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Avril 1944, la 2e Campagne de France
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John92



Inscrit le: 27 Nov 2021
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MessagePosté le: Jeu Avr 21, 2022 17:22    Sujet du message: Répondre en citant

...
Deux bataillons du 113e RI (colonel de Laplane) ont entamé une marche d’approche et d’infiltration dans les bois au pied du Vercors, le II/113e étant pour le moment tenu en réserve. L’opération Dauphin commence.
Dans le même temps, les trois bataillons du 1er Choc (colonel Gambiez) embarquent à bord de planeurs et de DC-3 sur des terrains du sud de la France pour une (autre ?) opération lancée dans le secteur immédiatement au nord de “Dauphin” : “Chardon”.
Les objectifs des deux opérations diffèrent mais se complètent.
...
Mais l’état-major français s’y(manque un espace)attendait et fait monter en ligne les 607e et 615e Rgt de Pionniers et la 11e BACA.
...
En effet, le ravitaillement destiné à ce secteur passant par Lyon, il a été donc (donc été ? –je trouve que ça « sonne » mieux -) décidé de rééquilibrer les deux armées et de confier un troisième corps à la 19. Armee, qui n’en encadrait plus que deux depuis le retrait du II. SS PzK.
...
Pendant que les commandos du 1er Rgt de la SSF jouent les freins antichars dans la vallée à l’ouest de Labastide-Rouairoux, le 596. Grenadier Rgt de la 327. ID, en première ligne, subit tout le poids de l’offensive du 142nd RCT, massivement appuyé par le 6th Artillery Group, tandis que l’infiltration du 1st Ranger Bn (mon petit doigt me dit que cette abréviation est suscpecte – Btn ?) déstabilise la défense.
...
Si la 158. ID, en première ligne, s’est littéralement évaporée sous l’impact, il reste malgré tout suffisamment de pièces au 615. Flak Abt et suffisamment de Tiger au 503. sPzr Abt pour contrer l’avance des Sherman (petite remarque à ajouter, dès que j’aurai retrouvé la source) EDIT: au temps pour moi, OTL c'est l'opération Cobra - allez-y, foutez vous de ma gueule, je l'ai mérité. Je me souviens d'un docu avec le témoignage glaçant d'un tankiste allemand -vétéran du front de l'Est de la Panzer Lehr- qui racontait avoir vu les tigres envoyés à plusieurs mètres de hauter et retournés par les explosions et du suicide de l'un des ses camarades ... pire que sur le front Est donc.
...
Magnifique opération, très bien montée
Du grand (7ème) art, bravo la compagnie

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loic
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MessagePosté le: Jeu Avr 21, 2022 20:27    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
du pont de Lavars-Roissard

En fait, Lavars et Roissard sont deux communes différentes de part et d'autre de ce pont.

Voir https://www.openstreetmap.org/search?query=Lavars#map=13/44.8533/5.6830
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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demolitiondan



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MessagePosté le: Jeu Avr 21, 2022 22:00    Sujet du message: Répondre en citant

John, il te faut absolument lire le 113 par Carthage, sur l'opération en question ... Cobra à Carcassonne donc ...
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Avr 21, 2022 23:12    Sujet du message: Répondre en citant

@ John
1st Ranger Bn … Bn est l'abréviation US pour Bataillon.
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Casus Frankie

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John92



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MessagePosté le: Ven Avr 22, 2022 05:27    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
John, il te faut absolument lire le 113 par Carthage, sur l'opération en question ... Cobra à Carcassonne donc ...

C'est noté
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John92



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MessagePosté le: Ven Avr 22, 2022 05:28    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
@ John
1st Ranger Bn … Bn est l'abréviation US pour Bataillon.

Du coup Btn, c'est l'abréviation pour quoi?
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egdltp



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MessagePosté le: Ven Avr 22, 2022 07:02    Sujet du message: Répondre en citant

L'opération "Dauphin" est la version cardinale de "Guillotine" decrite par Carthage ? Cela y ressemble.
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patzekiller



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MessagePosté le: Ven Avr 22, 2022 13:10    Sujet du message: Répondre en citant

egdltp a écrit:
L'opération "Dauphin" est la version cardinale de "Guillotine" decrite par Carthage ? Cela y ressemble.


oui, dauphin comprend guillotine
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www.frogofwar.org
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John92



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MessagePosté le: Ven Avr 22, 2022 15:56    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis sur que vous la connaissez et je ne sais pas trop où la mettre mais l'opération Cobra m'a refait pensé à une anecdote entendue (vers la 43ème minutes) dans:
https://www.youtube.com/watch?v=du_Rf-yBOwQ
Alain Mimoun a failli perdre un pied pendant la bataille de Cassino
Ca peut faire un coloriage sympa
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Ven Avr 22, 2022 17:13    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

@ John,

Btn est l'abréviation française pour bataillon.

@+
Alain
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John92



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MessagePosté le: Ven Avr 22, 2022 17:17    Sujet du message: Répondre en citant

Capu Rossu a écrit:
Bonsoir,

@ John,

Btn est l'abréviation française pour bataillon.

@+
Alain

Merci et donc dans:
"Le 748. Rgt, lui-même sous la pression du 32nd RCT associé au 601st TD Btn, ne peut intervenir et est finalement obligé de reculer."
Là il s'agit d'une unité US donc que signifie Btn? Ou alors c'est une coquille à remplacer par Bn?
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le poireau



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MessagePosté le: Sam Avr 23, 2022 09:51    Sujet du message: Répondre en citant

"Bn" et "Btn" veulent dire exactement la même chose : bataillon ; et sont utilisables indifféremment.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Oct 17, 2022 10:54    Sujet du message: Répondre en citant

A partir d'aujourd'hui, chaque jour jusqu'au 30 avril, une journée sur le front français plus un gros plan en rubrique "Belges".

21 avril
Opération Cobra
Vers Grenoble
Alpes et vallée du Rhône
– Alors que les 11e et 13e BCA nettoient le terrain au nord et à l’ouest du lac du Sautet, le 18e RI et la 6e BMLE, soutenus par l’artillerie divisionnaire de la 36e DI, maintiennent le contact avec la 77. ID, dont le 1051. Grenadier Rgt s’est installé en bouchon autour de La Mure. De l’autre côté de la vallée, alors que le 57e RI termine de sécuriser les cols de Menée et de la Croix Haute, la 14e DBLE et le 2e RCP repoussent une contre-attaque d’un Kampfgruppe de la 157. Gebirgs Division qui tente plus de s’ouvrir un passage dans le dispositif français que de le prendre de flanc. De même, entre Monteynard et Avignonet, le 1050. Grenadier contre-attaque localement pour faciliter sa retraite et couvrir l’artillerie divisionnaire qui tente de prendre à partie la progression française. Son tir est réglé par des observateurs perchés sur la montagne du Conest, mais la contre-batterie effectuée par la 12e BACA et l’action de la 6e EC réduisent beaucoup son efficacité.
La principale action de la journée dans ce secteur est la contre-attaque lancée au sud de Vif par des éléments divers, dont beaucoup viennent de Grenoble. Les fantassins allemands, dont certains se battent depuis le jour du débarquement, font face aux légionnaires de la 4e BMLE et de la 11e DBLE. En fin de journée, une 77. ID très entamée recule pour se réfugier dans Grenoble, alors même qu’une insurrection vient d’éclater dans la région.
Sur le plateau du Vercors, les parachutistes allemands se redéploient pour éviter l’encerclement. Ils savent qu’ils pourraient tenir leurs positions, mais il ne fait plus de doute qu’ils seraient rapidement piégés : il faut se préparer à décrocher. Les officiers des 10e DI et 13e DBLE notent un fléchissement de la résistance allemande sur les pentes.
………
Les Allemands se préparent d’autant plus à évacuer le plateau que les troupes de la 83e DIA attaquent violemment les positions de la 39. ID du côté de Saint-Nazaire-en-Royans, point de passage obligé entre le Vercors et l’Isère, pour tenter de rallier le 1er Choc. Ce dernier a dû abandonner le pont conquis à la Saône, sous la pression d’un détachement de la 21. Panzer qui fournit ainsi un appui décisif pour le repli de sa voisine au nord de la rivière. Toutefois, les hommes du colonel Gambiez tiennent encore le pont de Beauvoir-en-Royans.
………
Dans la plaine, au confluent entre le Rhône et l’Isère, la préparation de la traversée commence dans la matinée. Dès l’aube, quatre groupes de bombardiers de l’Armée de l’Air sont engagés pour matraquer la rive opposée du fleuve, mais aussi une bande de plusieurs kilomètres en arrière, pour museler l’artillerie des 14. SS Panzergrenadier et 2. Panzer, déjà engagée dans un duel avec la 11e BACA. Les canons des 1ère et 3e DIM s’emploient de leur côté à éliminer les blockhaus allemands qui tiennent les berges de l’Isère sous leur feu.
Dans la soirée, un assaut en canots permet de prendre pied sur l’île qui divise la rivière à Châteauneuf-sur-Isère, tandis que le génie est à pied d’œuvre pour commencer à monter des ponts provisoires ou à rafistoler les ouvrages détruits. La traversée elle-même est programmée pour le lendemain.
Plusieurs centaines d’hommes de la 1ère DIM vont embarquer à Valence sur des LCVP et des LCM-III. La destruction des ponts sur le Rhône empêchant leur remontée du fleuve, les engins amphibies ont été convoyés depuis Marseille sur des porte-chars M26. Afin d’éviter d’attirer l’attention de l’ennemi qui contrôle encore la rive ouest du fleuve, l’embarquement et le court trajet vers le lieu de traversée devront s’effectuer de nuit. Le Rhône est un fleuve puissant et les embarcations mettront plus d’une heure pour parcourir les quelques kilomètres jusqu’au secteur de Pont-de-l’Isère.
Dans le même temps, la 5e DB commence à monter en ligne vers Bourg-de-Péage pour s’intercaler entre la 3e DIM et la 83e DIA face à la 21. Panzer. Plus discrètement, le II/113e RI rejoint les berges de l’Isère à l’est de Bourg-de-Péage, plus précisément au niveau du barrage de Pizançon. Le pont-route qui surplombe l’édifice a bien entendu été détruit par les Allemands, mais l’ouvrage hydroélectrique lui-même est intact et les commandos comptent bien en profiter pendant la nuit.
………
De l’autre côté du Rhône, alors que la 1ère Brigade de la 4e DI belge nettoie les collines au nord de Privas, les Taureau de la Brigade Tancrémont atteignent La Voulte sur Rhône. Pendant ce temps, la 14e DI progresse lentement face à une 243. ID accrocheuse. Les Français arrivent tout de même à s’emparer des nœuds routiers d’Antraigues-sur-Volane et Meyras, mais les collines alentour empêchent toute progression plus marquée.

Vers Carcassonne
Grand Sud-Ouest
– Bien que les offensives des divisions composant le VIe Corps US ne cherchent qu’à fixer l’ennemi, celui-ci est contraint de reculer, en particulier dans le secteur de la 266. ID. En effet, l’offensive des 7e et 36e DI-US, appuyée par les opérations Necklace et Jester et exploitée par la 3rd Armored Division, a créé de nombreux trous qu’il faut boucher urgemment. Ainsi, le 899. Grenadier Rgt recule autour de Saint-Affrique pour garder le contact avec une 708. ID mal en point. Son 728. Grenadier Rgt, du moins ce qu’il en reste, a réussi à s’échapper et bouche comme il peut la route d’Albi, tandis le reste de la division, regroupé autour de son 748. Grenadier Rgt, défendent les accès autour de Lacaune.
Plus au sud, la situation n’est pas meilleure pour la 327. ID. Le Kampfgruppe formé par ses pionniers et ses panzerjägers se sacrifie pour empêcher le CCB de la Spearhead d’exploiter la percée, évitant un encerclement et permettant au 597. Grenadier Rgt et à une poignée de survivants d’autres unités de décrocher jusqu’aux alentours de Brassac. Mais les mauvaises nouvelles pour les Allemands continuent à s’accumuler dans ce secteur : le CCB de la 3e Armored Division vient culbuter le 104. Panzergrenadiers Rgt de la 15. Panzer au débouché sur Mazamet. Le régiment allemand a tenté de s’accrocher sur les reliefs de la Montagne Noire, mais le recul de la 327. ID a ouvert une porte à l’aile, permettant au 142nd RCT de la division du Texas de le flanquer et de le forcer à reculer en direction de Castres.
Dans la vallée menant à Carcassonne, les deux camps font entrer en jeu de nouvelles unités. Pour les Allemands, la 9. Panzer approche de la ville (bien qu’un KG centré sur le 11. PzrGr Rgt et le 50. PzrJg Abt se dirige vers Castres) ; elle rejoint la ligne de front – ou la ligne de front la rejoint. Du côté des Américains, la Old Ironsides avance avec ses Sherman “français” (à canon de type français). Les Allemands reculent en bon ordre et ne lâchent rien. En fin de journée, on se bat près de Trèbes, à une dizaine de kilomètres de la cité médiévale.
A l’exception du régiment encore sonné par le carpet bombing de la veille, la 1ère DI-US a repris sa progression et nettoie le terrain sur les arrières comme à Villeneuve-Minervois contre le 595. Grenadier de la 327. ID, de plus en plus isolé. La 85e DI-US a réussi à progresser contre la 344. ID (et des survivants de la 158. ID qui se sont retrouvés là par hasard) dans le secteur de Labastide en Val. Cette poussée de la division Custer n’est pas la seule, puisqu’avec l’aide du 757th Tk Btn, son 338e Régiment réussit à faire reculer les grenadiers du 854. GR vers Alet-les-Bains. À très court terme, la vallée de l’Aude est perdue, d’autant qu’après l’opération Pique, la 344. ID n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Plus à l’ouest, la 45e DI-US mène une série de reconnaissances agressives. Dans ce secteur, les Allemands peuvent toutefois compter sur une solide seconde ligne avec la 3. Panzergrenadier Division.

Prise de conscience à Paris
Paris
– Le Feld-maréchal von Rundstedt a réuni son état-major ainsi que Lemelsen et von Mackensen, chefs des 1. et 19. Armeen. Tout le monde ne peut que constater que la situation ne cesse de se dégrader sur l’ensemble du front tenu par le HeeresGruppe G. Depuis l’échec de Nordwind, plus personne ne se fait d’illusions sur une hypothétique contre-attaque destinée à rejeter les Alliés à la mer. Si la situation n’évolue pas, les Alliés seront à Paris, voire sur le Rhin, sans même avoir besoin de ce fameux débarquement dans le nord de la France que tout le monde attend et pour lequel on continue à fortifier frénétiquement les côtes !
D’une façon générale, il apparaît possible de stabiliser le front ou, tout au moins, de reculer en bon ordre plutôt qu’en étant bousculés et surtout en épuisant l’adversaire, jusqu’à ce que ce dernier commette un faux pas… ou que Berlin décide que le sud de la France devient prioritaire, ce qui semble peu probable. Mais, quoiqu’il arrive, il faut des renforts !
Dans les deux secteurs de plaine, vallée du Rhône et plaine de Carcassonne, les unités blindées font bonne figure, mais leurs pertes s’accumulent : les derniers modèles de Panzer IV sont quelque peu inférieurs au « Sherman à canon long » (comme les Allemands appellent le Taureau) et les tankistes français, très expérimentés, s’avèrent d’une efficacité redoutable. Les Tiger restent heureusement supérieurs à tous les chars ennemis, mais les pertes subies malgré tout par les bataillons de chars lourds sont difficilement remplaçables. Il devient impératif de laisser souffler les troupes et de renouveler le matériel. Von Rundstedt commence donc par appeler l’OKW afin obtenir l’indispensable accord du Führer pour piocher parmi les unités du PanzerGruppe West, la réserve blindée du nord de la France. Le Feld-maréchal contacte ensuite Dollman et von Salmuth, qui commandent respectivement les 7. et 15. Armeen déployées dans le nord de la France, afin qu’ils cèdent plusieurs divisions d’infanterie.
La situation sur le terrain est ensuite examinée en détail.
Dans les Alpes, zone pourtant très favorable à la défense sur le papier, il n’y a tout simplement pas assez de troupes aptes au combat de montagne pour stopper durablement les Français et leurs “supplétifs” marocains spécialisés. Von Mackensen prévient que la liaison avec le LI. Gebirgs Armee Korps, qui défend la frontière italienne, ne tiendra plus très longtemps. La 91. Luftlande Infanterie Division, cantonnée à Dijon, doit rejoindre l’Isère de toute urgence. C’est tout ce qu’il est possible de faire dans l’immédiat dans ce secteur ; il faudra donc continuer de compter sur le relief et la rivière Isère en faisant payer à l’ennemi le prix du sang pour chaque mètre cédé, puis se replier lorsque le coût pour les troupes du Reich deviendra trop élevé. Von Rundstedt rappelle au passage que von Choltitz, gouverneur de Lyon, a toute liberté pour procéder à des destructions dans cette ville pour favoriser la défense. Dans la région voisine du Forez, les usines d’armement de Saint-Etienne et Saint-Chamond doivent se préparer à évacuer leurs stocks vers le nord.
Dans le sud-ouest, les trois divisions du LXXX. ArmeeKorps reçoivent l’ordre de renforcer le front. La 159. RD, qui deviendra pour l’occasion une division d’active, doit se diriger vers l’Ariège, la 245. ID vers la région toulousaine et la 265. ID vers le Tarn-et-Garonne. Lemelsen souligne que ce redéploiement, relativement aisé sur le papier, va laisser le contrôle du vaste territoire entre l’Atlantique, la Garonne et les Pyrénées aux seules forces de police du Reich et aux unités côtières de la Kriegsmarine. Quant à ce qui reste des hommes du NEF, à la fiabilité plus que douteuse, il semble inenvisageable de recourir à leurs services : que les Français se débrouillent entre eux !
La région la plus dangereuse est clairement le Massif Central, d’autant plus que les “terroristes” y pullulent. Si on ne parvient pas à y stabiliser la situation, l’ennemi pourra percer et, à terme, se rabattre sur les arrières des PanzerKorps qui défendent les plaines. Pour renforcer cette région, pas moins de quatre divisions venant du nord de la France, cédées par Dollman et von Salmuth, sont finalement désignées. Les 85. et 362. ID, basées respectivement à Limoges et Niort, se déplaceront principalement à pied – et par camion quand ce sera possible. L’état-major du LXIV. ArmeeKorps, qui était jusqu’alors en charge du secteur Poitou-Limousin, devra les encadrer. La 84. ID, venant du Mans, et la 182. RD (qui deviendra elle aussi une division d’active), venant de Nancy, voyageront en train… si l’aviation alliée, toujours aussi active, et les cheminots français, toujours aussi “paresseux”, le leur permettent. Dans un premier temps, elles seront directement rattachées à la 19. Armee.
Après avoir longuement examiné la carte, von Rundstedt décide de s’en tenir aux fondamentaux : une défense s’appuyant sur le relief et les coupures humides, accompagnée de toutes les destructions possibles, à commencer par le dynamitage systématique des ponts dès qu’ils ont perdu leur utilité. Exactement ce qu’ont fait les Français quatre ans plus tôt avant de décamper en Afrique, et avec pas mal de réussite, songe le Feld-maréchal avec une ironie amère. Malheureusement, la longue sécheresse qui caractérise ce printemps 1944 ne va pas faciliter les choses. Les chefs de corps d’armée auront toute latitude pour ordonner des replis en l’absence d’autre solution, plutôt que de prendre le risque de voir l’ennemi réaliser percées et encerclements.
Reste à savoir où positionner la ligne d’arrêt… L’acheminement des renforts venus du nord de la France va être difficile, car l’aviation ennemie et la Résistance s’en prennent impitoyablement aux moyens de transports déjà insuffisants. Or, faire arriver des troupes par petits paquets sur une ligne proche du front reviendrait certainement à les sacrifier en vain. Il faut donc établir une ligne de recueil suffisamment loin de l’ennemi, pour avoir le temps de la fortifier un minimum. En conséquence, il est décidé d’ancrer la défense dans le Massif Central, de part et d’autre de la région montagneuse regroupant les monts Dôme (ou chaîne des Puys) et les monts Dore. Ce qui n’exclut pas de résister d’abord plus au sud, sur le Lot et ses affluents, ainsi que sur les contreforts des monts du Cantal. À l’ouest de cette région, la situation est simple : la ligne de défense suivra la Dordogne de la région bordelaise jusqu’aux montagnes. À l’est par contre, c’est plus délicat, car entre la chaîne des Puys et les monts du Lyonnais, les principaux cours d’eau, Allier et Loire, sont orientés sud-nord, traversant deux zones de plaine séparées par les monts du Forez. Il faudra donc probablement envoyer des blindés dans le secteur. Plus à l’est, la défense s’appuiera naturellement sur la ville de Lyon et sa banlieue, avant de se prolonger vers la Suisse en suivant le Rhône.
Pour finir, le Feld-maréchal s’enquiert de l’avancement des travaux de mise en défense et d’approvisionnement des Festungen (forteresses) côtières, dont la mise en place a été décidée fin décembre. Par la force des choses, la priorité doit aller à l’estuaire de la Gironde (Royan et la pointe de Grave), ainsi qu’au port de La Rochelle.

Remaniement dans la Luftwaffe
Paris
– Le déclenchement de l’opération Cobra pousse la Luftwaffe à décider le repli des unités de la LuftFlotte 5 (Robert von Greim), très amoindries, vers les terrains du nord de la France. Ce secteur étant sous la responsabilité de la LuftFlotte 3 (Hugo Sperrle), il est décidé, pour clarifier la chaîne de commandement, de dissoudre la LF 5.
– Le V. FliegerKorps, déployé en France, devient le Kommandierenden General der Deutschen Luftwaffe in Süd-Frankreich, directement rattaché à la LF 3.
– Le X. FliegerKorps, déployé en Italie, devient le Kommandierenden General der Deutschen Luftwaffe in Italien.
La Luftflotte 3, dont les anciennes unités forment le Kommandierenden General der Deutschen Luftwaffe in Nord-Frankreich, sera dorénavant commandée par von Greim, Sperrle étant placé dans la Führerreserve.

Inconscience à Berlin
Paris-Berlin
– En fin de journée, on signale à von Rundstedt que l’OKW le demande en personne au téléphone. Au bout du fil, c’est Guderian – lequel, pour une fois, a presque un ton aimable : « Herr Feld-maréchal, le Führer a été très satisfait de votre demande d’envoyer des renforts blindés à la 19. Armee. J’ai le plaisir de vous indiquer que la division Panzer Lehr, stationnée entre Nancy et Verdun, et la 16. SS-Panzer Division Hitlerjugend, basée à Sarrebruck, vont recevoir dès cette nuit leurs ordres de marche pour la vallée du Rhône. »
Le vieux maréchal ne s’attendait pas à une générosité aussi immédiate. La Panzer Lehr et la Hitlerjugend, la crème de l’élite de la Panzerwaffe (ou de ce qui en reste…) ! Mais la phrase de Guderian qui suit efface le sourire qui naissait sur ses lèvres : « Avec la 2. Panzer et la 21. Panzer, vous aurez de quoi briser pour un bon moment l’orgueil des Français. Avec un peu de réussite, vous pourrez même les renvoyer en Afrique, ah ah ah ! »
Rundstedt sait bien que la doctrine de la Wehrmacht est de contre-attaquer systématiquement et au plus tôt toute percée ennemie – mais les conditions en vallée du Rhône autorisent-elles vraiment une telle opération ? Les 2. et 21. Panzer sont déjà en train de lancer des contre-attaques locales d’urgence et se retrouvent engluées dans des combats qui ne leur laisseront pas la possibilité se dégager pour se concentrer avant une vaste opération. Cependant, il sait aussi que c’est bien la volonté du Führer – ses antennes à l’OKW l’ont informé que Hitler attendait « l’équivalent de Friedericus II à l’ouest ». Il ne peut donc qu’articuler quelques mots sur la nécessité de préparer correctement une offensive, sur le fait que le front de la 1. Armee serait peut-être plus indiqué pour une attaque de blindés…
Mais Guderian est inflexible : « J’insiste sur l’impératif de contrer les Français, Herr Feld-maréchal ! S’ils parviennent à sortir du goulet rhodanien, ils menaceront directement le Rhin et les frontières du Reich ! En revanche, vous pouvez vous permettre de reculer dans le sud-ouest, où vous avez encore de la profondeur stratégique. » énonce le chef de l’OKW comme un professeur reprenant un enfant un peu idiot…
Dernière protestation de von Rundstedt : la Luftwaffe est d’une faiblesse insigne sur le front sud, on vient d’être obligé de dissoudre la LF-5 ! Rien à faire : « Le Führer lui-même va demander au Reichsmarschall Göring de vous assurer un soutien maximum ! »
« Avec quoi ? »
grommelle Rundstedt entre ses dents.
Mais Guderian a encore une flèche du Parthe à lancer : « Nous attendons des précisions sur votre contre-offensive dès que possible, Herr Feld-maréchal. L’opération elle-même doit être lancée avant la fin du mois, afin de réaffecter ensuite au HeeresGruppe D les deux Panzerdivisions que nous acceptons d’envoyer en vallée du Rhône, au cas où l’ennemi se déciderait à tenter un débarquement sur les côtes de la Manche ! »
Bref – von Rundstedt a dix jours pour lancer une offensive blindée avec des divisions qui sont très loin d’être sur leurs positions de départ et qui devront sans doute s’en aller au bout de fort peu de temps. Quand il raccroche, son aide-de-camp entend le vieux Prussien marmonner quelque chose à propos d’un fichu caporal de Bohème…


Dernière édition par Casus Frankie le Lun Oct 17, 2022 11:40; édité 1 fois
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malagava



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MessagePosté le: Lun Oct 17, 2022 11:05    Sujet du message: Avril 1944, la 2ème campagne de France Répondre en citant

Bravo pour ce formidable travail.
Une question - est-ce que les pertes notamment infanterie sont gérables pour les Français ? J'ai lu récemment le bouquin de Carlo d'Este "decision in Normandy" qui mettait en exergue la difficulté pour les anglais de combler leurs pertes, en particulier en infanterie, et que cette problématique a dicté leur mode opératif pendant toute la suite de la guerre.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Oct 17, 2022 11:15    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Dans la soirée, un assaut en canots permet de prendre pied sur l’île qui divise la rivière à Châteauneuf-sur-Isère, tandis que le génie est à pied d’œuvre pour commencer à monter des ponts provisoires ou à rafistoler les ouvrages détruits. La traversée elle-même est programmée pour le lendemain.


Là où les brandebourgeois puis allemands passaient déjà en 40. Comme quoi ...

Citation:
barrage de Pizançon


Dynamité en 40 OTL seulement au niveau de l'écluse certes, mais pourquoi pas encore davantage FTL ? Surtout qu'on s'est beaucoup servi de cela pour ralentir l'ennemi durant le sursaut ?

Citation:
Les Tiger restent heureusement supérieurs à tous les chars ennemis, mais les pertes subies malgré tout par les bataillons de chars lourds sont difficilement remplaçables.


Sans parler du contexte post-Friedericus II ...

Citation:
Dans la région voisine du Forez, les usines d’armement de Saint-Etienne et Saint-Chamond doivent se préparer à évacuer leurs stocks vers le nord.


Il en reste depuis 40 (les destructions), 41-44 (les bombardements) et les sabotages ?

Citation:
de dissoudre la LF 5. Le V. FliegerKorps, déployé en France, est lui aussi dissous et ses unités rattachées directement à la LF 3. Le X. FK, déployé en Italie, est dissous et ses unités sont rattachées au Kommandierenden General der Deutschen Luftwaffe in Italien


Ca fait 20 sous. Et vingt sous, c'est beaucoup.

Citation:
l’ont informé que Hitler attendait « l’équivalent de Friedericus II à l’ouest ».


Ca s'annonce brillant donc.
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
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