à fin 42 Répondre en citant

Ce texte est en grande partie dû à Mark-d'Australie. J'y ai mis un peu d'ordre. Attention : il y aura une suite qui sera beaucoup plus politique (et beaucoup plus croustillante. Si si, comme je vous le dit). En attendant, ce qui suit n'est nullement "canonique", n'hésitez pas à faire des remarques, observations et Cie.

1er juin 1942
Washington, DC
La dernière d’une série de réunions interalliées ultrasecrètes sur la situation en Chine s’achève. Les principaux intéressés, les Chinois, n’y ont cependant pas participé – en effet, Américains, Britanniques et Français ont constaté que, malgré les succès militaires remportés ces derniers mois, la Chine serait incapable de jouer le grand rôle qui lui était réservé dans la stratégie alliée sans de considérables réformes intérieures… et qu’il faudrait lui imposer celles-ci. Les historiens ont confirmé ce jugement.
« Au milieu de 1942, Chungking et le Kuo-Min-Tang (KMT) étaient au bord du précipice. Les idéaux du parti de Tchang Kai-chek étaient en voie de décomposition et avec eux la légitimité du KMT. Les réformes nécessaires avaient pourtant été décidées par le KMT lui-même en 1928 et engagées au début des années 30, mais les événements de 1937 et le début de la guerre avec le Japon leur avaient porté un coup fatal. En guise de réformes, il avait fallu se contenter d’une survie à court terme et adopter le comportement des Seigneurs de la Guerre. Jusqu’en 1941, le KMT avait réussi à tenir le coup de cette façon, mais en 1942, il était devenu évident que, dans les deux ans, il n’y aurait plus guère de différence entre le KMT et un Seigneur de la Guerre.
Les réunions secrètes de Washington sur le problème chinois avaient opposé deux écoles de pensée. L’une, celle des “Américains pro-chinois”, expliquait les incapacités du KMT par le fait que la Chine se battait avec l’échine brisée : la partie la plus développée de son territoire national était aux mains des Japonais ; on ne pouvait lui en vouloir de ses défauts ni lui demander de les corriger avant la fin de la guerre et, en attendant, il fallait lui fournir toute l’aide possible. L’autre, dite “coalition pragmatique”, rassemblait une forte minorité d’Américains ainsi que presque tous les Anglais et les Français. Les pragmatiques estimaient qu’aider aveuglément un régime aussi pourri ne pouvait rien donner de bon. Ils finirent par l’emporter grâce à l’exemple français, qui démontrait que l’occupation ennemie n’était pas une raison suffisante pour renoncer à toute réforme de l’état et adopter un mode de gouvernement autodestructeur. Les Occidentaux, souvent à partir de leur expérience coloniale de pacification et de développement économique, décidèrent alors de mettre en jeu une combinaison de carottes, de bâtons, de ravitaillement et de matériel de guerre et réussirent, avec une part raisonnable de chance, par persuader d’importants responsables du KMT de s’atteler de nouveau à réformer l’état chinois, comme ils en avaient eu l’intention en des temps moins troublés. »
(D’après Jack Bailey, Canberra University Press : Birth of Modern China, 1996)
Le plan d’action laborieusement mis au point par les Alliés commence par une prise de contact avec Sung Tzu-wen (ou T.W. Sung), qui est alors ministre plénipotentiaire de fait du KMT à Washington. Sung a plusieurs frères, mais surtout trois sœurs : Chingling (Madame Sun Ya-tsen – le Docteur Sun, fondateur de la République chinoise, était un grand ami de la famille), Ailing (Madame Kong Hsiang-Hsi) et Meiling (Madame Tchang Kai-chek elle-même). Cette famille joue déjà un rôle d’une immense importance dans le gouvernement de la Chine, et ce rôle ne va faire que grandir.
Ministre des Finances du gouvernement chinois jusqu’en 1933, T.W. Sung connaît à la perfection la situation catastrophique de l’économie chinoise. Elle est en grande partie due à son remplaçant aux Finances, qui n’est autre que son beau-frère Kong Hsiang-hsi (ou H.H. Kong), aussi corrompu qu’incompétent – pire encore, Madame Kong – Ailing Sung – se montre infiniment supérieure à son époux sur le plan de la corruption, qu’elle a élevée au rang d’un des Beaux-Arts. Pendant des années, Tchang et Kong ont fait marcher de plus en plus vite la planche à billets. En 1942, l’inflation en Chine est de l’ordre de 1 400 % – ce qui n’empêche pas le gouvernement du KMT de posséder cinq cents millions de dollars en liquide et en réserves de crédit aux Etats-Unis. De même, depuis le début de la guerre contre le Japon, le gouvernement chinois n’a cessé de réclamer aux Américains de l’aide pour construire des routes et des aérodromes – mais la moitié du matériel et des approvisionnements, péniblement acheminés par avion ou par camion, aboutit sur le marché noir.
L’Australien W.H. Donald, ami personnel, conseiller et chef d’état-major de Tchang et de son épouse Meiling, va être le deuxième atout maître des Occidentaux. Lassé de demander à Tchang de lutter contre la corruption et d’éliminer les profiteurs les plus insolents, il a quitté la Chine au début de 1941. Malgré son éloignement, il conserve d’étroits contacts avec les gouvernants chinois (d’autant plus qu’il a personnellement sauvé la vie de Meiling à Nankin, lors d’un accident d’auto quelques années plus tôt – Madame Tchang réclame d’ailleurs régulièrement son retour). Pour le convaincre de retourner en Chine, le gouvernement australien lui offre le choix entre accepter un poste de conseiller civil secret (et très bien payé) du Commander Rupert Long, chef du Naval Intelligence Service , et être mobilisé comme major (avec la faible paye correspondante), en étant de toute façon placé sous les ordres de Long. Donald choisit de rester civil et rédige pour le commandement allié un tableau très complet des principaux joueurs du complexe échiquier politique chinois et de l’extension de la corruption au sein des sphères dirigeantes du KMT avec ses exemples les plus criants, à commencer par Madame Kong. Donald doit ensuite retourner à Chungking, non comme envoyé officiel des Occidentaux, mais sous prétexte de répondre enfin à la demande de Meiling Sung.


15 juin 1942
Washington, DC
Le gouvernement américain annonce l’envoi en Chine de la 41e Division d’Infanterie et d’éléments de soutien, « pour répondre à la demande du gouvernement chinois ». Il est vrai que Tchang Kai-chek a parfois émis cette requête, notamment sur l’insistance du général Stilwell (avant que leurs relations ne tournent à l’aigre, voir à la haine mutuelle). La 41e DI sera envoyée en Birmanie par éléments, à mesure que des navires seront disponibles. En attendant, cette grande unité formée en Oregon (elle est composée de troupes de la Garde Nationale d’états du Nord-Ouest) sera envoyée en Louisiane s’habituer au climat du sud de la Chine. Le général Albert C. Wedemeyer est mis à la tête de cette division très renforcée (35 000 hommes en comptant les unités d’appui, comme celles chargées de la logistique et des communications). L’ensemble reçoit le nom de Combined Allied Tactical Ground Force, soit CATGF, sigle volontairement proche de celui de la CATF de Chennault pour suggérer que les procédures de commandement et de contrôle doivent elles aussi être semblables.
En fait, les Américains, soutenus par les Britanniques et les Français, pensent avoir trouvé un moyen de modifier l’équilibre des forces au sein du gouvernement chinois sans que le KMT, jaloux de son indépendance, puisse se plaindre de pressions inadmissibles de la part des Occidentaux.


2 juillet 1942
Chungking (Tchoung-king)
Le général Chennault et sa CATF signent avec des représentants des forces communistes chinoises de Mao Tsé-Toung et Chou En-lai un accord aux termes duquel l’USAAF va baser au Yunnan (sur deux grands terrains et plusieurs petits) un certain nombre de bombardiers moyens et de chasseurs. Les Américains prévoient d’envoyer, au maximum, une quarantaine de bombardiers B-26, une vingtaine de chasseurs à long rayon d’action P-38 et une trentaine de P-40 pour la défense des terrains. Cet accord ne concerne pas la ROCAF (seuls quelques CB-17 de transport chinois seront utilisés pour le ravitaillement des avions américains).
Officiellement, le KMT est heureux de cette coopération contre les Japonais, mais en réalité, il est furieux – l’accord s’est en effet conclu malgré les protestations véhémentes de Tchang Kai-chek, car il ouvre une ligne de communications dont vont profiter les Rouges. Il est vrai que Tchang n’a pas été tenu au courant de certains objectifs de l’opération, car les Américains savent parfaitement que le KMT est farci d’agents communistes.
L’intention de l’état-major US n’est pas d’obtenir des résultats directs, d’autant plus que les difficultés d’approvisionnement en carburant (celui-ci doit être acheminé par avion) n’autoriseront que des attaques épisodiques contre des cibles japonaises dans la région de Nanchang, occupée depuis peu, qui sont le but affiché de l’opération. Mais les terrains du Yunnan pourront aussi servir de relais pour les bombardiers en route vers le Japon. Et surtout, les activités des B-26 et des P-38 qui seront basés sur place (ainsi que des P-40) devraient attirer l’attention de l’Armée Impériale et la distraire du déploiement de forces qui se prépare dans le sud, région bien plus importante pour la grande stratégie alliée.


7 août 1942
Tientsin (Chine du Nord)
Après un peu plus d’un mois d’une activité frénétique (et la mort de nombreux paysans contraints par les forces communistes de travailler à la construction des aérodromes), assez de carburant et de munitions ont été accumulés au Yunnan pour y déployer environ soixante-dix avions de l’USAAF et commencer une campagne de harcèlement contre les troupes japonaises occupant la Chine du Nord.
Le premier coup est porté par onze B-26 Marauder qui, escortés par six P-38 Lightning, attaquent le port de Tientsin. L’aviation de l’Armée Impériale est totalement surprise. Les P-38 mitraillent l’aérodrome, détruisant seize appareils. Les bombes des B-26 coulent six petits bateaux et trois péniches dans le port fluvial et touchent durement les casernes, où 450 hommes sont tués ou gravement blessés. Un seul P-38 est abattu par la DCA.


9 août 1942
Port Arthur (Chine du Nord)
Sept B-26 venus du Yunnan approchent du port à très basse altitude et pilonnent les quais et les entrepôts voisins. Les dommages sont assez considérables, l’entrepôt de peinture et de bois d’œuvre est incendié, il brûlera jusqu’au lendemain.


11 août 1942
Hiroshima (Japon)
Huit B-17F de l’USAAF, après une escale dans le Yunnan, attaquent les casernements du port japonais (leur cible principale, l’usine d’aviation voisine, est masquée par des nuages). Le raid est peu précis en raison de la météo, mais fait plus d’un millier de morts et blessés dans le personnel de l’Armée Impériale.


13 août 1942
Nagoya (Japon)
Douze B-17F de l’USAAF attaquent les usines d’aviation Mitsubishi n° 3 et 5. Ils ont dû descendre à moins de 11 000 pieds en raison de l’épaisse couverture nuageuse au-dessus de cette altitude. De ce fait, le bombardement est très précis et relativement destructeur malgré le faible nombre de bombardiers. Cinq pour cent des bâtiments visés sont démolis et 10% très endommagés ; vingt-quatre machines-outils sont détruites ou endommagées ; il y a 464 morts et blessés et 325 000 heures de travail sont perdues.
Peu après le bombardement, les assaillants sont interceptés par huit Zéro de la Marine et cinq Ki-44 de l’Armée, guidés par un radar de l’Armée. C’est la première interception conjointe effectuées par les deux armes, mais elle n’est pas préméditée : les opérateurs radar ont simplement diffusé les données sur les bombardiers sur une fréquence commune à l’Armée et à la Marine. Ils ont guidé les chasseurs de l’Armée et ce n’est qu’après que le leader des avions de la Marine a requis leur assistance que les opérateurs radar l’ont “conseillé”. Les Zéros arrivent donc trop tard, alors que les B-17 ont déjà regagné l’abri des nuages. Les Ki-44 ont cependant réussi à endommager gravement l’un d’eux, qui s’écrase peu après sur les montagnes du centre du Japon, alors qu’il tentait sans doute de rejoindre l’URSS. Il n’y a aucun survivant. A 25 000 pieds, les chasseurs, redirigés (ou “re-conseillés”) par radar, parviennent à retrouver les bombardiers. Bien entraînés et bien commandés, les B-17 réussissent à abattre deux Zéro et un Ki-44 (deux pilotes tués), car les Japonais, novices dans l’art d’attaquer ce genre de bombardiers, gaspillent leur forces dans des attaques par petits groupes, de l’arrière. Finalement, les dix chasseurs restants effectuent une passe frontale à peu près simultanée, ave ce qui leur reste de munitions. Ils abattent alors deux B-17, tout en perdant un Zéro de plus, dont le pilote, gravement blessé, parvient à sauter.
A court de carburant, les neuf chasseurs se posent tous au même endroit, sur une base de l’Armée, à la grande consternation du commandant local. La nuit empêchant les pilotes de la Marine de rentrer “chez eux”, ils fraternisent (en dépit des règles) avec leurs collègues de l’Armée et sont toujours là lorsque neuf survivants des deux derniers B-17 abattus, faits prisonniers, sont conduits sur l’aérodrome. A la demande des pilotes de la Marine, le commandant de la base accepte de leur “céder” quatre des prisonniers, choisis au hasard. Ces derniers survivront à la guerre, mais leurs camarades seront exécutés par l’Armée au moment où l’offensive aérienne alliée contre le Japon prendra de l’ampleur.


14 août 1942
Moukden (Corée)
Six B-26 escortés par neuf 9 P-38 attaquent la gare de triage, provoquant d’importants dommages. Ils sont interceptés par huit Nakajima Ki-27 Nate (Clint), de l’aviation du Mandchoukouo (dont les pilotes sont pour la plupart japonais). Les petits engins à train fixe se jettent bravement sur les Américains, mais les P-38, beaucoup plus rapides, évitent la charge avant de revenir les balayer sans leur laisser la possibilité de rattraper les bombardiers. Quatre Nate sont abattus, sans perte pour les Lightning – un Japonais tente de se jeter sur son adversaire et n’y parvient même pas.
Le commandement de l’aviation de l’Armée Impériale sera violemment critiqué pour avoir laissé des pilotes aller au combat dans des avions tout juste bons pour l’entraînement. La chasse mandchoue sera bientôt rééquipée avec des Ki-43 Hayabusa (Oscar) construits par Mansyu et quelques Ki-44 Sholi (Tojo) pour protéger les centres industriels.


15 août
Birmanie
Au bout de deux mois d’efforts, l’US Army a enfin concentré à Mandalay assez d’hommes pour mettre sur pied l’un des régiments de la 41e DI. Sans attendre le reste de la CATGF, ce régiment se met en route vers la Chine, avec le général Wedemeyer. Stilwell a envoyé à Washington une pluie de messages pour que le commandement de ces troupes lui soit attribué, avant qu’une réponse négative très nette, rédigée par le général Marshall et signée du Président, mette un terme à ses espoirs.

Moukden (Corée) et Yunnan
La CATF attaque de nouveau la cité coréenne à partir de ses bases du Yunnan. Quatre B-26 et six 6 P-38 visent le QG de l’Armée du Kwantung. C’est à nouveau une surprise pour les Japonais, car les P-38 de reconnaissance ont reconnu les radars ennemis dans la région et constaté que la couverture radar japonaise est très perméable. Les Américains perturbent brutalement le défilé matinal devant le QG ; bombes et mitraillages tuent beaucoup de monde.
Dans l’après-midi, les Japonais répliquent. L’Armée Impériale lance trente Nakajima Ki-49 Donryu (Helen) et douze chasseurs lourds Ki-45 Toryu (Nick) contre l’une des bases avancées installées par les Américains dans le Yunnan, la base Y-8, localisée grâce à de nombreuses reconnaissances aériennes. Pas moins de 45 Ki-43 Hayabusa (Oscar) escortent les bimoteurs. Le terrain est très endommagé et les mitraillages des Toryu détruisent ou endommagent au sol quatre P-40 et un B-26. Sur le chemin du retour, huit P-40 de l’USAAF venus d’une autre base effectuent une brève attaque et abattent un Donryu.


16 août
Yunnan
L’Armée Impériale envoie à Taiyuan (Shanxi) de nouveaux Ki-46 (Dinah) pour rechercher les autres terrains du Yunnan, mais les reconnaissances sont perturbées par la construction de plusieurs faux terrains. La base Y-8 est à nouveau attaquée, cette fois par neuf Ki-45.


18 août
Yunnan
La base Y-8 est bombardée par 16 Ki-49 Donryu escortés par 35 Ki-43 Hayabusa.
Pendant ce temps, onze B-26 et neuf P-38 attaquent des installations de chargement de charbon au confluent du Grand Canal et du fleuve Jaune, provoquant de graves dommages et coulant plusieurs péniches. Les P-38 se montrent très efficaces contre les bateaux sur le fleuve. Cependant, sur le chemin du retour, les Américains sont interceptés au nord d’Ahyang par une douzaine de Ki-61 Hien (Tony), arrivés depuis très peu de temps du Japon. Pendant que les B-26 s’échappent, les P-38 affrontent les Ki-61, mais ils sont gravement désavantagés en combat tournoyant et perdent cinq des leurs contre un seul Ki-61. Malheureusement pour eux, deux pilotes sont capturés. Torturés, ils révèlent l’emplacement de trois des bases avancées (les Y-5, Y-7 et Y-9), mais il semble qu’ils aient volontairement induits leurs tortionnaires en erreur en leur parlant de nombreuses autres bases en construction et de plans américains pour stationner au Yunnan une force de cinq ou six cents avions.


20 août
Yunnan et Corée
L’aviation de l’Armée Impériale bombarde six aérodromes alliés, dont deux servent effectivement de bases à des avions de l’USAAF. Une seule formation est interceptée, par huit P-40 –malheureusement pour eux, ils tombent sur neuf 9 Ki-61 qui en abattent deux et chassent les autres.
De leur côté, les Américains lancent 11 B-26 contre le QG japonais de Pyongyang à travers la Mer Jaune. Les avions attaquent au crépuscule avec une charge de bombes limitée (500 kg chacun), mais le bombardement, très précis, fait plus de deux mille morts et blessés.


26 août
Yunnan
De multiples reconnaissances ont permis à l’Armée Impériale de localiser la plupart des onze aérodromes alliés au Yunnan. Une véritable offensive aérienne mobilisant d’importants moyens a été déclenchée, avec des centaines de sorties et une débauche de bombes qui pèsera bientôt sur les capacités offensives japonaises. Cependant, ces bombes n’ont pas été dépensées en vain.
Les premiers jours, les attaques des Ki-45 Toryu ont permis de distinguer les aérodromes principaux. Puis, les bombardiers Donryu ont effectué de nombreuses missions, détruisant notamment des réserves de carburant sur les terrains Y-2 et Y-4.
Le plus grand succès a lieu le 26 : 6 B-26, 3 P-38, 4 B-17F et 3 CB-17 de transport de carburant sont détruits au sol. La réaction de la chasse américaine coûte aux Japonais 7 Donryu, 3 Ki-45, 8 Ki-43 et 1 Ki-61 en échange de 12 P-40 et 2 P-38, mais les actions de la CATF au Yunnan resteront le plus souvent limitées à des reconnaissances et à du harcèlement durant les mois suivants.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Fév 25, 2009 17:52    Sujet du message: La Chine : le tournant Répondre en citant

Mêmes remarques que pour le texte précédent : toutes les opinions sont les bienvenues. Aujourd'hui, la haute politique. Pour le croustillant, un peu de patience, merci.

15 septembre
Chungking (Tchoung-king)
Le premier régiment de la 41e DIUS arrive enfin dans la capitale du KMT, conduit par le général Albert Wedemeyer. D’accord avec les représentants britanniques et français auprès du gouvernement chinois, il attaque immédiatement – diplomatiquement bien sûr. Reçu par Tchang Kai-chek vers 10h00, il le met immédiatement face aux constatations faites par les Occidentaux et aux premières actions qu’ils ont entreprises.
« Une grande partie des munitions, du carburant et du ravitaillement en général que nous vous avons envoyé à grands frais a été volée et revendue au marché noir. La plupart des ces vols ont été le fait de personnels américains corrompus. Beaucoup de ces individus ont déjà été arrêtés, ou le seront bientôt ; ils seront jugés et condamnés à de lourdes peines. Il a été prouvé que deux d’entre eux au moins ont vendu des quantités importantes d’essence d’aviation à des subordonnés direct du général He – conseiller militaire personnel de Tchang – et il a été également prouvé que ces officiers chinois avaient revendu l’essence aux Japonais ! Ces deux hommes, que j’hésite à appeler encore des Américains, ont été fusillés pour trahison, mais il n’est pas question que les corrupteurs échappent à la punition ! » s’exclame Wedemeyer. De fait, l’exécution des deux Américains enlève à Tchang toute excuse pour ne pas agir avec autant de fermeté contre les officiers chinois complices de ce trafic. Mais Wedemeyer n’en a pas fini avec son réquisitoire.
« Il y a encore pire, Votre Excellence ! Nous avons découvert que la moitié des fonds que nous vous avons envoyés en bonnes monnaies d’argent et que nous avions confiés personnellement à H.H. Kung ont été détournés par celui-ci – par votre propre ministre des Finances ! Et tout cela en violation flagrante des ordres et décrets que vous avez vous-même signés et qui interdisent spécifiquement ce genre de trafic et toute cette corruption ! »
Wedemeyer est bien renseigné, grâce au travail de l’Australien Donald. Celui-ci connaît par cœur le Who’s who du zoo de la corruption chinoise, et il a recensé avec soin les ordres de Tchang condamnant ces pratiques. « Ces ordres représentaient pour Tchang son absolution personnelle, même s’ils l’obligeaient à lâcher certains de ses principaux alliés intérieurs, au premier rang desquels H.H. Kung et sa femme Ailing, le général He and bien d’autres. En revanche, les accusations américaines épargnaient des hommes comme T.W. Sung (qui était justement sur le point de revenir de Washington…) et le général Chen (le chef de la division blindée chinoise, le vainqueur de Changsha). » (Jack Bailey, Canberra University Press : Birth of Modern China, 1996)
Après la potion amère, Wedemeyer a cependant de quoi consoler Tchang, sous la forme d’un message du Président Roosevelt lui-même, lui indiquant les grands traits de la stratégie alliée, « dans laquelle les Etats-Unis d’Amérique et leurs Alliés, le Royaume-Uni et la République française, souhaitent ardemment que la Chine joue un rôle à sa mesure. » Et pour cela, il “suffirait” que le KMT applique enfin son propre programme de réformes. Les Alliés, explique Wedemeyer, sont prêts à payer le prix de ces réformes, civiles et militaires, pourvu que l’argent et le matériel fournis soient effectivement utilisés comme prévu – et Tchang ne peut que comprendre que l’application de ce plan va dans le sens d’un renforcement de son propre pouvoir et de celui de son gouvernement. Refuser serait courir le risque d’un tarissement rapide de l’aide alliée. Néanmoins, accepter ne serait-il pas se soumettre ? Et risquer un jour d’être éliminé, sacrifié sur l’autel d’un accord avec l’URSS et les communistes chinois ?
Le Généralissime demande à réfléchir. Il fixe rendez-vous à Wedemeyer dans la soirée, en compagnie de sa femme et principale conseillère, Meiling Sung.
Ce soir-là, Wedemeyer dévoile un nouvel atout, en présence du seul couple présidentiel. Il explique que le déploiement de la CATF au Yunnan n’est pas là pour aider les communistes, mais pour servir de diversion et d’étape de ravitaillement sur la route du Japon : les Américains n’ont pas l’intention de renforcer la région. Tchang et sa femme se rendent immédiatement compte d’une conséquence que les Alliés n’ont pas saisie : l’utilisation du Yunnan comme base d’attaque du Japon n’attirera pas seulement une réponse de l’aviation japonaise. Tous deux deviennent alors de chauds partisans de l’aspect aérien de l’opération – mais Wedemeyer ne comprendra jamais vraiment pourquoi. Vingt ans plus tard, dans une série d’interviews effectuée au Palais présidentiel, le Président-à-vie Tchang Kai-chek expliquera qu’il avait été enchanté en découvrant que les communistes allaient se retrouver enfermés au Yunnan dans un piège mortel involontairement tendu par les Américains : « C’était un véritable cadeau, cela garantissait la destruction des communistes par les Japonais et les communistes eux-mêmes devaient y prêter la main ! »
L’une des journées les plus importantes de l’histoire de la Chine moderne s’achevait. « La Chine étant la Chine, tout ne fut pas réglé ce soir-là. Mais l’issue des semaines de négociation qui suivirent était sans doute déjà décidée, d’autant plus que W.H. Donald avait repris sa place auprès du couple Tchang. Ses avis étaient très écoutés de Meiling, sinon toujours de Tchang Kai-chek – et Meiling savait se faire entendre.
Très vite (c’est à dire en quelques mois) se dessina la structure de la nouvelle direction chinoise.
Tchang Kai-chek fut nommé Président-à-vie, chargé de la direction de la guerre et des Affaires étrangères (responsabilité qu’il délèguerait souvent à son épouse).
T.W. Sung devient Président du Yuan exécutif (Premier ministre), chargé des affaires intérieures et des Finances – c’est-à-dire, d’abord, de la stabilisation de la monnaie chinoise. Le catastrophique H.H. Kong fut expédié au Brésil comme ambassadeur, avec son épouse Ailing. Lors d’une spectaculaire querelle de famille, T.W. Sung arracha littéralement à sa sœur et à son beau-frère la somme coquette de cent-vingt millions de dollars, qu’il consacra à la construction d’infrastructures civiles, non sans le faire largement savoir. Mais l’ambassadeur de Chine au Brésil n’en fut pas pour autant démuni : on estime que le couple Kong possédait encore près de cent cinquante millions de dollars !
Le général Chen, réputé comme incorruptible – selon les standards chinois bien sûr, fut nommé chef d’état-major général, avec un trio de conseillers alliés (un Américain, un Anglais et un Français dans l’ordre d’autorité). C’est ainsi que fut mise en œuvre la réforme de l’Armée Nationaliste, dont la première offensive devait être dirigée contre les trois cités du triangle de Wuhan. »


22 septembre
Musashi (Japon)
Les réserves de carburant au Yunnan permettent encore une attaque contre le Japon. C’est un raid “massif”: 26 B-17F, qui font l’aller et retour sans encombre grâce à l’utilisation de deux appareils pour le brouillage des fréquences radio et des radars japonais. La cible est la grande usine de moteurs de Nakajima, à Musashi. Les dommages sont relativement légers : 44 machines-outils détruites ou gravement endommagées ainsi que 5% des bâtiments ; 190 000 heures de travail perdues. Mais ces dommages relativement limités vont néanmoins donner un coup de fouet au programme de dispersion des usines – et ce programme lui-même entraînera une certaine réduction de la production.

Yunnan (Chine du Nord)
Les B-26 de la CATF basés au Yunnan poursuivent leurs opérations de harcèlement. Ce sont des coups d’épingle visant surtout la Mandchourie. Les pertes américaines sont relativement fortes, non tant du fait des combats mais surtout en raison du taux d’attrition très élevé par accidents.
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MessagePosté le: Mer Fév 25, 2009 20:31    Sujet du message: Répondre en citant

perso, pour avoir plusieurs fois simulé la chose avec l'extension de burma OCS, yunnan, je ne vois pas les communistes s'effondrer dans cette region, on pourrait y faire le gros dos pendant 100 ans...
même si donc on admet que mao est hors jeu pour l'apres guerre, je ne vois pas la presidence de TKC rose, je pense qu'il finira par y avoir une (plusieurs?) tentatives de coup d'etat, surtout qu'on est jamais mieux trahi que par les siens, et qu'à un moment ou à un autre, un des sous fifres fera alliance avec les communistes
alors chine FTL et tchecoslovaquie otl, meme combat?
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MessagePosté le: Mer Fév 25, 2009 20:53    Sujet du message: Répondre en citant

Disons que comme bon nombre d'anglo-saxons, Mark est semble-t-il un peu (beaucoup) anti-communiste (et pas secondaire comme dirait Desproges). À partir de là, s'il peut leur régler leur compte même virtuellement, il ne va pas se priver Smile
Mais il faut quand même noter que l'URSS soutenait plutôt le KMT !
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En principe (moi) ...
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MessagePosté le: Mer Fév 25, 2009 21:04    Sujet du message: Répondre en citant

C'est vrai, Staline a beaucoup soutenu le KMT (c'est le réalisme socialiste).

Mais, fin 44, il pourrait lui proposer un marché simple : le Mandchoukouo devient une République Socialiste Soviétique et on reste copains. Ce que Tchang aurait intérêt à accepter, parce que c'est pas avec des Valentine qu'il va arrêter les JS-2.
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MessagePosté le: Jeu Fév 26, 2009 07:58    Sujet du message: Répondre en citant

...et au lieu d'avoir une guerre de corée, on aura une guerre des 2 chines, avec tout le jargon d'un coté comme de l'autre pour la reunification de l'empire du milieu.
une DMZ? un effodrement dans les 90, coincé qu'il est entre le japon et la chine de TKC? ou (comme je le pense plutot)une lente attrition du regime TKC, rongé par une corruption qu'il n'arrivera jamais à eradiquer et divers mandarinat déguisés?
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FREGATON



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MessagePosté le: Jeu Fév 26, 2009 14:47    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
... on aura une guerre des 2 chines...

Si j'osais: ...2 chines, cela fait un morceau de poids!... Embarassed
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La guerre virtuelle est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux civils.
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MessagePosté le: Jeu Fév 26, 2009 17:06    Sujet du message: Répondre en citant

Et, dans le même genre, le général, il va arriver à pied par laquelle des deux chines ? Embarassed Embarassed

Bon, arrêtons les calembredaines et contrepets (salut tout de même, Frégaton). Voici la suite. Très politique et à discuter, encore. Et ça va se corser.

Fin Octobre 1942
Chungking (Tchoung-king)
Wendell Wilkie, le battu des élections présidentielles de 1940, a été envoyé par Roosevelt faire le tour du monde pour rendre visite aux alliés de l’Amérique, au nom de l’union sacrée qui doit régner aux Etats-Unis. Son arrivée en Chine marque l’accomplissement des réformes politiques entreprises par Tchang Kai-chek depuis plus d’un mois, avec l’aide énergique de T.W. Sung.
L’évolution la plus visible pour le quotidien des Chinois est cependant l’amélioration des infrastructures locales de transport et de communications obtenue grâce aux efforts entrepris par les Alliés dès le printemps 1942. Ces infrastructures sont encore très limitées, mais comme elles n'existaient pas, ou presque, auparavant, la plus petite amélioration a un effet hors de proportion avec sa taille.
Encore plus important, mais pour l’instant moins visible : le programme de stabilisation du yuan a commencé. T.W. Sung a convaincu Tchang Kai-chek qu’il était dangereux de faire appel sans limite à l’émission monétaire – dangereux et inutile, d’autant plus que les Japonais ont imprimé cent milliards de Yuans pour aggraver l’inflation chinoise et que les billets imprimés par le KMT n’ont plus aucune valeur. Très surpris par cette révélation, Tchang a accepté le programme de stabilisation monétaire et de ralentissement de l’inflation. La transformation d’une grande partie des avoirs chinois aux Etats-Unis en yuans d’argent a permis la création d’une devise de référence stable et respectée impossible à contrefaire en pratique. Bien entendu, les monnaies d’argent resteront rares et le taux d’échange yuan d’argent contre papier monnaie très élevé, mais dès sa mise en circulation, la seule existence du yuan d’argent va rassurer les acteurs économiques chinois.
L’Armée Nationale Républicaine est évidemment l’une des principales cibles du programme de réformes. Dans le cadre du programme anti-corruption, il est maintenant interdit aux soldats de rançonner les paysans pour leur prendre leurs stocks de nourriture. De nombreux officiers ont en effet pris l’habitude d’aller bien au-delà des réquisitions pour nourrir les troupes, afin de revendre les surplus d’aliments aux paysans eux-mêmes, voire aux Japonais ! Tchang Kai-chek avait interdit à plusieurs reprises cette pratique – mis au pied du mur par les Américains, il se résout à faire appliquer ses directives ; des dizaines d’officiers seront fusillés pour cette seule raison.
Le nouveau chef d’état-major, le général Chen, a décidé d’interrompre la conscription sans discrimination des paysans. Il a expliqué à ses subordonnés que le très bon comportement des forces des 9e et 10e Zones de Guerre ont démontré sans doute possible que les conseils dispensés par les missions militaires allemandes dans les années 1930 étaient corrects. Ces conseils avaient d’ailleurs été approuvés à l’époque par Tchang Kai-chek, ce qui permet au Généralissime (il a conservé jalousement ce titre) de se prévaloir d’avoir eu raison avant tout le monde, Occidentaux compris.
En résumé, l’ANR a besoin de moins de troupes, mais mieux équipées et mieux entraînées. Le général Chen entame ce que W.H. Donald décrira comme « une décompression explosive ». En tout, cinq cent mille conscrits de fraîche date seront renvoyés à leurs villages. Très souvent (mais, malheureusement pas dans tous les cas, loin de là), ils vont même pouvoir y retourner avec quelque chose, et non comme des réfugiés sans le sou et affamés. Dans quelques villages, ceux reliés par radio à un centre important (et leur nombre augmente peu à peu), une partie des hommes démobilisés sont rassemblés par les autorités locales en unités de milice pour lutter contre les bandits. La nouvelle que ces miliciens ont droit à quelques armes et reçoivent même parfois une paie (en nature le plus souvent) va vite se répandre et les milices locales se révéleront bientôt comme un agent stabilisateur précieux. Elles permettront d’accueillir les troupes démobilisées par les seigneurs de la guerre, qui, en pareil cas, formaient en général pour survivre des bandes de brigands.
« Au fur et à mesure des réformes allait apparaître un fossé entre les forces de l’ANR et celles des seigneurs de la guerre. Ceux-ci, n’ayant que peu ou pas accès aux armes livrées par les Occidentaux, n’eurent pas d’autre choix que de faire passer leurs troupes sous commandement de l’ANR et d’en réduire le nombre. Cette réduction ne nécessita d’ailleurs, bien souvent, qu’une meilleure comptabilité. Ainsi, le seigneur de la guerre du Sé-Tchouan (Sichuan), un homme qui redoutait qu’on l’assassine au point de faire inspecter les melons qu’il mangeait pour y rechercher des traces d’injection de poison, affirmait disposer de 350 000 hommes – mais il apparut vite que ses forces n’en comptaient que 200 000, car lui-même et ses officiers gonflaient leurs rôles pour obtenir davantage d’argent. Comme, pour ces 200 000 hommes, il n’avait que 75 000 fusils disparates et vingt pièces d’artillerie dignes d’un musée, il dut accepter de transformer son armée de 350 000 fantômes en une milice de 75 000 hommes. Une telle force devait largement suffire à entretenir sa réputation comme gouverneur de province, mais ses capacités combatives étaient dépassées chaque jour davantage par celles des unités de l’ANR du gouvernement central.
Au départ, Tchang Kai-chek rejetait cette évolution. C’était un Chinois traditionaliste, il avait peu de temps pour écouter les étrangers et il était fermement convaincu qu’en matière de soldats (comme le dirait un peu plus tard Staline) « la quantité a une qualité qui lui est propre ». Néanmoins, il commença à changer d’avis quand il constata que disposer d’un nombre relativement restreint de troupes de meilleure qualité modifiait considérablement l’équilibre établi entre lui et les seigneurs de la guerre. Ces derniers n’y pouvaient rien. Les “diables étrangers” ne leur donnaient aucun matériel, tout était confié au gouvernement central. Et chaque fois qu’un officiel du KMT était pris à voler du matériel pour le vendre à un seigneur de la guerre, Tchang Kai-chek était conduit à faire respecter par de lourdes sanctions ses décisions prises quinze ans plus tôt : en effet, un tel délit n’était pas seulement une violation de ses ordres, mais une menace directe pour le contrôle de plus en plus marqué que son gouvernement exerçait sur la Chine et sur ses possibilités d’action. » (D’après Jack Bailey, Canberra University Press : Birth of Modern China, 1996)
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MessagePosté le: Ven Fév 27, 2009 08:36    Sujet du message: Répondre en citant

mouais, ça fait un peu tout va pour le mieux dans le meilleur des monde...
attendons de voir comment tout ça évolue, mais pour l'apres guerre je suis pessimiste : ce regime prend tout sauf le chemin d'une democratie. et comme toutes les républiques bananieres et autoritaires, meme avec le soutien des states, ça m'inspire pas...
je respecte la vision et la redaction qui doit s'appuyer sur une serieuse argumentation, mais je pense que cette chine FTL sera une source de problème apres guerre.
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MessagePosté le: Ven Fév 27, 2009 10:39    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
je respecte la vision et la redaction qui doit s'appuyer sur une serieuse argumentation, mais je pense que cette chine FTL sera une source de problème apres guerre.


Personne n'a dit le contraire !
Un Singapour (ou du moins un Taiwan) à la dimension chinoise sera sans aucun doute une source de problèmes... Tout comme la Chine OTL, d'ailleurs ! Ce ne seront pas les mêmes - quoique...

Par exemple, rien que l'étiquette Président-à-vie est évocatrice de problèmes. Mais la Chine OTL aussi a eu droit à un Président à vie !
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MessagePosté le: Ven Fév 27, 2009 13:19    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous avais promis du croustillant... L'essentiel de cette histoire (y compris les doutes sur son authenticité) est OTL...

31 Octobre 1942
Chungking (Tchoung-king)
Wendell Willkie a été soigneusement informé sur la situation en Chine, à Washington d’abord, à Rangoon ensuite, lors de réunions organisées par l’ambassadeur Gauss (et parfois réservées aux Américains). Il a notamment rencontré le maréchal Wavell et le général Stillwell (lequel, mis sur la touche en Chine, a exprimé librement sa rancœur contre les dirigeants du pays). L’ancien candidat Républicain n’a donc pas été séduit par la cérémonie de bienvenue organisée à Chungking, avec ses milliers d’enfants agitant des drapeaux et son défilé militaire. Même la participation soigneusement orchestrée du fils adoptif de Tchang n’a pas eu l’effet espéré par le Généralissime.
A Chungking, Willkie rencontre Chennault – celui-ci est surveillé de près par Washington, notamment en raison de l’état catastrophique des aérodromes et des autres infrastructures, qu’il lui a bien fallu admettre lorsque le gouvernement américain lui a enfin envoyé les avions qu’il réclamait depuis si longtemps. Le scandale du trafic de carburant a aussi fait douter de sa crédibilité pour dans tout autre rôle que celui de pilote. A l’arrivée de Willkie, Chennault et son état-major logistique sont en état de guerre froide : lui déteste cette équipe, qu’il considère comme une bande de bureaucrates que Washington lui impose et dont le seul but est de lui mettre des bâtons dans les routes ; eux le regardent comme un aviateur doué, mais à peu près aussi connaisseur qu’un cactus en matière de logistique et de ravitaillement. Par bonheur, à la suite d’une série de violentes disputes, tous ont compris que personne ne pourrait poursuivre la guerre sans l’autre camp. De plus, tous ont affaire aux Chinois, ce qui minore fortement, par contraste, l’ampleur de leurs désaccords.
Mais Willkie n’a pas spécialement l’occasion de s’entretenir avec Tchang. En revanche, il a dès son arrivée dans la capitale du Kuo-Min-Tang fait la connaissance de Madame Tchang : Meiling. Celle-ci considère la visite de cet homme politique américain de premier plan comme l’occasion rêvée d’accroître son influence dans les sphères dirigeantes des Etats-Unis. Les Chinois n’ont-ils pas surnommés les trois sœurs Sung « Celle qui aime la Chine (Chingling), celle qui aime l’Argent (Ailing) et celle qui aime le Pouvoir (Meiling) » ?
Deux jours après l’arrivée de l’envoyé américain, l’ambassade organise une grande réception. Gardner Cowles, éditeur du magazine Look et grand ami de Willkie, l’a accompagné en Chine et il est bien sûr de la fête. A la tombée de la nuit, Willkie lui demande de le remplacer auprès des invités, sans lui cacher qu’il désire s’isoler un moment avec Meiling. Une heure plus tard, l’éditeur voit partir Tchang et rentre à la résidence qu’il partage avec Willkie, à côté de l’ambassade. Cowles racontera la suite dans ses mémoires, dont la véracité est parfois contestée – mais dont l’éventuelle inexactitude ne semble pas pouvoir être démontrée.
« Peu après neuf heures, il y eut un grand vacarme dans la cour d’entrée. Le Généralissime fit son entrée, visiblement furieux. Il était accompagné de trois gardes du corps, chacun armé d’une mitraillette. Vibrant de rage contenue, il s’inclina froidement et je lui rendis sa courbette avec la courtoisie de rigueur. Tchang demanda où était Willkie, je répondis que je l’ignorais et je lui offris du thé. Nous bûmes dans un silence de cathédrale, puis le généralissime répéta sa question, à laquelle je répondis comme la première fois. Soudain, il se rua dans la maison, suivi par ses trois hommes. Il se mit à fouiller chaque pièce, ouvrant tous les placards et regardant sous tous les lits avant de s’en aller dans avoir rouvert la bouche.
Je décidai de ne pas me coucher, mais j’abandonnai le thé pour le Scotch.
A quatre heures du matin apparut un Willkie enchanté, frétillant – à 50 ans ! – comme un lycéen qui vient de coucher avec la plus belle fille de sa classe. Il m’expliqua qu’il avait passé le début de la nuit « avec Meiling », dans un appartement qu’elle avait en haut du bâtiment de l’hôpital des femmes et des enfants, sous la protection des gardes du corps personnels de Madame. Après m’avoir raconté en détails (et avec des soupirs ravis) ce qui s’était passé entre eux, il conclut qu’il lui avait proposé de repartir pour Washington avec nous ! J’étais horrifié. « Wendell, lui dis-je, tu n’es qu’un fichu imbécile ! C’est vrai, Meiling est sûrement l’une des femmes les plus belles, les plus intelligentes et les plus… sexy, oui, que j’aie jamais vues, mais tu es un homme politique. Tu dois être discret. Toute la ville doit déjà en parler et le Généralissime lui-même se doute de quelque chose, ou pire. » Il me traita de jaloux et de divers autres noms, puis alla se coucher. J’espérai que quelques heures de sommeil le calmeraient, mais au petit-déjeuner, il n’avait pas changé d’idée. Une furieuse dispute suivit. A bout d’arguments, je lui dis qu’il ne pourrait jamais plus être candidat à la Présidence s’il avait une liaison avec Meiling. Il finit par se laisser fléchir, mais il me demanda d’aller expliquer à Madame Tchang qu’il leur était impossible de retourner ensemble aux Etats-Unis. »
Selon les historiens qui ajoutent foi à ce témoignage, cet épisode digne d’un vaudeville est responsable de la crise aiguë qui va survenir les jours suivants dans les relations entre Tchang Kai-chek et les Occidentaux.
« Quelques heures avant son départ, Wendell Wilkie signa avec Tchang Kai-chek une série d’accords dont la plupart étaient prévus de longue date, mais dont l’un venait d’être ajouté à la liste. Selon ce traité, les Etats-Unis d’Amérique renonçaient à tous leurs droit territoriaux en Chine, abandonnaient leurs concessions et promettaient d’agir auprès de leurs alliés britanniques et français pour que ces derniers en fassent autant au plus vite – ce qui fut le cas quelques semaines plus tard. Sans doute l’abandon des concessions n’eut-il pas d’effet concret sur le moment (toutes étaient occupées par les Japonais), mais c’était un geste diplomatique propre à calmer un amour-propre écorché. Britanniques et Français obtinrent cependant un codicille confirmant leur bail de 99 ans (jusqu’en 1999) pour deux territoires situés près de Canton (Guangzhou) : Hong-Kong pour le Royaume-Uni et Kouang-Tchéou-Wan pour les Français. Pour les Britanniques, il était même prévu que le bail serait renouvelable tous les dix ans, sous réserve d’une rente annuelle versée au gouvernement chinois en bon argent-métal par la Couronne (les Français auraient, semble-il, souhaité en faire autant, mais n’étaient pas en fonds…). Les versements anglais commencèrent immédiatement, permettant au Royaume-Uni de soutenir financièrement le KMT sans provoquer de protestations à la Chambre des Communes. » (D’après Jack Bailey, Canberra University Press : Birth of Modern China, 1996)

2 novembre 1942
Chungking (Tchoung-king)
A peine Willkie parti, Tchang Kai-chek prononce un grand discours radiodiffusé vantant les réformes politiques et les accords signés ou en passe de l’être avec les Occidentaux sur la restitution des concessions. Grâce au réseau de récepteurs installés par les Américains dans les principales villes contrôlées par le KMT, une partie importante de la population chinoise est ainsi informée ; la crédibilité de Tchang en est fortement accrue.
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Manu Militari



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MessagePosté le: Ven Fév 27, 2009 17:03    Sujet du message: Crédibilité de cet évènement Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
L'essentiel de cette histoire (y compris les doutes sur son authenticité) est OTL...
Pour parler franc, j'ai du mal à avaler cette histoire. Shocked Confused

Certes il y a des exemples à la Maison Blanche mais une telle "naïveté " dans le comportement d'un homme politique de premier plan (de 50 ans) me "surprend". ... (rajout) ... A la réflexion, il y a aussi l'exemple récent du FMI, mais on reste dans le cas d'une relation supérieur/subordonné PAS de l'épouse du dirigeant d'une super-puissance (dans une très mauvaise passe mais la Chine est une superpuissance)


Est-ce qu'il y aurait des références ou des sources OTL disponibles sur cette histoire ? Si oui, il est indispensable de les mettre en note de bas de page.




Nota : Mes réticences n'ont rien à voir avec quel question de morale ... mais, bien sur, une question de crédibilité. Wink

Nota 2 : C'est moi ou j'ai l'impression que c'est un magnifique guet-apens organisé de A à Z ? Question

Salutations
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MessagePosté le: Ven Fév 27, 2009 17:49    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai eu aussi du mal en lisant le texte de Mark... mais en fait, la référence OTL est tout simplement la même que celle indiquée dans le récit : les mémoires de l'éditeur de "Look" ! Un patron de presse, donc.
Il faut reconnaître que le couple Tchang était assez spécial, et que Madame était encore plus spéciale que Monsieur (on l'a déjà vu et on le reverra).
Et le surnom chinois des trois soeurs Sung est OTL, lui aussi : celle qui aime la Chine, celle qui aime l'Argent et celle qui aime le Pouvoir.

Donc en fin de compte, notre récit dit exactement la même chose que le récit OTL : voilà ce que raconte un journaliste qui était là, c'est le seul témoin (Willkie est mort fin 1944, à 52 ans, curieux, non ?). Imaginez que certaines histoires que cite Manu Militari ne soient pas devenues de notoriété publique et qu'on les raconte dans 30 ou 50 ans, qui les croirait ?

La seule chose ajoutée par notre récit est que, peut-être, il y a un lien entre cette "affair" et la renonciation officielle aux concessions...
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MessagePosté le: Sam Fév 28, 2009 23:09    Sujet du message: Répondre en citant

Fin de cette aventure chinoise...

8 novembre 1942
Chungking (Tchoung-king)
Le général Chen Cheng est nommé commandant en chef des forces alliées en Chine. Cette décision est applaudie tant par le maréchal Wavell, en Inde, que par le général Wedemeyer. Roosevelt et Churchill envoient leurs félicitations à Tchang Kai-chek pour cette décision, promettant un appui accru pour les opérations offensives prévues vers la mi-1943.
Le général Hsueh Yueh, le vainqueur de Changsha, se voit proposer le choix entre la retraite et l’intégration de toutes ses forces (dont la moitié sont des troupes de seigneurs de la guerre) dans l’Armée Nationale Républicaine, lui-même étant nommé commandant de la Zone de Guerre de Chine du Sud. « Le Kuo-Min-Tang estime que le temps des seigneurs de la guerre est passé, lui explique Chen. Il a donc été décidé d’offrir à tous les hommes qui, comme vous, ont montré leurs qualités de chef militaire, les meilleures places au commandement de l’ANR, pourvu bien sûr qu’ils comprennent les valeurs de la Chine que nous construisons, fidèles à l’enseignement de notre maître Confucius. » Yueh n’est pas seulement un général habile, c’est aussi un patriote chinois : après une réflexion bienséante de quelques jours, il accepte. « J’ai pu voir ce que nos forces pouvaient faire, avec l’aide de votre matériel, dira-t-il plus tard à Wedemeyer (dont la 41e DIUS et ses unités d’appui poursuivent, par petits paquets, leur voyage des Etats-Unis en Chine et leur concentration près de Chungking). Je pense que, pour la première fois depuis deux siècles, nous pouvons mettre la Chine à l’abri des invasions. »
Pendant ce temps, l’ANR continue de réduire ses effectifs et d’améliorer ses capacités combatives selon ce que le général Chen appelle la Stratégie du Bambou. « Nous améliorons d’abord la qualité de nos réserves centrales, explique-t-il à Wedemeyer, et seulement ensuite celles de nos forces sur le front. Ainsi, quand les Japonais regardent à leurs pieds, ils peuvent voir que la forêt de bambous pousse lentement, mais même en levant la tête, ils ne peuvent s’apercevoir que les bambous poussant sur une crête éloignée croissent bien plus vite. »
A la fin de 1942, la puissance de l’ANR sera très nettement supérieure à ce qu’elle était un an plus tôt. Le principal changement est le plus élémentaire : chaque soldat possède une arme individuelle, des chaussures (en général, des sandales en caoutchouc de pneu) ainsi qu’un uniforme très simple et un paquetage minimal (en dehors de l’arme, le tout est le plus souvent fabriqué en Inde). Autre changement élémentaire mais capital : celui de l’intendance, chargée de répartir entre les unités le matériel occidental. L’intendance de la nouvelle ANR est principalement composée – c’était une exigence anglaise, exprimée avec diplomatie – par des Chinois “de l’étranger”, venus notamment de l’Empire Britannique, et par des employés du Service des Douanes Chinoises (Chinese Customs Service) . La corruption dans le système est ainsi réduite à des proportions négligeables (selon les standards chinois de l’époque).
La plus puissante unité de l’ANR est la fameuse 200e Division Blindée. Fin 1942, elle compte 166 véhicules blindés, dont 96 chars dignes de ce nom [Note de Casus Frankie : 1/3 de Valentine et 2/3 de Stuart], plus un régiment d’infanterie mécanisée, un régiment de cavalerie, un d’artillerie et un du génie. Mieux encore, les 201e, 202e et 203e Divisions Blindées sont en formation – même si la plupart de leurs véhicules n’existent encore que sur le papier et si les autres sont des engins fatigués de provenances variées.


17 novembre 1942
Nouvelle-Delhi
Meiling Sung (apparemment réconciliée avec Tchang Kai-chek, si besoin était), est en route pour les Etats-Unis. A la faveur de son passage par l’Inde, elle a de longs entretiens avec des nationalistes indiens. Elle souligne devant eux que la position de Dominion de l’Empire Britannique leur assurerait la protection d’une grande puissance et les a mis à l’abri des drames vécus par la Chine ces dernières années, qu’il s’agisse de la guerre avec le Japon ou des troubles internes de tous ordres. Les interlocuteurs de l’envoyée chinoise sont divisés. Les uns (notamment ceux qui redoutent le séparatisme pakistanais des partisans de Jinnah) estiment qu’en effet, devenir un Dominion pourrait être une étape constructive sur la route de l’indépendance – les exemples du Canada et de l’Australie ne sont pas des repoussoirs. Les autres se demandent si la Chine ne joue pas double jeu et ne cherche pas à maintenir l’Inde dans la posture d’une satellite des Occidentaux pour s’affirmer, après la guerre, comme le leader d’une Asie indépendante.


Fin décembre 1942
New York
Meiling Sung, épouse de Tchang Kai-chek, est accueillie par Harry Hopkins au nom du Président Roosevelt. Elle affirme aussitôt à la presse que la seule raison de son voyage est de se soigner. Elle souffre en effet d’une sinusite aggravée par un tabagisme élégant (au fume-cigarette) mais non moins nocif, de problèmes dentaires, de douleurs du dos et des côtes (cassées lors de l’accident d’auto dont elle a été victime en 1937), d’insomnies et tout simplement d’épuisement. Elle est d’ailleurs accompagnée par deux infirmières, sans compter sa nièce Jeanette Kung (connue pour avoir l’habitude de se coiffer et de s’habiller comme un homme).
Tous ses ennuis de santé n’empêchent pourtant pas Meiling d’entamer immédiatement des entretiens avec une série de responsables politiques américains. Ces entretiens sont très cordiaux, ses interlocuteurs étant bien disposés envers l’envoyée semi-officielle de Tchang Kai-chek grâce à la nouvelle orientation prise par le Kuo-Min-Tang. Cependant, si Meiling est très élogieuse pour la politique du gouvernement américain, elle est beaucoup plus critique quant à l’attitude des Britanniques (accusés d’arrière-pensées colonialistes) et des Français (qui se voient reprocher de ne pas aider financièrement le gouvernement chinois). Enfin, elle est très agressive vis-à-vis du général Stilwell et des opérations qu’il conduit dans le sud de la Chine.
Il est prévue qu’au bout de trois semaines de soins médicaux (et d’entretiens politique), Meiling ira se reposer quinze jours dans la maison des Roosevelt, à Hyde Park (état de New York). C’est là qu’elle préparera, avec l’aide d’Henry Luce, la tournée des Etats-Unis qu’elle a décidé d’organiser suivant le conseil de Wendell Willkie.
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Didi



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MessagePosté le: Lun Mar 02, 2009 09:33    Sujet du message: Répondre en citant

Quels sont les arguments de Mark pour le renforcement spectaculaire du KMT en raison du maintien de la France en guerre ? J'avoue que je ne vois pas trop.
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