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front d'Ukraine du Sud et de la mer Noire
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Anaxagore



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MessagePosté le: Ven Nov 04, 2016 15:56    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà une petite annexe, fruit de mes discussions avec le Poireau:

Le plan de bataille Germano-roumain pour l’avancée vers Le Boug

Lors de leur entrevue du 19 novembre, le maréchal Ion Antonescu présenta au Führer le plan d'avancée vers le Boug.
La 11ème Armée du général von Schobert, longeant la mer Noire, serait le coup droit de l'attaque. Tandis que la XI. ArmeeKorps, Roumanie du général von Kortzfleisch serait le crochet du gauche.

La quatrième armée roumaine défendrait Odessa.

Bien évidemment, il faudrait protéger le flanc nord de l'offensive et deux corps d'armée seraient déployés pour cela. Le choix du LXII Armeekorps du général Hans von Sponeck ne posa aucun problème. Seulement, l'autre corps d'armée devait par la suite donner lieu à des échanges nombreux entre Berlin et Bucarest.

Lors du plan initial, le maréchal Antonescu avait assigné la zone la plus dangereuse - juste derrière le Boug- au VIe Corps d'Armée roumain du général Dragalina. Le corps d'armée avait peu combattu. Ce qui voulait dire qu'il était encore relativement frais, mais aussi moins expérimenté que d'autres. Toutefois, il comprenait une brigade du génie, dont on attendait qu'elle construise des retranchements plus efficaces pour arrêter des contre-offensives soviétiques.
La réponse de l'OKH ne tarda guère. En fait, il s'alarma que cette armée roumaine ne comprenne aucune unité allemande !
Le commandement suprême de la Heer publia dans une notice interne des remarques désobligeantes sur le soldat roumain " un latin qui panique à la moindre rumeur ", les généraux " qui n'entendent rien à la guerre moderne" et sur l'armée roumaine en général " qui savait faire les plis de leur pantalon mais manquait de mines antichars, de courage, de discipline et de canons antiaériens".
L'OKH envoya directement au général von Schobert - passant au-dessus de la tête d'Antonescu - une "modification" du plan qui intervertissait le VIe Corps d'Armée roumain avec le XXX. ArmeeKorps, Roumanie du général von Salmut. Ce corps était jusque là non engagé. Chargé d'épauler l'attaque principale en se déployant au centre du dispositif dès que le terrain et la situation le permettraient.
Ion Antonescu, sans doute fort irrité de ne pas avoir été consulté sur le sujet, répondit directement à l'OKH, demandant même l'arbitrage d'Hitler. Il défendait son projet avec trois arguments principaux : Premièrement, les troupes avaient déjà commencé leurs mouvements et changer un plan de bataille en cours était rarement une bonne idée. Deuxièmement, le VIe Corps d'Armée roumain était parfaitement adapté à la tâche qui lui avait été confié. Le troisième point prouva qu'Antonescu était parfaitement au courant des raisons du changement ordonné par l'OKH, puisqu'il fit remarquer que le XXX. ArmeeKorps ne comprenait qu’une seule division allemande -la 198. Infanterie-Division (Röttig)- , et que celle-ci se trouvait à demi effectif.

Finalement, après plusieurs jours d'échanges de courriers des plus aigres entre von Schobert, Antonescu et l'OKH, un compromis fut trouvé.
Une fois que le LIV. ArmeeKorps, Roumanie du général Hansen se serait emparé de Sakharove, il devait rejoindre le VIe Corps d'Armée roumain. Ce dernier recevrait également le renfort de la Compagnie 61 TACAM, pour compléter ses moyens antichars.
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le poireau



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MessagePosté le: Ven Nov 04, 2016 19:07    Sujet du message: Répondre en citant

Pour mettre les choses en perspective et vous aider à comprendre l'insistance de L'OKH, il faut se souvenir que ce débat se déroule en parallèle de l'opération Uranus.

Une grosse brèche vient de s'ouvrir dans les lignes allemandes ; côté sud elle s'étend en gros d'Uman à Vinnytsia en suivant à peu près le cours moyen du Boug.

Or L'OKH s'avise que les soviétiques pourraient tout à fait s'engouffrer par cette brèche sur les arrières des germano-roumains, percer jusqu'à la Mer Noire et enfermer toutes les forces de l'Axe du sud de l'Ukraine dans un "chaudron" (en fait les soviétiques n'en ont ni les moyens, ni l'intention ; mais l'obsession allemande pour les manoeuvres d'encerclement fait son effet).

En outre, lors d'URANUS, les soviétiques ont percé en s'attaquant aux troupes slovaques et hongroises qui gardaient les flancs de la 2e Armée Panzer. La confiance, déjà limitée, que L'OKH accordait aux alliés de l'axe s'en est durement ressentie !

L'aggravation de la situation de ce côté amènera également à un mouvement précoce du LIV AK, suivant de près celui du VIe CA roumain.
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Imberator



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MessagePosté le: Ven Nov 04, 2016 20:00    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Le choix du LXII Armeekorps du général Hans von Sponeck ne posa aucun problème. Seulement, le choix de l'autre corps d'armée devait par la suite donner lieu à des échanges nombreux entre Berlin et Bucarest.

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Anaxagore



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MessagePosté le: Ven Nov 04, 2016 20:12    Sujet du message: Répondre en citant

le poireau a écrit:
Pour mettre les choses en perspective et vous aider à comprendre l'insistance de L'OKH,


Plutôt l'OKW, le haut commandement de la Heer avait été transformé en simple bureau de transmission des ordres. Toutes les décisions étaient prises par l'OKW... c'est à dire Hitler.
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le poireau



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MessagePosté le: Ven Nov 04, 2016 20:43    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
le poireau a écrit:
Pour mettre les choses en perspective et vous aider à comprendre l'insistance de L'OKH,


Plutôt l'OKW, le haut commandement de la Heer avait été transformé en simple bureau de transmission des ordres. Toutes les décisions étaient prises par l'OKW... c'est à dire Hitler.


Pas aussi simple...
La répartition des compétences entre OKH et OKW n'a jamais été claire. Ce qui était au demeurant tout à fait conforme à la pratique hitlérienne d'entrelacement des responsabilités et de mise en compétition des chefs.
En principe c'est bien L'OKH qui gérait la Ostheer ; L'OKW s'occupant du reste (c'est à dire en pratique du front occidentale, car évidemment aussi bien la Luftwaffe que la Kriegsmarine refusaient de lui être subordonnées ).
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Nov 06, 2016 16:21    Sujet du message: Répondre en citant

26 novembre autour de Berezivka et Viktorivka (Nord-est d'Odessa)
La 1ère Division Blindée roumaine lance une attaque de type "Blitzkrieg" (la première tentative des Roumains pour copier cette tactique allemande), appliquant un plan de bataille imaginé par l'état-major de von Kortzfleisch. L'objectif est le village de Stepanivka. Un important raid de la Luftwaffe "attendrit" l'objectif. Les éléments de la 388e division de fusiliers présents sur place, reformés après leur défaite à Odessa ont essentiellement reçu du matériel démodé provenant des dépôts. Leurs canons antichars K-1 (copie du Rheinmetal Pak 35/36) sont totalement impuissants contre les PZ-IV D roumains qui ouvrent la marche.
Après avoir écrasé la première ligne de défense, les Roumains ne s'attardent pas, laissant le nettoyage à l'infanterie. Ils se lancent dans une attaque à grande vitesse qui prend sur la carte la forme d'un U.
Contournant complètement la forêt où l'essentiel de la 388ème division s'est retranchée, le général Sion attaque de flanc les positions soviétiques de Viktorivka aidé par la 73.Infanterie-Division du général Rudolf von Bünau. Le village tombe en moins d'une heure d'affrontement. De nombreux soviétiques encerclés se rendent.
Les blindés roumains n'en ont pourtant pas terminé, continuant leur route vers le nord, ils achèvent leur mouvement en coup de faux en attaquant Berezivka à revers. Peu avant la nuit, le village est tombé.
La 388ème division de fusiliers a été anéantie une nouvelle fois... seul quelques débris s'échappent vers le nord-est.

Même jour, secteur de Vovkove, (rive droite de la de la Tylihul) Sakharove (rive gauche)
– La mission de la LIV. ArmeeKorps, Roumanie (Hansen) est de franchir la Tylihul à Vovkove puis de remonter vers le nord, pour tenter l'encerclement d'unités ennemies présentes dans le secteur (421ème division d'infanterie).
Les Allemands enveloppent déjà les positions ennemies sur trois côtés et bénéficient d'une large supériorité numérique (de l'ordre de deux contre un). Avant même que le combat commence, ils sont déjà largement avantagés.
Le général Hansen lance ses blindés en pointes, ses Pz III et IV escortent des half-tracks Sd.Kfz. 250 de transport de troupes, ainsi qu'un Sd.Kfz. 251/22 armé d'un canon anti-char L 60 de 50 mm.
Cette charge blindée se heurte à une ligne de défense en avant de Vovkove. Derrière des hérissons tchèques, les soviétiques ont creusé une tranchée dominée par un blockhaus de rondins abritant une mitrailleuse Maxim. En dépit d'un canon antichar M-37 et d'une automitrailleuse BA-10, la positon est trop faible et est emportée au premier assaut.
Alors que les Hannomags et les chars tournent encore entre les tranchées pour les aplanir et enterrer les défenseurs, les renforts surviennent sous la forme de 3 canons Pak tractés, escortés par deux marder II et un StuG III.
Ils arrivent juste à temps pour arrêter une contre-attaque venue du sud... deux T-50 et un T-34 qui ne font pas long feu !
Les guetteurs aériens donnent ensuite l'alerte, un avion solitaire arrive de l'est. Il s'agit d'un bombardier Ar-2 (une version améliorée du Tupolev SB). L'avion passe rapidement, lâche ses bombes et repart... un seul projectile endommagera un side-car, blessant grièvement ses occupants.
Ayant établi leurs canons Pak-40 sur la rive ouest, les Allemands entament le franchissement de la rivière Tylihul, précédés par un couple de JU-88 qui bombarde la rive opposée.
À la plus grande surprise des Allemands, la première ligne de défense et les deux bunkers sont à l'abandon (1).
Ce qui n'empêche pas une contre-attaque de chars T-50.... mais à peine engagé dans l'entre deux lignes, les blindés soviétiques sont pris à partis par les Panzers qui les taillent en pièce.
La seconde ligne de défense n'a pas de bunker mais un T-34 enterré prend sa place. Avec en plus un canon antichar M-37 ce pourrait être une position solide... sauf que les Soviétiques quittent les tranchés en une contre-attaque aussi enthousiaste que suicidaire. Le massacre de l'infanterie permet de capturer la seconde ligne de défense en moins d'une demi-heure.

À ce moment, les Allemands séparent leur attaque en deux. La branche est de l'assaut contourne largement Sakharove tandis que la branche nord longe la rive pour entrer rapidement en ville. Pendant ce temps, une paire de Ju-88 se montre par intermittence, lançant des bombes sur les canons antichars dans les rues du village ou sur les maisons occupées par des défenseurs.
La branche nord se heurte à un T-34, enterré et transformé en casemate, mais le neutralise. L'avance est cependant stoppée pour réparer certains véhicules et surtout pour ravitailler les tanks qui commencent à manquer d'obus. L'arrivée d'un camion chargé de munition et l'occasion d'une contre-attaque d'escarmoucheurs qui tirent sur cette cible trop tentante... un PZ-III est en outre endommagé par l'explosion.
Un T-34 solitaire survient sur ses entrefaites et détruit un Pz-III et un PZ-IV avant d'être détruit par les tirs de Marder II.
Pendant ce temps, la branche est assaille un kolkhoze transformé en forteresse. Les bâtiments sont occupés par des fantassins, des canons antichars se trouvent aux deux entrées et des mortiers sont installés dans la cour.
Les deux branches de l'offensive se rejoignent une heure plus tard, mettant la touche finale à l'encerclement de Sakharove, transformé en ruines fumante par le bombardement des Ju-88. L'infanterie soutenue par les Panzer achève de réduire les troupes soviétiques qui ont déjà commencé à se rendre.

Bilan :

Wehrmacht : 50 morts et 112 blessés
1 camion détruit
1 PZ III détruit
et 1 PZ IV détruit

Armée Rouge : 880 morts et 4810 blessés et prisonniers
5 T-50 détruits, 1 capturé
4 T-34 détruits, 2 capturés
1 automitrailleuse Ba-10
Une chenillette de transport de munition
1 camion de munition ZiS-5
4 mortiers M-37 détruits
6 canons antichars M-37 détruits 4 capturés,
1 canon antichar ZiS-3 détruit
2 canon Antiaériens détruits
2 mitrailleuses Maxim détruites, 1 capturée.


Même jour, Kobleve.

Après plusieurs jours de combats indécis entre la Luftwaffe et les VVS, les Allemands réussissent à reprendre le contrôle du ciel. Les bombardiers lourds et légers lancent pas moins de trois raids sur le village de Kobleve et ses alentours.
Les Roumains de la 11ème Armée attaquent à peine les dernières bombes tombés, la résistance Soviétiques est faible et Kobleve tombe avant le soir.



27 novembre, entre Berezivka et Travne, nord-est d'Odessa.

Le XI. ArmeeKorps, Roumanie (von Kortzfleisch) continue sa route en suivant la voie ferrée, son prochain objectif est la petite ville de Kudryavivka. Les Soviétiques reculent mais la 2ème division de cavalerie qui forme l'arrière garde lance des contre-attaques fréquentes, soutenues par l'artillerie et des avions d'attaque au sol Il-2.
Les Germano-roumains ripostent par des tirs de contre-batterie, des charges de chars et l'envoi de chasseurs de la Lufwaffe pour reprendre le contrôle du ciel.
La journée donne lieu à une guerre de mouvement fluide et violente qui tourne cependant à l'avantage de l'Axe.

Même jour Kobleve et les rives de la Tylihul

Les Roumains franchissent la rivière Tylihul sans opposition. Ils découvrent les positions soviétiques abandonnées. Des reconnaissances aériennes révèlent que la 51e Armée décroche vers le nord-est.



(1) La Luftwaffe et l'artillerie ont largement bombardés la première ligne de défense, et les Soviétiques l'ont abandonné du fait de leurs lourdes pertes.
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Dernière édition par Anaxagore le Lun Nov 07, 2016 14:33; édité 5 fois
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Nov 06, 2016 16:53    Sujet du message: Répondre en citant

Comment s'appelle la rivière qui se trouve entre la Tylihul et Nikolaïev ?
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ciders



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MessagePosté le: Dim Nov 06, 2016 17:07    Sujet du message: Répondre en citant

Il faudrait que je trouve une carte ukrainienne. Pour l'instant, je me base sur celle fournie par le site de Via Michelin et je vérifie avec d'autres sites cartographiques. Jusque-là, ça a l'air cohérent.

Si j'ai bien compris, il s'agit du liman Berezanky, un estuaire formé par la réunion des rivières Sasyk (la petite qui remonte vers le nord-ouest) et Berezan (la plus large, remontant vers le nord-est). Ensuite, ce sera Nikolaiev (Mykolaiv) et le Boug méridional puis Kherson et le Père Dniepr.
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le poireau



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MessagePosté le: Dim Nov 06, 2016 17:51    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore, je crois que tu peux retirer le ", Roumanie " derrière chaque mention d'un corps d'armée allemand.

Dans l'ob cela ne servait qu'à indiquer le lieu de stationnement initial de l'unité.
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patrikev



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MessagePosté le: Lun Nov 07, 2016 02:44    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir.

Le front avance, c'est impressionnant. Une remarque sur le général allemand : il s'appelle Rudolf von Bünau (et pas Büneau). Il devait être plutôt bon, il a reçu le commandement d'un Panzerkorps par la suite.

OTL, le général Sion sera tué au combat le 24 novembre 1942. FTL, avec le report de Barbarossa, cela pourrait correspondre à l'époque du coup d'Etat roumain de l'automne 1943.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Nov 13, 2016 16:16    Sujet du message: Répondre en citant

28 novembre, Kudravivka.

Le XI. ArmeeKorps du général von Kortzfleisch s'empare de Kudryavika sans combat.
Même jour, entre la Tylihul et l'estuaire du liman Berezanky

Le plan soviétique arrêté par le général P.I. Batov ne prévoyait pas d'arrêter les Roumains sur la Tylihul, seulement de les retarder. Même si les pertes avaient été supérieures aux plus mauvaises prévisions de la Stavka, l'Armée Rouge avait remplie son objectif. Toutefois, la 51ème Armée était sensée se rétablir sur l'estuaire du liman Berezanky. Et donc de retraiter en bon ordre. Malgré deux divisions de cavalerie (9ème et 42 ème) postée en arrière-garde, les Soviétiques se retrouvèrent immédiatement assaillie par des unités montées roumaines.
Le froid de l'hiver ukrainien n'effrayait pas les petits poneys des Carpates du 4ème Régiment d'Artillerie à cheval. Durs à la tâche, avançant dans la neige jusqu'aux paturons, ils permirent aux autres unités du corps de cavalerie du général Racovita de bénéficier d'un important soutien dans leurs combats contre les cavaliers rouges.
Cependant, malgré la superbe surannée de ces combats venus d'une autre guerre (1), le coup fatal fut porté par une arme bien plus moderne. Talonnée par la cavalerie roumaine plus nombreuse, la 51ème armée en retraite fut assaillie par des bombardiers couverts par des chasseurs. En dépit du ciel bas, chargé de nuages qui gênaient la visibilité, la Luftwaffe fit honneur à sa réputation. Les raids se succédaient, frappant avec précision. La DCA soviétique, décimée par l'artillerie au cours des derniers jours, se révéla incapable de protéger les troupes au sol.
Les VVS -débordés- arrivèrent souvent au dessus de l'armée en retraite après la fin d'un raid. Les rapports établis par la suite révélèrent d'importants dysfonctionnements. D'une part l'équipe radar de Nikolaïev se révéla particulièrement inefficace pour situer les Allemands comme pour guider les appareils soviétiques. La communication interarmes souffrit également de lenteurs. Quand aux escadrons de chasseurs, majoritairement dotés de MiG-3, ils se révélèrent une fois encore peu adaptés à des combats en basse altitude.
Toujours est-il que la retraite de la 51ème armée se transforma en véritable chemin de croix. Outre les pertes, les Soviétiques furent ralentis, ce qui permit aux Roumains de les harceler et de les canonner de loin.

29 novembre, Semykhatky, nord-est d'Odessa
XXX. ArmeeKorps, von Salmuth passe au sud du XI. ArmeeKorps et suit la voie ferrée en direction jusqu'à Komisarivka... sans rencontrer d'opposition.
En milieu d'après-midi, les germano-roumains obliquent plein est et arrivent à Danylivka, juste au nord du liman Berezanky. Ils et s'y heurtent à des éléments de la 51ème armée de Batov déjà poursuivis par les Roumains de Racovita. Les combats qui s'engagent tournent immédiatement à l'avantage de l'Axe. Épuisés, surclassés en nombre comme en puissance de feu, les Soviétiques luttent désespérément pour ne pas être écrasés.


30 novembre, à l'ouest de Nikolaiëv

La retraite de la 51ème armée se transforme en déroute, piégés par le mouvement en tenaille des Germano-roumains, la moitié des forces du général Batov est tuée ou capturée, le reste reflue jusque sur les rives du Boug, au nord de Nikolaïev.

Même jour, contre-attaque soviétique sur Kudryavika

Les soviétiques lancent plusieurs contre-attaques sur Kudryavika. La première vague consiste en une poignée de T-50 avançant bravement contre la ligne principale des Allemands. Ils sont accueillis par l'infanterie dans ses tranchées, mais surtout des Panzers dont quelques redoutables Type IV F1 et Type III N. leurs canons, prévu pour l'appuis-feu de l'infanterie, n'est pas dépourvue de notables capacités antichars. Le blindage des T-50 n'y résiste pas.
Les chars soviétiques ont déjà été transformés en ruines fumantes quand l'infanterie déferle sur le champ de bataille. Une autre arme entre alors dans la bataille, des mortiers spéciaux Nebelwerfer. Lançant des roquettes par salve de cinq avec leur bruit assourdissant si caractéristique, ils battent la zone d'arrivée des soldats soviétiques, retournent la neige, crèvent le sol. La pureté hivernale est déchirée de cratères crachant vers le ciel fumée, pierres et fragments de métal tourbillonnant. Les soldats soviétiques en vestes doublés, fusil ou Ppsh-41 au poing s'effondrent et répandant leur sang sur la neige. L'assaut est contenu.
Les Soviétiques n'acceptent pas pour autant la défaite. Une pause s'installe et des avions La-5 se mettent à tourbillonner au dessus des lignes allemandes pour lâcher des bombes de 100kg sur les premières lignes. Si l'appareil est un bon chasseur, les pilotes n'ont guère l'habitude du bombardement et les explosions se matérialisent devant ou derrière les tranchées sans faire de pertes.
La nouvelle attaque surgit plein sud. Les fantassins hitlériens accueillent les Rouges avec leur armement léger et collectif, bien à l'abri dans leurs tranchées. Mais bien vite, une section de mortiers GrWr 34 de 8,1 cm se joint à curée, faisant naître des explosions parmi des grappes d'ennemis, les jetant à terre, les déchiquetant.
Seulement, les Russes sont suivis par des T-34 menaçant. Par chance, le secteur est défendu non seulement par des Pz. Kpfw III Ausf. N mais aussi un Pz. Kpfw IV Ausf. G, variante du Pz IV spécifiquement conçu pour combattre le T-34 grâce à son canon de 75 mm/ L48. L'engin n'a pas alors été produit à plus de 600 exemplaires et est très rare hors des Panzer divisions.
La contre-attaque allemande permet de détruire deux T-34 sans pertes pour les blindés allemands.

Tandis que les La-5 reviennent mitrailler les lignes allemandes deux nouvelles attaques sont menées simultanément en deux points du périmètre nazi. Des T-34, des automitrailleuses et de l'infanterie avancent largement déployés, mais mortiers, lance-roquettes multiples, canon de Panzer, mitrailleuses fixent et anéantissent l'ennemi.

Après plusieurs heures de combat, la contre-attaque a aboutie à un échec total. En un vaste arc de cercle autour des lignes allemandes épaves fumantes et cadavres témoignent de la boucherie de la guerre moderne. La neige tombe déjà sur ce cimetière à ciel ouvert, enterrant les morts des deux camps.

Les combats aériens entre la Luftwaffe et les VVS tournent également en faveur des Allemands. Ceux-ci perdent cinq appareils (dont deux Storch d'observation) contre 19 appareils soviétiques (MiG-3 Yak 1 et La-5)

1 décembre, cours du Boug.

La 11ème Armée roumaine atteint le cours du Boug au sud de Nikolaïev et jusqu'à la mer Noire, ainsi que Vestyane (faubourg de Nikolaïev à l'ouest du Boug ). On se congratule à Bucarest et à Berlin, mais le général von Schobert fait plutôt grise mine. Ses troupes ont rempli leur objectif mais n'en peuvent plus, certaines unités sont à cour de munitions et d'essence. Les pertes ont été lourdes.

(1) Loin des clichés du cinéma d'après guerre, la plupart des soldats de cavalerie moderne se déplaçaient à cheval mais combattaient à pied, soutenus par des mitrailleuses. De plus, un certains nombre d'engins motorisés furent engagés dans les combats de la journée, des BA-10 pour les Soviétiques et des tankettes R-1 pour les Roumains. On est loin de l'image héroïque d'une cavalerie chargeant sabre au clair !
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MessagePosté le: Dim Nov 13, 2016 16:29    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
En dépit des nuages bas, chargés de nuages qui gênaient la visibilité, la Luftwaffe fit honneur à sa réputation.

Répet.
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MessagePosté le: Dim Nov 13, 2016 16:30    Sujet du message: Répondre en citant

oups, me relire je dois (comme dit Yoda)
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MessagePosté le: Dim Nov 13, 2016 21:34    Sujet du message: Répondre en citant

Anaxagore a écrit:
une autre arme entre alors dans la bataille, des mortiers spéciaux Nebelwerfer. Lançant des roquettes par salve de cinq avec leur bruit assourdissant si caractéristiques

On peut préciser qu'il s'agit du "21 cm Nebelwerfer 42". Notons que la dispersion est assez importante.
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En principe (moi) ...
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Anaxagore



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MessagePosté le: Dim Nov 13, 2016 21:40    Sujet du message: Répondre en citant

Exact. Il ne me semblait pas utile de le préciser.
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