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Le Front du Midi en 1944
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Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
Messages: 9238

MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 14:41    Sujet du message: Répondre en citant

Au Cognac ? ça devait lui couter un bras, en pleine guerre. Ca fait cher la cirrhose quand même.
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 15:09    Sujet du message: Répondre en citant

Mais non voyons. Cognac réquisitionné ! Pour lui, c'était gratuit.
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Casus Frankie

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Urbain Mukanga



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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 15:19    Sujet du message: Répondre en citant

Il paraît d'ailleurs que durant l'Occupation de nombreuses maisons que ce soit dans le bordelais ou ailleurs ont faîtes de très bonnes affaires avec l'armée allemande qui ne regardait pas à la dépense pour fournir le Reich en alcools en tout genre (certaines bouteilles allant directement de France sur le Front de l'Est pour ravitailler les "vaillantes troupes se battant contre le judéo-bolchévisme") la facture étant réglée par les 500 millions de Francs par jour versée par la France au titre des frais d'occupation.

Après est-ce vraiment la vérité? Personnellement je n'en sais pas plus mais certains des intervenants de ce forum en savent sûrement plus que moi sur cette affaire.
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Dronne



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Messages: 620
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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 15:53    Sujet du message: Répondre en citant

L'occupation allemande a effectivement sauvé la viticulture française de la ruine
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Cinq fruits et légumes par jour, ils me font marrer! Moi, à la troisième pastèque, je cale..
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Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
Messages: 9238

MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 16:12    Sujet du message: Répondre en citant

Casus: c'est vrai ça, donc il aurait eu tort de se priver, le vieux sagouin.

Citation:
Il paraît d'ailleurs que durant l'Occupation de nombreuses maisons que ce soit dans le bordelais ou ailleurs ont faîtes de très bonnes affaires avec l'armée allemande qui ne regardait pas à la dépense pour fournir le Reich en alcools en tout genre (certaines bouteilles allant directement de France sur le Front de l'Est pour ravitailler les "vaillantes troupes se battant contre le judéo-bolchévisme") la facture étant réglée par les 500 millions de Francs par jour versée par la France au titre des frais d'occupation.


Et ben c'est du propre ! mais quand on voit la mentalité de certains bordelais encore aujourd'hui, ben ça ne m'étonne pas du tout. Belle ville vraiment, mais parfois j'ai du mal à comprendre ses habitants et leur mentalité (et aussi leur façon de conduire qui me fout vraiment les chocottes).
Peut être qu'il y a trop de vins, de comptables, de médecins, et d'avocats, tout simplement (2/3 de la population et de l'emploi local environ Laughing ) Faudrait brasser un peu tout ça socialement !
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FREGATON



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Messages: 3993
Localisation: La Baule

MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 16:33    Sujet du message: Répondre en citant

Dronne a écrit:
L'occupation allemande a effectivement sauvé la viticulture française de la ruine


Les guerres sont en général propices à la viticulture...
Soit pour fournir de la "potion magique" aux troupes françaises avec le pinard/jaja/picrate/rouquin.... (pas besoin de pervitine);



Soit pour régaler l'occupant. Twisted Evil
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La guerre virtuelle est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux civils.
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Abraham



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Messages: 526
Localisation: Tel Aviv

MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 17:10    Sujet du message: Répondre en citant

Effectivement certains ont fait de bonnes affaires avec les allemands entre 1940 et 1944,comme ils en avaient fait en 1914-1918 avec l'armée française comme l'a dit Fregaton.

Ma famille côté du paternel étant d'Angoulême donc pas très loin de Cognac et sa région j'ai entendu pas mal d'histoires à ce propos que ce soit par des membres de ma famille ou par des témoins de l'époque dont notamment l'histoire d'une famille de producteur de Pineau des Charentes dont je tairais le nom pour ne point dégoûter d'éventuels amateurs de ce breuvage et qui a fait non seulement de très bonnes affaires avec la Wehrmacht mais a aussi fait preuve d'un très grand enthousiasme envers la politique de Révolution Nationale qui lui a permis de spolier quelques bâtiments à Angoulême appartenant à la "vermine juive" dont certains dans la rue où habitait ma famille avant la guerre,rue peuplée à 85% de Juifs soit-dit en passant.

Néanmoins à la Libération cette famille n'a fait l'objet d'aucune poursuite et vous savez pourquoi? Parce-qu'elle avait été résistante! En effet la patriarche n'écoutant que son courage a mis un drapeau français au fronton de son domaine le lendemain du départ des allemands qui s'étaient repliés à la Poche de Royan,si ça ce n'est pas un haut fait de résistance (mais autant vous dire que les vrais résistants n'ont jamais digérés le fait qu'on ai remis la Médaille de la Résistance Française à cet homme qui bien entendu se pavanait avec sa décoration le dimanche à la sortie de la messe et lors des commémorations du 8 mai et du 11 novembre).

Après la guerre les affaires ont continuées fort bien pour cette famille qui a su abreuver la table des officiers du Camp Américain de La Braconne (ce n'est pas très loin d'Angoulême) et s'enrichir en vendant les biens spoliés durant la guerre,les quelques survivants spoliés ayant été déboutés de leur demande de restitution par les tribunaux à la fin des années 40 et au début des années 50.

Mais bon ce genre de choses n'est pas exclusif aux producteurs de vins et cie de l'époque,il y en a d'autres qui ont eu le même parcours et même pire.
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De la Rochejacquelein



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Messages: 59
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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 17:22    Sujet du message: Répondre en citant

Concernant la viticulture sous l occupation, il est vrai que cela a sauver pas mal de maison de la faillite, puisque la filière se remettait tout juste de plusieurs année de surproduction.

L arrivée des allemands à permis à de nombreuses maisons de vider les stocks ( le tout sans factures et en espèces) et à permis un redressement miraculeux de certaines.

Je prépare un petit coloriage à ce sujet.
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Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
Messages: 9238

MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 18:50    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
L arrivée des allemands à permis à de nombreuses maisons de vider les stocks


Pratique les casques a pointes, comme ils ne connaissent que la bière, on peut leur refiler tout les stocks de vins pourris. au passage, si ça a pu en empoisonner quelque uns, leur refiler cancer ou cirrhose, ou leur causer des accidents en tout genre... attendez... c'est pas de la résistance passive ça ?
Procès à la libération d'un viticulteur
"Vous avez fait une fortune en refilant vos stocks de vins a l'occupant"
"Mais non, objection, votre honneur, je faisais de la résistance passive; Je les empoisonnais. J'ai un témoin surprise a la barre."

Jean Ferrat rentre dans la salle
"Hein ?"

"Mais oui. La vigne, elle courrais dans la forêt, le vin n'était plus tiré, c'était une horrible piquette. Dans le temps, elle faisait des centenaires, si elle ne tournait pas la tête avant, bien sur. C'est pour ça que l'accusé l'a refilé au chleuhs."
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Merlock



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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 20:23    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
C'est pour ça que l'accusé l'a refilé au chleuhs."


OBJECTION!

Dans ce cas comment justifiez-vous la phrase "Encore une que les boches auront pas ?"
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"Le journalisme moderne... justifie son existence grâce au grand principe darwinien de la survivance du plus vulgaire." (Oscar Wilde).
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FREGATON



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Localisation: La Baule

MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 20:26    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
Citation:
L arrivée des allemands à permis à de nombreuses maisons de vider les stocks


Pratique les casques a pointes, comme ils ne connaissent que la bière, on peut leur refiler tout les stocks de vins pourris. au passage, si ça a pu en empoisonner quelque uns, leur refiler cancer ou cirrhose, ou leur causer des accidents en tout genre... attendez... c'est pas de la résistance passive ça ?
Procès à la libération d'un viticulteur
"Vous avez fait une fortune en refilant vos stocks de vins a l'occupant"
"Mais non, objection, votre honneur, je faisais de la résistance passive; Je les empoisonnais. J'ai un témoin surprise a la barre."

Jean Ferrat rentre dans la salle
"Hein ?"

"Mais oui. La vigne, elle courrais dans la forêt, le vin n'était plus tiré, c'était une horrible piquette. Dans le temps, elle faisait des centenaires, si elle ne tournait pas la tête avant, bien sur. C'est pour ça que l'accusé l'a refilé au chleuhs."


Pour illustrer ces propos, un incontournable des tontons:

- Faut reconnaître, c'est du brutal !
- j'ai connu une polonaise qu'en prenait au petit déjeuner. Faut quand même admettre que c'est plutôt une boisson d'homme.

- D'accord, d'accord, je dis pas qu'à la fin de sa vie Jo le trembleur il avait pas un peu baissé. Mais n'empêche que pendant les années terribles, sous l'occup', il butait à tout va. Il a quand même décimé toute une division de panzers.
- Ah ? Il était dans les chars ?
- Non, dans la limonade, suis c'qu'on t'dis ?

8)
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loic
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MessagePosté le: Dim Avr 15, 2018 22:13    Sujet du message: Répondre en citant

Allez, je siffle non pas un verre de vin, mais la fin de la récré Ivrogne
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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Messages: 13715
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MessagePosté le: Lun Avr 16, 2018 09:32    Sujet du message: Répondre en citant

14 janvier
Opération Dague
Secteur de Villefranche-de-Conflent
– Au petit matin, faute de munitions, les défenseurs de Villefranche-de-Conflent se rendent. La neutralisation de ce bouchon sur la RN116 va grandement faciliter la logistique alliée. Il ne faudra toutefois pas compter sur la voie ferrée, car tout le matériel roulant du Train Jaune a été évacué par les Allemands vers le terminus de Latour de Carol [Cette ligne étant à voie étroite, ce matériel est introuvable, sauf à le faire venir d’AFN ou à solliciter les Espagnols – deux solutions à peu près inenvisageables.]. La bonne nouvelle, c’est que cela rend peu probable la destruction des infrastructures en amont, comme les tunnels ou pire, les ouvrages majestueux que sont le pont Gisclard et le pont Séjourné.
Les habitants de Villefranche, du moins ceux qui n’avaient pas fui, vivaient terrés dans les caves depuis plusieurs jours. Désolés devant les destructions subies par les remparts et les habitations centenaires, ils accueillent néanmoins la fin des combats avec soulagement et leurs libérateurs avec joie.
Après la guerre, quelques vétérans américains reviendront sur les lieux des combats et leur témoignage soulèvera un élan de générosité aux Etats-Unis. Les dons venus d’Outre-Atlantique contribueront largement à la reconstruction de la ville et de Fort Libéria ; ils aboutiront ultérieurement à leur inscription au classement au Patrimoine de l’UNESCO.
Pays de Sault et Donezan – Les éléments de reconnaissance du 3e Tabor continuent leur progression dans ces régions montagnardes faiblement peuplées, mais où leur passage soulève un enthousiasme croissant. Dans le village ariégeois de Quérigut, ils sont accueillis par des représentants du maquis de Picaussel, le plus important de la région. Ce maquis a été formé initialement dans la forêt du même nom, près du village de Puivert, situé plus au nord dans l’Aude. Il a été relativement bien pourvu en armes grâce à plusieurs parachutages et il est en contact avec Alger. Du fait de plusieurs opérations de ratissage menées par les Allemands, il a dû se replier dans une zone plus difficile à contrôler par l’ennemi, en ne subissant toutefois que des pertes légères grâce au talent de son chef, Lucien Maury.
Plus au nord, un groupe de Marocains parvient au village d’Axat par la RN118, faisant la jonction avec les Américains et confirmant ainsi que toute la haute vallée de l’Aude est libérée.
Gorges de la Pierre-Lys – Les Américains venant d’Axat mènent une reconnaissance à l’entrée des gorges. Accueillis par des tirs nourris, ils n’insistent pas. Dans l’après-midi, un vol de reconnaissance confirme que la position est solide, d’autant plus que les Allemands peuvent compter sur une bonne ligne de ravitaillement : les trains venant de Carcassonne peuvent être déchargés au nord des gorges, à Quillan, dont la gare est couverte par de la DCA installée sur les hauteurs de la ville. Par ailleurs, la petite ville voisine de Couiza abrite un important dépôt de vivres de la 19. Armee.
Il n’y a que deux possibilités pour contourner l’obstacle des gorges de la Pierre-Lys. À l’est, il faudra poursuivre la progression méthodique dans les Corbières : ce sera la mission de la 85e DI-US. À l’ouest, c’est le Pays de Sault, où les Marocains progressent, mais où l’on est encore dans l’incertitude sur les intentions de l’ennemi : va-t-il renter de résister ou se replier directement sur le massif du Plantaurel, qui défend l’accès à la Basse Ariège et à la plaine de l’Aude ? Il est décidé de dépêcher dans ce secteur le 4e Ranger Btn, qui sera suivi par le 180e Rgt de la 45e DI-US.
Sud des Corbières – Les combats se déplacent à présent dans les forêts domaniales de Terme et de l’Orme Mort, des zones boisées et accidentées dans laquelle la progression est difficile pour les hommes de la 85e DI-US.

Guerre aérienne
Alpes
– Pour ses raids vers l’Allemagne du Sud, la 15e Air force utilise souvent la route des Alpes. Si celle-ci permet de survoler des troupes amies jusqu’assez loin au nord, mais également d’éviter la couverture radar adverse, elle n’est cependant pas sans danger. Si les raids partant d’Angleterre doivent survoler la Manche et la mer du Nord, les chances d’être repêché en cas de problème sont élevées, alors qu’au-dessus des montagnes, c’est la mort de froid presque assurée pour les équipages qui se parachuteraient sur les cimes.
Cela ne veut pas dire non plus que la Luftwaffe ne sera pas au rendez-vous dans la région. Heureusement, la chasse alliée peut assurer une certaine couverture. Lors du raid d’aujourd’hui, si les bombardiers paient le prix du sang pour aller marteler la race des seigneurs dans sa Heimat – plusieurs quadrimoteurs abattus et de nombreux autres endommagés – le lieutenant Sylvan Feld, du 52e FG, qui était devenu un as sur Spitfire, obtient sa sixième victoire, tandis que le lieutenant James “Sully” Varnell devient un as avec un quadruplé qui lui vaudra une DFC.

Carnets de Provence
Robert Capa
« J’ai appris il y a quelques jours la présence sur le front de cette 10e Division de Montagne qui avait fait la une du Times Magazine il y a maintenant plusieurs mois. Flairant un bon sujet de reportage, je demandai à mon contact à l’état-major l’autorisation d’aller les rencontrer. Je me retrouvai donc dans une Jeep, en route vers un village dénommé Lasalle, au nord de Montpellier, conduit par un caporal de l’unité venu me chercher. En discutant avec lui, j’eus immédiatement la confirmation de ce que l’on m’avait raconté sur cette unité (la seule de son type) : elle a le plus haut QI de toute l’armée américaine. Mon simple caporal suivait des études en Histoire de l’Art à l’Université du Colorado.
Nous ne tardâmes pas à arriver au village, où s’était installé un poste de commandement du 85e RI et un hôpital de campagne. Lors de mes interviews, je rencontrai divers personnages du même acabit que mon chauffeur : avec un grade souvent modeste, certains étaient à Harvard, d’autres étaient alpinistes renommés ou champions de ski, tel ce Norvégien, évadé de son pays occupé en 1940, qui était avant-guerre dans les meilleurs mondiaux de sa spécialité. Je croisai aussi un soldat à l’accoutrement assez singulier : des vêtements civils, mais un de ces blousons blancs propres au régiment et, bien en vue, un brassard bleu-blanc-rouge. J’engageai la conversation. Il s’agissait d’un Français, un Résistant en contact avec la division depuis un certain temps. Avec ses camarades, ils avaient guidé de nuit sur les sentiers les sections d’éclaireurs lors des premières phases de la récente bataille.
L’activité de l’hôpital me frappa également. Outre un certain nombre de blessés de chez nous, à la suite de notre offensive dans le sud des Cévennes, je remarquai des blessés allemands, mais également des prisonniers sous escorte qui participaient à la recherche et au brancardage des blessés et des morts dans les collines avoisinantes. Les équipes de brancardiers croisaient des groupes de civils descendant des collines en portant leurs maigres possessions dans divers baluchons. Ils avaient quitté leur maison dans les collines, souvent détruite, pour aller s’installer chez de la famille ou des amis dans les environs. Certains venaient se faire soigner ou aider les médecins et infirmiers en s’acquittant de menues tâches.
A l’intérieur de l’hôpital, l’ambiance différait de celle que j’avais pu observer lors de mes précédents passages dans ce genre de poste de secours : pas de discussions sur les courses de chevaux ou les projets d’achat de décapotable une fois la guerre finie, pas de pulps de Dick Tracy ou de Flash Gordon, mais plutôt des discussions sur les possibilités offertes par un métal nommé titane, sur l’exil de Léonard de Vinci en France, ou sur Othello, la pièce de Shakespeare, dont un exemplaire était parvenu jusqu’ici. Je me dit alors que cette guerre était vraiment mondiale et que la lutte contre le nazisme faisait vraiment l’unanimité, des fils d’ouvrier de Detroit jusqu’aux jeunes intellectuels de Yale. »



15 janvier
Opération Dague
Vallée de la Têt
– Le 2e Régiment de la 1ère Special Service Force a repris sa progression vers l’ouest, tandis que le 1er, éprouvé par les batailles de Prades et de Villefranche-de-Conflent, se voit accorder quelques jours d’un repos bien mérité. La progression des Américains le long de la RN116, appuyée par quelques chars légers M5 Stuart du 757e Tank Btn, est régulièrement entravée par des arbres abattus et par des rochers placés sur la chaussée, couverts par quelques tireurs embusqués ou parfois par un nid de mitrailleuses. Les soldats ont d’ailleurs rapidement compris l’intérêt d’emprunter la voie ferrée en plus de la route.
À Olette, une petite route mène vers les Garrotxes, une petite région enclavée entre des montagnes dépassant les 1 500 mètres. Les Américains décident de poursuivre vers Font-Romeu et confient au 12e Tabor, qui suit avec une journée de retard, le soin de s’engager dans cette vallée à l’écart. Comme il semble probable que les goumiers ne rencontreront aucune opposition dans cette région sans intérêt stratégique, ils devaient pouvoir déboucher sur le plateau du Capcir et faire leur jonction avec le 3e Tabor.
Pays de Sault et Donezan – Le colonel Leblanc s’est rendu en personne au QG du maquis de Picaussel pour organiser la suite des opérations dans la région. Il y rencontre le chef du maquis, Lucien Maury, avec lequel le courant passe tout de suite. Ce dernier est un ancien du 22e BCA, qui s’est illustré dans l’Aisne en juin 1940. Fait prisonnier, il a réussit à s'évader puis à regagner son sud-ouest natal.
Les deux hommes font le point sur la situation dans l’Aude, les Pyrénées Orientales et l’Ariège. Maury indique que les cols menant vers la Haute Ariège resteront très probablement infranchissables pendant au moins deux mois, tout du moins pour une troupe nombreuse (même si on peut envoyer des patrouilles reconnaître le terrain), car le ravitaillement ne pourra pas suivre, sauf peut-être par la voie des airs. Leblanc estime très peu vraisemblable qu’un effort soit entrepris pour cela, car l’opération Dague est avant tout une diversion. Reste alors l’option la plus évidente après la libération complète des Pyrénées Orientales, à savoir la descente vers la plaine de l’Aude. À ce sujet, le chef maquisard indique que ses hommes ont repéré l’arrivée de soldats allemands dans le secteur d’Espezel, qui verrouille la sortie nord du Pays de Sault. Plus au nord, la 3. Fallschirmjäger-Division vient en effet de commencer à se déployer. Il va falloir consulter sur la marche à suivre les alliés américains, à commencer par le major Roy Murray, dont le 4e Ranger Btn vient de rejoindre Axat.
Sud des Corbières – Les combats se poursuivent dans le même secteur boisé que la veille. Les hommes du Grenadier-Regiment 950 voient leur moral remonter avec l’arrivée d’éléments avancés du Fallschirmjäger-Regiment 9 venus leur prêter main-forte.

Redéploiement est-ouest
Région toulousaine
– La situation semblant s’être stabilisée, le mouvement de relève des unités de la Wehrmacht, prévu dès avant Nordwind, commence. Débarquent ce matin, de convois ferroviaires arrivés dans la nuit, les premiers éléments de la 9. Panzer Division, qui va relever la 11. Panzer en réserve de la 1. Armee. La 11. Panzer doit partir pour la région de Munich, afin de toucher de nouveaux matériels, avant d’être envoyée sur le Front de l’Est.


16 janvier
Opération Dague
Vallée de la Têt
– Juste avant le village de Thuès-Entre-Valls, la progression américaine se grippe : les Allemands ont profité de la proximité de la route et de la voie ferrée, le tout entre contrebas d’une forte pente, pour provoquer un éboulement massif à l’aide d’explosifs. L’énorme grondement sourd a d’ailleurs été entendu dans la vallée, loin en aval. Des milliers de tonnes de terre et de roche bloquent chaussée et rails.
Pour contourner l’obstacle, les Américains débordent par le flanc sud de la vallée, moins abrupt que le versant nord et surtout abondamment boisé. Ils arrivent ainsi au niveau de l’entrée des gorges de la Carança, sans pouvoir s’attarder pour admirer la beauté de l’endroit [Le site est classé depuis 1927 pour son intérêt pittoresque et artistique.]. Mais les véhicules et les quelques chars M5 qui accompagnent la progression vont être bloqués tant que le génie ne sera pas intervenu pour déblayer la route.
Pays de Sault – Le 4e Ranger Btn, guidé par quelques hommes du maquis de Picaussel, vient reconnaître les positions allemandes. Des unités de la 344. ID et de la 3. FJD tiennent en effet les hauteurs dominant toute la vallée du Rebenty. Cette ligne en forme d’arc de cercle s’étire sur une trentaine de kilomètres, depuis le col de Pailhères, à l’ouest, jusqu’au massif qui domine les gorges de la Pierre-Lys, à l’est. La densité de la défense est en réalité assez faible, mais elle profite d’un terrain boisé et accidenté, voire abrupt, avec de la neige sur les hauteurs.
Sud des Corbières – Avec l’arrivée des parachutistes de la 3. Fallschirmjäger-Division, le front se stabilise peu à peu. Dans ce secteur accidenté, la chaîne logistique américaine, toujours fortement sollicitée par les unités en contact avec l’ennemi, a du mal à suivre.

Redéploiement est-ouest
Région lyonnaise
– Le mouvement de relève des forces allemandes ne touche pas seulement la 1. Armée mais aussi la 19. Armée. La 16. Panzer Division a été engagée dès le mois d’octobre face aux Français, et a bien tenu en défense. Ses hommes sont heureux de repartir pour l’Allemagne, où ils toucheront un matériel plus moderne. Elle est remplacée sur le front, au côté de la 39. ID, par la 21. Panzer. Le régiment blindé de celle-ci ne possède cependant encore qu’un seul Abteilung de Leopard.
La 2. Panzer, engagée depuis décembre seulement, voit sa relève annulée. En effet, la 15. Panzergrenadier, qui devait la remplacer, est affectée à la 1. Armee, qui doit couvrir un front beaucoup plus vaste que celui de la 19. Armee. Les tankistes de la 2. Panzer et de la 15. PzGr ne sont cependant pas mécontents de rester sur le front français plutôt que de suivre à terme leurs camarades de la 16. Panzer sur le front de l’est.
Par ailleurs, il est décidé de transformer la 159. RD en 159. ID par adjonction d’un troisième régiment. Ce dernier devrait être composé de jeunes recrues, encadrées par des convalescents du Front de l’Est.

Bataille en haute montagne
Alpes
– Un bataillon du 1er Choc vient relever les Tirailleurs du 5e RTM dans le hameau de Braux. Ce mouvement se veut discret, en prévision des futures opérations. Les commandos n’auront qu’un coup de main à assurer et n’auront normalement plus à se battre ensuite, mais cette mise en ligne illustre parfaitement les casse-têtes que l’état-major français doit résoudre régulièrement entre la tenue de la ligne, la réserve et la logistique : l’armée française est encore à flux tendu, jusqu’à ce qu’arrivent de nouvelles unités.
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Bob Zoran



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MessagePosté le: Lun Avr 16, 2018 14:10    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
14 janvier
Il ne faudra toutefois pas compter sur la voie ferrée, car tout le matériel roulant du Train Jaune a été évacué par les Allemands vers le terminus de Latour de Carol [Cette ligne étant à voie étroite, ce matériel est introuvable, sauf à le faire venir d’AFN ou à solliciter les Espagnols – deux solutions à peu près inenvisageables.]. La bonne nouvelle, c’est que cela rend peu probable la destruction des infrastructures en amont, comme les tunnels ou pire, les ouvrages majestueux que sont le pont Gisclard et le pont Séjourné.


A ce sujet, le matériel non détruit de la ligne Nice - Digne (à écartement métrique également mais sur une plateforme pouvant accueillir une voie normale) libérée peut servir pour le train Jaune.
Bon l'intérêt dans notre épisode FTL se limite à La Tour de Carol où la voie normale reprend ses droits vers Toulouse. Bref beaucoup d'effort pour finalement pas grand chose sauf à l'intervention en 2018 d'un forumeur FTListe pour étaler sa science ferroviaire!
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Avr 16, 2018 14:12    Sujet du message: Répondre en citant

Je profite de l'occasion :
Ho hé, Martel !
Où en est la tienne, de science ferroviaire ?
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Casus Frankie

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