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Les oeufs du Roi
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le poireau



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MessagePosté le: Jeu Sep 20, 2018 11:20    Sujet du message: Répondre en citant

requesens a écrit:
Casus Frankie a écrit:
Les B-17 et B-24 sont sur l'Allemagne, notamment.
Les bimoteurs sont (censés être) plus précis et vont moins loin.
Et puis OTL, c'est bien ce qui s'est passé.


Curieux quand même car le job des Lancaster c´est aussi d'être sur l'Allemagne mais si c'est OTL....comme dit Zézette dans le Père Noël "Ah bah ça va alors".


Il y a peut être aussi le fait que la RAF manque de bombardiers moyens réellement modernes !
_________________
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Oct 07, 2018 09:01    Sujet du message: King's Eggs, Mars 44 Répondre en citant

Mars 1944
14 – Europe du Nord
Les Œufs du Roi, suite…

1er mars
King’s Eggs
Le Mans
– Les pertes infligées le 28 février aux habitants du Mans n’empêchent pas la RAF de remettre le couvert, avec cette fois le 3rd Bombardment Group. A la nuit, 213 Lancaster prennent le même chemin, suivant le même principe de deux vagues d’attaque. Problème : la météo aussi est pratiquement la même, moins mauvaise cependant, mais c’est également vrai pour la Luftwaffe, dont le I/NJG 4 est dirigé sur l’armada principale (sans le savoir), le II/NJG 4 s’occupant du leurre des Lincoln, sans succès – les Avro sont toujours trop hauts pour les Bf 110 et Ju 88. Récemment promu Hauptmann après son vingtième succès, Ludwig Meister du I/NJG 4 parvient à faire un doublé – deux des trois pertes recensées chez les Anglais cette nuit-là – mais seulement sur le chemin de retour des bombardiers, sa base étant trop éloignée.
Neuf Mosquito ont été chargés du marquage, dont cinq pour la première tranche, et cette fois, ils sont à l’heure. S’ils descendent aussi un peu plus bas, c’est qu’une petite pluie fine gêne la visibilité. Leur marquage est malgré tout considéré comme réussi et les Lancaster entament leur passe à 21h00 précises, suivis une demi-heure plus tard de la deuxième vague. Hélas, avec un plafond plus bas, on se retrouve dans les mêmes conditions précaires que l’avant-veille, avec les mêmes conséquences. Si le marquage amélioré permet la destruction de nombreuses voies ferroviaires, de 15 locomotives et de 800 wagons, les cités ouvrières ne sont pas épargnées, et 48 civils y trouvent la mort. Il y a 57 blessés et une nouvelle fois de nombreuses habitations sont détruites.
Dommages collatéraux inévitables durant une guerre sans merci ? C’est bien sûr ce que pense l’état-major du Bomber Command Home, mais à l’instar de la centaine d’équipages n’ayant pas bombardé le 28 février, d’autres voix s’élèvent, sinon contre la méthode, mais plutôt contre les conditions d’opération, loin d’être optimales. Y compris celle du Premier ministre, qui se fait le relais des protestations véhémentes du Président du Conseil.
Car il n’a pas fallu bien longtemps pour que les échos des dégâts parviennent jusqu’à Marseille et de là remontent jusque Londres. A présent que le gouvernement est revenu sur le sol de la Métropole, la majorité des Français aspirent plus à une libération rapide qu’à recevoir des bombes sur leurs toits ! Aujourd’hui encore, une partie de la population mancelle conserve une certaine rancœur contre les Britanniques, parfois exprimée de diverses façons lors des éditions successives de la course des 24 Heures, à laquelle nos voisins d’Outre-Manche sont très attachés et viennent souvent assister.


2 mars
King’s Eggs made in USA
Nord et Belgique
– Comme on lui a fait remarquer l’absence de chasseurs à l’ouest de la France, l’Oberst Priller a détaché la veille le III/JG 26 de Florennes à Caen. Ce qui fait les affaires des équipages des Marauder de la 12th AF, dont les trois cibles de la journée sont les gares d’Aulnoye-Aymeries (France) et Haine Saint-Pierre (Belgique) avec l’aérodrome de Chièvres (Belgique aussi), où une Staffel était basée… Son absence lui évite des pertes, mais les installations sont sévèrement endommagées.
Les 71st et 84th Fighter Wings accompagnent les B-26, avec des Thunderbolt en protection rapprochée et balayage et des Lightning en altitude. La couverture nuageuse sur la zone des cibles est plutôt faible, ciel de traîne avec un vent d’est bien frais et sec. Plus au nord, un front chaud venant du nord-est apporte une couche assez dense de stratus et altostratus, que les bombardiers survolent avant d’arriver sur leurs objectifs. Bloqués au sol par des brumes matinales allant jusqu’aux nuages, les Fw 190 du II/JG 26 de Lille ne décollent pas – ce serait faisable, mais comment rentrer ? Priller préfère attendre que ça se lève, pour intercepter les ennemis au retour.
« Là-haut, dans nos cockpits, on se les gèle ! Le soleil de mars n’est pas encore suffisant pour nous réchauffer et les turbocompresseurs prélevant un maximum des gaz d’échappement, il reste peu de calories pour nous. Faudrait que j’envoie à Lockheed mes croquis de radiateur de chauffage branché sur le circuit de refroidissement des Allison ! En prime, pas un seul Hun à se mettre sous la dent. Ils doivent être coincés au sol par la couche basse… Tant mieux pour les Marauder, mais un peu d’exercice nous réchaufferait ! J’en viendrais à envier mon frangin dans son lourdaud de Jug, en bas. » (Lawrence E. Blumenthaler, op. cit.)
La bonne visibilité permet un bombardement précis, d’autant plus que, la Flak n’étant pas encore très présente sur les sites des gares, les B-26 peuvent descendre à 9 000 pieds sans encombre pour viser et larguer, un petit groupe de P-47 ayant marqué l’objectif avec des fumigènes et des bombes pour indiquer le vent au sol. Tout en straffant ce qu’ils pouvaient !
Sur Chièvres, c’est un peu plus chaud, car la Flak est plus dense, sans pour autant être très précise, au grand soulagement des équipages. De plus, s’il y a des P-47 marqueurs pour les gares, il y a aussi des P-47 straffeurs de Flak : avant que les bombes des Marauder ne touchent le sol, un squadron de Jug prend pour cibles les positions de Flak dévoilées par les départs de tir et dont les canons sont pointés vers le ciel, très haut. Un seul passage en tirant des huit 0.5, puis on remonte en protection des bombardiers sur le chemin des écuries.
« Nouveau jeu inventé par le leader : dégotter les batteries de DCA pour les faire taire. A la fois facile et dangereux. Facile car nous arrivons en radada alors que les canons sont pointés verticalement vers les B-26 et aboient régulièrement, ils sont donc très visibles. Dangereux, car il faut passer juste avant les impacts de bombes, on ignore si on ne va pas s’en prendre une larguée par un mec un peu en avance ! L’est heureux, le frérot, là-haut ! » (Joe L. Blumenthaler, op. cit.)
Le retour s’effectue en bon ordre. Quelques dégâts dûs à la Flak sur des Marauders, mais pas de perte directe, pour l’instant. Car si à Lille, un crachin a remplacé le brouillard, ce qui n’arrange guère les possibilités de vol, Priller se fait copieusement sermonner par son supérieur, qui ne comprend pas qu’il ne soit pas en l’air alors que le contrôle radar a bien les cibles sur les écrans. Rageur, n’ayant pas pu faire valoir les conditions météo, l’Oberst claque le combiné du téléphone après un dernier « Zum befehl, Herr General ! » et livide, il s’installe dans son habitacle en faisant signe à tout le monde de mettre en route.
Tant bien que mal, après que Priller ait ordonné de ne pas serrer la formation, les 25 Focke-Wulf décollent et traversent la couche qui s’épaissit de minute en minute. Le regroupement en montée après la sortie au soleil n’est pas complètement achevé que le spectacle de l’essaim d’avions américains s’offre à la vue des pilotes germaniques, qui se retrouvent dans la position des Anglais pendant la Bataille d’Angleterre ou des Français lors de l’opération Paula en juin 40. Les rôles s’inversent, pense Priller, qui rajuste ses harnais. Tout ce qui leur reste à faire, c’est serrer les dents, prier et attaquer.
Sauf que ce sont les Américains qui tirent les premiers, sous la forme des “diables à queue fourchue” planqués dans le soleil et qui fondent sur les avions à croix gammée.
« Ne pas engager les Fw 190 en tournoyant, ils sont plus maniables que nos bimoteurs. Tout ce que nous devons faire, c’est piquer sur eux plein gaz, lâcher une rafale, remonter et recommencer le manège. Ça a normalement l’avantage de les faire se disperser dans tous les sens, et les Razorback peuvent ainsi les engager à la même altitude, où leur puissance leur donne l’avantage. Mais Bon Dieu, si ces salopards ne sont pas nombreux, ce sont des vieux de la vieille, des experts comme ils disent. Malgré le soleil, ils n’ont pas mis longtemps à nous apercevoir, et ils ont tous viré dans notre direction comme un seul homme. On a réussi à se croiser sans se toucher, mais on n’en a pas non plus touché un seul ! Par contre, j’ai vu le moteur droit de Jake se mettre à fumer, et il a mis direct le cap au nord-ouest. Moi, j’ai suivi les consignes et gardé de la vitesse avant de remonter. En me retournant, j’ai vu que les Focke n’essayaient pas de nous suivre, mais repartaient vers les B-26… Et les Jug ! » (Lawrence E. Blumenthaler, op. cit.)
À nouveau, l’écran formé par les chasseurs américains est infranchissable, malgré les techniques éprouvées des as allemands. Priller ne peut que constater l’infériorité numérique et tactique dans laquelle ils se trouvent. Il parvient pourtant à ajouter une victime à son palmarès, mais grâce à un coup de chance – après des manœuvres hasardeuses, sa rafale arrive dans l’habitacle d’un P-47. Mais en voyant ses équipiers encaisser les coups de la nuée d’étoiles blanches et en apercevant les corolles de parachute qui s’ouvrent derrière les Fw 190 fumants, il décide de rompre le combat et de ramener le plus possible de monde à la maison. Enfin, pas vraiment à la maison, car il leur faudra aller se poser plus au sud, là où la visibilité est correcte sur les terrains.
C’est d’ailleurs un peu le même phénomène qui se produit chez les Américains : la météo se dégradant sur leurs bases de départ, beaucoup sont obligés de se poser ailleurs en Angleterre !


3 mars


4 mars

King’s Eggs
Somme
– La gare de triage d’Amiens-Longueau est au programme de la RAF pour la nuit. 122 Halifax du 4th Group se rassemblent à l’est de Portsmouth au crépuscule et mettent le cap sur le Touquet, après que les Lincoln du Sqn 102 soient partis en diversion vers le Mans. Les conditions sont bonnes, ciel de traîne à 5/10e après le passage d’un front chaud venant du sud-ouest, et lune croissante. Une seule vague d’attaque, mais huit Mosquito vont effectuer le marquage, afin de ne pas répéter les erreurs de l’attaque du Mans.
Le ciel clair est aussi un temps idéal pour les oiseaux de nuit du I/NJG 4, qui ont échangé leur zone de chasse avec leurs collègues du II/NJG 4. La chance sourit encore à Ludwig Meister, dont le Bf 110 marqué Luk va se voir décoré d’une barre de plus. Une victoire parmi les six pertes subies par la RAF cette nuit-là, dont une seule par la Flak : le Halifax LL229 du Sqn 78 s’écrase à Mézerolles près de Doullens après qu’un seul homme, le Sgt McAllister, ait pu évacuer l’avion en flammes.
« Vers 20h 50 sur la route d’Amiens, nous avons été touchés par la Flak, qui tirait du 88 mm, après que nous ayons été pris dans plusieurs faisceaux de projecteur. Un coup direct dans l’aile droite enlève un moteur et met le feu. Notre pilote, le F/Lt Ronald Spicer, vire aussitôt en ordonnant de larguer les bombes, tandis que j’essaye d’actionner les extincteurs de ce côté, mais sans succès. Ronald donne alors l’ordre d’évacuer et je m’exécute aussitôt, avant que l’aile droite se détache, l’avion partant alors en vrille sans que les autres aient pu sauter. Mon parachute s’ouvre, mais je descends pratiquement sur les lieux du crash, où les Allemands sont évidemment en train d’arriver et me font prisonnier. » Sergent H.M. McAllister, mécanicien.
La précision du bombardement est convenable cette fois, et le Spitfire de photo-reco ramène de bons clichés le lendemain matin. Le Bomber Command avait prévu une deuxième opération pour la nuit suivante en cas de conditions météorologiques mauvaises la première nuit, mais la suivante promettant d’être aussi claire, décision est prise de passer tout de même une deuxième couche sur l’objectif, où des réparations sont certainement en cours.


5 mars
King’s Eggs
Somme
– A nouveau 120 Halifax du 4th Groupe, mais de squadrons différents. Les Lincoln partent cette fois pour la Belgique et la Hollande, et la Luftwaffe se concentre sur eux, bonne affaire pour les “vrais” bombardiers, plus tranquilles malgré un temps encore moins nuageux ! De fait, aucune perte n’est enregistrée dans les rapports de la RAF, et le rapport du Bomber Command annonce, ravi, « un bombardement effectué avec succès ». Malgré cela, le raid de cette nuit, comme le précédent, a fait des victimes dans la population amiénoise : 18 morts et 14 blessés en tout. Prévenue à chaque fois, la Résistance n’a pas pu faire grand-chose : déplacer des masses de gens après le couvre-feu n’est vraiment pas simple.


6 mars
King’s Eggs made in USA
Normandie
– Par un temps clair et ensoleillé, c’est la charmante petite station balnéaire de Criel-sur-Mer, proche du Tréport, qui est visitée par 70 Douglas A-20C Havoc du 97th Bomber Wing, escortés par les P-47 du 303rd Fighter Wing. Certes, ce n’est pas le petit port de pêche, ni la magnifique plage de galets entourée des falaises de craie blanche d’une centaine de mètres, qui attirent les aviateurs de la 12th AF, mais bien les gares de la Maladrerie et d’Heudelimont, qui desservent les batteries côtières voisines, au sud-ouest du Tréport et d’Eu. Heureusement situées à 2 km de la côte, les gares et la voie ferrée reçoivent le tapis de bombes sans que la petite commune et ses hameaux souffrent outre mesure.
Prévenus trop tardivement, les chasseurs du I/JG 26 d’Abbeville ne parviennent à voir que les dérives des Havoc qui s’éloignent et ont fort à faire avec l’escorte, très agressive, à l’image du Sqn/Co du 410th FS, le major James W. Egan, qui accroche la troisième victoire de son palmarès sur son nouveau P-47D aluminium Mona XI, codé R3-E, après les deux premières obtenues dans le Pacifique Sud sur P-39 Airacobra.


7 mars
King’s Eggs made in USA
Région parisienne
– Le major-général Lewis H. Brereton divise les objectifs de sa 12th AF pour cette superbe journée de mars. Outre l’objectif prévu, la gare de triage de Creil-Montataire dans l’Oise, ses groupes iront compléter le travail effectué la veille par la RAF dans l’opération Crossbow : quatre sites de noballs ont été attaqués, mais la Résistance signale que les dégâts sont faibles, et que les installations sont sur le point d’être achevées. Il y a donc urgence et les quatre groupes du 98th Wing s’en prendront aux sites de V-1.
Pendant ce temps, les trois groupes du 99th Wing prennent le chemin de Creil, via Dieppe, soigneusement contournée à cause d’un nid de Flak très actif. Le dernier point de route avant Creil est situé à Gournay-en-Bray, afin d’éviter Beauvais et la proximité du I/JG 1, ce qui est fort illusoire étant donné la bonne visibilité et le peu de cumulus dans le ciel bleu. De fait, l’arrivée sur Creil est perturbée par l’intervention des Focke-Wulf, vite pris à partie par l’escorte des Thunderbolt des 48th et 371st FG.
Le Marauder serial 42-95870 Maxwell House, qui porte la mention Good to the last drop (jeu de mots entre la goutte de café et le largage des bombes), codé N3-B, est touché par la Flak au moteur droit qui prend feu. Il s’agit (comme son nom l’indique !) de l’avion personnel du colonel Jewell C. Maxwell, commandant le 344th BG, qui a été emprunté par l’équipage du 1st lieutenant Jack V. Porter, dont l’appareil était indisponible. Après avoir été délesté de son chargement, le B-26 est évacué par les sept membres d’équipages qui parviennent tous à sauter en parachute… et sont faits prisonniers dès leur arrivée au sol.
Les photographies du F6 envoyé dans l’après-midi pour évaluer les dégâts sont plutôt satisfaisantes, mais il apparaît qu’une bonne partie de la gare reste opérationnelle, les passes ayant été trop dispersées. Il faut remettre le couvert.


8 mars
King’s Eggs made in USA
Région parisienne
– Le triage de Creil est visé à nouveau vers midi, cette fois par 96 Marauder et Havoc. Cent vingt-quatre autres appareils attaquent Beaumont-le-Roger et Beauvais-Tillé. Avoir rencontré des chasseurs la veille n’a pas plus aux Américains, qui ont décidé de neutraliser les pistes du I/JG 1 pour être tranquilles.
Les bombardiers ont frappé le triage de Creil pendant un quart d’heure selon un axe nord-sud. En deux jours, une cinquantaine de personnes ont été tuées, mais les dégâts sont importants. Le triage est inutilisable pour plusieurs mois et le mécanisme de l’écluse de Creil sur le cours de l’Oise est détruit. Les voies Creil-Paris et Creil-Beauvais-Rouen sont interrompues en plusieurs points. La ligne Creil-Beauvais sera réparée en deux jours, celle de Paris après dix journées de travail vingt-quatre heures sur vingt-quatre. En attendant, la circulation ne peut s’effectuer que par la route, où de nombreux ponts sont encore debout : des cibles toutes désignées pour les T-bolt d’attaque au sol.

King’s Eggs
Nord-est
– En début de nuit, le triage de la gare de Laon est l’objectif d’un raid du Bomber Command Home. L’opération mobilise 83 bombardiers Halifax du 4th Group, dont 40 % des équipages sont Canadiens. Située au nord de la ville, la gare est en contre-bas de la butte fortifiée de la ville médiévale, mais terriblement proche de celle-ci. Le leader a donc reçu pour consigne d’être particulièrement vigilant, afin d’éviter de détruire la “ville couronnée”. Heureusement, la nuit est claire.
L’alerte ne retentit pas et la frappe commence par surprise. Les six premiers Mosquito (sur douze) chargés de marquer la cible et de définir strictement le périmètre du bombardement éclairent bien les lieux. La première vague, composée de 52 appareils, se présente sur la zone et livre ses “œufs”, non sans être accrochée par des chasseurs de nuit du II/NJG 4, qui proviennent de la base toute proche de Juvincourt. Deux Halifax sont perdus. Peu après, le commandant de l’opération estime la frappe suffisante, si bien que les 29 bombardiers de la deuxième vague font demi-tour avec les soutes pleines.
Un millier de bombes sont tombées dans le périmètre de la cible. Cent soixante ont explosé sur les installations ferroviaires et 80 sur le dépôt des machines, où sont stationnées une dizaine de locomotives, dont quatre sont mises hors d’usage. Cent bombes dévastent les voies. Les autres se répartissent un peu partout, si bien qu’au lever du jour, on compte 83 maisons plus ou moins sérieusement endommagées (la plupart dans le quartier de la gare).
Malheureusement, deux tranchées-abris sont touchées par des coups directs. L’une se situe dans le quartier de la gare, l’autre près du passage à niveau de la route de Tergnier (où des Allemands se trouvaient au moment du raid). Selon un rapport municipal, les sauveteurs constatent la mort de sept civils et viennent en aide à neuf blessés qui sont hospitalisés.
Ce bilan aurait pu être beaucoup plus lourd. Fort heureusement, de nombreuses familles laonnoises ont suivi les recommandations alliées répétées depuis plusieurs semaines à la radio et soulignées par les “correspondants” de la Résistance : elles ne dorment plus près des gares, devenues des cibles prioritaires.


9 mars
King’s Eggs made in USA
Normandie
– Les réparations du précédent raid ne sont pas encore terminées que la gare d’Hirson reçoit à nouveau la visite des Marauder de la 12th AF. Il s’agit de faire comprendre aux Allemands qu’un site bombardé peut l’être à nouveau, afin de disperser au maximum les pièces de Flak, pour en diviser le nombre par emplacement. Si l’idée est bonne, elle est déjà venue à l’esprit des Allemands, qui ont conclu que le site ayant été bombardé, il allait l’être à nouveau et qu’il n’y avait pas assez de Flak dans le secteur, donc qu’il fallait en mettre plus ! Ce qu’ils ont fait.
La mauvaise surprise est donc du côté américain, qui perdent ce jour-là quatre appareils, tous abattus par la Flak (les chasseurs allemands brillant par leur absence). Trois tombent en France, dont deux explosent en vol (pas de survivants), et un dans la Manche, dont seuls deux membres d’équipage sont secourus. Mais cette fois, l’objectif a été bien pilonné, le dépôt n’existe plus et les voies sont endommagées au point qu’il faudra une semaine avant de rétablir une ligne !

King’s Eggs
Nord
– La nuit du 9 au 10 voit le 3rd Group du Bomber Command Home s’occuper de la gare d’Aulnoye-Aymeries, déjà matraquée par les Américains. Là aussi, une Flak plus dense gêne le marquage des pathfinders ; le Mosquito HJ708 codé TW-P est même abattu. Le leader des “Mossie” ne pouvant confirmer l’exactitude du marquage, les bombardiers rebroussent chemin, non sans perdre deux Lancaster : un abattu par la Flak, l’autre par le Leutnant Karl Spatzle, du II/NJG 4 de Juvincourt.


10 mars
King’s Eggs made in USA
Région parisienne
– Afin d’achever le travail déjà bien avancé à Creil par les bombardiers moyens et de perturber les réparations en cours, les P-47D du 303rd Fighter Group sont équipés de bombes et attaquent en piqué les installations, mais aussi les ponts routiers sur l’Oise proche, ce qui permet de bloquer la circulation tout autour de la ville. Les observateurs des postes de guet sur la côte n’ayant signalé que des monomoteurs en grand nombre (plus de cent), les “gars d’Abbeville”, n’ayant pas de bombardiers à se mettre sous la dent et n’ayant guère envie de se mesurer à des chasseurs à un contre quatre, sont sagement restés au sol. Les attaquants n’ont aucune perte.
« Nous étions en couverture des gars du 303, qui emportaient chacun deux bombes de 500 livres. On pensait bien que nous allions pouvoir nous faire une joyeuse partie de chasse avec les Huns d’Abbeville, n’ayant pas à nous préoccuper des bombardiers, mais rien : ils sont restés terrés au sol. La peur ? Charlie dit qu’ils ne sont plus assez nombreux pour s’opposer à nous et qu’ils doivent se réserver pour la suite en attendant des renforts… Il a fallu qu’on passe nos nerfs sur tout ce qu’on pouvait trouver sur la route du retour ! » (Joe L. Blumenthaler, op. cit.)


11 mars
King’s Eggs
Région parisienne
– En Seine-et-Marne, un nouvel objectif pour l’opération : Vaires-sur-Marne, ou plutôt sa gare de triage. Temps clair avec une couverture nuageuse à 5/10e, mais encore la pleine lune : à 21h32, le marquage des huit Mosquito est précis, le bombardement des Halifax l’est tout autant, et les résultats sont spectaculaires : deux trains de munitions explosent, proches d’un autre chargé d’infanterie, provoquant une hécatombe : 1 270 soldats périssent. Funeste signe du destin, l’un des trains de munitions apportait les obus destinés aux 88mm de Flak venant d’être installés sur le périmètre de la gare, mais qui n’ont pu ouvrir le feu…
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houps



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MessagePosté le: Dim Oct 07, 2018 19:50    Sujet du message: Répondre en citant

8 mars
King’s Eggs made in USA
Région parisienne – Le triage de Creil est visé à nouveau vers midi, cette fois par 96 Marauder et Havoc. Cent vingt-quatre autres appareils attaquent Beaumont-le-Roger et Beauvais-Tillé. Avoir rencontré des chasseurs la veille n’a pas plu aux Américains, qui ont décidé de neutraliser les pistes du I/JG 1 pour être tranquilles.
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Hendryk



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MessagePosté le: Dim Oct 07, 2018 20:47    Sujet du message: Répondre en citant

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Flo-bert



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MessagePosté le: Dim Oct 07, 2018 21:49    Sujet du message: Re: King's Eggs, Mars 44 Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:

9 mars
King’s Eggs made in USA
Normandie
– Les réparations du précédent raid ne sont pas encore terminées que la gare d’Hirson reçoit à nouveau la visite des Marauder de la 12th AF.


Hirson n'est pas en Normandie mais en Picardie (à l'époque, maintenant ce serait Hauts de France).
D'autre part, en étant originaire du coin, ça me fait tiquer de voir Creil comme étant en "région parisienne"....
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Oct 07, 2018 21:54    Sujet du message: Répondre en citant

Où, alors, Creil ?
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Casus Frankie

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Flo-bert



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MessagePosté le: Dim Oct 07, 2018 22:15    Sujet du message: Répondre en citant

Creil, chef lieux de canton situé actuellement dans l'Oise (60), ville localisée donc dans les Hauts de France (anciennement Picardie).
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2018 09:08    Sujet du message: Répondre en citant

12 mars
King’s Eggs – L’erreur à ne pas faire !
Nord
– Aujourd’hui encore, l’incompréhension règne autour de cette mission de la RAF qui faillit provoquer un grave incident diplomatique entre Londres et Marseille.
L’objectif désigné est la gare de La Délivrance, à Lille. Partagée entre les communes de Lille, Lomme, Loos et Sequedin, c’est la plus importante de la région et la plus moderne, car implantée dans l’immédiate après-guerre de 14-18, quand la quasi-totalité du réseau nordiste, détruit ou usé par les Allemands, avait été refaite.
L’attaque est menée en trois vague par 166 Lancaster du 5th Group et 40 Halifax du 4th Group, précédés de nombreux Mosquito pathfinders (33 en tout). Temps clair, 4/10e de nébulosité à 5 000 pieds, avec une lune presque pleine. Curieusement, et malgré l’importance stratégique du site, il y a très peu de Flak. Des tirs sporadiques peu efficaces et pas de projecteurs ! Peut-être est-ce dû à la proximité du terrain d’aviation de Vendeville, PC de la JG 26 ? Sauf qu’il n’y a pas de chasseurs de nuit basés là. C’est un point positif supplémentaire pour les équipages, qui ne seront pas perturbés sur la zone ciblée. Bref, l’idéal.
L’approche des bombardiers se fait sur un axe sud-ouest/nord-est, en fait l’axe des voies de la gare. Les pathfinders doivent utiliser deux types de marqueurs (Target Indicators, ou TI), rouges pour désigner la cible, verts pour montrer les zones urbaines à éviter. Une nouveauté préconisée pour limiter au maximum les errements des bombardiers. Comme nous allons le voir, elle ne va pas suffire.
Les premiers Mosquito entament leur passe à 21h35, les quadrimoteurs de la première vague suivent dix minutes plus tard. Un intervalle d’une quinzaine de minutes sépare cette vague de la deuxième, et la troisième suit vingt minutes plus tard. Curieusement, si les équipages des bombardiers confirmeront la bonne visibilité et la quasi absence de Flak, ils signaleront avoir bien vu les marquages concentrés des TI rouges, mais pas des TI verts. Ceux-ci ont-ils fonctionné ? Les Mosquito sont revenus à vide… Ce qui ne prouve rien !
Autre sujet d’étonnement : la zone marquée – et bombardée – forme un quadrilatère de 8 km de large sur 4 km de profondeur, mais perpendiculaire et non parallèle à l’axe de l’attaque… et de la gare ! il semble donc que le marquage n’ait pas été aussi précis qu’on pouvait l’espérer. Les conséquences seront dramatiques.
Dans un premier temps, les résultats apparaissent excellents. Sur les 2 200 bombes lancées, environ 1 300 tombent sur la cible, occasionnant 70 % de dégâts sur les infrastructures ferroviaires. Là encore, un train de munitions explose sur une voie de garage. Voies, ponts et passerelles sont détruites ou endommagées, deux cabines d’aiguillages sur six, 2 000 wagons sur les 3 000 présents appartenant à la Reichsbahn, et 55 locomotives sont détruits ou gravement endommagés. Bâtiments et bureaux ont pour la plupart été soufflés par les explosions. Une batterie de Flak à Sequedin est également détruite, ainsi que deux gazomètres à Loos, sans compter de nombreuses usines dans ce secteur riche en activités industrielles.
Un dernier dommage favorable, imprévu celui-ci : la prison de Loos est touchée par 28 bombes, qui ouvrent des brèches dans le mur d’enceinte ou disloquent les portes de cellules par l’effet de souffle. Quinze gardiens et prisonniers sont blessés, mais 204 prisonniers peuvent s’enfuir du côté de la zone française. De l’autre côté, les soldats allemands ouvrent les grilles pour éviter la panique. Une tentative d’évasion a lieu en défonçant une porte extérieure à l’aide d’un madrier, mais gardiens et soldats parviennent à l’enrayer.
Un seul incident aérien est noté pendant le bombardement : du terrain de Vendeville-Flugplatz (aujourd’hui Lille-Lesquin) décolle un monomoteur, que l’équipage du Lancaster ND739 codé Z identifie comme un Bf 109 lorsqu’il s’approche. Le pilote anglais, qui a déjà largué ses bombes, esquive, les mitrailleurs tirent, sans résultat, mais l’Allemand disparaît. Sur le chemin du retour, un Lancaster est abattu par la Flak au sud-est d’Abbeville – le navigateur est tué et cinq hommes peuvent sauter en parachute, mais le pilote reste dans l’avion qui s’écrase à Vignacourt. Seul le radio O’Brien parviendra à s’évader par la Suisse.
Les résultats ont de quoi réjouir la RAF, pour qui la mission est une réussite. Elle va vite devoir déchanter.
Dans cette région densément peuplée, la large surface bombardée (et sans doute des erreurs de marquage) fait que de nombreuses habitations sont détruites ou endommagées. Des bombes tombent jusqu’à Wattignies au sud, Lompret au nord. Lille même est touchée (on y dénombrera 36 morts et 50 blessés), mais le pire est ailleurs. Près de la gare, Lomme et les agglomérations voisines recensent près de 430 morts et 400 blessés (les chiffres varient un peu selon les sources). Près de 500 maisons sont détruites, 2 000 inhabitables et 2 200 endommagées. A elle seule, la cité des cheminots, située juste à côté de la gare, cumule les tristes records. Bâtie en même temps que la nouvelle gare, moderne et très bien équipée, elle est pratiquement rasée. Sur 900 logements, 323 sont détruits, 123 inhabitables et 235 endommagés. Écoles, foyers des agents, salles des fêtes, installations sportives, services sociaux et administratifs, rien n’est épargné. On relève 156 morts et près de 250 blessés dans les décombres.
Pour la population, le choc est terrible. Habitués aux raids aériens sur le secteur depuis 1941, les habitants asservis par l’occupant subissaient sans geindre, espérant la Libération. Cette fois, l’ampleur des dégâts déborde ce calme résigné.
« Les sirènes commencèrent à hurler vers neuf heures et demie, je venais de m’endormir. Il a fallu que ma mère me secoue pour me réveiller et me dire de m’habiller, il fallait aller aux abris. Un grand mot pour désigner les caves du moulin d’en face. En maugréant, je m’habille complètement. Un ordre de mon père : En cas d’alerte, tu mets le plus possible d’habits, des fois que la maison serait détruite, c’est tout ce qu’il te restera. En sortant, je vois la lune en face, qui me paraît sourire. Tu parles, je n’ai pas le cœur à ça. On entend le bruit des moteurs au loin, des canons, puis des explosions. À peine entrée dans l’escalier qui mène aux caves du moulin, un bruit énorme, une déflagration qui fait tout trembler. Je descends encore plus vite, et trébuche sur la dernière marche. Le fils du meunier me rattrape avant que je ne tombe, mais ce malandrin en profite pour me caresser rapidement les fesses. Je le foudroie du regard, son sourire béat et benêt s’efface aussitôt, mais quand même, le salopiot ! Mes parents sont là, dans la cave sud. Je ne dis rien du geste déplacé du meunier, car malgré sa petite taille, mon père serait bien capable d’aller lui en coller une, ça ferait désordre en ce moment. Comme à chaque fois, on attend. Tout comme si on s’abritait sous un arbre pendant une drache.
Soudain un grand bruit, et à nouveau tout tremble, mais pas de la même façon, beaucoup plus violemment. Des cris dans la cave nord, d’où de la poussière ressort. Des voisins ressortent aussi, couverts de poussière, voire de terre ou de morceaux de brique. Que s’est -il passé ? On ne le saura vraiment qu’en remontant à la fin de l’alerte : une bombe est tombée non loin, provoquant un énorme cratère qui empiète sur la rue. Incroyable, on arrive même à voir la paroi de la cave nord sur un flanc. Tu parles d’un abri ! A quelques mètres près, nous étions tous morts, pulvérisés ou ensevelis. Les Anglais sont fous… Qu’avions-nous à voir là-dedans ? »
(Chroniques d’une famille Nordinaire, op. cit.).


13 mars
King’s Eggs – L’erreur à ne pas faire !
Nord/Marseille/Londres
– La nouvelle du raid sur Lille n’ébranle pas que les caves locales, et il ne faut pas longtemps aux réseaux de la Résistance pour faire remonter l’information à Marseille. Le télex pirate habituel du central de Lille qui arrive en fin de journée comporte même quelques mots bien sentis qui font sursauter le Président du Conseil. Il empoigne aussitôt le téléphone, et au 10 Downing street, un autre appareil sonne, aussitôt apporté à son destinataire par un majordome. La conversation qui suit se déroule dans un mélange d’anglais et de français que nous avons pris la liberté de traduire.
– Allo, Charles ?
– Winston ! Savez-vous pourquoi je vous appelle ?
– Non. Que se passe-t-il ?
– Il se passe que vos foutus bombardiers ont matraqué Lille !
– Oh, oui, je viens de recevoir le rapport de l’Air Marshall Harris. Il semble très content.
– Pas moi, je vous assure ! Les rapports de la Résistance font état de plus de 500 morts dans la population et plus de 3 000 maisons détruites ! C’est inacceptable !
– Eh bien, Charles, nous avons subi bien pire, vous savez…
– Oui, mais les bombes que vous receviez étaient allemandes, de l’ennemi. Pas anglaises, de nos alliés !
– Je comprends… C’est différent !
– Très différent, Winston. Nous en avions déjà parlé à propos du Mans, mais cette fois-ci, c’est bien pire ! Harris ne semble pas faire de différences entre une ville allemande et une gare française.
– Je vous assure que je lui ai dit de faire attention, et, hmm… remonté les bretelles, comme vous dites.
– Visiblement, cela n’a pas suffi. Vous savez que nous n’étions pas favorables à des bombardements nocturnes sur la France, mais aujourd’hui, c’est clair : il faut absolument que vous fassiez cesser ce massacre ! Qu’ils attaquent de jour, nom de nom ! Tous les rapports attestent que nous avons pratiquement la maîtrise du ciel sur ce secteur, pourquoi vouloir à toute force agir de nuit ?
– Parce que c’est la doctrine d’emploi du Bomber Command, je pense. Mais vous avez raison, Charles : je vais faire cesser ces raids tout de suite, et leur demander de les remplacer par des missions de jour.
– C’est nécessaire, Winston. Vous comprendrez d’ailleurs que nous confirmions ceci par une note diplomatique.
– Bien entendu. C’est normal, et cela appuiera ma démarche.

Dans ses Mémoires, le Prime Minister indique qu’il avait fort bien compris que le Lillois De Gaulle avait été particulièrement affecté par ce drame. Churchill agit très vite : le temps d’enquêter sur ce fiasco, les missions de nuit sont suspendues – y compris l’opération prévue pour la nuit même sur Villeneuve Saint-Georges : les premiers avions, qui avaient décollé, sont rappelé in extremis. La RAF devra les remplacer par des raids de jour, dévolus ipso facto à la 2nd Tactical Force, qui, jusque-là, s’occupait principalement de l’opération Crossbow. Pour le moment, il n’est pas question d’employer de jour les Lancaster et les Halifax.
Il semble en fait que la topographie des lieux ait joué un rôle important dans ce “désastre collatéral”. La densité des constructions est importante dans toute la région, mêlant logements et entrepôts, ateliers, magasins et usines. Vu d’en haut, il est déjà difficile de se repérer en plein jour : on découvre une vaste étendue de maisons formant des agglomérations plus ou moins importantes qui se succèdent avec quelques rares espaces cultivés ou en friche, et un dénivelé de 50 mètres au maximum. Alors la nuit, même sous la pleine lune… Il est plus que probable que les équipages des Mosquito se soient fourvoyés. Avec le dysfonctionnement des target indicators verts, la catastrophe était inévitable.


14 mars
King’s Eggs – L’erreur à ne pas faire !
Nord
– Aucune attaque ce jour. Il s’agit de remettre au point les tactiques, y compris pour les Américains, qui ont été avertis. Toutefois, le Sqn 409, sur Lincoln, effectue un passage de jour sur l’agglomération lilloise. Double surprise pour Priller et ses hommes, qui tentent d’intervenir : d’abord en s’apercevant qu’ils ne peuvent grimper assez haut pour attaquer les quadrimoteurs anglais, puis en voyant la nature des objets lâchés par les Britanniques. Ceux-ci déversent en effet des cargaisons de gerbes de fleurs, accrochées sous de petits parachutes et accompagnées de petits mots d’excuses – en français, s’il vous plaît !
Bien sûr, ces fleurs ne peuvent effacer les dégâts ni ressusciter les morts, mais elles atténuent quelque peu le ressentiment d’une population par trop meurtrie dans sa chair.
« Quand l’alerte sonne, je suis en train d’arriver à la mairie de Lille, où je travaille aux tickets de ravitaillement. Je cours donc au plus vite que je peux, car les caves de la mairie forment un abri bien profond, quoique je sois à présent très sceptique sur la protection réelle qu’elles peuvent offrir, après avoir vu le cratère dans ma rue ! Des exclamations me font lever la tête. Là-haut, ce sont des sortes de paniers suspendus sous des parachutes ronds qui descendent lentement, pas des bombes. Évidemment, courir en levant la tête n’est pas une bonne idée, et je trébuche sur un pavé débordant d’un trottoir, pour m’étaler de tout mon long. C’est un soldat boche qui m’aide à me relever, malgré mes protestations, tout en articulant le traditionnel « Ach, Krieg, Gross malheur ! » Je balbutie un remerciement et m’apprête à partir, quand il m’arrête d’un geste : un des paniers vient d’atterrir non loin de nous, méfiance. Mais une fois la corolle du parachute tombée sur le côté, nous voyons à notre grande surprise que le panier contient des fleurs ! Il y a aussi une sorte de tract, que l’Allemand lit – sans bien le comprendre je pense – avant de me le tendre sans un mot. Une lettre d’excuse des Anglais, c’est bien la première fois ! Sourire du soldat qui me donne les fleurs avant de me faire signe de poursuivre ma route. Je suis stupéfaite. Je vais en avoir à raconter, aux copines du service ! » (Chroniques d’une famille Nordinaire).


15 mars
King’s Eggs
Angleterre
– Le Bomber Command va tenter, non sans mal, d’appliquer les décisions du Premier Britannique. Mais pour la nuit du 15 au 16, pas moins de quatre missions étaient prévues (sans compter celle, avortée, du 14, prise en charge par la 2nd TAF). Pour effectuer ces missions de jour, la logistique (impossible de monter les bombes prévues pour les Lancaster dans des Beaumont !) et la quantité obligent les responsables du Bomber Command à utiliser les quadrimoteurs lourds en pleine lumière. La programmation la même nuit des quatre missions avait pour but de disperser les efforts de la chasse de nuit allemande, on espère obtenir le même effet contre la chasse de jour, avec l’aide de la 2nd TAF.
Les équipages font néanmoins la grimace : le temps manque pour repeindre en gris clair le ventre et l’intrados noirs de leurs appareils, qui vont se découper nettement dans le ciel bleu ou gris de la journée et accroître la précision de la Flak. Si la chasse allemande devrait être débordée par le nombre, une Flak ne dépendant plus des projecteurs pourrait être nettement plus meurtrière.
Par ailleurs, si les bombardiers de la 2nd TAF (qui opéreront le matin) seront escortés par leurs habituels partenaires de la chasse, les quadrimoteurs du Bomber Command (qui opéreront l’après-midi) n’ont aucune couverture de chasse prévue. On improvise en décidant de leur allouer les Lightning de la 12th AF – une faible escorte, mais les jours précédents semblent avoir donné aux planificateurs alliés l’impression que la chasse allemande était plus amoindrie qu’en réalité.

Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise), dans la matinée – L’imbrication de la gare de triage, l’une des plus anciennes et des plus importantes de la région parisienne, avec la ville et les autres agglomérations qui ont poussé aux alentours, est telle que des marqueurs sont nécessaires. Des fumigènes, bien sûr, mais toujours largués par des Mosquito, en l’occurrence ceux du Sqn 346 Liège (B).
La nébulosité est importante, 10 dixièmes sur la cible, mais avec un plafond élevé, à 3 500 m. Les bombardiers vont naviguer au-dessus de la couche, puis passer en-dessous pour attaquer. L’axe d’attaque est pratiquement nord-sud, les avions survolant Paris, beau point de repère. L’apparition des avions les uns derrière les autres, en train de percer la couche, restera gravée dans les mémoires de nombreux Parisiens plutôt étonnés. La Flak est peu présente, légère et peu efficace, personne ne s’attendant à voir des bombardiers dans le ciel de la capitale.
Et la chasse ? L’Oberst Priller s’arrache les cheveux ! Que faire avec deux groupes déjà bien décimés face à plus de 200 bimoteurs et autant de chasseurs ? Il essaye néanmoins de combiner une attaque simultanée non loin de Creil avec le I/JG 26 d’Abbeville et le II/JG 26 de Lille, plus le I/JG 1 de Schnoor, déménagé à Pontoise et Melun pour causes de terrains bombardés et impraticables. En tout, guère plus de 70 Focke-Wulf 190 à opposer aux Mustang et Spitfire, dont ceux de la 1ere EC française. Le “Grand Cirque” qui s’ensuit reste néanmoins hors de vue des spectateurs : tout se déroule en altitude, en dehors de quelques passages très bas pour échapper à un adversaire. Le colonel Robert Williame, de la 1ère EC, n’a pas résisté au plaisir de diriger ses ouailles, et s’offre une victoire, sa seizième personnelle, malgré la défection de son ailier, perdu lors d’une manœuvre un peu abrupte. Ledit ailier, le S/Lt P. Clostermann, parvient à faire un doublé, ce qui ne l’empêche pas de se faire remonter les bretelles par son chef, qui s’est retrouvé isolé. Que lui serait-il arrivé si les Allemands avaient été plus nombreux que les Alliés ?
De leur côté, les bombardiers s’acquittent de leur tâche avec efficacité. Prévenus à l’avance (et très discrètement) par Résistance-Rail et au dernier moment par les sirènes d’alerte parisiennes (nettement moins discrètes), les cheminots quittent précipitamment leur travail pour se réfugier dans les abris, leurs familles ayant dès potron-minet éprouvé le besoin d’aller prendre des nouvelles de leurs proches, à bonne distance de la gare. De ce fait, si une cinquantaine d’habitations sont détruites ou endommagées, les victimes sont singulièrement moins nombreuses que lors des raids de nuit : “seulement” 11 morts et 21 blessés.
La gare elle-même subit de nombreux dommages, infligés tant aux bâtiments qu’aux voies. Les dépôts de charbon partent en fumée et trois convois en attente sont pulvérisés.
Deux bombardiers sont touchés. L’un d’eux, un Beaumont du Sqn 320 [Hollandais], parvient à rentrer en Angleterre pour y être évacué par son équipage avant que le pilote ne le pose sur le ventre. Mais le deuxième, un B-25 du Sqn 226 s’abîme dans la Manche sans que l’on puisse récupérer l’équipage.

Aulnoye-Aymeries (Nord), Tergnier et Laon (Aisne) – Ces trois objectifs sont assez proches les uns des autres, et les horaires des attaques sont tout aussi proches. Il n’y a donc aucun répit pour les chasseurs de Priller, du moins pour les rescapés de la matinée, le pauvre GeschwaderKommodore ne pouvant aligner qu’une quarantaine d’avions sur ses 120 théoriques. Les conditions atmosphériques se sont améliorées, la nébulosité descendant à 6 dixièmes pour un plafond de 2 800 m.
A Aulnoye, 130 Lancaster mettent 287 bombes au but, détruisant les bâtiments de la gare, les hangars à moteurs et 30 locomotives. Mais six des quadrimoteurs sont abattus par les Fw 190 ou par la Flak, malgré l’intervention des P-38, qui perdent deux appareils. Douze autres, sévèrement endommagés, parviennent néanmoins à rentrer. Les mitrailleurs de la RAF et les pilotes américains éliminent quatre chasseurs. Des habitations, heureusement vides, sont endommagées ou détruites, sans que l’on ait de détails sur des pertes civiles.
Deuxième cible du raid, Laon reçoit une nouvelle visite des Halifax du 4th Group, qui connaissent donc la région. Une fine brume, résiduelle des pluies matinales, gêne le marquage par fumigènes des Mosquito, mais la gare est touchée par de nombreuses bombes. Il n’y a pas de pertes civiles, les Laonnois ayant déserté la zone. Un bombardier est touché au retour par la Flak du côté du cap d’Antifer, mais il n’y a pas d’intervention de la Luftwaffe : les Fw 190 sont occupés à ravitailler.
Les 150 autres Halifax du même groupe s’occupent de la gare de triage de Tergnier, dans l’Aisne, à l’ouest de Laon. Le ciel est encore vide de chasseurs, la Flak peu présente et les Mosquito marquent efficacement la cible, bien visible entre les rares nuages. La gare est donc très sérieusement endommagée, d’autant plus que la résistance locale, très active, a déclenché simultanément des sabotages à l’explosif ! La population, prévenue à temps, a en majorité évacué, mais de nombreuses maisons sont détruites.
C’est le voyage du retour qui coûte cher. Rameutés par le contrôle aérien allemand, tous les Fw 190 capables de décoller dans le secteur rattrapent les quadrimoteurs et leur tombent dessus malgré les P-38 du 370th FG, qui font ce qu’ils peuvent face à des appareils plus maniables et pilotés par des pilotes expérimentés. Les Halifax cherchent refuge parmi les rares nuages, qui deviennent heureusement plus épais et plus nombreux aux approches de la Manche, tandis que, d’Angleterre, arrivent enfin des unités de chasse rameutées par les appels désespérés des bombardiers. On déplore cependant la perte de dix Halifax, tous atteints au-dessus du sol français, sans compter nombre d’appareils plus on moins endommagés.
« On aura tout vu, dans cette damnée guerre ! Nous faire bombarder de jour, avec une escorte symbolique, tout ça parce qu’il y a trop de bombes perdues autour de la cible… Il y en aura probablement autant de jour, entre le vent plus fort dans la journée et un marquage aux fumigènes moins visible ! Pour la Flak, nous faisons une cible de tir de foire avec nos zincs peints en noir, et contre la chasse, nous n’avons pas l’entraînement au vol en formation serrée, ni tourelle ventrale… » (F/O G. Weldon, Sqn 10).

Tours (Indre-et-Loire) – L’Oberst Priller ayant rameuté toutes ses forces après le raid du matin en recevant l’annonce de ceux de l’après-midi, les escadrilles du III/JG 26 ont provisoirement quitté Caen pour venir en aide à leurs collègues. Un bonus pour les quelques 180 Avro Lancaster du 5th Group qui se présentent sur la gare de St-Pierre-des-Corps sans avoir été gênés. Seule la Flak – peu dense – se fait sentir, en abattant le WS-U, serial DV198 du Sqn 9. Bien marquée par les fumigènes colorés sous un ciel clair, la gare est dévastée par près de 1 200 bombes. A nouveau, les habitations des cheminots souffrent beaucoup, mais plus par le souffle des explosions que par des coups directs. Dix-huit morts et une soixantaine de blessés sont recensés, relativement peu eu égard à la densité de la population.


16 mars
King’s Eggs
Angleterre
– Les quatre missions prévues (gares de Rouen, Juvisy, Tergnier et Noisy-le-Sec) pour les heavies de la RAF sont suspendues le temps de faire un bilan. Si les photos montrent un net progrès dans la concentration des bombes sur les cibles, il faut se rendre à l’évidence : il y a encore de nombreux dégâts alentour. Entre le manque de précision des viseurs et les rafales de vent qui dévient les œufs mortels depuis une altitude moyenne de 16 000 pieds (environ 5 300 m), cela risque encore de faire hurler les Français. Avec les pertes importantes infligées par la chasse et la Flak, il y a de quoi réfléchir.
En lisant les rapports à l’heure du déjeuner, Winston Churchill fait la grimace. Inutile de continuer ainsi : l’enjeu n’en vaut pas la bougie et la colère du Général va lui donner des migraines à n’en plus finir. Malgré les avis contraires de Zuckerman et Harris, il tranche et renvoie le Bomber Command Home à sa tâche initiale : pilonner l’Allemagne. Là, les bombes égarées n’auront plus d’importance politique !
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2018 09:12    Sujet du message: Répondre en citant

A suivre, bien sûr…
Dès qu'Etienne aura pondu les Œufs du Roi de la seconde moitié de Mars Wink
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2018 10:43    Sujet du message: Répondre en citant

Alors comme ca, Clostermann n'aura pas besoin de changer d'escadrille, ni de se justifier dans ses mémoires Rolling Eyes ... Ca serait sympa d'avoir un profil d'Halifax camouflé 'jour', ca donnerait presque envie de le faire au 1/72.

L'anecdote des fleurs est OTL ? Non parce que, c'est très joli et très symbolique, mais j'ai du mal à imaginer qu'on risque des équipages pour un tel symbole !
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solarien



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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2018 15:39    Sujet du message: Répondre en citant

On peux supposer qu'il s'agit de bombardier a très haute altitude, donc peux a même de subir des pertes.
Enfin, les pilotes allemands ont du voir qu'ils s'agissait de gerbes de fleurs et que même si c'est la guerre, il y a des choses qui ne se font pas, comme détruire des avions venus se recueillir.
En plus, ils pourront affirmer avoir repousser un bombardement britanniques sur Lille et qu'aucune bombe n'est tombé sur la ville et la gare durant se "raid".
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Etienne



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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2018 15:53    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Alors comme ca, Clostermann n'aura pas besoin de changer d'escadrille, ni de se justifier dans ses mémoires Rolling Eyes ... Ca serait sympa d'avoir un profil d'Halifax camouflé 'jour', ca donnerait presque envie de le faire au 1/72.

L'anecdote des fleurs est OTL ? Non parce que, c'est très joli et très symbolique, mais j'ai du mal à imaginer qu'on risque des équipages pour un tel symbole !


Bin pour les Halifax, ils n'auront pas eu le temps d'être repeints, désolé Wink

Il y a eu des envois de fleurs, mais de façon anecdotique, quasi unitaire, pas une escadrille!
Les Lincoln VHA ne risquent pas grand-chose non plus, hors de portée.
Juste que les fleurs risquent d'être gelées à leur arrivée! Laughing
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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2018 16:47    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Ca serait sympa d'avoir un profil d'Halifax camouflé 'jour', ca donnerait presque envie de le faire au 1/72.


Les mécanos du 78 squadron ont bossé comme des bêtes toute la nuit pour mettre le G-EY au schéma standard "jour":
http://1940lafrancecontinue.org/images/?q=image/632-1944-halifax-mkiii-ftl
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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2018 17:02    Sujet du message: Répondre en citant

Ou comment se faire contredire en peu de temps …! Laughing
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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2018 17:09    Sujet du message: Répondre en citant

Veux-tu modifier ton texte ?
Je pense que non - en une nuit les mécanos n'ont pas eu le temps de repeindre beaucoup de quadrimoteurs !
D'ailleurs, ils se sont sans doute contentés de repeindre le ventre et l'intrados.
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