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Avril 1944 - Balkans et Hongrie
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 10:00    Sujet du message: Répondre en citant

L’Esprit de la Guerre (Dennis Kolte)
Rencontre avec la Légende
XXII. GAK, Voïvodine
« Une fois de plus, j’étais incapable de dire où je me trouvais. Pourtant, un moment plus tôt, j’étais en patrouille au bord du canal, non loin de la frontière roumaine. La nuit était froide, calme… belle. Puis la Dame de Korinos m’était apparue au détour du sentier, pour me dire simplement « Dennis, je m’ennuie ! ». Et avant que j’aie eu le temps de répondre quoi que ce soit, elle m’avait attrapé le bras pour m’entraîner avec elle parmi les ombres.
Alors que je me sentais flotter dans le noir absolu, sa voix me parvint encore une fois : « Vous, les humains, vous n’êtes plus aussi amusants qu’autrefois. Il me faut trouver des… des appuis pour me distraire, et tu vas m’y aider, comme tu as su le faire en Illyrie. Tu t’en sortiras très bien, j’en suis sûr. Ranime de vieux souvenirs et surtout… amuse-toi bien ! » Suivit le rire de la lionne, que je commençais à bien connaître, sans pour autant m’y habituer. Puis je me retrouvai… ailleurs.
J’étais au pied d’une forteresse médiévale, perdue au fond d’une épaisse forêt, et en parfait état, me semblait-il. Une curiosité, véritablement – mais je n’allais pas rester dehors à l’admirer. Faute d’alternative, j’entrai donc, en passant sous une large herse restée ouverte, avant de traverser une cour enténébrée pour me diriger vers le donjon.
Ce dernier était totalement obscur – aucune torche, aucune lampe… aucune source de lumière. Une voix bizarrement déformée, et s’exprimant dans un allemand quelque peu désuet (c’est du moins ce qu’il me sembla), me parvint sitôt en haut du perron : « Entrez, je vous prie… » Un pas, deux pas… La porte se referma derrière moi. « Le voici » dit la voix.
Les ténèbres avaient fait place à une sorte d’épais brouillard. Je n’y voyais pas à plus de cinq mètres. Mais assez, toutefois, pour apercevoir une silhouette d’apparence humaine qui me considérait et paraissait m’attendre : « Découvrez-vous, vous êtes au château ! Et où est votre courtoisie ? Votre arme, je vous prie ! »
Effectivement, je découvris que si mon fusil était apparemment resté à la frontière hongroise, j’avais encore mon poignard à la ceinture. Tout en me demandant où le poser, je m’inclinai avec respect et découvris que le sol était fait d’un carrelage, lustré et poli par les ans, dans lequel se reflétait ma propre personne… mais pas mon hôte.
Je redressai la tête d’un coup, pour voir une paire d’yeux rouges s’allumer dans la silhouette qui me faisait face. Un cri – « Misérable ! » – et une ombre griffue se rua sur moi. J’eus à peine le temps de planter mon arme dans le bras qui allait me saisir – un hurlement bestial suivit alors que la silhouette disparaissait dans un tourbillon de fumée. « Apparemment, c’est bel et bien de l’argent ! » pensai-je à voix haute en considérant l’instrument qui venait (une fois de plus) de me sauver la vie.
D’autres formes et d’autres yeux apparurent alors dans la pièce, et même au-dessus de moi, où se devinait le plafond. « Ce n’est qu’un homme – réduisez-le en pièces ! » grinça la voix, furieuse cette fois.
Je m’apprêtai à vendre chèrement ma peau, quand une autre voix résonna dans la salle : « Silence ! » L’ordre était rugi plus que crié – on aurait cru entendre des crocs dans la bouche qui hurlait. Et pourtant cette gorge terrifiante était féminine.
Le silence se fit en effet dans l’instant. Puis une petite, une minuscule lumière apparut à la mi-volée d’un grand escalier. J’aperçus alors un chandelier dont une seule bougie était allumée, et que portait une dame élégamment vêtue d’une de ces antiques robes corsetées. La sienne était d’un rouge écarlate qui contrastait avec des dentelles blanches éblouissantes. « Vous avez mille fois raison, veuillez pardonner notre grossièreté ! » s’exclama-t-elle tout en embrasant les autres bougies d’un simple claquement de doigts – un geste charmant, mais le ton aimable était démenti par l’éclat glacé de ses yeux verts reptiliens.
Elle se tourna finalement vers moi, pour me considérer d’un regard féroce : « Bienvenue dans mon château, jeune homme. Je suis la comtesse Erszebet Bathory. » Puis elle me lança un sourire carnassier : « Dites-moi, de quoi votre maîtresse, si loin des sables de ses domaines, veut-elle traiter avec moi ? Cela aurait-il un rapport avec ce petit noble de la Grande-Plaine ? »
Je considérai mon hôtesse – mon instinct ne m’avais pas trompé, de sa bouche fine et délicatement fardée saillaient bien des crocs acérés. »

(Dennis Kolte, op. cit.)
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 10:16    Sujet du message: Répondre en citant

L’orgueil d’un amiral
Les affres de la décision
Palais Budavár (Budapest), 23h00
– La nuit est tombée depuis longtemps sur Budapest, sans que rien ne puisse dissiper les doutes qui assaillent l’amiral Horthy. Le Régent hongrois ne parvient tout simplement pas à prendre une décision. Toutes les possibilités qui lui sont offertes lui paraissent au mieux aventureuses, au pire dangereuses. Défier le destin et le chancelier Hitler, au mépris du danger pour sa personne – ce qui est évidemment un détail – mais aussi pour son pays ? Ou se coucher, et laisser la barre à un fou qui mène d’ores et déjà l’Allemagne à sa perte ? L’amiral ne sait pas, ne sais plus – de sa vie, il n’a jamais été à ce point au pied du mur. Et pourtant, à soixante-quinze ans, il en vécu bien des aventures !
Mais là n’est pas le sujet. C’est l’avenir de la Hongrie qui est en cause… et aussi la place que lui, Miklós Horthy, laissera dans l’histoire. Jusqu’ici, pourtant, il était l’homme providentiel, le père protecteur, le sauveur de la Nation. Comment en est-il arrivé là ? S’il avait su où le mènerait le hasard de la vie, lorsqu’il se formait à la navigation entre Trieste et Fiume ! C’était à une autre époque : la flotte de l’empire austro-hongrois vivait encore dans le souvenir de la cuisante défaite infligée aux alliés italiens de la Prusse, à Lissa, par l’amiral Wilhelm von Tegetthoff. Bien que battue à Sadowa, l’Autriche-Hongrie avait quand même tenu le choc, malgré toutes ses divisions !
« L’empire des Habsbourg, voilà une véritable référence ! » pense Horthy, alors qu’il cherche toujours la solution auprès de ses aînés et dans ses souvenirs. « Qu’aurait fait le grand Kaiser ? »
Car dans l’esprit du Régent, s’il est une figure paternelle, ce n’est pas son père, István Horthy l’ancien (1), mais bien François-Joseph. Quatre années à son service en tant qu’aide de camp ! Il s’en souvient encore fort bien : c’était en août 1909 et Horthy avait pris le commandement du cuirassé K.u.K. Kaiser Karl VI depuis deux mois à peine quand il avait été appelé à la cour de Vienne pour occuper ce poste prestigieux. Après un long voyage plein d’appréhension, on l’avait introduit, pétrifié d’émotion et muet d’admiration, auprès du souverain. Une timidité bien compréhensible, qui toutefois n’avait pas duré, du moins en société – deux semaines plus tard à peine, le jeune officier osait remettre en cause la structure du commandement pour suggérer pour la décentraliser davantage, selon les suggestions de l’archiduc François-Ferdinand. Avaient suivi quatre années bénies à la cour de Vienne, entre études, vie mondaine et chasse à Bad Ischl (2). Le caractère austère de l’Empereur s’accordait parfaitement avec celui de Horthy – pendant ce temps, son épouse Magda faisait les boudoirs avec la princesse Marie-Josèphe de Saxe et son frère ainé István était maître de meute du Kaiser.
Hélas, au mois de mai 1914, il avait bien fallu que le nouveau capitaine de vaisseau Horthy retourne à Pola avant de prendre, durant l’été, le commandement d’un vieux pré-dreadnought, le Habsburg. La guerre grondait déjà, elle allait frapper.
Au début, Horthy s’était surtout ennuyé à quai sur le Habsburg : la Kaiserliche und Königliche Kriegsmarine avait compté sur l’appui de la Regia Marina face aux Français et aux Anglais pour atteindre une certaine parité numérique… mais l’Italie était restée neutre, avant de se retourner contre les Puissances Centrales, condamnant la flotte de ligne austro-hongroise au rôle de fleet in being ! Durant cette période sans relief, le jeune officier avait quand même eu l’occasion de briller en menant à bien une mission spéciale importante : le convoyage d’Allemagne à Pola du sous-marin U8, audacieusement maquillé en navire civil (3). Puis, une fois transféré sur le croiseur récent Novara, il s’était couvert de gloire lors du raid sur San Giovanni de Medua (4) avant de participer à celui contre Porto Corsini – qui restait en revanche un souvenir pénible (5). Mais moins pénible que la mort de l’empereur François-Joseph, auquel il pensait très souvent. Un portrait du souverain qu’il avait réalisé durant ses années à Vienne trônait encore dans son bureau à Kenderes. Une œuvre très ressemblante, très réussie, de l’avis du grand empereur lui-même.
Horthy se renfrogne un peu. Avec François-Ferdinand, qui affectait de ne jamais faire confiance à des Hongrois, les choses avaient hélas été plus compliquées… Mais cela ne l’avait pas empêché de commander à Otrante, et de vaincre, coulant un destroyer italien et le croiseur anglais Dartmouth (6) ! Une fois encore, il avait donné l’exemple, en continuant à commander sur un brancard, la jambe transpercée d’éclats et la casquette brûlée, après que les obus anglais aient ravagé la passerelle. Il avait ainsi mérité l’amour de ses hommes, comme ces machinistes qui montaient sur le pont pour lui offrir des cigarettes.
« Alors quoi ? Ai-je fait tout cela pour plier devant ce chancelier allemand… L’empereur n’aurait pas cédé, lui ! Comme à Pola. » Le visage de l’amiral se crispe tandis qu’il se remémore d’autres épisodes. Après avoir dirigé les réparations du Novara, puis être passé sur le dreadnought Prinz Eugen, Horthy a passé deux ans à constater la montée de l’agitation et du nationalisme dans la flotte. Les minorités croates et dalmates – la plupart du temps majoritaires dans les équipages, du fait du peu de goût des Austro-Hongrois pour la chose maritime – conspiraient sans cesse, s’exprimant à mots couverts dans leurs langues (7).
Les événements se précipitaient. Le 5 octobre 1917, le torpilleur TB.17 faisait défection vers l’Italie. En février 1918, les marins de la base de Kotor – essentiellement des Tchèques et des Croates – élisaient des conseils nationaux sur le modèle bolchévique, avant que l’armée de terre ne ramène l’ordre sans effusion de sang. Afin de changer l’état d’esprit de la marine, le haut-commandement, voyant (déjà !) en lui un homme providentiel, le bombarda tout à la fois commandant de flotte et contre-amiral – une décision accueillie avec enthousiasme par les marins. Horthy avait tous les pouvoirs, les deux autres contre-amiraux à Vienne ne servant que de conseils. Il s’opposa immédiatement à la sédition en créant un office de contre-propagande. Quand ce fut nécessaire, il sévit aussi, notamment en faisant exécuter publiquement deux marins italiens du torpilleur TB.80 qui avaient comploté d’assassiner leur commandant – une affaire qui lui valut le surnom quelque peu exagéré de “boucher de Cattaro”. Et surtout il tint bon, sur le plan professionnel – quand une vedette italienne coula le cuirassé Szent István d’une torpille, le 10 juin 1918 – comme sur le plan personnel – quand sa fille aînée mourut, le 3 octobre.
Pourtant, malgré son rang, son prestige et ses efforts, le contre-amiral Horthy devait échouer.
Encore un souvenir. Dans la baie de Pola, le jeudi 31 octobre 1918. Il est 16h30, la mer est belle mais le temps froid et Horthy se revoit sur le pont du Viribus Unitis, le vaisseau-amiral et l’orgueil de la flotte. Il va alors connaître son plus cuisant échec, la plus douloureuse humiliation de sa vie.
L’Autriche-Hongrie part à vau-l’eau. Le front s’est effondré et l’empire lui-même vacille. Depuis maintenant quatre jours, le contre-amiral ne contrôle plus sa flotte – son propre navire est désormais dirigé par un commandant élu, le médecin slovène Jug ! Le matin même, il a reçu un télégramme du kaiser lui donnant l’ordre de « céder la flotte aux forces yougoslaves, afin qu’elle ne devienne pas l’otage des discussions en cours avec les puissances alliées » – de fait, l’empereur craignait surtout que ses navires ne tombent aux mains des Italiens. Il lui a donc fallu, hélas, recevoir les mutins à 9h00 passées, le plus froidement possible. Horthy a posé ses conditions, symboliques faute de mieux : il promet de débarquer à 17h00 et refuse, jusque-là, que l’on hisse le drapeau yougoslave.
Le voilà qui sort sur le pont, accompagné de quelques officiers loyaux. Son ordonnance porte ses valises – mais il a choisi de garder contre lui le portrait du souverain, son fanion de commandement et le pavillon d’honneur du navire. Tout l’équipage est là, rassemblé, et observe la scène dans un silence troublé seulement par le piaillement de quelques mouettes. Ils ne savent pas qu’il y a quelques instants à peine, il a envoyé au palais impérial de Vienne le télégramme suivant : « Sur le point de remettre – conformément à vos ordres – la flotte impériale aux Yougoslaves, je me sens obligé, en ces dernières minutes où le drapeau rouge-blanc-rouge honorable et invaincu flotte encore, de témoigner à Votre Majesté de mon indéfectible loyauté. » Horthy s’arrête un instant devant l’officier qui va prendre le commandement du Viribus Unitis : le capitaine de vaisseau Janko Vuković, un Croate considéré parmi les plus loyaux – ce qui ne fait évidemment pas de lui le choix des mutins, mais plutôt celui d’Horthy. Le contre-amiral reste un instant debout dans la brise, dérisoire avec son portrait sous le bras, face à ces milliers d’yeux qui l’observent. Il est terriblement ému et ne trouve pas les mots – aussi, il décide de ne faire aucune déclaration. Alors qu’il descend l’échelle de coupée, il sait que partout dans la baie, des dizaines d’autres gradés font de même. Il est 17 heures. Un coup de canon retentit. On amène le drapeau impérial pour le remplacer aussitôt par la bannière tricolore de la future Yougoslavie.
Et le contre-amiral sans flotte de rentrer dans l’amertume à Vienne, avec sous le bras ses reliques et dans sa poche un télégramme reçu le jour même, qui lui notifie enfin officiellement sa promotion de février précédent ! Mais sans un regard pour les marins, qui s’entredéchirent déjà entre Serbes et Croates. Il apprendra dans le train le naufrage du Viribus Unitis, torpillé à l’ancre par des Italiens qui n’appréciaient déjà guère les Yougoslaves. Le vaisseau-amiral et son nouveau commandant n’avaient pas survécu à la fin de l’Empire – Kaisertreu bis den Tod !
Horthy, lui, but le calice jusqu’à la lie en étant reçu le 8 décembre par François-Ferdinand, dans un palais de Schönbrunn quasi désert, afin se démettre officiellement de sa charge. Ce pathétique constat d’échec mettait un point final à sa carrière dans ce qui avait été la flotte d’une des nations les plus puissantes du monde. Ensuite… Retour par Budapest vers Kenderes avec sa famille revenue de Baden, dans la perspective d’une vie de propriétaire terrien après sa mise à la retraite. Son désarroi avait impressionné tous les témoins, de l’empereur à ses compagnons de voyage, tel le conseiller d’ambassade Aladar von Boroviczény, qui racontera « avoir rarement vu un homme aussi ébranlé ». De fait, en y repensant encore aujourd’hui, le Régent a les larmes aux yeux.
« Alors, l’Histoire va se répéter ? Après avoir rendu la flotte, tu vas rendre le pays ? »
La main droite du régent s’abat sur la table pour mieux appuyer son propos. « Nem, nem, nem ! Pas cette fois ! » La Hongrie n’est pas seule au monde ! Les forces de la Justice et de l’Ordre campent à quelques centaines de kilomètres d’ici à peine. Et même si elle était seule… « Je ne serai pas l’homme qui a baissé le pavillon deux fois ! » Il est Miklós Horthy, fils d’une antique famille de Sicules de la Grande Plaine de Transylvanie, anoblie par Ferdinand II en 1635 et dont les armes sont d’azur à l’épi d’or. Il n’a pas fait tous ces efforts, étudié avec acharnement à Debrecen (la “Rome calviniste” est aussi le temple du nationalisme hongrois), argumenté sans fin avec ses parents pour rejoindre la marine (alors que son père l’aurait vu plutôt dans la cavalerie ou l’administration), pour plier encore une fois !
Qu’aurait fait le kaiser François-Joseph ? Il aurait eu confiance en son peuple et son armée. Comme lorsqu’il faisait confiance à son aide de camp. Pareil pour Charles IV de Hongrie (Charles 1er d’Autriche), qui s’était fait couronner en pleine guerre – je le sais, j’y étais. De toute façon, ils n’auraient pas fait moins que les Bulgares ou les Roumains !
Car lui, Miklós Horthy de Nagybánya, est le gardien du temple austro-hongrois, l’héritier des kaisers par l’esprit sinon par le sang. Il est régent de Hongrie, le véritable homme providentiel qui s’est déjà sacrifié une fois pour ramener l’ordre dans son pays en proie au chaos.
Il se souvient aussi du 6 juin 1919, quand il était venu à la rencontre de Károlyi et de Bethlen, qui l’avaient tous deux approché pour prendre le commandement des armées dites “contre-révolutionnaires”. Il avait sans doute sensiblement travaillé la mise en scène – son entrée théâtrale en imperméable, son discours lyrique un peu convenu : « Après avoir lutté avec ma conscience, je suis venu. Je m’engage. Je n’écouterai pas le bruissement de l’herbe à Kenderes alors qu’à Szeged le génie hongrois déploie ses ailes pour une seconde conquête du pays ! » Sa poignée de main avec Károlyi devant les photographes suivit juste après. L’important était alors de remobiliser les hommes et de rassembler un pays en perdition. Ce qu’il avait fait avec brio. Sitôt engagé, il était bombardé ministre de la Défense et nouveau commandant des armées nationalistes hongroises, prêtait serment le 15 juin (avant le reste du gouvernement !) et remontait triomphalement vers Budapest en écrasant le bolchevisme.
Evidemment, qu’il pensait déjà à la suite ! Comme tout le monde – Gyula Gömbös ne l’avait pas fait président d’honneur de son MOVE pour rien. Miklòs Horthy était déjà un symbole, et tout le monde veut récupérer un symbole. Mais il ambitionnait d’être davantage, et il avait sa propre idée en tête : faire don de sa personne à la nation hongroise pour empêcher sa dissolution. Le peuple suivait, d’ailleurs – on en faisait même des chansons (8). En l’absence de toute autre personnalité à la fois populaire et incontestable, il avait bel et bien pris les rênes du pays, et avec quel brio ! Alors que la Hongrie risquait de disparaître, dépecée entre la Tchécoslovaquie et la Roumanie avec l’appui de la France, Horthy avait négocié l’appui – ou au moins la neutralité – de l’armée française du colonel Betrix et du général Paul de Lobit, puis obtenu l’aide de la diplomatie britannique. Puis, après l’écrasement de la République des Conseils, il avait contraint les Roumains à se retirer et enfin obtenu la reconnaissance de son gouvernement par le président serbe Stojan Protić – la première d’une longue série.
Après ces victoires, ce fut le triomphe du 16 novembre 1919. Son entrée dans Budapest sur son White Arab Charger préféré, sur une marche composée par son frère Ferenc. Sa traversée de la ville tel Arpád le conquérant, avant de prononcer un discours devant 30 000 personnes auparavant induites en erreur par les Conseils grâce au charme de leur égalité de façade. « Une ville coupable, une ville dévoyée ! » avait-il dit. Une restauration nationaliste, s’appuyant sur la religion, serait évidemment son mot d’ordre pour « une Hongrie chrétienne glorieusement ressuscitée ! Vive la Sainte-Couronne et vive le Roi ! »
Oui, mais quel roi ? Les puissances étrangères ne voulaient ni d’un Habsbourg, ni d’un bolchevique, et encore moins d’un démocrate. Faute d’une vraie alternative, la nouvelle assemblée l’avait donc nommé Kormányzó le 1er mars 1920 par 131 voix sur 141. Fidèle à son nouveau serment, il allait donc « défendre le territoire et l’indépendance du pays » avec son Premier ministre, le comte Mihály Károlyi. Pour cela, il aurait la totalité du pouvoir exécutif (9).
Il n’avait profité que de petits plaisirs parmi ceux que lui offrait son statut. Les vacances au château du comte Gassalkoich à Gödöllő. Les longs séjours d’été dans le domaine de Kenderes, réaménagé pour le sport et l’équitation. Dans le fond, Horthy avait toujours affecté de mépriser le luxe. A son âge, son rituel de vie était bien établi : lever à 7 heures pour un petit déjeuner salé tout en lisant les journaux, puis il s’installait dans son bureau pour contempler le portrait de François-Joseph avant de sonner son aide de camp… comme le Kaiser le faisait jadis avec lui (10). De rares soirées au théâtre ou à l’opéra (Ah, Caruso dans la Tosca de Puccini !), un peu de cinéma (Hans Mose et Paul Hörbiger notamment) et surtout beaucoup de bridge. Puis un peu de lecture après le dîner tandis que sa femme tricotait près de lui, pour se coucher vers 23 heures. Douce Magdalena – 43 ans de vie commune ! Quelle chance que cette fille de député l’ait épousé, lui un simple officier de marine, pour accepter de vivre sur les hauteurs de Pola et lui donner quatre enfants… dont seul Miklós survit aujourd’hui.
« Et on ose dire que je n’ai agi que pour l’argent ou pour la gloire ! Alors que j’ai tout fait pour ce pays ! J’ai mérité ma place. »
De fait, grâce à son action – ou tout au moins sous son gouvernement – l’économie hongroise a connu un rebond remarqué… jusqu’à la guerre bien sûr. « Et si j’ai alors pris des mesures énergiques, c’était pour le bien de tous ! Pour le salut de cette nation divisée, qui avait besoin d’un roi ! D’un empereur même, qui seul pourrait lui rendre sa grandeur ! Pour cela, j’ai tout assumé, tout subi… »
Et en parlant de subir… « Le pire fut ce fichu traité du Trianon, que j’ai bien dû parapher le 15 novembre 1920 ! Quel choix avait-je ? Le pays avait tellement souffert ! Il était à la merci des Bolcheviques ou des Roumains, soutenus par les Français. Nous venions à peine de reprendre Budapest – il fallait bien accepter ! Qu’aurais-je dû faire au juste ? Partir comme les Habsbourg ? Les mêmes qui sont revenus en 1921 pour me rappeler à mon serment, alors que tout était fini ! »
De même, si la Hongrie était entrée dans l’Axe fin 1940, ce n’était pas par choix, mais par obligation. Tout comme elle s’était alliée à l’Italie en 1927 par pragmatisme… d’ailleurs, les Italiens avaient été bien plus bruyants qu’efficaces (11).
« Les Français, eux, n’ont jamais saisi la main que nous leur tendions ! » La Petite Entente, l’union économique du Danube… Chimères que tout cela ! Louis Barthou lui-même avait osé parler du « retour de la Transylvanie à la Roumanie ! » Hypocrite ! Quant aux emprunts français, ils valaient à peine plus que la fausse monnaie que Budapest avait imprimée (12) !
« Enfin, l’Allemagne, c’était faute de mieux – les Occidentaux le comprendrons forcément ! Toute notre action, tous nos efforts, toutes nos compromissions mêmes n’ont eu qu’un but : récupérer ce qui nous a été injustement arraché ! Ils finiront par le comprendre ! Il faut absolument qu’ils finissent par le comprendre ! »
Horthy masse ses tempes douloureuses. Peut-être avait-il fait quelques… erreurs. Non dans l’esprit mais dans la forme. Comme avec Gyula Gömbös, par exemple. « Je n’ai jamais eu la moindre sympathie pour cet individu. C’était un populiste anticlérical ! Le culte du chef, c’était son leitmotiv ! Certes, j’ai été le président d’honneur du MOVE… mais nous étions en guerre civile. Et j’ai fait ensuite beaucoup d’efforts pour neutraliser cet homme. »
L’amiral se lève d’un bond : « J’ai même renié mon serment de soldat pour la Hongrie ! » Sa décision est prise. Comme à son habitude, elle est le fruit de la pression des circonstances et de ses convictions propres – d’aucuns diraient de ses espoirs. Il sonne son aide-de-camp d’un geste vif. « Kállay et ses ministres m’ont demandé de sauver la Hongrie. Eh bien, puisqu’on ne me laisse pas le choix, je vais sauver la Hongrie ! Après tout, nous ne sommes pas seuls au monde entre les Rouges et les nazis ! Les Anglais furent des adversaires compétents et chevaleresques (13) – ils seront des alliés fiables ! Allons, pour Dieu et la Nation ! »
………
Quelques instants plus tard, le jeune aide de camp du Régent ressort de son bureau en s’éclairant avec un chandelier (rationnement de l’électricité et couvre-feu obligent). La tête pleine des glorieux souvenirs de son chef, il est très fier de le servir. Le vieux lion a choisi de rejeter l’ultimatum allemand ! Et il demande de préparer la nation hongroise à une déclaration de neutralité, neutralité qu’il faudra sans doute défendre. Ce sera vraisemblablement avec l’appui des Anglais – les Yougoslaves, nos voisins du sud, ne devraient guère nous aider, bien que, dans le fond, nous n’ayons jamais rien eu contre eux.
Contre les Allemands, c’est autre chose. Les Germains ont pensé nous acheter avec nos propres terres et même nous embrigader comme des mercenaires. Ils risquent d’être déçus. Sans parler des Croates et des Slovènes… tant pis pour eux.
Les rumeurs sur la fatigue du Régent sont plus qu’infondées – lui qui le côtoie tous les jours peut en témoigner ! L’amiral mérite sa place et l’amour que lui voue la nation – un amour qu’elle lui conservera encore bien après cette guerre (14). Il est en pleine forme, animé d’une énergie qu’on n’imaginait plus… A soixante-quinze ans ! Quel homme ! Pál Teleki était un lâche, voilà tout. Traiter le Régent de vampire !
L’aide de camp frissonne – un brusque courant d’air froid vient de souffler sa chandelle. Il s’arrête, sort son briquet et entreprend de la rallumer avec nervosité – les ténèbres sont si épaisses ce soir. Après avoir jeté un coup d’œil circulaire parmi les ombres du palais, le jeune homme reprend sa marche dans les couloirs déserts en fredonnant une chanson nóták qui fut naguère à la mode…
« C’est toi Miklós Horthy le guide des Hongrois,
Dans notre douce patrie amputée nous sommes fiers de toi,
Nous prions pour toi le Dieu du Ciel
Qu’il te donne la force d’accomplir ta grande tâche,
De trouver la force pour la victoire
Afin que le bonheur revienne en ta belle Hongrie ! »

………
Pour faire basculer le Destin, il peut suffire d’une simple pichenette…


Notes
1- Selon une tradition bien établie depuis le XVIIIe siècle, tous les fils ainés Horthy étaient prénommés István. Le vice-régent n’avait évidemment pas fait exception.
2- Où se trouve toujours une statue en bronze figurant le kaiser François-Joseph en tenue de chasse.
3- En dehors de ce fait d’arme, sa principale contribution à la guerre pour la période 1914-1915 fut de… raser sa moustache suite à un pari, au bénéfice d’une collecte pour la Croix-Rouge !
4- Le croiseur Novara, accompagné de quatre destroyers, avait surpris au saut du lit une marine italienne pour le moins dilettante. Entrant carrément dans l’anse, les Autrichiens ordonnèrent aux équipages des navires présents de saborder leurs bateaux ! Pas moins de 23 bâtiments furent coulés, sans perte pour les Austro-Hongrois.
5- Le raid sur Porto Corsini (le port d’Ancône) tourna au drame quand le destroyer Scharfschütze orienta son tir vers le front de mer, causant de nombreux morts parmi la population civile. Le commandement de l’expédition était alors assuré par l’amiral Haus et non par Horthy.
6- Ici, Horthy enjolive… Son escadre, composée de trois croiseurs et deux torpilleurs, détruisit une vingtaine de chalutiers porteurs de filets anti-sous-marins avant d’être prise à partie par deux croiseurs britanniques, renforcés d’un croiseur et de deux destroyers italiens. L’un de ces derniers fut détruit, mais les Austro-Hongrois durent s’enfuir vers Pola, poursuivis par les Alliés. Seule la sortie du cuirassé Sankt Georg et de son escorte leur évita le désastre ! Quant au Dartmouth, il fut en réalité coulé après la bataille, par un sous-marin !
7- Contrairement à l’armée de terre impériale, qui disposait de régiments de même appartenance linguistique avec des officiers “locaux”, la marine conserva jusqu’au bout une tendance centralisatrice. La langue de commandement, celle de la majorité des officiers, resta donc l’allemand. Horthy lui-même s’y plia, et de bonne grâce. Signalons à ce propos que l’Ecole navale de Fiume avait été fondée en 1797 à peine, après la paix de Campoformio – c’est dire si c’était une priorité de l’empire !
8- « Horthy Miklòs à Szeged a hissé le drapeau blanc. Il a signé l’ordre de recrutement. En l’écrivant, il a lourdement soupiré. Tout le pays pleurera si tu ne deviens pas soldat. »
9- Sauf pour ce qui est de l’attribution des titres de noblesses et des patronages ecclésiastiques. Par ailleurs, le Régent pouvait renvoyer deux fois une loi devant les parlementaires et leur proposer un texte.
10- Les liens qui avaient uni Horthy et François-Joseph restaient puissants : c’est l’amiral qui déposa le masque mortuaire du souverain au musée de Budapest le 22 novembre 1926.
11- La Hongrie signa son alliance avec l’Italie en avril 1927. Les Italiens allaient multiplier les initiatives malheureuses ou contre-productives. Ainsi, lors de l’inauguration de l’Exposition des Arts Italiens au Mücsarnok de Budapest en 1936, le secrétaire d’Etat Dino Alfieri se livra à la tribune à une violente critique du traité du Trianon, en présence de l’amiral Horthy (auquel il souhaitait sans doute faire une fleur). Outré par cette attaque directe contre son pays, l’ambassadeur roumain Basil Grigorcea quitta la salle avec fracas, créant un grave incident diplomatique.
12- En 1925, désespérément à court de liquidités, la Hongrie s’était lancée dans l’impression de faux billets de 1 000 francs, avec la complicité des services de Ludendorff et (déjà !) d’Adolf Hitler. Evidemment, l’affaire finit par éclater au grand jour, ce qui causa un tort considérable au gouvernement hongrois.
13- Le 19 décembre 1915, en Adriatique, le croiseur Novara commandé par Miklós Horthy rencontra une flottille britannique composée d’un croiseur et d’un cuirassé ancien – lesquels le poursuivirent longuement. Frustré de devoir éviter un engagement inégal, Horthy suggéra au croiseur britannique « d’éloigner son grand frère » pour un duel équitable. La réponse du Britannique fut « I would but I can’t ! » – ce serait volontiers mais c’est impossible. Par ailleurs, Horthy connaissait bien l’Angleterre, notamment pour avoir participé avant la guerre à la négociation budgétaire de navires acquis au Royaume-Uni par l’Autriche-Hongrie. Il avait même assuré en personne la livraison du torpilleur Boa fabriqué en Angleterre.
14 - Le règne du régent Horthy s’accompagna d’un culte de la personnalité qui en aurait remontré à l’Italie fasciste. On ne comptait plus les rues Horthy, les ponts Horthy, les prix Horthy. Des images d’Epinal en son honneur étaient distribuées aux écoliers et des pièces musicales lui furent consacrées, dont la fameuse marche transylvanienne En avant, glorieux soldats d’Horthy ! La littérature magyare ne fut pas moins dithyrambique, multipliant les publications élogieuses. Ces dernières (du moins celles qui ont survécu) sont désormais reléguées dans l’enfer de la Bibliothèque Nationale de Hongrie, section Matériaux réservés (Zárt anyag – comprendre “A manipuler avec précaution”).[/i]


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Capitaine caverne



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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 12:15    Sujet du message: Répondre en citant

La vache, Erzebeth Báthory? Bientôt ce sera le tour de Ruthwen et Tepes! Chiche de faire venir Hellboy!
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Finen



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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 12:21    Sujet du message: Répondre en citant

Les notes de bas de page sont décalées de trois unités.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 13:40    Sujet du message: Répondre en citant

Finen a écrit:
Les notes de bas de page sont décalées de trois unités.


Argh, toujours les problèmes de notes qui ne passent pas sur le site… Je corrige.
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 14:17    Sujet du message: Répondre en citant

Ce brave Bernard Montgomery va en manger son béret et son képi.. ..
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Etienne



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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 15:17    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
L’amiral ne sait pas, ne sais plus – de sa vie, il n’a jamais été à ce point au pied du mur. Et pourtant, à soixante-quinze ans, il en vécu bien des aventures !


Citation:
le jeune officier osait remettre en cause la structure du commandement pour suggérer pour la décentraliser davantage, selon les suggestions de l’archiduc François-Ferdinand.


de?

Citation:
Quel choix avait-je ? Le pays avait tellement souffert !


Citation:
« Enfin, l’Allemagne, c’était faute de mieux – les Occidentaux le comprendrons forcément !

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Etienne



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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 16:40    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
14 - Le règne du régent Horthy s’accompagna d’un culte de la personnalité qui en aurait remontré à l’Italie fasciste. On ne comptait plus les rues Horthy, les ponts Horthy, les prix Horthy. Des images d’Epinal en son honneur étaient distribuées aux écoliers et des pièces musicales lui furent consacrées, dont la fameuse marche transylvanienne En avant, glorieux soldats d’Horthy ! La littérature magyare ne fut pas moins dithyrambique, multipliant les publications élogieuses. Ces dernières (du moins celles qui ont survécu) sont désormais reléguées dans l’enfer de la Bibliothèque Nationale de Hongrie, section Matériaux réservés (Zárt anyag – comprendre “A manipuler avec précaution”).[/i]


C'est de l'Horthy-Culture, en somme. Arrow
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 16:42    Sujet du message: Répondre en citant

@ Etienne - Merci pour les corrections (et pour le calembour Wink ).
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Archibald



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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 17:00    Sujet du message: Répondre en citant

Mouais, bientot il prendrons a pleine mains des orties, les hongrois... et là ce sera plus douloureux...
Une pensée pour Boro et Mariyka, au passage.
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 17:17    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir chers amis,

Ca vous plait ? Le Cliffhanger est bon ? La tension est à son maximum ?

Ben vous n'aurez pas la suite !!!!!!! NINJA ET BOMBINETTE A FUMEE !

https://giphy.com/gifs/best-gifs-ninja-terminator-6MglbIrSPZqq4

Enfin pas tout de suite ... en 2021 quoi ! En effet - et il n'y qu'à regarder une carte pour s'en convaincre - il est impossible de dé-corréler l'offensive alliée sur Budapest et les actions russes à venir. Or, le front russe a un peu de retard ...
Le feuilleton des Balkans s'arrête donc pour l'instant - à regret car j'ai plein de choses à raconter. Mais la FTL continue ! J'annonce officiellement que les collègues de l'Ostfront me font une place dans leurs rangs ! Alors, vous n'avez pas fini d'avoir à lire Smile
Nous finirons l'affaire de Yougoslavie soyez-en sûr - le printemps 44 sera magnifique et je prend dès à présent un rendez-vous avec vous, au 7 mai et qui s'annonce inoubliable. Cette date est, par hasard, tout à la fois l'anniversaire du NDH et celui de Tito.

A très vite donc, pour de nouvelles aventures entre gens de bonne compagnie.
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borghese



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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 18:50    Sujet du message: Avril 44 - Balkan et Hongrie Répondre en citant

"The one who is pure of spirit may find the holy Graal in the Castle of Aaaaaaaargh..."

Mai 2021?? C'est pire que GoT!

J'ai un doute sur la fin du récit, la chandelle qui s'éteint, la pichenette du destin et les rumeurs sur la fatigue de l'amiral...
Il ne vient quand même pas de lâcher la rampe, l'amiral, il ne faut pas pousser pépé dans les Horthy quand même...


Je me demandais si il existait le même type de récit, aussi développé et coloré pour les Balkans pour 1941-42-43?
En fouillant dans le forum, j'ai bien trouvé les balkans, mais c'est plus une chronologie (intéressante au demeurant), mais pas aussi développée.

En tout cas, merci encore!
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 20:05    Sujet du message: Répondre en citant

Certaines batailles ont été très fouillées (Pacifique, Rutter, Barbarossa…) mais rien qui soit aussi prolongé.

PS - Non, l'amiral n'a pas cassé sa pipe tout seul !
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 20:40    Sujet du message: Répondre en citant

Il est mort ! Comment ca il est mort ? Ben le chateau d'Arrrgh il agonise. Ben non - s'il était mort il aurait pas écrit Arrrgh il l'aurait dit - comme ca Arrrrgh. C'est peut-être écrit sous la dictée ?

Attention - j'ai parlé du 7 mai 1944 ! Pour la date de 2021 j'en sais rien moi - ca dépendra du reste. Juste un mot - j'ai repris les Balkans à la fin juillet 1943 -avant c'était Patrikev, au style très différent du mien. Lui était très en ellipse, résumé talentueux et phrases décisives. Moi je suis en détail, description et récits ch...ts. Avant - et si ca t'intéressé, j'ai fait Toenails dans le Pacifique en 43.

Edit : le régent va très bien - pour l'instant. Il vient de prendre par contre une décision irrévocable, sur la base de la présence (Pas OTL) des armées britanniques sur sa frontière, de sa situation et de celle de son pays (OTL) et de son vécu (OTL). Peut-être lui a-t'on un peu soufflé de mauvaises choses à l'oreille - mais c'est une explication romanesque voyons ...

Merci aux lecteurs - le spectacle continue !
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Dernière édition par demolitiondan le Sam Oct 26, 2019 20:45; édité 1 fois
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Archibald



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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2019 20:44    Sujet du message: Répondre en citant

Y a pas un Saint Aaaarg en Cornouailles ?
Non, c'est Saint Yves.
Et si c'était la Camaaaaargue ?

--------------

A wiiitch !

Non, non seulement si elle est faites de bois et flotte comme un canard !

She changed me into a newt !

A newt ?

Yeah. I recovered since then.

---------------
A graal ? can we come in and have a look at it ?

Of course not ! you're english types.

and what are you then ?

I'm french ! How do think I got this outrageous accent, your silly king ?

What are you doing in England ?

Mind your own business ! You father was a hamster and your mother smells of old elderberries !

La vache ! Envoyez la vache quoi !

---------
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