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Avril 1944 - Balkans et Hongrie
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Casus Frankie
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Localisation: Paris

MessagePosté le: Lun Sep 26, 2022 14:20    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, on y retourne…


25 avril
La campagne des Balkans
Opération Plunder – La Heer se replie
Vallées du Danube et de la Save
– Dans le sud de la Hongrie, la journée voit, comme la précédente, des ébauches d’enveloppement, des bombardements d’artillerie puis des assauts – le tout immanquablement suivi d’un repli allemand. Face à deux divisions blindées qui n’en finissent plus de pousser d’une manière coordonnée, la Heer est à court de solutions. La 199. ID de Walter Wißmath est toujours plus sollicitée depuis le sud – suite à la percée des Australiens la veille, elle a dû abandonner les massifs de la région de Bisse pour aller en courant se retrancher dans la ville, avec l’appui de quelques rares éléments hongrois.
L’infanterie allemande ne peut compter sur aucun renfort, et pas davantage sur la Luftwaffe. Quant à la 1. Panzer de Walter Krüger, elle lutte alternativement pour empêcher les Australiens de la contourner par l’ouest et Pellérd (ce qui est heureusement assez aisé, grâce au terrain boisé) et les Anglais d’approcher par l’est, sur la route de Mohács. Krüger peut s’estimer heureux de fixer ainsi les blindés alliés – dans les faits, rien, sinon le ravitaillement, le plan et une certaine prudence britannique n’empêche les Cromwell de remonter vers le nord pour menacer Kaspovar par Bonyhád ou Komló…
Sur la rive gauche du Danube, la 19 PanzerGrenadier Brandenburg (Josef Irkens) vient à peine d’arriver dans le secteur de Tataháza, à l’ouest de Subotica et sur la gauche de la 277. ID d’Albert Praun. Et encore, sans même pouvoir prétendre être opérationnelle tout de suite, car le trajet a été épuisant. Mais cela n’a pas d’importance : il est déjà trop tard. La 6th Armoured de Vyvyan Evelegh ne craint plus du tout d’être encerclée, ayant déjà fait depuis longtemps sa jonction avec la 1st Australian Armoured sur la rive droite. Dans la soirée, jugeant la situation sans issue et ne pouvant aboutir à rien d’autre qu’à la destruction de ses bien trop rares réserves, Maximilian von Weichs se résout donc à donner personnellement l’ordre d’évacuer. Cet ordre sera très vite suivi d’effet – et durant la nuit, les premiers engins de reconnaissance alliés signalent qu’ils sont entrés dans le quartier d’Északmegyer, soit la banlieue sud de Pécs. La Brandenburg, elle, a renoncé évidemment à attaquer pour aller plutôt passer le Danube sur des bacs de fortune quelque part vers Paks, afin de défendre la route de Dunaföldvár. Cette fois, c’en est fait de Pécs.
Au même moment, dans la vallée de la Save, la 6th Australian de Jack Stevens continue de tenter de s’opposer au repli allemand, hélas sans véritable coordination avec l’AVNOJ. Les colonnes de l’Axe passent, à hauteur de Bukovlje, à la périphérie de Slavonski Brod – harcelées par les Partisans, martyrisées par l’artillerie, bombardées par l’aviation, mais elles passent. Dans ce difficile combat de rencontre mené sans guère de plans, les Australiens, pour partie traumatisés par Salonique, pour partie renforcés par des éléments encore trop jeunes, se révèlent brouillons. Ainsi, dans l’obscurité du petit matin, un jeune lieutenant un peu trop fougueux hurle soudain « Baïonnette au canon ! Chargez ! » Il ne s’en rend pas compte, mais personne d’autre dans sa patrouille n’a pris cette arme (1). Il s’élance alors, lame à la carabine, sans se rendre compte non plus qu’il est seul à partir. Au bout de quelques mètres, il doit se jeter à plat ventre, bien sûr – il entend alors une voix, loin derrière lui : « Mon lieutenant, vous êtes le seul à avoir votre baïonnette. Passez devant, on vous couvre ! » Ce commentaire déclenche, selon les souvenirs de l’intéressé, « quelques gloussements dans les rangs »… Heureusement, en face d’eux, ils n’ont le plus souvent que la Légion Noire de Rafael Boban.
Pendant ce temps, les titistes du 5e Corps “Bosniaque” (commandant Slavko Rodić, commissaire Velimir Stojnic) achèvent les trainards et font voler leur unique CR.42 afin de faire de la reconnaissance et un peu de mitraillage… Le pauvre a renoncé à servir d’avion de liaison : la dernière fois qu’il s’est approché des lignes australiennes, on lui a tiré dessus ! C’est que les cocardes de l’AVNOJ n’ont pas encore été intégrées par tous, sans parler du type d’appareil.
A la nuit tombée, le caporal-chef Matthew improvise à l’harmonica une chanson en souvenir de cette magnifique journée, où il a dû aller personnellement chercher sous le feu ennemi un ami tombé, avant que ce dernier ne soit sanglé sur une Jeep qui l’a emmené vers l’arrière. Peut-être s’en est-il sorti ? Peut-être…
« Just a perfect day! You made me forget myself, I thought I was someone else, someone good… Oh, it's such a perfect day! I'm glad I spent it with you. Oh, such a perfect day! You just keep me hanging on! You just keep me hanging on! »
Sur la rive droite de la Save, du côté du XVIII. Gebirgs-Armee-Korps, les hommes de Julius Ringel continuent de se préparer à faire face au XIIIth Corps. Devant eux, la 10th Armoured d’Horace Birks vient de traverser la rivière Bosnie et passe Odžak pour remonter par Stružani. C’est le chemin suivi par le XV. Gebirgs-Armee-Korps – mais il est hélas un peu tard pour le rattraper… A défaut de cet adversaire, les tankistes alliés ne devraient pas tarder à prendre contact avec l’arrière garde de l’AVNOJ dans ce secteur.
Mettant à profit ce répit inespéré, quoiqu’en fait prévisible, les Allemands se retranchent toute la journée au mieux sur leurs nouvelles positions, le long des reliefs de la région au nord de Doboj. Ce calme ne durera pas longtemps – dans l’après-midi, la 32nd Army Tank Brigade (Brigadier A.C. William) entre dans Sibovac (au nord de Gradačac), suivie de près par la 4th Indian (Arthur Holworthy). On peut donc prévoir que, dès demain, la 264. ID (Otto Lüdecke) sera assaillie. Quant à la 51st Highlands Infantry de Charles Bullen-Smith, elle passe Dubrave Gornje et sera donc demain à Živinice, face à la 164. ID de Karl-Heinz Lungerhausen.

Opération Veritable – Celle dont personne ne voulait
Bosnie orientale et Monténégro
– Transition dans ce secteur du front, à présent que le III. SS-Gebirgs-Armee-Korps a glissé vers de nouvelles lignes, que les Alliés doivent encore atteindre.
Sur l’aile droite, la 1ère DI (Vasileios Vrachnos) et la 6e Brigade de Montagne (colonel Pafsanias Katsotas) continuent leur marche sans opposition – qui à Gojsalići (tout près de Kladanj), qui à Žljebovi (à 10 kilomètres de Sokolac). Au centre, le 14. SS-Freiwilligen Gebirgsjäger Rgt Reinhard-Heydrich retrouve son commandant, le Standartenführer August Schmidhuber, sorti d’urgence de l’hôpital pour défendre Podgrab. Face à lui, la 3e Brigade de Montagne du colonel Thrasyvoulos Tsakalotos arrive à Prača, après avoir passé une bonne partie de la journée à nettoyer Hrenovica des pièges et des retardataires s’y trouvant. Elle devrait donc assez vite retrouver le contact, aidée en cela par le 8e Corps “Dalmate” (commandant Vicko Krstulović, commissaire Ivan Kukoč), lequel continue de collaborer avec les Grecs en plutôt bonne – peut-être même trop bonne – intelligence.
Au même moment, plus au sud, le 13. SS-Freiwilligen Gebirgsjäger Rgt Artur-Phleps (Standartenführer Ernst Deutsch) et le 105. SS-StuG Abt. (Hauptsturmführer Mühlenkamp) se retranchent pour défendre l’approche nord de Foča, par la vallée de la Drina, face à l’ennemi qui vient vers eux. Il s’agit de la 13e DI (Charalambos Katsimitros) et du 12e Corps “de Voïvodine” (commandant Danilo Lekic Spaniard, commissaire Stefan Mitrović). Ceux-ci sont d’ailleurs encore loin derrière, sur la route d’Ustikolina. Ils sont devancés par le 1er Corps “Prolétarien” de Koča Popović (commissaire Mijalko Todorovic) et le 3e Corps “Bosniaque” de Kosta Nađ (commissaire Osman Karabegovic), partis en éclaireurs…
Il leur faudra du temps ! Les routes sont infâmes, les destructions nombreuses et la 192e DIA se désengage – rien d’insurmontable, certes, pour les légers fantassins titistes, mais la lourde infanterie alliée ne fait pas plus de 10 kilomètres, jusqu’à un petit village du nom de Zebina Šuma. Les Allemands ont donc le temps de voir venir ! La preuve : le 7. SS-Panzer-Grenadier Rgt (Alfred Wünnenberg), de la SS Polizei, peut même descendre vers Bastasi, afin de tenir les gorges de la Drina dans le secteur de son confluent avec la Tapa. C’est la route de Niksic, défendue en théorie par les Croates. Allez savoir pourquoi, les SS n’ont pas confiance…
On les comprend ! Outre les événements en cours à Šavnik, la situation à Kolašin évolue toujours plus dangereusement pour les hommes de la 373e DI Tigar divizija et du Ier Corps d’Ivan Brozovic. A l’est, les légionnaires ne parviennent plus à contenir les infiltrations des spahis – lesquels s’aventurent à présent jusqu’en cœur de ville ! Nikolaus Boicetta doit donc rappeler les défenseurs des bouchons faisant face aux Tchécoslovaques dans la vallée de la Tapa, laissant ainsi malheureusement à la 1ère DI d’Alois Liška la possibilité d’approcher tout près du nœud routier critique de Vlados.
Quant au nord… Face aux blindés de la brigade du colonel Socrates Demaratos et aux premiers assauts de la 5e DI de Georgios Stanotas, la 3e DI Osijek (Emil Radl) et la 2e DI Vrbaska (colonel Mirko Greguric), quoiqu’assez bien commandées et relativement expérimentées, sont incapables de tenir la ligne, même avec le soutien de la 1ère Division de Montagne (Matija Čanić), qui assure le flanc ouest vers Babljak. Elles enchaînent donc déconvenues, encerclements, contre-attaques ratées et coups d’estocs subis. Les Croates envoient pourtant tout ce qu’ils ont pour ralentir la progression ennemie : rares Sdkfz 251, autos blindées italiennes, et même canons automoteurs Bison I (de 1940 !), utilisés en tir direct face aux blindés adverses. Le combat n’en est pas mois perdant, c’est évident, et le moral s’en ressent. Il faut se retirer vers le sud, pour espérer couvrir encore au moins un peu l’arrière des légionnaires. En réalité, il faudrait vraiment ordonner au plus vite la retraite vers Pogdorica… Las ! La décision relève de Zagreb, et personne dans les deux corps d’armée concernés n’estime avoir l’autorité suffisante pour cela. Sans parler du risque de retour de bâton de la part de Pavelic…
Tant pis, donc, pour le soldat coincé dans sa tranchée. Et aussi pour la population qui n’a pu fuir – dont les otages du gymnase, désormais à la merci d’un obus égaré.
Sans le dire, les soldats du NDH n’en reculent pas moins sensiblement vers le sud, vers la vallée de la Morača – ce qui servira toujours plus tard. N’empêche – à la fin, ce qui sauve les Oustachis de la débâcle, c’est le retour de la pluie. Pas grand-chose d’autre…
………
« L’halfitrackos de Tovías s’était fait avoir par une saleté de lance-roquette artisanal, un modèle inspiré du PIAT britannique. Des comme ça, les Croates en avaient construits plein, tant l’appareil est simple : un bras, un ressort, un tube… Un enfant aurait pu en fabriquer. Evidemment, Dioskoros n’est pas long à en tirer la leçon qui s’impose : pas question que Bḗlē subisse le sort d’Iounía ! Et pourtant, dans le même temps, le commandement est formel : “Delta, dirigez-vous vers le centre-ville. De là, vous pourrez mieux prendre à revers les positions croates.”
“Bien reçu Alpha, Delta terminé. T’as entendu ça, Dios ? On descend et on t’escorte jusque là-bas…” La suite est pour le moins pénible, faites de rues désertes, de barrages constitués d’épaves et de coups de pied dans les portes de chaque maison sur notre parcours. Cafés déserts, tables renversées et comptoirs vides. Même pas une bouteille de Raki pour la route ! Par la fenêtre d’un étage où je suis monté à la recherche de quelque chose d’intéressant, j’aperçois, loin devant nous, un groupe de Croates qui passe en trimballant leurs lance-roquettes, mais aussi de gros paquets de grenades, tandis que le dernier semble transporter avec précaution une sorte de bonbonne. Des provolí (2). En quelques instants, ils ont disparu dans les ombres du crépuscule.
« Les gars, faut me dégager le passage pour Bḗlē. Les Croates, ils ont une sale tronche, et Bḗlē elle les aime pas. Ni les Croates, ni leurs cadeaux. » Va pour le déminage… ou pour le déclenchement à distance. Pendant une bonne heure, nous nous livrons à un véritable concours de tir : c’est à qui repérera et tirera le premier sur les engins explosifs, afin d’en déclencher le détonateur pour les faire sauter. Tâche ingrate et risquée, la fatigue n’arrangeant rien. Mais au moins, les explosions tiennent les Oustachis à distance ! Et les M3 pourront passer sur la route que nous leur ouvrons.
“Delta, Gamma signale la présence d’un mortier dans votre secteur. Demandons confirmation.” “Rien en vue, Alpha, mais on va rester prudents.” Tovias : “Ça me rappelle quand les Tudesques ont pris le fort Istibey aux gaz, pendant le printemps maudit. C’était le début d’une sale saison. Mauvais souvenir…” Nikos : “C’est dingue tout de même qu’on ait laissé ces raclures venir jusque chez nous. Quand on voit que les Croates nous em…dent avec trois fois rien. On aurait pu remonter ici depuis longtemps, bien avant que leurs chars ne descendent. Et les coincer pour des années !” Moi : “Je suis qu’Athènes avait ses raisons. Mais c’était sûrement pas les bonnes.”
Plus loin, encore une barricade en bois, encore des provolí. L’exercice devient monotone, mais toujours aussi dangereux, entre risque de tirs ennemis et baisse de vigilance.
Enfin… “RAS !” “Ah ouais, le pied, plus de provolí ! C’est Bḗlē qui vous dit merci !”
Je passe devant un monument aux morts de l’Autre guerre – étonnamment, malgré tous les outrages, le temps passé et le manque d’entretien, il est encore là, debout et dérisoire entre les maisons ruinées…
Pour fêter la fin de la journée, le mortier annoncé par le commandement nous salue de quelques obus. A la radio : “Alpha, ici Gamma. On n’y voit plus rien. On reste cachés en ville. Terminé.” “Delta, tâchez de repérer ce mortier. Des Pégase s’en occuperont demain.”
Mais avant ce mortier, nous trouvons autre chose. “Mitrailleuse, tout en haut de la rue. A couvert !” Il faut maintenant progresser sous le feu ennemi. Dieu merci, nos adversaires sont maladroits : ils tirent trop haut, leurs obus tombent trop court et les piles de débris dans les environs nous cachent largement à leurs yeux. Une fois assez près, j’entends le mitrailleur qui gueule : “Crève, avorton !” C’est nous qui le faisons taire, d’une grenade bien placée.
Le reste se passe en échange de tirs assez traditionnels, où notre sens tactique, notre positionnement supérieur et notre domination en armes automatiques font naturellement la différence. Une seconde mitrailleuse planquée dans un bunker en bois improvisé commence alors à nous prendre de flanc par la gauche – mais mon radio capte “Ici Centaure 4-9, on est en place. On ouvre le feu !” J’entends les détonations lourdes et épaisses bien avant de voir apparaitre le Valentine… Derrière le blindé, Mariánna avec Bías et Gáïos. “Allez Delta, un peu de cœur !” “Bien reçu, Gáïos, merci du coup de main.” »

(Markus Amynthe,  [Machines de guerre] – Souvenirs de la campagne de Bosnie, Kedros éditeur via LGF, 1993)

Opération Veritable – L’aigle et le damier
Monténégro et nord de l’Albanie
– A six heures du matin, les hommes du 12e Régiment de reconnaissance Poznanski hissent le drapeau de leur régiment au sommet du mont Rumija (1 593 mètres), faute de drapeau national disponible. La bannière de cette unité de la 5e Division entre ainsi dans la légende de l’histoire militaire polonaise (3). Plus loin, un clairon lance le hejnal mariacki – l’appel au clairon de la Sainte-Marie, une sonnerie traditionnelle en cinq notes intimement liée à la ville de Cracovie (4). L’Union Jack suivra… plus tard. En tout cas, après que les correspondants de guerre invités pour l’occasion au sommet aient pris des photos du caporal-maître Emil Czech (5), jouant de son instrument au soleil levant devant la bannière rouge et blanche.
Cet épisode est aussi un exploit. Sportif d’abord, car Czech avait reçu l’ordre de rejoindre le sommet deux heures seulement avant lever du jour ! Il a fait la moitié du parcours en voiture. Puis, le chauffeur ayant refusé d’aller plus loin de peur des tirs, le caporal a terminé à pied. Après une longue escalade, il est arrivé face au drapeau tout essouflé et très ému. Il confiera plus tard qu’il avait surtout eu peur… de se tromper dans les notes !
Exploit militaire aussi. Car toute la nuit, les Polonais ont subi les contre-attaques désespérées de la 392e DI Plava divizija d’Artur Gustovic – aiguillonnée et même éperonnée par un Ivo Herenčić qui sentait bien qu’ici aussi, la situation lui échappait totalement. Les légionnaires du KLAK ont tenté le coup en s’infiltrant de tous côtés et en profitant des reliefs et des bois. Ils ont même lancé un audacieux coup de main sur le canyon de Medjurec, qui menaçait d’encerclement la tête de la 5e DI !
Devant ce risque, le général Władysław Albert Anders émit un ordre des plus simples : tenir, quel qu’en soit le coût. Il en allait de l’honneur des armes de la Pologne ! Plusieurs fois, les Oustachis semblèrent près de percer – Stanisław Maczek envoya alors ses lanciers à la rescousse, en dépit du terrain difficile et de l’obscurité de la nuit qui obligeait les chars à se signaler à coups de fusées vertes. Tombés dans une embuscade dans un bois où les Croates s’étaient retranchés, les blindés furent alorsé sauvés par… l’infanterie qu’ils venaient secourir, et qui chargea en descendant du relief au cri de « Naprzod ! » Une charge « de fous furieux » selon les témoins de l’époque. La cote 262, d’où elle était partie, deviendra plus tard « la colline Maczuga », pour les vétérans.
Les Polonais ont perdu en une nuit 350 hommes et 11 blindés – sur 789 soldats tués, 22 disparus, 874 blessés et 65 chars perdus depuis le début de Véritable. Le prix est donc élevé. Mais ces morts sont loin d’être tombés pour rien. D’abord, la Division Bleue croate a les reins définitivement brisés, après trois jours d’un affrontement dantesque face à des adversaires experts dont elle avait sans doute sous-estimé le moral. Mais surtout, le message est clair : si les Polonais sont bel et bien fâchés avec les Britanniques, cela ne veut pas dire qu’ils sympathisent en quoi que ce soit avec le NDH ou l’Axe en général ! La leçon est rude pour l’armée oustachie – à la mesure des illusions de certains quant à l’unité des armées alliées…
Durant une bonne partie de la journée, l’état-major du Vojni korpus hrvatske legije [Kroatian Legion Armee Korps] se consolera en imaginant que son adversaire est désormais trop épuisé pour poursuivre, qu’il ne s’agit là que d’un coup de rein sacrificiel sans perspective de percée… En fin d’après-midi, l’entrée d’une compagnie blindée dans Bar, avec l’appui des navires toujours présents au large (à défaut d’une aviation chassée par la pluie !) lui prouvera le contraire. Avec la prise de Bar – donc, à terme, de la rive sud du lac Scutari – les Polonais continuent d’aggraver une situation déjà fortement compromise au nord. En réalité, tout le Monténégro est perdu pour l’armée oustachie, qui doit à présent se replier, irrémédiablement vaincue. Johann Mickl ne sera pas long à le signaler à Berlin…
Pour les Polonais, il s’agit d’une belle performance militaire, quoiqu’anecdotique à l’échelle du conflit. Peut-être serait-elle entrée dans l’Histoire si elle avait couronné une lutte plus prolongée menée face à l’élite de l’armée allemande et non croate… Ou peut-être pas. Allez savoir, tant les services britanniques éviteront de lui donner trop de publicité. En tout cas, la prise du mont Rumija fait cesser les calomnies répandues par certains à l’encontre des forces polonaises. Et comme le dira le général Maczek a ses proches, dont le lieutenant-colonel Skibinski : « Ils vont enfin arrêter de tordre la queue du chat quand ils parleront de nous ! »

Opération Veritable – Prise de relais
Tirana
– Le général Sylvestre Audet reçoit confirmation que le 2e GTM est en cours de retrait du front italien avant de rejoindre Ancône. Traverser l’Adriatique ne sera pas long…
Il doit prévoir l’arrêt des opérations du 2e Corps polonais, lequel, tout compte fait, a visiblement atteint les objectifs fixés (voire davantage). Sitôt le 2e GTM arrivé et les forces sous son commandement réorganisées, les Polonais iront s’embarquer pour la France.
A cette perspective, le général français ne peut réprimer un soupir. Quel dommage qu’ils partent ! Quel gâchis, même ! Enfin, les hommes d’Anders laissent une situation plus que propre, c’est déjà ça. Les Croates en déroute, il ne sera sans doute pas difficile de retirer les Polonais du front. Et puis, on va gagner quelques troupes françaises. C’est bien ! L’Empire et la Nation retrouvent peu à peu leurs forces, donc leur crédibilité. Car si les Yougoslaves comprennent beaucoup de choses, ils comprennent d’abord la force. Et le Français sent bien qu’il va avoir besoin de beaucoup de compréhension de leur part dans les mois à venir.

Opération Veritable – Allégeance incertaine
A l’est de Kolašin (Monténégro)
– Tandis que, devant eux, les lignes croates chancellent et s’effondrent, Résistants et Collaborateurs monténégrins, tout en prétendant que les autres sont du mauvais côté (mais lequel ?), continuent de s’écharper, sans oublier bien sûr de massacrer traînards et déserteurs, ne serait-ce que pour récupérer armes et munitions. S’ensuit dans ce secteur une succession d’actions des plus désordonnées : on attaque, on se replie et on court d’un point à l’autre du paysage pour prendre de flanc un adversaire lui-même très mobile et habitué à la dérobade.
Evidemment, l’exercice fait des morts. Assurément, il aggrave encore les difficultés de l’armée du NDH à Kolašin. Mais surtout, pour résumer la situation dans les vallées de la Tapa comme de la Morača, tout le monde tape énergiquement sur tout le monde dans une immense confusion.

Guerre aérienne – Service minimum
Balkans
– Journée plutôt calme pour la Balkans Air Force aujourd’hui – la faute au mauvais temps qui revient et risque bien de durer plusieurs jours. L’aviation alliée se contente donc d’un objectif très modeste, en plus des missions d’appui-feu (là où elles sont possibles) : la gare de Pragersko, en Slovénie. Celle-ci est très soigneusement réduite en cendres par les Mitchell de la 31e EB (P) Sobiewski, escortés pour cette fois par la 82e EC yougoslave – laquelle reviendra bredouille de cette petite virée dans le nord du pays.

AVNOJ
La lutte finale
Slovénie
– Poursuite des affrontements entre SS et Partisans du 7e Corps “Slovène”, qui s’étendent désormais à Delnice, dans une atmosphère très lourde de haine et de sang. La pluie qui tombe dru en fin d’après-midi ne calme qu’un peu les combats. Après six jours de lutte acharnée et particulièrement violente, les hommes d’Hans Brandt ont bel et bien réussi à dégager la route Fiume-Ljubljana par Delnice, tout en infligeant des pertes sensibles aux troupes de Rajko Tanasković. Une très belle performance pour une unité neuve, quoique correctement formée, et qui n’a pas hésité à emprunter les chemins les plus difficiles, voire à carrément escalader les obstacles pour atteindre ses objectifs ! Après des mois (voire des années !) d’insurrection permanente, certains y verront la preuve que la Waffen-SS peut régler à elle seule et avec ses méthodes le problème yougoslave.
Pour les Partisans, s’acharner serait suicidaire, bien sûr. Comme leurs camarades du 9e Corps, ceux du 7e Corps décrochent donc, la rage au ventre, vers le sud et la vaste zone sauvage du secteur de Jasenak (6). Là-bas, défaits mais pas écrasés, ils pourront recevoir des renforts de la zone tenue par leurs camarades croates… et surtout préparer leur revanche.
………
« En moins d’une semaine, la SS-Freiwilligen Gebirgs-Brigade Karstjäger fut responsable de la mort de presqu’un millier de « terroristes » – pourtant, les tables d’effectif de l’AVNOJ (tout fragmentaires et perfectibles qu’elles fussent !) ne mentionnent que la perte d’environ 650 combattants. Il n’est pas compliqué d’expliquer cette différence : exécutions sommaires, viols suivis de meurtres, massacres, tortures puis coup de grâce – le tout commis sous prétexte de représailles contre une population réputée complice voire italienne (donc traîtresse), qui ne pouvait hélas que crier sans être entendue dans ses villages perdus au milieu des bois.
Evidemment, aujourd’hui, cet épisode mineur (mais non anecdotique) de la grande tragédie des Balkans est peut-être méconnu. Mais à l’époque, il eut un retentissement relativement important ! Il paraît indéniable, avec le recul, que la Karstjäger a joué un rôle déclencheur des ultimes spasmes de la Libération de la Yougoslavie, notamment en éloignant un peu plus du Reich et de son âme damnée Léon Rupnik une bonne partie de la population slovène, parfois favorable à la Collaboration mais qui pouvait à bon droit commencer à se demander si elle avait fait le bon choix. »

(Robert Stan Pratsky, La Libération de la Grèce et des Balkans, Flammarion, 2005)
………
Croatie (nord-ouest) – La pause opérationnelle décrétée par le Krilnik Ante Vokić se poursuit. La Hrvatsko domobranstvo, bien que renforcée d’une foule de prétendus volontaires et même par les premiers arrivés de l’Ustashka Vojnica (pourtant réputés fiables, eux !) ne parvient tout simplement pas à reprendre son souffle : elle ne manque pas seulement de munitions, mais aussi d’allant. Leurs officiers les plus compétents doivent admettre que le moral est assez bas. Il va leur falloir du temps pour rassurer, remotiver et entraîner – sous la menace au besoin – avant de repartir de l’avant. De toute façon, avec cette pluie, ce n’est pas un bon jour pour courir la forêt. Sans parler du risque de désertion… De fait, les sentinelles servent presque autant à prévenir les sorties que les entrées ! Et la Garde nationale oustachie, formation bâtarde et de fortune au départ, vidée de sa substance par les opérations et la constitution de nouvelles unités, continue décidément de démontrer son inaptitude.
………
Croatie (nord), vallée de la Save – Alors que le 5e Corps “Bosniaque” continue de harceler les colonnes allemandes depuis la rive droite de la Save, avec un réel courage mais une efficacité limitée, le 6e Corps “Slavon” de Petar Drapšin voit tout à coup monter vers lui pas moins de quatre divisions allemandes par la route de Čaglin (à l’est du bassin de Požega). Drapšin n’a absolument aucun moyen d’arrêter ou même simplement de gêner ce monstre énervé. D’ailleurs, les deux divisions de son corps sont dispersées : sa 12e “Slavone” (commissaire Jefto Šašić) se trouve au nord de Lužani et la 28e “Slavone” de Vicko Antic Pepe (commissaire Vlado Janic Capo) vers Nova Gradiška.
Logiquement inquiets pour leurs arrières et incertains des intentions allemandes, les Partisans ne sont pas longs à se carapater dans la forêt. Ils laissent ainsi à la 6e DI du colonel Ivan Sarnbek, médiocrement renforcée par la Brigade de Cavalerie du colonel Aurel Schlacher, un répit inespéré pour souffler.
………
Croatie (ouest), entre Gospić et Knin – Pas d’évolution majeure dans ce secteur du front, hormis quelques reconnaissances en force et autres corrections de ligne (si l’on peut dire). De fait, face à cette verrue communiste terrée dans sa redoute, les Waffen-SS auraient bien tenté un assaut de grand style avec une Handschar reconstituée… mais comme Friedrich-Wilhelm Krüger l’a dit la veille, il n’est vraiment plus temps pour ce genre de distraction. Apprenant que Zagreb cherchait à le joindre pour « proposer une manœuvre », le SS a pressenti le désastre en cours dans le Monténégro et a donc donné d’autres instructions au Brigadeführer Karl-Gustav Sauberzweig. Sa division doit se préparer à partir vers Mostar au plus tôt. Les Croates prendront le relais ici… enfin, s’ils en sont capables !
………
Šavnik (nord du Monténégro) – On comprend que Krüger ait des doutes ! Au même moment, dans cette ville perdue à l’ouest de Kolašin (mais d’où la route mène à Nikšić, ouvrant ainsi la voie de Dubrovnik et de Mostar), le IIIe Corps d’Ivan Markuli, venant de l’est, entre ainsi littéralement en collision avec le gros du 2e Corps “de Choc” de Peko Dapcevic, venu du nord et du mont Bobotov !
Les Partisans sont en très nette infériorité numérique – mais ils bénéficient de l’expérience du combat, d’une puissance de feu accrue (merci l’armée grecque, même si elle n’a peut-être pas tout donné (7) ), et surtout d’un allant comme d’une connaissance du terrain dont ne bénéficient certainement pas les recrues croates rongées par le doute, la démotivation et le manque de ravitaillement. Ainsi, à un contre cinq, les soldats de l’AVNOJ parviennent bel et bien à contester la maîtrise de Šavnik à leur adversaire. Ils s’emparent même du centre-ville, contrôlant donc la route de Gradac (qui descend vers la côte), et le tiennent assez en infligeant des pertes notables à leurs assaillants. Ivan Markuli ne doute certes pas de réussir à rétablir la situation… à terme. Mais quand il envoie son rapport à Zagreb, il ignore à quel point la situation est compromise partout autour de lui.

L’affaire Hebrang
Une grotte au nord de Višegrad
- Milovan Đilas, l’un des plus proches du maréchal Josip Broz “Tito”, revient à la charge concernant le cas d’Andrija “Fatty” Hebrang. Alors que le peuple yougoslave tout entier se soulève et se bat pour sa liberté contre le fascisme, les forces d’Hebrang, très considérables à l’échelle de l’AVNOJ (on parle tout de même de plus de 10 000 combattants, hommes et femmes !) observent une prudence qui tourne à une passivité affligeante. Hebrang a toujours été plus un politique – et un ancien prisonnier des Oustachis – qu’un soldat. A l’évidence, il n’est pas apte à commander. Il doit donc être conseillé, voire secondé, sinon carrément remplacé.
Ce discours pourrait paraître raisonnable et logique. Et pourtant… Rien à faire ! Car, malgré tous ses défauts, le chef des Partisans de Dalmatie peut se prévaloir d’un atout majeur : l’amitié sincère et véritable que lui voue le Vieux. Le maréchal a ses marottes, mais il a aussi ses principes : quand on est dans son cercle le plus proche, il vous accorde toute sa confiance, peu importe les circonstances ou les apparences. Et il pardonne également tout, même les plus graves erreurs – un moyen sans doute d’affirmer sa domination sur l’appareil du Parti yougoslave, tout en apparaissant magnanime sans pour autant avoir à se salir les mains… C’est donc un véritable barrage d’artillerie qui accueille le pauvre Đilas – qui fait pourtant lui aussi partie du sérail ! Le Monténégrin n’a même pas le temps de faire valoir ses arguments. Fatty est à sa place, Fatty reste à sa place. Point ! En vérité, Tito n’est pas dupe : Hebrang n’a plus vraiment la confiance de tous ses petits camarades depuis sa période de détention dans les geôles du NDH. Prisonnier relâché ? C’est vrai ! Mais ce n’est pas une raison pour voir en lui un traître ou un incompétent.

Macédoine partisane
Région de Sjenica
– La 41e Division “Macédonienne” de l’AVNOJ (Tihomir Milosevski et Naum Naumovski) est déclarée opérationnelle. Cette unité improvisée à partir de réfugiés et d’anciens combattants de l’ASNOM ayant fui le retour de l’autorité royale n’est peut-être pas pour l’heure la plus fiable, la plus nombreuse, ni la mieux encadrée des troupes titistes. Cependant, elle existe – et en soi, c’est déjà un mérite, surtout pour une nation aussi fragmentée que la Yougoslavie. Un symbole de considération de l’AVNOJ pour Skopje, de concorde entre les peuples et de souci de chacun d’eux.
La preuve : la division a été confiée à un ancien officier de l’armée royale yougoslave. Milosevski fut en effet capitaine de garde-frontières face à la Bulgarie, rallié de la première heure au mouvement des Partisans et sans aucun doute attaché à l’unité nationale – sinon, il serait allé chez les indépendantistes ! Même s’il est vrai qu’il est également délégué de l’ASNOM… Enfin, c’est surtout un vétéran de toutes les luttes depuis 1942, ainsi qu’un militaire compétent devenu chef de bataillon à l’ancienneté, et qui donne volontiers des conférences auprès des jeunes recrues. Avec lui, la 41e est en bonnes mains – d’autant plus qu’il est… assisté ? surveillé ?… par Naum Naumovski, commissaire de division, un communiste de la première heure.

Waffen-SS du HG E
Ambitions peut-être excessives
Wewelsburg
– Le cabinet militaire du Reichsführer-SS présente à Himmler une nouvelle proposition d’organisation des forces de la Waffen-SS en Yougoslavie. C’est que les nombreuses unités reçues en renfort ont généré une organisation pléthorique, quoique le nombre d’hommes sur le terrain n’ait pas beaucoup augmenté… Mais c’est cela aussi, représenter l’élite du Reich ! On compte donc trois divisions au front, deux en constitution, deux brigades au front, deux en transfert ainsi qu’une foule de petites unités de police. Evidemment, les services du III. SS-Gebirgs-Armee-Korps, basé à Sarajevo, ne peuvent plus prétendre gérer seuls tout ce petit monde. Il faut voir plus grand, plus fort, plus… beau.
Ce que la Schutzstaffel n’a pas (encore) pu obtenir sur le Front de l’Est, elle espère bien le réaliser dans les Balkans. La création d’un autre corps d’armée SS (le V. SS-Gebirgs-Armee-Korps) permettra de former avec le III. SS-GAK la I. SS-Armee ! Ou peut-être Gebirgs-Armee, en l’absence regrettée de grandes unités blindées… Cette formation intègrera sans doute à terme des unités hongroises, roumaines, italiennes… peut-être même de la 20. Armee, allez ! D’ailleurs, à ce compte, pourquoi la SS ne pourrait-elle récupérer en propre le contrôle d’une partie du Reich ?
De belles ambitions – mais il manque tout de même encore quelques troupes pour les réaliser. En l’attente, on cherche déjà des noms : Georg Keppler dirigera le nouveau SS-GAK. Pour une Armee, on pense à Wilhelm Bittrich. Mais quoi qu’il en soit, pour un aussi gros remaniement, il faut obtenir l’accord du Führer.

Yougoslavie déchirée
Profession de foi slovène
Ljubljana
– La presse slovène n’est pas moins prolixe que la yougoslave. Ainsi, aujourd’hui, dans le journal Jutro (le Matin), Lyenko Urbanchich – le fameux propagandiste de la Slovensko domobranstvo – se fend d’un papier pour le moins agressif, quand bien même il laisse transparaitre comme une sourde inquiétude. « Tous ces anglophiles – ce terme est en réalité impropre, car ils ont l’esprit dérangé – doivent garder à l’esprit que notre lutte anti-communiste serait vaine si nous devions commettre l’erreur fatale de prendre aujourd’hui les troupes d’invasion anglo-franco-grecques pour autre chose que ce qu’elles sont : l’outil des judéo-communistes. »
On comprend sans peine qu’Urbanchich – Slovène né en Serbie, à Šabac – ait quelque raison d’être préoccupé de la tournure que prend le conflit, comme en témoignent d’ailleurs ses épanchements haineux du mois dernier. N’empêche… si la presse du gouverneur Rupnik ressent ainsi le besoin de lâcher leurs chiens de garde, cela dit quelque chose de sa confiance en l’avenir (8).

Dernier carré croate
Zagreb
– Après un petit mois de tractations et des manœuvres à n’en plus finir, la 1ère Division d’Assaut de l’Etat indépendant de Croatie est enfin formellement créée. Cette unité, basée dans la capitale, rassemble tout ce que le NDH a pu trouver de personnel de qualité et volontaire (c’est-à-dire à la fois compétent et fiable, avec une nette prédominance de militants oustachis), montés sur du matériel moderne – Sdkfz 251, motos rafistolées ou offertes par Berlin, automitrailleuses quasi-neuves de l’armée italienne et même une poignée de blindés plus ou moins acquis légalement ! Certes, cette troupe n’a pas eu beaucoup de temps pour se former – 14 jours à peine – et elle manque donc encore un peu de cohésion. Mais elle n’en porte pas moins tous les espoirs du NDH. Un état qui sait ce qu’il doit à son parrain nazi (tout…) et qui sent bien la tournure que prend la guerre, alors que la bataille approche à chaque heure un peu plus de son territoire.
La 1ère Division d’Assaut est donc une unité de caractère stratégique. Six mille hommes, sous le commandement du Pukovnik Ante Moškov, lequel dirigeait déjà la Garde du Poglavnik ! La crème de la Croatie, le meilleur de l’armée croate – aussi bons, sinon supérieurs aux légionnaires du KLAK formés à l’allemande. Il est donc à prévoir qu’elle parte assez vite vers le front, pour défendre la Croatie contre les étrangers de tout poil. Mais pas trop loin de Zagreb quand même…
………
1ère Division d’Assaut (Pukovnik Ante Moškov)
- 20e Rgt d’assaut (QG et 3 bataillons - Pukovnik Rudolf Šimić)
- 21e Rgt d’assaut (QG et 3 bataillons - Major Zdenko Šrajber)
- Groupe mobile : 2 compagnies de chars (4 Panzer III de diverses provenances, 6 M13/41 ex-italiens et 10 Renault D1 ex-yougoslaves) + 1 compagnie de reconnaissance (20 sidecars armés de mitrailleuses)
- Groupe d’artillerie (3 canons de montagne de 75 mm)
- 2 compagnies de transport motorisé (camions d’origine italienne ou yougoslave, avec quelques engins alliés capturés par la Wehrmacht)
- Eléments ancillaires (génie, signalisation, médecins, police…)


Sombre pressentiment
Tirana
– Les services du général Borisav Ristic – en charge, faut-il le rappeler, de la distribution du ravitaillement aux troupes yougoslaves sur le secteur de la 2nd armée française – alertent leurs responsables sur un fait curieux. Ils n’ont plus de demandes de la part des corps-francs. Evidemment, c’est inattendu. Mais cela peut aussi signifier que ces derniers ont changé leurs stratégies (voire leurs plans !) pour les semaines à venir. Oui – mais dans quels buts exactement ?
L’information passera inaperçue, hélas, ne profitant guère du fait que le général Ristic est actuellement au Monténégro, à essayer d’apaiser une situation tenant plus de l’incendie de forêt que de l’inflammation…

Hypocrisie serbo-croate
Près de Belgrade
– Reprise de contact entre les autorités royalistes et les protagonistes de la conjuration croate – par des intermédiaires aussi discrets qu’anonymes, mais impliquant sans aucun doute la mission Ranger. Les royalistes serbes, d’assez mauvaise humeur ces temps-ci, ne sont pas disposés à faire beaucoup de cadeaux. Au surplus, ce que Lorković, Vokić et les autres avaient à proposer depuis l’hiver dernier a sensiblement perdu en valeur ces derniers jours.
Mais ça ne veut pas dire que les Croates n’ont plus rien à échanger ! De fait, le pouvoir de Belgrade reste à cette heure objectivement faible, et il sent bien que la situation lui échappe complètement. Et alors que la 25e heure est proche, il lui faut mettre toutes les chances de son côté pour redresser une situation dangereusement compromise. Un triomphe collectiviste en Bosnie n’arrangerait personne ! Serbes, Croates, fascistes, royalistes… Alors, que les conjurés tiennent leurs engagements, et même plus encore – mais surtout, qu’ils le fassent à temps. En résumé, le message est clair : allez vite et mettez quelque chose de solide sur la table, si vous souhaitez prouver votre bonne volonté.

Hyperthermie serbe
Voïvodine libérée
– Voilà déjà trois jours que l’on n’a plus entendu parler de cette région en général, et du 1er Corps yougoslave du général Brasic en particulier. Passée la déception de Grenade, et confrontées désormais à une 12. Armee certes usée jusqu’à la corde, mais néanmoins bien réveillée, les forces revenues d’exil s’en tiennent désormais à une stricte défensive, bien concentrées sur leurs positions à l’ouest de la Tisza. En face, les Allemands ne bougent pas davantage de leurs positions du Franz Channel… Faute de perspective comme d’effectifs, il s’est créé presque naturellement un vaste secteur entre Belgrade et le canal, une sorte de no-man’s-land que personne ne souhaite occuper, sinon quelques unités paramilitaires yougoslaves de passage.
Pourtant la région n’est pas vide ! Elle est même parsemée d’une vingtaine de localités notables (sans parler des plus petits villages) : Banatsko Novo Selo, Banatski Karlovac, Dolovo, Mramorak, Šumarak (9)… C’est le Banat, une large plaine agricole et humide, peuplée de Serbes… mais aussi d’Allemands et de Hongrois. Ces gens-là ne sont bien sûr pas très à l’aise de voir revenir l’ordre ancien des Karađorđević. N’en déplaise aux déclarations censément rassurantes de certains – qui ne sont d’ailleurs pas si nombreux – les intentions du royaume de Yougoslavie sont claires. Jusqu’au quotidien Politika, journal de référence récemment rétabli à Belgrade, et qui offrait hier ses colonnes à une tribune anonyme franchement inquiétante :
« Bien que nous ayons détruit les occupants allemands et les hordes hongroises, bien que nous soyons en train de les repousser vers l’ouest, nous n’avons pas encore éradiqué les graines empoisonnées qu’ils ont semées. Ce sont les centaines de milliers d’étrangers qui se sont installés sur les territoires dont nos ancêtres ont défriché les forêts, asséché les marais et créé les conditions nécessaires à la vie civilisée. Ce sont ces étrangers qui, dans l’ombre, tirent encore sur nos soldats et les soldats de nos alliés. Ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher le retour à la vie normale et se préparent, dans cette situation déjà si difficile, à nous poignarder à nouveau dans le dos dans le dos au moment le plus approprié. Le peuple sait que seule une action énergique et déterminée sera à même de garantir le caractère yougoslave de la Voïvodine et du Banat. »
La tribune, à la diffusion confidentielle dans le pays (manque de papier oblige) et plus encore à l’international, est passée largement inaperçue. Il est vrai que quelques services de renseignements attentifs ont fait remonter l’information. D’autres ont carrément interrogé le ministre Milan Grol sur son sentiment à ce sujet. Evidemment, a-t-il affirmé, ce sont des balivernes, fruit d’une opinion chauffée à blanc par les crimes qui ont frappé notre peuple ces trois dernières années ! Qui ne s’énerverait pas un peu et ne crierait pas vengeance dans de pareilles circonstances ? Seul un peuple ayant souffert comme le peuple yougoslave peut le comprendre – mais la Justice royale saura se montrer juste en général, ferme quand il le faudra… et impitoyable autant que nécessaire.
Reste simplement à définir le concept de Justice. Selon les frères Knežević, s’exprimant lors d’un dîner informel au domaine de Dedinje, il vient d’En-Haut ! « Le retour du Roi, divine surprise, prouve que le Ciel soutient notre Peuple. Et il permet d’envisager de grands projets. » Voire de les mettre à exécution. Au 1er Corps yougoslave, certains viennent de recevoir des instructions spéciales du Palais…


Notes
1- De l’avis des vétérans, « aucun homme sensé ne s’encombre d’un truc aussi bruyant qu’une baïonnette lors d’une action de nuit ». La nuit, l’objet sert pour creuser des trous individuels, à la limite…
2- Montres, en grec. Engins explosifs improvisés dont le détonateur est déclenché par la rupture d’une bande de tissu sous l’effet d’un acide.
3- Elle est aujourd’hui soigneusement conservée au musée de l’armée polonaise, à Varsovie.
4- Selon la tradition, elle est jouée toutes les heures par un clairon posté au sommet de la plus haute tour de la basilique Sainte-Marie de Cracovie, quatre fois de suite – une fois face à chaque point cardinal.
5- L’épisode inspirera de nombreux hommages, dont un tableau d’Andrew Walaszek. Czech (qui était simple policier à Rudnik, près de Lvov, avant-guerre) rentrera en Pologne pour décéder à Kłodzko le 26 mars 1978.
6- Là où se trouvent les rochers Bijele et Samarske – magnifiques massifs de calcaire blanc qui font aujourd’hui le bonheur des randonneurs.
7- De fait, les services d’intendance de l’armée hellène passeront un certain temps à écrire des rapports interrogatifs sur la propension des unités au contact de l’AVNOJ à égarer des stocks – la traditionnelle mise en commun communiste ! En complément, bien sûr, de très probables vols.
8- Courageux mais pas téméraire, Lyenko Urbanchich devait fuir son pays dans les derniers mois du conflit pour réussir à émigrer en Australie, où il fit ensuite une brillante carrière de peintre, de sculpteur et… d’homme politique. Il dirigea ainsi à Sydney une antenne du Parti libéral qui fut vite connue sous le surnom évocateur de The Uglies. Mentor de David Clarcke (homme politique de premier plan dans les New South Wales), premier président du Liberal Ethnic Council en 1977, Urbanchich fut finalement démasqué en 1979 par des investigations journalistiques qui ne déclenchèrent aucune sanction car son parti décida, par un vote à mains levées, qu’elles étaient « absolument fausses » ! Remplacé néanmoins discrètement dans toutes ses fonctions, il devait finalement passer aux aveux en 1986 : « Oui, j’ai suivi Leon Rupnik, car j’ai pensé que c’était une bonne chose à cette époque particulière. (…) Je maintiens par contre n’avoir jamais dit “Heil Hitler !”, n’avoir jamais porté l’uniforme nazi et n’avoir jamais fait le salut nazi. » Ayant ainsi rassuré tout son monde, le brave Slovène s’éteignit paisiblement à Sydney en 2006. Il est aujourd’hui enterré à Merrylands (New South Wales…).
9- Tout à l’est, sous ce qui deviendra la Deliblatska peščara, la dune de Deliblato, une réserve naturelle et ornithologique réputée.
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Pendjari



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MessagePosté le: Lun Sep 26, 2022 14:39    Sujet du message: Répondre en citant

"« Just a perfect day! You made me forget myself, I thought I was someone else, someone good… Oh, it's such a perfect day! I'm glad I spent it with you. Oh, such a perfect day! You just keep me hanging on! You just keep me hanging on! »

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Anaxagore



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MessagePosté le: Lun Sep 26, 2022 14:48    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
tout le monde tape énergiquement sur tout le monde dans une immense confusion.


C'est un bon résumé de l'histoire de la région. Rolling Eyes

Citation:
qui ne pouvait hélas que crier sans être entendue dans ses villages perdus au milieu des bois.


Etre coincé en Yougoslavie dans un village plein de SS ou dans le Nostromo avec un Alien... c'est pareil.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Sep 26, 2022 16:19    Sujet du message: Répondre en citant

Amusant quand on sait l'affection que je voue à cette franchise. Alien Isolation, hier soir encore. Bref quelques photos !

Le drapeau polonais et notre ami clairon sur le mont Rumija ...









Evidemment les crimes de la Karstjäger sont OTL. Y a eu quelques italiens dans la région ... de gré ou de force d'ailleurs, considérés comme italiens. Comme d'ailleurs les articles de presse slovène, OTL eux aussi comme le destin de leurs auteurs. Voire aussi pour des articles serbes ... qui OTL sont ceux de l'AVOJ ...

Enfin ... Allez les rochers Bijele et Samarske pour la route.



Edit Pendjari : il est possible que ce brave Matthews soit aussi branché sur mon MP3.. J'ai trouvé que l'ambiance collait, comme souvent avec lui.
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loic
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MessagePosté le: Lun Sep 26, 2022 18:23    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
10 Renault D1 ex-yougoslaves

Ce sont ceux qui ont été capturés par les Allemands ? Wikipedia (allemand) indique 18 exemplaires capturés OTL en France. FTL, avec des combats plus intenses et qui se prolongent, cela paraît difficile d'en avoir autant (d'autant plus qu'ordre est donné d'évacuer ce type de chars sur l'AFN, ce qui restera probablement un vœu pieux).

Par contre, des modèles plus anciens, Kégresse et NC, ont été vendus à la Yougoslavie, mais je ne sais pas s'il en reste à la fin de la guerre.
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MessagePosté le: Lun Sep 26, 2022 18:26    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
le secteur de la 2nd armée

2e ?
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John92



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MessagePosté le: Lun Sep 26, 2022 18:27    Sujet du message: Répondre en citant

...
On peut donc prévoir que, dès demain , la 264. ID (Otto Lüdecke) sera assaillie. Quant à la 51st Highlands Infantry de Charles Bullen-Smith, elle passe Dubrave Gornje et sera donc demain à Živinice, face à la 164. ID de Karl-Heinz Lungerhausen.
...
Le combat n’en est pas mois (moins ) perdant, c’est évident, et le moral s’en ressent.
...
«...
Les Croates, ils ont une sale tronche, et Bḗlē
, (à ajouter ?)elle les aime pas. Ni les Croates, ni leurs cadeaux. » Va pour le déminage… ou pour le déclenchement à distance. Pendant une bonne heure, nous nous livrons à un véritable concours de tir : c’est à qui repérera et tirera le premier sur les engins explosifs, afin d’en déclencher le détonateur pour les faire sauter.
...
Moi : “Je suis
sur(à ajouter ? )qu’Athènes avait ses raisons. Mais c’était sûrement pas les bonnes.”
... »

...
Après une longue escalade, il est arrivé face au drapeau tout essouflé (essoufflé) et très ému. Il confiera plus tard qu’il avait surtout eu peur… de se tromper dans les notes !
...
Tombés dans une embuscade dans un bois où les Croates s’étaient retranchés, les blindés furent alorsé (alors ) sauvés par… l’infanterie qu’ils venaient secourir, et qui chargea en descendant du relief au cri de « Naprzod ! » . (à ajouter ? ) Une charge « de fous furieux » selon les témoins de l’époque.
...
Comme leurs camarades du 9e Corps, ceux du 7e Corps décrochent donc, la rage au ventre, vers le sud et la vaste zone sauvage du secteur de Jasenak (6). Là-bas, défaits mais pas écrasés, ils pourront recevoir des renforts de la zone tenue par leurs camarades croates… et surtout préparer leur revanche.
...
La création d’un autre corps d’armée SS (le V. SS-Gebirgs-Armee-Korps) permettra de former avec le III. SS-GAK la I. SS-Armee ! (permettra, avec le III. SS-GAK, de former la I SS-Armee ! - pour plus de clarté)
...
Les services du général Borisav Ristic – en charge, faut-il le rappeler, de la distribution du ravitaillement aux troupes yougoslaves sur le secteur de la 2nd (2ème – elle est française ! ??) ) armée française – alertent leurs responsables sur un fait curieux.
...
Ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher le retour à la vie normale et se préparent, dans cette situation déjà si difficile, à nous poignarder à nouveau dans le dos dans le dos (à supprimer) au moment le plus approprié.
...
1- De l’avis des vétérans, « aucun (Aucun ? ) homme sensé ne s’encombre d’un truc aussi bruyant qu’une baïonnette lors d’une action de nuit ».
...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Sep 26, 2022 18:32    Sujet du message: Répondre en citant

Comme précisé, ce sont des D1 yougoslaves issus des arsenaux royaux. Je ne me prononce, ni sur leur état, ni sur leur fiabilité.
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MessagePosté le: Lun Sep 26, 2022 20:09    Sujet du message: Répondre en citant

Des R35 yougoslaves (50), capturés par les Allemands et cédés aux Croates.
Probablement un peu moins FTL.

Comme je l'ai écrit, des prédécesseurs du D-1, oui, cf.
http://www.tankarchives.ca/2017/05/renault-nc-destined-for-export.html
https://tanks-encyclopedia.com/ww2/france/Renault_NC27.php
Mais probablement réduits à rien en 1944.

Mais des D1 yougoslaves, je suis quasi certain que non.

Quelle est ta source ?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Sep 26, 2022 20:54    Sujet du message: Répondre en citant

Tu compare FTL et OTL ? Ici les croates ont besoin de trucs ! Ils feront des miracles pour que ca roule. Au moins un peu.

https://tanks-encyclopedia.com/ww2/yugo/yugoslavian-armor-of-ww2

Tu devrais considérer le bazar que ca a été OTL, avec des moyens bien moindres.

https://tanks-encyclopedia.com/yugoslav-resistance-movements-1941-to-1945/
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MessagePosté le: Mar Sep 27, 2022 06:48    Sujet du message: Répondre en citant

Comparer OTL et FTL, on a toujours fait ça.
Pas des D1, ou alors en nombre insignifiant (moins de 10, refilés par les Allemands).
Des R35, pourquoi pas.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Sep 27, 2022 19:06    Sujet du message: Répondre en citant

Huit R35 et deux D1, ça complètera la ménagerie.

La suite !



26 avril
La campagne des Balkans
Opération Plunder – La Heer se replie
Vallées du Danube et de la Save
– Sous la pluie et dans le vent du printemps, l’Union Jack flotte sur Pécs. Les forces de l’Axe ont achevé de se retirer dans la nuit – la 199. ID de Walter Wißmath à Mánfa, sur les reliefs de la région de Bisse, la 1. Panzer de Walter Krüger en direction de Szentlőrinc, sur la route de Szigetvár, afin de continuer à défendre les champs de pétrole de Nagykanizsa. Plus à l’est, vers Szekszárd et Bonyhád, la 19. PanzerGrenadier Brandenburg doit tenir la route directe de Budapest par le Danube, contre une improbable (mais sait-on jamais…) attaque alliée dans cette direction. Cependant, à cette heure, l’unité de Josef Irkens en est surtout encore à faire traverser le beau fleuve bleu par ses engins sur des transports improvisés… Derrière elle, la 6th Armoured de Vyvyan Evelegh tient solidement le flanc droit allié, à hauteur de Dunaszekcső, Bátaszék et Pécsvárad.
Ce redéploiement allemand, qui se poursuit sous un ciel trempé (fort heureusement pour la Heer), concède aux Alliés la première ville importante de la Hongrie d’avant-guerre. Celle-ci a été occupée avant l’aube par les hommes de la 1st Australian Armoured d’Horace Robertson. Cromwell et automitrailleuses Humber ont atteint sans difficulté la place Széchenyi, le cœur de la cité, où se trouve l’hôtel de ville, mais qui est aussi couronnée par la Belvárosi Gyertyaszentelő Boldogasszony-templom (1). Les autorités militaires allemandes ont bien sûr quitté la ville. Les gens des Croix-Fléchées, eux, ont disparu – d’aucuns diraient même qu’ils ont détalé.
Il est vrai que les appels que ces derniers auraient pu lancer à une Résistance magyare n’auraient sans doute pas eu le moindre effet. La majorité de la population de Pécs est en effet formée de Souabes du Danube : des colons allemands assimilés à des Volksdeutschen, très souvent pronazis et ayant d’ailleurs fourni un très gros contingent aux unités ethniques de la SS, notamment à la 7. SS-Gebirgs-Division Prinz-Eugen. Et beaucoup d’entre eux sont restés sur place, car le Reich n’a rien prévu pour évacuer ses ouailles, qui n’ont cependant pas eu à souffrir des combats urbains que certains redoutaient. Mais ne nous leurrons pas sur les intentions de Maximilian von Weichs ! Ses actions ont bien davantage été guidées par le souci de sauvegarder ses troupes, plutôt que d’épargner la population civile.
Les armées alliées sont donc désormais en territoire ennemi, au milieu d’une population réputée l’être tout autant. Et alors que Hongrois comme Allemands sortent avec réticence de leurs abris pour constater que les Australiens – conquérants inattendus et très loin de chez eux – ne sont pas les Bolcheviques égorgeurs qu’on leur avait promis, l’armée du Commonwealth se retrouve à devoir assumer le poids des devoirs de la puissance occupante (selon les termes des Allemands de 1940), mais avec ses manières. Les civils qui n’ont pas fui constateront ainsi avec plaisir que même s’il n’y a pas de fraternisation, les vainqueurs savent néanmoins faire preuve d’une certaine… correction.
N’empêche ! Le HeeresGruppe E vient bien d’abandonner à l’ennemi une ville d’Allemands – sinon une ville allemande. Et la nouvelle fera vite le tour des cercles dirigeants du Reich.
Plus bas dans la vallée de la Save, c’est aussi une (relative) accalmie. A présent que les divisions du XV. Gebirgs-Armee-Korps – et leur compagne d’infortune, la 117. Jäger (Karl von Le Suire) – sont toutes dans les bois entre Ruševo et Gradac Našički, à profiter de la pluie pour se replier, la 6th Australian de Jack Stevens utilise ce répit bienvenu pour… relancer leur attaque contre la Légion Noire de Rafael Boban. En effet, celle-ci défend toujours Slavonski Brod face à un 5e Corps “Bosniaque” aussi courageux qu’insuffisant pour cette tâche, mais surtout littéralement sous le nez des Aussies. En poussant un peu tout de suite, il semble facile d’emporter la mise sans devoir risquer plus tard de bons soldats pour le même résultat. Sans forcer, toutefois – de toute façon, Steven, très instruit des duretés de l’existence (2), ne va pas sacrifier des vies pour rien.
L’action, toujours pas concertée avec les Partisans de Slavko Rodić – dont les envoyés n’ont de toute façon pas grand moyen de communiquer avec leurs camarades – a cependant une conséquence claire. La division croate, rudement chahutée (voire brutalement secouée par son puissant adversaire), doit se replier en hâte vers Lužani et Batrina, où se trouve la brigade de cavalerie, tant qu’elle le peut encore ! De fait, la pluie qui tombe dru sauve sans aucun doute la mise aux Oustachis.
Cette initiative permet à l’ANZAC d’entrer un peu par accident dans une ville détruite à 60 % par les bombardements, mais néanmoins bien vite “officiellement libérée” par l’AVNOJ, laquelle se hâte de hisser la bannière à six épis à toutes les fenêtres, tandis que l’étendard australien flotte sur la forteresse de Brod (XVIIIe siècle)… Le voisinage des deux drapeaux offre un spectacle inattendu – qui sait ce qu’en penserait Sir Winston ou John Curtin !
Pour ajouter à la confusion, vingt kilomètres en aval, la 10th Armoured d’Horace Birks passe au même moment la Save à hauteur de Stružani. Ses Humber et autres véhicules rapides seront à Bukovlje, soit sur les arrières de Stevens, dans la soirée. Et en remontant vers le nord dans les bois de Požega, ils entreront en contact avec le 6e Corps “Slavon”.
Enfin, sur la rive sud de la Save, dans le secteur de Gradačac, la 264. ID d’Otto Lüdecke est assaillie par la 32nd Army Tank Brigade (A.C. William) et la 4th Indian (Arthur Holworthy). La division allemande est seule – ce n’est pas ce qui reste de la 162. ID de Johann Fortner, à Modriča, qui va peser ! Cependant, les Alliés ne cherchent pas spécialement à s’emparer de vive force d’une poignée de reliefs sur les marches nord de la Bosnie. Leur ambition est plus modeste : couvrir le flanc de Birks et menacer Doboj au bénéfice de leurs camarades plus au sud. Ce simple fait, combiné à l’absence de soutien aérien, permet donc à la 264. ID de s’accrocher en se retranchant dans les reliefs de Donje Krečane à Jelovče Selo.
Pendant ce temps, sur les rives du lac Modrac, la 51st Highlands Infantry (Charles Bullen-Smith) entre en contact avec la 164. ID (Karl-Heinz Lungerhausen) dans le secteur de Živinice. Les Ecossais ne se pressant pas beaucoup plus que les Indiens, les choses en restent donc là pour la journée.

Opération Veritable – Celle dont personne ne voulait
Bosnie et Monténégro
– Ici aussi, la pluie fige ou, en tout cas, ralentit fortement l’évolution de la situation, à mesure que la 2e Armée française approche des nouvelles positions du III. SS-GAK ou que les troupes du NDH décrochent vers la côte.
En effet, l’armée oustachie est en pleine retraite. La décision d’abandonner le Monténégro, prise dans la nuit par le vice-ministre de la Guerre Vilko Begić (lequel est allé négocier en personne avec Slavko Štancer auprès de Pavelic le moyen de sauver ses maigres troupes), a été confirmée dans la matinée par Friedrich-Wilhelm Krüger. Le SS ne se soucie guère, de toute façon, des secteurs de Podgorica, Kolašin ou Šavnik. Cette région ingrate d’Europe avait été confiée à l’Etat indépendant de Croatie deux mois plus tôt à peine. Libre à ce pseudo-état de la défendre… ou pas, à la mesure de son incompétence.
Non, ce qui intéresse Krüger, c’est toujours la défense des approches de Sarajevo par Podgrab et Foča. Et sur ces deux point, le SS a quelques raisons d’être satisfait.
Dans le premier cas, le 14. SS-Freiwilligen GbJgr Rgt Reinhard-Heydrich (Standartenführer August Schmidhuber) est désormais bien en place. Face à lui, les troupes grecques continuent de se regrouper, en prévision de l’inévitable prochaine manche. La 3e Brigade de Montagne (colonel Thrasyvoulos Tsakalotos) descend toujours avec prudence la vallée de la Prača – elle devrait arriver aux abords de Podgrab demain, précédée par le 8e Corps “Dalmate” (Vicko Krstulović, Ivan Kukoč), dont les éclaireurs sont déjà au contact. Quant à la 6e Brigade de Montagne du colonel Pafsanias Katsotas, elle entre dans Sokolac, à 25 kilomètres environ des arrières du Reinhard-Heydrich. Mais les SS ont le temps de voir venir, sans parler de la possibilité de se retirer une poignée de kilomètres plus loin, vers Pale puis Gornji Pribanj, à la périphérie de Sarajevo…
Plus au nord, la 1ère DI de Vasileios Vrachnos a dû passer un col de 700 mètres puis cheminer par les petits chemins au sud de Kovačići (3). Elle arrive à peine dans le secteur de Radačići, aux abords d’Olovo, où campe le 8. SS-PzGr Rgt. Il est douteux que cette division puisse faire quelque chose avant plusieurs jours. Dans ces deux secteurs, il semble que l’avance alliée puisse être bientôt stoppée.
Du côté de Foča, les choses ne vont pas moins bien pour les Schutzstaffel. Le 13. SS-Freiwilligen Gebirgsjäger Rgt Artur-Phleps (Standartenführer Ernst Deutsch) et le 105. SS-StuG Abt. (Hauptsturmführer Mühlenkamp) ne sont absolument pas menacés par les forces gréco-titistes, car celles-ci ne sont même pas encore au contact ! La pluie qui tombe a achevé de freiner les ennemis du Reich. Privés de reconnaissances comme d’appui aérien, ceux-ci ne manqueront pas de se montrer prudents dans les jours à venir. De fait, la 13e DI (Charalambos Katsimitros) et le 12e Corps “de Voivodine” (Danilo Lekic “Spaniard”, Stefan Mitrović) sont encore à la hauteur d’Ustikolina. Le 1er Corps “Prolétarien” (Koča Popović, Mijalko Todorovic) et le 3e Corps “Bosniaque” (Kosta Nađ, Osman Karabegovic) ne les aident pas à progresser : ils ont en effet obliqué plein est à hauteur de cette localité pour quitter la vallée de la Drina et crapahuteraient désormais quelque part vers Jabuka, toujours dans l’idée d’encercler Sarajevo par le sud. Tout cela ne concerne pas Veritable.
Tout cela ne concerne pas Veritable. Et finalement, Grecs et Yougoslaves s’arrêtent aux abords de Paunci pour la nuit… pas très loin des positions fascistes, mais toujours pas assez près au gout de certains titistes ! Hélas, entre absence de soutien aérien, temps infâme et manque de pontonniers, les Grecs n’ont pas forcément envie de beaucoup se presser. Et ça ne risque pas de s’arranger dans les jours à venir – c’est cela aussi, l’embourgeoisement capitaliste !
………
Au sud, par contre, c’est effectivement le déblocage. Devant la chute imminente de Kolašin et bientôt de Šavnik, le NDH se retire dans la confusion avant qu’il soit vraiment trop tard. Sous la pression des Tchécoslovaques d’Alois Liška et des Tunisiens de Roux – ralentis eux aussi par les éléments, heureusement pour les Croates – la 373e DI Tigar divizija de Nikolaus Boicetta est la première à décrocher vers la vallée de la Morača. Elle est vite suivie par le Ier Corps d’Ivan Brozovic – auquel la Brigade Blindée de Socrates Demaratos, bien soutenue par la 5e DI de Georgios Stanotas, continue de tailler des croupières. S’ensuit un grand désordre naturellement favorable à la déroute de petites unités, à leur désertion voire à leur reddition… ou carrément à leur disparition. De fait, avec les Monténégrins de tout bord qui rôdent, la région n’est pas sûre pour les Oustachis… Dans cette confusion, la 2e DI Vrbaska (Mirko Greguric), exposée à l’est, est celle qui souffre le plus – ce qui ne veut pas dire que la 1ère Division de Montagne (Matija Čanić) et la 3e DI Osijek (Emil Radl) s’en sortent indemnes, loin de là.
Le sacrifice de multiples bouchons retardateurs au sud de Kolašin permet cependant au gros des troupes de fuir. Quelques éléments prennent même le temps de mettre à sac la localité. Puis, les Grecs sont les premiers à atteindre le centre-ville, incendié par les combats et les représailles. On découvre notamment 500 morts brulés vifs dans un vieux gymnase (4) – ce spectacle macabre choque suffisamment certains soldats pour suspendre un long moment leur progression ! Quant à la 1ère DI tchèque et au 4e RST, ils sont à leur tour confrontés aux multiples pièges laissés par les Croates. Ces derniers finissent de décrocher en plus ou moins grand désordre, en profitant de la forte pluie qui les sauve de la déroute.
………
« “Je ne crois pas que vous ayez besoin de moi, Delta. Alpha, la voie est libre pour Delta.” “Reçu. Cinq-un, demandons patrouille motorisée pour les M3 vers le centre-ville. Terminé.” “Bien reçu, Alpha. Cinq-un, on se remet en route. On se revoit un de ces quatre, Delta.”
Le duo de jeeps démarre, accélère, dérape et disparait derrière une bicoque. Evidemment, avec toute cette pluie, fallait pas en demander trop à la reconnaissance aérienne. Et c’était une fois encore à nous autres pauvres troufions d’avancer seuls en direction des Croates, de leurs armes et de leurs pièges masquant leur retraite. Pour la forme, je lance, tout en cherchant quelque chose d’utile dans le fatras d’une maison abandonnée : “Reçu, merci Cinq-un ! Allez, on y va Delta. Gáios, on se retrouve plus tard !” “Pas de problème, mec !” Toujours rieurs, les gars de Bías.
Bon… La progression se fait à pied. Les murets succèdent aux clôtures et il faut chaque fois les enjamber à toute vitesse tout en lorgnant des volets suspects, car ouverts, sur des maisons bien trop nombreuses pour être toutes visitées. L’exercice est épuisant. “Alpha, l’objectif est encore loin ?” “Non, c’est juste après le gymnase en face. Bien reçu, Delta – terminé.”
Nous n’avons jamais trouvé les lignes croates. Mais plutôt, à notre grand désarroi, un bâtiment fumant, avec une odeur de grillé bien trop connue depuis la ligne Metaxas. Pas une surprise, hélas : en trois ans de guerre, j’avais vu de quoi les nazis étaient capables. Mais ce genre de trouvaille n’en restait pas moins terriblement désagréable. Comme le dira un de mes gars, ancien littéraire : “Les fumiers, les barbares, les Philistins. Les locustes (5) !” Même si je ne l’aurais pas exprimé ainsi, je n’allais pas dire le contraire. Venait donc pour nous le temps dangereusement exaltant de la poursuite. »

(Markus Amynthe,  [Machines de guerre] – Souvenirs de la campagne de Bosnie, Kedros éditeur via LGF, 1993)

Opération Veritable – L’aigle et le damier
Monténégro et nord de l’Albanie
– Après son petit exploit de la veille, le 2e Corps polonais est revenu à une réserve de bon aloi. Il a brisé les reins de la 392e DI Plava divizija – la preuve, celle-ci se retire au même moment sur une ligne provisoire Petrovac-Virpazar, dans l’attente d’une inévitable retraite par Kotor. Mais ça ne veut pas dire qu’Anders, Bohusz-Szyszko, Bronisław-Duch, Maczek et tous les autres aient encore beaucoup de vies à sacrifier dans cette plaisanterie balkanique.
L’honneur des armes polonaises est sauf, c’est tout ce qui importe. Le reste regarde les Britanniques. La 5e DI et la 3e DI se contentent donc de suivre respectivement la retraite des hommes d’Artur Gustovic vers le nord, ou le recul pas à pas de Marko Mesić vers Podgorica. Ça sera tout pour le moment. Par ailleurs, Anders a déjà prévenu Tirana qu’il exigeait une relève de sa troupe – et pas un retrait. Le Polonais refuse donc obstinément par avance que ses soldats cèdent un mètre de terrain pour redescendre vers Durrës. Les Grecs n’ont qu’à passer devant, si les Croates se retirent encore plus loin !
De fait, c’est bien ce qui risque d’arriver – avec la chute de Kolašin et l’effondrement probable du IIIe Corps vers Šavnik, le KLAK (comme plus généralement l’armée du NDH) est à court de solutions pour éviter l’encerclement et/ou la destruction. Toutes ses divisions sont rudement secouées, voire saignées à blanc – exactement comme le souhaitait Monty. La seule à s’en être à peu près bien tirée est la 369e DI Vražja divizija. Les assauts fougueux des Polonais ont donc bel et bien forcé le passage de la péninsule de Bar, ouvrant ainsi un accès vers un terrain bien plus favorable que d’autres que pourront exploiter… demain.
Certes, si les défenseurs disposaient de réserves fraîches et fiables, ils pourraient improviser en urgence une nouvelle défense et tenir encore Kotor, Trebinje ou Niksic. Mais ni le NDH ni la SS n’ont la moindre unité à envoyer. La Schutzstaffel ne veut pas entendre parler du Monténégro et le NDH refusait de discuter du plus petit repli – du moins jusqu’à hier, puisque tout se passait bien dans cette zone ! Sans renforts ni soutien à espérer, ses forces usées et épuisées, Ivo Herenčić n’a donc plus qu’à se retirer vers Mostar et la Handschar, en couvrant de son mieux ses camarades. Son conseiller Johann Mickl l’avait bien prévenu : il est tombé dans le piège tendu par ses adversaires. Un piège certes prévu de longue date, mais dont l’exécution n’en a pas moins été sans doute un peu improvisée ! Ce qui ne change rien au résultat : à force de défense statique, le cœur de l'armée croate s’est consumé pour rien.

Opération Veritable – Prise de relais
Bosnie-Herzégovine
– Comme convenu dans le cadre du vaste remaniement imposé par le départ des forces polonaises du Monténégro, la 2e Armée française commence à retirer des premières lignes la 192e DIA de Léon Jouffrault, qui doit se repositionner vers le secteur de Priboj pour recomplément et repos. Elle y sera rejointe sous peu par le 4e RST du colonel Roux, sitôt bouclée l’affaire de Kolašin.
Le nouveau corps d’armée français se prépare. Pour être précis, il s’agira d’un groupement de divisions, le Groupement de Divisions des Balkans (GDB), car les organes et les services d’un véritable corps d’armée manquent, bien que l’on puisse puiser du personnel dans l’état-major (quelque peu anémié) de la 2e Armée. C’est le général de brigade Camille Caldairou (ancien CEM du 2e CA, récemment nommé à la 2e Armée) qui sera chargé d’organiser le tout, et le chef (au moins nominal) du GDB sera le général Béthouart.
De l’autre côté de l’Adriatique, le 2e GTM est désormais proche d’embarquer à Ancône pour passer le bras de mer. Il débarquera à Dürres. Ainsi, tout le monde sauve la face : les Polonais vont ailleurs, Montgomery garde la valeur d’un corps d’armée, les Français ravivent leurs couleurs en Yougoslavie et le Groupe d’Armées Alliées en Italie n’a pas perdu beaucoup. Chacun y trouve son compte…

Opération Veritable – Allégeance incertaine
A l’est de Kolašin (Monténégro)
– Alors que les Monténégrins et Croates de tout poil se massacrent toujours joyeusement, l’arrivée sous la pluie de quatre divisions croates dites fiables, mais néanmoins en retraite, ainsi que, plus généralement, une grande fatigue générale conduisent à une certaine accalmie dans les opérations. Sans aller jusqu’à parler de pause !
De fait, les Verts comme l’Armée nationale monténégrine ont grand besoin de ravitaillement : nourriture, matériels, armes et munitions – même de seconde main. Autant de choses dont l’armée du NDH dispose toujours – davantage qu’eux, du moins… Les guérilleros de la région s’écartent donc pour laisser passer les divisions croates, tels deux chiens enragés séparés par un coup de bâton – mais ils restent à l’affût d’une opportunité.

Guerre aérienne – Temps de chien
Balkans
– La météo est infecte sur tout le théâtre d’opération de la Balkans Air Force. La totalité des missions sont annulées, et ce jusqu’à nouvel ordre.

HeeresGruppe E
La Nouvelle Allemagne prend les commandes
Entre Vrbas et Kula (Voïvodine)
– Après une longue période de bons et loyaux services à la tête de la 187. ID, devenue 42. Jäger-Division, le général Josef Brauner von Haydringen est déchargé de son commandement. Il cède la place à Walter Jost, un Oberst vétéran multi-décoré du Front de l’Est qui s’est échappé des marais au sud de Novaloukoml lors de la destruction de la 5. Jäger-Division d’Hellmuth Thumm durant Bagration. De fait, Jost a un pedigree bien davantage fourni que celui de son prédécesseur ! Et comme il faut faire de la place aux plus talentueux (6)…

AVNOJ
La lutte finale
Slovénie
– Situation calme en Slovénie. Après les affrontements des derniers jours qui ont en grande partie tourné en leur défaveur, les forces de l’AVNOJ ont choisi de rester discrètes. Au moins pour l’instant.
………
Croatie (nord-ouest) – Après une journée de pause, qui lui a permis d’absorber un certain nombre de nouvelles recrues de formations et de provenances… diverses, la Hrvatsko domobranstvo tente de se relancer en direction de Novi Grad, malgré le mauvais temps qui interdit d’emblée tout appui de la ZNDH, pourtant jugé quasi-indispensable par les plus compétents des responsables.
Mauvaise pioche ! Confrontée à un 10e Corps “de Zagreb” toujours plus frais qu’elle et manquant à peine plus de munitions, la Garde nationale croate a du mal à progresser. Au soir, elle arrive tout juste à 5 km de Donji Žirovac, un village situé environ cent mètres plus bas, au bout d’une route toute en lacets. Et il lui faut maintenant s’en emparer !
………
Croatie (nord), vallée de la Save – Alors qu’à Slavonski Brod, le canon tonne et que les Camarades luttent au côté des capitalistes anglo-saxons, le 6e Corps “Slavon” tente de se rallier et de panser ses plaies. Il n’a pas affronté directement le XV. Gebirgs-Armee-Korps (Petar Drapšin n’est pas fou ! Enfin, pas à ce point…), mais le passage de celui-ci dans la région de Čaglin lui a néanmoins fait assez peur, surtout après la longue suite de combats de durant ces dernières semaines, qui l’ont notablement affaibli.
Ainsi, la 12e Division “Slavone” a dû solliciter le renfort de sa consœur, la 28e, pour prétendre s’accrocher à Pleternica et Požega contre un éventuel accès de mauvaise humeur allemande, ou encore contre une improbable manœuvre coordonnée du Ve Corps croate. Plus tard dans la nuit, aucune de ces menaces ne s’étant matérialisée, Drapšin se hâte de renvoyer sa troupe vers l’ouest, pendant que ses messagers partent vers la Save. Le chef partisan est à présent optimiste – la libération complète et définitive de la région n’est plus qu’une question de temps. De toute façon, sans les Allemands, ce ne sont pas les Croates qui vont arrêter la Révolution… surtout aidée par les capitalistes.
………
Dalmatie – Rien à signaler dans ce secteur. La 11. SS-Gebirgs-Division Handschar du Brigadeführer Karl-Gustav Sauberzweig reste sur une stricte défensive face aux forces d’Andrija “Fatty” Hebrang. De fait, la division partirait bien tout de suite vers le front et Mostar… Mais elle doit attendre sa relève par les Oustachis (probablement le Ier Corps), lesquels ne seront pas sur place avant… une dizaine de jours ! A moins, bien sûr, que d’autres renforts ne puissent arriver entretemps. Le commandement de l’Axe en Bosnie est chaque jour contraint de jongler toujours plus difficilement avec de bien trop faibles moyens…
………
Šavnik (nord du Monténégro) – De fait, ce n’est pas le IIIe Corps d’Ivan Markuli qui pourra aider la Handschar. Toujours confrontée à un 2e Corps “de Choc” (Peko Dapcevic) très inférieur en nombre mais particulièrement agressif, et constatant l’effondrement complet des positions amies autour de lui, la formation oustachie n’a d’autre choix que de forcer le chemin de Gradac avant de tailler sa route vers Nikšić. Elle y parvient, mais à grands frais, sous la pluie et par des routes ingrates au fond de vallée rocheuses, tandis que derrière, on hisse le drapeau à six épis sous les acclamations.
Sans soutien ni vrai ravitaillement – le pays est pauvre et déjà ravagé – le IIIe Corps se traîne ainsi jusqu’à un coin perdu entre deux coins perdus : Krnovo et Šipačno. Un véritable chemin de croix, sous les morsures des Partisans – tous n’iront pas jusqu’au bout, c’est déjà certain.

Grandes ambitions
Une grotte au nord de Višegrad
– Entraîné par un enthousiasme sans cesse plus manifeste, le haut commandement titiste continue d’échafauder d’immenses projets.
Une semaine après sa proclamation, la mobilisation générale décrétée par l’AVNOJ est un succès. On estime que 30 à 40 000 personnes ont rejoint les rangs des Partisans. Evidemment, cela peut paraitre peu, en valeur absolue… Mais quand on sait que la Bosnie-Herzégovine ne dépasse pas les 2 millions d’habitants et qu’elle est loin d’être totalement libérée, c’est énorme. Ajoutons à cela le Monténégro et ses 200 000 habitants où l’on pourra sans doute bientôt puiser, et l’on estime pouvoir accueillir à terme 50 000 nouveaux soldates et soldats sous les armes de la Révolution.
Tout cela est bel et bon. Par contre, ces chiffres – pour encourageants qu’ils soient – ne font jamais que démontrer à quel point l’AVNOJ a un besoin urgent, voire vital, de libérer au plus vite les grands centres urbains du cœur de la Yougoslavie, pour y puiser des forces vives et asseoir son pouvoir. L’opération Sarajevo doit donc se poursuivre, avec célérité, énergie et surtout obstination. Si demain, les nouvelles lignes SS craquaient, les Gréco-Français devront bien d’avancer. Les Partisans doivent en quelque sorte tirer les armées capitalistes vers l’ouest !
Dans l’attente, il convient de tirer le maximum de la situation actuelle. En renforçant sans cesse les unités déjà en ligne, quitte à risquer la vie de quelques nouveaux Partisans aussi enthousiastes que novices. Le maréchal et son état-major n’ont pas d’autre solution ! Le peloton blindé est déjà auprès du 1er Corps “Prolétarien”. Quant aux unités toujours en formation en URSS, sous les auspices du général Vladimir Terzic, leur constitution vient à peine de débuter. Il est douteux de les voir revenir ici avant deux mois.
En revanche, après des semaines à ratisser les villages, camps de réfugiés et autres déserteurs, l’AVNOJ peut enfin planifier la mise en ligne des 23e et 24e Divisions Serbes. Elle aura sans doute lieu vers le 6 juin 1944. En attendant, le commandement partisan relance “Fatty” Hebrang, afin que celui-ci-active au plus vite la 43e Division Istrienne afin de former un nouveau 11e Corps. Dans sa région aussi, il faut que les choses bougent !

Yougoslavie déchirée
Agacement royal
Belgrade
– Pour marquer à nouveau sa mauvaise humeur (ou avouer sa perte de vitesse, persifleront certains), le gouvernement royal yougoslave demande officiellement au 18th AAG des explications quant aux événements ayant conduit à « la prise de Goražde par des éléments incontrôlés, ayant abouti au remplacement de l’autorité légale par une autorité de fait, soutenue semble-t-il par les armées alliées. » La mention « autorité de fait » pour désigner l’AVNOJ fait évidemment allusion au gouvernement du Nouvel Etat Français, dans une botte agressive comme les services de Milan Grol semblent aimer en lancer de plus en plus ces temps-ci. Un signe de nervosité, assurément – et Londres comme Marseille de faire répondre, une fois encore, que leurs armées ne se mêlent pas de politique. Que ce soit dans le sens de l’AVNOJ… ou dans un autre.

Légère montée de température
Belgrade
– En toute autonomie politique mais aussi avec une certaine discrétion, le gouvernement royal de Božidar Purić prend un décret qui peut soulever quelques questions : la minorité allemande de Yougoslavie, ainsi que la totalité des citoyens devenus Hongrois (de gré ou de force) après l’annexion de 1941, sont déclarés collectivement « ennemis de l’Etat ». Ceci entraîne notamment la déchéance de leur nationalité, la suppression de leurs droits civiques, leur internement d’office dans des lieux à préciser et sans doute, à terme, l’expropriation de tous leurs biens puis leur expulsion du territoire national.
Cette sanction est aussi brutale que soudaine. A l’image sans doute, de la façon dont, à Belgrade, on imagine les traîtres magyars ou souabes, lesquels, il est vrai, ne furent pas les plus solides soutiens de la patrie des Slaves du Sud…
Pourtant, passé l’engagement des volontaires enthousiastes de la première heure, les responsables SS ont bel et bien dû imposer la conscription dans ces régions dès 1943, sous le prétexte juridique des plus douteux que la Serbie occupée était deutsches Hoheitsgebiet (Territoire sous souveraineté allemande), puis en invoquant rien moins que l’archaïque Tiroler Landsturmordung de 1872 – la loi sur le Prélèvement général du Tyrol, instaurée par l’empire austro-hongrois ! Par suite, on ne peut dire que tous ceux qui ont été enrôlés – par exemple – dans la Prinz-Eugen s’y trouvent aujourd’hui par choix. En cherchant bien, on y trouverait même sans doute un certain nombre d’individus relevant d’un statut comparable à celui des “malgré-nous” alsaciens (7). Il conviendrait donc de faire preuve de discernement, voire de finesse. Malheureusement, l’heure n’est pas exactement à la subtilité dans les Balkans – et moins encore en Yougoslavie.

Les sept sceaux
Dans un bois près de Brezici (aux confins de la Serbie et de la Bosnie-Herzégovine)
– Il fait sombre et humide ce soir au fond de la forêt. Un groupe de miliciens oustachis, pour partie issus de la Garde nationale, s’avance entre les arbres. Au bout du chemin, il y a un homme, appuyé à un arbre d’un air bravache. Il pleut à verse et, sous son béret, nul ne saurait distinguer son visage. Par contre, l’insigne qu’il porte à la manche est sans ambiguïté : les corps-francs de Yougoslavie. L’officier croate s’avance vers lui, la main sur le revolver.
– Le roi Pierre II vous salue, Messieurs, lance le personnage.
– Bienvenue en Croatie,
rétorque l’officier du tac au tac. Vous êtes combien ?
L’homme ne répond rien. La foule des silhouettes qui sortent de l’ombre parle pour lui…

Discussions autour de la Rakija
Belgrade
– Le colonel Žarko Popović, des services de renseignements militaires royaux, commence à sonder avec précautions différents responsables et chefs de garnison en territoire contrôlé par le gouvernement légal. Il représente dans cette affaire « plusieurs officiers très haut placés » qu’il ne nommera qu’après « mûre réflexion ». De fait, Popović prend son temps pour étudier l’opinion et recueillir l’avis de chacun. C’est que l’armée royale yougoslave est devenue un véritable panier de crabes sous l’effet des rancœurs, jalousies et malheurs que chacun impute aux autres. Raison de plus pour être extrêmement prudent, même avec le soutien officieux de Londres…


Notes
1- L’église du centre-ville du Candélabre de la bienheureuse Vierge Marie – un lieu de culte catholique romain dont le toit est en forme de dôme. En effet, cette église, construite durant la période d’occupation ottomane de la ville, est née mosquée de Pasha Qasim…
2- Après avoir commencé à travailler à 12 ans dans une fabrique de cigares, il a été enrôlé dans l’ANZAC dès ses 18 ans pour aller combattre à Pozières et Ypres…
3- Aujourd’hui, le tunnel de Karaula évite ces difficultés, d’autant que la route est toute neuve…
4- Une dalle de béton carrelée et bordée de haies, dont chaque carreau porte le nom d’une des victimes, commémore leur souvenir.
5- Akrída, soit sauterelle en grec – la traduction est ici un peu précieuse.
6- Après un bref passage à la FührerReserve, von Haydringen sera affecté au Korück 531, dans l’ouest de la Pologne. Fait prisonnier par l’Armée Rouge après la capitulation, il ne reviendra jamais du Goulag.
7- Guenther Reinecke, chef du Hauptamt SS-Gericht (Bureau juridique SS) va d’ailleurs écrire à Himmler que la Prinz-Eugen « n’est plus une organisation de volontaires », au contraire : « les Allemands de souche du Banat serbe ne sont pour la plupart enrôlés que sous la menace. »
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MessagePosté le: Mar Sep 27, 2022 19:32    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Huit R35 et deux D1, ça complètera la ménagerie.

La suite !



[b]Opération Veritable – Celle dont personne ne voulait
Bosnie et Monténégro
– Ici aussi, la pluie fige ou, en tout cas, ralentit fortement l’évolution de la situation, à mesure que la 2e Armée française approche des nouvelles positions du III. SS-GAK ou que les troupes du NDH décrochent vers la côte.

[...]

Plus au nord, la 1ère DI de Vasileios Vrachnos a dû passer un col de 700 mètres puis cheminer par les petits chemins au sud de Kovačići (3). Elle arrive à peine dans le secteur de Radačići, aux abords d’Olovo, où campe le 8. SS-PzGr Rgt. Il est douteux que cette division puisse faire quelque chose avant plusieurs jours. Dans ces deux secteurs, il semble que l’avance alliée puisse être bientôt stoppée.


Kovanići plutôt, non ?
(à 15km à vol d'oiseau du tunnel de Karaula, alors que Kovačići renvoie à un quartier de Sarajevo)


Casus Frankie a écrit:


Opération Veritable – L’aigle et le damier
Monténégro et nord de l’Albanie


[...]

De fait, c’est bien ce qui risque d’arriver – avec la chute de Kolašin et l’effondrement probable du IIIe Corps vers Šavnik, le KLAK (comme plus généralement l’armée du NDH) est à court de solutions pour éviter l’encerclement et/ou la destruction. Toutes ses divisions sont rudement secouées, voire saignées à blanc – exactement comme le souhaitait Monty. La seule à s’en être à peu près bien tirée est la 369e DI Vražja divizija. Les assauts fougueux des Polonais ont donc bel et bien forcé le passage de la péninsule de Bar, ouvrant ainsi un accès vers un terrain bien plus favorable que d’autres que pourront exploiter… demain.



Un "que" de trop


Casus Frankie a écrit:


Veritable – Allégeance incertaine
A l’est de Kolašin (Monténégro)
– Alors que les Monténégrins et Croates de tout poil se massacrent toujours joyeusement, l’arrivée sous la pluie de quatre divisions croates dites fiables, mais néanmoins en retraite, ainsi que, plus généralement, une grande fatigue générale conduisent à une certaine accalmie dans les opérations. Sans aller jusqu’à parler de pause !



Plutôt à l'ouest de Kolasin non ?


Casus Frankie a écrit:


Yougoslavie déchirée
Agacement royal
Belgrade
– Pour marquer à nouveau sa mauvaise humeur (ou avouer sa perte de vitesse, persifleront certains), le gouvernement royal yougoslave demande officiellement au 18th AAG des explications quant aux événements ayant conduit à « la prise de Goražde par des éléments incontrôlés, ayant abouti au remplacement de l’autorité légale par une autorité de fait, soutenue semble-t-il par les armées alliées. » La mention « autorité de fait » pour désigner l’AVNOJ fait évidemment allusion au gouvernement du Nouvel Etat Français, dans une botte agressive comme les services de Milan Grol semblent aimer en lancer de plus en plus ces temps-ci. Un signe de nervosité, assurément – et Londres comme Marseille de faire répondre, une fois encore, que leurs armées ne se mêlent pas de politique. Que ce soit dans le sens de l’AVNOJ… ou dans un autre.


Le NEF ?
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loic
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MessagePosté le: Mar Sep 27, 2022 20:23    Sujet du message: Répondre en citant

Phrase en doublon :
Citation:
Tout cela ne concerne pas Veritable.


OK avec ça :
Citation:
Huit R35 et deux D1, ça complètera la ménagerie.


L'année est sans doute inutile :
Citation:
Elle aura sans doute lieu vers le 6 juin 1944.

_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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John92



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MessagePosté le: Mar Sep 27, 2022 20:44    Sujet du message: Répondre en citant

...
A présent que les divisions du XV. Gebirgs-Armee-Korps – et leur compagne d’infortune, la 117. Jäger (Karl von Le Suire) – sont toutes dans les bois entre Ruševo et Gradac Našički, à profiter de la pluie pour se replier, la 6th Australian de Jack Stevens utilise ce répit bienvenu pour… relancer leur (son ? à priori, la 6th Austarlian est seule ) attaque contre la Légion Noire de Rafael Boban.
...
Non, ce qui intéresse Krüger, c’est toujours la défense des approches de Sarajevo par Podgrab et Foča. Et sur ces deux point (points ), le SS a quelques raisons d’être satisfait.
...
Tout cela ne concerne pas Veritable.
Tout cela ne concerne pas Veritable. (A supprimer-doublon )
...
Au sud, par contre, c’est effectivement le déblocage. Devant la chute imminente de Kolašin et bientôt de Šavnik, le NDH se retire dans la confusion avant qu’il ne(à ajouter ??? )soit vraiment trop tard.
...
Sans soutien ni vrai ravitaillement – le pays est pauvre et déjà ravagé – le IIIe Corps se traîne ainsi jusqu’à un coin perdu entre deux coins perdus : Krnovo et Šipačno.
...
Si demain, les nouvelles lignes SS craquaient, les Gréco-Français devront bien d’ (à supprimer ??) avancer. Les Partisans doivent en quelque sorte tirer (entraîner ?) les armées capitalistes vers l’ouest !
Dans l’attente, il convient de tirer le maximum de la situation actuelle.
...


@Casus et autres: je ne signalerai plus la 2e armée française, les anglois -FTL- ont gagné^^ pas de 2ème armée à la française. C'est votre choix "éditorial". J'ai mis du temps à comprendre
(mais qu'en pense le président du conseil ... je dit ça, je ne veux pas mettre le feu FTL ...)

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