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1940 - La France continue la guerre
 
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L'honneur d'un général
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Sep 05, 2017 11:15    Sujet du message: Répondre en citant

C est prévu mais n anticipons pas Smile
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Sep 05, 2017 14:50    Sujet du message: Répondre en citant

Troisième épisode, interlude. Et grand merci à Etienne.Very Happy

15 octobre 1940 - Alger

Il faisait vraiment chaud pour un mois d’octobre, se disait le capitaine Moreille, en s’époussetant le front de son mouchoir. A la réflexion, cela faisait bien 4 ou 5 mois qu’il faisait chaud, depuis le mois de mai pour être précis. Il ne se faisait vraiment pas au climat, lui qui avait passé toute son enfance en Oise, et qui n’avait jamais travaillé qu’en région parisienne. Et puis, ces derniers temps avaient été agités, et il avait eu bien plus d’exercices cette année que durant toute sa carrière, qu’il avait toujours espéré passer retranché derrière un bureau.

Ou alors, peut-être que c’était l’atmosphère empesée de cette salle de réunion, dont l’ambiance ne favorisait décidément pas la sérénité et la concentration, du moins pour lui. Les uniformes réglementaires n’étaient vraiment pas adaptés au climat nord-africain. Dieu merci la fenêtre était ouverte, et de ce troisième étage, donnait un large panorama sur le Port d’Alger. Mais on n’allait quand même pas porter des shorts comme les Anglais !

Le capitaine ne put réprimer un léger sourire en imaginant son principal interlocuteur et supérieur vêtu à l’anglaise, c’est-à-dire en bras de chemises et avec un pantalon s’arrêtant aux genoux. Sourire qu’il s’empressa d’effacer au plus vite tant l’ambiance n’était pas à la bagatelle. En effet, il avait du beau linge en face de lui, derrière le bureau style Louis XV (1) pour autant qu’il puisse en juger, encombré de papiers et dossiers divers.

En face de lui, et présentant comme à l’accoutumée un air hautain mais sévère, « Le Général », ministre de la Guerre en titre, Charles De Gaulle. A sa droite, parmi les justes et légèrement en retrait, le généralissime Huntziger. Le capitaine n’était pas accoutumé à des interlocuteurs de ce niveau, heureusement il avait à sa gauche, parmi les pécheurs, le Colonel Groussard, au curieux titre de « chargé du recomplètement des effectifs des armées d’Afrique du Nord ». Un curieux personnage, avec qui il avait dû transmettre préalablement la liste qu’il venait présenter aujourd’hui à ces messieurs. Cette irrégularité, cette entaille aux règles élémentaires de discrétion, en vigueur dans les services de gestion des personnels attachés à l’armée, ne se laissait pas de l’interpeller.

Le colonel Groussard lui, considérait ses interlocuteurs avec une plus grande assurance, mais aussi avec une attention vigilante. Il observa du coin de l’œil son comparse : le pauvre ne savait pas ce qu’il faisait là. Mais bon, son travail c’était la mise sur pied des réseaux et la préparation de « certaines » opérations, dont la principale était en cours de mise au point, et même déjà lancée pour partie. Si tout se passait bien, elle servirait de référence et démontrerait du savoir-faire du service (2), et il y en aurait d’autres. Si tout se passait mal par contre … Mais bon, restons optimistes, et prévoyons l’avenir. Et pour cela il fallait définir des cibles, ce qui était tout l’enjeu de la réunion d’aujourd’hui.

« Messieurs » entama le Généralisme d’un air grave « comme vous le savez, la situation compliquée et tragique de ces derniers mois est désormais stabilisée, que ce soit pour nos forces ou pour nos alliés anglais. Nous pouvons donc désormais lancer, sous l’égide du gouvernement et du ministre de la Guerre (il jeta un discret coup d’œil vers l’intéressé, qui ne réagit pas) un vaste programme de recomplètement et de formation de nos troupes. De nouveaux matériels sont en cours de livraisons par nos alliés ou amis, et de nouvelles unités sont en formation. Le but de la réunion d’aujourd’hui, colonel Groussard, capitaine Moreille, est donc d’identifier sur vos propositions conjointes les cadres et éléments de valeurs susceptibles de justifier un … rapatriement depuis la Métropole où ils ont malencontreusement été oubliés. Ce point concerne évidemment les cadres et dirigeants de nos armées, mais également tout le personnel d’importance et/ou spécialisés, tel que défini par les règles de la mobilisation générale qui restent en vigueur je vous le rappelle. »

Huntziger laissa passer quelques secondes de silence afin que chacun assimile bien les informations qu’il venait de rappeler, et surtout le capitaine qui était le seul à qui l’on venait de révéler quelque chose.

« Capitaine, je vous propose dans un premier temps de nous présenter les responsables de tâches relevant de l’Etat-Major des Armées, et qui ont pu retenir l’attention. »

« Mon … Mon général, Monsieur le ministre » se lança le capitaine d’une voix un peu forcée « selon vos instructions définies par la note interne en date du 12 septembre 1940 … » (mieux valait abréger) « j’ai procédé au recensement de l’intégralité des personnes ayant collaboré à l’Etat-Major des Armées ces 10 dernières années, et qui n’ont pas été transférés en AFN ces derniers mois. Conformément aux instructions, j’ai ensuite éliminé les personnes dont l’âge dépassait les 65 ans, ainsi que ceux dont l’état de santé paraissait incompatible avec une fonction active. Le reliquat, ainsi tamisé, a ensuite été classé selon les avancements et notes obtenues lors des rapports d’évaluation. Je vais donc présenter brièvement chaque … disons postulant … en partant du mieux noté. »

Le capitaine se replongea dans l’épais dossier qu’il tenait sur ces genoux, et en sortit une première chemise jaunie. « En tête de la liste, pour la globalité de ces services auprès de l’Etat-major des Armées, pour ses actions en AFN et au Maroc, et par la durée de son affectation dans la formation des unités de l’armée du Maroc et de la 2e région militaire (3), je propose le général André Georges Corap. »

Un léger silence de stupeur pour certains, de gêne pour d’autres, s’ensuivit. Le capitaine jugea pourtant bon de poursuivre.

« Il a démontré de grandes capacités de meneurs d’hommes et d’organisation de la logistique. Son dossier apparaît exemplaire en terme de notations … si l’on excepte évidemment son dernier commandement ». De Gaulle interrompit, avec un ton ferme mais empreint de courtoisie le discours. « Votre suggestion est impossible à mettre en œuvre, le dossier est classé, quelle est la personne suivante ? »

Le capitaine crut bon de préciser « A vos ordres Monsieur le Ministre, je me dois toutefois de signaler que les personnes classées derrière sont d’un rang fort inférieur et bien moins notées. »

« Je vous ait dit que ce n’était pas possible, donc ça ne m’intéresse pas. Personne suivante je vous prie. »

Sur ce, le colonel Groussard, légitimement et avant tout préoccupé de la sûreté de ses réseaux en construction, et par là même de la vie de ses hommes, crut bon d’ajouter :

« Monsieur le ministre, mon Général, quelles que soient les considérations autres, l’individu ne fait pas l’objet de mesures de surveillance et évolue sans difficultés particulières en France. S’il avait la moindre utilité, il serait donc aisé de … »

Le général/ministre de la Guerre claqua sa main sur la table. « Messieurs c’en est assez ! Quelles que soient les qualités ou les défauts de Monsieur Corap, son nom est et reste associé au désastre que notre Nation vient de subir ! De fait il est discrédité, et je l’ai déjà assez dit, il ne faut pas être vaincu ! »

Il s’arrêta quelques instants pour considérer ses deux interlocuteurs, et repris « De quelle utilité parlez-vous Colonel ? Vous voulez que je l’envoie dans le désert comme d’autres avant lui ? Ca ne lui fera même pas des vacances, il connaît déjà (4) ! On ne va quand même pas le ramener pour qu’il puisse se rappeler du bon vieux temps ! Et puis, que voulez-vous que je fasse, que je risque la vie de soldats français pour aller sauver le vaincu de la Meuse ? » (Il revint vers le capitaine, qui parut s’enfouir dans ses dossiers) « Superbe plan Messieurs ! Je vois d’ici les reproches que l’on va nous faire ! Et notamment le président du Conseil, à qui vous irez expliquer que l’on sacrifie du temps et de l’argent pour extraire un homme qu’il a voué aux gémonies ! »

Sans s’interrompre dans son discours, le général fit mine de chercher quelque chose dans la poche avant droite de son uniforme. « Sans parler des feuilles de choux des traîtres de l’autre côté de la mer, en cinq colonnes dans « Le Temps » : Les Africains achètent avec le sang des patriotes le responsable de la ruine de la France. »

Apparemment, il avait trouvé ce qu’il cherchait, et sortit un paquet de cigarettes « Players ». L’ouvrant d’une main d’un geste vif et agacé, il saisit son briquet qui trônait sur le bureau à côté de la lampe de chevet. « Nous avons déjà pris de fortes mesures de rajeunissement des cadres (5), et il n’en fait même plus partie. Alors inutile de chercher plus loin. » Il porta sa cigarette à la bouche, et l’alluma après plusieurs essais : le briquet ne voulait pas fonctionner, sûrement à cause du vent venant du Port … « Aussi, je vous conseille … non je vous ordonne (une bouffée de fumée parcourut le bureau) d’arrêter de me tympaniser les oreilles avec vos généraux en retraite. Place aux jeunes c’est le sens de l’histoire. Et s’il faut repartir à zéro, tant pis, nous avons le temps à présent si j’oserai dire. Les résultats ne pourront pas être pires qu’aujourd‘hui ! ».

Et sur cette tirade bien sentie, le ministre se leva de sa chaise et, tournant le dos à ses interlocuteurs, entreprit de consumer sa cigarette en observant les navires dans la rade. Moins par courtoisie pour ses subordonnées que pour bien faire comprendre que le sujet était clos et qu’il fallait mieux en rester là.

Huntziger, lui, était resté silencieux pendant toute la durée du « coup de tabac ». En effet, il ne sait que trop que, en l’absence de Corap, il faudrait chercher un autre coupable à livrer à la vindicte. Par exemple, le général en charge de la 2e armée, située juste à l’Est des positions de la 9ème armée … De Gaulle écrira plus tard à ce sujet « Par une cruelle ironie, et alors que son camarade et collègue resterait associé au sursaut, son nom resterait associé à la défaite. L’histoire peut être injuste, nous le savions tous, et surtout nous savions tous la vérité. »

Le capitaine Moreille, décidément maladroit, jugea sagement qu’il fallait mieux ne pas s’exposer davantage et prit sur lui de changer de sujet. Il avait par exemple quelques résumés de carrières de certains cadres de l’usine de la SNCAN à Méaulte (anciennement Potez). Il y avait sûrement là-bas des ingénieurs de valeurs. Ou alors peut-être du côté de la direction du Port de Dunkerque, après tout on avait grand besoin de logisticiens ici …

De Gaulle, à la fenêtre, finissait de consumer sa cigarette. L’écrasant d’un geste ferme de la main droite sur le rebord, les personnes présentes dans la pièce l’entendirent distinctement murmurer « La Chienlit ! ».

(1) En réalité Louis XVI, mais le capitaine n’est guère porté sur les arts.
(2) Il s’agit évidemment de l’évasion du Général Giraud.
(3) Corap avait formé quelques DI dans la 2nd région militaire, qui lui seront en grande partie retirées en 1939.
(4) Corap avait servi durant une grande partie de sa carrière au Maroc.
(5) Le fameux « waterloo des étoiles », qui d’ailleurs ne sanctionnera pas Corap, à la demande expresse de De Gaulle et contre la volonté de Reynaud.
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Dernière édition par demolitiondan le Mar Sep 05, 2017 15:28; édité 5 fois
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Etienne



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MessagePosté le: Mar Sep 05, 2017 15:08    Sujet du message: Répondre en citant

Ah zut, j'ai laissé un "2nd armée" alors qu'il faudrait "2e armée" , vers la fin (Huntzinger) Embarassed
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Sep 05, 2017 15:09    Sujet du message: Répondre en citant

Seconde ou deuxième ? Very Happy Bon je corrige !
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Etienne



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MessagePosté le: Mar Sep 05, 2017 15:14    Sujet du message: Répondre en citant

Pour seconde, il faudrait 2nde. 2nd, ça fait angliche. Wink
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Sep 05, 2017 15:37    Sujet du message: Répondre en citant

Les oreilles du pauvre Corap doivent siffler!

demolitiondan a écrit:
Et sur cette tirade bien sentie, le ministre se leva de sa chaise et, tournant le dos à ses interlocuteurs, entreprit de consumer sa cigarette en observant les navires dans la rade. Moins par courtoisie pour ses subordonnées que pour bien faire comprendre que le sujet était clos et qu’il fallait mieux en rester là.

Pour les amateurs de tropes, cette posture est ce que j'avais appelé Contemplative Boss à l'époque où je contribuais à leur recensement sur TV Tropes.
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solarien



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MessagePosté le: Mar Sep 05, 2017 19:24    Sujet du message: Répondre en citant

Dommage, on peux supposer qu'il aurai fait un très bon organisateur et préparateur de DI en AFN.
Le destin est parfois cruel, et les récits surtout mal rédigés dans le temps.
Un texte comme celui la, écrit lors de la genèse de la FTL aurai pu influencer le destin de la dites personne, en lui donnant une rédemption, comme son camarade de bataille.
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Archibald



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MessagePosté le: Mar Sep 05, 2017 19:42    Sujet du message: Répondre en citant

Le destin va aussi être cruel pour Huntziger. Il va l'avoir - son accident d'avion fatal, même jour qu'OTL, mais évidemment pas au même endroit !

http://prisons-cherche-midi-mauzac.com/varia/14217-14217

Je ne connaissait pas les Potez 661 et 662. One peut s'interroger sur leur destin FTL (Etienne ?)
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Wil the Coyote



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MessagePosté le: Mer Sep 06, 2017 06:45    Sujet du message: Répondre en citant

Corap à été fait prisonnier par les Allemands (dixit la chrono) or d'après le texte, il est démobilisé....

Donc si démobilisé, pas prisonnier de guerre....
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Etienne



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MessagePosté le: Mer Sep 06, 2017 08:38    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:
Le destin va aussi être cruel pour Huntziger. Il va l'avoir - son accident d'avion fatal, même jour qu'OTL, mais évidemment pas au même endroit !

http://prisons-cherche-midi-mauzac.com/varia/14217-14217

Je ne connaissait pas les Potez 661 et 662. One peut s'interroger sur leur destin FTL (Etienne ?)


Bof. Ils ont le même qu'OTL, mais en AFN pour les deux, au sein de la TACM
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Sep 06, 2017 08:53    Sujet du message: Répondre en citant

Cher will, les deux ne sont pas forcément contradictoire, surtout pour un vieil homme… On y reviendra !
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JPBWEB



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MessagePosté le: Sam Sep 09, 2017 14:00    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Je crains qu'il illustre assez bien la mentalité historique des "weygandistes" : OK pour gagner, si on fait les choses à notre façon, si c'est nous qui commandons et si c'est les civils qui sont responsables de tout ce qui a foiré. Sinon, on capitule… oups non, on ne capitule pas, mais les civils se rendent.


C'est exactement ca, et c'est inacceptable. Un officier subalterne peut se considerer comme seulement un soldat, qui obéit et qui, si nécessaire, meurt au combat. Un officier general, proche de l'état-major, est aussi (et surtout) un politicien, ou en tout cas, il ne peut méconnaître les méandres de la politique. Paradoxalement peut-être, les généraux des démocraties sont infiniment plus impliqués dans les decisions politiques, alors que les généraux des dictatures nazie et communiste sont pour l'essentiel limités a leur zone de competence exclusive, qui est le combat, et pour certains la gestion des armées.

Un Corap, un Hunger, un Darlan ou un Laborde sont très impliqués, et depuis des années, dans les choix politiques qui ont des implications directes dans la capacité et les performances de l'armée. Ils ne sont pas forcement d'accord avec tout ce qui se decide, mais c'est aussi le cas des civils avec lesquels ils travaillent.

C'est trop facile de jouer les purs et de se poser en victime/Cassandre quand les choses tournent mal.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Sam Sep 09, 2017 15:08    Sujet du message: Répondre en citant

Dans le cas de Corap, il n y a pas eu de melange avec la politique ... et c est peut être ce qui lui a fait du tort. Après, il est effectivement trop facile (et je pense à Weygand et Georges) de se dédouaner de tout l entre 2 guerre alors qu ils se sont battus mais ont cautionnés. Réciproquement il est aussi trop facile pour les politiques de se défausser sur le militaire, alors qu ils portent une responsabilité aussi Importante (au moins), ont choisi des yes man et ont contribuer au sabotage de la remise à niveau dans les années 30. C est cette dualité, devenue rivalité voire même altérité (pour le malheur de lq France) que j ai tenté de montrer. Et nous allons continuer à suivre la cas particulier de Corap, qui illustre mon propos, pour encore 2 épisodes Smile
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Sep 13, 2017 19:51    Sujet du message: Répondre en citant

Nouveau et avant dernier volet, en compagnie d'Etienne Very Happy J'ai précisé que c'est des courgettes 8)

4 juin 1942 - Fontainebleau

Le dos courbé sous l’effort, le désormais ex-général Corap était occupé à creuser des sillons pour ses courgettes, dans la terre meuble et argileuse de son jardin. Cette occupation, pour fort nécessaire qu’elle soit surtout en ces temps de disettes, ne pouvait être que désespérément répétitive et ne stimulait guère son esprit, qui cherchait donc dans ses souvenirs un moyen de vagabonder et d’échapper à la médiocrité de l’instant.

Il y en avait eu du chemin parcouru ces 2 dernières années. Après son éviction de l’armée, sous le choc et la colère, Corap avait éprouvé le besoin d’un instant de recueillement à la cathédrale Saint-André. Cette dernière, qui servait de camp de fortune pour de trop nombreuses personnes, était passablement encombrée et il avait fallu tout le prestige de sa tenue pour accéder à la chapelle de Saint-Simon Stock. Assis auprès d’une foule qui restait étonnamment discrète, car comme écrasée par le Lieu, il avait fait le point, sous de vigilantes voûtes gothiques qui avaient été témoins de bien d’autres invasions avant celle d’aujourd’hui (1).

En sortant du QG, il n’avait guère que colère et ressentiment, face à une institution qui le rejetait alors qu’il l’avait servie de son mieux durant toutes ses années en métropole et dans les colonies. Un instant, il avait caressé le fol orgueil de déchirer cette lettre, d’enlever ses galons et d’aller se faire tuer quelque part pour la France, puisqu’on lui refusait le droit de combattre pour elle. Mais où ? Et pour quel gain ? A son âge, il avait craint d’être davantage un poids pour ses compagnons d’infortune, et à la réflexion une fin misérable dans un fossé ne lui convenait guère. C’était un suicide, et il n’était pas homme à se suicider, ou à laisser les allemands le faire à sa place.

Non, non, c’était à la fois lâche et déplacé. Il avait une femme aimante et des enfants, il se devait à eux. Il lui fallait assumer la terrible épreuve que le Ciel lui envoyait. Après tout, elle était bien dérisoire face au malheur d’autrui, qui l’environnait, où même à l’épreuve que subissait la Nation (2).

Ses pensées de nouveau en ordre, c’était d’une démarche sereine qu’il était retourné auprès de ses anciens compagnons de voyage, qui attendaient le long des quais de la Gironde. Ceux-ci avaient été surpris et choqués, presqu’autant que lui, du sort qui lui avait été fait. Son ordonnance avait hurlé à la cabale, lui avait même demandé de rester avec eux, et de les accompagner où que la marine les mène. Et s’il le fallait, on le cacherait parmi les militaires d’autres unités, un uniforme c’est facile à trouver. Paroles de jeunesse ! Il ne pouvait que leur demander d’aller prendre instructions comme lui l’avait fait, et il ne doutait pas que c’est ce qu’ils feraient une fois leur ex-général parti. Restait la satisfaction d’avoir été apprécié de ses subordonnés, ce dont il n’avait jamais douté (3).

Ceux-ci avaient donc fermés les yeux sur la disparition de sa voiture de fonction, avec laquelle il était reparti de son côté après un dernier salut, qui s’était avait duré un peu plus longtemps qu’à l’accoutumée. On aurait même pu dire qu’il s’était éternisé, mais ses yeux étaient humides à ce moment-là, alors il ne savait plus très bien. Ils s’étaient ensuite séparés sans un mot, et sa carrière militaire s’était donc achevée sur ce moment important, mais un peu dérisoire, au milieu de la cohue de ce qui fut une grande armée.

Le plan avait le bénéfice de la simplicité. Corap avait quelques familles dans les environs de la Vallée de la Loire, à proximité de Sainte-Maure-de-Touraine, par là-même où il était passé à l’aller. Le front n’avait pas encore été percé, et cette zone restait française. Il n’avait qu’à se cacher là, et attendre que la vague germanique passe …

Sur le chemin, il n’avait pu que constater que ça roulait mieux dans ce sens, et il n’avait pour ainsi dire subi aucun contrôle tant il allait à contre-courant. On l’avait accueilli sans difficulté, et il avait eu le gîte et le couvert après avoir quitté l’uniforme et caché la voiture (qui restait un bien précieux et un matériel que l’on ne pouvait abandonner !) dans une chaumière à proximité. De la fenêtre, il avait observé les colonnes motorisées qui étaient passées sur la route nationale, aux environs du 22 juin. Il ignorait ce qui était advenu du capitaine avec lequel il avait conféré lors de la nuit du 13 juin. Mort ? Prisonnier ? Qui savait.

Corap décida que ce sillon là était net. Il se décala d’environ 1.5 mètre et reprit le travail, bêche en main.

Toutefois, la chance avait tourné quand l’un des escadrons de Feldgendarmerie, qui suivaient comme des ombres les unités combattantes, avait découvert la voiture. Il ne fallait pas attirer l’attention sur les propriétaires, et Corap avait préféré remettre son habit d’ancien soldat et sortir se constituer prisonnier sur la route. Même s’il ne faisait plus partie de l’armée, il ne s’agissait pas d’être pris pour un déserteur, ou pire un franc-tireur ! Et il ne pouvait pas nier qu’il avait eu un sursaut de fierté en déclinant son nom et grade au teuton qui était en face de lui.

Signe de son statut, on lui avait épargné le camp de prisonniers classique, et il avait passé un long moment au Château de Gizeux, au Nord de la Loire (4). Face aux sinistres interrogateurs de l’Abwehr, il n’avait guère pu que répéter en boucle les mêmes paroles. Où étaient les unités de l’Armée française ? Il n’en savait rien. Combien restait-il d’unités en état de combattre en métropole ? Il n’en savait rien, il était démobilisé. Comment le gouvernement français pensait-il continuer le conflit ? Il n’en savait rien, il était démobilisé et ne faisait plus partie de l’armée… Il avait dû finir par les lasser, car on l’avait relâché au bout de quelques semaines (5). Au moins, la nourriture avait été bonne, car il avait toujours gardé bon appétit.

Il avait donc pu regagner son domicile courant décembre 1940, mais à pied et en train … pour retrouver sa maison occupée et transformée en mess pour une section d'un Infanterie-Ersatz-Bataillon. Dieu merci, ses proches étaient réfugiés chez une tante en région parisienne. Ne doutant de rien et n’ayant de toute façon pas grand-chose à perdre, Corap était allé « au culot » trouver le responsable de la Kommandatur local, un certain Hauptmann Schmitt afin de réclamer son bien. Contre toute attente, ce dernier l’avait bien et courtoisement reçu. Sans doute avait-il le respect (Corap s’arrêta et ferma les yeux en soupirant), sans doute avait-il le respect des … des anciens combattants. (Il reprit le travail d’une ardeur redoublée). Et deux jours plus tard, il avait pu rentrer chez lui et constater que 2 feldgrau passaient même le balai ! Bon, il manquait quelques draps, meubles ou bibelots … il ne fallait pas être naïf non plus (6). Ses proches l’avaient rejoint plus tard.

Le sol paraissait plus dur ici, il bêchait à grands coups le sol humide.

Et voilà où il en était maintenant ! Et voilà où la France en était maintenant ! Il se retrouvait à cultiver son propre jardin, afin d’espérer faire pousser de quoi manger. Ce qui n’avait rien de déshonorant en soi, mais il ne pouvait qu’apprécier l’ironie de la situation, en voyant passer tous ses adversaires d’hier, qui peinaient comme lui à survivre. Ça valait le coup de faire des manières, Monsieur le Docteur, de refuser d’envoyer son fils faire son devoir de réserviste ! Ça valait le coup, Monsieur l’instituteur, de refuser d’apprendre à vos élèves la défense passive ! Une intolérable intrusion de l’armée dans l’espace de l’Education, mon œil ! Et maintenant, vous vivez dans la modestie, comme moi je l’ai connue ! (7)

Lui gardait sa santé, c’était déjà ça, malgré un esprit qui paraissait oublier certains moments de son existence, et heureusement les plus désagréables. Car, il avait fait son deuil, et n’avait plus la forme pour reprendre la Lutte. Il avait donc failli. Pas militairement, pas en rejetant son devoir, mais en l’accomplissant et en participant au plus grand désastre de l’histoire de l’armée française depuis Azincourt ou Crécy au moins. Sans parler de Sedan … Aux commandes, il n’avait pas d’excuses, pas même comme ce pauvre général qui assistait à des réunions de préparation à la contre-offensive, alors que sa division n’était même pas encore arrivée (8 ) ! Qu’aurait-il dû faire au final, démissionner, abandonner ? Curieuse façon au final que de ne pas servir son pays en faisant son devoir.

Bon cela suffisait, il allait s’épuiser. S’épongeant le front d’un revers de manche, il attaqua le sillon suivant.

En tout cas, lui au moins n’avait pas trahi, contrairement à ce que l’on avait dit sur lui. Et c’était déjà ça, car ce n’était pas le cas de tout le monde ici-bas. Le nouvel etat français (9) … Un ramassis de traitres, de Caillaud ! Sous la direction de Laval, le pire de tous, le fossoyeur de l’armée dans les années 30. Pauvre Maréchal, s’il voyait ça. Lui ne se serait jamais acoquiné à des félons pareils, sinon l’histoire aurait pu mal le juger …

Et le monde dans tout ça ? La guerre mondiale de Monsieur le Ministre de la Guerre ? D’ici, on ne voyait rien. Alors, on écoutait … la radio évidemment. Paris, un peu et plus par obligation. Londres, de temps en temps, mais c’était les Anglais. Et Alger quand on la captait. Et il faut bien avouer que ça ne donnait rien de brillant, que ce soit dans les Balkans, en Grèce ou même en Asie. Où étaient les forces supérieures promises ?

Corap arrivait au bout de son sillon et s’arrêta.

Bon, en tant que militaire, il le voyait bien. La guerre allait encore durer et être longue. Et même si les allemands claironnent leurs succès sous tous les toits, la situation en Russie n’a pas l’air d’aller aussi bien qu’ils ne le disent. Ils devraient déjà être à Minsk et avoir encerclé toute l’armée rouge si on les écoutait. Et qui allait les aider face à la Terre entière, ou presque ? Les Japonais ? Ils sont loin, et ils n’ont même pas réussi à battre les Chinois. Grand bien leur fasse de s’enterrer dans la jungle d’Indonésie. Les Italiens ? (il laissa passer un soupir d’amusement) Pas la peine d’en parler. La Hongrie, la Bulgarie, les grands vaincus de 1914 ? Les Roumains, et leur brillante armée qui a démontré toute sa compétence en 1916 ?

Oui, les alliés étaient loin dans la Grèce antique. Oui, ils payaient de leur sang une terre fort exotique pour nous autres, qu’ils avaient abandonnée auparavant. Mais c’était auparavant, et n’en déplaise au clampin de Radio-Paris, ça faisait maintenant un petit moment qu’ils étaient repoussés et dans la mer, mais on en parlait toujours. Ce qui était évidemment encourageant.

Peut-être qu’Albert était avec eux … Le fils aîné aurait dû faire l’Ecole militaire, la force des choses l’en avait empêché. Pris d’une ardente volonté de se battre, il était passé en Espagne et nul ne savait où il se trouvait à présent. Ce serait bon d’avoir de ses nouvelles …

Corap étreint le manche de la bêche dans un geste d’angoisse.

Bon, au moins il avait de quoi s’occuper en attendant. Le potager, le chauffage, ce n’était pas avec les guignols aux affaires qu’on allait se nourrir. Ces allemands pillaient le pays, comment peut-on manquer de bois dans un pays forestier ? On avait, et on faisait encore, trop confiance au blocus. Au final, il gêne surtout les français, ces messieurs de l’occupation s’en sortiront toujours eux.

Et il avait de temps à autre des visites. Surtout des Allemands, des journalistes, des historiens … Ceux-là voulaient écrire une histoire qui n’était pas terminée. Et même des militaires, dont un certain général de chars, un dénommé Guderian … (10) Oh, il les recevait courtoisement sans plus, et voulait bien répondre à quelques questions sur le passé. Mais pour tout le reste nada, qu’on ne compte pas sur lui pour révéler quoique ce soit, il n’était pas un traître. Au surplus, il ne connaissait pas grand-chose d’utile pour ces messieurs.

Corap contempla le potager. Oui, les sillons étaient tracés et il allait semer les graines. Après, il ne resterait plus qu’à espérer et à attendre la récolte.

(1) Référence historique à la présence du Prince Noir en 1373 en ces lieux, quand bien même l’Aquitaine était anglaise à cette époque.
(2) Corap sera toute sa vie un fervent catholique, ce qui lui sera reproché par certains hommes politiques qui craignaient une porosité entre l’Armée et l’Action Française. Pourtant, rien ne reliera jamais Corap à cette organisation.
(3) Corap restera un chef apprécié pendant toute sa carrière, et les témoignages d’affection se multiplieront lors de sa disgrâce OTL. En témoignent plusieurs courriers d’aides de camp, qui prirent le temps de lui écrire en juin 1940 pour lui indiquer qu’ils « étaient prêts à collaborer à tout projet dont il aurait la direction, dans la mesure des attributions de [leurs] affectations ».
(4)Qui deviendra la Feldkommandantur de Blois. En raison de souci d’électricité, celle-ci sera rapidement déplacée au Palais de Justice, qui reste aujourd’hui en activité.
(5)Cette position peut paraitre généreuse, mais en fait elle est conforme au statut juridique de Corap. Il est démobilisé et ne fait plus partie de l’armée. Son âge le rend impropre à toute activité nocive au Reich, et la convention de Genève interdit de le faire travailler ! OTL, il ne sera pas arrêté lors de l’invasion de la zone libre.
(6)Anecdote OTL.
(7)Né dans un foyer très modeste (père tailleur/mère au foyer) Corap ne doit ses études qu’à l’appui d’une famille extérieure, les Corbeaux. Il en gardera toujours une certaine réserve vis-à-vis des notables et de la bourgeoisie.
(8 )Général Bruneau de 1ère DCR. Cette unité affectée en renfort à la 9ème armée le 14 mai, mais dont la division ne sera à pied d’œuvre que le 15 mai pour une contre-offensive sensément prévue le même jour.
(9)Pensée délibérément en minuscules.
(10)OTL.
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C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste


Dernière édition par demolitiondan le Lun Sep 25, 2017 20:08; édité 1 fois
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MessagePosté le: Jeu Sep 14, 2017 18:35    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
[...] transformée en mess pour une section de Sicherungdivision.

Ces divisions sont mises sur pied en 1941 en prévision de la campagne de Russie. En décembre 1940, c'est la Kreiskommandantur 781 qui est à Fontainebleau.
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