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Août 1940 vitaminé
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folc



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MessagePosté le: Ven Aoû 22, 2008 10:26    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais envoyé en avance les Dunkerque et Strasbourg vers Alexandrie pour éviter un aller-retour à Oran et donc économiser du mazout (sachant que sinon Loïc allait me reprocher de gaspiller Smile ).
Mais, si tout le monde est d'accord pour qu'on brûle un peu plus de fuel, O.K. pour moi aussi !!

Cela dit, après ce qu'ils ont vécu durant la sortie du 15 août, je ne pense pas que les amiraux italiens rêvent d'aller chercher des crosses à Malte et a fortiori à des objectifs plus lointains. Mais c'est vrai que les états-majors alliés ne sont pas censés le savoir...

Le retrait rapide de la Lorraine me gêne un peu, bien qu'il me reste le Courbet et le Ramillies pour faire de l'appui feu, sans compter éventuellement un monitor. Je voyais plutôt son retour après le débarquement à Rhodes.
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MessagePosté le: Ven Aoû 22, 2008 14:17    Sujet du message: Répondre en citant

Pour la Lorraine, comme pour la valse-hésitation des D & S, on verra avec Fantasque la semaine prochaine.
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MessagePosté le: Ven Aoû 22, 2008 23:31    Sujet du message: BB Lorraine Répondre en citant

J'ai vérifié les données relatives à Cervantès que m'a passées Fantasque :
la Lorraine est bien en Méditerranée orientale au début septembre (citée le 4 pour être précis) et elle fait partie des forces navales engagées dans l'opération.
Je n'avais donc pas rêvé. Mais il semblerait que nos textes sacrés eussent quelques variantes puisque frères Casus et Loïc voyaient cette chère vieille chose revenir plus tôt en Méditerranée occidentale.
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MessagePosté le: Sam Aoû 23, 2008 00:24    Sujet du message: Répondre en citant

Meuh non, il s'agit tout simplement de données non encore canoniques... Eh?

que nous n'avions donc pas à l'esprit...
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MessagePosté le: Lun Oct 06, 2008 08:40    Sujet du message: Répondre en citant

Bien, j'aurais dû le faire depuis un moment, mais je confirme que les noms retenus pour les opérations alliées anti-italiennes de 1940 en Méditerranée sont :

- Marignan contre la Sardaigne (parce que c'est mieux que Pavie et qu'à mon avis, le cessez-le feu avec les défenseurs italiens prendra effet à 15h15)

- Cordite contre Rhodes (en raison de l'existence d'un projet historique, en plus, c'est le même mot en anglais et français)

- Accolade contre le reste du Dodécanèse (même raison)
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MessagePosté le: Mer Oct 15, 2008 11:18    Sujet du message: 21 au 23 août Répondre en citant

J'en termine avec "Août 40 vitaminé" (enfin, c'est surtout Folc qui en a terminé avec ses ajouts, précisions et ciselures, du travail d'orfèvre). Avec le recul, l'ensemble me plaît assez.

21 août
Montoire
Une fois signés l’armistice et la Convention de Collaboration, Hitler fait à Laval l’honneur d’une rencontre personnelle. Celle-ci est organisée, pour des raisons de sécurité, dans une petite ville du Loir-et-Cher, Montoire – où nul monument ne commémore aujourd’hui l’événement…
Pour Pierre Laval, ce rendez-vous est un couronnement de sa politique. Il renforce sa position face à Déat, Doriot et autres, qui tous s’efforcent de mener en sous-main des tractations avec l’occupant, en affirmant sa position sur l’échiquier politique. Certes, il a été Président du Conseil de la République, mais il a manifesté dès 1936 une hostilité de plus en plus virulente au régime, à travers les articles des journaux dont il est propriétaire (Gringoire notamment). Quelques semaines plus tôt, il a pensé qu’il valait mieux s’emparer du poste de chef d’un “Nouvel Etat” artificiel, avec des ministres encombrants, que de se retrouver sans rien. Avec l’appui des Allemands, il peut à présent espérer jouer ses “partenaires” les uns contre les autres.
Mais sur le fond, pour Laval, la réunion de Montoire est un échec. Loin de proposer des vues élevées de stratégie européenne, Hitler se borne à souligner la nécessité d’une collaboration étroite entre leurs deux gouvernements. Malgré les questions répétées du Français, le Führer refuse de lui donner des précisions sur le futur traité de paix franco-allemand. Tout juste accepte-t-il d’indiquer que ses clauses – et même la date de sa signature – dépendront de la fourniture par la France « de signes concrets démontrant son engagement dans l’Europe Nouvelle. » Il semble aujourd’hui que, dans l’esprit du dictateur, ces « signes concrets » devaient être avant tout la participation d’un nombre important de soldats français (sous commandement allemand) à l’invasion déjà prévue de l’Union Soviétique. Mais Laval, loin d’envisager ce cas de figure, imagine qu’il s’agit de l’établissement d’une “collaboration économique” étroite et de mesures de politique intérieure visant notamment les Juifs. C’est en tout cas ainsi qu’il justifiera, lors de son procès, la mise en place du Statut des Juifs.

Berlin
La Wilhelmstraße a soin de n’apporter au Département Politique de Berne sa réponse qu’après vingt-trois heures et vingt-cinq minutes. Elle a été rédigée en français, encore langue diplomatique universelle. Joachim von Ribbentrop l’a signée en personne :
« Le ministre des Affaires Etrangères du Reich Grand-Allemand tient à présenter ses compliments à monsieur le Chef du Département Politique de la Confédération Helvétique. Il le prie de transmettre à qui de droit le message qui suit :
– Par ordre de son Excellence le Führer et Chancelier du Reich, la Wehrmacht devra appliquer les dispositions pertinentes des Conventions de Genève de 1864, 1906 et 1929, signées et ratifiées par l’État allemand, aux combattants français en uniforme, quels qu’ils soient.
– Cet ordre a été communiqué dès ce jour aux commandements de toutes les unités combattantes du Reich Grand-Allemand, à ses autorités territoriales, à ses forces de Police et à ses représentations diplomatiques.
– Le Reich Grand-Allemand croit pouvoir considérer que ses combattants, ipso facto, bénéficieront de la réciprocité de ces dispositions. Il escompte que la confirmation lui en sera adressée par qui de droit sous vingt-quatre heures.
– La Confédération helvétique et le Comité International de la Croix Rouge seraient respectivement garants de l’application des dispositions susmentionnées.
(signé) Joachim von Ribbentrop »

Alger
Paul Reynaud reçoit lui-même Walter Stücki, le ministre suisse.
– Monsieur l’ambassadeur, nous savions pouvoir compter sur l’entremise de votre pays. Je vous exprime notre reconnaissance et vous prie de présenter mes compliments au chef de votre Département Politique. Je me fais l’interprète de Monsieur le Président de la République pour que vous fassiez part de ses sentiments d’amitié et de reconnaissance à Monsieur le Président de la Confédération.
– Je les transmettrai, naturellement, monsieur le Président du Conseil.
– Margerie va vous donner notre réponse en la forme. La réciprocité allait de soi.
Stücki est de ces hommes qui utilisent la banalité comme arme et comme refuge : « Monsieur le Président du Conseil, ce qui va sans dire va aussi bien en le disant. »

Lybie
Sur le front ouest, les forces françaises, revigorées par l’arrivée de véhicules américains, relancent leur offensive à partir d’El Machina. La 6e DLC et la 4e BC foncent vers la mer et le petit port de Sirte, pour couper en deux ce qui reste de l’Africa Settentrionale Italiana. Le 3e Chasseurs d’Afrique et le 61e BCC (qui ne compte plus dans ses rangs un seul char D1 !) continuent vers l’est, en direction de Nofilia.
En Cyrénaïque, les colonnes mobiles françaises venues d’El Adem enlèvent Mechili. Ces colonnes sont constituées autour du 8e Groupe d’Automitrailleuses et du 3e Groupe d’Exploitation (dont l’escadron de Cavaliers Tcherkesses), auxquels se sont ajoutés des éléments des 631e et 632e Bataillons de Chasseurs à Pied… en camions et du 4e Régiment de Spahis Tunisiens “à cheval”, à bord de véhicules divers baptisés automitrailleuses.
Devant la détérioration de la situation, Graziani décide de constituer un “réduit” autour de Benghazi, entre Soluch (au sud) et Derna (à l’est). Autour de la 1ère Division Coloniale libyenne doivent se regrouper les restes de la 5e Armée de Tripolitaine, les CC.NN. des XXVIII Ottobre et III Gennaio et les survivants de la Catanzaro, qui arrive de Tobrouk en semant des hommes à chaque mètre de la Via Balbia, sous les coups des avions alliés ou de l’épuisement aggravé par la démoralisation.
Dans la nuit, le sous-marin Atropo parvient à entrer dans le port de Sirte et évacue 37 blessés, dont quatre pilotes de la Regia Aeronautica.

Mer Ionienne
Trompée par le rapport optimiste des contre-torpilleurs français, l’aviation alliée ne recherche que mollement les survivants du convoi C 14. Cinq des navires de MariEgeo et le Borea, tous plus ou moins noircis par les incendies, parviennent les premiers à Tarente, suivis du Barletta escorté par le Crispi, le commandant du convoi ayant pris le risque de rejoindre et d’escorter le lent croiseur auxiliaire.
L’opération C 14 et son annexe en Adriatique ont donc coûté à la Regia Marina (sans compter les dégâts mineurs reçus par les cuirassés Vittorio Veneto et Giulio Cesare et les croiseurs lourds Gorizia et Zara) deux contre-torpilleurs, un torpilleur et deux croiseurs auxiliaires coulés, trois contre-torpilleurs et quatre torpilleurs endommagés. Il faut y ajouter la perte de deux cargos, ou plutôt de trois, l’Antonio Locatelli étant bloqué à Rhodes en fort piteux état.

Méditerranée Orientale
Alors que les sous-marins Bragadin et Corridoni ont regagné leur base dès le 18, le Foca, qui n’est pas rentré et n’a pas donné signe de vie, est considéré comme perdu. Craignant qu’il n’ait été victime de l’une de ses propres mines lors de leur pose devant Haïfa (ce qui placerait sa perte vers le 12 août), les autorités navales italiennes préfèrent suspendre tout mouillage par sous-marin, aussi bien offensif que défensif . Il n’en sera plus question avant le débarquement allié en Sicile, plus de deux ans après – et ce sera pour l’écarter.


22 août
Basingstoke, Château de Hackwood
Spaak, accompagné de l’Ambassadeur Cartier de Marchienne, arrive à l’ancien château de Lord Curzon. Cartier explique : « C’est une délicate attention du Gouvernement britannique d’avoir mis cette demeure à la disposition des Princes. Elle est suffisamment éloignée de la côte pour éviter tout risque de bombardement, et leur père y a longuement séjourné pendant la Grande Guerre avec son frère et sa sœur. Le Roi Albert et la Reine Elisabeth avaient en effet confié leurs enfants à la garde de Lord Curzon, pendant qu’ils demeuraient auprès de l’Armée en Belgique. En habitant les mêmes appartements que leur père il y a vingt-cinq ans, ces pauvres enfants peuvent sans doute se sentir un peu plus proches de lui...»
Arrivés dans le vestibule, Cartier suggère à Spaak de patienter quelques instants : « Je vais prévenir le Prince Baudouin de votre arrivée. Il ne sait pas encore qui est son visiteur. Jouez-la finement, et soyez convaincant ! »
Spaak est finalement introduit dans la bibliothèque, où l’attend un garçon d’une dizaine d’années, visiblement très crispé.
– Monsieur le Ministre, que faites-vous ici ? dit le Prince d’une voix blanche.
– Monseigneur, je viens présenter mes regrets au fils de celui que j’ai offensé, à défaut de pouvoir les présenter directement au père.
– Je viens de recevoir une lettre de mon père. Il y écrit de me méfier des hommes politiques comme vous.
– Il n’y a pas un jour ces trois derniers mois où je n’ai été tourmenté par le souvenir des graves propos qui ont été tenus à l’encontre du Roi. Nous savons aujourd’hui à quel point nous nous sommes trompés sur ses intentions. Croyez-moi, Monseigneur, le Gouvernement tout entier n’aspire qu’à l’union de tous les Belges autour de Sa Majesté pour poursuivre la lutte jusqu’à la victoire contre l’envahisseur.
– Mon père me dit que seule une réparation publique pourra réparer les atteintes à son honneur. Vous savez ce qu’il vous reste à faire, Monsieur Spaak.

Versailles
Une série de décrets-lois décide l’interdiction des partis et organisations politiques dont les représentants se trouvent actuellement hors de Métropole (le Parti Communiste n’est pas mentionné : le fait qu’il ait déjà été interdit par la République évite opportunément au GPEF de gêner les Allemands dans leur relations avec l’Union Soviétique).
Les syndicats sont dissous. Des Cours Martiales sont instituées pour juger « les traîtres à la Patrie et les fuyards exilés. »
L’administration doit être passée au crible par des commissions crées à cet effet. Cette vaste opération de « nettoyage national » de l’administration vise à éliminer les Juifs, les francs-maçons (ou supposés tels) et, plus largement, les personnalités par trop républicaines occupant des postes importants.

Sicile
Sur un terrain auxiliaire proche de Comiso, qui a pour l’instant échappé aux reconnaissances alliées, atterrissent les 15 Ju-87B2 Stukas du 96° Gruppo Tuffatori (Groupe de bombardement en piqué), commandé par le Maggiore Ercolano Ercolani. Ces avions sont nettement moins performants que les Ju-87D que commence à mettre en ligne la Luftwaffe, mais les Italiens doivent s’en contenter. Ils seront vite surnommés “Picchiatelli” (toqués, zinzins) dans la Regia Aeronautica.

Bari
L’opération C 14 étant achevée, la Regia Aeronautica récupère les unités de chasse qu’elle avait déployées en renfort pour couvrir la sortie de la flotte et le retour du convoi. Reste, pour défendre Tarente, le 2e Groupe autonome de chasse, basé à Grottaglie. Doté jusque là de Fiat CR-32, il est en cours de rééquipement avec des Fiat G-50.

Libye
Sur le front ouest, les unités italiennes occupant Sirte se replient vers l’est, sur une route côtière qui en fait une excellente cible pour de constantes attaques aériennes et des bombardements navals.
De Mechili, les colonnes mobiles françaises avancent vers Msus, pendant que les Anglais de la 7e Armoured, plus au sud, se dirigent vers Antelat et Agedabia. Venant de Tobrouk, la 191e DI (des troupes fraîches, arrivées le 12 août en Egypte) parviennent à Mechili, pendant que la 6e Division australienne, suivie par la 4e Indienne, marche sur Derna le long de la Via Balbia.

Méditerranée Orientale
Une escadre franco-britannique quitte Alexandrie et met le cap à l’ouest pour l’opération “Judgement”, mise en œuvre sous l’autorité de l’Amiral Cunningham. La principale force d’attaque est composée des trois porte-avions alliés disponibles dans le secteur, les HMS Illustrious, HMS Eagle et MN Béarn, placés sous le commandement du contre-amiral Lyster.
« Officier de la Mediterranean Fleet, Lyster avait déjà recommandé un raid contre la base navale italienne de Tarente pendant la crise d’Abyssinie, en 1935. Il est maintenant bien placé pour mettre ses idées en pratique, avec ce qui est à cette époque la plus grande concentration de force aéronavale jamais réunie sous commandement allié :
– HMS Illustrious : Sqn 806, avec 15 Fulmar I, Sqn 815 avec 9 Swordfish, Sqn 819 avec 9 Swordfish.
– HMS Eagle : Sqn 813 avec 4 Sea-Gladiator et Sqn 816 avec 12 Swordfish, auxquels s’ajoutent deux escadrilles françaises : AC5 avec 6 Brewster B339 et AB4 avec 10 SBC-4.
– MN Béarn : escadrilles AC3 avec 10 Brewster B339, AC4 avec 10 Brewster B339, AB1 avec 10 SBC-4 et AB2 avec 10 SBC-4.
L’Amiral Lyster avait ainsi concentré sous son commandement 44 chasseurs (dont 41 modernes, les Fairey Fulmar et les B339) et 60 avions d’attaque (30 Fairey Swordfish torpilleurs et 30 Curtiss SBC-4 bombardiers en piqué). » (Jack Bailey, Un Grand Cimetière Bleu – La bataille aéronavale de Méditerranée, New York, 1955).
La Fleet Airm Arm était à cours d’appareils modernes (les 15 Fulmar de l’Illustrious étaient à ce moment les seuls chasseurs britanniques modernes disponibles sur tout le théâtre méditerranéen), mais ce manque avait été compensé par la contribution de l’Aéronavale, grâce à ses bombardiers en piqué Curtiss SBC-4 et à ses chasseurs Brewster B-339 (arrivés des Etats-Unis en juin, sur le Béarn ou le Normandie)… et grâce à leurs pilotes.

Dodécanèse (Rhodes)
Dans la nuit du 21 au 22 août, trois SM-82 se posent sur l’aérodrome de Gadurrà, apportant deux Fiat CR-32 en pièces détachées et diverses fournitures et pièces de rechange.
Le jour suivant, cinq Breda 88 se posent sur l’aérodrome de Maritsa. Le 7e Groupe autonome de combat se débarrasse ainsi de presque tous ses “chasseurs lourds”, mais les équipages proviennent du 19e Groupe, rappelé de Sardaigne après sa mise hors jeu dès le 9 juillet. En effet, après le 96° Gruppo Tuffatori, les pilotes des deux Groupes naguère équipés de Breda ont été envoyés à Graz, en Ostmark (ci-devant Autriche), pour être formés à l’emploi des Stukas que Hitler a accepté de céder à son allié italien. Comme il y avait moins de places que de postulants, certains recalés ont été volontaires pour le Dodécanèse.
Les pertes du 17 sont donc compensées, mais sans plus.


23 août
Londres (ambassade de Belgique)
L’Ambassadeur des Etats-Unis en Belgique, John Irish Cudahy, arrivé quelques jours plus tôt dans la capitale anglaise après son expulsion de Belgique, reçoit la presse à l’ambassade américaine à Londres, en compagnie de l’Ambassadeur des Etats-Unis en Grande-Bretagne, Joseph Kennedy. Violant les instructions qu’il a reçues du Département d’Etat, Cudahy en appelle aux Britanniques pour qu’ils assouplissent leur blocus afin de permettre l’approvisionnement des populations des régions occupées, dont il décrit la situation alimentaire comme dramatique : « La situation en Belgique est extrêmement sérieuse. Les réserves actuelles, avec un rationnement sévère, ne dureront pas plus de deux ou trois semaines. Messieurs, si vous trouvez que le Continent est un enfer aujourd’hui, que croyez-vous que ce sera cet hiver ? » Il met également directement en cause la version des faits présentée par Churchill à la Chambre des Communes le 4 juin : « Les Alliés, affirme-t-il, ont été informés complètement de la décision de capituler de l’Armée belge pas moins de trois jours avant cette capitulation. »
A plusieurs reprises, Joe Kennedy tente d’interrompre Cudahy, notamment en refermant violemment les fenêtres de la pièce où l’entretien a lieu. Profondément embarrassé par les propos de son ambassadeur, le Secrétaire d’Etat faisant fonction, Sumner Welles, remet peu après les choses au point : « Personne ne mettra en doute la sincérité de la sympathie de l’Ambassadeur pour le peuple belge, une sympathie qui est partagée par le peuple américain. Cependant, l’entretien a été donné en violation des instructions du Département d’Etat […] Les vues exprimées par l’Ambassadeur ne représentent pas celle de notre Gouvernement. Sur instruction du Président, l’Ambassadeur Cudahy a été prié de retourner immédiatement à Washington pour consultation. »

Londres (siège du gouvernement hollandais en exil)
L’attitude défaitiste du Ministre-Président néerlandais Dirk Jan de Geer est de plus en plus difficilement supportée par la Reine Wilhelmine. Elle va à l’encontre de ses propres interventions et de celles des autres membres de son Gouvernement en exil sur “Radio Oranje” (depuis le 28 juillet, cette radio contribue à soutenir le moral des Néerlandais sous l’occupation). Au demeurant, la population des Pays-Bas semble loin de suivre de Geer, comme l’a montré la Journée des Œillets (le 29 juin) et, le 25 juillet, la parution du premier numéro du journal clandestin Pieter’t Hoen.
Certes, le 20 août, le gouvernement néerlandais a décidé que l’organisation et le déploiement des forces néerlandaises présentes en Angleterre se feraient sous commandement britannique, ancrant officiellement les Pays-Bas dans le camp des Alliés. Mais le comportement de De Geer reste très gênant.
La Reine finit par prendre la décision – à la limite de la constitutionnalité – de révoquer le Ministre-Président. Elle charge le ministre de la Justice Pieter Sjoers Gerbrandy de former un nouveau Gouvernement. Ce sera chose faite le 3 septembre.

Libye
Derna est attaquée à la fois du sud (Mechili) par la 191e DI française, et de l’est (Gazala) par les Australiens et les Indiens, pendant qu’elle est bombardée par les marines alliées. La ville est occupée par des unités de la division Catanzaro, dont le chef, le général Giuseppe Stefanelli, désobéissant aux ordres de Graziani, décide d’évacuer la ville pour se replier vers le Djebel el Akhdar.
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MessagePosté le: Mer Oct 15, 2008 11:19    Sujet du message: 24 août 40 Répondre en citant

On commence à avoir du mal à discerner qui a fait quoi, un vrai travail d'équipe.

24 août
Tarente
L’escadre de porte-avions franco-britannique commandée par le contre-amiral Lyster s’est approchée de l’Italie du Sud sans être détectée.
04h50 – La première vague est lancée : 17 Swordfish de l’Illustrious, armés chacun d’une torpille de 18 pouces (le dix-huitième, en raison d’un problème de moteur, décollera avec la deuxième vague), 19 SBC-4 du Béarn et une escorte de 6 Fulmar du Sqn 806 et 10 B339 de l’escadrille AC3. Les Swordfish ont décollé les premiers en raison de leur bien plus faible vitesse de croisière. Les bombardiers en piqué français de la première vague emportent tous une bombe navale perforante de 450 kg, type L.
« Lyster avait accepté le risque calculé d’une attaque à l’aube et non d’une frappe nocturne pour maximiser l’effet du bombardement en piqué et parce qu’il pouvait doter d’une escorte ses avions d’attaque tout en disposant d’une couverture aérienne pour la flotte. Il avait en effet conservé pour la défendre 23 chasseurs (9 Fulmar du Sqn 806 de l’Illustrious, les 10 B339 de l’escadrille AC4 du Béarn et les 4 Sea-Gladiator de l’Eagle, à faible valeur combative et court rayon d’action). Cependant, le risque réel était moindre qu’on aurait pu l’imaginer au premier abord. En effet, l’aviation italienne avait été intensivement engagée (et durement étrillée) en Libye et durant la bataille de Sardaigne. Les forces disponibles pour la défense de Tarente étaient limitées. Et l’opération Punishment allait encore gêner les défenseurs. » (J. Bailey, op. cit.).

Malte
05h05 – L’opération Punition démarre en même temps que Judgement. Vingt-cinq Martin 167 des groupes I/63 et II/63 décollent, accompagnés par 12 machines des escadrilles B1 et B3 de l’Aéronavale jouant le rôle d’escorte improvisée. Les 37 appareils mettent le cap sur la base de la Regia Aeronautica de Grottaglie, chargée de la protection de Tarente.

Tarente
05h40 – La seconde vague est lancée, avec 10 Swordfish (9 de l’Eagle et le retardataire de l’Illustrious, 3 Swordfish de l’Eagle restant en patrouille ASM), les 10 SBC-4 de l’escadrille AB4 et une escorte de 5 B339 de l’AC5. Les Swordfish de l’Eagle portent des bombes de 500 lbs et chaque SBC-4 une bombe de 500 kg GP.
L’aspirant Yvon Lagadec pilote l’un des B339 couvrant la seconde vague : « Comme les copains sans doute, mais en faisant semblant, comme eux, d’être parfaitement serein, j’avais la gorge sèche et les mains moites. C’était parti pour être ma première vraie mission de combat, je veux dire une mission où j’allais voir l’ennemi de près et certainement l’affronter face à face, comme on ne le faisait plus guère au sol, et comme on ne le fait guère aujourd’hui non plus en l’air, aux commandes d’un engin supersonique tirant des missiles autoguidés. De plus, ce premier combat allait être d’un genre nouveau, auquel nous ne nous étions pas attendus (et les Italiens non plus, heureusement pour nous !). Je me demande si Cunningham et Lyster avaient eu conscience d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la guerre sur mer ? Pas moi en tout cas. Nous avons décollé dans la lumière grisâtre du petit matin, propice à l’anxiété, mais assez vite, les préoccupations de l’instant l’emportèrent sur les réflexions parasites, d’autant plus qu’en arrivant sur l’objectif, un soleil radieux nous offrit une vue magnifique sur la côte italienne et le port de Tarente, où la flotte ennemie nous attendait bien sagement. »
(Au-dessus des Sept Mers – Souvenirs d’un Marin du Ciel, par le contre-amiral Yvon Lagadec, Editions France-Empire).

Grottaglie
06h32 – Les Martin 167 venus de Malte arrivent au-dessus de l’aérodrome de Grottaglie, prenant par surprise le 2e Groupe autonome de chasse. Seuls deux Fiat G-50 arrivent à décoller à temps : l’un est abattu par les Martin d’escorte ; le second, endommagé, entraîne dans sa perte un avion du GB II/63 en le percutant volontairement. Le bombardement est loin d’annihiler le 2e Groupe (deux autres Fiat G-50 et deux CR-32 sont détruits, deux G-50 et cinq CR-32 endommagés), mais le but recherché est atteint : les dommages causés aux pistes et la confusion créée vont fortement gêner l’intervention des chasseurs survivants.

Tarente
06h41 – Quand les avions de la première vague arrivent au-dessus de Tarente, les défenseurs italiens sont trompés par le fait que beaucoup d’entre eux (les Swordfish et les SBC-4) sont des biplans, ressemblant (de loin) à des chasseurs Fiat. Les canons anti-aériens restent d’abord silencieux et ne commencent vraiment à ouvrir le feu qu’après que l’attaque ait bien commencé.
En raison de problèmes de communication entre les bombardiers français et les torpilleurs britanniques, le plan d’attaque prévu (les bombardiers devaient frapper les premiers) n’est appliqué que dans une certaine confusion, tous les avions attaquant plus ou moins simultanément. Cependant, cela ne tire pas à conséquence : c’est une belle matinée et les navires italiens sont bien visibles, avec les cuirassés dans la “Mare Grande” de Tarente et les croiseurs dans la “Mare Piccolo”. Aucun chasseur italien n’étant en vue, les Fulmar piquent pour mitrailler l’hydrobase toute proche, les B339 restant en couverture.
Le cuirassé Littorio attire une grande partie des coups de la première vague et est bientôt touché par trois torpilles (dont deux sur la partie avant de la coque) et trois bombes, avant de pouvoir vraiment faire parler son impressionnant armement anti-aérien. Le navire s’enfonce par la proue, l’eau montant jusqu’à la base de la tourelle A, des incendies ravageant le milieu du bâtiment. Le Caio Duilio reçoit lui aussi trois torpilles, mais les digère plus mal. Ce vieux cuirassé refondu est bien moins robuste que son jeune compagnon et le vaisseau chavire à 07h02. Cependant, le résultat le plus spectaculaire est obtenu contre le Conte di Cavour. Déjà touché par deux torpilles, il est frappé par deux bombes perforantes, dont l’une transperce le pont blindé et explose dans la soute à munitions principale avant. L’énorme boule de feu est aperçue même de la ville de Tarente et un gros nuage de fumée noire se met à bourgeonner au-dessus du malheureux Cavour.
Les avions alliés tournent alors leur attention vers la Mare Piccolo et le croiseur lourd Fiume reçoit très vite une bombe dans la chambre des machines. Peu après, une torpille le frappe à la poupe et le croiseur coule, sa coque reposant sur le fond du bassin. Le croiseur léger tout neuf Duca Degli Abruzzi reçoit lui aussi une torpille qui explose entre les tourelles avant.
Les avions de la première vague, ayant épuisé leurs munitions, commencent à se retirer, tandis que le feu anti-aérien devient plus intense, sinon plus efficace. Deux Swordfish ont été perdus ; l’un plonge dans la mer au large de Tarente, mais son équipage peut être récupéré par un Walrus lancé d’un croiseur et qui patrouillait dans le secteur précisément dans ce but. Un SBC-4 est aperçu en train de tomber, sans doute endommagé par l’explosion du Cavour. Deux autres bombardiers en piqué sont endommagés, mais réussissent à rentrer à leur porte-avions.
07h26 – La seconde vague arrive au-dessus de Tarente. Les bombardiers en piqué français se concentrent sur les croiseurs pendant que les Swordfish, armés de bombes, attaquent les équipements portuaires et les dépôts de carburant. Le Fiume est raté de peu par deux bombes de 500 kg (des GP modèle 1930), qui aggravent les dégâts subis par sa coque et endommagent si sévèrement le destroyer Aquilone, ancré près du croiseur, que ce navire chavire peu après. Le Duca degli Abruzzi est touché par deux bombes de 500 kg ; l’une met hors service son gouvernail, l’autre fait exploser l’essence de l’hydravion du croiseur, déclenchant un violent incendie. Rescapé du combat du 20 août, le destroyer Borea est atteint par une bombe de 500 kg qui provoque l’explosion des munitions, détruisant la partie arrière du bâtiment. Suivant l’exemple des Swordfish, les SBC-4 attaquent aussi les installations du port et les dépôts de carburant.
07h32 – Trois Fiat G-50 apparaissent enfin, suivis quatre minutes plus tard par cinq CR-32. La chasse italienne a été victime des problèmes de communication chroniques entre la marine et l’Aviation italiennes, aggravés par l’attaque du terrain de Grottaglie.
Yvon Lagadec : « Un voile de fumée provenant d’un grand bâtiment en train de sombrer masquait en partie la rade. Plus loin, un autre gros navire gisait lamentablement, la quille en l’air. Visiblement, la première vague avait fait du bon boulot. Mais, de notre point de vue, à nous les chasseurs, elle avait surtout eu la bonne idée de réveiller la chasse italienne, dont une demi-douzaine de représentants apparurent sur la scène cinq ou dix minutes après notre arrivée, alors que les escorteurs de la première vague n’avaient rien eu à se mettre sous la dent. C’était des Fiat CR-32 et G-50. Nos B339 n’étaient pas de grands fauves du ciel. Nous les appelions des Calva, parce que leur fuselage avait exactement la forme d’un des petits tonneaux de cette boisson fort agréable (quoique d’origine normande). Mais contre les Fiat, nous étions compétitifs !
Je garde un souvenir flou du combat. Je savais que je devais suivre mon leader, je l’ai donc suivi : piqué, à droite, à gauche… jusqu’à ce que je découvre que nos manœuvres m’avaient amené juste derrière un Italien. Là, j’ai oublié le leader et je n’ai plus pensé qu’à garder mon collimateur bien centré sur le fuselage tacheté de ma proie, en appuyant rageusement sur la détente de mes mitrailleuses. A un moment, j’ai bien dû entendre quelqu’un qui me hurlait un avertissement, mais je n’y ai pas prêté attention, parce que ce salopard d’Italien zigzaguait comme un fou ! Enfin, j’ai vu des flammes jaillir et dévorer l’insigne noir et blanc des faisceaux, la silhouette du pilote se détacher de son avion et son parachute s’ouvrir. J’ai crié « Youpi », comme dans un western. C’est seulement alors que je me suis rendu compte que j’étais au-dessus de la mer, avec Tarente loin derrière moi, qu’il n’y avait personne d’autre dans le ciel, et que l’odeur de brûlé que je sentais ne venait pas de l’Italien, qui avait déjà plongé dans la Méditerranée, mais de mon moteur. »
Le combat aérien voit la chute de deux CR-32 et d’un G-50. Un chasseur français, endommagé, se pose en mer au large de Tarente. Son pilote, l’aspirant Lagadec, sera récupéré par un Walrus.
En retournant vers la flotte, les Swordfish de l’Eagle sont attaqués par trois Breda 65, mais ceux-ci sont à leur tour pris en chasse par des SBC-4 de la flottille AB4 (quelle fête pour les pilotes de ces bombardiers !). Un Breda est détruit et un autre endommagé.
Les canons anti-aériens italiens sont plus efficaces que les chasseurs. Un Swordfish et un SBC-4 de la seconde vague sont abattus.
La Regia Aeronautica fait de son mieux pour retrouver les attaquants mais, guidés par le radar type 79z de l’Illustrious, Fulmar et B339 détruisent trois hydravions Cant Z501 et deux SM-79 avant même qu’ils aient pu apercevoir la flotte.
09h30 – Un Bloch 174 de reconnaissance rapide du GR II/33 parvient au-dessus de Tarente et prend des photos des résultats du raid. Son pilote, l’aviateur et romancier bien connu, le capitaine Antoine de Saint-Exupéry, décrira par la suite comment il a volé vers « un énorme nuage de saleté noire, s’élevant sur l’horizon comme si un nouveau volcan était né à l’extrémité même de la botte italienne » (Orphelins du Ciel, d’où cette phrase est extraite, sera publié à New York fin 1941, lors de la tournée de propagande que Saint-Exupéry effectuera aux Etats-Unis, tout en écrivant Le Petit Prince). Cette fumée vient du Conte di Cavour, qui brûle toujours après l’explosion de sa soute à munitions, et de dépôts de carburants incendiés. Saint-Exupéry (qui s’est engagé alors qu’il avait largement dépassé la limite d’âge) ose descendre jusqu’à 1 500 mètres pour pouvoir prendre de meilleures photos, son avion évitant aisément les chasseurs italiens grâce à sa vitesse.
12h00 – Les images sont à Malte et, après debriefing de l’équipage du Bloch 174, il est décidé de poursuivre l’opération Punition en utilisant les LéO 451 des GB I/23, II/23 et II/31. Les trois groupes rassemblent 36 avions, qui quittent Malte à 14h10 et atteignent Tarente à 15h45. Volant à 6 000 m et 500 km/h, les bombardiers moyens français sont complètement hors d’atteinte des chasseurs italiens. Les installations portuaires et les entrepôts militaires sont à nouveau sérieusement touchés par ce raid sans opposition et laissés en flammes.
Tout en bombardant, les aviateurs français peuvent noter que de nombreux navires italiens quittent le port de Tarente. Craignant une répétition de l’attaque du matin, l’amiral Campioni a obtenu de l’amiral Cavagnari l’autorisation de replier sur les bases de l’Adriatique tous les navires en état de se mouvoir. Les cuirassés Vittorio Veneto et Giulio Cesare, trois croiseurs lourds et sept légers, dûment escortés, se replient en hâte, en ne laissant sur place que des unités légères : quelques contre-torpilleurs et torpilleurs, les sous-marins…
« L’énumération des dommages infligés à la flotte italienne par un nombre finalement réduit d’avions déjà anciens est impressionnante.
Cuirassés (dans la Mare Grande) :
Littorio, touché par trois torpilles et trois bombes perforantes de 410 kg. Dommages graves. Envoyé à Gênes pour réparations. Pourrait être opérationnel début 1942.
Caio Duilio, touché par trois torpilles. Coulé.
Conte di Cavour, touché par deux torpilles et deux bombes perforantes de 410 kg. Coulé.
Croiseurs (dans la Mare Piccolo) :
CA Fiume, touché par une torpille près de la poupe et une bombe de 410 kg dans la salle des machines (et raté de peu par deux autres bombes). Coulé sur le fond du bassin. Remis à flot et envoyé à Trieste pour réparations. Pourrait être opérationnel début 1942.
CL Duca degli Abruzzi, touché par une torpille entre les tourelles A et B, et par deux bombes, l’une à l’emplacement de la catapulte, l’autre à la poupe. Gravement endommagé. Remorqué jusqu’à Trieste pour réparations, dont l’achèvement est prévu pour octobre 1941.
Destroyers (dans la Mare Piccolo) :
DD Aquilone, mis hors de combat par une bombe de 410 kg qui l’a raté de peu (la même que l’une de celles qui ont frôlé le Fiume). Chaviré.
DD Borea, touché par une bombe qui a fait exploser ses munitions. Irréparable.
L’opération “Judgement” fut considérée comme un succès stratégique majeur. La marine italienne avait été décapitée et sa capacité à soutenir les troupes malmenées en Afrique avait été anéantie d’un seul coup. Sur le plan politique, “Judgement” marquait aussi un point très important. Elle démontrait à la fois la volonté et l’aptitude des forces alliées à prendre l’initiative stratégique en Méditerranée, ce qu’observèrent avec attention des pays encore neutres comme l’Espagne, la Grèce, la Yougoslavie ou la Turquie. Enfin, cette nouvelle défaite italienne fut aussi un baume bienvenu pour le moral de la population de France occupée. » (J. Bailey, op. cit.).
Dire que Mussolini est choqué en apprenant les nouvelles et en découvrant que la flotte alliée a pu se retirer sans pertes serait une timide litote. Deux jours plus tard, le “Grand Conseil” du Parti Fasciste connaît une réunion particulièrement orageuse. Le Roi nomme le Maréchal Badoglio chef d’une Commission d’Enquête Spéciale.
Mais parmi les personnalités les plus profondément impressionnées par l’opération “Judgement”, il faut aussi compter l’attaché naval japonais à Rome, qui visitera Tarente le 30 août, et prendra de nombreuses notes.
Le dernier mot sur “Judgement” pourrait être laissé à un officier de la FAA, protestant d’origine française… Laissons raconter Yvon Lagadec : « Repêché sans mal par un Walrus, je revins sur l’Eagle. Le soir au debriefing, j’étais encore dans un état second. A 21 ans, j’avais connu mon premier combat, ma première victoire, je m’étais fait descendre, mais j’étais toujours vivant et libre. Du coup, lorsque l’officier anglais « débriffeur », un nommé Rochelle, enchanté comme nous tous, remarqua : « N’était-il pas approprié de châtier si durement les papistes en ce jour ? » (« Was is not fitting to have pounded so hard papists this day ? »), bien que Breton et catholique, je ne me suis pas fâché. Après tout, le 24 août était bien l’anniversaire de la Saint-Barthélemy, et comme le Pape était italien, tant pis pour lui. »
Lagadec aura le lendemain une autre raison de se réjouir : informés de sa disparition héroïque lors de son premier combat, mais non de son sauvetage, ses supérieurs, sur le Béarn, l’ont nommé Enseigne de Vaisseau de Seconde Classe à titre posthume. Et lorsqu’il ressuscite, ils n’ont pas le cœur de le “dégrader” – après tout, il a abattu un avion ennemi ! Il aura par la suite l’occasion de mériter son grade…

Libye
A l’est, les Indiens de la 4e Division entrent sans mal dans Derna, devançant de peu les Australiens de la 6e AIF.
A l’ouest, Sirte tombe, tandis que les avant-gardes motorisées françaises venues d’El Machina atteignent Nofilia. Désormais montés sur des blindés légers américains M1 et M2A2, les hommes de Leclerc sont en pointe. Leur chef vient d’être nommé lieutenant-colonel par le général Blanc (sur une discrète recommandation de De Gaulle).
Le sous-marin Pietro Micca, d’abord envoyé vers Sirte, est dérouté vers El Agheila.

Brindisi
La perte de la cargaison du Morea le 14 août et l’absence de cargaison dans deux des cinq autres navires du convoi a conduit le Regio Esercito à demander à Supermarina l’organisation d’un nouveau convoi pour l’Albanie, afin d’emporter sans tarder tout ce qui n’avait pu rejoindre Ancône à temps. L’Ufficio RTSO s’est acquitté de cette nouvelle tâche en mettant sur pied un petit convoi qui quitte Brindisi dans la nuit du 24 au 25 août.

Paris
A 20h00, le Vel’d’Hiv’ est loin d’être plein. Visiblement, les Parisiens ont préféré rester chez eux, devant leurs radios, à guetter des nouvelles de l’attaque de Tarente, qu’Alger et Londres ont annoncée peu après midi et que Rome a reconnue avec réticence vers 18h00. Les deux duettistes en tête d’affiche du programme de la soirée en font pourtant des tonnes pour attirer l’attention : Marcel Déat et Jacques Doriot annoncent la création du Parti du Renouveau Français, le PRF. Doriot, grâce aux militants de son PPF, pense prendre le contrôle du nouveau parti, tandis que Déat espère bien profiter de l’occasion pour renverser à son profit l’équilibre des forces politiques. Tous deux rivalisent d’éloquence contre ceux que Doriot appelle « les Emigrés », comparant Alger à Coblence et répétant qu’on n’emporte pas la Patrie à la semelle de ses souliers ! Déat fait huer par les participants la participation des forces françaises à l’opération Judgement : « Les hommes d’Alger, les hommes d’hier, les hommes de l’Ancien Régime, ont été jusqu’à prostituer nos marins et nos aviateurs, jusqu’à les vendre aux Anglais pour faire contre la flotte italienne le sale boulot dont la Royal Navy était incapable ! Combien John Bull vous a-t-il payé, Messieurs d’Alger, pour mettre à sa disposition encore un peu de sang français ? Monsieur Churchill n’était-il pas rassasié par celui qu’ont versé nos malheureux soldats sur tous les champs de bataille de France au profit des banquiers de Londres ? Mes amis ! Il faut mettre hors d’état de nuire ces marchands de chair humaine ! Contre les ennemis de la Nouvelle France et de l’Ordre Nouveau, j’en appelle à une Saint-Barthélemy rédemptrice ! »
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Oct 15, 2008 11:20    Sujet du message: 25 au 31 août 40 Répondre en citant

25 août
Liverpool
Les transports belges Thysville et Mar del Plata appareillent pour le Congo, avec à leur bord un lot de 29 Fairey Battle et leurs équipages de l’Aéronautique Militaire belge. Ils font partie d’un convoi pour Casablanca, où des renforts rassemblés en Afrique du Nord parmi les unités belges évacuées de France les rejoindront pour le voyage jusqu’au Congo.

Strasbourg
Le commandement des forces d’occupation allemande déclare le rattachement au Reich de l’Alsace-Moselle. La frontière de 1914 est rétablie. L’usage de la langue française est interdit dans les territoires concernés. Les habitants « de race aryenne » (en pratique : nés en Alsace) sont considérés comme citoyens allemands et, comme tels, assujettis aux obligations militaires. L’évêque de Metz, connu pour son hostilité au régiment nazi, est expulsé.

Sicile
Au cours du bombardement d’un des terrains d’aviation de l’île, un coup heureux de la DCA italienne touche le moteur gauche du LeO 451 du lieutenant Philippart. L’avion est déstabilisé et part en tonneau ; seule l’adresse de Philippart réussit à le rétablir quelques centaines de mètres plus bas, mais il tombe alors malheureusement à la portée d’une escadrille de Fiat CR-42 qui s’époumonaient à essayer de rattraper les LeO 451. L’avion ayant perdu la moitié de sa puissance, Philippart ne peut s’échapper et est abattu impitoyablement. Son avion s’écrase en mer quelques kilomètres plus loin. Philippart a ordonné à l’équipage de sauter, mais seul le mitrailleur s’en tire vivant et pourra raconter après la guerre ce qui s’est passé.
Ainsi tombe un véritable héros, premier Belge à avoir repris le combat en Méditerranée. « Pilote exceptionnel, il était coutumier des meetings aériens où il accumulait les acrobaties périlleuses. Philippart avait également joué un rôle important dans la modernisation de l’entraînement des pilotes belges avant la guerre, en se basant sur le stage qu’il avait effectué en octobre 1939 à la RAF. » (Général Crahay, 20 héros de chez nous, 1940-1964, Ed. J.M. Collet)

Italie du Sud
Après discussion et bien que les navires valides de la Ière Escadre italienne aient quitté Tarente, les Alliés décident de maintenir le troisième volet de l’opération Punition. Cette fois, 78 appareils français décollent de Malte : 59 de l’Armée de l’Air (35 LéO-451 et 24 Martin 167) et 19 de l’Aéronavale (tous des Martin 167), douze des Martin jouant le rôle d’escorteurs. Peu avant 06h00, les avions arrivent sur l’objectif.
Six Martin-167 du GB II/63 et les douze escorteurs s’en prennent à nouveau au terrain de Grottaglie : le 2e Groupe subit de nouvelles pertes sans être en mesure de répliquer (un Fiat G-50 et un Fiat CR-32 détruits, un G-50 et quatre CR-32 endommagés).
Pendant ce temps, Tarente est la cible de 60 bombardiers. Les dégâts infligés aux installations portuaires sont une nouvelle fois importants : injure suprême, une bombe endommage même le célèbre pont tournant enjambant le chenal conduisant de Mare Grande à Mare Piccolo. Et les navires demeurés ou immobilisés sur place ne sont pas épargnés. Une bombe de 150 kg touche la tourelle arrière du cuirassé Littorio, par ailleurs criblés d’éclats et secoué par des explosions proches. Le porte-hydravions Giuseppe Miraglia, laissé sur place la veille, reçoit deux projectiles, l’un à la proue, l’autre à la poupe : machines intactes, il ne demandera pas son reste et évacuera à son tour. Le sous-marin Luigi Settembrini est lui aussi endommagé. Les coups les plus intéressants sont sans doute ceux portés aux moyens de sauvetage et de réparation : les bombardiers français endommagent le gros navire-atelier Quarnaro (7 386 tonnes), tout juste arrivé d’Augusta, et coulent le remorqueur militaire Atlante (il sera ultérieurement relevé) ainsi qu’un ponton-grue.
Les grosses unités de la marine italienne ne reviendront pas de sitôt à Tarente (pas avant que l’intervention allemande n’ait permis de neutraliser la menace aérienne alliée).

Méditerranée centrale
00h10 GMT – Une partie de l’escadre française (Dunkerque et Strasbourg, 1ère et 3e Divisions de croiseurs et leur escorte), accompagnée du Carlisle, se sépare de la Mediterranean Fleet et met le cap sur Oran et Mers-el-Kébir. La Lorraine, le Béarn, le Courbet et leur escorte restent provisoirement en Méditerranée Orientale.
07h32 – Le groupe des Dunkerque et Strasbourg est rejoint par les cinq contre-torpilleurs intacts des 6e, 8e et 10e DCT, sortis de Tripoli (les deux contre-torpilleurs endommagés le 20 août, Audacieux et Mogador, ayant déjà, sous bonne escorte, gagné Bizerte pour réparations). Alors que, marchant à 22 nœuds, elle approche du détroit de Sicile, elle est repérée par un Cant Z501 en fin de patrouille, qui rend compte mais ne peut garder le contact. Le renseignement est exploité assez rapidement par les Italiens, qui décident d’envoyer contre cette escadre ennemie les Picchiatelli (surnom italien des Stukas) du Maggiore Ercolano Ercolani. Mais les coordonnées communiquées par le Cant sont imprécises et les navires français ont entre-temps porté leur vitesse à 25 nœuds. Pour leur première sortie, les bombardiers en piqué vont faire chou blanc. Malchance ou peut-être chance, car le radar du Carlisle a repéré l’hydravion et l’escadre française a réclamé une protection aérienne. Les Potes 631 de l’Aéronavale basés à Malte, arrivés rapidement, ont ensuite passé le relais aux chasseurs de l’Armée de l’Air de Tunisie.

Détroit d’Otrante
Un petit convoi italien allant de Brindisi à Valona est attaqué par une force britannique détachée de l’escadre du contre-amiral Lyster (croiseurs Orion, Ajax et Sydney, destroyers (classe Tribal) Nubian et Mohawk, commandés par Sir Henry Pridham-Wippel). Les cargos italiens Premuda (4 427 GRT) et Catalani (2 429 GRT) sont coulés ; le torpilleur Nicolo Fabrizi est sérieusement endommagé et seul le croiseur auxiliaire Ramb III s’en tire indemne. Ces derniers doivent leur survie à l’arrivée inopinée de quatre MAS de Brindisi, qui fait craindre un piège aux Britanniques et les incite à se retirer après un succès partiel.

Brindisi
La veille au soir, douloureusement surpris par l’ampleur du désastre de Tarente, le Duce a exigé d’organiser des représailles. Surprise peut-être : la Regia Aeronautica est prête à répondre instantanément à l’appel du chef ! De fait, il y a quelques semaines que l’aviation stratégique italienne prépare un raid audacieux, que ses responsables sont enchantés de pouvoir déclencher à propos.
Le raid sera mené par… cinq massifs trimoteurs de transport Savoia SM-82 convertis en bombardiers. Ces appareils ventrus possèdent des qualités d’endurance et des capacités d’emport assez remarquables. Ils peuvent tenir l’air jusqu’à 15 heures (à 260 km/h seulement tout de même), ou arracher jusqu’à 7 tonnes de charge utile. Avec une seule escale, ils auraient pu emmener en AOI quelques chasseurs CR-42 qui font cruellement défaut là bas… Mais l’escale en question, l’aérodrome de Benghazi, a cessé d’être hospitalière même si la ville n’est pas encore tombée aux mains des Alliés et tous les CR-42 disponibles ont été envoyés en Libye pour tenter de repousser l’inévitable. En revanche, pour le nouveau raid imaginé par les Italiens, il reste une escale convenable : Rhodes. C’est donc pour le Dodécanèse que s’envolent cinq SM-82 dotés d’équipages triés sur le volet, commandés par le lieutenant-colonel (et secrétaire national du Parti Fasciste) Ettore Muti.

Libye
Les colonnes mobiles de la 7e Armoured commandées par le Brigadier Campbell approchent d’Agedabia. Piquant vers la mer, elles surprennent à Beda Fomm une colonne italienne en marche vers Solluch. De violents combats se prolongent jusque dans la nuit. Jusqu’au dernier instant, les Italiens tentent de percer, mais sans succès. A bout de munitions et d’essence, la colonne italienne est anéantie.
Pendant ce temps, les Français sont à Msus et menacent Solluch par l’est.
A El Agheila, le sous-marin Pietro Micca réussit, dans des conditions très difficiles, à débarquer un peu de ravitaillement et à embarquer une douzaine de blessés.

Afrique Orientale
Les troupes italiennes d’Ethiopie pénètrent au Kenya.


26 août
Libye
A l’ouest, les troupes françaises entrent dans Nofilia. Le 3e Chasseurs d’Afrique coupe la retraite des forces italiennes venant de Sirte, tandis que Leclerc, pied au plancher, fonce vers l’est. Pendant ce temps, les hommes de Jock Campbell, venant de Beda Fomm, enlèvent Agedabia et descendent du nord vers El Agheila.
A l’est, les avions français appuyant la VIIIe Armée britannique préparent leur redéploiement vers Chypre, pour les opérations contre Rhodes, ou vers le Soudan, contre l’Ethiopie, pour le Groupement Pouyade et le GC I/7.
Dans le sud saharien, plusieurs colonnes mixtes chameaux-véhicules organisées par le lieutenant-colonel Colonna d’Ornano, baroudeur et méhariste accompli, harcèlent depuis un mois les Italiens en partant du Tibesti. Estimant que l’ennemi a désormais plutôt les yeux tournés vers le nord, Colonna d’Ornano fonce à travers le Fezzan et s’empare de l’oasis de Koufra. Bien que celle-ci soit défendue par des forces italiennes supérieures en nombre, les Truppe Sahara, désorientées, se rendent après quelques heures d’un assaut qui est un véritable bluff. Au cœur du désert, les hommes de Colonna d’Ornano prêtent à leur tour le déjà fameux “serment de Libye”.

Rhodes (aérodrome de Gadurra)
Dans la brume de chaleur, Ettore Muti, qui commande le raid historique, distingue les silhouettes de plusieurs mécanos perchés sur les ailes de son appareil. Ils sont chargés d’une tache bien particulière : peindre sur le camouflage d’immenses losanges blancs. Ceux-ci, éclairés par des lampes de l’intérieur de l’appareil, serviront de point de repère pour les quatre autres avions, évitant d’utiliser la radio. Il s’agit de préserver l’effet de surprise – « bien que l’on puisse supposer que, là ou nous allons, les gens sont probablement à mille lieues de se douter de ce qui les attend ! » pense le pilote italien.
Chaque SM-82 emporte quinze cent kilos de bombes, principalement des petits projectiles de 50 kg.
Les équipages gagnent leurs appareils et tentent de s’installer confortablement, thermos de café et casse-croûte à portée de main. La distance est telle que, pour bénéficier de la protection de la nuit sur l’objectif, les appareils doivent partir quinze heures avant le moment prévu pour l’attaque. Le départ aura donc lieu à onze heures du matin ce 26 août. Presque l’heure la plus chaude du jour, et Rhodes fait honneur à sa réputation touristique : le temps est magnifique et le soleil brûlant. Le décollage promet d’être difficile…
11h00 – Les moteurs sont mis en route, les cinq lourdes machines quittent une par une leur emplacement et gagnent l’extrémité de la piste d’envol. Vingt tonnes à enlever avec trois moteurs de 800 CV, sur une piste en terre battue… Dans les cockpits, la tension monte au fur et à mesure que les bombardiers prennent lentement, très lentement, de la vitesse. Mettre la machine en ligne de vol puis tirer prudemment mais fermement sur le manche et enfin quitter le sol…
Les cinq bombardiers s’envolent sans problème et se fondent dans le ciel bleu. Il leur faudra plus d’une heure pour gagner 6 000 pieds, altitude de la première partie de leur mission.
Le premier point critique est la Palestine, terre sous mandat britannique, qu’ils atteignent après 6 heures de vol à 250 km/h de moyenne. Les appareils sont encore bien loin de leur cible, la raffinerie pétrolière de Manama, située dans l’est de la péninsule arabique ! Mais pour les bombardiers italiens, le danger diminue au fur et à mesure qu’ils se rapprochent d’Irak : les forces aériennes britanniques dans le secteur sont maigres, dispersées et obsolètes.
La nuit tombe. Les bombardiers sont désormais à 9 000 pieds. Les losanges peints sur les ailes prouvent leur utilité lors de la longue et morne traversée de vastes zones désertiques. Syrie, Irak et finalement le golfe Persique après Bassora. Muti et ses coéquipiers préparent leur attaque dans un silence radio total.


27 août
Londres
Le Conseil des Ministres du Gouvernement belge prend connaissance d’une note du ministre de la Défense Nationale, le général Denis, concernant la réorganisation des forces belges en Angleterre et en Afrique du Nord. Puis, Spaak rapporte son entretien avec le Prince héritier à ses collègues, très nerveux.
Pierlot – Nous excuser, cela jamais ! C’est le monde à l’envers : le Roi a commis une erreur grave en refusant de nous accompagner, il a failli en commettre une plus grave encore en traitant avec les Allemands. En nous ralliant autour de lui avec ce serment de Léopoldville, nous avons montré clairement que nous sommes prêts à passer l’éponge. Au Roi d’en faire autant !
De Schrijver – Cependant, les documents que nous avons reçus du vicomte Berryer nous montrent que nous avons probablement mal interprété les intentions du Roi. Nous aurions dû rétablir la vérité dès le 10 juin, comme je l’avais suggéré alors.
Spaak – Comment pourrions-nous nous mettre publiquement en porte-à-faux avec les déclarations de Messieurs Churchill et Reynaud ? Nous dépendons entièrement d’eux pour la poursuite de la guerre.
A ce moment, intervient le subtil ministre d’Etat Henri Carton de Wiart, qui cherche depuis un mois une issue à l’impasse : « Messieurs, puis-je me permettre de faire une suggestion ? Nous comprenons tous qu’il est impossible de démêler aujourd’hui l’écheveau des événements qui se sont déroulés autour du 28 mai. Trop de faits nous sont encore inconnus. Et comme l’a fait remarquer Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, même si les Alliés tolèrent, voire encouragent, le ralliement des Belges autour du Roi-prisonnier, nous ne pouvons adopter une position qui mettrait publiquement en cause les propos tenus par les chefs de leurs Gouvernements respectifs. Nous devons donc adopter une position qui nous permette de reporter la résolution de cette question à des circonstances plus favorables. Dès lors, pourquoi ne pas assurer le Prince héritier – et surtout ceux, et celle, n’est-ce pas, qui le conseillent – que le Gouvernement, non seulement continuera, comme il le fait depuis un mois, à manifester son soutien à la position du Roi, mais également qu’il sera entièrement disposé, le moment venu, à prendre toutes les mesures de réparation qui s’imposent. Nous invoquerons les nécessités diplomatiques et le besoin d’éclaircissements complémentaires pour reporter le moment de vérité. »
Après quelques minutes supplémentaires de débat, les autres ministres finissent par se rallier sans enthousiasme à la proposition de Carton de Wiart. Une délégation composée de Pierlot, Spaak et Janson, soit les chefs de file des trois partis représentés au gouvernement, se rendra dès que possible à Basingstoke pour une nouvelle rencontre avec le Prince.

Libye
Les troupes du brigadier Campbell entrent dans El Agheila.

Manama (émirat de Bahrein)
Au bord du golfe Persique, la guerre semble bien éloignée pour le personnel de la Shell installé dans de confortables bungalows. Les principales menaces ici sont les scorpions et les coups de chaleur – car il fait 50°C à l’ombre… Heureusement, la nuit apporte une très relative fraîcheur.
Sur le coup de 3 heures du matin, des explosions troublent le calme du désert et font trembler le sol. Un des SM-82 a perdu le contact avec le leader et largue sa tonne et demi de bombes au jugé, mais les autres parviennent à trouver la cible ; leurs projectiles incendient un stock de produits pétroliers et un réservoir. Des flammes s’élèvent dans la nuit.
Réveillés en sursaut, les responsables civils et militaires donnent l’alerte… sans connaître exactement la nature des assaillants. Corsaires allemands ou sous-mariniers italiens, commandos parachutistes ou méharistes, Cinquième Colonne (les Allemands tentent depuis longtemps de retourner les autochtones contre la présence britannique), toutes les hypothèses sont envisagées et toutes les forces disponibles sont mises en alerte et quadrillent le secteur. Faute de mieux, la DCA ouvre le feu à l’aveuglette et se déchaîne pendant plusieurs minutes, les traceuses rouges zébrant la nuit dans un fracas épouvantable.
La raffinerie touchée est inspectée et sécurisée pendant que les pompiers luttent pour maîtriser l’incendie et empêcher qu’il ne s’étende au reste du complexe. Peu à peu, le calme revient. Au lever du jour, il devient évident qu’il s’agissait d’un bombardement aérien effectué par un petit nombre d’avions.
Pendant ce temps, les SM-82 ont mis le cap sur leur point d’atterrissage, Asmara, en Afrique Orientale Italienne. Les équipages se détendent, fier d’avoir atteint leur cible. Encore quelques heures de vol au dessus de l’Arabie et c’est fini : après 16 heures et 10 minutes de vol, les équipages épuisés posent leurs trimoteurs sur la piste d’Asmara. Ils sont d’autant plus chaleureusement accueillis qu’ils apportent quelques kilogrammes de ravitaillement (des médicaments notamment) ainsi que quelques sacs de courrier pour les combattants.
L’annonce de la réussite du raid fera quelque peu remonter le moral des troupes d’AOI et de l’Italie entière… pour quelques jours. Pour Mussolini, l’opération de propagande est parfaitement réussie ; il peut parader comme sur les écrans des actualités cinématographiques italiennes et multiplier les discours ronflants.
Muti et ses hommes rentreront à Rhodes quelques jours plus tard… juste à temps pour assister, impuissants, au début des opérations franco-britanniques dans le Dodécanèse. Ils rentreront en Italie au plus vite avec leurs bien trop vulnérables SM-82.
A Manama, passé le premier affolement, les Britanniques répareront les dégâts en moins d’une semaine. Pour l’Axe, le résultat le plus positif sera l’obligation pour la RAF de renforcer les défenses aériennes de la péninsule arabique.


28 août
Versailles
Le GPEF prend toute une série de décrets-lois, qui se complètent fort bien pour muscler l’arsenal répressif du nouveau régime.
Les deux premiers s’attaquent aux cibles préférées des forces politiques amalgamées autour de Laval. L’un, visant la franc-maçonnerie, interdit les « mouvements clandestins et factieux ». L’autre ébauche ce qui constituera bientôt le Statut des Juifs : les biens industriels et commerciaux appartenant aux « personnes de race juive » (dont la définition reste alors à préciser !) sont nationalisés.
Un autre décret porte création du Service Central des Prisons et camps de relégation (SCPCR), rattaché au Ministère de la Justice. Un autre encore crée le régime des internements de sécurité.
Puis est publiée une première liste de hauts fonctionnaires suspendus pour « attitude anti-nationale. » Parmi les cibles privilégiées de cette épuration figure le préfet d’Eure-et-Loir, Jean Moulin, ancien chef de cabinet de Pierre Cot. Le jour même, il va aussi profiter des deux décrets précédents : à peine mis à pied, il est en effet interné « à titre préventif ».
D’autres membres de la Préfectorale ont plus de chance. Ainsi, le secrétaire général de la préfecture de la Marne, René Bousquet, qui a maintenu l’ordre dans son département en l’absence du préfet, est nommé préfet. Il poursuivra sous Laval le travail d’exécutant entrepris sous Reynaud et sera ainsi représentatif d’un grand nombre d’administrateurs, dont l’action sous l’Occupation est résumée par leurs démêlés judiciaires d’après-guerre. En effet, condamné à l’indignité nationale en 1945, Bousquet sera relevé de toute peine pour l’aide (réelle) apportée aux maquis locaux. Il mènera une fructueuse carrière dans la banque jusqu’à ce qu’un simple décompte le rattrape : il y avait 300 Juifs à Châlons-sur-Marne lors de sa nomination à la préfecture, il n’en restait plus un seul à la Libération. Tous avaient été déportés grâce à la diligence de l’administration Bousquet et seuls 10 devaient revenir. On sait que Bousquet invoquera la difficulté de désobéir aux ordres reçus et affirmera avoir refusé un poste élevé dans la police de Laval. En fait, Darnand s’était opposé à sa nomination, lui préférant Paul Touvier. Il est regrettable que l’acte d’un déséquilibré ait empêché la justice de se prononcer finalement sur le cas exemplaire de René Bousquet.
Enfin, le GPEF montre qu’il sait aussi être généreux. C’est ainsi que le dernier décret de la journée porte amnistie de tous les condamnés pour appartenance au Comité Secret d’Action Révolutionnaire (mieux connu sous le nom de la Cagoule). Il est vrai qu’ils ne sont coupables que de meurtres, enlèvements, intelligence avec une puissance étrangère et autres broutilles.

Méditerranée orientale
Le sous-marin italien Fisalia, envoyé en patrouille au large de la Cyrénaïque, n’est pas rentré. Il est considéré comme perdu. On suppose alors qu’il a été torpillé par un sous-marin britannique, mais deux au moins jurent avoir obtenu une telle victoire, et aucun n’était dans le secteur de patrouille du Fisalia. On pense aujourd’hui que ce dernier a pu être victime d’un champ de mines italien mouillé à la hâte après l’attaque de Tarente.

Libye
Un peu à l’ouest d’El Agheila, les Français de Leclerc et les Anglais de Campbell font leur jonction près de l’Arco dei Fileni. Les photos célébrant l’événement sont évidemment prises devant l’arc de triomphe mussolinien, que les Anglais ont tôt fait de rebaptiser Marble Arch et les Français Porte Saint-Benito. La poche de Benghazi est bien refermée.


29 août
Libye
Les forces alliées commencent à préparer l’attaque de la poche de Benghazi.

La Spezia
« Après le terrible raid franco-britannique sur Tarente, Supermarina, complètement traumatisé, cherchait une réponse permettant si possible de “réduire le score” mais surtout de rétablir l’honneur de la marine italienne aux yeux de nos concitoyens. Une nouvelle fois, le seul joker dont disposait l’état-major était l’utilisation des armes secrètes. L’amiral de Courten, GeneralMAS (Inspecteur général des moyens d’assaut, dont dépendaient les armes secrètes) nous rendit visite pour ordonner une nouvelle opération encore plus audacieuse. Le bilan de la première opération avait été digéré, les hommes étaient prêts. » (Francisco Marlieri. Memento Audere Semper – Luigi Durand de la Penne, histoire d’une Médaille d’Or. Rome 1965).


30 août 1940
Turin
Aujourd’hui, les journaux italiens n’ont qu’un sujet de commentaires : non pas le destin des malheureux défenseurs de la poche de Benghazi, mais la rencontre officielle Mussolini-Laval. A en croire les journaux fascistes, le chef du GPEF vient la corde au cou demander au Duce les conditions du pardon de l’Italie.
Contrairement à Hitler, Mussolini est précis sur ses exigences pour un futur traité de paix. Il réclame la Tunisie, un bail de 50 ans sur les ressources minérales de l’Algérie et une démilitarisation de la Corse, de Nice et de la Savoie (sans même cacher qu’il s’agit pour lui du prélude à une annexion de ces trois territoires).

Libye
Des unités de l’Armée de l’Air venues de Tunisie se déploient sur le terrain d’El Agheila pendant que la RAF s’installe à El Adem et Gazala, pour appuyer l’attaque de Benghazi.


31 août 1940
Mer du Nord
Mauvaise journée pour l’Amirauté britannique : une flottille britannique cherchant à intercepter des navires allemands tombe dans un champ de mines. Le destroyer Esk coule immédiatement, tandis que les Express et Ivanhoe sont fortement endommagés. Le second devra être sabordé le lendemain.

Casablanca
« Quelle excitation ! Du haut de la passerelle du Thysville, je regarde avec fascination les grues du port installer sur le pont du Copacabana les avions arrivés il y a trois jours d’Oujda. Demain, nous appareillerons pour Matadi avec le matériel qui vient d’arriver d’Angleterre et ce que nous avons pu glaner parmi les restes récupérés lors du “Grand Déménagement”.
Mais comment me suis-je retrouvé ici ? Grâce à une indiscrétion captée dans un café d’Oran, j’avais appris qu’on allait envoyer un détachement d’artillerie rejoindre la brigade de la Force Publique qui s’apprêtait à marcher contre les Italiens en Abyssinie. C’était une occasion que je ne pouvais pas manquer ! J’ai aussitôt fait le siège du Colonel Van Roosbroeck pour obtenir de pouvoir accompagner nos artilleurs. Hélas, mon manque complet d’instruction militaire ne faisait pas de moi un candidat prioritaire. Qu’à cela ne tienne, je suis allé voir le colonel Gilbert, l’adjoint du lieutenant-général Wibier, pour lui faire valoir qu’une bonne plume serait la bienvenue pour conter les futurs exploits de nos troupes coloniales. Quelques récits de victoires héroïques seraient bien nécessaires pour relever le moral de nos soldats et recrues brinquebalées depuis le mois de mai de déménagement en camp de fortune. Le colonel Gilbert s’est montré sympathique devant ma fougue patriotique, mais ne m’a pas caché les difficultés. C’est alors que j’ai joué mon va-tout, en écrivant au comte d’Aspremont-Lynden, notre ministre de l’Agriculture, à Londres. Avec des attributions pareilles, le pauvre devait bien s’y ennuyer ! D’Aspremont avait été mon mentor lorsque je fréquentais la jeune droite du Parti Catholique, et j’espérais bien qu’il pourrait me venir en aide. Trois semaines plus tard, j’étais à nouveau chez le Colonel Gilbert, recevant mes instructions et un billet de train pour Casablanca.
Ah, le Congo ! Tout enfant, je rêvais déjà de visiter notre dixième province : remonter le fleuve en pirogue, rencontrer les pygmées au fond de la jungle, admirer l’œuvre civilisatrice de nos administrateurs et missionnaires, contempler le soleil se couchant sur la savane au bord du lac Kivu. J’allais enfin pouvoir me rendre dans cette terre fabuleuse que le génie de Léopold II avait léguée à la Belgique. »
Jo Gérard, Reporter de guerre, op.cit.

Au large des Iles Hébrides
Le vapeur belge Ville-de-Hasselt est torpillé par le sous-marin U-47.

Libye
Les forces alliées poursuivent leur redéploiement autour de la poche de Benghazi.
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loic
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MessagePosté le: Mer Oct 15, 2008 13:37    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, il faudra que je m'occupe des pertes navales.
Toujours la même interrogation sur la présence des Dunkerque et Strasbourg à l'opération contre Tarente (Fantasque ?).
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
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Menon-Marec



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MessagePosté le: Mer Oct 15, 2008 18:08    Sujet du message: Un grain de... goire Répondre en citant

Mes compliments à tous. C'est du cousu main.
Mais Gringoire - j'ai des raisons très personnelles de le savoir - n'a jamais appartenu à Pierre Laval. Le journal, jusqu'à la fin, est resté la prppriété de son fondateur, Horace de Carbuccia, dit Carbouche par ses adversaires (il n'en a jamais manqué), beau-frère du préfet Jean Chiappe et, par ailleurs, escroc à toutes mains.
Amts, ainsi que l'on écrit à l'AFP.
M-M.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Oct 16, 2008 14:40    Sujet du message: Une rallonge au 31/8 (merci Folc) Répondre en citant

31 août
Méditerranée Orientale
03h34 GMT (05h34 GMT+2) – En patrouille devant les côtes du Levant, le sous-marin italien Tricheco (C.C. Alberto Avogadro di Cerrione), qui navigue en surface tout près du rivage, surprend dans le sud-ouest de Beyrouth son congénère MN Souffleur (L.V. Lejay), de retour d’une sortie d’exercice et lui aussi émergé. Avant d’être aperçu du bateau français, le Tricheco peut gagner une bonne position de lancement. Des deux torpilles tirées, l’une atteint le Souffleur et le coupe en deux : il n’y a que cinq survivants, dont quatre seulement pourront rejoindre la côte à la nage. Le Tricheco, qui avait manqué de peu le Protée en juillet, est ainsi le premier sous-marin italien à couler un submersible ennemi. Mais le Souffleur sera vengé avant longtemps.

Ah, une précision : finalement, la Lorraine se joint au groupe des D & S qui rentrent en Méditerranée Occidentale.
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Finen



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MessagePosté le: Jeu Oct 16, 2008 16:44    Sujet du message: Re: Un grain de... goire Répondre en citant

Menon-Marec a écrit:
Mes compliments à tous. C'est du cousu main.
Mais Gringoire - j'ai des raisons très personnelles de le savoir - n'a jamais appartenu à Pierre Laval. Le journal, jusqu'à la fin, est resté la prppriété de son fondateur, Horace de Carbuccia, dit Carbouche par ses adversaires (il n'en a jamais manqué), beau-frère du préfet Jean Chiappe et, par ailleurs, escroc à toutes mains.
Amts, ainsi que l'on écrit à l'AFP.
M-M.


Ce n'est pas la première fois que je vois cette remarque à propos de Laval et du journal Gringoire, la confusion ne viendrait t'elle pas du fait que le journal soit un soutient "officiel" de Laval durant sa carrière politique?
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loic
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MessagePosté le: Jeu Oct 16, 2008 16:52    Sujet du message: Répondre en citant

Ceci remplace donc la perte du Souffleur en Mer du Nord à la fin de l'année ? Je rappelle que cette perte avait été programmée par Fantasque comme contribution à la campagne au large de la Norvège en 40-41 (avec le Narval, l'Ajax et le Poncelet). Il faudrait en théorie le remplacer (ou alors on tape dans les autres nations ?).
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MessagePosté le: Jeu Oct 16, 2008 17:20    Sujet du message: Sous-marin Souffleur Répondre en citant

La perte du Souffleur (et sans doute du Narval après lui) en Méditerranée est la suite logique de la tendance qui s'est dessinée à ne pas envoyer les 1100 tonnes en Mer du Nord.
Si les Britanniques ont besoin d'un concours plus important que la seule 6e DSM (Ajax and Co), on pourra envoyer d'autres 1500 tonnes.

Amicalement
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MessagePosté le: Jeu Oct 16, 2008 20:10    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas entendu l'avis de JS ni celui de Fregaton à ce sujet, alors ça me gêne un peu. Bon, au pire il faudra inverser des noms.
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