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Le Milieu et les Allemands
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Alias



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 11:20    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
@ Alias : quel passage, par exemple ?


RSP – Et en fait d’orientation politique, je répondrai…

PP – Et donc, tous ces biens…

RSP – Entre 1940 et 1943…

PP – Il restait à l’Occupant à trouver des “commerçants” …
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Stéphane "Alias" Gallay -- https://alias.erdorin.org
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 11:43    Sujet du message: Répondre en citant

Ah d'accord - ce sont des oublis de ma part, toujours parce que le site ne prend pas les enrichissements (gras, italiques…)de Word - je dois les rajouter un par un, j'en oublie parfois.
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Casus Frankie

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Pendjari



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 14:01    Sujet du message: Répondre en citant

Ce Monsieur Raymond a certainement inspiré le personnage d'Adolfo Ramirez dans "Papy fait de la résistance" Very Happy
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lbouveron44



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 14:29    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a une suite du coup ?
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 15:02    Sujet du message: Répondre en citant

Patrick Pesnot – Bonsoir et bon retour parmi nous à Témoins d’époque, consacré ce soir à la collaboration entre voyous et nazis durant l’Occupation, illustrée plus particulièrement par le cas de la sinistre Carlingue de Pierre Bonny. Pierre Bonny, dont nous évoquions justement les débuts. Lesquels n’ont rien de spectaculaires, à ce qu’il semble, n’est-ce pas ? Monsieur Raymond, notre invité témoin, parlait justement de l’entremise d’un certain Guélin, qui fut nécessaire à notre homme pour attirer l’attention des Allemands – en l’espèce, de deux hommes de l’Abwehr : Radecke et Otto. Qui étaient ces gens ?
Monsieur Raymond – Je n’ai qu’assez peu d’informations sur Radecke – hormis le fait que c’était un officier de la Wehrmacht, détaché auprès du bureau parisien de l’Abwehr pour des tâches de liaison. Un individu des plus corruptibles, semble-t-il, exclusivement attaché à s’enrichir par le biais de ses fonctions, ce qui facilitera d’autant l’ascension de Bonny.
Pour “Otto”, le paysage est plus intéressant. D’abord, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, “Otto” était en réalité Hermann Brandl, un espion jouant un rôle extrêmement important dans les services secrets nazis. En 1940, Otto est encore jeune : 44 ans à peine, mais il est déjà à la tête d’un réseau très étendu dans tous les pays d’Europe et jusqu’en AFN. C’est un ingénieur, spécialiste des gazogènes – une invention utile à cette époque – qui travailla longtemps dans une société belge appelée “Les gazogènes Belley”. En tant que commercial de cette entreprise, il pouvait évidemment justifier de bien des déplacements auprès de ses nombreux clients.
Robert Stan Pratsky – Oui, surtout – si je me souviens bien – que parmi les autres employés de cette société, il y avait aussi Van De Castelle, le patron du service de contre-espionnage allemand à Paris. Curieux hasard !
M. Raymond – N’est-ce-pas ? C’est sans doute lui qui l’a recruté – hélas, plus personne ne peut lui poser la question. Otto s’est suicidé dans une prison américaine après la guerre. En agissant ainsi, il a d’ailleurs sans aucun doute arrangé beaucoup de monde… Mais là n’est pas le sujet. En 1940, Otto-Brandl, agent allemand de l’antenne de Cologne (6e Région militaire, Munster) est parmi les premiers à débarquer à Paris pour installer l’antenne du colonel Rudolph, à l’hôtel Lutétia. Cependant, comme nous l’avons évoqué auparavant, il est par la suite handicapé par un manque criant de moyens, sous la tutelle pesante des militaires de la MBF. C’est pourquoi il va très vite être tenté de jouer la carte locale, c’est-à-dire d’utiliser Bonny, pour accomplir en douce certaines missions. Mais pour cela, encore fallait-il que Bonny se trouve des hommes – il en convenait lui-même.
PP – Et comment va-t-il en obtenir ?
M. Raymond – En y allant au culot, avec le soutien d’Otto. Le 6 octobre 1940, « un homme parlant facilement le français et se disant mandaté par les autorités allemandes » se présente à la porte de la prison de Fresnes, accompagné par deux sous-officiers envoyés par l’hôtel Lutétia. Evidemment, c’est Bonny – lequel n’a aucun droit ou titre pour donner des ordres dans un établissement pénitentiaire. Quant au duo qui l’accompagne, il n’est envoyé par aucun responsable des autorités d’occupation, hormis Radecke, qui palpe au même instant une confortable liasse de billets. Mais ça n’empêche pas le soi-disant « officier 10 474 R » de la police allemande de faire calmement le tour des parloirs puis de faire libérer de sa propre initiative cinq détenus extrêmement dangereux dans une scène où le grotesque le dispute au sordide. Et il repart avec eux sans laisser le moindre reçu !
PP – Oui, car enfin, ce que vous racontez est proprement hallucinant ! Un policier radié déguisé en Allemand qui libère sans mandat des condamnés, au grand jour et sous le nez de la Justice française ! Et de surcroît, sans même signer un papier – incroyable !
M. Raymond – Il était logique que ce soit une escroquerie qui signe l’acte de naissance de la Carlingue. Précisons toutefois que cette manœuvre a été plutôt longue à organiser – Pierre Bonny n’a pas un tempérament de fonceur, il a fallu que Brandl et Radecke le poussent beaucoup en avant pour qu’il se donne les moyens de ses ambitions. Quoi qu’il en soit, le coup sera très vite connu du “Tout-Paris souterrain” et donnera à Bonny une réputation énorme – supérieure même à son pouvoir effectif.
PP – Qui fait-il sortir de prison ? Nous sommes sous l’œil sourcilleux de Monsieur Philippe Robert, qui a la main sur les dossiers juridiques !
M. Raymond – Cinq hommes, comme nous l’avons dit. Et ils ne sont pas du tout choisis au hasard. Il y a d’abord Adrien Estebetteguy, dit “Le Basque” ou encore “La Main Froide” – un grand braqueur de Paris. Puis Abel Danos, dit “Le Mammouth” ou “Le Bel Abel”, un ancien contact du colonel Paul Paillole, comme quoi vous voyez que tout est lié. Puis Jean Sartore dit “Le Chauve” – un grand seigneur du milieu, qui saura être reconnaissant, Auguste Jeunet dit “Cajac” et enfin Lucien Prévost, autre braqueur bien connu. Nous avons là l’équipe originelle, la base de la Carlingue. Celle d’où tout partira…
Philippe Robert – Oui. Précisons que parmi les honorables individus que vient de citer Monsieur Raymond, certains feront aussi parler d’eux après 1945.
PP – Nous y reviendrons évidemment. Donc, cette base, comme vous dites, va s’étendre rapidement ?
M. Raymond – Evidemment, car Bonny devient instantanément un caïd. Son nom est sur toutes les lèvres. Il a – apparemment – la protection des Allemands et le pouvoir de fermer des dossiers. Tous les “Crânes” et autres tueurs patentés savent désormais à qui s’adresser pour traiter avec l’Occupant et passer par-dessus la maréchaussée. La légende est en marche, si on ose dire. Une foule d’individus viennent spontanément se présenter à lui.
Ph. R. – Quelques noms… parmi d’autres ! Robert Moura (quatre mentions au casier), Jean Monange dit “la Soubrette”, Charles Cazauba dit “le Fébrile” ou “Daix” (cinq condamnations pour escroqueries, recel, faux et usage de faux), Charles Fels dit “le Gros Charles” (deux condamnations, escroquerie et recel), un nommé Miclard (deux condamnations pour vol et recel), et ainsi de suite.
M. Raymond – Dans les deux premières semaines, Bonny renouvellera l’opération pas moins de cinq fois, faisant le tour des cellules avec toujours le même discours : « Je te sors, mais tu ne tues plus sans mon accord et tu m’appelles patron. » Il prend de l’assurance, rassuré par ses succès comme par l’attentisme des autorités. Trente criminels passent ainsi sous sa coupe directe : des trafiquants, des proxénètes, des voleurs… d’autres anciens policiers aussi. Par exemple Paul Maillebuau, un ripou bien connu pour son goût de l’or et du sang, renvoyé de l’administration. Les candidatures affluent – tout le monde sent bien qu’avec Bonny, il y a un beau coup à faire. C’est d’ailleurs de là que vient le nom du bureau. La cave, ou la carre, d’où la Carlingue, c’est la mise minimale au poker. Entrer chez Bonny, c’était s’asseoir à une grosse table.
PP – Et personne ne tente de s’interposer face à cet inconnu qui prétend ouvrir les portes des cachots ?
Ph. R. – On posera la question au directeur de Fresnes à la Libération… L’intéressé soulèvera avec pertinence que, dans le contexte d’effondrement étatique qu’il subissait, il n’avait pas le moindre moyen de s’opposer aux exigences allemandes – ou qui se prétendaient telles. On pourra parler de démission, néanmoins il n’est pas le seul à avoir fauté. Avant d’aller à la Santé, Bonny était passé par le Greffe – il avait consulté les dossiers, compilé les fiches. Il a ensuite soigneusement choisi ses serviteurs – parmi eux, on trouvait d’ailleurs quatre anciens gradés de la police, radiés pour des raisons diverses. Agenda, réputation, maîtrise quasi-totale et instantanée des trafics et des réseaux d’indicateurs… Tout parait sur de bons rails.
PP – Et les Allemands n’ont pas le moindre doute sur leur protégé ?
RSP – Pourquoi en auraient-ils ? Ils sont gagnants sur tous les tableaux ! Ils ont d’ores et déjà constaté l’absence d’une véritable collaboration de la part de la police et de l’attentisme de l’administration restée en place – attentisme qui allait se transformer peu à peu en Résistance passive, puis active. Et ils avaient toujours leurs propres objectifs de pillage économique ! Ils avaient donc tout intérêt à domestiquer cette meute pour que ses membres leur servent de chiens de garde, de traque et d’attaque. Au pire, il serait toujours temps de sévir après…
M. Raymond – Surtout qu’ils ne leur coûtent finalement rien en fonds propres. Bonny se sert largement dans les scellés pour acquérir son propre matériel et se constituer des fonds. Le 3 octobre 1940, le fameux Monsieur Pierre ressort du tribunal de grande instance de Paris avec deux millions de francs pris dans les biens confisqués en 39, remis par le directeur du Greffe lui-même ! Un braquage, en réalité !
Ph. R. – Précisons également que c’est à ce moment précis que de nombreux casiers judiciaires disparaissent curieusement des archives…
M. Raymond – Tout n’est pas du fait de la Carlingue. De Palmiéri, de la bande des Corses, racontera plus tard avoir “racheté” son casier 800 000 francs au capitaine Müller – alors en poste à la préfecture de Paris. Ceci explique, entre autres choses, les petites zones d’ombres qui subsistent encore aujourd’hui…
RSP – Paradoxalement, quand on regarde de nos jours qui a été le plus transparent, force est de constater que c’est Bonny. Face à des individus qui privilégiait une relation “de travail” au coup par coup, il organise son service, établit des fiches de paie, des amendes pour exactions et même des primes pour résultat. La Carlingue semble alors bien en passe de devenir la nouvelle police au service des services secrets allemands : serviable, efficace et prête à tout pourvu qu’on la laisse mener sa vie. Le rêve de bien des Occupants.
PP – Tout aussi paradoxalement, le premier – et très temporaire – coup d’arrêt à Bonny sera donné par les Allemands eux-mêmes.
M. Raymond – En quelque sorte. Au-dessus d’Otto et Radecke, il y a le colonel Rudolph – comme mentionné par M. Pratsky tout à l’heure. Or, l’individu est un peu moins pragmatique que ses subordonnés. C’est un Prussien de la vieille école, ayant combattu durant le Premier conflit mondial et conservant un semblant de morale militaire qui s’accommode mal des arrangements entre Bonny et Otto.
Apprenant fortuitement les manœuvres de Monsieur Pierre au tribunal de Grande Instance ainsi qu’à Fresnes, le colonel pique une colère monumentale contre cette remise en cause de son autorité. Il ordonne alors à son adjoint direct, le capitaine Scheffer, de mettre fin à la dérive et d’arrêter Pierre Bonny. Radecke, soucieux de conserver sa source de financement, prévient ce dernier, qui part en vacances à Bordeaux durant tout le mois de novembre 1940, chez des connaissances.
RSP – Là-bas, les circonstances ou le Destin vont lui permettre de revenir dans les bonnes grâces des Allemands. A Bordeaux, Bonny apprend qu’un responsable du Deuxième Bureau belge se cache en Andorre – un certain Lambrecht – c’était évidemment un pseudonyme. Or Andorre, bien que militairement insignifiant, est tout de même réputé être un territoire neutre. De surcroit, l’Espagne y a aussi des intérêts – bref, l’Abwehr marche un peu sur des œufs et n’ose pas intervenir franchement dans la principauté. Bonny a donc l’idée un peu folle de prendre les devants.
M. Raymond – Il descend en Andorre avec Robert Moura et Le Basque. En chemin, il rencontre et embauche une nouvelle “pointure”, un nommé André Girbes. Avec l’aide des relations bordelaises de Moura (qui est originaire de Bordeaux) et des réseaux toulousains du Basque, le quatuor réussit à entrer incognito dans la principauté, puis à trouver la planque de Lambrecht. Ni une, ni deux : on frappe à la porte, on empoigne Lambrecht, on l’assomme et on le fourre dans le coffre de la voiture qui repart vers Bordeaux. Par la magie d’une seule action audacieuse menée hors de tout cadre légal, Bonny vient de retirer en un temps record une grosse épine du pied des Allemands. Rudolf est ravi – les aveux de Lambrecht conduiront à l’arrestation de plusieurs centaines d’agents alliés ! Monsieur Pierre revient en grâce et rentre à Paris, avec la confiance, désormais, de tout l’hôtel Lutétia. L’homme n’est certes pas vraiment académique – par contre, il est incontestablement efficace.
Ph. R. – On imagine volontiers que c’est ce coup d’éclat qui a permis l’officialisation de sa fameuse 1ère Brigade au sein du SONEF de Darnand – faute d’autre cadres et malgré les relations compliquées qu’entretiendront bientôt les deux hommes.
M. Raymond – Oui. D’ailleurs, c’est sans doute pour maintenir une forme d’indépendance par rapport à Darnand, aux manières bien trop militaires pour les eaux troubles dans lesquelles il naviguait, que Bonny demandera et obtiendra à l’été 1941 la naturalisation allemande ainsi que le grade de capitaine dans la Heer, puis dans la SS ! Là encore, il s’agissait d’une récompense pour service rendu : en juin 1941, à la suite d’une enquête de l’Abwehr, le capitaine Scheffer avait acquis la conviction que Jacques Kellner – l’ancien directeur de l’usine Béchereau de Boulogne, devenu garagiste sur les Champs-Elysées – dirigeait un réseau de Résistance.
RSP – Le réseau “Alibi”.
M. Raymond – Exact. Là encore, les hommes de Bonny font merveille – débarquant en civil dans l’usine (qui travaillait alors très mollement pour les Allemands), et avec l’aide d’un indicateur infiltré dans le personnel, Lucien Prévost et Paul Maillebuau parviennent à mettre la main sur un poste émetteur de fabrication américaine. Suivant la piste, ils arrivent finalement dans le cabinet d’un dentiste non loin de là – le malheureux servait de planque à la totalité du réseau. “Alibi” est démantelé – quant à Kellner, il sera fusillé au mont Valérien.
Pour l’Abwehr, les chiens fous de la Carlingue sont à présent des auxiliaires indispensables. Leur chef encadre sa meute avec soin, devenant peut-être le seul véritable partenaire local fiable des autorités d’Occupation. Du coup, Bonny continue à prendre de l’importance, malgré quelques ratés spectaculaires – on ne s’improvise pas agent secret.
PP – C’est-à-dire ?
M. Raymond – Après l’affaire d’Andorre, Brandl avait réussi à convaincre le colonel Rudolf de tenter de monter un réseau d’espionnage en AFN avec l’aide des hommes de Bonny. Quoi de plus facile en apparence, du moins à l’époque ? Depuis l’évacuation d’août, le Maghreb voyait débarquer chaque jour une foule de réfugiés arrivant d’Europe par on ne sait quels moyens, mais qui n’avaient certainement pas été tous recensés par les autorités légales ! L’objectif est d’installer un émetteur radio en morse à Alger, pour permettre à des espions à recruter sur place de correspondre ensuite avec l’équipe de Brandl, restée square du Bois-de-Boulogne. Dans ce but, Brandl confia à Bonny une enveloppe substantielle pour couvrir les faux-frais. Seulement…
PP – Seulement ?
M. Raymond – Seulement voilà – Bonny choisit mal ses partenaires locaux. Il recrute pour cette expédition Venturini – un mafieux corse, et un individu douteux dénommé Max Stocklin qui était d’ailleurs peut-être agent double des services suisses. Il leur adjoint alors son propre chauffeur Louis “Eddy” Pagnon, ainsi qu’un Allemand dénommé Gaston Mochler, télégraphiste dans le civil et docteur de l’université de Stuttgart (ce qui était vrai !) fuyant le régime nazi (ce qui l’était moins). Puis cette fine équipe passe la Méditerranée, arrivant à Alger par Lisbonne.
A cette époque, Bonny n’est pas encore très connu à Alger. Mais ce curieux groupe attire néanmoins l’attention de la police. Ils ont quand même acheté en liquide une villa au Cap Doumia… Se sentant bientôt démasqués, Pagnon et Venturini reviennent à leurs premiers amours et tentent de monter une entreprise de rachat d’or qui se révélera vite être une escroquerie ! La police arrive, descend dans leur chambre d’hôtel pour éclaircir l’affaire… et tombe sur l’émetteur en question.
Ph. R. – Evidemment, Venturini et Pagnon seront exécutés pour espionnage. Mochler et Stocklin, eux, échapperont à la guillotine – je ne saurai dire pourquoi – et iront en prison pendant quelque temps. Enfin, cette affaire explique pourquoi c’est Jean Martin qui devint le chauffeur numéro un de la Carlingue, comme il l’évoque dans ses carnets…
M. Raymond – L’Abwehr ne tient pas rigueur de cet échec à Bonny. Sa naturalisation lui permet enfin d’échapper totalement à l’autorité du NEF de Laval. Au mois d’août 1941, Pierre Bonny est devenu officieusement l’un des hommes les plus puissants du pays. Il ne rend compte que lorsqu’il le souhaite à Darnand, son supérieur théorique, ou à l’administration Laval.
Ph. R. – D’autres essayeront de l’imiter, avec plus ou moins de succès. A la Libération, les autorités républicaines recenseront pas moins d’une dizaine d’officines analogues à la 1ère Brigade – l’organisation, si l’on peut dire, du Nouvel Etat Français étant ce qu’elle fut, personne n’essaya jamais de les regrouper. Toutes avaient leurs organisations et leurs profils propres, selon la spécialité et l’origine de ses membres. Toutes avaient des relations directes avec les services secrets allemands et contribuèrent d’autant à la lutte contre les intérêts nationaux – d’ailleurs parfois même avant la chute de la Métropole. Je retiendrai ici à titre d’exemple le cas de Rudy von Mérode, alias Frédéric Martin de Montaigu – un agent allemand de nationalité française, trafiquant de drogue pour le compte du Reich ayant réussi à devenir entrepreneur et à contribuer à la construction de la ligne Maginot – oublié dans sa prison et libéré par les Occupants, il fonda la Gestapo de Neuilly !
RSP – Un bureau d’extraction d’aveux, selon le colonel Rémy… Et aussi, accessoirement, un office de blanchiment où l’on récupéra 300 millions de francs.
PP – Dieu merci, tous les traîtres n’ont pas été oubliés !
RSP – Notons que les Belges, eux, ont réussi à évacuer tous ceux qu’ils avaient arrêtés. Par exemple, Georges Delfanne, qui avait transmis avant le 10 mai 1940 la position des divisions belges et des ouvrages fortifiées. Détenu par la Sûreté belge, il fut transféré sur le Kasango vers l’AFN puis le Congo.
M. Raymond – Mais le seul véritable concurrent de Bonny fut le trop fameux Friedrich Berger et sa “Gestapo de la rue de la Pompe”. Laquelle n’a heureusement pas eu beaucoup de temps pour sévir. Berger s’est en effet mis en affaire avec les pires individus, bien qu’il ait été assez maladroit pour le faire en juillet 1943 seulement.
PP – Les pires individus ? Pires que les hommes de Bonny ?
Ph. R. – Ou pas loin ! Paul Ferrand, alias “Marc Agostini” : neuf condamnations pour vol, cambriolages, proxénétismes, attaques à main armée… sans parler plusieurs assassinats probables. Il aurait été envoyé au bagne sans l’invasion allemande. Et d’autres du même acabit, comme Ange Santolini, dit “Paul le Marseillais”, ou encore Rachid Zulgadar.
M. Raymond – Ceux-là furent des cas particuliers. La rue de la Pompe opérait pour les services économiques de la SS, rue des Saussaies, et pour la section politique de la SS. Autonome, fiable, livrant à ses maîtres des réseaux clés en main, après interrogatoires et tortures, c’était une agence à part entière baptisée AG 46. Elle fit beaucoup de mal : 300 arrestations, démantèlement des réseaux Phidias et OJC… Sans parler du massacre du bois de Boulogne, qui fut digne de ceux de la SS.
PP – Que s’est-il donc passé au bois de Boulogne ?
M. Raymond – C’était en automne 43, la nuit du 16 novembre. Il faisait froid et moche, comme d’habitude en cette saison. Berger avait réussi à convaincre un groupe de jeunes idiots qu’il représentait le commandement allié. Quarante-deux jeunes garçons se sont rendus naïvement dans ce bois en pensant servir la patrie – aucun n’en est ressorti. Rachid Zulgadar s’est assuré qu’aucun ne survivrait – après la fusillade, il a carrément balancé des grenades dans le charnier.
PP – Evidemment … Loin de moi l’idée de minimiser les crimes de ces sordides personnages, mais nous sommes à la radio à une heure de grande écoute – comme vous l’avez dit, il s’agit d’un cas plutôt particulier et qui nous éloigne du crime organisé.
RSP – Huuum… évidemment. Donc, revenons au printemps 1941. Le sort des armes paraît alors des plus défavorables aux Alliés. L’URSS et les USA sont encore neutres, les défaites en Europe s’accumulent. Et pendant ce temps-là, Pierre Bonny vit bien !
Ph. R. – Très bien même. Ses relations avec les bureaux d’achats allemands sont florissantes. Brandl s’est entouré de toute la Carlingue – laquelle s’est évidemment agrandie avec le temps. Au moins autant que la chasse aux Résistants, les membres de cette dernière ont une mission de… si j’osais, je dirais de VRP. Ils doivent convaincre les commerçants, les industriels et en général les possédants de tout poil qu’il est préférable, dans leur propre intérêt, de traiter avec l’envahisseur par leur intermédiaire. Et si la conviction polie ne suffit pas, on passe aux pressions, aux menaces… voire aux actes. Quant indécrottables récalcitrants, ils sont bons pour partir dans les camps comme les Juifs.
M. Raymond – Parmi tous les tondus de la Libération, il n’y avait pas que des Renault… Oh non ! Evidemment, bon nombre de ceux qui avaient fait affaire avec le SONEF avaient été contraints de brader leurs stocks à vil prix pour continuer à exister, voire simplement pour survivre. Mais au printemps 44, allez expliquer ça …
PP – Je présume que ces missions de VRP prenaient volontiers l’allure de confiscations, voire de vols à main armée pur et simple ? Menés main dans la main par des truands comme Estebetteguy et des ripoux comme Maillebuau ?
M. Raymond – Un policier révoqué devient facilement un malfrat. La frontière est incertaine entre flics et voyous : ils parlent le même argot, ce qui facilite le dialogue… Je passe sur le fait que les premiers libérés, outre le fait de ramener des obligés, sortirent eux-mêmes bientôt des amis de prison.
PP – La police et l’ordre républicain avaient bel et bien disparu, effacés et remplacés par la voyoucratie.
Ph. R. – Cependant, dès 1942, voire même dès fin 1941, la machine présentait des signes de surchauffe. Toute la pègre parisienne pillait la capitale en prétendant travailler pour les Allemands – et le filon commence à se tarir, les bonnes affaires devenant plus rares.
M. Raymond – A ce propos, il me revient une anecdote : en mars 1941, Villaplana – l’ancien avant-centre de football – s’était lancé dans la fabrication de fausses barres d’or. Il les vendit à un certain Gourari, lui-même au service de Bonny… lequel les céda à son tour au bureau Otto, qui découvrit très vite la supercherie. Il y en avait tout de même pour 6 millions de francs ! Evidemment, Monsieur Pierre n’était guère satisfait et le fit savoir à Villaplana en faisant une descente dans ses locaux… C’est alors que les Allemands eux-mêmes intervinrent pour demander qu’on recrute cet ingénieux faussaire ! Le footballeur fut sauvé – il dut simplement rembourser sa dette en vrai or, cette fois. En louis d’or, pris à un malheureux particulier…
PP – On imagine sans peine que cela aurait pu bien plus mal finir pour ce Villaplana.
Ph. R. – La Carlingue assumait aussi le service après-vente du marché brun. Elle avait donc la charge de traquer les faussaires, et ceux qui tâchaient d’être encore plus malhonnêtes que Bonny ou ses hommes. Il le dira d’ailleurs lui-même, lors de ses interrogatoires d’après-guerre ; je le cite : « J’ajoute que mon service a eu l’occasion de faire rendre gorge à des trafiquants qui n’avaient pas livré à l’armée allemande des marchandises conformes aux échantillons. »
M. Raymond – Une affaire, en particulier, a marqué les mémoires. Comme vous l’imaginez sans peine, en 1942, l’Allemagne a besoin de métaux – et notamment la Kriegsmarine. Un certain Seelen, apatride d’origine hollandaise, avait réussi à transformer le plomb en étain – littéralement. Il avait vendu aux marins allemand 80 tonnes de plomb en prétendant qu’il s’agissait d’étain, pour 27 millions de francs. Les marins ne collaboraient pas beaucoup avec Otto à cette époque, mais entre Kriegsmarine et Abwehr, il n’y a guère que l’espace entre le navire et le quai. Et les services secrets proposèrent bien évidemment les services de leurs sicaires pour retrouver l’indélicat, qui avait disparu.
Ce fut rapidement chose faite. Seelen fut retrouvé, personnellement interrogé par Bonny et corrigé à la prison du Cherche-midi. Il y resta six mois, le temps pour ses amis de trouver le moyen de rembourser sa dette – qui aurait pourtant déjà dû être en grande partie effacée par les coupures retrouvées lors de la perquisition – ainsi que de payer l’amende. Celle-ci fut ensuite partagée entre Radecke, Bonny et un autre gradé allemand dont je n’ai plus le nom… Seelen disparut ensuite de la circulation – vers où, je ne saurais le dire. Mais il n’a pas été exécuté, j’en suis certain.
PP – En résumé, par-delà les rapines, Bonny est l’homme à tout faire des Allemands et gère toutes leurs difficultés.
Ph. R. – Notamment par l’intermédiaire du bureau Otto, qui collaborait avec tous les services de pillage de la capitale. Même avec l’Auftrags Verlagerung der Waffen SS – le “Service de l’emmagasinage des commandes de la Waffen SS” (on appréciera l’euphémisme), rue du Général-Appert – c’est dire ! Et Bonny, en bon citoyen, touchait à chaque fois une commission.
PP – Pierre Bonny se satisfait de ce second rôle ?
Ph. R. – Clairement non. En mars 1942, Bonny ambitionne de passer à l’étape supérieure. De simple coursier, il veut devenir lui-même commerçant.
PP – Et, contre toute attente, il réussit ?
Ph. R. – S’appuyant toujours sur le manque de moyens de l’Abwehr, et jouant habilement du graissage de patte auprès des bonnes personnes, il réussit à obtenir pour certains de ses hommes des accréditations qui leur permettent d’ouvrir leurs propres bureaux d’achat. Les Allemands n’y voient pas grande malice : les destinataires finaux restent les mêmes et leur réseau de renseignement s’étend d’autant.
M. Raymond – La délation se monétise – tout le monde n’a pas le luxe de pouvoir résister. Avec une famille à nourrir, des enfants affamés, une jeune fille dont on aimerait préserver encore un peu l’innocence… Alger paraît loin et le patriotisme peu nourrissant.
Ph. R. – C’est grâce à cette mécanique que la Heer a pu tenir aussi longtemps la Métropole en l’absence de véritable gouvernement légitime – bien plus que par les troupes d’Occupation ou par la peur. La famine, le ventre – voilà ce qui gouverne hélas les consciences. Même le Parti communiste n’a pas pu totalement éliminer ce problème dans ses rangs. La voilà, dans le fond, la Gestapo française – un commerce des âmes.
PP – Hum, d’autant que Bonny choisit ses associés – et ce ne sont pas tous des bandits de grand chemin, loin de là, non ?
M. Raymond – Oh non. Tous des escrocs et des amateurs d’argent facile, par contre. Mathe et Engel sont à la rue Chaptal. Gros Louis et Gros Charles à la rue d’Amsterdam, pour les métaux essentiellement. Carrier et Tissier lèvent carrément le rideau 116 bis avenue de Champs-Elysées, pour un commerce de tissus. Et Max Stocklin, rentré d’Alger par miracle – ou plutôt, disons-le, de façon très suspecte – s’installe finalement rue Lord Byron pour fonder “sa” BEMIC. Si Bonny a eu des doutes, il n’en a rien laissé paraître.
Ph. R. – La discrétion et l’opacité sont la règle. On s’appelle par son pseudonyme ou son prénom, on ne donne qu’un numéro de téléphone.
RSP – Le détournement de l’économie réelle se chiffre en milliards de francs. La Carlingue fournit tout le nécessaire pour développer ces entreprises florissantes : locaux, véhicules, Ausweiss, cartes des services secrets allemands à exhiber en cas de contrôle par les hommes de Darnand… La trésorerie est aisée à constituer : le bureau Otto paie comptant et la Carlingue rétribue ses fournisseurs quand ils sont aimables. Tout cela contribue évidemment à l’inflation. Ainsi, nous avons trouvé la trace de la vente d’un petit stock de tissu en mars 1943. Son prix au marché régulé était de 500 000 francs – il a été finalement cédé 4 millions aux Allemands. En monnaie dévaluée, mais tout de même !
M. Raymond – La fortune sourit aux opportunistes. Engel, par exemple : à la base, c’était un simple quidam venu présenter ses hommages rue Lauriston. Mais il a réussi, entre relations et corruption, à obtenir les faveurs de Bonny – ou au moins de l’un de ses proches. De vente de chaussures en trafic de lingerie, il dégageait des marges de 20 % sur des lots de 500 000 francs en moyenne. Le tout à flux tendu, sans même faire partie de la bande, qui ne lui laissait dans le fond que les affaires les moins intéressantes. Un pur obligé féodal, béni de la Carlingue comme de l’occupant.
Ph. R. – L’argent appelant l’argent, Pierre Bonny touche finalement au but : il se fait accepter dans la haute société collaborationniste. Notamment par l’intermédiaire du soi-disant baron De Wiet – faux héros de guerre mais authentique escroc toxicomane, ancien contrebandier de charbon pour le compte de la République espagnole. Ce dernier avait lui-même réussi à gagner l’amitié de Jean Luchaire, le président du conseil d’administration d’Havas-OFI – l’agence de presse du NEF. L’homme entrait partout au bluff ! Au comité France-Allemagne, il prit langue avec Otto Abetz, qui lui confia quelques menues tâches : direction du théâtre de l’Avenue, gestion des studios de la Victorine… Il vendait aussi de la peinture à la Kriegsmarine, avec une marge de 25 % !
PP – S’il gagnait si bien sa vie, pourquoi se lier avec des voyous comme ceux de la Carlingue ?
M. Raymond – Le besoin, cher Monsieur Pesnot. Le besoin. A l’hiver 1941, De Wiet fut arrêté sous une raison des plus obscures – il ne sortit qu’en mars 1942, sur intervention directe de Bonny, pour relancer un négoce avec le bureau Otto. C’était notamment lui qui fournissait le vin au QG de la SS, rue du Général-Appert. L’affaire marchait si bien qu’elle contribua de beaucoup à maintenir en vie la presse du NEF, donc de Luchaire, à grand coup de généreuses donations. Bonny faisait l’intermédiaire et arbitrait les litiges. Et ce n’est là qu’un petit pan de l’histoire. En vérité, je crois qu’on peut dire que la Carlingue a financé, dans une large mesure, une bonne partie du Nouvel Etat Français entre 1942 et 1943.
PP – C’est possible, Monsieur Raymond. Mais le vin et le champagne, ça semble tout de même un peu léger pour financer un gouvernement.
M. Raymond – Vous avez raison. Le trafic de métaux était plus rentable. Surtout celui des avions anglais abattus sur le sol français. Et c’est là qu’est intervenu le fameux Monsieur Joseph. Joseph Joinovici, “Joano”. Mais avant, bien sûr, il y a eu la combine des faux policiers.
PP – La suite, chers auditeurs, après une coupure musicale.

J’rentre à Paris mais mon notaire
M'annonce : « Votre père plein d’attention
Vous colle un conseil judiciaire
Et vingt-cinq louis par mois de pension
Et comme je ne vois plus personne
Dont vous puissiez être héritier
Faut travailler, prendre un métier
C'est le conseil que je vous donne. »
Je lui dis comment ?
Vous voudriez que j’vole
Le pain d’un ouvrier ?
(refrain)
Dans la vie faut pas s'en faire
Moi je ne m’en fais pas
Ces petites misères
Seront passagères
Tout ça s’arrangera
Je n’ai pas un caractère
A m’faire du tracas
Croyez-moi sur Terre
Faut jamais s’en faire
Moi je ne m’en fais pas

(Chanson d’Albert Willemetz et Henri Christiné,
interprétée par Maurice Chevalier)
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Archibald



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 15:22    Sujet du message: Répondre en citant

Pendjari a écrit:
Ce Monsieur Raymond a certainement inspiré le personnage d'Adolfo Ramirez dans "Papy fait de la résistance" Very Happy


Sans aller jusque la, il est difficile de ne pas avoir l'esprit pollué par cette fichue parodie des Dossiers de l'écran qui clôt le film.

"tout le monde sait que si j'ai été nommé ministre des anciens combattants, ce n'est pas par hasard !"

"Ma soeur Colette et l'aviateur anglais élèvent des porcs dans le Sussesex et s'ils ne sont pas la ce soir c'est que ces bêtes la demandent beaucoup de soin, M. Ramirez, BEAUCOUP DE SOIN, il faut leur gratter la couenne tout les soirs et comme on dit, dans ce metier la on a pas souvent son dimanche !"
_________________
Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
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Archibald



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 15:24    Sujet du message: Répondre en citant

Plus serieusement: c'est passionnant a lire. Encore que parfaitement écoeurant mais c'est la guerre, les pourris ne font pas de quartier.
¨
"rassurez vous, c'est la police, c'est français. Alors Ausweis et tickets de pain, AU TROOOOOOT".
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Jubilé



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 16:08    Sujet du message: Répondre en citant

J'avoue ne pas saisir pourquoi Pierre Bonny est privé d'Henri Laffont dans cette dimension.
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Pendjari



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 16:28    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, la guerre, gröss malheur...

Tiens, en parlant de bande de salopard, je vous conseille de lire la BD "La Cagoule - Un fascisme à la française" chez Glénat.

De belles brochettes d'enflures !

Et, non ARCHIBALD, car je te vois venir, ce n'est pas une BD sur la vie et l'œuvre de Fatal Bazooka Very Happy Very Happy Very Happy
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 17:36    Sujet du message: Répondre en citant

Cher Jubilé, il te faut considérer les carnets de Jean Martin établis il y a longtemps et avec talents par Tyler. Ceux-ci concluaient à un autre destin pour Laffont.
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loic
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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 18:42    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
hé bien, l’occasion était trop belle pour refuser de prendre notre revanche et d’accéder aux honneurs qui nous avaient jusque-là été refusés.

Le "nous" est encore une fois révélateur, par conséquent Raymond pourrait se reprendre : "qui nous ... qui leur avaient"

Citation:
C’est un père de famille, ancien fonctionnaire zélé

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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 19:27    Sujet du message: Répondre en citant

Oh Monsieur Raymond garde les convenances, mais pas plus. D'ailleurs, ses actions - éventuelles ! - sont prescrites. Alors ...
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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 20:11    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
le capitaine Scheffer avait acquis la conviction que Jacques Kellner – l’ancien directeur de l’usine Béchereau de Boulogne

Et co-fondateur de la (petite) société d'aviation Kellner-Béchereau, voilà qui devrait intéresser Etienne (notamment l'évacuation du proto E.60).

La naturalisation allemande de Bonny est OTL ?

Citation:
C’est grâce à cette mécanique que la Heer a pu tenir aussi longtemps la Métropole en l’absence de véritable gouvernement légitime – bien plus que par les troupes d’Occupation

On pourrait ajouter : "Celles-ci étaient tout juste suffisantes pour tenir l'intégralité de la Métropole et furent régulièrement ponctionnées au profit du front de l'Est tout en étant remplacées par des unités de convalescents, de jeunes recrues et d'hommes âgés."
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 20:31    Sujet du message: Répondre en citant

Evidemment OTL ! 8) J'aimerai pouvoir dire - sur ce dossier comme sur tant d autres - que j invente ! Sauf que ... et on rentre à peine dans le sujet !
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Hendryk



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MessagePosté le: Mer Jan 22, 2020 21:25    Sujet du message: Répondre en citant

C'est à la fois passionnant et glaçant, comme beaucoup de choses dans la FTL.

L'idée de l'émission radiophonique est excellente pour présenter les éléments dans un format agréable à lire.
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With Iron and Fire disponible en livre!
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