Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Les Légions étranges d'Hitler (par Demo Dan)
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> Les pays de l'Axe
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 9037
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Sam Mar 28, 2020 23:27    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
En toute logique, au début du conflit, la Waffen-SS était plus ou moins comme Himmler l’avait souhaitée : une formation politiquement irréprochable, dont la majorité des membres possédaient de grandes capacités physiques. Regroupés en deux divisions dites d’élite, la Leibstandarte Adolf-Hitler et la Das Reich, ils ne représentaient toutefois que 30 000 hommes environ – bien peu pour peser face au 4 700 000 engagés dans la Wehrmacht !

Notons que la LSSAH n'est pas une division au début du conflit, elle n'atteindra cette taille qu'en 1942. La Das Reich s'appelle initialement SS-Verfügungsdivision.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Imberator



Inscrit le: 20 Mai 2014
Messages: 5468
Localisation: Régions tribales au sud-ouest de Nîmes.

MessagePosté le: Sam Mar 28, 2020 23:43    Sujet du message: Répondre en citant

Je me suis toujours demandé, au cas où les forces allemandes étaient parvenues à se projeter jusqu’en Afrique subsaharienne, si l'opportunisme sans vergogne de la SS ne l'aurait pas un jour mené à enrôler des noirs dans ses rangs.

La waffen SS divisione Afrika ?
_________________
Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13822
Localisation: Paris

MessagePosté le: Sam Mar 28, 2020 23:50    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis sûr que Himmler aurait réussi à créer le concept d'Aryens noirs.
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9378
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 00:16    Sujet du message: Répondre en citant

@ Imberator : probablement pas, sauf extrême difficulté incompatible avec ce scénario. Pas contre, des Hiwis d'afrique, voire des Askaris ?
@ Loic : le problème, c'est que, lorsqu'on regarde ce qu'il s'est fait OTL, la SS-Verfügungsdivision ne devient Das Reich qu'en 1941. Et elle n'est mentionné que Das Reich dans la chrono de 40...
Mais effectivement à cette époque, la LSSAH n'est pas division, mais que brigade. Elle ne passera division qu'en 1942. Je propose donc comme suit :

Citation:
En toute logique, au début du conflit, la Waffen-SS était plus ou moins comme Himmler l’avait souhaitée : une formation politiquement irréprochable, dont la majorité des membres possédaient de grandes capacités physiques. Regroupés en deux unités dites d’élite, la Leibstandarte Adolf-Hitler et la SS-Verfügungsdivision (Das Reich), ils ne représentaient toutefois que 30 000 hommes environ – bien peu pour peser face au 4 700 000 engagés dans la Wehrmacht !
Durant la campagne de Pologne, ces deux formations se comportèrent militairement de façon correcte. Cependant, elles se distinguaient déjà par une propension à l’insubordination et par un très net penchant à commettre des crimes de guerre, dont par exemple le massacre de Blonie (exécution de cinquante civils juifs polonais par les hommes de la LAH). L’Ordre Noir donc ne brillait pas suffisamment au goût de son maître – il lui fallait prendre de l’ampleur pour accomplir ses ambitions. C’est ainsi que, contre l’avis de l’OKW et sans véritable soutien d’Hitler – qui partageait sans doute la volonté ultra-élitiste exprimée au départ par Himmler – la Waffen-SS choisit dans une certaine hâte (et avec, pour partie, du matériel tchécoslovaque !) de créer deux divisions supplémentaires et de les engager dans la campagne du printemps 40 : la Totenkopf et la SS-Polizei – respectivement constituées de gardiens de camp de concentration et de policiers para-militaires de l’Ordnungspolizei (qui n’étaient d’ailleurs même pas tous membres de la SS et s’entraînaient aux tâches militaires entre leurs missions de maintien de l’ordre !).
(...)
Nous n’évoquerons pas ici dans le détail les multiples épisodes des affrontements au sommet entre les deux forces armées rivales du régime nazi – précisons simplement que ce conflit toucha tous les aspects de l’appareil guerrier, du renseignement à l’équipement en passant par les forces spéciales, et qu’il fit un tort certain à l’effort de guerre allemand. Néanmoins, un fait demeure : à l’été 1940, la Wehrmacht était au sommet de sa gloire et en mesure de faire barrage aux volontés d’expansion de la Waffen-SS. Cette dernière devrait donc lutter pour amener les LSSAH et Das Reich au format d'une division - chose qui ne serait d'ailleurs pas faite avant le début de l'année 1942, et passée un certaine nombre de désagréables difficultés directement issues de l'impossibilité à accéder à tout le vivier de conscrits allemands.
P


Ceci sous toute réserve de coloriage dans les Balkans - il m'est souvenir d'un journal de fusilliers français du 113 RIA face à la LAH...
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Imberator



Inscrit le: 20 Mai 2014
Messages: 5468
Localisation: Régions tribales au sud-ouest de Nîmes.

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 01:08    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
@ Imberator : probablement pas, sauf extrême difficulté incompatible avec ce scénario.

Tu as probablement raison. Encore que question scénario, comme toujours, les Allemands pourraient encore être au mieux au début de la guerre puis finalement être acculés à des expédients avant de la perdre (peut-être un semestre plus tard et après avoir manger de l'atomique américain, mais bon peu importe).

Mais quand je me rappelle que dans les derniers jours de la Guerre de Sécession la Confédération envisageait d'armer en masse des esclaves du sud pour qu'ils aillent combattre pour tenter de sauvegarder la servitude... Je me dis que, ma foi, tout est peut-être finalement possible en ce bas monde.
_________________
Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
borghese



Inscrit le: 07 Sep 2011
Messages: 2798

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 08:36    Sujet du message: Les legions étranges d'Hitler Répondre en citant

Citation:
Je me suis toujours demandé, au cas où les forces allemandes étaient parvenues à se projeter jusqu’en Afrique subsaharienne, si l'opportunisme sans vergogne de la SS ne l'aurait pas un jour mené à enrôler des noirs dans ses rangs.

La waffen SS divisione Afrika ?



Retournement de situation pour les salauds de la Totenkopf qui avaient massacré les tiralleurs sénégalais à Chasselet en 1940...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
Messages: 9447

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 09:13    Sujet du message: Répondre en citant

Y a bien des supporters des nazis en Inde... pas vraiment blonds aux yeux bleus... et aussi l'autre qui avait créé une légion nazie en Inde, j'ai oublié son nom...
Chandra Bosé (comme l'astrophysicien et la marque d'enceintes ou de micros).
_________________
Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13822
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 09:41    Sujet du message: Répondre en citant

La « croisade » contre le bolchevisme : improvisations et opportunisme
Le 17 mai 1942, l’Allemagne envahit l’URSS pour y mener la guerre d’extermination appelée depuis longtemps de ses vœux par Hitler dans Mein Kampf. Alors qu’il s’agissait avant tout pour lui de s’emparer d’un « espace vital » supposément nécessaire au Peuple allemand, le Reich voulut néanmoins donner à cette guerre l’apparence d’un conflit international : la croisade contre le bolchevisme et l’écrasement du communisme, qui devaient lui permettre de rameuter autour de ses troupes tous les autres Européens, aryens ou non.
Durant les deux années précédant Barbarossa, la Schutzstaffel s’attacha donc à tenter de former le maximum de divisions – autant pour servir ses ambitions que pour atténuer le déséquilibre démographique évident entre les deux belligérants. Toujours contrainte par le fait que la Heer avait priorité sur elle pour recruter dans la population allemande, elle s’efforça de ratisser largement en dehors du Reich. Toutefois, contrairement à ce qu’Himmler espérait, la Waffen-SS eut très vite des difficultés pour constituer de grandes unités de volontaires étrangers prêts à lutter à la fois contre le communisme, pour le nazisme et sous l’uniforme allemand. La lame de fond espérée fut une vaguelette – quoique les engagés fussent en effet, pour la plupart, des convaincus ! Finalement, de mi-1941 à mi-1942, seules trois “Brigades” purent être formées – et sans être pour autant opérationnelles avant Barbarossa, faute de recrues et de moyens. Ces unités devaient toutes connaître des histoires pathétiquement tourmentées.
………
La SS-Sturmbrigade Langemark fut parmi les premières unités envisagées, dans le but évident de préparer la partition du royaume de Belgique. Sa formation s’appuya naturellement sur le parti pan-néerlandais Vlaams Nationaal Verbond (VNV) de Staf De Clercq et sur ses sympathisants recrutés parmi les prisonniers de guerre flamands de la campagne de 1940 – rappelons que ceux-ci furent libérés dès le 5 juin 1940, contrairement aux Wallons, par un Hitler s’efforçant déjà cyniquement d’attiser les tensions inter-communautaires belges.
La création de la Langemark fut officialisée dès le mois de juin 1941 – malgré, semble-t-il, les préventions du VNV qui préférait travailler à former sa milice hollando-flamande, la “légion” de volontaires SS-Freiwilligen Nordwest (800 hommes qui furent affectés à des tâches de répression des mouvements de Résistance en Europe). Finalement, sous la pression de ses parrains germaniques et craignant de voir les Flamands dissous de force dans le chaudron de la Wiking, De Clercq choisit de considérer la Langemark comme les prémices de l’armée de la future nation flamande – qui verrait immanquablement le jour après la victoire du Reich.
Le parti collaborateur trouva donc mille à quinze cents volontaires, qui furent initialement regroupé sous la bannière d’une “légion flamande” abondamment chantée par la propagande nazie. Cette dernière, bien que chapeautée par la SS, devait théoriquement rester indépendante et de commandement purement flamand, sans qu’il soit question du moindre serment. Mais les Allemands allaient petit à petit rompre toutes ces promesses…
Sitôt envoyée pour formation à Debica, en Pologne, les recrues eurent la surprise de s’y voir adjoindre des éléments néerlandais du régiment SS Westland, membres de la Wiking ! Si d’aventure les Allemands avaient espéré favoriser la fraternité d’armes et l’émulation entre néerlandophones, force était de constater que c’était raté : la majorité des engagés demandèrent aussitôt à regagner la Belgique, refusant de voir leur identité disparaître dans un mélange avec les Hollandais honnis !
Finalement, la Langemark resta donc – par la force des choses – d’une taille fort limitée. Intégrée au 4. Regiment de la Totenkopf, la “Brigade” fut sévèrement engagée dans la bataille d’Ostrov. Il apparut que l’unité était capable et motivée, quoique parfois brouillonne tactiquement. Après une campagne honorable, elle fut retirée du front en novembre 1942 puis renvoyée à Debica pour se réorganiser et compléter ses effectifs.
Le second de ces points se révéla problématique – les Flamands avaient été échaudés par les pertes subies comme par la pesante tutelle des maîtres allemands (dont on murmurait qu’ils préféraient les Hollandais, censés être moins difficiles à manier) et les échos des exploits des forces belges au sein des troupes alliées parvenaient jusqu’en Flandre… De plus, des tensions entre vétérans et nouvelles recrues éclatèrent vite au grand jour ! Pas moins de 200 anciens “volontaires” refusèrent de prêter le serment au Führer qu’on leur demandait désormais – ils furent transférés vers des unités pénales. Le titre même de Langemark posait question : pourquoi le Reich jugeait-il pertinent de donner à la formation le nom d’une bataille naguère menée par des Allemands pour s’emparer de la Belgique (et nommée par les Alliés Première bataille d’Ypres) ? Sans doute la Waffen-SS voulait-elle célébrer la fraternité germano-flamande, en évoquant une bataille où des Allemands étaient tombés sur le sol flamand…
Mais les Wallons, eux, avaient une formation baptisée Wallonie ! Les conflits entre Belges prenaient une fois de plus le pas sur la lutte contre le communisme.
Entre purge, appels à de nouveaux volontaires, formation et éducation politique, il fallut attendre août 1943 pour que la SS-Sturmbrigade Langemark (désormais complètement Assimilée par la Schutzstaffel) retourne enfin au front… pour être immédiatement engagée dans la chevauchée de la mort du I. SS-PzK en direction de Kiev ! Réduite à moins de 300 hommes valides après Zitadelle, la Langemark regagna alors la Bohème pour reconstitution, avant d’être administrativement rattachée à la “Division” Karl der Grosse – la Charlemagne. En pratique, elle alla renforcer la Wiking, dont elle partagea le sort. Dans les dernières semaines de la guerre, elle intégra dans ses rangs un certain nombre de collaborateurs qui avaient fui leur pays devant l’arrivée des Alliés – ils se firent tuer avec les autres. Au total, on estime que près de 5 000 Flamands servirent effectivement sous la bannière du Reich dans cette unité – moins de 350 devaient revoir le plat pays.

• La formation de la SS-Sturmbrigade Wallonie fut décidée par le reliquat du Parti rexiste dans la plus grande improvisation peu après le début de Barbarossa, avant tout pour répondre à la création de formations flamandes par le VNV. En l’absence de Léon Degrelle, qui moisissait bien loin de là dans un bagne congolais, elle ne bénéficia jamais du recrutement espéré par les Allemands.
Faute de mieux, le Reich tenta donc de jouer sur le chauvinisme des francophones, en prétendant que les Flamands s’engageaient « en masse », eux, pour « défendre la nouvelle Europe » ! Piqués dans leur orgueil, les rexistes relevèrent le gant et annoncèrent la formation de la “Légion Wallonie”. Cette formation fut victime, non seulement d’un manque évident de volontaires, mais aussi d’une déperdition des recrues : en effet, un certain nombre furent apparemment “aspirées” dans la Heer, qui n’hésita pas à recompléter ses effectifs grâce à des Wallons jugés suffisamment germaniques pour elle tout en étant trop francophones pour la SS ! Il fallut qu’Himmler s’en mêle personnellement, en décrétant que les Wallons étaient une race germanique, pour que l’on sorte enfin de l’imbroglio.
Finalement, Rex réussit péniblement à réunir 850 individus, qui tombèrent à 600 entre refus de serment, désertions et inaptitudes médicales. En revanche, le reliquat semble avoir été particulièrement motivé. Engagé à l’été 1943 au sein de la Wiking (mais surtout pas à côté de la Langemark !) face aux successions d’offensives soviétiques sur Riga, elle subit dans les trois mois qui suivirent des pertes atteignant 60 % – prix de tout ce sang, la défense victorieuse de la capitale lettonne lui permit de faire la une de Signal, comme étendard de la lutte victorieuse de la Nouvelle Europe contre le communisme. Les survivants retournèrent en Belgique pour une tournée de propagande – effectuée en véhicules semi-chenillés de prêt, dont on espérait qu’ils attireraient davantage les recrues que la marche à pied. Au printemps 1944, la Wallonie, fut, elle aussi, administrativement rattachée à la Charlemagne. En novembre, guère regonflée, elle fut finalement envoyée défendre Berlin, avec d’autres étrangers. Moins de 200 Wallons rejoignirent leur patrie, et ce fut pour y faire face à la Justice belge…

La SS-Freiwilligen Panzergrenadier-Brigade Nederland fut assurément la plus nombreuse des unités non allemandes “européennes” recrutées par la Waffen-SS. Au-delà de l’expérimentation précoce du Régiment Westland (sur lequel nous ne reviendrons pas), Himmler avait espéré très tôt recruter une masse de Hollandais – des hommes jugés racialement et culturellement si proches des Allemands qu’il paraissait évident à Hitler que les Pays-Bas seraient voués à se fondre dans le Grand Reich après la victoire, moyennant quelques corrections culturelles et quelque sang versé côte à côte…
Pour mener à bien ce projet, l’Allemagne put hélas s’appuyer sur un officier néerlandais dévoyé : le lieutenant-général Hendrik Seyffardt – le fils de l’ancien ministre de la Guerre August Lodewijk Willem Seyffardt, chef d’état-major général à la retraite et ancien membre actif du Nationaal-Socialistische Beweging (le NSB, équivalent hollandais du NSDAP). Sitôt la capitulation de mai 1940, et nonobstant la fuite du gouvernement légal à l’étranger, Seyffardt ne tarda pas à manifester ses sympathies, assistant à des meetings pro-nazis dès octobre 1940 et acceptant finalement à l’été 1941 la proposition du Nationaal Front d’Arnold Meyer de diriger – sous l’égide du Reich – une “légion hollandaise”. Cette démarche n’avait pourtant rien d’une formation “nationale” : parrainée par le Reichkommissar Arthur Seyss-Inquart, la nouvelle Vrijwilligers Legioen "Nederland" ne devait avoir qu’un commandement allemand.
Hendrik Seyffardt fut malheureusement un fort bon sergent recruteur pour cette formation, au fil de nombreux meetings et conférences organisés en présence de dignitaires nazis. Il prêta activement son concours aux enrôlements – y compris en envisageant un accompagnement social des familles (!). Le major-général se voyait sans doute déjà à la tête d’une nouvelle armée hollandaise ! Il dut vite déchanter quand on lui adjoignit comme chef d’état-major le SS-Standartenführer Otto Reich, lequel prit un malin plaisir à ne jamais donner suite à ses « suggestions ». Frustré de servir de potiche, Seyffardt devait présenter sa démission à Berlin au début de l’année 1943, avant de rentrer en ses foyers… et d’être assassiné par un groupe de Résistants.
Cependant, avec ou sans commandement indigène, la SS-Legion Niederlande fut mise sur pied avec deux régiments, pour un effectif de 7 500 hommes. En mai 1942, elle devint la SS-Freiwilligen Panzergrenadier-Brigade Nederland et fut engagée sur les arrières du HG Nord lors de la conquête de la Lettonie, puis en défense de cette zone jusqu’au mois de septembre 1943. Envoyée ensuite en Allemagne pour y être reconstituée, elle resta indisponible jusqu’au mois de mars 1944, du fait de difficultés de recrutement et d’approvisionnement aggravées par des mésententes diverses avec les Allemands.
Peut-être pour couper court à toute tension, la Waffen-SS décida finalement de l’affecter en avril 1944 en Yougoslavie, pour renforcer le III. SS-GAK. Les deux régiments de Panzergrenadiers (qui ne totalisaient à ce moment que 6 000 hommes) subirent de très lourdes pertes durant l’été 1944, ce qui ne les empêcha pas de se “distinguer” – tout comme les autres formations de leur corps d’armée – par une forte propension à mener des représailles aveugles contre les civils. Lorsqu’elle battit en retraite vers Allemagne, la Nederland ne comptait plus que 2 000 hommes valides. Elle fut détruite dans les derniers combats en Autriche. Les prisonniers firent face à plusieurs procès aux Pays-Bas comme dans le Royaume Fédéral de Yougoslavie – lequel réussit à négocier l’extradition du SS-Brigadeführer Jürgen Wagner, ultime commandant de l’unité, qui fut pendu à Belgrade le 27 avril 1947.
………
Mais la mobilisation européenne contre le Péril Rouge ne fut pas le fait de la seule SS. Afin d’engager d’autres pays au côté du Reich, les services diplomatiques allemands tentèrent à de nombreuses reprises d’obtenir la création d’unités de volontaires destinées à porter le fer en URSS, sous prétexte d’anti-communisme. La seule de ces chimères qui eut une existence réelle fut la “division” Azul.
Formée le 18 mai 1942 à l’instigation du ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop et de son homologue espagnol Ramon Serrano Suñer, cette formation ne relevait pas de la SS, mais bien de la Heer. Ainsi, son existence témoigne une fois encore de la lutte féroce que se livraient la Wilhelmstraße et la Niederkirchnerstraße pour complaire au Führer… Et dans les locaux de la première, on espérait bien que l’Espagne, pays parmi les plus sympathisants envers l’Axe mais dont le chef ne goûtait guère le fanatisme d’Himmler, saurait jouer son rôle sur le front comme à Berlin.
La formation espagnole devait donc être au départ une division complète. Toutefois, face au peu de soutien effectif du gouvernement du général Franco – qui refusa aux membres de son armée le droit de s’engager, hormis pour quelques phalangistes particulièrement enragés – elle ne dépassa pas l’effectif d’une brigade, soit 8 000 hommes environ. Dénommée 250. ID dans l’ordre de bataille de l’armée allemande et commandée par le général Muñoz-Grande, la “division” Azul vit le feu début septembre 1942 dans la région de Gomel. Elle connut ensuite à Pyryatyne des pertes si terrifiantes qu’au 1er janvier 1943, elle était réduite à la taille d’un bataillon. Quoiqu’elle ait indéniablement impressionné le commandement allemand par son courage, la “division” Azul ne représentait plus rien sur le plan opérationnel. Elle fut alors rapatriée par le gouvernement espagnol au mois de mars 1943, permettant à Franco de manifester discrètement une politique de plus en plus… compréhensive envers la cause alliée.
Cependant, quelques vétérans volontaires, regroupés autour du général Esteban-Infantes, repartirent un peu plus tard vers le Front dans le cadre d’un engagement dans la Waffen-SS, pour former ce qui deviendrait la SS-Sturmbrigade Azul. Ils furent moins de mille – au point qu’on envisagea un temps de la regrouper avec la SS-Sturmbrigade Wallonie, autant dans un but de propagande (la soi-disant “division Charles-Quint”) que pour donner une certaine importance opérationnelle à l’unité en résultant. Finalement, comme la Wallonie et la Langemark, l’Azul fut simplement rattachée administrativement à la Charlemagne puis lancée à la hâte dans la fournaise du Front Russe en 1944.
Regroupés en deux compagnies (les Spanische-Freiwilligen-Kompanie der SS 101 et 102), la quasi-totalité des volontaires espagnols devaient disparaitre dans les ultimes combats en Allemagne. On estime aujourd’hui que toute cette affaire fut avant tout une aubaine pour le général Franco, en lui permettant de se débarrasser de certains éléments gênants parmi les Phalangistes les plus ardents et les plus susceptibles de menacer son pouvoir.
………
Toutes ces formations ne furent pas les seules à accueillir des non-Allemands dans leurs rangs. Poussés par leurs convictions comme par la promesse d’une solde alléchante versée par la Waffen-SS – laquelle n’en finissait pas d’assouplir ses si sélectifs critères, au point qu’elle tenta en 1940 de recruter des… Polonais de théorique origine prussienne ! – un certain nombre de volontaires s’enrôlèrent individuellement dans l’Ordre Noir entre 1940 et 1942. Les tables d’effectifs donnent les chiffres suivants, pour ceux qui valent la peine d’être mentionnés :
– Hongrois : 16 000,
– Suisses : 4 000 (presque tous germanophones),
– Français : 2 500 (hors Alsaciens mobilisés volens nolens).
Toutefois, et quels que soient les chiffres annoncés ou la bonne (ou mauvaise) volonté de chacun, une réalité demeure : à la fin de 1942, les volontaires étrangers dans les armées allemandes ne représentaient pas plus de quelques dizaines de milliers de combattants. Cela peut paraitre beaucoup en valeur absolue – dans la réalité de la lutte qui se jouait, c’était tout simplement dérisoire.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 9037
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 09:59    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
@ Loic : le problème, c'est que, lorsqu'on regarde ce qu'il s'est fait OTL, la SS-Verfügungsdivision ne devient Das Reich qu'en 1941. Et elle n'est mentionné que Das Reich dans la chrono de 40...

OTL, elle devient division "Reich" en décembre 1940 et "Das Reich" en 1942.
Il me semble que dans la chrono FTL, la première mention de la division Das Reich est l'appendice Barbarossa.
La division participe à la campagne de Yougoslavie, mais on ne la mentionne pas FTL (il est vrai qu'on n'a pas trop détaillé l'OdB allemand).
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Wardog1



Inscrit le: 29 Aoû 2015
Messages: 1052
Localisation: Puy de Dome,France

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 10:45    Sujet du message: Répondre en citant

Parmi eux je suis sur que certains se sont engagé dans la ss ou la heer pour servir d'informateur au allié, cela serait'il plausible?
_________________
"You and I are opposite sides of the same coin. When we face each other, we can finally see our true selves. There may be a resemblance, but we never face the same direction."

Larry Foulke
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Etienne



Inscrit le: 18 Juil 2016
Messages: 2841
Localisation: Faches Thumesnil (59)

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 11:01    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Le parti collaborateur trouva donc mille à quinze cents volontaires, qui furent initialement regroupé sous la bannière d’une “légion flamande”


Citation:
SS-Sturmbrigade Langemark (désormais complètement Assimilée par la Schutzstaffel) retourne enfin au front

[quote]
_________________
"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
demolitiondan



Inscrit le: 19 Sep 2016
Messages: 9378
Localisation: Salon-de-Provence - Grenoble - Paris

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 11:02    Sujet du message: Répondre en citant

@ Imberator : C'est un peu plus subtil que ca. Sur le milieu de la guerre, conscient du déséquilibre, les autorités confédérées ont commencé à envisager d'armer les noirs contre la promesse d'une émancipation pour les combattants et après la fin du conflit. Jackson lui même avait un esclave qui le suivait partout, mais tenait plus du domestique ...
Les états confédérés sont loin d'avoir été aussi monolithiques que ce que l'on pensait. Au-delà de l'esclavage et du planteur de coton à Cravache (il y en a eu, je ne le nie pas ! Et beaucoup ... mais pas que), la guerre de sécession est pour moi un conflit culturel dont les USA ne se sont d'ailleurs jamais remis.
@ Borghese : je suis très loin de glorifier ces gens-là - heureusement !
@ Loic : c'est vrai que j'ai été un peu frustré en lisant la campagne YOUG 41 FTL ... Bon pas grave ! Mais je me rappelle d'un coloriage avec des unités françaises contre la LAH. Des fausses lettres d'un mitrailleur - très bien écrites d'ailleurs ...
@ Wardog : Booooooof. Toutes les formations que nous avons présentés pour l'heure sont constituées de convaincus, ou à tout du moins d'intéressés. Pour les mauvaises qualités qui viendront plus tard - surtout des opportunistes et des paumés. Faut pas croire, c'est dur de communiquer pour un gradé, même s'il le veut ! Alors pour un troufion ...
La preuve :
https://en.wikipedia.org/wiki/Kurt_Gerstein
@Archibald : on va en parler. Note que pour une fois c'est cohérent ! L'aryanisme, l'indo-européeanisme, tout ca ... Le Tibet ... Purain de nazis, c'est tellement des korneries que j'en suis à relever les cohérences (et non pas les incohérences).
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste


Dernière édition par demolitiondan le Dim Mar 29, 2020 11:21; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13822
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 11:04    Sujet du message: Répondre en citant

En effet, merci Etienne.
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
requesens



Inscrit le: 11 Sep 2018
Messages: 1641

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 11:12    Sujet du message: Répondre en citant

Quelqu’un sait-il pourquoi l’ordre des généraux de la Azul FTL est inversé par rapport à OTL.? Historiquement, Muñoz-Grande partit premier puis fut remplacé par Esteban-Infante fin 42.
_________________
"- Tous les allemands ne sont pas nazis, monsieur !
- Oui, je connais cette théorie, oui."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Wardog1



Inscrit le: 29 Aoû 2015
Messages: 1052
Localisation: Puy de Dome,France

MessagePosté le: Dim Mar 29, 2020 11:28    Sujet du message: Répondre en citant

Ca me rappelle un texte de la FTL où des soldat belges recruté de force par les allemands et envoyé sur le front de l'est arrivent à se rendre au soviétique, que ceux ci livrent au alliés et reprennent le combat du bon coté, devenant les rares soldats à avoir obtenu médailles et décorations des deux camps!
_________________
"You and I are opposite sides of the same coin. When we face each other, we can finally see our true selves. There may be a resemblance, but we never face the same direction."

Larry Foulke
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> Les pays de l'Axe Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivante
Page 2 sur 6

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com