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1940 - La France continue la guerre
 
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L'honneur d'un général
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Aoû 28, 2017 16:28    Sujet du message: L'honneur d'un général Répondre en citant

Bonsoir, estimés collègues. Aujourd’hui, je rends un petit devoir de vacances, issu d’un personnage fort peu évoqué dans le FTL, même s’il est vrai que ce dernier est déjà pratiquement « sorti de l’histoire » au niveau du POD. Il s’agit du général Corap, qui a fait récemment l’objet d’une biographie de Max Schiavon édité aux éditions Perrin.

L’ouvrage, fort documenté et pour ainsi dire quasiment inédit sur plusieurs aspects (car l’auteur a eu accès aux archives et journaux familiaux. Il prend la forme d’un mémoire en défense, qu’annonce clairement le titre « Corap – bouc émissaire de la défaite de 1940 ». Il n’entre pas dans mes désirs de remettre en cause la thèse, communément admise et y compris en ses lieux, du retard doctrinaire pris par l’armée française en 1940, ce que l’ouvrage en question ne nie d’ailleurs pas. Néanmoins, il m’apparait enrichissant de partager de nombreuses anecdotes, dont pour certaines le caractère tragique confine à la comédie, nonobstant les conséquences que l’on connait tous aujourd’hui. Et par là même de décrire un état d’impréparation générale du pays, dont notamment de la classe politique, et également le destin d’hommes qui n’ont fait que leurs devoirs, pour se retrouver fracassés sur le mur de l’histoire.

L’intégralité des termes et faits reportés sont authentiques, hormis évidemment les aspects de mise en scène et de « conversion à la FTL », qui sont de mon cru. Les plus cinéphiles d’entre vous croiseront également peut-être çà et là certaines références. J’ai évidemment tenté de traduire les pensées qui pouvaient traverser l’esprit d’un officier français de l’époque, et qui peuvent d’ailleurs expliquer certains comportements OTL. Mais, assez exposé, place au sujet. Evidemment, la suite peut venir, s'il vous agrée


L’honneur d’un général


11 juin 1940, aux environs de Saint-Cyr-l’Ecole (78 )

« Voilà le désastre de l’armée Corap ! (…) les fautes incroyables de ce dernier seront sévèrement punis ». Ces mots, le général d’armée André Georges Corap les entendaient encore, comme si ils venaient d’être prononcés par le premier ministre Reynaud, lors de son audition à la barre du Sénat, lors de son désormais trop fameux discours du 21 mai.

Et par la fenêtre de sa Peugeot statutaire, il contemplait un autre désastre, encore plus important, celui de l’armée française toute entière, de son peuple et de son gouvernement, qui évacuaient tous ensemble et en grand désordre. Fantassins, fonctionnaires, ouvriers et matériels engorgeaient les routes quittant la capitale, sans même parler de tous ces pauvres réfugiés que la gendarmerie tentait de contenir à grand peine, et qui bloqueraient à peu près tout le monde si on les laissait faire. Ceci alors même qu’à moins de 100 kilomètres au Nord, les restes de ses troupes et de celles de ses collègues, payaient de leur sang quelques précieuses heures sur l’Oise.

Quel désastre pour quelles fautes, surtout venant de la part d’un homme qui avait mené une politique qui avait largement conduit au résultat de ce jour ? Quel besoin de jeter son nom en pâture aux chiens, alors que l’ennemi frappait à coups redoublés à la porte et que personne n’avait demandé un coupable, du moins pour l’instant ? Oh, pour sûr, Le maréchal Pétain avait protesté, au moins sur la forme, si ce n’est sur le fond : on n’insultait pas l’armée en temps de guerre. L’effet sur le moral et la confiance que chaque soldat porte ou devrait porter à ces chefs ne pouvait être que désastreux. Le général Weygand, dont Corap pouvait se réjouir d’être un ami personnel, avait été beaucoup plus sec encore. Mais aucun n’avait souhaité publiquement la défense de son nom. Trop risqué, pour si peu de gains, surtout en ces temps.

Passe encore qu’il serve de bouc-émissaire, il était prêt à l’accepter. Cela faisait en quelque sorte partie du métier, et il l’avait constaté dès 1915 lorsqu’il avait servi avec Nivelle, à l’époque où ce dernier n’était encore que colonel. Mais l’opprobre ne s'était pas arrêtée à sa personne, tous les officiers qui avaient servis sous ces ordres se sentaient insultés. On lui avait dit que l’un d’entre eux s’était même suicidé, après avoir écrit une lettre à Reynaud (1).

Tant il était évident que la déroute était exclusivement liée à sa personne. La preuve, en le limogeant, on avait adjoint l’insulte à la blessure en nommant Giraud à sa place à la tête de la 9ème armée. Giraud son ancien subordonné ! Non point qu’il ait une dent contre lui, bien au contraire il lui gardait toute son estime. Il avait pu juger l’homme au Maroc en 1926, lors de la guerre du Rif et notamment lors du raid qui avait abouti à la reddition d’Abd El Krim. Enfin, c’était quand même eux qui avaient mis fin à cette sale guerre déclenchée par les espagnols ! D’où justement les galons de colonel pour Giraud, et sur sa recommandation. C’était une autre époque, où ils avaient foncé, en tête de troupes parfaitement équipées et entrainées dans les montagnes, sabre au clair et sous une chaleur écrasante. Le tout sans trop se préoccuper des ordres trop prudents de généraux préoccupés par des questions d’alignements de divisions sur la carte.

De fait, on pouvait demander beaucoup à Giraud. Mais ce n’était pas non plus un saint-guérisseur, et il avait été en gros aussi utile qu’un médecin au chevet d’un mourant, pour finir capturé juste après l’éviction de son ex-chef. Il n’y avait plus qu’à espérer que la nourriture allemande et le climat lui serait supportable.

Bon voilà encore autre chose, la voiture était pour ainsi dire bloquée depuis 30 minutes par une Panhard dont le moteur paraissait avoir lâché, du moins si l’on en jugeait à l’épaisse fumée qui sortait du radiateur frontal. Le chauffeur était sorti pour tenter d’éteindre tout ça, et prenait par la même encore plus de place sur la route, pourtant déjà passablement encombrée. Sans parler de la fumée qui réussissait la double performance d’à la fois gêner la vision des véhicules qui doublaient l’épave, et de faciliter le repérage de la lourde colonne par nos amis de la Luftwaffe.

Il fallait passer et vite, on ne sait jamais. Deux gendarmes arrivés en renfort faisaient force de moulinets de bras pour ordonner aux véhicules d’accélérer. Cinq ou six trouffions, qui devaient provenir des camions d’à côté, jetaient du sable et de la terre pour calmer les flammes dans la plus grande confusion, et par là même achevaient de boucher la route. Corap sortit de la voiture pour regarder leurs efforts, ils les apercevait au loin, quatre ou cinq véhicules au-devant. Ou étaient leurs chefs ? Pas un officier à l’horizon ! On n’allait quand même pas rester ici pour la nuit !

Sans perdre de temps, il se retourna vers son ordonnance et lui intima l’ordre d’aller prêter main-forte pour : 1) éteindre le feu avec l’extincteur du véhicule 2) pousser ça dans le fossé. Ce qu’ils firent rapidement, le caractère du général n’était que trop légendaire, et ce n’était pas l’époque qui allait pour sûr lui rendre son humeur. Mais, le général en était certain, il savait se faire aimer de ses subordonnés. Et d’ailleurs il les accompagnerait pour accélérer la manœuvre, un trois étoiles ne pouvait pas faire de mal pour agiter tout ca, n’est-ce-pas ?

Les chefs ! Voilà un autre bon sujet de réflexion. En contemplant la confusion qu’un malheureux transport accidenté causait, il ne pouvait s’empêcher de comparer ces adjoints avec les officiers sous lesquels il avait eu l’honneur de servir lors de la première. Comme Hely d’Oissel, son général de Corps d’Armée, qui ne manquait jamais une occasion de visiter la troupe, rien de mieux pour le moral et l’exemple que de se rapprocher des soldats qui risquaient leurs vies pour la France. Il se rappelait de la fois où il était descendu les genoux dans la boue, pour épingler sa croix de guerre à un malheureux qui avait perdu un bras, ou peut-être deux …
Tous ceux-là étaient partis, comme Buat et Foch … Que n’aurait-il fait avec des chefs pareils ? A la place, il avait hérité de toute une collection de carriéristes et de profiteurs, comme par exemple Bézier-Lafosse. Celui-là ! Quel imbécile. Mobilisé à 6 mois de la retraite, il ne se privait jamais de le rappeler, et paraissait étonné qu’on lui donne un ordre ou pire, que l’on exige rapport sur son exécution. Un jean-foutre, employé des PTT. Le résultat de sa performance n’avait rien d’étonnant. (2)

Bon voilà l’engin, quel b…l autour, pas étonnant que la situation n’avance pas. Hé vous là ! Le caporal se retourna, prit un air étonné, puis se mit instantanément au garde-à-vous qui, par un curieux et rapide effet de groupe, se propagea à toutes les personnes présentes.

« Mes excuses mon général, mais le matériel de sécurité … »
« Je ne vous demande ni de vous excuser, ni de me raconter votre vie. Je vous pose une question précise : avez-vous ce qu’il faut pour éteindre ça ? »
« Non mon général ! »
« Alors poussez-vous et laissez faire mon ordonnance ! »

Sitôt dit, sitôt fait … Pas d’encadrement, pas d’officier compétent, pas de résultat ! Ce qui n’était que modérément étonnant, l’avancement et le recrutement des cadres n’avaient eu de cesse d’être parasité par des considérations purement politiciennes ou de relations. Il avait d’ailleurs eu à traiter le sujet, lorsqu’il était à l’état-major général des armées. Il fallait se débarrasser du général Mattier, à la Direction de l’Infanterie, un juif et un franc-maçon notoire. Ce qui en soit n’était pas un crime. Par contre, déterminer les tableaux d’avancement selon les obédiences politiques ou tierces de chacun l’était beaucoup plus. Se rappelait plus comment ça s’était terminé cette histoire tiens ! (3)

« Feu éteint mon Général ! »
« Parfait balancez moi ça dans le fossé et répartissez-vous dans les transports autour ! On ne va pas y passer la nuit, à moins que vous ne vouliez rester ici pour réparer ! » (Puis, en se retournant vers son ordonnance) « On retourne à la voiture »

Foutu matériel, lui non plus n’avait rien arrangé. Non pas que la mécanique française fasse défaut, c’était la production qui posait problème, en qualité et surtout en quantité. Lui connaissait les contraintes de l’équipement, alors même qu’on l’avait un jour qualifié de « technicien discipliné ». Mais, avec un bon fond de sagesse paysanne, on pourrait dire « En donnant un peu, on n’est pas sûr d’obtenir ce que l’on veut, mais en ne donnant rien, on est sûr de ne rien obtenir. »

De fait, on n’avait rien donné ou pas grand-chose à l’armée. Et c’était une chose déjà inacceptable de se préparer à une guerre courte puis de se retrouver pris au dépourvu, comme lorsqu’il avait dû ordonner d’économiser les obus en Champagne ou en Artois. Mais c’était encore pire à cette époque où on lui avait quand même interdit d’exercer son artillerie faute de munitions (4) ! Bon, on n’avait pas eu le front de lui proposer des ballons captifs « en remplacement » (remplacement de quoi d’ailleurs ?), surement parce qu’il n’y en avait plus.

Les années 30 toutes entières, et même les années 20 pour une bonne partie, avaient été une fumisterie de ce côté-là, pas seulement, mais notamment. Il a d’ailleurs été au bon endroit pour le constater, depuis le 3ème bureau (5) de l’état-major des armées. Il avait calculé que, pour l’année 1931, le budget matériel était à 20% de l’enveloppe nécessaire, pas moins.

On était de retour à la voiture. Assez perdu de temps, il entendait le camion qui protestait alors qu’on achevait de le pousser dans le fossé de drainage. « Roulez Lieutenant, laissez les gendarmes faire leur travail ». Le bouchon achevait de se débloquer. En passant devant ce -désormais- tas de ferraille, Corap ressentit un immense sentiment de gâchis.

Weygand et moi, nous avons voulu rationnaliser tout ça, rendre le système plus efficace, mutualiser, notamment en créant des organismes ad-hoc. Inspection Générale de l’Armement, Conseil supérieur de l’Armement … Tout ça avait été supprimé par Gamelin dès sa prise de fonction ! Pas assez utile ! Et des retards de 14 mois dans le programme de livraisons de 1938, c’était surement utile ?

Gamelin avait toujours été un opportuniste, Weygand lui-même l’avait dit. Toujours le mot pour plaire, toujours à plat ventre devant ses protecteurs politiques, qui en redemandaient en plus. Daladier l’avait lui-même dit avec force sourires « Gamelin a toujours une demi-solution de prête ! ». Et voilà où en était l’armée française, a obéir à ce genre de personnage. Pourtant, les parlementaires de Droite n’avaient pas été les plus destructeurs, loin de là. On pourrait parler des socialistes, cela avait été un plaisir d’écouter leurs sornettes ! Comme le ministre Joseph Paul Boncour, qui menait une politique de désarmement, et qui proposait rien de moins que l’équilibre entre toutes les nations par la suppression de l’armée de métier, la création de milices nationales, et la mise sur pied d’une force internationale pour régler les conflits ! Ou encore les communistes, qui juste après Munich, demandaient encore à réduire les crédits et enclenchaient des grèves contre le rétablissement du service militaire. Certains étaient même allés encore plus loin, « la servitude vaut mieux que la guerre » avait-il lu un jour dans un pamphlet syndical (6).

Tout cela, il y avait échappé dès 1937, lorsqu’il avait été nommé commandant de la 2e région militaire. Mais Weygand, lui, avait dû subir toutes les avanies. La seule chose qui l’avait empêché de démissionner, c’est la certitude que Gamelin serait nommé à sa place en cas de départ. Evidemment, cette éventualité avait malencontreusement fini par se matérialiser, avec le résultat que l’on connait.

De fait, monsieur le général Gamelin n’avait pas de plan pour l’armée française, et il l’avait d’ailleurs quasiment reconnu lors d’une réunion en aout 1939, devant tous les généraux d’armée et de Corps d’armées. Par contre, il avait des idées bien arrêtées, comme lorsqu’il avait édité la brochure servant de compte-rendu aux opérations en Pologne, lors de l’hiver dernier. Corap l’avait lu, avec beaucoup d’attention. Une phrase avait arrêté son regard : « les procédés de combat employés par l’armée allemande en Pologne répondent à une situation particulière ». Et ne sauraient donc s’appliquer en France, sauf ponctuellement … Ben voyons ! Etonnamment, ce point lui paraissait sujet à discussion, et en particulier avec les allemands, qui ne paraissaient pas de cet avis.

Peut-être aussi parce qu’il avait lui-même expérimenté la guerre qu’on faisait à la France de nos jours ? Assaut parachuté ? Manœuvres de 1931 avec des commandos aéroportés ! Manœuvres de grandes unités blindées ? Exercices de l’armée du Maroc en 1935. Ces derniers avaient d’ailleurs été menés sous l’œil vigilant d’officiers de liaison allemands, qui paraissaient, eux, forts intéressés. De mémoire … le général … voyons … Kuhlenthal c’est ça … était venu le voir à l’issue des manœuvres pour exprimer sa « satisfaction » ! Apparemment, les conclusions n’avaient pas étés oubliées. Ce qui était malencontreusement le cas en France, où les DIM et DLM (7) créées toujours par Weygand ( 8 ), avaient été supprimées plus tard.

Corap n’était pas sûr que subir, au moins pour partie, ces propres procédés soient une consolation à l’infortune de la situation actuelle.

Corap se tira de ces sombres pensées. Bon, ou en étions-nous ? La voiture roulait rapidement, enfin autant que la circulation l’autorisait. Après tout, bien que désormais sans affectation, il restait un militaire français en exercice, et se devait de suivre son commandement pour accomplir toutes tâches que l’on voudrait bien lui confier. C’était son devoir, et peu importent les injures, il le mènerait à bien.

Et sur ces pensées fermes, Le Général André Georges Corap poursuivait son chemin sur les routes encombrées de la Seine-et-Oise.


(1) La lettre énonçait « Je me tue pour vous faire savoir, Monsieur le président (du conseil), que tous mes hommes étaient des braves, mais on n'envoie pas des gens se battre avec des fusils contre des chars d'assaut ». Il n’est pas certain que Reynaud ait jamais reçu cette lettre.
(2) Général divisionnaire aux ordres de Corap, il se distingua par son inertie et son absence totale d’autorité auprès de ses hommes. Sans surprise, sa division de type B (réservistes) sera proprement désintégrée par l’attaque allemande. La commission d’enquête mandatée après-guerre sera particulièrement sévère avec lui, et il faut le dire, à juste titre.
(3) Pour s’en débarrasser et libérer ce poste hautement stratégique, Le général Weygand (alors chef d’état-major) proposera à l’intéressé une promotion comme général de corps d’armée … que ce dernier refusera pour conserver son pouvoir discrétionnaire ! Il restera donc en place jusqu’à sa retraite en 1934. Il est instructif de noter que le personnage fera partie intégrante des comités d’épurations de l’armée lors de la Libération.
(4) De fait, l’artillerie de la 7ème armée ne procédera qu’à un unique tir d’exercice durant toute la Drôle de Guerre.
(5) Bureau des opérations.
(6) Tract de l’union Syndicale des enseignants (1938).
(7) Division d’Infanterie Mécanisée et Division Légère Mécanisée.
( 8 ) En 1932.
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Dernière édition par demolitiondan le Lun Aoû 28, 2017 20:36; édité 4 fois
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Hendryk



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MessagePosté le: Lun Aoû 28, 2017 16:47    Sujet du message: Répondre en citant

Bézier-Lafosse ne semble pas avoir laissé une trace indélébile dans l'histoire, c'est tout juste si on trouve quelques dates-clés le concernant. Il était vraiment aussi incompétent que ça?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Aoû 28, 2017 16:52    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

Bézier-Lafosse ne semble pas avoir laissé une trace indélébile dans l'histoire, c'est tout juste si on trouve quelques dates-clés le concernant. Il était vraiment aussi incompétent que ça?


Attendez ce soir, je vous sors l'extrait de la commission d'enquête de la libération ...
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Etienne



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MessagePosté le: Lun Aoû 28, 2017 17:36    Sujet du message: Répondre en citant

C'est intéressant, mais va falloir un peu de relecture Wink
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Archibald



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MessagePosté le: Lun Aoû 28, 2017 18:11    Sujet du message: Répondre en citant

Béziers-Lafosse - à purin... a cause de R. Ménard ?

Ok je sors sous les jets de tomates pourries Arrow
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solarien



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MessagePosté le: Lun Aoû 28, 2017 18:16    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne sais plus quel magazine militaire a sortie cela mais je crois qu'il s'agit de l'armée de terre et ils avaient fait un article, une étude sur la IX ème armée de Corap, en expliquant bien les actions allemandes, les actions et réactions françaises.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Aoû 28, 2017 20:26    Sujet du message: Répondre en citant

edit : version mise à jour sur les aimables corrections d'Etienne.

Sur Bezier-Lafosse, voici un extrait du rapport du général Dufieux sur les opérations de la 9ème armée. Je crois bon de préciser qu'il remplacait Hassler, commandant en titre de la 22eme DI mais absent pour raisons médicales "fonctionnaire attaché aux avantages de sa situation de famille, consciencieux, maquant de flamme et surpris par une mobilisation survenant 9 mois avant sa limite d'âge". Corap avait demandé à de nombreuses reprises le remplacement de ce personnage, ami de Gamelin (soupir) que Georges décrira comme de "caractère réservé et plutôt mou".

Enfin le coup de grace "le général Beziers-lafosse n'aura ni l'autorité, ni la poigne nécessaire pour faire face à une situation difficile où la 22eme DI se trouvera bientot, du fait des évenements qui se passent à sa gauche et lorsque l'ennemi s'infiltrera sur son front. Il repliera son PC avec une hâte et une ampleur qui contribueront à briser le moral de ses troupes et à désagréger sa division (...) les conséquences de cette pusillanimité seront désastreuses" (DITO Première source évoquée)

D'autres de la 9ème armée ont failli, mais on y reviendra ...
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JPBWEB



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MessagePosté le: Mar Aoû 29, 2017 03:07    Sujet du message: Répondre en citant

Bien commandée ou pas, il n'y a aucune grande unité de série capable de tenir je choc de l'assaut allemand. L'exemple le plus frappant est la 55e DI (2e Armee). Son commandant, le général Lafontaine,est compétent et des efforts ont été faits pendant la drôle de guerre, mais la division à été taillée en pièces par l'assaut des allemands.
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solarien



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MessagePosté le: Mar Aoû 29, 2017 03:15    Sujet du message: Répondre en citant

Cela dépend, si les divisions chargé de surveiller les Ardennes avaient fait leur travail ou avait été constituer d'unités A, les allemands aurait eu plus de mal a passé, si il avait passé.
En plaine, les chars allemands exploser les divisions françaises mais en forêt, ou dans les vallées encaissés, les troupes françaises pouvaient tenir le choc, peut être pas 10 jours mais suffisamment pour que les renforts arrive.
Après, il y a aussi le problème de matériel, quand les divisions A ne sont même pas totalement équipés, les divisions B et C ne peuvent pas tenir la route.
Mais la, un choix peut être fait, favoriser les divisions A et surtout les divisions les plus susceptibles d'être attaquer par l'adversaire.
C'est une faillite d'une partie des élites politiques et militaires.
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Hendryk



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MessagePosté le: Mar Aoû 29, 2017 08:18    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Corap avait demandé à de nombreuses reprises le remplacement de ce personnage, ami de Gamelin (soupir) que Georges décrira comme de "caractère réservé et plutôt mou".

Aurait-il pu bénéficier de son amitié avec Gamelin pour se voir attribuer un commandement encore plus important?
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patzekiller



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MessagePosté le: Mar Aoû 29, 2017 08:22    Sujet du message: Répondre en citant

j'aime bien ce texte,
du point de vue de la narration ftl, il aurait peut etre été bon d'y adjoindre qq considérations sur DG et son bouquin paru avant guerre, ou le fait qu'il soit maintenant au ministère. ça aurait donné qq connexions supplémentaires avec la chrono et enlevé ce coté un peu "annexes"
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Aoû 29, 2017 08:34    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Bien commandée ou pas, il n'y a aucune grande unité de série capable de tenir je choc de l'assaut allemand. L'exemple le plus frappant est la 55e DI (2e Armee). Son commandant, le général Lafontaine,est compétent et des efforts ont été faits pendant la drôle de guerre, mais la division à été taillée en pièces par l'assaut des allemands.


Ca se discute, je suis globalement d'accord pour dire que le choc initial aurait emporté quasiment toute unité de l'armée française. Le problème (et le drame) de la Meuse, c'est pas le résultat, mais bien le délai dans lequel ce résultat à survenu. L'encadrement est en jeu, pas seulement, mais on y reviendra ...

Citation:
Cela dépend, si les divisions chargé de surveiller les Ardennes avaient fait leur travail ou avait été constituer d'unités A, les allemands aurait eu plus de mal a passé, si il avait passé.
En plaine, les chars allemands exploser les divisions françaises mais en forêt, ou dans les vallées encaissés, les troupes françaises pouvaient tenir le choc, peut être pas 10 jours mais suffisamment pour que les renforts arrive.
Après, il y a aussi le problème de matériel, quand les divisions A ne sont même pas totalement équipés, les divisions B et C ne peuvent pas tenir la route.
Mais la, un choix peut être fait, favoriser les divisions A et surtout les divisions les plus susceptibles d'être attaquer par l'adversaire.
C'est une faillite d'une partie des élites politiques et militaires.


La manoeuvre de la 9ème armée n'a jamais été de confronter aux panzers, ni même d'ailleurs à d'autres types d'unités. Comme on dit sur Internet, la suite va vous surprendre ... Twisted Evil

Citation:
Aurait-il pu bénéficier de son amitié avec Gamelin pour se voir attribuer un commandement encore plus important?


Non pas vraiment, mais déjà Gamelin bloquait les plaintes le concernant. C'est beaucoup, pour un homme qui n'attendait que sa retraite ... Un commandement plus important, à mon avis il n'en aurait pas voulu ! Sad

Citation:
j'aime bien ce texte, du point de vue de la narration ftl, il aurait peut etre été bon d'y adjoindre qq considérations sur DG et son bouquin paru avant guerre, ou le fait qu'il soit maintenant au ministère. ça aurait donné qq connexions supplémentaires avec la chrono et enlevé ce coté un peu "annexes"


D'abord Merci beaucoup !!! Ensuite, De Gaulle est loin, et géographiquement et organiquement. Son livre n'avait pas fait si grand bruit à l'époque, et Corap était de toute façon pour une forte armée de conscrit, considérant que la france qui n'avait déjà pas le budget pour les réservistes ne pouvait payer une FRR (force réaction rapide). Mais ca ne veut pas dire que les destins ne se sont jamais croisés OTL, et ne se rapprocherons pas FTL Very Happy
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Aoû 29, 2017 09:53    Sujet du message: Répondre en citant

solarien a écrit:
Cela dépend, si les divisions chargé de surveiller les Ardennes avaient fait leur travail ou avait été constituer d'unités A, les allemands aurait eu plus de mal a passé, si il avait passé.
En plaine, les chars allemands exploser les divisions françaises mais en forêt, ou dans les vallées encaissés, les troupes françaises pouvaient tenir le choc, peut être pas 10 jours mais suffisamment pour que les renforts arrive.
Après, il y a aussi le problème de matériel, quand les divisions A ne sont même pas totalement équipés, les divisions B et C ne peuvent pas tenir la route.
Mais la, un choix peut être fait, favoriser les divisions A et surtout les divisions les plus susceptibles d'être attaquer par l'adversaire.
C'est une faillite d'une partie des élites politiques et militaires.


Surtout qu'à part les unités sous le commandement de Giraud disposés au pas de Calais et quelques unités en réserve générale, tous les Unités A sont... derrière la ligne Maginot ! Dans les Ardennes il n'y a QUE des unités B.
Je suis le seul à penser que mettre des unités A en renfort des unités de la ligne Maginot c'était absurde ?
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Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Aoû 29, 2017 10:27    Sujet du message: Répondre en citant

Du problème de faire ses plans sans tenir compte de l'adversaire. Après la ligne Maginot n'était pas aussi imperméable qu'on veut bien le faire accroire de nos jours. Sans troupes d’interstices, une forteresse ca se contourne...
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Aoû 29, 2017 10:47    Sujet du message: Répondre en citant

Certes... mais grouper TOUTES ces meilleures troupes dans un secteur fortifié ce n'est pas à l'opposé même de l'idée de fortification qui permet - sensément- de tenir un secteur avec moins de troupes de moindre qualité que l’ennemi ? Si la ligne Maginot devait réelement être tenue par les meilleures troupes pour espérer arrêter les Nazis, alors la France n'aurait jamais dû déclarer la guerre à l'Allemagne car, dès le départ, elle ne pouvait pas espérer gagner.

Ce que je veux dire, c'est que le plan de défense de la France est absurde, ill immobilise les meilleures troupes dans un secteur de défense et laisse des troupes inexpérimentées et mal armées pour toutes les opérations de défense du reste du territoire... et donc pour les éventuelles contre-attaque.
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