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Les Légions étranges d'Hitler (par Demo Dan)
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 22:33    Sujet du message: Répondre en citant

Je dois confesser ne pas savoir ou tu souhaite en venir. De tout temps, il s'est trouvé des mercenaires pour lutter dans les deux camps, depuis les cités grecques ralliées à Xercès.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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loic
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MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 22:42    Sujet du message: Répondre en citant

À noter que suite à l'assassinat du général Seyffardt, un des régiments de volontaires néerlandais fut renommé : 48. Freiwilligen SS-Panzergrenadier-Regiment General Seyffardt (source Wiki anglais).
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 22:43    Sujet du message: Répondre en citant

Noté !
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Lun Mar 30, 2020 08:40    Sujet du message: Répondre en citant

Voici, a mon avis, pourquoi les allemands n'ont trouvés que peu de candidats en Belgique:

1° les plus nationalistes et extrémistes se trouves à philosopher au fin fond du bas Congo voir du Katanga (je suis surpris qu'un sous marin n'est pas torpiller le navire les transportant par méprise…)
2° ceux en âges de prendre les armes sont soit en train de se battre au sein de l'Armée Belge, soit prisonniers en Allemagne
3° les exploits des troupes Belges en font réfléchir plus d'un.

Et, une des raisons qui m'ont poussé à écrire des textes sur le 2e Grenadiers (Unité néerlandophone), avait un but de propagande en faisant se battre des flamands, car depuis que je lisais les écrits (des grands anciens) j'avais constaté qu'on ne parlais que d'Unité francophone.

Très heureux d'avoir pu lire une réponse de notre sainteté.

Le coyote depuis son terrier!!!!
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Mar 30, 2020 09:45    Sujet du message: Répondre en citant

Wil the Coyote a écrit:
Très heureux d'avoir pu lire une réponse de notre sainteté.


Moi aussi ! Very Happy
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Mar 30, 2020 09:53    Sujet du message: Répondre en citant

Malgré-nous, LVF et Charlemagne : pas assez, et pourtant beaucoup trop
Du lancement de “Barbarossa” à l’été 1943, le Reich enchaîna les désillusions face à l’Armée Rouge : cette dernière reculait (indéniablement), encaissait des pertes considérables (à l’évidence), paraissait toujours un peu plus proche du point de rupture (c’était certain)… Et pourtant, la « maison pourrie » si complaisamment décrite par Goebbels tenait toujours debout, refusant de s’effondrer sous les coups de boutoirs de l’Axe. Et pourtant les Rouges parvenaient à contre-attaquer, avec l’aide de leur vieil allié le Général Hiver…
Faute d’avoir remporté une victoire décisive, et alors que les Alliés avaient repris l’initiative en Méditerranée au point de faire basculer l’Italie dans leur camp, l’Allemagne voyait à présent se matérialiser son cauchemar : une guerre prolongée sur deux fronts. Une guerre impossible à gagner, en vérité.
Pour faire face, les autorités allemandes durent donc progressivement faire feu de tout bois auprès des ressortissants de pays amis voire occupés pour renforcer les unités présentées plus haut, pour en créer d’autres et enfin pour remplacer par des travailleurs forcés corvéables à merci les Allemands partis au front. Dans cette optique, le Reich, qui avait annexé de facto et en toute illégalité les trois départements d’Alsace-Moselle, commença donc à procéder à la conscription auprès des Français de cette région. Auparavant, il s’était contenté de faire appel au volontariat. Comme le claironnait sa propagande : « Nous n’avons pas besoin des Alsaciens pour gagner la guerre, mais nous tenons à vous avoir dans nos rangs pour l’honneur de votre région. »
Dès le 25 août 1942, passant abruptement de cette politique (qui n’avait donné absolument aucun résultat, prétendument du fait de « pressions familiales » !) au service militaire obligatoire, les services du Gauleiter Josef Bürckel prirent deux ordonnances établissant la naturalisation puis la conscription des Alsaciens-Mosellans – les rétifs qui ne sentaient pas assez Allemands pour cela pouvaient toujours demander à être expulsés ! Mais si le fait d’évoquer cette possibilité était, dans l’esprit de Bürckel, une boutade, les demandes furent si nombreuses que les nazis durent préciser très vite que les intéressés seraient “expulsés”, non vers la France, mais vers un camp de travail en Allemagne ou en Pologne. De plus, leurs familles en subiraient les conséquences.
Cent trente mille Français furent ainsi effectivement incorporés dans les forces allemandes, dont une bonne partie dans la Waffen-SS, pour remplacer les pertes effarantes subies entre 1942 et 1943. Au vu des circonstances de leur engagement, on ne saurait décemment qualifier ces “Malgré-nous” de volontaires. Par suite, ils sortent du cadre du présent dossier et ne sont évoquer que pour mémoire, afin d’illustrer la crise des effectifs que traversait l’Allemagne. De même, au début de 1944, le Reich aux abois alla jusqu’à tenter d’incorporer des officiers de réserve français d’Alsace-Moselle (démobilisés ou prisonniers de guerre) dans la Waffen-SS ! La quarantaine de convoqués eurent une attitude unanime : refus complet de collaborer et même communiquer son curriculum vitae, malgré les menaces et les promesses de nombreux avantages. Tous furent déportés…
Hélas, tous les Français qui revêtirent l’uniforme allemand ne le firent pas sous la contrainte : un certain nombre, ceux de la Sturmbrigade Charlemagne, lutteraient même contre les forces des Nations-Unies jusqu’aux derniers spasmes d’agonie du Reich, dans les ruines de Berlin. Trop bien connue en France, cette formation fut créée pour satisfaire à la fois les besoins en effectifs de la Waffen-SS et le désir forcené du Nouvel Etat Français d’initier une coopération gouvernementale de haut niveau (sinon d’égal à égal) avec son amical protecteur allemand, après l’échec lamentable de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme.
La LVF naquit le 27 août 1942, d’une initiative d’Eugène Deloncle (proche de Darnand, chef de l’Organisation d’Action Nationale [le service de renseignements extérieurs du NEF] et naguère fondateur de la Cagoule). Cette décision fut soutenue par les éléments les plus radicaux du NEF, dont Marcel Déat et Jacques Doriot – ce dernier alla jusqu’à servir dans ses rangs. Ne comptant pas plus de 5 000 hommes, mais se présentant toutefois comme l’avant-garde d’une nouvelle armée française, la LVF fut baptisée 638. IR par les Allemands. Elle relevait alors de la Heer, la SS refusant encore de se compromettre avec des « Français négrifiés ». Commandée par le colonel Castan de Planard de Villeneuve, la LVF vit le feu en mars 1943 dans la région de Kyryivka (Ukraine), après une longue période de formation qui aurait dû attirer l’attention de ses parrains sur l’étendue de ses qualités. Ayant fait preuve d’un allant variable (quoique certain pour quelques éléments), elle perdit 40 % de ses effectifs en moins d’une semaine de combat – auquel il fallut ajouter 10 % de radiés pour « combativité insuffisante ».
Retirée à la hâte des premières lignes, la LVF fut ensuite cantonnée en Slovaquie et réorganisée sous l’autorité du lieutenant-colonel Henri Lacroix. Elle y fut renforcée (si l’on peut dire) à partir de juin 1943 par un certain nombre de volontaires (ou supposés tels) issus de divers organismes collaborateurs, mais disgraciés lors la prise de pouvoir de Doriot. Fin août 1943, cet assemblage bâtard issu des circonstances fut finalement rattaché à une division de sécurité pour opérer sur les arrières du Groupe d’Armées Centre, afin d’assurer des tâches de maintien de l’ordre. Début 1944, il fut question de la rapatrier afin (proclamait Doriot) de « la jeter sur les envahisseurs anglo-américains ». Mais au moment d’embarquer pour rentrer en France, elle fut en catastrophe envoyée s’opposer à la marée rouge de l’opération Bagration. Les rares survivants ne regagnèrent la France qu’après un séjour prolongé en Sibérie…
Peu importait, bien sûr, pour ses anciens promoteurs. Pendant ce temps, à Paris, le gouvernement Doriot avait pendant ce temps imaginé une nouvelle unité – digne cette fois du rang qu’il désirait voir la France occuper au sein de la Nouvelle Europe. En effet, sous l’impulsion des nouvelles autorités françaises comme des nouveaux besoins allemands, la Waffen-SS – qui ambitionnait désormais de placer sous sa coupe tous les volontaires étrangers sous l’uniforme allemand, français compris – avait lancé le 22 juillet 1943 la formation de la 33. Waffen-Grenadier-Division der SS Charlemagne (parfois désignée Karl der Grosse), afin de regrouper tous les bons Français désirant lutter contre les Rouges avec le Reich.
En théorie, cette division devait comporter 15 000 hommes issus d’horizons fort divers : 6 000 volontaires individuels, 3 000 déçus de la LVF et un millier de vétérans de cette dernière, 600 militants des Jeunesses patriotes (apparentés aux fascistes italiens), 500 fidèles des corps-francs de Joseph Darnand (dont Darnand lui-même, qui avait juste à temps quitté la LVF), environ 3 000 membres des FST et, pour finir, un reliquat d’opportuniste, voire d’égarés. De fait, les critères de recrutement de la Charlemagne étaient fort éloignés de ceux de la SS de jadis : un « serment d’absence de sang juif » suffisait pour être engagé, à la seule condition d’être en âge de porter les armes. Malgré cela, dans la réalité, les 15 000 hommes prévus se retrouvèrent moins de quatre mille, entre inaptitudes, désertions et pertes à l’entraînement – voire bombardements alliés ! Chargé de sa mise sur pied, le colonel Puaud fut nommé Standartenführer, mais ce grade ne le consola pas de devoir céder le commandement sur le terrain de “sa” Charlemagne à un duo composé de l’Oberführer Gustav Krukenberg et de l’Obersturmbannführer Joseph Darnand…
Ne représentant finalement pas plus de 3 500 Français en même temps – soit deux gros bataillons, en partie encadrés par des Volkdeutsches roumains, l’unité fut rebaptisée de façon plus réaliste Sturmbrigade der Waffen-SS Charlemagne / Karl der Grosse (Französische Nr. 1). Elle eut le triste de privilège de combattre sur le Front de l’Est à partir d’avril 1944, et alors même que la France était déjà en partie libérée. S’accrochant avec ténacité au sol polonais, puis à la terre allemande, elle subit des pertes épouvantables. Ces dernières ne furent pas compensées par la « mobilisation générale » proclamée fin août 1944 par le Comité de Sigmaringen, qui exigeait l’engagement immédiat dans la Charlemagne de tout réfugié du NEF en état de combattre. Ce que la Sturmbrigade y gagna quantitativement fut éphémère, et la qualité de ces recrues, peu préparées et guère plus motivées, ne valait certes pas leur mobilisation.
Réduite à 350 hommes, la Charlemagne finit par faire partie des derniers défenseurs du Bunker de la Chancellerie à Berlin. Ces quelques Français luttèrent jusqu’au bout, avec la certitude que la guillotine les attendait en France. Il semble bien que Darnand n’en faisait pas partie : la plupart des sources affirment qu’il était tombé lors des combats de Poméranie, permettant à la France d’éviter le douloureux procès d’un ancien héros devenu traître.
Trente hommes furent finalement capturés par l’Armée Rouge et 15 par les Britanniques. Ces derniers confièrent leurs prisonniers à la République, qui les condamna à de lourdes peines de travaux forcés. Une section isolée de 12 hommes capturée par l’US Army fut transférée à l’armée française peu après la capitulation allemande. Elle fut sommairement passée par les armes – acte commis sous l’effet d’une colère compréhensible, mais qui ne grandissait pas ses auteurs.
Ainsi finit la plus connue, et la plus honteuse, de toutes les unités de militaires français sous l’uniforme nazi.
Toutefois, la LVF et la Charlemagne ne furent pas les seuls actes de collaboration militaire.
………
En effet, les archives mentionnent que 6 000 volontaires environ rejoignirent des corps aussi divers que la Luftwaffe, l’organisation Todt, voire la Kriegsmarine. Cependant, il s’agit là de destins individuels, sinon anecdotiques, et les décrire sort du cadre de ce travail, d’autant que leurs motivations étaient rarement politiques.
Signalons toutefois, pour l’anecdote, le cas de la Bretonische Waffenverband der SS, ou Bezen Perrot (Unité Perrot), unité purement bretonne créée en septembre 1943 par Célestin Lainé, indépendantiste breton de la Lu Brezhon et terroriste néopaïen notoire liés aux nationalistes flamands. Avec ses 80 hommes, cet officier d’artillerie de réserve participa à quelques opérations de lutte anti-partisans avant de disparaître, selon l’expression consacrée, dans les poubelles de l’Histoire, ne restant dans les mémoires que pour son extrême brutalité envers les civils… Hélas, ayant réussi à atteindre l’Irlande, il y trouva asile au nom de la solidarité gaélique et y mourut en 1983 sans jamais avoir été inquiété. Il semble aujourd’hui qu’il bénéficia d’une manifestation de mauvaise humeur des Irlandais, qui reprochaient à la France d’avoir obtenu par ruse le retour de Pierre Laval, réfugié sur leur sol et qui devait connaître le juste sort que l’on sait.
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Etienne



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MessagePosté le: Lun Mar 30, 2020 12:13    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Par suite, ils sortent du cadre du présent dossier et ne sont évoquer que pour mémoire, afin d’illustrer la crise des effectifs que traversait l’Allemagne.

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MessagePosté le: Lun Mar 30, 2020 12:56    Sujet du message: Répondre en citant

Un épisode méconnu pour ces pieds-nickelés bretons : https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9barquement_d%27armes_de_Plestin

Célestin Lainé est arrêté (alors qu'il est sous les drapeaux) le 28 octobre 1939 pour « atteinte à la sûreté de l'Etat ». Il est jugé à huis clos puis condamné à cinq ans de prison à la centrale de Clairvaux. C'est la progression de l'armée allemande qui l'en délivrera : Lainé réussit à s'enfuir de sa prison avec d'autres détenus le 14 juin 1940 à la faveur d'un bombardement allemand (FTL : pas de raison pour que ça se passe autrement).

C'est Lainé qui a organisé la livraison d'armes ci-dessus.

Source : http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/2016/12/le-mouvement-breton-du-xixe-siecle-jusqu-a-la-seconde-guerre-mondiale-une-chronologie.html
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Mar 30, 2020 13:34    Sujet du message: Répondre en citant

C'était aussi et surtout un néo-celtique fanatique s'étant bien retrouvé dans le nazisme, qui a beaucoup torturé avec l'appui de pas mal de lâches (parmi lesquels un ancien député !)
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Imberator



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MessagePosté le: Lun Mar 30, 2020 15:16    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Je dois confesser ne pas savoir ou tu souhaite en venir. De tout temps, il s'est trouvé des mercenaires pour lutter dans les deux camps, depuis les cités grecques ralliées à Xercès.

Je ne cherche pas aller bien loin. Je dis juste que sortir tout ce que tu sais sur la guerre civile ne retire rien à l'incongruité d'avoir vu des sudistes vouloir armer des noirs pour défendre de fait immédiatement l'esclavage, ce y compris si l'institution était vouée à disparaitre un jour.
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Hendryk



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MessagePosté le: Lun Mar 30, 2020 15:24    Sujet du message: Répondre en citant

Au moins la France d'après-guerre a-t-elle été débarrassée de toute cette lie.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Mar 31, 2020 10:21    Sujet du message: Répondre en citant

Partenaires antisoviétiques : Baltes, Ukrainiens et Biélorusses
Beaucoup moins anecdotiques, par contre, furent les collaborations nouées dès le début des opérations sur le Front de l’Est avec certaines populations de l’URSS.

Nationalisme, anticommunisme – mais surtout antisémitisme : les Baltes
Parmi les peuples revenus du Paradis des Travailleurs et s’imaginant – bien à tort – que les armées allemandes étaient venues les libérer, les pays baltes furent les principaux pourvoyeurs d’hommes – à défaut d’une Finlande raccrochée de justesse à sa neutralité.
Rappelons cependant que les Baltes avaient quelques raisons d’en vouloir aux Soviétiques… En juillet 1940, mettant à profit son pacte de non-agression avec l’Allemagne comme l’effondrement global de l’ordre mondial d’avant-guerre, la Russie de Staline avait tout simplement annexé la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie sans autres scrupules que celui de ne pas trop empiéter sur les ambitions d’Hitler. S’en étaient suivi deux années d’occupation féroce, marquée par la répression menée par les troupes du NKVD, la résistance armée d’une partie de la population et l’installation de colons russophones. Les Lettons appellent encore de nos jours cette période Baigais Gados – les Années des Horreurs.
A l’été 1942, les troupes allemandes pénétrèrent donc dans les pays baltes, occupant la Lituanie et une bonne partie de la Lettonie, mais sans pouvoir toutefois atteindre Tallinn et s’adjuger toute l’Estonie. Dans ce secteur jugé peu stratégique par les deux adversaires – lesquels avaient bien compris que Leningrad resterait à l’écart des combats – les opérations s’éternisèrent assez vite entre moyens insuffisants, terrain peu favorable à l’offensive comme à la contre-offensive et climat froid. Finalement, si l’Estonie – ainsi que le nord de la Lettonie jusqu’à la Dvina – furent libérés dès le mois de juin 1943 par les armées soviétiques, l’Axe devait s’accrocher jusqu’au printemps 1944 dans l’ouest de la Lettonie, et même plus tard encore en Lituanie.
Pareil contexte aurait dû être des plus favorables au Reich – lequel disposait pour une fois, et du temps, et des interlocuteurs pour nouer une collaboration politique de bon niveau. Pourtant, les gouvernements locaux naturellement issus du retrait soviétique, au départ tout disposés à collaborer avec l’Allemagne, ne durèrent que très peu de temps. En Lituanie, le gouvernement provisoire de Juozas Ambrazevičius, sorti du bois dès l’arrivée des Allemands, mais privé de pouvoir réel par ses “libérateurs”, décida de se dissoudre dès le la fin de l’été 1942, après moins de trois mois d’existence. De son côté, l’ancien gouvernement letton de Jüri Uluots, pourtant dûment sollicité pour diriger « l’administration autonome » mise en place, devait se révéler beaucoup plus réservé politiquement – il préféra finalement passer la main, sans pour autant basculer dans la résistance active face aux armées allemandes. Une attitude qui s’avéra, avec le recul, pleine de sagesse : dans l’esprit des nazis, les pays baltes étaient destinés à devenir des terres de peuplement allemand, leurs anciens habitants ayant vocation à servir de main d’œuvre servile pour les colons, ou à s’installer dans les anciennes terres russes. Faute de temps et de moyens, cette politique – le Generalplan Ost – ne put fort heureusement jamais se mettre en place.
………
Les armées allemandes étaient donc privées de tout interlocuteur politique légitime, ce qui fermait théoriquement la porte à toute assistance significative de la part des Baltes. Hélas ! Il se trouva dans cette région, et surtout en Lettonie, une part significative de la population prête à lutter contre les anciens occupants, quitte à ce que cela soit aux côtés des nouveaux et en dépit des consignes de leurs dirigeants ! Il ne s’agissait malheureusement ici que de l’évolution logique d’autres collaborations, qui n’avaient pas attendu que le front se rapproche pour se mettre en place : dès le repli soviétique, au-delà de la constitution de milices destinés à chasser les communistes et leurs collaborateurs, de nombreux pogroms anti-juifs et anti-tziganes s’étaient déclenchés spontanément. Par la suite, certains Lettons avaient pris une part extrêmement active à l’extermination des Juifs par les Einsatzgruppen – parmi eux, le Sonderkommando Arājs (du nom de son chef, Viktors Arājs), qui fut responsable, avec les SS, de la mort de 100 000 personnes dans les pays baltes et en Biélorussie (1).
Précisons toutefois, pour nuancer cette image fort sombre, que cette attitude ne fut pas aussi universelle qu’on l’a prétendu : 50 000 Lettons environ avaient fui l’avance allemande – pour eux, à l’évidence, les nazis n’étaient pas des libérateurs. Mais cela ne représentait, au mieux, que 5 % de la population. Et en 1942 et 1943, il s’est trouvé un grand nombre de Lettons pour préférer l’occupation allemande à la soviétique.
Le Reich, bien conscient de cet état de fait, n’avait d’ailleurs pas tardé à embrigader les volontaires pour des tâches initialement mineures, notamment garnisons et maintien de l’ordre – lequel fut assuré par une police entièrement composée d’anciens fonctionnaires… de police ! La Police Auxiliaire Lettone, véritable organisation étatique, fut mise en place dès les premières semaines de l’occupation allemande par le Brigadeführer SS Franz Walter Stahlecker (commandant de l’Einsatzgruppe A), qui chargea officiellement le lieutenant-colonel Voldemārs Veiss (ancien officier de l’armée de Riga) de mettre sur pied une force apte à l’assister dans ses missions, y compris au-delà des frontières de l’ancienne Lettonie si besoin !
Officiellement créée le 3 août 1942, avec comme responsable opérationnel le capitaine Pētersons, cette formation mit en ligne deux mois plus tard un premier « bataillon d’opérations extérieures », le 1. Schutzmannschaft-Abteilung. Un second suivit en décembre, puis bien d’autres. Ces unités ne tardèrent pas à quitter la Lettonie et à se retrouver, au-delà de leurs activités courantes de KriPo et de SiPo, lourdement impliqués dans les activités du Sonderkommando Arājs, en procédant à des rafles ou simplement en préparant les fosses communes. Mais la PAL ne s’en tint pas là. Après avoir participé à la construction de la ligne Panther, à des opérations anti-partisans (dont “WinterZauber”, qui fit 12 000 morts durant l’hiver 43-44), à la garde active (puis à l’élimination…) du ghetto de Varsovie, elle finit par prêter officiellement la main aux forces de l’Axe lors des combats du printemps 1944, tout en assurant la surveillance de nombreux convois de déportés !
En mars 1944, il n’y avait pas moins de 30 bataillons de police lettonne en couverture des arrières de la Heer, sur une large zone allant de la Baltique jusqu’aux Carpathes, où les Hongrois prenaient le relais. Quoique mal armés (au point que leurs membres furent parfois surpris à voler de l’armement moderne aux soldats allemands !) et mal ravitaillés, ils rendaient au Reich un service inestimable, quoique refusant obstinément de lutter contre les Polonais ou contre les indépendantistes ukrainiens. Cependant, les quelques actions de “Résistance” menées dans ce cadre (renseignement en faveur de l’Armée Secrète polonaise, obstruction passive aux réquisitions nazies, critique de la politique du Reich (2)…) ne changent rien à ce pénible état de fait : la police lettone – et les Lettons en général – aidaient beaucoup l’Allemagne.
Tellement, en vérité, que dès le mois de septembre 1943, le Reichsführer-SS lui-même requit l’incorporation de membres des Frères de la Forêt (3) dans la 13. SS-Waffen Grenadier-Division der SS Kurland (baptisée ainsi pour des raisons de propagande, mais comprenant surtout des Volksdeutsches de Prusse orientale et de la Baltique). Le même jour, il ordonnait aussi la fusion des 19e et 21e Bataillons de la police lettone au sein d’une brigade d’infanterie SS : la 2. SS-Brigade. Encadrée par des convalescents de la Totenkopf, cette unité, qui comprenait également différents volontaires étrangers (dont quelques Wallons !), fut ensuite renforcée par les 18e et 24e Bataillons, toujours à la demande expresse d’Himmler, qui avait constaté avec plaisir la bonne tenue de ses recrues dans la défense de Riga, ainsi que la qualité de leur collaboration avec les troupes de la Wiking, présentes dans le même secteur.
La 2. SS-Brigade devint en janvier 1944 la 19. Waffen-Grenadier-brigade der SS (lettische), sous le commandement de Karl Freiherr von Fischer-Treuenfeld. Elle devait, semble-t-il, former le noyau d’une division de PanzerGrenadiers. Il n’en fut rien : la brigade fut balayée par l’offensive soviétique du printemps 1944 et les survivants se battirent jusqu’à la capitulation, sans rien pouvoir changer au cours de la guerre. Quant à la Kurland, elle disparut sur le front polonais, lors des derniers mois du conflit.
En janvier 1944, alors que la situation de l’Allemagne n’en finissait pas de se dégrader, Adolf Hitler lui-même signa le décret créant la “Légion Lettone”, encadrée par la SS et dont le noyau serait constitué de volontaires ayant rejoint le Sonderkommando Arājs ainsi que de policiers volontaires. Il s’agissait – une fois encore et dans un premier temps – d’assurer la sécurité des arrières de la Heer, en complément de la Police auxiliaire précédemment mentionnée et avant, peut-être, d’aller lutter contre l’Armée Rouge. Pour renforcer ses rangs, l’appel au volontariat initial bascula assez rapidement dans la conscription forcée – le choix étant laissé entre la Waffen-SS, la Légion ou la déportation. Au total, la Légion Lettone rassembla 20 000 hommes, dont 80 % de véritables volontaires, mais elle n’eut jamais la moindre valeur. En réalité, il semble qu’elle servit surtout de réservoirs de recrues pour les deux unités évoquées plus haut. Enfin, si la Luftwaffe envisagea elle aussi, selon ses archives, de créer une Luftwaffen-Legion Lettland, ce projet ne se concrétisa évidemment jamais.
Au total, on estime que presque 80 000 Lettons servirent l’armée allemande, comme policiers ou comme soldats. Ils furent rejoints en avril 1944 par environ 40 000 volontaires non enrégimentés, répondant à l’appel désespéré (et irresponsable) lancé sur les ondes par l’ancien Premier ministre Jüri Uluots pour inciter à la résistance anti-soviétique. Parmi eux, peu de recrutés de force, peu de vrais nazis, mais beaucoup de nationalistes antisémites unis dans la haine des Rouges et des Juifs. Sombre tableau, surtout pour un si petit pays !
La Lettonie ne fut d’ailleurs pas, malheureusement, la seule nation balte à collaborer activement – il paraît d’ailleurs certain que cette collaboration aurait pu être plus forte si le conflit avait pris une tournure plus favorable à l’Axe. Du fait de la fortune des armes comme de certaines spécificités locales, la collaboration des deux autres pays baltes ne devait toutefois pas atteindre le niveau constaté à Riga. Elle doit cependant être évoquée.
………
L’Estonie ne fut pas occupée assez longtemps pour pouvoir mettre son ancienne milice de défense nationale, l’Omakaitse (en sommeil depuis l’occupation soviétique), au service de la Wehrmacht. Néanmoins, près de dix mille Estoniens menèrent, jusqu’après la guerre, une véritable guérilla. Sous le commandement du major Friedrich Kurg, celle-ci gêna beaucoup les armées des Fronts de la Baltique.
………
De son côté, la Lituanie tenta un court moment de nouer avec le Reich une relation… ambiguë, quand bien même son gouvernement provisoire formé après l’arrivée des Allemands s’était dissout devant leurs rebuffades. En retour, Berlin consacra une énergie certaine à tenter d’embrigader des Lituaniens sous sa bannière, et surtout sous son commandement. Mais les tentatives ne donnèrent rien, ou si peu : quoique naturellement hostiles aux Polonais, les Lituaniens organisèrent un boycott complet du recrutement. Face à ce refus obstiné, le Reich dut renoncer à ses ambitions de lever des troupes en Lituanie.
Cependant, la Lituanie devait effectivement collaborer avec le Reich – mais avant tout contre certains de ses habitants et contre ses voisins (les Polonais surtout…), bien davantage que contre les Russes ! Les Bataillons Auxiliaires de Police lituaniens – Lietuvos apsaugos dalys (Unités de Sécurité de Lituanie) – et la Saugumo policija participèrent activement à l’Holocauste et à la répression de l’Armée Secrète, en mettant 14 000 personnes au service du pire (4), sous commandement allemand. La majorité d’entre eux fuirent l’avance soviétique puis s’installèrent en Allemagne de l’Ouest après la guerre – très peu furent jugés.

Méprisés mais utiles : les “policiers” de la Schuma
Outre les Baltes, Ukrainiens et Biélorusses luttèrent aussi contre les Soviétiques – mais dans les faits, assez peu aux côtés du Reich. Coupables d’être « de race slave », l’Allemagne traita longtemps par le mépris leurs tentatives de négociation. Cependant, les tâches de « maintien de l’ordre » et de « pacification » trouvèrent chez eux de précieux exécutants volontaires qui s’engagèrent au sein de la Schutzmannschaft (ou Schuma, Police auxiliaire), placée sous l’égide de la SS. Cet organisme improvisé, qui intégra aussi les polices baltes déjà évoquées, regroupa en tout plus de 175 000 hommes – dont un grand nombre d’Ukrainiens, de Biélorusses, voire de Russes. Le Reich se hâta, bien sûr, de faire signer à ces volontaires des engagements pour six mois à un an (qui devaient devenir permanents en 1943), puis en les regroupant en pas moins de 400 bataillons ! Notoirement peu encadrés par les Allemands qui leur lâchaient volontiers la bride (5), ils contribuèrent largement à l’Holocauste comme à la répression des mouvements de Partisans aux côtés des SS-Polizei-bataillons, en complément bien sûr de tâches plus banales de maintien de l’ordre (y compris la lutte contre les incendies !) ou de surveillance de prisonniers.
Volontaires pour ces tâches et collaborateurs zélés de la machine de mort allemande, il nous était impossible de ne pas les présenter ici. Précisons toutefois que la Schuma ne fut jamais considérée par le Reich comme une véritable organisation nazie – c’est pourquoi la dénomination Schutzmannschaft remplaça celle, initiale, de Hilfspolizei (terme jugé beaucoup trop valorisant). Bien sûr, il n’était pas question que ces vils sous-hommes slaves portent des galons ou des uniformes allemands (6)… Un simple brassard blanc sur l’imperméable était le seul insigne distinctif généralisé !
Au total, nous pouvons estimer qu’en sus des 55 000 Baltes mentionnés plus haut, pas moins de 40 000 Biélorusses, 60 000 Ukrainiens et 20 000 Russes assistèrent l’armée allemande – ceci alors que les forces de l’Orpo [Ordnungspolizei, la police allemande en uniforme] sur le Front de l’Est, elles, ne dépassèrent jamais les 20 000 hommes.
Les volontaires de la Schuma étaient souvent jeunes (moins de 25 ans en moyenne pour les Biélorusses), attirés par la promesse d’un nouveau départ professionnel dans la police et unis dans la haine des communistes et des Juifs, le nationalisme, mais aussi, parfois, le simple souhait de percevoir un salaire et de protéger sa famille contre l’Occupation nazie. Certains prisonniers de guerre soviétiques se joignirent également au mouvement, poussés par la faim – et avec eux, bien des criminels de droits communs.
A partir de septembre 1943, les revers se multipliant sur le front, la SS tenta de “professionnaliser” la Schuma tout en l’éduquant politiquement. Cette démarche ne porta jamais véritablement ses fruits : la Schuma était et resta un rassemblement d’opportunistes, de moins en moins armés et ravitaillés par leurs protecteurs au fur et à mesure de la guerre. Une bonne partie d’entre eux désertèrent lors de la déroute de 1944 – la rumeur (en grande partie vraie !) que les armées alliées occidentales ne s’intéresseraient pas à eux précipita bien des fuites vers l’ouest. Ceux qui restèrent jusqu’à la fin sous encadrement allemand – parfois comme gardes des camps de concentration – furent remis à l’URSS, qui infligea la peine capitale aux plus compromis d’entre eux et envoya les autres au Goulag.
Sinistre histoire – mais l’existence de cette organisation explique pourquoi les armées de l’Axe purent jusqu’au bout conserver une très relative tranquillité sur les arrières de l’Ostfront.

Volontaires et motivés : les soldats perdus de la Galizien
Dès l’hiver 1942 et par-delà les tâches de maintien de l’ordre et autres corvées subalternes, il apparut tentant aux responsables allemands les plus pragmatiques d’envisager une forme de partenariat avec les mouvements nationalistes ukrainiens (7), toujours aussi actifs quoique déjà un peu revenus de leurs illusions. Recruter des sous-hommes pour lutter contre le bolchévisme, d’un côté – servir temporairement un maître qui ne serait pas pire que le précédent, quitte à reprendre les armes plus tard contre lui, de l’autre. De cette alliance malaisée naquit notamment la 12. Waffen-Grenadier-Division der SS Galizien, sur la base d’une proposition du gouverneur militaire de Galicie, le Doktor Otto von Wächter.
Wächter dut longuement batailler pour mener à bien son projet, alors qu’il avait pourtant l’oreille d’Himmler. Pour complaire aux nationaux-socialistes les plus doctrinaires, il lui fallut même inventer une fable insistant sur le caractère « austro-hongrois » de la Galicie, quand bien même une majorité des enrôlés seraient ukrainiens… Peu importait, l’efficacité et l’hypocrisie triomphèrent. Signe de l’urgence, les opérations de recrutement (affichages, radios, discours) débutèrent dès le 28 décembre 1942, avec le soutien plein et entier du Comité Ukrainien Central, dirigé par Volodymyr Kubiovych, ainsi que de l’église catholique – cette dernière devait même obtenir la présence d’aumôniers dans la formation, une exigence absolument incroyable pour la SS, où seules la Handschar et la brigade Wallonie pouvaient prétendre à l’exception religieuse !
La Galizien rassembla finalement 15 000 hommes motivés par la lutte contre le bolchevisme, qui prêtèrent serment uniquement dans ce cadre et ne subirent aucune forme d’éducation politique. Sa création déchaîna une sorte d’enthousiasme dans les territoires “libérés” d’Ukraine, beaucoup voulant y voir le premier pas vers une armée ukrainienne indépendante. Elle fit naturellement l’objet d’une communication abondante, au-delà même de l’Europe occupée (8), et déclencha une forme d’union nationale ukrainienne, entre modérés et radicaux comme entre catholiques et orthodoxes… Chacun feignant d’ignorer qu’elle était, comme de juste, sous commandement purement allemand – et d’abord sous l’autorité du général Fritz Freitag.
Tenue en réserve durant le démarrage de l’opération Zitadelle, la Galizien vit le feu au sein de la 6. Armee et enregistra quelques beaux progrès à Jitomir, avant de repasser en seconde ligne du fait de pertes notables. Mais, à peine reposée, elle fut jetée le 4 août 1943 sur la route des chars soviétiques qui allaient percer aux environs d’Ulashanivka. Les Ukrainiens tinrent le choc, sauvant ainsi leurs camarades allemands d’un possible désastre, mais au prix de pertes qui atteignirent les 80 % pour certaines compagnies. Ce qui en restait ne pouvant, pour des raisons politiques évidentes, fusionner avec d’autres unités plus ou moins amoindries, la Galizien partit se reconstituer en Slovaquie (où beaucoup de ses membres avaient des liens familiaux). Cette “reconstitution” se prolongea alors que l’Axe perdait peu à peu l’Ukraine, que le flux de volontaires se tarissait… puis que la Slovaquie se soulevait (tardivement) contre l’allié allemand ! Suivit une très pénible période de lutte anti-guérilla entre les SS de la Galizien et les forces révoltées – les deux camps n’hésitant pas à prendre en otage les familles de leurs adversaires, ou à se livrer à des représailles contre ces dernières. Précisons que si 200 SS désertèrent pour rejoindre la Résistance, les 6 000 autres restèrent envers et contre tout du côté de l’Axe.
Finalement repliée au sud de Prague, la division fut envoyée sur le front de l’Est, en Hongrie. Lors de la débâcle finale, elle se fraya le passage vers le sud jusqu’en Autriche. Privés de leur général allemand (qui avait démissionné dans la confusion) mais renforcés de quelques éléments nationalistes ukrainiens ralliés en cours de route, les SS se rendirent aux forces du 18e Groupe d’Armées allié.
Ils furent ensuite internés à Rimini, sans que personne ne sache trop quoi en faire. S’estimant encore citoyens polonais, ils eurent l’idée d’en appeler au gouvernement polonais, au général Anders et même à l’Eglise catholique ! Grâce à l’entremise du pape Pie XII, qui les décrivit comme « de bons catholiques et de fervents anticommunistes », les anciens SS furent finalement autorisés à rejoindre l’armée polonaise ou à immigrer vers le Royaume-Uni ou le Canada… Curieuse fin pour une unité qui – en dehors de ses combats contre l’Armée Rouge – avait aussi commis un bon nombre de crimes de guerre, contre les Slovaques, mais surtout contre les Juifs et les Polonais membres de l’Armée Secrète. Dans un de ses discours à l’unité, Himmler n’avait-il pas affirmé : « Je sais que si je vous ordonnais de liquider les Juifs et les Polonais, je ne ferais que vous autoriser à faire ce que vous attendez de toute façon avec impatience ! » ? Enfin, il n’est pas exclu que certains membres de la Schuma très impliqués dans l’Holocauste aient pu rejoindre les rangs de la Galizien en 1944, avant que la division ne se dirige vers le sud.
Tout cela, d’ailleurs, n’est peut-être pas sans rapport avec le fait que la plupart des survivants de la division finirent effectivement par s’établir au Canada – pays dont le gouvernement, malgré des accusations sérieuses et documentées lancées par différentes personnalités juives et/ou polonaises, refuse encore aujourd’hui de juger ces immigrants, en l’absence de preuves de responsabilité individuelle très difficiles à établir – et au mépris des conclusions du procès de Nuremberg…

Assassins et voleurs : la Brigade Kaminski
Une autre unité d’origine similaire (quoique de taille plus réduite) eut un comportement encore plus sinistre : la 18. Waffen-Grenadier-Division der SS, formée de Biélorusses et d’Ukrainiens de la région de Lokot.
Il s’agissait au départ d’une force de police auxiliaire (encore une !) de 2 000 hommes. Mais sous le commandement d’un chef charismatique, Bronislav Kaminski (un ingénieur chimique emprisonné pour motif politique par les Soviétiques), cette unité grossit jusqu’à atteindre les 12 000 hommes ! Baptisée « Armée russe de libération nationale » (Russkaya Osvoboditelnaya Narodnaya Armiya – RONA, un terme qui sera repris plus tard…) par ses promoteurs, elle fut rattachée à la Waffen-SS en septembre 1943 sous le nom de SS-Sturmbrigade Kaminski.
Quoique bien équipée en armes lourdes de prise, elle ne fut promue au rang de division qu’à la toute fin 1943. Auparavant, elle avait « assuré la sécurité » sur les arrières du HG Mitte, multipliant violences et crimes contre la population civile.
En janvier 1944, la 18. Waffen-Grenadier-Division fut envoyée en première ligne pour arrêter l’avance soviétique. Balayée par Bagration et réduite à 4 000 hommes, la division se replia vers la Silésie. Prenant au sérieux l’étiquette que Kaminski lui avait donnée, la Waffen-SS, envisagea alors d’en faire le noyau d’une nouvelle armée russe ! Mais elle n’en eut pas le temps.
Lors de l’insurrection de Varsovie, le Reich l’envoya, aux côtés de bien d’autres assassins, réprimer la révolte des Polonais et massacrer les habitants de leur capitale. Durant ces combats, la 18. WGD se distingua par une violence extrême – on estime qu’elle massacra lors de cette seule opération plus de dix mille civils – doublée d’une forte propension au pillage. Cette dernière contraria fort les Allemands, qui n’aimaient pas qu’on pille à leur place : jugé coupable de vols de propriétés du Reich et d’avoir perdu le contrôle de ses hommes, le Waffen-Brigadeführer der SS Kaminski fut fusillé par la Gestapo après un sommaire passage en cour martiale… Le commandement allemand tentera ensuite de camoufler l’exécution en embuscade de la Résistance, en présentant la voiture de commandement pratiquement hachée à la mitrailleuse lourde – un équipement dont les insurgés biélorusses ne bénéficiaient pourtant guère ! L’explication ne convainquit donc pas ceux à qui elle était destinée…
A présent ravagée par à l’indiscipline et les désertions, l’unité fut dissoute en avril 1944 et les survivants versés dans d’autres formations “slaves” ou envoyés en camps de travail comme gardiens… voire comme prisonniers ! Les armées des Nations-Unies les y trouveront – en 1945, tous furent renvoyés en URSS. La plupart furent condamnés à mort.


Notes
1- Viktors Arājs, quoique capturé par les Britanniques, fut mystérieusement libéré sans raison apparente en 1948, avant de s’installer en Allemagne de l’Ouest. Il ne fut inquiété qu’en 1975 : arrêté et jugé en 1979 par le tribunal d’Etat de Hambourg, il mourut à l’isolement, à la prison de Kassel, en 1988. Son adjoint, Herberts Cukurs, put s’enfuir au Brésil puis en Uruguay, où il fut abattu par le Mossad en 1965. Grâce à la diligence anti-juive de ces deux hommes et de quelques autres, le taux d’extermination des Juifs en Lituanie avait atteint pas moins de 97 % – soit parmi les plus élevés d’Europe. Le Sonderkommando Arājs était responsable d’une bonne moitié de ce résultat.
2- Ainsi, le capitaine Praudiņš fut arrêté pour de « vigoureux » propos anti-allemands et condamné à mort début 1944 – ce qui ne l’empêcha pas de tomber au mois de mai sur le front en simple soldat face aux Soviétiques !
3- Organisation de résistants antisoviétiques des Pays Baltes, qui devait s’opposer par la force aux Soviétiques jusqu’à la mort de Staline – la légère détente qui suivit permit leur amnistie.
4- Il s’agissait là encore d’une action spontanée des Lituaniens. Ces unités étaient issues des Tautinio darbo apsaugos batalionas du gouvernement provisoire, actifs une semaine à peine après l’arrivée des Allemands et qui restèrent en place malgré la disparition de leur autorité de tutelle.
5- Un officier sur trois dans le meilleur des cas, et moins d’un homme de troupe sur dix.
6- Les hommes de la Schuma pouvaient toutefois recevoir des décorations.
7- Dont l’OUN, qui lutta tout à la fois avec et contre le Reich, selon l’orientation de ses courants…
8- Nombre de responsables ukrainiens en exil, mais aussi quelques membres du gouvernement polonais installé à Londres, affichèrent publiquement leur « compréhension » des hommes de la Galizien – lesquels, après tout, avaient été polonais jusqu’en 1939… Il fallut une intervention ferme de la France et de l’Angleterre pour que le gouvernement polonais condamne enfin toute collaboration avec le Reich, même contre les Soviétiques.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Avr 01, 2020 10:05    Sujet du message: Répondre en citant

Pas de réaction… Trop sombre, en cette période de confinement ?
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MessagePosté le: Mer Avr 01, 2020 10:18    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Pas de réaction… Trop sombre, en cette période de confinement ?


Pas du tout. Personellement, c'est juste qu'à travers la lecture des publications des éditions Caraktères, j'avais déjà une certaine connaissance de la question des "supplétifs" des armées nazies. L'adaptation au contexte FTL est très bonne.
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MessagePosté le: Mer Avr 01, 2020 10:18    Sujet du message: Répondre en citant

Les Waffen-SS “russes”
Nous l’avons vu, le Reich en général et la Waffen-SS en particulier n’ont employé des Slaves – Baltes, Biélorusses, Ukrainiens… – qu’avec réticence, en dépit des pires revers stratégiques. Comment, dans ces conditions, l’Ordre Noir – soucieux de la race de ses membres jusqu’à intervenir dans leur vie conjugale – aurait-il pu commettre l’incohérence ultime, en enrôlant sous sa bannière les pires des sous-hommes, dont il réclamait constamment l’extermination : les Russes ? Et réciproquement, comment aurait-il pu se trouver des individus prêts à se battre pour le compte d’une organisation appelant ouvertement à leur élimination ?
Et pourtant… En dépit des préventions les plus sévères d’Hitler (qui ne fut d’ailleurs informé que lorsque tout fut achevé, ou presque !), il se trouva de part et d’autre des hommes pour passer outre la doctrine nazie. Les uns, au prix de contorsions sémantiques pseudo-scientifiques ajoutant l’absurde à l’absurde, sous la pression de l’évolution du conflit et des besoins croissants du Reich en matériel humain. Les autres, dans l’espoir que la domination nazie serait toujours moins rude que le joug stalinien – joug dont le souvenir ne fut sans doute pas pour rien dans nombre de déboires que subit l’Armée Rouge durant la Grande Guerre Patriotique.
C’est ainsi que la Waffen-SS mit sur pied en 1943 trois unités “russes” dignes d’être mentionnées. Précisons toutefois que leur formation fut tardive et qu’elles restèrent de taille assez modeste, en raison des préventions allemandes comme du fait que les forces de l’Axe ne pénétrèrent pas assez loin en territoire soviétique pour aller chercher d’autres peuplades lassées de la tutelle communiste, qu’elles auraient pu tenter de soulever contre Moscou.
………
La SS-Kaukasisher-Freiwilligen Gebirgs-Brigade fut créée en janvier 1943 avec des prisonniers soviétiques sortis des camps où ils agonisaient (1). On espérait réunir des hommes de différentes origines caucasiennes, éventuellement renforcés de membres de leur diaspora – une démarche pour le moins risquée ! Bien loin des Tchétchènes espérés, la Kaukasisher fut surtout composée… d’Arméniens d’origine polonaise, d’où son pompeux surnom d’Armenische Legion. La brigade fut d’ailleurs théoriquement parrainée par Drastamat Kanayan, ministre de la Défense arménien lors de la (très) brève période d’indépendance du pays en 1920.
Elle comportait quatre bataillons (dont un du génie), encadrés par des officiers allemands et dans les rangs desquels on vit aussi quelques Géorgiens. Précisons qu’on ne trouva jamais de volontaires aptes à recevoir une formation de cadres.
Après un rapide entraînement en Pologne, la brigade fut engagée au bénéfice de la 17. Armee pour stopper l’offensive soviétique vers Odessa. Ce fut un désastre complet : médiocrement commandée, l’unité subit de lourdes pertes et de très nombreuses recrues désertèrent vers les lignes soviétiques. De fait, l’immense majorité des volontaires avaient sans doute été attirés par la promesse d’une solde, de repas chauds et – globalement – d’une certaine protection que leur offrirait leur uniforme face aux soldats allemands, bien davantage que par la rhétorique nationaliste de libération de leur pays… Après la guerre, les historiens n’identifieront d’ailleurs – pour ainsi dire – aucune dynamique fasciste dans cette formation.
Les restes de la brigade furent donc très vite expédiés en Belgique pour d’obscures tâches de garnison ou d’entretien des routes. Minée par les désertions, puis soudée par la crainte des hommes de se voir remis aux Soviétiques, l’unité fut renforcée fin 1943 par un certain nombre de Tatars de Crimée eux aussi sortis des camps de prisonniers (mais cette fois réellement volontaires). La Kaukasisher lutta jusqu’à la fin dans les marais de Zélande, avec l’obstination du désespoir.
Au total, cette formation vit passer 15 000 Arméniens et 7 500 Tatars. Elle disparut dans l’indifférence générale – y compris celle des Allemands d’ailleurs ! Adolf Hitler dissertait ainsi à son sujet à l’orée de l’année 1944 : « Je ne sais que dire de ces Géorgiens et Arméniens : ils n’appartiennent pas à la race turque… En vérité, j’estime que seuls les Turcs musulmans sont fiables – tous les autres sont complètement douteux. Aujourd’hui comme hier, j’ai toujours considéré la formation de ces bataillons de purs caucasiens comme très risquée, sans que je perçoive un danger similaire avec des unités purement musulmanes. Rosenberg peut dire ce qu’il veut (2), les militaires aussi, je ne leur ferai jamais confiance ! »

La SS-Osttürkisher-Freiwilligen Kavalerie-Brigade, levée en novembre 1943, naquit justement des lubies du Führer, qui imaginait volontiers un soulèvement des turcophones soviétiques, et des intrigues du grand mufti Mohammad Amin al-Husayni, toujours à la recherche d’une assise terrestre pour son pouvoir spirituel. Surnommée Osttürkisher Brigade, elle était principalement composée de deux “légions” : la Turkistanische Legion et l’Aserbaidschanische Legion.
La Turkistanische Legion regroupait surtout des Turkmènes et Turkomans prisonniers de guerre, unis dans la haine du Russe communiste comme dans le respect des harangues de Nuri Killigil dit Nuri Pasha, demi-frère d’Enver Pasha. Représentant environ 12 000 hommes (soit 12 bataillons), cette formation fut pillée par la Heer lors de la formation de la 162. ID (voir ci-après), et la SS ne put finalement conserver que 4 000 de ses membres. On a peine à croire que des prisonniers d’Asie Centrale aient pu ainsi être disputés entre Heer et Waffen-SS…
L’Aserbaidschanische Legion (ou Kaukasische-Mohammedanische Legion) aurait dû, sans doute, se dédoubler en deux “sous-légions”, celle du Caucase du Nord et celle de l’Azerbaïdjan. Elle regroupait, à côté de nombreux prisonniers, beaucoup de volontaires caucasiens qui avaient fui les Soviétiques et étaient assoiffés de vengeance contre le bolchevisme. Ils furent 40 000, avec parmi eux des Kazakhs, des Ouzbeks, des Kirghizes et même quelques Tadjiks de Sibérie… le tout sous l’autorité d’un chef principal, l’ancien major soviétique Abdurrahman Fatalibeyli (3).
Les meilleurs hommes de l’Osttürkisher auraient été engagés dans l’opération Zeppelin – la tentative de déstabilisation par le RSHA des républiques soviétiques d’Asie Centrale. Quoique les données manquent sur cette opération, l’échec total des tentatives allemandes dans ce domaine est aujourd’hui évident. Affecté à des tâches de garnison sur les arrières du HG Süd-Ukraine, sous le commandement du major puis SS-Obersturmbannührer Andreas Meyer-Mader (un ancien conseiller de Tchang Kai-check !) (4), le gros de l’Osttürkisher-Brigade ne vit finalement le combat qu’aux côtés des forces de sécurité de la Heer, qui durent en permanence la surveiller en raison du risque de désertions, voire de défections. Cette médiocre formation, si mal équipée que même ses uniformes étaient disparates (bien qu’elle ait eu l’autorisation de porter les insignes nazis), n’inspira jamais confiance à personne. Dès l’hiver 1943-1944, elle fut envoyée à la frontière polono-biélorusse pour réorganisation. Là, Meyer-Mader fut tué dans une embuscade de la Résistance biélorusse.
Son remplaçant, le SS-Hauptsturmführer Billig, prit les rênes en février 1944 et se signala vite par une morgue insupportable et un goût pour les exécutions disciplinaires qui accrut encore les désertions, au point de lui coûter sa place ! Désormais commandée par le SS-Standartenführer Arved Theuermann et placée sous l’autorité directe du Gouvernement général, l’Osttürkisher participa par la suite à la répression du soulèvement de Varsovie, aux côtés d’autres unités de la SS (dont la 18. WGD Kaminski). Elle fut alors impliquée dans le massacre de Wola, mené par le Kampfgruppe Reinefarth et qui entraina la mort de près de 40 000 civils.
Regroupée en Slovaquie, la formation, qui ne représentait plus que 7 500 combattants, vit alors une partie de ses membres aller renforcer la Kaukasisher, en voie de désintégration ! A cette époque, la Waffen-SS comme la Heer avait renoncé à toute cohérence administrative comme au moindre critère de recrutement. Rumeurs et dissensions achevèrent de miner l’unité, qui courait d’un point à l’autre du Front de l’Est et jusqu’en Autriche, pour participer à des opérations de répression.
Finalement, son dernier commandant, le SS-Standartenführer Haroun el-Raschid Hintersatz (ou Wilhelm Hintersatz, officier autrichien converti…) conclut un pacte avec les forces britanniques arrivant de Vénétie, aux termes duquel ses troupes se rendraient contre la promesse d’absence de représailles… ce qui ne priva pas les “Caucasiens” d’un transfert ultérieur vers l’URSS.

La SS-Kosaken-Freiwilligen Kavalerie-Brigade fut sans doute la plus cohérente de toutes les formations “russes” de la SS, car issue de la 1. Kosaken-Kavallerie-Division de la Heer (voir plus loin), quand bien même elle regroupait tout à la fois des Russes Blancs, des prisonniers de guerre et des Cosaques de différentes origines venus spontanément au-devant des allemands pour lutter contre Staline. Cette unité fut transférée à la Waffen-SS en octobre 1943, initialement pour contribuer à la lutte anti-partisan en Ukraine.
Dans les faits, elle combattit essentiellement sous le commandement d’Helmuth von Pannwitz (5) dans les Carpathes roumaines, puis en Hongrie – où elle joua un petit rôle dans la mise au pas de la Honvèd après la tentative de retournement d’avril 1944 (6). Elle représentait alors deux régiments, les Platow et von Jungschulz, soit 15 000 hommes – avec leurs familles.
La SS-Kosaken fut ensuite envoyée dans la vallée de la Save, où l’Axe faisait face à une offensive alliée ainsi qu’à l’insurrection titiste – on ne peut toutefois exclure que la crainte d’une défection si elle restait face à l’Armée Rouge ait aussi joué dans cette affectation. Elle gagna très vite une réputation d’efficacité impitoyable, digne de ses aînées Handschar et Prinz Eugen. Chargée de défendre la liaison Sarajevo-Zagreb contre les Partisans, son comportement fut si féroce qu’elle s’attira les plaintes du régime oustachi (!), qui indiqua que les poteaux télégraphiques qu’il s’échinait à faire planter n’étaient pas destinés à des pendaisons de masse… Les quelques cours martiales et exécutions disciplinaires – limitées mais réelles : 40 pendaisons documentées – n’y changèrent rien : dans les Balkans sauvages, les cosaques étaient hors de contrôle !
La brigade fit ensuite face tout au long de l’année 1944 à l’avance alliée, combattant avec férocité et efficacité des troupes pourtant bien mieux équipées et plus nombreuses.
Finalement capturés en Autriche contre la promesse d’une protection britannique, les cosaques furent immédiatement transférés par les autorités militaires alliées (en application des clauses secrètes des accords de Yalta) à l’Armée Rouge présente en Hongrie. Les officiers y furent exécutés tandis que les hommes du rang survivants étaient envoyés au Goulag. Il n’en restait guère : à Lienz, les cosaques et leurs familles préférèrent se suicider en masse plutôt que d’être remis aux Soviétiques, tandis que l’Armée Rouge procéda de nombreuses exécutions sommaires sur les prisonniers dès leur descente de camion. A la frontière du Liechtenstein, cent familles furent fauchées à la mitrailleuse sitôt sorties du duché, où elles s’étaient réfugiées ! Sombre épisode, qui n’honore personne – ni les Soviétiques ni les Alliés occidentaux. On ne peut exclure ici une forme de marchandage dont auraient pu bénéficier les Ukrainiens de la Galizien, un peu moins compromis aux dépens d’un état allié (en l’espèce, le Royaume Fédéral de Yougoslavie) et pouvant être plus utiles dans l’avenir aux services secrets britanniques.
Plus étonnant encore : cinquante ans après les faits, von Pannwitz, condamné en 1945 pour crimes de guerre après un procès express, fut réhabilité par le parquet militaire suprême russe, en tant que victime du stalinisme ! La décision fut toutefois contestée par la suite, et les charges contre le chef cosaque ont depuis été rétablies – signe, si besoin était, que le sujet des auxiliaires pro-allemands reste politiquement brûlant à Moscou.
………
Pour conclure, signalons que la 14. SS-Panzergrenadier-Division Götz von Berlichingen intégra elle aussi un certain nombre de volontaires de tous horizons, dont des Galiciens et des Roumains – mais le plus souvent à titre individuel et surtout, sans que les responsables concernés aient défini une quelconque stratégie ethnique.


Notes
1- Rappelons qu’en dépit d’une préparation minutieuse de Barbarossa, le Reich affecta de mépriser complètement la gestion de ses prisonniers soviétiques. Ces derniers étaient le plus souvent regroupés sur de simples terrains vagues entourés de barbelés, sans abri et avec très peu de nourriture. Exposés au soleil, puis à la pluie, puis à la boue, puis au froid, nombreux furent ceux qui périrent durant l’hiver 1942-43… et encore plus nombreux ce qui furent prêts à tout pour y échapper !
2- Alfred Rosenberg échafauda effectivement en 1943 une théorie abracadabrante, assimilant les Caucasiens à des Indo-Européens, donc à des Aryens susceptibles d’être enrôlés dans la Heer ! Cette assertion branlante – y compris selon les critères nazis ! – ne convainquit même pas la SS, qui considéra jusqu’au bout les Caucasiens comme des Levantins bien plus proches des Juifs que de la Race des Maîtres.
3- Fatalibeyli devait ensuite participer à la bataille de Berlin. Ayant survécu au conflit, il émigra aux Etats-Unis, où il travailla pour l’OSS puis la CIA tout en étant conseiller pour les armées arabes en lutte contre Israël ! Il fut assassiné à Munich en 1953, vraisemblablement par le KGB.
4- Meyer-Mader avait déjà procédé à la levée d’un bataillon de Turkmènes dès décembre 1942 pour le compte de la Heer. Les résultats avaient été si mauvais qu’il avait été relevé de son commandement. L’intéressé dut aller personnellement demander le soutien d’Himmler pour que son projet et sa carrière soient relancés.
5- Ancien officier de l’armée impériale allemande, des Freikorps et de la Schwarze Reichswehr, il avait commandé les SA de Silésie puis un Reiterverband portant son nom pour le compte de la Heer.
6- Son fait d’armes fut une charge nocturne, sabre au clair, contre une position d’artillerie, aboutissant à la prise de trois batteries et de 450 prisonniers…
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