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Avril 1944 - Balkans et Hongrie
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2022 10:57    Sujet du message: Répondre en citant

La suite ! Il se passe des trucs !

17 avril 1944
Opération Plunder – Vol à l’arraché
Vallées du Danube et de la Save –
La 6th Australian division enclenche la poursuite face à la 264.ID d’Albin Nake – ayant visiblement renoncé à poursuivre la 117. Jäger-Division (Karl von Le Suire) par-delà la Save. Faute d’objet dans la manœuvre ! Plutôt que d’aller courir l’allemand en retraite par-delà les eaux, elle se décale donc d’une vingtaine de kilomètres vers le secteur des bois de Višnjićevo. Libérant donc la 1st Australian Armored Division pour des tâches autrement plus utiles.Celle repart donc vers le Nord-Ouest, vers Šid, avec l’ambition de semer le chaos sur les arrières allemands – un peu tard toutefois. Si la ville tombe en fin d’après-midi, Rudolf Lüters a déjà depuis longtemps évacué son QG par-delà la Drava, à Beli Manastir (Nord d’Osijek). Le château “russe” est vide ! Pas rancunier, Horace Stevenson repart immédiatement vers l’Ouest. Le tout en restant parfaitement indifférent au fait que, après Sremska Mitrovica (anciennement Hrvatska Mitrovica – du moins à partir de 1941 …) c’est la seconde localité « d’importance » de l’état indépendant de Croatie à tomber ! Une nouvelle qui déclenchera quelques agitations vers Zagreb !
C’est que, ce faisant, Stevenson assure aussi le flanc de la 6th Armoured Division - laquelle commence à passer le Danube à hauteur de Bačka Palanka. Au soir, les premiers Cromwell rentrent dans le village de Gajdobra et approchent de Silbaš. La menace d’un enveloppement de Novi Sad par l’Ouest prend gravement corps dans l’esprit allemand… Afin d’y parer, Lothar Rendulic ordonne à Rudolf Lüters d’accélérer au plus vite l’évacuation de ce secteur par les 277.ID (Albert Praun) et 114. Jäger-Division (Karl Eglseer). Heureusement celles-ci ont déjà quitté Újvidék. Elles seraient à présent vers Sirig et Zmajevo – visant respectivement Srbobran et Vrbas, derrière le Franz Channel (1). Derrière, les Kiwis de Robert Freyberg rentrent dans une Novi Sad en pleine panique. Ce ne sont pas les communistes que craignent les habitants, mais bien le retour des serbes pro-royalistes, lesquels risquent bien de ne pas pardonner les massacres passés ou même la simple bienveillance avec laquelle la Honvèd avait été accueilli par certains en 1941 (2) ! Et la 2nd New Zealand Division de se retrouver contre toute attente à devoir gérer un flot de réfugiés en panique, dont les colonnes pathétiques faites de chariots, de matelas et de vieillards bloquent bien des routes ! Hélas, ce n’est peut-être que le début d’une très pénible affaire … Surtout qu’il se trouve aussi 350 000 allemands en Voivodie. Un point que personne n’a considéré à Athènes, Londres ou même encore ailleurs !
Pendant ce temps-là, chez Plunder-Left, la retraite allemande vers la Drina continue. Franche, massive, et surtout organisée avant qu’il ne soit vraiment trop tard. La 162.ID (Johann Fortner) recule vers Badovinci, avec sur sa droite – dans l’ordre et jusqu’à Bogatić – la 100. Jäger-Division (Willibald Utz), le 914. StuG Ab (Major Friedrich Domeyer) et la 117. Jäger-Division (Karl von Le Suire). C’est peu de dire que le point de passage acquiert ces jours–ci comme un genre d’importance particulière ! Le tout face à une 4th Indian Division (Arthur Holworthy) et une 32th Army Tank Brigade (A.C. William) malheureusement un peu dispersés de Slepčević à Uzveće car devant occuper d’un seul coup ce vaste vide s’ouvrant devant eux. Mais hélas pour les allemands, ce que l’infanterie du Commonwealth ne peut pas faire, l’aviation va y suppléer ! Toute la journée, et autant que faire se peut, Banshee, Beaumont (un peu) mais surtout les B-25 de la 31e EB Pol. Sobiewski s’attacheront à transformer les routes de cette petite région de Serbie en un véritable abattoir. Les Landsers doivent forcer le passage ou bien renoncer à marcher de jour et risquer l’encerclement voire les coups de boutoir des chars alliés ! Le premier cas de figure l’emporte. Et ce faisant, ils perdent nombre de leurs camarades, du matériel et (aussi) un temps précieux.
Un temps que met à profit la 10th Armoured Division. Celle-ci remonte à présent de Donji Dobrić vers Mačvanski Prnjavor, droit vers Badovinci… qu’elle n’atteint pas car se cognant sur l’aile gauche de la malheureuse 162.ID auparavant. Celle-ci souffre terriblement … mais ce faisant, elle coince aussi la progression d’Horace Leslie Birks. Celui-ci perd un temps précieux à nettoyer haies et buissons, ses tankistes craignant à juste titre de croiser le museau d’un Panzerschreck (voire d’un Stug !) au détour d’un chemin. Au soir, il est encore à 8 kilomètres de son objectif. Mais la 162.ID a cessé d’exister en tant que force cohérente.
Et à l’extrême Sud, inconsciente du drame qui se joue, la 181.ID (Hermann Fischer) arrive de Loznica, tombant sur des colonnes de chars et de l’infanterie assurant le flanc Sud de la 10th Armoured ! Une succession d’engagement confus s’engagent, surtout que Fischer – lequel n’espérait pourtant rien d’autres que de décrocher ! – reçoit en réponse de son rapport à Hellmuth Felmy l’ordre d’attaquer afin de soulager le reste du LXVIII. Armee-Korps ! Une mêlée confuse s’engage – les allemands ne percent évidemment pas. Rien de dramatique donc. Mais tout cela fait perdre du temps une fois encore aux britanniques, qui hésitent et doivent envoyer des renforts à l’exact opposé de leur objectif …
Pendant ce temps là, à Athènes, Montgomery bougonne sous son béret – malgré ces bons résultats et son ravitaillement qui s’améliore ! Avec un plus de planification, un meilleur temps et des stocks vraiment complets, il est certain que les Huns auraient été totalement écrasés ! On ne saurait véritablement donner tort au général … Certes, ses armées progressent - mais cela aurait pu et dû être encore meilleur. Au lien de cela, l’Axe se retire, l’Axe se reforme – et demain, l’Axe s’opposera donc de nouveau à son avance.

Opération Veritable – celle dont personne ne voulait
Bosnie orientale –
Pendant que la 6e brigade de Montagne grecque approche de Batrunac, gênée par les premiers bouchons de la 164.ID (Karl-Heinz Lungerhausen), sa consoeur la 3e Brigade de Montagne continue de crapahuter vers Rogatica, en mettant à profit (mais pas trop fort) la foule de guide et éclaireur que le 3e corps bosniaque met courtoisement à sa disposition. Derrière, l’AVNOJ continue de se rallier et de se préparer visiblement à marcher vers Goražde puis Sarajevo, main dans la main avec l’armée Fabvier. Le tout sans que cela fasse vraiment plaisir aux officiers hellènes ou français (à Ušće Lima, entre Lim et Drima, Léon Jouffrault s’inquiète visiblement d’un risque de contamination et se contente d’envoyer des groupes de Mrgudići …) – mais qu’y faire ? Les ordres de Tirana sont clairs, et en même temps bizarrement équivoques : ne pas collaborer avec l’AVNOJ par-delà les strictes nécessités du moment mais ne tenter aucun désarmement, ne pas s’opposer à eux mais ne rien encourager institutionnellement. Renvoyer vers l’administration des territoires yougoslaves libérés en cas de soucis … Curieux attelage, qui ne laisse personne dupe – et surtout pas les corps-francs yougoslaves, renvoyés plus au Nord et qui empilent les rapports plus ou moins impartiaux sur la ‘duplicité’ franco-grecque !
Et de son côté, non concernée ou presque par toute cette agitation à la 1ère DI grecque (Vasileios Vrachnos) alors que tout risque de prise de flanc par Batrunac semble bel et bien écarté, elle fait mouvement vers Vrhpolje afin d’aider le colonel Thrasyvoulos Tsakalotos à faire sauter le bouchon de la 164.ID.
Plus au Sud, le 2nd corps grec progresse lui aussi. Et fortement, au fil de la retraite oustachie, elle-même de plus en plus véloce ! Même si la 13e DI de Charalambos Katsimitros n’en est pour sa part encore qu’à descendre vers Goražde, à hauteur de Luke et Čajniče, toujours aux côtés du 12e Corps “de Voïvodine” de Danilo Lekic Spaniard. Ainsi, la 1ère Brigade Blindée grecque entre dans Bijelo Polje. Elle s’y heurte alors à des éléments retardateurs de la 3e DI Osijek (Emil Radl) laissés ici pour aider la 2nd division de Montagne (Antun Prohask) à s’échapper et que la visible collaboration entre grecs et titistes galvanisent visiblement ! De fait, au même moment, la 1e Division de Montagne (Matija Čanić) continue d’affronter les coups de sonde du 2e Corps de Choc (Peko Dapcevic) à Babaići. La 2nd DI Vrbaska du Colonel Mirko Greguric s’est déjà échappée sans trop de casse – elle organise un bouchon ainsi qu’une ligne de recueil (du moins ce qui en tient lieu chez les croates …) vers le carrefour de Bajista, sur la route de Mojkovac. Au sud, la 5e DI de Georgios Stanotas pousse aussi depuis Berane mais encore un peu trop loin et surtout pas assez motorisé pour l’hallali. C’est donc aux tankistes et fantassins mécanisés du colonel Socrates Demaratos de fermer la porte, et de sonner l’Hallali … Ils y parviendront, évidemment. Mais après des combats une fois encore bien plus violents qu’escomptés, face à certains croates prêts à tout pour fuir et sous un soutien aérien offert par des Bucéphales rendant toujours d’éminents services. Comme quoi, la présence des titistes se révèle pour les grecs comme un genre de cadeau empoisonné …
Le tout alors que, depuis Andrijevica, le 4e RST continue de donner des coups de pieds dans l’arrière train d’une 5e DI ‘Bosanka’ (Colonel Roman Domanic) en visible décomposition, et perdant des centaines d’hommes sur la route de Kolašin entre désertions, combats et redditions. Ici comme ailleurs, la ZNDH tentera bien quelques courageuses mais pathétiques apparitions – les aviateurs du général Kren tiennent visiblement à aider, par-delà les ravitaillements ou évacuation en Fiseler 167 ! Mais ils n’accompliront pas grand-chose, hormis quelques passes de bombardement assez inefficaces et une consommation excessive en carburant. Par contre, les Cantz 1007 Bis perdront l’un des leurs, du fait de la DCA. Quant aux Bf 109 de l’escorte, ils rencontrent la 39e EC du commandant Le Gloan, lequel ne peut s’empecher de commenter à l’adresse du chasseur à damier qui se vire devant lui. « Insiste encore un peu, allez … De toute facon, je suis plus court que toi en virage. Bim ! » Un instant plus tard, le bouclier de la Méditerranée peut adjoindre une 26e victime à son palmarès. « Quel piège, ce North 102 ! On aurait eu ca en 40, c’est les allemands qui passaient la Baltique ! »

« ‘Commandement Bijelo Polje est en vue.’ En effet : au loin, l’empilement de maison au bord de la rivière était bien visible. Situation calme, aucun tir. Jusqu’à Bḗlē qui ronronnait presque doucement … ‘Bien recu, nous allons calculer les coordonnées pour un barrage d’artillerie. Terminé.’ Une colonne de M3 passe devant nous en se mettant à la file sur la route. Situation calme, presque reposante : il parait évident que les croates ont décampé durant la nuit –une chose dont nous n’étions pas prêts à payer trop cher pour les en empêcher.
Du moins, c’est que nous croyions. Car passé les faubourgs de la ville, alors que suivions la rive gauche de la Lim, le véhicule de tête s’immobilise, comme pris du genre de fossé. Le plus vieux piège du monde, et nous venons de tomber dedans. Je vois alors une véritable masse de soldats sortir des maisons tel une nuée pour monter à l’abordage de notre camarade !
« Grejferi (Grappins) ! » Un mot que je ne pensais pas prononcer un jour dans l’infanterie mécanisé ... Trop tard pour le M3 qui nous précédait : le temps que nous montions à la tourelle pour repousser la masse, ils sont emparés du ’halfitrackos’, qu’ils entreprennent de démarrer pour le retourner contre nous. Derrière, la même recrue qui vomissait hier son casse-croute ‘On est dans la merde !’ ‘Fermez vos clapets. Diosk, faut qu’on se tire d’ici !’ ‘Faut pas me le dire deux fois !’
Bḗlē démarre en faisant crisser ses pneus et cliqueter ses chenilles, pour déraper vers la gauche en direction de la route qui nous ramènera au groupe. En partant, nous cognons violemment et retournons un genre de carriole improvisé, porteuse d’un canon de 37 mm je croise. Nous nous éloignons … Mais pas longtemps car une silhouette bien connu nous rattrape assez vite par l’arrière droite.
‘Gaffe, c’est le camion détourné (sic) !’ ‘La poisse, ils ont eu Aglaḯa !’ Nos deux véhicules finissent plus ou moins côte à cote, le croate cherchant visiblement à forcer le passage pour filer vers le Sud, en nous envoyant dans le fossé au passage. Pendant deux minutes qui me paraissent autant d’heures, nous vivons une scène étonnante : celle de deux engins, à 15 km/h sur une route, dont les passagers qui se mitraillent à l’arme automatique depuis derrière leurs blindages, tout en se rentrant dedans à intervalle régulier. Evidemment, personne n’est assez fou pour monter à la tourelle ! Calé le dos sur la plaque, je vois Niklos se lever, ajuster pis qu’au jugé au milieu des cahots, tirer, geuler ‘Et d’un !’ tout en replongeant sur le sol pour se cogner violemment le crâne ! Je tente un tir vers le conducteur. Dioskoros : « Et merde ! Ca sert à que dalle ! C’est pas pour rien que c’est le truc qu’on renforce en premier ! » Le combat se poursuit, confus – tantôt en mitraillage soudain et rageur, tantôt en relatif calme, où deux M3 se font la course côte à côte sans rien ni personne pour les arrêter.
Derrière, la radio crachote miraculeusement.
« Delta, Centaure 2-3 et 2-4 arrivent sur votre zone. Un troisième est en route. » « Dis lui que nous avons besoin d’aide, tout de suite ! » « J’essaie Sergent … » Les lampes résistent mal à la route … Et nous recevons à présent sur le chef tout un tas d’objets, grapins, caisses ! Les croates sont à court de munitions ou quoi ? Je vois venir le moment où l’on va se battre au poignard dans ce tas de ferraille. Il faut changer de braquet et vite ! Dioskoros : « Fermez vos gueules, je réfléchis ! » Bim ! Nouveau coup de carrosserie, directement vers notre roue droite ! « Alors, grouille-toi ! » « Oh la Ferme! Faites votre boulot ! » « Magne-toi Diosk ! Ils rappliquent encore ! » Et là, notre chauffeur de répondre :
« Attention, serrez les miches les gars ! On passera pas à deux sur ce pont ! » Et c’est vrai : en face de nous, le petit pont sur la Lim parait bien trop large et trop fragile pour 2 M3 ! Je prend alors l’initiative : alors que nos engins se cognent dessus à qui mieux mieux pour forcer l’autre à verser, je monte sur la tourelle et lâche une suite rageuse de rafales vers le pilote adverse.
Ca à l’air de marcher. J’entrevois une forme s’effondrer sur le volant et le véhicule piraté n’offre pour ainsi dire plus de résistance alors que nous l’écartons enfin de la route, pour passer la Lim. Lui ira la rejoindre, et alors qu’il fait un genre de grand Plouf dans l’eau j’entends Dioskoros qui hurle un énorme
« Naaaaaaaaaaaaiiiiiiiii ! » Je l’accompagne, et conclut à la cantonnade « Bien joué, Delta ! » ’»
(Markus Amynthe – Polemikés michanés ‘Machines de guerre’ – souvenirs de la campagne de Bosnie, Kedros éditeurs via LGF, 1993)
…….
Opération Veritable – l’aigle et le damier
Monténégro –
Situation toujours poussive sur les rives du lac Scutari. La 3e DI progresse médiocrement vers Drume, ne gagnant qu’un peu moins de 2 kilomètres dans ce terrain visiblement impropre à toute offensive majeure. La 5e DI, pour sa part, grignote encore et toujours les lignes de la 392.ID Plava divizija pour s’approcher tout doucement de Bar et (surtout) de la ligne de crête commandant à l’Isthme. Cette dernière s’achève au mont sacré Rumija (1 593 m) (3), en passant par le Monastère de Saint-Nicolas puis les ruines du sanctuaire de Serge de Radonège (4). Quiconque tient le mont domine l’Isthme – et par suite, peut porter ses canons partout sur l’adversaire.
Ca ne sera toutefois pas pour aujourd’hui - Bolesław Bronisław-Duch fait certes tomber les obstacles les uns après les autres mais il reste encore à 12 bons kilomètres de cet objectif qu’aucun char ne saurait atteindre sans passer au préalable le canyon de Medjurec. C’est justement en cela que le village de Bojke, pris la veille, était important ! Depuis ce petit village, il sera possible de dominer la passe puis d’avancer. Le tout, en repoussant en même temps peu à peu les croates vers Bar via Dobra Voda depuis Kunje. Evidemment, ceci entraine aussi comme une légère dispersion des moyens …
Tout cela, les polonais risquent de devoir hélas bientôt l’expliquer aux britanniques. Car, en réalité, au camp avancé du général Anders – à Milot, sur l’ancien mur du Mat – la nouvelle de la journée, ce n’est pas tant la prise de quelques kilomètres le long de flancs abrupts, mais plutôt l’arrivée de la mission ‘d’assistance’ du général Montgomery. Centrée autour du Lieutenant General Gerard Corfield Bucknall – un individu scolaire, n’ayant pas commandé au front depuis juillet 1943, peu réputé pour sa diplomatie et surtout qui tente depuis longtemps de se faire bien voir de Montgomery pour retourner au feu, quitte pour cela à repasser Major-général ! Les polonais leur font un accueil tiède, à la mesure de ceux qu’ils sont déjà pour eux. Des auditeurs !

(1) Lequel deviendra bien plus tard le DTD : le Canal Danube–Tisa–Danube.
(2) OTL, ce sont les titistes qui procéderaient à des exécutions massives de serbes, supposés de sympathie avec les Tchetniks de Draža Mihailovic. Avant de s’en prendre aux hongrois, mais pour un temps seulement ! Les univers varient, mais la haine reste la même …
(3) Où se dresse d’ailleurs aujourd’hui l’Église de la Sainte Trinité, édifiée par les Serbes de l’Eglise russe durant les années 90 et que les monténégrins menacent régulièrement de démolir ...
(4) Lieu d’un actuel monastère de l’Eglise serbe orthodoxe de Russie.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2022 11:29    Sujet du message: Répondre en citant

17 avril
Valée du Danube et de la Save
"une succession d'engagement confus s'engagent." puis une ligne plus bas "une mêlée confuse s'engage".

Voyons les choses du bon côté, le récit est engageant... bien qu'un peu confus Whistle
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Imberator



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2022 12:13    Sujet du message: Répondre en citant

Bon je suis d'accord qu'en Yougoslavie les infrastructures ne sont pas au top et la situation politique est délicate. Néanmoins je trouve que le QG du 18ème GGA se trouve maintenant bien loin du front (800 km et ça augmente). Pas un peu loin pour commander ?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2022 13:06    Sujet du message: Répondre en citant

Confus ?

Le problème imberator, c est aussi aller ou ? Salonique détruit, Nis détruit, Belgrade détruit .. note bien que je ne dis pas non plus qu'il y est toute sa vie. Le 10 avril il était encore en tournée sur le front. D'où la fameuse caravane avec le Bedford d'ailleurs, très utilisé OTL comme FTL.
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Volkmar



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2022 13:53    Sujet du message: Répondre en citant

Visegrad ?
xD
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Archibald



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2022 14:30    Sujet du message: Répondre en citant

Imberator a écrit:
le QG du 18ème GGA se trouve maintenant bien loin du front (800 km et ça augmente). Pas un peu loin pour commander ?


Bof, pas pire que Freydenberg qui bougeait son PC vers le sud comme il avait le Diable (et Hitler en personne) aux trousses. A la fin, il commandait depuis Limoges, voire le Sahara... ah ben non il commandait plus en fait. Arrow

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Freydenberg
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loic
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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2022 15:06    Sujet du message: Répondre en citant

Je plussoie : Montgomery ne peut guère commander d'Athènes, ce n'est pas son style. Il serait plus logique qu'il soit à bord d'un croiseur en Adriatique ou d'un train.

C'est quoi le mur du Mat ?

PS : la note "2) OTL, ce sont les titistes qui ..." ne sera à priori pas conservée, on a pris cette habitude.
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En principe (moi) ...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2022 15:27    Sujet du message: Répondre en citant

Il est très souvent dans son Bedford - on va préciser. Le mur du Mat, c'est l'ancienne position polonaise au Nord de l'Albanie, 60 km au Sud du front.
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Hendryk



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2022 16:40    Sujet du message: Répondre en citant

C'est OTL, la course-poursuite en half-track?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2022 16:51    Sujet du message: Répondre en citant

Pas franchement - mais j'aime aussi à faire vivre mon récit avec quelques personnages fils rouge.
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Etienne



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MessagePosté le: Sam Juil 23, 2022 16:51    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Le 16 ! Il se passe des choses ...

16 avril 1944
Opération Plunder – Vol à l’arraché
Vallées du Danube et de la Save –
Les forces de l’Axe entre Danube et Save sont désormais en plein décrochage. Face à la puissance de Plunder-right, le XV. Gebirgs-Armee-Korps recule pour ne pas complétement être coupé en deux. Les 117. Jäger-Division (Karl von Le Suire) et la 264.ID (Albin Nake) – désormais compagnons d’infortune face aux australiens de l’ANZAC – tentent de décrocher vers l’Ouest avant d’être complétement acculées dos à la Save puis anéanties. C’est un peu tard pour cela ! La 264.ID arrive effectivement à s’extraire de Laćarak- Martinci pour viser Bosut. Mais c’est pour être aussitôt rattrapée par la 1st Australian Armored Division (Horace Stevenson) qui inflige en plaine une véritable correction à la médiocre unité de garnison, qui doit se dérouter vers les bois de Višnjićevo pour ne pas être anéantie. Au même moment, von Le Suire et ses Jäger passent la Save à Sremska Mitrovica, dans des conditions proprement apocalyptiques, fortement pressurés par les soldats de Jack Stevens – lesquels connaissent toutefois eux aussi quelques difficultés dans ce combat semi-urbain. L’affaire n’en est pas moins consommée dans la soirée : les ponts sautent, les Huns sont soit vers Višnjićevo, soit vers Salaš Noćajski. Et Lavarack peut annoncer à la 8th Army que l’aile droite de l’ANZAC est sécurisée - au prix de 3 jours d’assez durs combats toutefois.
De son côté, la 2nd New Zealand Division de Robert Freyberg n’est pas encore complétement sortie d’affaire. Toujours confrontée sur sa gauche à la 277.ID d’Albert Praun et sur sa droite à la 114. Jäger-Division – deux unités heureusement elles-mêmes en retraite – les Kiwis avancent toujours péniblement vers Novi Sad, retardée retardés par une défense en tiroir aussi maitrisée qu’efficace, et en laissant au 1er corps yougoslave de Brasic le soin d’occuper la rive gauche du Danube. Au soir, la division a enfin passé le massif du Fruška Gora et atteint Sremska Kamenica – soit la rive opposée de Novi Sad, d’où brillent mille feux d’une évacuation visiblement en cours. L’Axe abandonne la Újvidék hongroise, peuplée à faible majorité de Magyars très inquiets de voir les alliés des Yougoslaves arriver vers eux …
Au même moment, au centre, la 6th Armoured Division avance. Vyvyan Evelegh et ses hommes ont atteint à nouveau le Danube à Bačka Palanka. S’emparant avec puissance d’une rive donnant sur un fleuve dont tous les ponts ont hélas sauté, les australiens font immédiatement donner leurs pontonniers. Ceux-ci peuvent travailler sans trop d’opposition c’est (il est) vrai – mais ils sont aussi à l’extrémité d’une chaîne logistique particulièrement complexe, passant par l’Egypte, la Grèce, la Bulgarie avant d’enfin finir en Serbie ! Le matériel est donc rare, précieux, et surtout long à monter en ligne. Et il faudra un peu de temps pour passer. Heureusement, la cité n’est pour l’heure pas véritablement défendue, sinon par quelques bataillons de marche allemands renforcés d’éléments de garnisons de la Honvèd elle-même en pleine débâcle : dès cette nuit, des escadrons de reconnaissances (reconnaissance) parviendront donc à passer, puis à dégager une large place permettant la pose d’un pont de bateaux. Pas un Bailey hélas – 400 mètres à franchir, ca serait beaucoup pour un petit préfabriqué !
Chez Plunder-Left, l’Axe est aussi en franche retraite – juste à temps, en vérité. Il ne s’en est pas fallu beaucoup pour le le LXVIII. Armee-Korps subisse le sort de son voisin ! La 162.ID (Johann Fortner) se retire vers Lipolist, tandis que la 100. Jäger-Division (Willibald Utz) comme le 914. StuG Ab (Major Friedrich Domeyer) reculent vers Štitar en abandonnant leurs positions à la 4th Indian Division (Arthur Holworthy). Pas le chemin le plus direct c’est vrai – mais il faut jouer collectif avec les camarades qui se retirent depuis le Nord. Et de toute façon, Hellmuth Felmy ne peut pas faire de manœuvre plus complexe – lui qui est déjà occupé à reculer son PC de Prnjavor vers Bijeljina, avant sans doute Brčko … Les Indiens rentrent donc en milieu d’après-midi dans Šabac, haut-lieu du premier soulèvement face aux Ottomans, par Karađorđe, le fameux révolutionnaire serbe parti de rien et dont les descendants ont depuis acquis un poste d’importance dans le royaume de Belgrade (1) … La ville, déjà littéralement massacrée par les Austro-hongrois lors du premier conflit-mondial (la moitié de la population exécutée !), n’a toutefois pas oublié non plus les féroces répressions lors des insurrections déclenchées par les titistes en 41-42 (8 000 morts, 22 000 déportés) – elle ne prendra donc pas plus part à la bataille que cela. Surtout que les Indiens du Commonwealth ne sont ni Croates, ni musulmans (en partie …), ni communistes ! Autant de raison pour les Serbes de se muer dans une indifférence étudiée, en attendant le retour des autorités royales légales.
Plus au Sud, plus rien n’arrête la 10th Armoured Division. Horace Leslie Birks se glissant entre la 162.ID et le duo 173.ID (Heinrich von Behr)/907.Stug – lui-même pressuré par la 32th Army Tank Brigade et en pleine retraite vers Loznica via Zavlaka (laquelle est atteinte en fin de matinée). Profitant alors du chaos qui s’empare des lignes allemandes, il remonte la route jusqu’aux ruines de la forteresse de Trajan (2), s’engage dans la vallée de la Leśnica en laissant le mont Cer sur sa droite et arrive à fond de ballon … à Donji Dobrić et Lipnički Šor - donc en vue de la Drina, entre Loznica et Prnjavor ! – dans la soirée. Le britannique prévoit à présent de remonter vers le Nord – la menace d’un encerclement au moins partiel du LXVIII. Armee-Korps se précise …
Et enfin, tout à droite, la 181.ID (Hermann Fischer) continue de décrocher d’Osečina vers Zavlaka, poursuivie mollement par la 51st Infantry Highland Division (Charles Bullen-Smith – entre Kamenica et Beomužević) et la 6e brigade de Montagne grecque (colonel Pafsanias Katsotas – laquelle commence à obliquer vers le Sud-Ouest depuis Pecka vers Bratunac, où la 164.ID (Karl-Heinz Lungerhausen) se retranche autant que possible. Fischer peut se croire sorti d’affaire, à l’abri des montagnes et courant vers la Drina. En réalité, il s’approche surtout de la 10th Armoured, avec laquelle il risque bien de tomber nez-à-nez au détour d’un bosquet !

Opération Veritable – celle dont personne ne voulait
Bosnie orientale –
La 3e Brigade de Montagne du colonel Thrasyvoulos Tsakalotos a fini de suivre la Lim. Arrivée à hauteur du petit bourg d’Ušće Lima – à la confluence entre Lim et Drima – un lieu encore marqué par les affrontements récents entre SS et partisans lors de Morgenstern. Laissant à la 192.DIA de Léon Jouffrault - derrière lui - le soin de tenir ce carrefour à hauteur de Međeđa (c’est que si on remonte la vallée, on tombe sur Goražde et la SS-Prinz Eugen !), Tsakalotos entreprend de remonter vers Rogatica par Krvojevići – cecic afin de se donner du champ en territoire plus adapté à ses troupes. Dans l’esprit du Grec – et plus généralement dans la conception de Véritable – il s’agit ici de faire jonction à terme avec la 1ère DI de Vasileios Vrachnos, supposée redescendre depuis Vlasenica une fois Bratunac tombée. Et aussi, plus généralement, de menacer Sarajevo d’un genre d’enveloppement sans aller se cogner aux bouchons ennemis. L’état-major de la 2nd (2e) armée française – et par extension, celui du du 18th GAA – s’imagine volontiers jouer un genre de partie d’échecs gigantesques (gigantesque) entre les montagnes, contraignant ainsi Allemands et Croates à se retirer peu à peu sans trop d’accrochages. Une stratégie évidente, car la partie en question n’est prioritaire pour personne … Et au surplus, la supériorité numérique alliée est trop marginale pour escompter faire autre chose en terrain aussi difficile. Au passage, et même s’ils feignent de ne pas s’en rendre compte, les Alliés viennent aussi de dégager définitivement Višegrad du risque d’une éventuelle action nazie – libérant de fait 3 corps de l’AVNOJ de leur tâche de défense, protégeant à priori le maréchal Tito de toute tentative contre sa personne... La nouvelle, très peu diffusée (et pourtant !) ne fera évidemment pas plaisir à tout le monde – même si les Franco-grecs s’en défendent, ce sont bien les contours d’une collaboration ‘de fait’ entre partisans et soldats qui n’en finit décidément pas de se dessiner, sous l’ombre complice des monts des Balkans …
Quoiqu’il en soit, du côté du 2nd corps grec, la tactique alliée commence à porter ces (ses) fruits – après quelques rudes accrochages toutefois et en profitant surtout de la défaillance de certains. La 13e DI a passé Boljanići, sur le plateau de Pljevlja, et commence à descendre vers le Nord en direction de Goražde. Une tâche évidemment longue – on parle tout de même d’un dénivellé de 5 à 600 mètres ! Le tout par une petite route de montagne – le soir, les evzones en sont encore à défiler dans le bourg perdu de Metaljka, même guidés par les partisans du 12e Corps “de Voïvodine” de Danilo Lekic Spaniard, dont tous les Alliés peuvent convenir que sa présence est tout de même utile
Dans la vallée de la Lim, la situation se décoince un peu pour la 1ère Brigade Blindée grecque – comme un outil qui fait céder une vieille serrure rouillée à force de sollicitations. Le 1er corps oustachis est en pleine retraite : les 2nd et 3e DI (ça manque de constance, soit tu dis 1er, 2e, 3e, soit 1st, 2nd, 3rd) cherchent plus qu’à gagner à gagner, le qu' est de trop) du temps en se retirant vers Bijelo Polje, sous le couvert de la 1e (alors: 1ere ou 1st) Division de Montagne (Matija Čanić) – laquelle affronte sur leur droite le 2e Corps de Choc de Peko Dapcevic dans la région de Kovren et Babaići. En conséquence, les blindés du colonel Socrates Demaratos vont vite – trop vite même, pour certains quelque peu échaudés par les évènements de ces derniers jours. Et ils arrivent en vue de Bijelo Polje dans la soirée.
Plus au Sud, du côté du 3e corps d’Ivan Markuli, c’est toujours la catastrophe. Son dispositif oustachi est désormais ouvertement percé et ses formations en débâcle - sans même avoir beaucoup combattu !. La 5e DI de Georgios Stanotas s’empare ainsi définitivement de Berane, achevant de rejeter vers le Nord une 2nd division de Montagne (Antun Prohask) avant tout préoccupée de se tailler un chemin vers Kruševo (au Sud de Bijelo Polje) et le Salut avant qu’il ne soit trop tard. Et son chef Markuli ne pense d’ailleurs pas à autre chose ! Dans une véritable ambiance de déroute encore aggravée par les réguliers raids de Bucéphales des 335th et 336th (Hellenic) Squadrons, la soldatesque croate se (en trop) coure (court) le long de la Lim et passe Zaton au cœur de la nuit. Elle n’est plus qu’à 6 kilomètres de son objectif.
Pour ce qui est de la 5e DI ‘Bosanka’ du Colonel Roman Domanic, c’est encore plus simple : la route de Kolašin passe par un col à 1 564 mètres. Le tout sous les coups de baïonnettes du 4e RST – autant dire que tous n’y arriveront pas… Le colonel Roux ne se sent pas en danger – tellement d’ailleurs qu’il néglige complètement la vallée de Plav (menant au secteur d’ Hani i Hotit, où la 3e DI polonaise affronte les légionnaires …) pour se lancer à la poursuite de l’ennemi. D’évidence, l’armée du NDH n’est pas pour lui un adversaire sérieux – du moins dans son secteur.
…….
Opération Veritable – l’aigle et le damier
Monténégro –
Matraquages, tirs d’artilleries et assauts infructueux se succèdent encore sur l’isthme de Bar, malgré le soutien de l’aviation alliée (les Beaumonts du 235th Wing font quelques passages …) comme des monitors alliés -lesquels tirent sans discontinuer ni opposition depuis l’adriatique en direction des positions de la 392.ID. La division Azur aurait-elle entendu parlé (parler) de ses lointains camarades de lutte espagnols ? En tout cas, elle s’accroche à ses rochers comme face à la vague bolchévique. Et vu qu’en face, les fantassins de la 5e DI du général Bolesław Bronisław-Duch n’y mettent toujours qu’une volonté calculée, la ligne ne bouge qu’assez peu : Bojke tombe, Kunje reste contestée – les Polonais sont encore à 12 kilomètres de Bar. Ils n’ont pris qu’une dizaine de kilomètres en trois jours. Et encore, la brigade du général Maczek monte de plus en plus en ligne pour donner un coup de main en offrant ses engins en appui directe (direct).
Quant à la 3e DI de Zygmunt Piotr Bohusz-Szyszko, elle s’est ‘enfin’ emparée d’Hani i Hotit et commence à descendre le long de la côte vers Drume – toujours efficacement contenue par la Division du diable – la 369.ID de Marko Mesić qui gagne du temps en évitant les obus.
Cette situation pénible se prolongeant depuis déjà trois jours a des conséquences diverses : à Pogdorica, Ivo Herenčić n’est décidément pas inquiet … des troupes remontant d’Albanie ! Leurs efforts d’évidence couteux s’éteindront d’eux même. Par contre, l’effondrement du IIIe corps dans le secteur de Berane ouvre comme une brèche sur son flanc. D’accord (pour une fois !) avec Johann Mickl, il envoie donc son unique réserve, la 373e DI Tigar divizija de Nikolaus Boicetta former un bouchon dans la région de Kolašin. Cette solution trouvée, les avis divergent par contre – dans l’esprit du Croate, c’est une construction vouée à durer. Dans l’esprit de l’Allemand, au vu de l’évolution globale de la situation partout en Bosnie, c’est une rustine, avant une refonte plus globale du dispositif croato-allemand ! Et comme il n’est personne pour arbitrer. (? Manque pas un truc?)
Du côté d’Athènes par contre, et en dépit des efforts désespérés de la hiérarchie française de (pour) camoufler les faits – ou même simplement de (pour) les présenter en mettant en valeur les réelles difficultés rencontrées ! - on n’est pas satisfait du tout du corps d’armée du Général Władysław Albert Anders. D’évidence, ces Polonais mettent une grande mauvaise volonté dans Veritable, proche de l’insubordination. La visite de ce général Kazimierz a été un désastre – un authentique désastre, n’ayant rien fait sinon ruiner le moral des troupes en encourageant la sédition. Toutefois, Monty n’est pas non plus un de ces bouchers du premier conflit, prompte (prompt) à envoyer les fantassins en avant sous les mitrailleuses. Non – même s’il se moque des doutes qui traversent actuellement les rangs polonais, le Britannique tente malgré tout de rester positif. Il veut donc encourager – du moins au début. D’abord en envoyant un premier message personnel à destination d’Anders ‘Vous êtes le cul de la bouteille – tenez fermes pendant qu’on la remplit’ – une métaphore un peu obscure qui n’arrangera rien ! Et surtout en dépêchant sur place une mission d’assistance, destinée à aider les exilés à organiser leurs assauts …

Opération Grenade – Diversion explosive
Voïvodine –
La 2nd DI yougoslave de Mihailovitch entre dans Čenta – sous la protection des FARY et avec beaucoup moins de mal que prévu, attendu que le XXI.GAK est désormais en cours de redéploiement sur une ligne Zabalj- Zrenjanin afin de parer à la tentative d’enveloppement en cours depuis l’Est et l’Ouest et de raccourcir ses lignes afin de s’étirer en jonction de la 20.Armee de Rendulic. Il est d’ailleurs prévu que le XXII Gebirgs-Armee-Korps se décale d’autant … Les Yougoslaves prennent donc pied au nord des canaux reliant Timiș et Danube. Dans un secteur visiblement impropre à la poursuite.
Au nord, la 297. ID (Otto Gullmann) décroche elle aussi face à la 1ère Brigade blindée yougoslave (Milutin D.Stefanović) et la 1ère DI (Krstic) dans le secteur de Farkaždin. Sans panique, et avec le soutien de la 1. Gebirgs-Division d’Hubert Lanz qui fait l’intervalle. L’Axe recule d’une petite dizaine de kilomètres vers le Nord, et se prépare pour partie à franchir la Bega à hauteur de Perlez. Dans la soirée, la 19.PanzerGrenadierDivision Brandenburg quitte ses positions de Jarkovac pour s’avancer à hauteur de Kovačica, dans un raid destiné à gagner du temps. Elle espère profiter de la nuit pour ne pas être repérée tout de suite par l’aviation …

Operation Perun
Aide divine
Théatre des Balkans–
Aujourd’hui, et par-delà les traditionnels raids d’appui rapprochés ou en profondeur sur les voies de communication ennemies, l’Air-marshall Tedder envoie les A-20 du 19 EB Gascogne bombarder la gare de Nasice. Une fois encore, la Luftwaffe ne se montre pas – quant à la ZNDH, elle a d’autres soucis qu’une installation ferroviaire perdue en Slavonie, dans un secteur de tout façon contesté par les partisans. Les NA-89 de la 9e EC (tchécoslovaque) ne rencontrent donc aucun adversaire. Un Havoc a tout de même un moteur endommagé par la DCA – il rejoindra sa base sans davantage de dégâts.

(1)Après une longue lutte face aux Obrenović, portés au pouvoir par le second soulèvement. Signalons ici que les Obrenović sont réputés proches des Habsbourg – les Karađorđević étant pour leurs parts soutenus par l’empire russe.
(2) Le mythique empereur slave, rien à voir avec le Trajan romain…

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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Juil 24, 2022 10:19    Sujet du message: Répondre en citant

La suite - mes serpents se mordent à nouveau.

Opération Grenade – Diversion explosive
Voïvodine –
La 12.Armee d’Alexander Löhr contre-attaque ! La 19.PanzerGrenadierDivision Brandenburg, unique force motorisée de tout l’Axe dans ce secteur du front, a quitté hier soir ses positions de la région de Jarkovac, en laissant à ses deux autres pauvres camarades du XXII.GAK le soin de combler le vide derrière le canal Tisza-Danube. Cheminant toute la nuit avec la célérité et le gout pour l’infiltration qui ont fait la réputation de cette unité, elle frappe au cœur des ténèbres l’arrière de la 1er DI du général Krstic, laquelle appuyait elle-même la 1ère Brigade blindée yougoslave du colonel Milutin D.Stefanović dans sa traversée de la Tamiš à Farkaždin. Les yougoslaves sont secoués – mais pas surpris. Car la route a été longue pour les brandebourgeois, et l’on ne déplace pas une division comme un Kommando, surtout avec des blindés.
Les soldats de l’Axe font donc vite face à une opposition significative, renforcé au soleil levant par une foule d’avions menés par le commandant Miha Ostric – lequel ne dédaigne pas, une fois encore, descendre à ras de sol avec son P-38 pour aligner les semi-chenillés sitôt que les DB-73 dont il a la charge sont à l’abri. La Luftwaffe, une fois encore, est hélas absente ! A son grand regret, faut-il le préciser … Quoiqu’il en soit, ainsi qu’il le racontera plus tard, le yougoslave se vengera bien – et notamment sur (comme il le racontera bien plus tard) ‘un paaaauvre petit caamiiiiiiion de rriiiiiiien du tout, qui m’énervait à serrrrrrpentailler entre les fossés ! Je n’ai pas avoir eu chance ce jour là : ma premiere passe trop haute ! La seconde trop basse ! Et la troisième … en plein sur la bâche, mais trois obus avant que je n’avais plus de munitions. Raaaah ! (Le vétéran tape du plat de la main sur son bureau) La bohémienne m’avoir pourtant dit que pas bon jour pour ennemi ce jour-là !’ De fait, ces brandebourgeois ont sans doute eu beaucoup de chance ce jour-là, Ostric n’ayant pas l’habitude de lâcher comme cela ses proies ! Face à ce tableau, Josef Irkens a déjà ordonné la retraite. Les deux formations se sépareront avant que les renforts alliés de tout type ne coûtent trop chers, après une succession d’accrochage hargneux n’ayant abouti à rien de significatif hormis des pertes dans la confusion et l’absence de véritable stratégie…
Et pourtant, la tentative de Löhr a marché. Une dizaine de kilomètres plus à l’Ouest, la 2nd DI yougoslave de Mihailovitch était à Perlez – carrefour significatif de la région, reliant Titel (derrière la Tisza, où le XXI.GAK s’est replié provisoirement) et Farkaždin. Trop loin pour peser immédiatement, elle pouvait se détourner mais ne serait arrivée que fort tard. Finalement, après une trop longue hésitation, et surtout après que le général Brasic lui ait bien confirmé que tout était sous contrôle, elle a donc plutôt poursuivi sa route vers l’Est, atteignant la Tisza en milieu d’après-midi. Le souvenir de Leskovac ! Trop tard pour rattraper la 42.Jäger-Division déjà au Nord de Žabalj. Quant aux 297. ID (Otto Gullmann) et 118. Jäger-Division (Josef Kübler), elles sont à Zrenjanin et Lazarevo, la 1. Gebirgs-Division d’Hubert Lanz faisant la liaison à Aradac. Une nouvelle ligne s’est donc déjà formée, 40 kilomètres plus au Nord à peine. Grenade a échoué : le flanc gauche allemand n’est pas disloqué. Monty le sait : dans la soirée, il ordonnera à la 6th Indian Division (major-général B.H. Chappel), tout juste arrivée à Belgrade, de se redéployer en direction de Novi Sad, afin de permettre à Freyberg de poursuivre sans craindre pour son flanc …

Dangereux symptômes
Voïvodine & vallée de la Save –
Pendant ce temps, sur les arrières de la ligne de front, les forces alliées vont de découvertes en découvertes. A Sremska Mitrovica – auparavant Hrvatska Mitrovica, la Mitrovica croate – les témoignages font état de la présence d’un ancien camp ‘d’internement’ vers lequel juifs, serbes et antifascistes étaient systématiquement interné. Un camp dont chacun ne peut guère désormais conjecturer sur la nature, depuis Lublin et Bubanj. Le même modèle qu’à Staro Sajmište, sur la rive Nord de la Save face à Belgrade, lequel aurait permis l’exécution par des moyens barbares de 83% des juifs de la capitale (l’insurrection finissant le travail …).
Evidemment, avant, c’était ‘seulement’ les juifs. Mais pour le gouvernement de Belgrade, toujours très très inquiet en ce qu’il constate au fur et à mesure de la libération de son territoire une véritable ‘disparition’ démographique, c’est le signe que le pire est certain.
Il faut donc trouver des coupables à pendre. Oui mais lesquels ? Les croates, bien sûr – et leur tour viendra. Mais les allemands aussi. Par exemple les traitres Volksdeutsche de Voïvodine, complices et duplices à un tel point que pendant l’occupation, ceux de Ruma ont carrément formé une compagnie de volontaires intégrés à la Wehrmacht. Evidemment, ils ont fui depuis. Mais il en reste encore à débusquer – les corps-francs du roi, ainsi que certains éléments irréguliers du 1er CA yougoslave, se dirigent vers la zone.

Operation Perun
Aide divine
Théatre des Balkans–
Inquiet de la possibilité d’une vaste contre-offensive mécanisée depuis l’Est, la Balkanic Air force envoie les A-20 du Gascogne frapper toutes les voies de communications sur le territoire hongrois jusqu’à Kisvárda dans le cadre d’une campagne d’harcélement des cibles d’opportunité. Une tâche risquée ! Car on se rapproche du front de l’Est et la Luftwaffe veille vers Debrecen : le II/JG.52 tente sa chance et prélève 2 havoc (plus un endommagé) avant que les NA-89 de la 9e EC Bohême-Moravie ne ramène tout ce petit monde à des sentiments plus raisonnables. Une formation un peu moins efficace qu’auparavant hélas, car les demandes de transferts vers les VVS (sic!) se succèdent désormais chez les tchécoslovaques! Ceux-ci descendent toutefois 2 109, contre un seul des leurs.
Dans la nuit, Arthur Tedder envoie les Halifax des 15th, 148th et 149th Squadron bombarder pour les mêmes raisons la gare de Szászrégen, en Transylvanie. Soit dans les faits, les arrières du HG2 ! Celui-ci ne dispose que du II/NJG.2 pour se défendre – et en passant par la Roumanie, les quadrimoteurs esquivent le plus gros des défenses ennemies. Aucun appareil ne sera donc perdu sur cet objectif pas franchement prioritaire, même si les britanniques feront état d’un avion endommagé par des tirs de DCA … probablement soviétiques, car au-dessus de Craiova !
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loic
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MessagePosté le: Dim Juil 24, 2022 14:59    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
les demandes de transferts vers les VVS (sic!) se succèdent désormais chez les tchécoslovaques!

Pourquoi ça ?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Juil 24, 2022 15:07    Sujet du message: Répondre en citant

Parce que les russes ont formé une escadrille Tchécoslovaque ! Tu vois, la passivité ... Laughing Laughing Laughing Voir la rubrique concernée, en temps utile.
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Etienne



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MessagePosté le: Dim Juil 24, 2022 20:06    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
La suite ! Il se passe des trucs !

17 avril 1944
Opération Plunder – Vol à l’arraché
Vallées du Danube et de la Save –
La 6th Australian division enclenche la poursuite face à la 264.ID d’Albin Nake – ayant visiblement renoncé à poursuivre la 117. Jäger-Division (Karl von Le Suire) par-delà la Save. Faute d’objet dans la manœuvre ! Plutôt que d’aller courir l’Allemand en retraite par-delà les eaux, elle se décale donc d’une vingtaine de kilomètres vers le secteur des bois de Višnjićevo. Libérant donc la 1st Australian Armored Division pour des tâches autrement plus utiles. Celle-ci (manque aussi un espace avant Celle) repart donc vers le Nord-Ouest, vers Šid, avec l’ambition de semer le chaos sur les arrières allemands – un peu tard toutefois. Si la ville tombe en fin d’après-midi, Rudolf Lüters a déjà depuis longtemps évacué son QG par-delà la Drava, à Beli Manastir (Nord d’Osijek). Le château “russe” est vide ! Pas rancunier, Horace Stevenson repart immédiatement vers l’Ouest. Le tout en restant parfaitement indifférent au fait que, après Sremska Mitrovica (anciennement Hrvatska Mitrovica – du moins à partir de 1941 …) c’est la seconde localité « d’importance » de l’état indépendant de Croatie à tomber ! Une nouvelle qui déclenchera quelques agitations vers Zagreb !
C’est que, ce faisant, Stevenson assure aussi le flanc de la 6th Armoured Division - laquelle commence à passer le Danube à hauteur de Bačka Palanka. Au soir, les premiers Cromwell rentrent dans le village de Gajdobra et approchent de Silbaš. La menace d’un enveloppement de Novi Sad par l’Ouest prend gravement corps dans l’esprit allemand… Afin d’y parer, Lothar Rendulic ordonne à Rudolf Lüters d’accélérer au plus vite l’évacuation de ce secteur par les 277.ID (Albert Praun) et 114. Jäger-Division (Karl Eglseer). Heureusement celles-ci ont déjà quitté Újvidék. Elles seraient à présent vers Sirig et Zmajevo – visant respectivement Srbobran et Vrbas, derrière le Franz Channel (1). Derrière, les Kiwis de Robert Freyberg rentrent dans une Novi Sad en pleine panique. Ce ne sont pas les communistes que craignent les habitants, mais bien le retour des Serbes pro-royalistes, lesquels risquent bien de ne pas pardonner les massacres passés ou même la simple bienveillance avec laquelle la Honvèd avait été accueillie par certains en 1941 (2) ! Et la 2nd New Zealand Division de se retrouver contre toute attente à devoir gérer un flot de réfugiés en panique, dont les colonnes pathétiques faites de chariots, de matelas et de vieillards bloquent bien des routes ! Hélas, ce n’est peut-être que le début d’une très pénible affaire … Surtout qu’il se trouve aussi 350 000 Allemands en Voivodine. Un point que personne n’a considéré à Athènes, Londres ou même encore ailleurs !
Pendant ce temps-là, chez Plunder-Left, la retraite allemande vers la Drina continue. Franche, massive, et surtout organisée avant qu’il ne soit vraiment trop tard. La 162.ID (Johann Fortner) recule vers Badovinci, avec sur sa droite – dans l’ordre et jusqu’à Bogatić – la 100. Jäger-Division (Willibald Utz), le 914. StuG Ab (Major Friedrich Domeyer) et la 117. Jäger-Division (Karl von Le Suire). C’est peu de dire que le point de passage acquiert ces jours–ci comme un genre d’importance particulière ! Le tout face à une 4th Indian Division (Arthur Holworthy) et une 32th (32nd) Army Tank Brigade (A.C. William) malheureusement un peu dispersées de Slepčević à Uzveće car devant occuper d’un seul coup ce vaste vide s’ouvrant devant eux. Mais hélas pour les Allemands, ce que l’infanterie du Commonwealth ne peut pas faire, l’aviation va y suppléer ! Toute la journée, et autant que faire se peut, Banshee, Beaumont (un peu) mais surtout les B-25 de la 31e EB Pol. Sobiewski s’attacheront à transformer les routes de cette petite région de Serbie en un véritable abattoir. Les Landsers doivent forcer le passage ou bien renoncer à marcher de jour et risquer l’encerclement voire les coups de boutoir des chars alliés ! Le premier cas de figure l’emporte. Et ce faisant, ils perdent nombre de leurs camarades, du matériel et (aussi) un temps précieux.
Un temps que met à profit la 10th Armoured Division. Celle-ci remonte à présent de Donji Dobrić vers Mačvanski Prnjavor, droit vers Badovinci… qu’elle n’atteint pas car se cognant sur l’aile gauche de la malheureuse 162.ID auparavant. Celle-ci souffre terriblement … mais ce faisant, elle coince aussi la progression d’Horace Leslie Birks. Celui-ci perd un temps précieux à nettoyer haies et buissons, ses tankistes craignant à juste titre de croiser le museau d’un Panzerschreck (voire d’un Stug !) au détour d’un chemin. Au soir, il est encore à 8 kilomètres de son objectif. Mais la 162.ID a cessé d’exister en tant que force cohérente.
Et à l’extrême Sud, inconsciente du drame qui se joue, la 181.ID (Hermann Fischer) arrive de Loznica, tombant sur des colonnes de chars et de l’infanterie assurant le flanc sud de la 10th Armoured ! Une succession d’engagements confus s’engagent, surtout que Fischer – lequel n’espérait pourtant rien d’autres (autre) que de décrocher ! – reçoit en réponse de son rapport à Hellmuth Felmy l’ordre d’attaquer afin de soulager le reste du LXVIII. Armee-Korps ! Une mêlée confuse s’engage – les Allemands ne percent évidemment pas. Rien de dramatique donc. Mais tout cela fait perdre du temps une fois encore aux Britanniques, qui hésitent et doivent envoyer des renforts à l’exact opposé de leur objectif …
Pendant ce temps là, à Athènes, Montgomery bougonne sous son béret – malgré ces bons résultats et son ravitaillement qui s’améliore ! Avec un peu plus de planification, un meilleur temps et des stocks vraiment complets, il est certain que les Huns auraient été totalement écrasés ! On ne saurait véritablement donner tort au général … Certes, ses armées progressent - mais cela aurait pu et dû être encore meilleur. Au lien de cela, l’Axe se retire, l’Axe se reforme – et demain, l’Axe s’opposera donc de nouveau à son avance.

Opération Veritable – celle dont personne ne voulait
Bosnie orientale –
Pendant que la 6e brigade de Montagne grecque approche de Batrunac, gênée par les premiers bouchons de la 164.ID (Karl-Heinz Lungerhausen), sa consoeur la 3e Brigade de Montagne continue de crapahuter vers Rogatica, en mettant à profit (mais pas trop fort) la foule de guides et éclaireurs que le 3e corps bosniaque met courtoisement à sa disposition. Derrière, l’AVNOJ continue de se rallier et de se préparer visiblement à marcher vers Goražde puis Sarajevo, main dans la main avec l’armée Fabvier. Le tout sans que cela fasse vraiment plaisir aux officiers hellènes ou français (à Ušće Lima, entre Lim et Drima, Léon Jouffrault s’inquiète visiblement d’un risque de contamination et se contente d’envoyer des groupes de Mrgudići …) – mais qu’y faire ? Les ordres de Tirana sont clairs, et en même temps bizarrement équivoques : ne pas collaborer avec l’AVNOJ par-delà les strictes nécessités du moment mais ne tenter aucun désarmement, ne pas s’opposer à eux mais ne rien encourager institutionnellement. Renvoyer vers l’administration des territoires yougoslaves libérés en cas de soucis … Curieux attelage, qui ne laisse personne dupe – et surtout pas les corps-francs yougoslaves, renvoyés plus au Nord et qui empilent les rapports plus ou moins impartiaux sur la ‘duplicité’ franco-grecque !
Et de son côté, non concernée ou presque par toute cette agitation à la 1ère DI grecque (Vasileios Vrachnos) alors que tout risque de prise de flanc par Batrunac semble bel et bien écarté, elle (qui?) fait mouvement vers Vrhpolje afin d’aider le colonel Thrasyvoulos Tsakalotos à faire sauter le bouchon de la 164.ID.
Plus au Sud, le 2nd corps grec progresse lui aussi. Et fortement, au fil de la retraite oustachie, elle-même de plus en plus véloce ! Même si la 13e DI de Charalambos Katsimitros n’en est pour sa part encore qu’à descendre vers Goražde, à hauteur de Luke et Čajniče, toujours aux côtés du 12e Corps “de Voïvodine” de Danilo Lekic Spaniard. Ainsi, la 1ère Brigade Blindée grecque entre dans Bijelo Polje. Elle s’y heurte alors à des éléments retardateurs de la 3e DI Osijek (Emil Radl) laissés ici pour aider la 2nd division de Montagne (Antun Prohask) à s’échapper et que la visible collaboration entre Grecs et Titistes galvanisent visiblement ! De fait, au même moment, la 1ere Division de Montagne (Matija Čanić) continue d’affronter les coups de sonde du 2e Corps de Choc (Peko Dapcevic) à Babaići. La 2nd DI Vrbaska du Colonel Mirko Greguric s’est déjà échappée sans trop de casse – elle organise un bouchon ainsi qu’une ligne de recueil (du moins ce qui en tient lieu chez les Croates …) vers le carrefour de Bajista, sur la route de Mojkovac. Au sud, la 5e DI de Georgios Stanotas pousse aussi depuis Berane mais encore un peu trop loin et surtout pas assez motorisée pour l’hallali. C’est donc aux tankistes et fantassins mécanisés du colonel Socrates Demaratos de fermer la porte, et de sonner l’Hallali (répétition. en 1er, achever l'adversaire? … Ils y parviendront, évidemment. Mais après des combats une fois encore bien plus violents qu’escomptés, face à certains Croates prêts à tout pour fuir et sous un soutien aérien offert par des Bucéphales rendant toujours d’éminents services. Comme quoi, la présence des Titistes se révèle pour les Grecs comme un genre de cadeau empoisonné …
Le tout alors que, depuis Andrijevica, le 4e RST continue de donner des coups de pieds dans l’arrière-train d’une 5e DI ‘Bosanka’ (Colonel Roman Domanic) en visible décomposition, et perdant des centaines d’hommes sur la route de Kolašin entre désertions, combats et redditions. Ici comme ailleurs, la ZNDH tentera bien quelques courageuses mais pathétiques apparitions – les aviateurs du général Kren tiennent visiblement à aider, par-delà les ravitaillements ou évacuation en Fiseler 167 ! Mais ils n’accompliront pas grand-chose, hormis quelques passes de bombardement assez inefficaces et une consommation excessive en carburant. Par contre, les Cantz 1007 Bis perdront l’un des leurs, du fait de la DCA. Quant aux Bf 109 de l’escorte, ils rencontrent la 39e EC du commandant Le Gloan, lequel ne peut s’empecher de commenter à l’adresse du chasseur à damier qui se vire devant lui. « Insiste encore un peu, allez … De toute facon, je suis plus court que toi en virage. Bim ! » Un instant plus tard, le bouclier de la Méditerranée peut adjoindre une 26e victime à son palmarès. « Quel piège, ce North 102 ! On aurait eu ca en 40, c’est les Allemands qui passaient la Baltique ! »

« ‘Commandement Bijelo Polje est en vue.’ En effet : au loin, l’empilement de maison au bord de la rivière était bien visible. Situation calme, aucun tir. Jusqu’à Bḗlē qui ronronnait presque doucement … ‘Bien re[color=red]çu, nous allons calculer les coordonnées pour un barrage d’artillerie. Terminé.’ Une colonne de M3 passe devant nous en se mettant à la file sur la route. Situation calme, presque reposante : il parait évident que les Croates ont décampé durant la nuit –une chose dont nous n’étions pas prêts à payer trop cher pour les en empêcher.
Du moins, c’est que nous croyions. Car passés les faubourgs de la ville, alors que suivions la rive gauche de la Lim, le véhicule de tête s’immobilise, comme pris du genre de fossé (?). Le plus vieux piège du monde, et nous venons de tomber dedans. Je vois alors une véritable masse de soldats sortir des maisons telle une nuée pour monter à l’abordage de notre camarade !
« Grejferi (Grappins) ! » Un mot que je ne pensais pas prononcer un jour dans l’infanterie mécanisée ... Trop tard pour le M3 qui nous précédait : le temps que nous montions à la tourelle pour repousser la masse, ils se sont emparés du ’halfitrackos’, qu’ils entreprennent de démarrer pour le retourner contre nous. Derrière, la même recrue qui vomissait hier son casse-croûte ‘On est dans la merde !’ ‘Fermez vos clapets. Diosk, faut qu’on se tire d’ici !’ ‘Faut pas me le dire deux fois !’
Bḗlē démarre en faisant crisser ses pneus et cliqueter ses chenilles, pour déraper vers la gauche en direction de la route qui nous ramènera au groupe. En partant, nous cognons violemment et retournons un genre de carriole improvisé, porteuse d’un canon de 37 mm je croise (crois). Nous nous éloignons … Mais pas longtemps car une silhouette bien connue nous rattrape assez vite par l’arrière droite.
‘Gaffe, c’est le camion détourné (sic) !’ ‘La poisse, ils ont eu Aglaḯa !’ Nos deux véhicules finissent plus ou moins côte à cote, le Croate cherchant visiblement à forcer le passage pour filer vers le Sud, en nous envoyant dans le fossé au passage. Pendant deux minutes qui me paraissent autant d’heures, nous vivons une scène étonnante : celle de deux engins, à 15 km/h sur une route, dont les passagers qui se mitraillent à l’arme automatique depuis derrière leurs blindages, tout en se rentrant dedans à intervalle régulier. Evidemment, personne n’est assez fou pour monter à la tourelle ! Calé le dos sur la plaque, je vois Niklos se lever, ajuster pis qu’au jugé au milieu des cahots, tirer, gueuler ‘Et d’un !’ tout en replongeant sur le sol pour se cogner violemment le crâne ! Je tente un tir vers le conducteur. Dioskoros : « Et merde ! Ca sert à que dalle ! C’est pas pour rien que c’est le truc qu’on renforce en premier ! » Le combat se poursuit, confus – tantôt en mitraillage soudain et rageur, tantôt en relatif calme, où deux M3 se font la course côte à côte sans rien ni personne pour les arrêter.
Derrière, la radio crachote miraculeusement.
« Delta, Centaure 2-3 et 2-4 arrivent sur votre zone. Un troisième est en route. » « Dis lui que nous avons besoin d’aide, tout de suite ! » « J’essaie Sergent … » Les lampes résistent mal à la route … Et nous recevons à présent sur le chef tout un tas d’objets, grappins, caisses ! Les Croates sont à court de munitions ou quoi ? Je vois venir le moment où l’on va se battre au poignard dans ce tas de ferraille. Il faut changer de braquet et vite ! Dioskoros : « Fermez vos gueules, je réfléchis ! » Bim ! Nouveau coup de carrosserie, directement vers notre roue droite ! « Alors, grouille-toi ! » « Oh la Ferme! Faites votre boulot ! » « Magne-toi Diosk ! Ils rappliquent encore ! » Et là, notre chauffeur de répondre :
« Attention, serrez les miches les gars ! On passera pas à deux sur ce pont ! » Et c’est vrai : en face de nous, le petit pont sur la Lim parait bien trop large et trop fragile pour 2 M3 ! Je prend alors l’initiative : alors que nos engins se cognent dessus à qui mieux mieux pour forcer l’autre à verser, je monte sur la tourelle et lâche une suite rageuse de rafales vers le pilote adverse.
Ca à l’air de marcher. J’entrevois une forme s’effondrer sur le volant et le véhicule piraté n’offre pour ainsi dire plus de résistance alors que nous l’écartons enfin de la route, pour passer la Lim. Lui ira la rejoindre, et alors qu’il fait un genre de grand Plouf dans l’eau j’entends Dioskoros qui hurle un énorme
« Naaaaaaaaaaaaiiiiiiiii ! » Je l’accompagne, et conclut à la cantonnade « Bien joué, Delta ! » ’»[/color] (Markus Amynthe – Polemikés michanés ‘Machines de guerre’ – souvenirs de la campagne de Bosnie, Kedros éditeurs via LGF, 1993)
…….
Opération Veritable – l’aigle et le damier
Monténégro –
Situation toujours poussive sur les rives du lac Scutari. La 3e DI progresse médiocrement vers Drume, ne gagnant qu’un peu moins de 2 kilomètres dans ce terrain visiblement impropre à toute offensive majeure. La 5e DI, pour sa part, grignote encore et toujours les lignes de la 392.ID Plava divizija pour s’approcher tout doucement de Bar et (surtout) de la ligne de crête commandant à l’Isthme. Cette dernière s’achève au mont sacré Rumija (1 593 m) (3), en passant par le Monastère de Saint-Nicolas puis les ruines du sanctuaire de Serge de Radonège (4). Quiconque tient le mont domine l’Isthme – et par suite, peut porter ses canons partout sur l’adversaire.
Ca ne sera toutefois pas pour aujourd’hui - Bolesław Bronisław-Duch fait certes tomber les obstacles les uns après les autres mais il reste encore à 12 bons kilomètres de cet objectif qu’aucun char ne saurait atteindre sans passer au préalable le canyon de Medjurec. C’est justement en cela que le village de Bojke, pris la veille, était important ! Depuis ce petit village, il sera possible de dominer la passe puis d’avancer. Le tout, en repoussant en même temps peu à peu les croates vers Bar via Dobra Voda depuis Kunje. Evidemment, ceci entraîne aussi comme une légère dispersion des moyens …
Tout cela, les Polonais risquent de devoir hélas bientôt l’expliquer aux Britanniques. Car, en réalité, au camp avancé du général Anders – à Milot, sur l’ancien mur du Mat – la nouvelle de la journée, ce n’est pas tant la prise de quelques kilomètres le long de flancs abrupts, mais plutôt l’arrivée de la mission ‘d’assistance’ du général Montgomery. Centrée autour du Lieutenant General Gerard Corfield Bucknall – un individu scolaire, n’ayant pas commandé au front depuis juillet 1943, peu réputé pour sa diplomatie et surtout qui tente depuis longtemps de se faire bien voir de Montgomery pour retourner au feu, quitte pour cela à repasser Major-général ! Les Polonais leur font un accueil tiède, à la mesure de ceux qu’ils sont déjà pour eux. Des auditeurs !

(1) Lequel deviendra bien plus tard le DTD : le Canal Danube–Tisa–Danube.
(2) OTL, ce sont les Titistes qui procéderaient à des exécutions massives de Serbes, supposés de sympathie avec les Tchetniks de Draža Mihailovic. Avant de s’en prendre aux Hongrois, mais pour un temps seulement ! Les univers varient, mais la haine reste la même …
(3) Où se dresse d’ailleurs aujourd’hui l’Église de la Sainte Trinité, édifiée par les Serbes de l’Eglise russe durant les années 90 et que les Monténégrins menacent régulièrement de démolir ...
(4) Lieu d’un actuel monastère de l’Eglise serbe orthodoxe de Russie.

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"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"
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