Fantasque Time Line Index du Forum Fantasque Time Line
1940 - La France continue la guerre
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Sous-marins japonais : Océan Indien et côtes australiennes

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> Suivi de la chrono
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
loic
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 8936
Localisation: Toulouse (à peu près)

MessagePosté le: Jeu Déc 20, 2007 10:17    Sujet du message: Sous-marins japonais : Océan Indien et côtes australiennes Répondre en citant

Salut à tous,

Je viens de mettre à jour la chrono sur toute l'année 42 (et décembre 41) avec les opérations des sous-marins japonais dans l'Océan Indien et au large de l'Australie (à partir de juillet). Ces textes viennent bien entendu de Mark. Mais nous estimons qu'il est trop généreux avec les sous-marins japonais et proposons des pertes supplémentaires, à confirmer après "négociation". Nous les avons déjà intégrées (Ro-62, I-30, I-57) dans le texte que voici, qui reprend les nouveautés de la chrono (traductions de Casus comme d'habitude).

Opérations de la 24e escadre de Croiseurs et des 2e et 8e escadres de sous-marins
Opération Oni 1, phase 3c
Opération Oni 1, phases 3d et 3e

13 décembre 1941
Au nord de l’île Pitcairn (Pacifique Sud)
19h07 – La 24e escadre de croiseurs japonaise, composée des AMC Aikoku Maru et Hokoku Maru, venue croiser dans le Pacifique Sud avant même le début des hostilités, attaque le cargo américain Vincent (6 210 GRT, allant de Sydney à Panama avec un chargement de riz). Le Hokoku Maru tire huit obus de 152 mm, allumant un incendie sur le Vincent, que son équipage (9 officiers et 27 matelots) abandonne dans trois bateaux de sauvetage. Le Japonais achève alors le cargo d’une torpille avant de récupérer les 36 naufragés.

31 décembre 1941
Au sud des îles Cook et de la Société (Pacifique Sud)
L’AMC Hokoku Maru lance son hydravion E7K2 en reconnaissance en début d’après-midi. Volant vers l’est, l’appareil repère le cargo américain Malama (3 275 t, en route de San Francisco vers Manille). Il cercle autour du navire puis, après un crochet vers l’est, signale qu’il regagne l’AMC. Il n’y parviendra jamais. Malgré des heures de recherche, on n’en retrouvera pas trace.

2 janvier 1942
Au sud des îles Cook et de la Société (Pacifique Sud)
09h10 – L’E7K2 de l’AMC Aikoku Maru mitraille le cargo américain Malama, repéré l’avant-veille, et lui ordonne de stopper en code international.
14h15 – L’avion revient, armé de bombes bien visibles sous ses ailes
14h30 – L’équipage du Malama saborde le cargo et s’échappe dans deux canots.
15h30 – Les AMC Aikoku Maru et Hokoku Maru arrivent sur les lieux et récupèrent les 40 naufragés.
Quelques semaines plus tard (le 4 février), les deux croiseurs auxiliaires regagneront Truk sans avoir fait d’autres victimes (soit deux cargos en deux mois !).

5 février
Pacifique Sud-Ouest
En route entre Truk et Oita Bay (où ils doivent débarquer leurs 76 prisonniers), les AMC Hokoku Maru et Aikoku Maru interceptent et inspectent en pleine nuit un vaisseau suspect qui s’avère être le cargo soviétique Kym (5 114 GRT).

14 février
Kure (Pacifique Sud-Ouest)
Les AMC Hokoku Maru et Aikoku Maru arrivent d’Oita Bay. Tous deux commencent une modernisation de leur armement. Les quatre 152 mm installés six mois plus tôt vont être remplacés par huit canons de 140 mm/50. Par ailleurs, les deux navires vont être modifiés pour servir de ravitailleurs de sous-marins et embarquer torpilles, 1 300 tonnes de carburant diesel, pièces détachées, nourriture…

28 mars 1942
Kuching, Bornéo
Opération C
A la demande de l’état-major de la Flotte Combinée, les sous-marins I-2, I-3, I-4, I-5, I-6, I-7 (soit toute la 2e Escadre, sauf le I-1, en réparations au Japon) partent vers l’Océan Indien pour reconnaître les côtes est de l’Inde et de Ceylan et la région des Maldives. C’est le début de l’opération C.

1 avril 1942
Océan Indien, 180 nautiques au sud-est de Ceylan
Opération C
Pendant que ses équipiers I-2 et I-3 reconnaissent le golfe du Bengale et transmettent des rapports météo, le sous-marin japonais I-7 se prépare à effectuer une reconnaissance aérienne de Colombo et Trincomalee. Alors qu’il navigue en surface, il est attaqué par un PBY du Sqn 413 de la RCAF. Celui-ci lâche deux bombes… qui n’explosent pas et le sous-marin plonge sans demander son reste. Furieux, l’équipage du PBY masquera sa déception avec humour en soulignant dans son rapport qu’après tout, c’était le 1er avril…
Quatre heures plus tard, l’I-7 refait surface et aperçoit plusieurs petits patrouilleurs. Le commandant décide d’annuler le vol de reconnaissance, car la zone de lancement semble trop fréquentée. Il se contente de transmettre un rapport météo.

2 avril 1942
Océan Indien, au large de Bombay
Opération C
Le sous-marin I-6 a évité trois jours plus tôt de torpiller le navire-hôpital HMHS Vita, mais il ne rate pas le cargo britannique Clan Ross (5 897 GRT). Touché trois fois, le transport sombre, laissant trois canots de sauvetage. Le sous-marin fait surface, donne aux naufragés de l’eau et des biscuits, leur indique la direction de Bombay, puis les sous-mariniers souhaitent à leurs victimes « Bon voyage »… en français dans le texte !

3 avril 1942
Océan Indien, 300 milles à l’est des Maldives
Opération C
Il faut au sous-marin I-7 quatre torpilles et plusieurs dizaines d’obus de 140 mm pour venir à bout du cargo britannique Glenshiel (9 415 GRT).

6 avril 1942
Océan Indien, au large des Maldives
Opération C
Le sous-marin I-5 torpille et coule le cargo américain Washingtonian (6 617 GRT).

7 avril 1942
Océan Indien, golfe de Bombay
Opération C
Vers 22h00, le sous-marin I-6 aperçoit le cargo britannique Bahadar (5 424 GRT). Il lance deux salves de deux torpilles, mais toutes manquent leur cible. Il fait alors surface et ouvre le feu au canon de 140 mm, mais après le deuxième coup, l’arme s’enraye. Obstiné, l’I-6 poursuit sa proie une partie de la nuit. Ce n’est qu’après minuit (le 8, donc) qu’il parvient à ses fins, au prix de six autres torpilles (!) et de quelques obus. L’équipage du sous-marin se rassemble alors sur le pont supérieur pour assister au naufrage…

8 avril 1942
Tokyo
La Marine Impériale accepte officiellement la requête des Allemands d’envoyer des sous-marins sur les côtes orientales de l’Afrique.

Océan Indien
Opération C
Le sous-marin I-3 torpille et coule le cargo britannique Fultala (5 051 GRT).
Dans les semaines qui suivront, les six sous-marins de la 2e Escadre de la Sixième Flotte vont rentrer l’un après l’autre à Kuching (l’I-4 sera le dernier, le 1er mai). Ils ont coulé en tout… cinq cargos totalisant moins de 33 000 GRT (et trois petits bateaux à voiles).

16 avril
Hashirajima (mouillage du gros de la flotte japonaise)
Les commandants des AMC Aikoku Maru et Hokoku Maru sont informés que la Flotte Combinée a décidé de reconvertir leurs navires au rôle de transport rapide, avant d’en faire, si besoin, des porte-avions auxiliaires. Ils auront cependant une dernière tâche à remplir : ravitailler les cinq sous-marins de la 8e Escadre au début d’une mission dans l’Océan Indien.

20 avril 1942
Batavia
Opération D
La 8e Escadre Sous-Marine arrive à Batavia (qui n’est tombé que le 12 mars). Commandée par le Contre-Amiral Noboru Ishizaki, elle comprend quatre bâtiments : le navire amiral I-9 (classe A1, 2 919 t en surface), l’éclaireur I-30 (classe B1, 2 584 t) et les sous-marins d’attaque I-16, I-18 et I-20 (classe C1, 2 554 t). Aucun ravitailleur de sous-marins spécialisé n’est disponible à Batavia, mais un petit pétrolier et une paire de caboteurs modifiés en hâte vont suffire pour ravitailler l’escadre sur place.
C’est le premier déploiement d’un A1. La Sixième Flotte a décidé d’envoyer ce grand et coûteux “sous-marin amiral” dans l’Océan Indien pour évaluer en opération ses capacités à contrôler et commander une escadre sous-marine contre une cible relativement vulnérable. L’état-major de la Marine Impériale attend beaucoup de cette opération, dite opération D : elle doit en effet confirmer que les problèmes identifiés lors des manœuvres de 1940 et 1941 ont été corrigés et que, comme les plans de 1939 le prévoyaient, trois groupes de sous-marins d’attaque vont pouvoir être lancés contre la flotte américaine.
Les sous-marins d’attaque vont se rendre à Kuching pour y embarquer un mini-sous-marin Type A avant de revenir à Batavia. L’opération doit en effet commencer par un raid contre le port allié de Colombo (opération D-1). Les croiseurs auxiliaires (AMC) Hokoku Maru et Aikoku Maru ont été désignés pour appuyer cette mission et ravitailler les sous-marins au milieu de l’Océan Indien après l’attaque de Colombo.
Des plans pour poursuivre l’opération principale avec le soutien de ces croiseurs auxiliaires corsaires avaient été faits mais ont dû être abandonnés, car les lourdes pertes en transports subies face aux sous-marins alliés ont forcé la Marine Impériale à reconvertir ses croiseurs auxiliaires (AMC) à leur rôle initial de transports rapides.

9 mai
Batavia
Opération D
Les cinq sous-marins de la 8e Escadre Sous-Marine et les deux AMC qui doivent les ravitailler partent pour l’Océan Indien.

19 mai
Colombo (Ceylan)
Opération D
23h37 – Une forte explosion secoue le port. Un petit pétrolier civil loué par la Royal Navy (le Loyalty) vient d’exploser et flambera furieusement une partie de la nuit. Peu après, le vieux cuirassé Royal Sovereign est touché par une torpille sous la tourelle A. Les dommages sont limités, mais plusieurs semaines de réparations s’imposent.
Le coupable est un mini-sous-marin japonais Type A. Les sous-marins I-16, I-18 et I-20 , accompagné des I-9 et I-30, ont quitté Kuching dix jours plus tôt et ont transporté aux abords de Colombo trois de ces engins biplaces. Celui du I-18 n’a pu faire démarrer son moteur et a été perdu. Celui du I-16 a disparu corps et biens pour une raison inconnue. Celui du I-20 a pu tirer ses deux torpilles, visant peut-être le cuirassé Nelson, ancré non loin du pétrolier. Mais peu après, ses deux hommes d’équipage meurent asphyxiés par les gaz toxiques venant de leur batterie, probablement endommagée par l’onde de choc de la torpille qui a touché le pétrolier. Le sous-marin à la dérive sera drossé sur le rivage par la marée, non loin du port.
Cette opération D-1, élaborée comme une diversion pour l’opération MO organisée en Mer de Corail, ne pourra cependant convaincre le commandement allié que le principal axe d’effort japonais se situe dans l’Océan Indien.
Cela n’empêche pas les cinq sous-marins japonais de se rendre à leur point de rendez-vous avec les AMC Hokoku Maru et Aikoku Maru, qui les ravitailleront en carburant avant de repartir pour le Japon. De son côté, la 8e Escadre Sous-Marine mettra le cap sur la côte d’Afrique Orientale.

29 mai 1942
Au large de la côte est d’Afrique du Sud
Opération D
En prélude aux actions de la 8e Escadre sous-marine contre les navires marchands alliés sur les côtes orientales de l’Afrique, le sous-marin amiral I-9 catapulte son hydravion pour reconnaître Durban. Les jours suivants, l’appareil survolera East London, Port Elizabeth et Simonstown.

5 juin
Dans l’ouest de l’Océan Indien
Opération D
L’I-9, sous-marin amiral de la 8e Escadre de la Sixième Flotte japonaise, coule les cargos Atlantic Gulf (2 639 GRT) et Melvin H. Baker (4 999 GRT). Ce sont les deux premières victimes de l’opération D.

9 juin
Dans l’ouest de l’Océan Indien
Opération D
Depuis le début de l’opération D sur les côtes d’Afrique de l’Est, les cinq sous-marins de la 8e Escadre ont coulé huit cargos alliés. Aux deux premiers, torpillés le 5 juin, se sont ajoutés le Susak (3 889 GRT) et l’Agios Georgios (4 847 GRT), coulés les 6 et 8 juin par l’I-16, le Wilford (2 158 GRT), coulé le 8 juin par l’I-18, le Jonestown (5 086 GRT) et le Christos Markettos (5 209 GRT), coulés les 7 et 8 juin par l’I-20, enfin le King Lud (5 224 GRT), coulé le 8 juin par le sous-marin amiral I-9. L’I-30 a dû se contenter de couler au canon trois voiliers de quelques centaines de tonnes chacun.
Jouant son rôle d’amiral, l’I-9 envoie un premier message à ses équipiers, destiné à les répartir dans différentes zones de patrouille. Pendant une quinzaine de jours, il enverra d’autres messages du même type.

25 juin
Dans l’ouest de l’Océan Indien
Opération D
Depuis son premier message radio à ses équipiers, l’I-9, sous-marin amiral de la 8e Escadre, n’a plus coulé un seul navire et n’en a pas vu beaucoup ; en revanche, il a dû plonger à plusieurs reprises pour éviter d’être attaqué par des avions alliés en patrouille. Le Contre-Amiral Ishizaki en conclut que ses messages radio ont été détectés et que l’ennemi a averti ses navires de contourner la zone où se trouvait l’I-9.
En revanche, durant cette période, d’autres sous-marins de l’escadre ont obtenu quelques succès : l’I-16 a coulé le Supetar (3 748 GRT, le 12 juin) et l’I-20 a coulé le Mahronda (7 926 GRT, le 11 juin), l’Hellenic Trader (2 052 GRT, le 12 juin) et le Clifton Hall (5063 GRT, le 12 juin). Quant à l’I-30, son hydravion a mené diverses reconnaissances et, le 20 juin, il a posé 24 mines magnétiques au large de Capetown. Ces mines endommageront cinq cargos et l’une d’elle coulera même, le 1er juillet, le petit escorteur (DE, ex-DD) HMS Douglas (classe Scott), sans pertes humaines.

3 juillet
Dans l’ouest de l’Océan Indien
Opération D
L’hydravion du sous-marin éclaireur de la 8e escadre, l’I-30, a constaté que les cargos naviguant isolément avaient pratiquement disparu, au profit de convois escortés, depuis le début de l’opération D. Faute de mieux, l’I-30 attaque un convoi de sept transports. Il torpille et coule le cargo Everleigh (5 222 GRT), mais il est contre-attaqué par deux dragueurs de mines sud-africains qui le grenadent sévèrement. Assez gravement endommagé, l’I-30 est obligé de faire surface au début de la nuit, mais il réussit à s’échapper.

6 juillet 1942
Au large de Brisbane
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
Par mer calme, au large de Coffs Harbour, le sous-marin japonais I-31 lance son hydravion E14Y1 “Glen”. Celui-ci repère à 100 nautiques au sud un convoi se dirigeant vers le sud, mais rien qui se dirige vers Brisbane. L’hydravion parvient à revenir au sous-marin et même (fait assez peu fréquent) à être récupéré intact. C’est le début de la phase 3c de l’opération Oni 1.
Le sous-marin éclaireur I-31 et les 27e et 33e Divisions de Sous-Marins ont été choisis pour évaluer l’intérêt des tactiques allemandes d’attaque en groupe, dont l’efficacité semble attestée par les documents retrouvés sur le Prince of Wales, contre le trafic maritime allié sur la côte est de l’Australie. L’état-major espère que ces tactiques pourront améliorer l’efficacité des sous-marins anciens.
– La 27e Division est commandée par l’I-5 (classe J1M, 24 000 nautiques d’autonomie). Trois sous-marins anciens de classe L4, les Ro-61, Ro-62 et Ro- 63, l’accompagnent. L’I-5 a été modifié pour pouvoir ravitailler les Ro à la mer par temps calme. Il emporte du carburant, de la nourriture, du matériel et 14 torpilles destinées aux Ro, le tout stocké là où se trouvait auparavant logé un petit hydravion.
– La 33e Division est commandée par l’I-6 (classe J2, 20 000 nautiques d’autonomie), qui a été modifié comme l’I-5. Il est accompagné des Ro-64, Ro-65 et Ro-67.
– L’I-31 est un sous-marin récent qui accompagne les deux divisions pour leur servir d’éclaireur et repérer les navires ennemis – ce qui est en théorie le rôle de la classe B1, à laquelle ce sous-marin appartient. Comme prévu, il arrive avec un peu d’avance.
Le plan général est de balayer la côte australienne vers le sud à partir de Brisbane, les Type Ro précédés par les Type I.

8 juillet 1942
Au large de Brisbane – La bataille du GP-19
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
Les 27e et 33e Divisions de Sous-Marins ont rejoint sur zone l’I-31. Celui-ci, toujours au large de Coffs Harbour, lance à nouveau son hydravion. L’appareil repère un convoi à environ 60 nautiques au sud de l’I-31 et le signale mais, malheureusement pour lui, le convoi est escorté par un Avro Anson. Celui-ci repère le Glen, s’approche pour l’identifier et, reconnaissant les insignes japonais, se débarrasse de ses bombes ASM et passe aussitôt à l’attaque. Ce qui suit sera le plus étrange duel aérien jamais vu dans la région. L’Anson va bien plus vite que l’E14Y1 (188 mph contre 153), mais le lent monomoteur est bien plus manœuvrable et tous deux ont un armement dérisoire. Au bout de dix minutes d’évolutions en vue du convoi, le mitrailleur de l’Anson est tué par une rafale heureuse de l’observateur japonais, mais peu après, le pilote de l’Australien réussit enfin à aligner son adversaire dans son viseur et l’abat d’une longue rafale de son unique mitrailleuse tirant en chasse (une Vickers K de .303). Le Glen s’écrase à 5 nautiques du convoi ; un des escorteurs récupèrera une aile et un flotteur.
Ce convoi est le GP 19, un convoi côtier “double”, avec dix petits cargos (3 500 GRT en moyenne, se traînant à 8 nœuds) et quatre escorteurs. Ces escorteurs sont les Moresby, Doomba, Armidale et Castlemaine. Les deux premiers sont déjà des vétérans, mais les deux autres, de classe Bathurst, sont tout neufs et leurs équipages sont novices. Les Bathurst ont un Asdic type 128A (un Type 12 fabriqué en Australie), alors que les Moresby et Doomba ont un Type 123, un peu plus ancien. Aucun ne possède de radar, ce qui sera un handicap notable.

9 juillet
Dans l’ouest de l’Océan Indien
Opération D
Depuis qu’il a cessé de tenter de diriger par radio ses quatre équipiers, le sous-marin amiral I-9 a de nouveau connu des succès. En deux semaines, il a coulé quatre cargos alliés : le Queen Victoria (4 937 GRT, 28 juin), l’Express (6 736 GRT, 30 juin), la Nymphe (4 504 GRT, 6 juillet) et l’Hartismere (5 498 GRT, 8 juillet). Cependant, devant le renforcement visible des défenses ennemies et la baisse de ses réserves de carburant, le Contre-Amiral Ishizaki, considérant que sa mission d’évaluation est terminée, ordonne à son escadre de rejoindre un point de rendez-vous.

Au large de Brisbane – La bataille du GP-19
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
01h00 – Grâce aux coordonnées transmises par son hydravion, l’I-31 repère le convoi et commence à le pister, sans grande difficulté grâce à sa vitesse très supérieure en surface. Mais surtout, il signale sa position et son cap aux autres sous-marins engagés.
Les I-5 et I-6 convergent vers l’I-31, tout en transmettant à leurs équipiers respectifs de les suivre. Le plan est que tout le monde soit en position d’attaquer le convoi au début de la nuit suivante.
06h30-18h30 – Toute la journée, l’I-31 s’efforce de rester avec le convoi, profitant de sa vitesse et de la brume hivernale. Cependant, il est aperçu à trois reprises dans la matinée par les deux Anson de couverture qui se relaient au-dessus du convoi, qui le signalent au commandant de l’escorte, le Capitaine Henry McIntyre, sur le Moresby. Un hydravion Saro Lerwick vient renforcer la couverture et trois bombardiers Douglas A-24 hollandais interviennent. A 13h00, ils attaquent l’I-31 et le ratent, mais le sous-marin, obligé de plonger, perd le contact.
Plus important encore : les échanges de messages radios entre les sous-marins japonais sont détectés par les écoutes australiennes. A Brisbane, le Centre de Renseignements Opérationnels combinés (Combined Operational Intelligence Centre, COIC), comprenant que d’autres submersibles ennemis sont dans le secteur, autorise le QG de contrôle de zone (Area Control HQ) à fournir une couverture nocturne continue, grâce à six Botha, dont quatre venus de Victoria, pendant que deux Beaufort, un Manchester et deux Wellington sont en alerte à 10 minutes. De plus, le GP-19 bénéficie d’un rare privilège : deux escorteurs supplémentaires, le mouilleur de mines hollandais Oranje et la corvette HMS Hollyhock lui sont envoyés. Ils arrivent en fin de journée. Le Hollyhock, escorteur expérimenté, est équipé d’un radar.
Au crépuscule, deux Botha prennent le relais des Anson.
20h30 – Dès la tombée de la nuit, l’I-31 a refait surface. Navigant à toute vitesse, il rattrape le convoi, le retrouve et le signale.
21h05 – Neuf nautiques en arrière du convoi, l’I-31 est attaqué par un Botha. Deux charges manquent de peu le grand sous-marin, qui plonge en catastrophe et ne subit que de légers dommages.
22h00-22h30 – La 27e Division (I-5 et Ro-61, Ro-62, Ro-63) arrive en ordre dispersé par tribord avant du convoi. Le commandant du Ro-61, le déjà fameux Yoritomo Sato, a pris l’initiative de choisir son propre cap d’attaque et ses collègues des Ro-62 et Ro-63 l’ont imité. La bataille du GP-19 commence avec le repérage du Ro-62 par un Botha, qui attaque immédiatement, attirant le feu de plusieurs autres sous-marins. L’avion réussit à encadrer le Ro-62, mais il utilise de vieilles bombes de 100 livres et le sous-marin ne subit que de légers dommages. Décidément malchanceux, le Botha survole l’I-5 à très basse altitude et reçoit du grand sous-marin une rafale de 25 mm. Gravement touché, l’appareil se traîne jusqu’à la côte et se pose sur l’eau devant Coffs Harbour (tout l’équipage sera récupéré sain et sauf). Il a cependant eu le temps de signaler l’action au Moresby, qui se trouve à 12 000 mètres environ et fait immédiatement appel aux avions en alerte. L’escorteur a vu les tirs de DCA et tire des obus éclairants. Pour ne pas être en reste, l’I-5 expédie lui aussi des obus éclairants, qui illuminent le convoi, puis il entame avec le Moresby un duel d’artillerie intermittent, dans lequel les deux 5,5-pouces du sous-marin prennent vite l’avantage sur le 4-pouces de l’escorteur. Sur la passerelle de l’Australien, le second, Scott Clement, s’inquiète devant la hauteur des gerbes japonaises : « Henry ! dit-il au commandant, c’est un croiseur léger qui nous tire dessus, ce n’est pas possible ! » Le Capitaine Henry McIntyre n’est pas convaincu : « Nous serions déjà au fond si c’était un croiseur, Scotty ! Ce salopard doit être un gros sous-marin, mais ce qui m’inquiète, c’est que les grosses bêtes sont souvent accompagnées de petites ! »
McIntyre a raison. Dans l’obscurité, les trois Ro se sont approchés du convoi et le Hollyhock, venant prendre la place du Moresby en tête du convoi, est stupéfait de découvrir sur son écran radar plusieurs échos très suspects. La corvette a à peine le temps de donner l’alarme que la vigie tribord signale deux torpilles. Le Hollyhock abat brutalement sur tribord, évite les torpilles et se précipite furieusement sur l’écho le plus proche, qui ne tarde pas à apparaître en visuel. C’est le Ro-62, qui plonge en hâte. La corvette lui expédie une salve de grenades ASM, puis prend le temps de le repérer à l’Asdic avant de recommencer à grenader.
22h30-23h00 – Après la quatrième attaque du Hollyhock, le Ro-62 a une voie d’eau à l’arrière et se retrouve à 80 mètres de profondeur, 15 mètres au-dessous de sa profondeur opérationnelle maximale sûre. Craignant de succomber au cinquième grenadage, le commandant du sous-marin ordonne de faire surface. Le Ro-62 émerge brutalement, pour se retrouver avec stupéfaction et soulagement sur une mer qui semble déserte. L’équipage saute de joie, persuadé, après avoir échappé à l’attaque du Botha et au grenadage, que la chance est cette nuit-là avec leur navire. Malgré la voie d’eau, le sous-marin repart en direction du convoi.
Si le Hollyhock a lâché prise, c’est pour répondre à un appel à l’aide du HMAS Doomba. A son poste sur le flanc tribord du convoi, celui-ci a aperçu « plusieurs sous-marins en surface, s’approchant en formation, cap au 270 ! » C’est la 33e Division, l’I-6 précédant réglementairement les Ro-64, Ro-65 et Ro-67 en ligne de file. Les Japonais sont encore loin de la technique allemande d’attaque en meute ! Au moment où le Doomba ouvre le feu, les Ro-64 et Ro-65 plongent, laissant le Ro-67 et l’I-6 soutenir un bref combat au canon contre l’escorteur australien. Le commandant de l’I-6 est tué par un obus du Doomba, qui tente d’éperonner son adversaire, mais le rate.
A ce moment, le Moresby, comprenant d’après les messages du Hollyhock et du Doomba qu’il a affaire à de nombreux adversaires, ordonne au convoi de se rapprocher de la côte. Dans la confusion, l’Armidale et le Castlemaine se retrouvent au milieu des cargos et le premier manque heurter l’un des transports. Alors que le Hollyhock et l’Oranje s’empressent de venir l’aider, le Doomba a un contact Asdic et attaque sans résultat mais, dans la foulée, évite une torpille.
Le changement de cap du convoi fait qu’il se présente de flanc aux Ro-61 et Ro-63, qui en profitent. Le Grec Peleus (4 695 GRT, Nereus Steam Navigation, 9,5 nœuds, chargé d’aliments en boîte et de matériaux de construction) est frappé par une torpille du Ro-61 et prend feu. Le vieux vapeur yougoslave Bosanka (3 456 GRT, Dubrovacka Plovidba Ackionarsko Drustvo, chargé de fer-blanc et de matériel pour voie ferrée) est éventré par une torpille du Ro-63 et coule immédiatement.
23h00-23h30 – La plus grande confusion règne. L’arrivée des avions de Coffs Harbour et de Newcastle ne fait qu’y ajouter. Un Manchester attaque par erreur l’Oranje et un Beaufort est perdu après avoir attaqué (et raté) l’I-6, quand il heurte le mât du vapeur australien Corio. Les Japonais tirent de nombreuses torpilles, mais le seul autre cargo touché est l’Australien Goulburn (2 367 GRT, Huddart-Parker, chargé de farine et de tissus) ; navigant en queue du convoi, il est rattrapé par le Ro-67, resté en surface, qui le coule de deux torpilles.
23h30-24h00 – Soudain, tout se calme. Au nord, le Moresby, endommagé à l’arrière par un obus de 5,5-pouces, a décroché et l’I-5, dont l’ardeur a été quelque peu refroidie par deux obus du Moresby, a rappelé ses trois sous-marins « pour réorganiser l’attaque. » L’I-6 a fait de même à l’est.

10 juillet 1942
Au large de Brisbane – La bataille du GP-19
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
00h00-01h00 – L’I-31, revenant du sud, tombe sur le Peleus en flammes et l’achève au canon. Les autres sous-marins, qui ont du mal à s’orienter, ne font que de timides tentatives.
01h00-02h00 – Le Ro-62 s’apprête à repartir à l’attaque quand il est attaqué par un Wellington, guidé par le radar du Hollyhock. Quatre bombes de 500 livres l’encadrent et la coque du petit bâtiment, fragilisée sans doute par les dégâts subis lors des attaques du Botha et du Hollyhock, n’y résiste pas. Fait rare, huit hommes vont échapper au naufrage ; ils seront retrouvés et faits prisonniers le lendemain.
Au même moment, le Ro-67 lance une salve de quatre torpilles vers ce qu’il croit être un croiseur mais n’est en réalité que le petit Armidale. Une torpille frappe la corvette, qui coule en quelques minutes. McIntyre, sur le Moresby, réagit en ordonnant au convoi d’effectuer un 180°, pendant que les avions parachutent des feux éclairants et que les deux sous-marins de commandement tirent des obus éclairants. Avions et escorteurs repoussent plusieurs autres attaques, mais dans la confusion, le Ro-61 et le Ro-65 pénètrent le fragile écran. Le Ro-61 place une torpille sur le Queen Anne (Dunlop and Sons, 4 937 GRT, chargement militaire) qui stoppe mais ne coule pas, à la grande frustration du Capitaine Yoritomo. Le Ro-65 attaque deux navires à courte portée et les touche tous les deux, mais ses torpilles n’explosent pas, n’ayant sans doute pas eu le temps de s’armer !
Alors que d’autres attaques sont repoussées, le Capitaine Yoritomo s’acharne sur le Queen Anne, en panne mais que le Hollyhock tente de protéger. Le Ro-61 finit par placer une nouvelle torpille sur le cargo, qui coule, pendant que le Hollyhock contre-attaque, mais ne peut que secouer Yoritomo et ses hommes, qui réussissent à s’échapper vers 04h00.
02h00-03h00 – De nouvelles attaques sont repoussées. A 02h20, le Castlemaine force un sous-marin à plonger et demande de l’aide. Le Moresby s’empresse et obtient vite un contact Asdic solide. Il dirige deux attaques du Castlemaine et en effectue une lui-même. Après celle-ci, le Ro-63 jaillit à la surface, la proue pointée vers le haut et le Castlemaine se rue aussitôt en avant pour l’éperonner, bien que le Capitaine McIntyre, sur le Moresby, tente de l’en empêcher par radio. La corvette défonce le flanc du sous-marin, qui sombre très rapidement avec tout son équipage, mais elle subit elle-même des dommages assez importants. McIntyre est furieux : « Scotty ! ordonne-t-il à son second. Signale à cette bande de gamins qu’ils viennent d’endommager la propriété du peuple d’Australie et de Sa Majesté George VI en éperonnant un sous-marin ennemi qui était déjà à l’agonie. Dis-leur d’aller se mettre à l’abri tant que leur bateau flotte encore ! »
03h00-04h00 – Les six submersibles japonais restants commencent à se replier pour s’éloigner avant le jour de la côte, qui n’est plus qu’à cinq nautiques. L’I-6 repère alors le Castlemaine endommagé, qui se traîne à huit nœuds. Il ouvre le feu de son 5,5-pouces et touche par trois fois la corvette. Celle-ci brûle mais, par bonheur, l’incendie dégage tant de fumée que le sous-marin perd de vue l’escorteur et, croyant l’avoir coulé, s’éloigne vers le large. Le Castlemaine parvient néanmoins à se traîner jusqu’à Coffs Harbour et à s’y échouer.

11 juillet 1942
Au large de Brisbane – Après la bataille du GP-19
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
« La Marine Impériale prétendit avoir coulé « un croiseur léger, un destroyer et neuf grands transports » au prix de deux sous-marins. La Royal Australian Navy, elle, avait perdu quatre cargos et une corvette (plus une autre corvette gravement endommagée), mais croyait avoir détruit trois ou quatre sous-marins.
A Tokyo, l’état-major conclut que les attaques en meutes “à l’allemande” pouvaient sans doute être efficaces, mais seulement dans des circonstances très particulières, contre des cibles mal défendues. Les défenseurs de la Doctrine japonaise originale furent en effet prompts à souligner la forte dépense de torpilles sur des objectifs “secondaires” (des cargos) et les lourdes pertes subies, affirmant que la Marine Impériale ne pouvait gaspiller ainsi ses sous-marins.
A Brisbane, le COIC estima qu’il s’agissait d’une victoire qui récompensait la pratique des convois doubles : six petits escorteurs avaient en effet tenu tête, estimait-on, à une dizaine de sous-marins (dont, si l’on en croyait Radio Tokyo, celui du fameux Capitaine Yoritomo, déjà bien connu de l’équipage du Moresby). Ce n’était pas une mauvaise estimation, même si les pertes subies par le convoi étaient très lourdes. Le résultat de cette dure bataille améliora considérablement le moral des forces d’escorte de la Côte Orientale. Si de nombreux défauts de l’entraînement ASM de la RAN furent identifiés, “HMAS Rushcutter” (l’école ASM australienne) nota avec satisfaction les premiers signes sérieux montrant la formation de groupes d’escorteurs vétérans. Le Doomba et le Moresby s’étaient remarquablement bien partagé le travail. Rushcutter put constater que la combinaison de leur expérience et de l’entraînement effectué avec les sous-marins Type S américains avait très nettement amélioré leurs capacités. »
Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman sur l’opération Oni, Phase 3c.

12 juillet 1942
Au large de la côte est de l’Australie
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
Les sept sous-marins rescapés de l’affaire du convoi GP-19 se retrouvent en mer. Les I-5 et I-6 ravitaillent en torpilles les quatre Ro et une répartition des zones de patrouille est décidée pour la suite de l’opération.
L’I-31 et la 27e Division – l’I-5 et le Ro-61 – doivent rester dans la région de Brisbane.
La 33e Division, intacte (I-6, Ro-64, Ro-65 et Ro-67), met le cap au sud. Les trois Ro vont opérer entre Newcastle et Wollongong, pendant que l’I-6 croisera autour de l’île de Gabo.

13 juillet
Au milieu de l’Océan Indien
Opération D
La 8e escadre de sous-marins japonais se retrouve en pleine mer. Là, le Contre-Amiral Ishizaki apprend que ses cinq navires ont coulé 21 transports en tout. Outre les victoires que nous avons déjà signalées, l’I-16 a coulé l’Eknaren (5 243 GRT, 1er juillet), l’I-18 a coulé l’Alchiba (4 427 GRT, 9 juillet), l’I-20 a coulé le Goviken (4 854 GRT, 30 juin) et le Steaua Romana (5 311 GRT, 30 juin) .
Mais Ishizaki est beaucoup moins satisfait de découvrir que l’I-30 est en perdition. Depuis plusieurs jours, les dommages qu’il a subis se sont aggravés et son commandant ne peut que regretter l’absence des AMC prévus par le plan originel, qui auraient pu l’aider à réparer. Le sous-marin est incapable de plonger sans courir de gros risques, or le ciel est de plus en plus souvent parcouru par des avions ennemis. La moins mauvaise solution est de saborder l’I-30 et d’embarquer son équipage sur les quatre autres sous-marins.

19 juillet 1942
Au large de Brisbane
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
L’I-5 aperçoit un convoi au large de l’île Moreton. Il ne réussit pas à s’approcher à moins de 6 000 mètres et tire à cette distance quatre torpilles, qui sont aperçues par un Botha d’escorte. Celui-ci donne l’alerte et les transports évitent les torpilles. L’I-5, pourchassé douze heures durant, parvient à se sauver, mais ni lui, ni le Ro-61, ni l’I-31 n’auront plus rien à se mettre sous la dent avant de devoir rentrer.

22 juillet 1942
Au large de la côte est de l’Australie
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
23h00 – Le Ro-64 aperçoit un petit convoi de trois charbonniers côtiers et deux petits escorteurs au large de Catherine Hill Bay, près de Newcastle. Il se rapproche du convoi en surface et lance trois torpilles. Le Betty Williams (800 GRT) est touché par une torpille et coule immédiatement. Le coupable est obligé de plonger par les patrouilleurs d’escorte, qui grenadent, mais le Ro-64 n’est pas endommagé et s’échappe.

23 juillet
Batavia
Opération D
Les quatre sous-marins restants de la 8e escadre rentrent au port. Malgré la perte de l’I-30, le bilan en termes de tonnage coulé (95 000 GRT environ) n’est pas mauvais, et bien supérieur à celui de l’opération C. Mais l’opération est un échec en ce qu’elle a démontré l’incapacité d’un sous-marin amiral à jouer le rôle prévu. L’I-9 n’a pu utiliser sa radio sans être obligé de plonger par des avions ennemis dans les heures qui suivaient, tandis que la mer était désertée autour de sa position.
Par ailleurs, les transports alliés naviguant isolément se sont faits de plus en plus rares. Les convois, de plus en plus nombreux, étaient escortés et souvent survolés par des avions, ce qui empêchait les sous-marins d’aller en surface trouver une position de tir favorable dans la journée. La nuit, le convoi était plus difficile à repérer et les sous-marins n’étaient nullement immunisés contre le repérage par les escorteurs. Enfin, les tentatives de lancer des torpilles à longue distance n’ont en général donné aucun résultat.
Toutes ces constatations vont semer un doute profond à l’état-major de la Sixième Flotte. Les sous-marins amiraux s’avèrent inutilisables dans leur rôle prévu et même l’action anti-transports recommandée par les Allemands (mais qui continue d’être considérée par la Marine Impériale comme une mission secondaire) se heurte à des obstacles rédhibitoires.

24 juillet 1942
Au large de la côte est de l’Australie
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
20h30 – Malgré un temps très médiocre et une mer agitée, l’I-6 attaque l’Edgemoor (7 038 GRT, US Maritime Commission, allant de San Diego à Melbourne avec du matériel militaire) au large de l’île de Gabo. Il tire quatre torpilles à moins de 3 500 mètres et obtient un coup au but, mais le cargo ne coule pas et se dirige vers la côte. L’I-6 le poursuit sur une route parallèle pour tenter de le dépasser, malgré les tirs du canon de 4 pouces installé sur l’Edgemoor, qui force le sous-marin à s’écarter un peu.
23h10 – L’I-6, qui a réussi à dépasser sa proie, tire deux nouvelles torpilles à 1 200 mètres. L’une touche, stoppant l’Edgemoor, mais aucun signe ne montre qu’il soit en train de couler. L’I-6 tire alors deux torpilles de ses tubes de poupe, qui touchent toutes les deux ; le cargo se casse en deux et sombre rapidement.
23h50 – Un Botha, arrivant comme les carabiniers, attaque l’I-6, mais le sous-marin n’est pas endommagé et s’échappe en plongée.

27 juillet 1942
Au large de la côte est de l’Australie
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
12h15 – Le Ro-65, embusqué tout près de la côte, attaque un cargo et son escorteur au large de Newcastle peu après qu’ils aient quitté le port, en eaux peu profondes. Il tire une salve de six torpilles à 3 200 mètres. Le Sontay (8 917 GRT, à moitié rempli de charbon, allant de Newcastle à Brisbane, où il doit charger de la farine à destination de Nouméa) est touché par deux torpilles, l’une au milieu, l’autre à l’avant. La proue brisée, il stoppe. L’aviso qui l’escorte échappe à une torpille qui passe sous sa coque.
Le Sontay, très gravement endommagé, s’échoue à Stockton Beach ; il est irréparable. Il n’y cependant pas eu de pertes humaines.
Au lieu de s’échapper vers le large, le Ro-65 se rapproche encore de la côte et va se poser sur le fond. Cette tactique se montre efficace, car l’aviso, bientôt rejoint par un avion, le recherche vers le large. Le sous-marin s’échappe dans la nuit et, n’ayant plus de torpilles, repart vers Kwajalein.

30 juillet 1942
Au large de la côte est de l’Australie
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
03h00 – Alors que le temps dans la région de l’île de Gabo est toujours aussi mauvais, l’I-6 attaque un gros cargo. Il lance deux torpilles, mais rate sa cible, qui ne s’aperçoit même pas de l’attaque.

31 juillet 1942
Au large de la côte est de l’Australie
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
15h30 – L’I-6 repère un cargo isolé et commence à le pister.
18h00 – Comme le transport se silhouette sur le soleil couchant, le grand sous-marin tire ses deux dernières torpilles à 1 100 mètres. L’une au moins touche et le cargo explose, secouant durement l’I-6. Il s’agit de l’ex-bananier norvégien Viator (3 053 GRT, allant de Long Beach à Melbourne avec des moteurs et des pièces détachées d’avion, des chars et véhicules militaires et toutes sortes de munitions). Il n’y a aucun survivant et seul l’échouage d’épaves une semaine plus tard près d’Eden confirmera la perte du cargo aux autorités australiennes.
N’ayant plus de torpilles, l’I-6 met le cap sur Kwajalein.

2 août 1942
Au large de la côte est de l’Australie
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
04h50 – Le Ro-67 torpille le caboteur Melida B (250 GRT, allant de Taree à Sydney avec un chargement de beurre), qui navigue sans escorte au nord de Port Stephens. Le sous-marin a en effet pris le petit navire (qui, selon les consignes de la Marine Impériale, aurait dû être canonné) pour un vaisseau de 1 500 GRT. Sur cette modeste victoire, le sous-marin rentre à Kwajalein.

3 août 1942
Au large de la côte est de l’Australie
Opération Oni, Phase 3c (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
01h30 – Le Ro-64 repère un nouveau convoi côtier et accélère à 16 nœuds pour se placer sur son avant. Mais au bout de 45 minutes, il subit un grave incident mécanique, qui réduit sa vitesse à 5 nœuds. Le mécanicien indique que l’un des moteurs est complètement hors service, et qu’en tombant en panne, il a endommagé l’autre.
Le sous-marin se dirige alors vers Rabaul pour réparer. Le temps étant très mauvais et l’intervention d’avions étant peu probable, le commandant décide de prendre le risque de signaler ses ennuis par radio. L’I-6, en train de rentrer vers Kwajalein, capte le message et rejoint le Ro-64, qu’il accompagne jusqu’à Rabaul.
La phase 3c de l’opération Oni 1 est terminée. Elle s’est traduite par la destruction d’environ 35 500 GRT de tonnage marchand et d’une corvette. Mais l’âge et le manque de fiabilité croissant des Type Ro vont bientôt les faire retirer des premières lignes. Ils seront relégués à l’entraînement quand leurs équipages pourront recevoir de meilleurs sous-marins.

4 août 1942
Au large de Sydney
Opération Oni, Phase 3d (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
La 13e Division de Sous-Marins (trois type KRS, les I-121, I-122 et I-123, dûment remis en état), a reçu pour mission de créer un grand champ de mines au large de Sydney, avec un mélange de mines marines de contact et de mines acoustiques allemandes, destinées à rendre le dragage plus difficile. Cette idée vient de la Kriegsmarine et certains documents capturés sur le Prince of Wales ont confirmé son efficacité pour prolonger la vie d’un champ de mines et infliger des pertes aux dragueurs. La Marine Impériale possède quelques centaines de ces mines allemandes, mais elle n’a guère de chances d’en obtenir davantage et la production de mines acoustiques japonaises ne commencera pas avant le courant de 1943, d’où l’idée d’utiliser les mines allemandes pour “densifier” un champ de mines marines classique.
La 13e Division a quitté Kwajalein le 21 juillet, avec 42 mines de contact et 8 acoustiques (toutes posées par les tubes lance-torpilles) dans chaque submersible. Les 150 mines sont mises en place dans la nuit du 3 au 4 et les trois sous-marins repartent immédiatement pour Kwajalein. Ils ont l’ordre de ne tenter d’attaque à la torpille que si une très bonne occasion se présente. Seul l’I-122 pourra tenter sa chance, le 6 août, contre un gros cargo isolé, mais ses deux torpilles rateront leur but. Les sous-marins arriveront le 18 août à Kwajalein sans autre incident.

5 août 1942
Côte Orientale de l’Australie
Opération Oni, Phase 3e (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
La 19e Division de Sous-Marins (Kure) est composée de trois vieux bâtiments de type KD3A et KD3B, les I-56, I-57 et I-58. La Sixième Flotte a décidé de prolonger la phase 3 de l’opération Oni-1 en les envoyant sur la côte est de l’Australie. Venant de Kwajalein après une escale à Rabaul, les sous-marins sont arrivés dans leurs zones de patrouille entre le 27 et le 30 juillet : l’I-56 (KD3A) entre Brisbane et la frontière des Nouvelles-Galles du Sud, l’I-57 (KD3B) entre cette frontière et Wollongong, l’I-58 (KD3A) entre Wollongong et le détroit de Bass.
12h30 – L’I-56 aperçoit un convoi au large de Tweed Heads. Il effectue une attaque de jour très bien calculée et deux torpilles frappent le pétrolier américain Gulfbird (Gulf Oil Corporation, 10 208 GRT, en route pour Sydney avec de l’essence d’aviation), qui explose et coule à 13h00. L’escorte pourchasse l’I-56 quatre heures durant avec l’aide de deux Anson et un Botha venus de Caloundra. Une tache d’huile est repérée, pouvant indiquer que le sous-marin a été endommagé.

8 août 1942
Au large de Sydney
Opération Oni, Phase 3d (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
Le caboteur hollandais Boorden (750 GRT, réfugié des Indes Orientales Néerlandaises) saute sur une mine (sans doute du I-121) et coule. On croit à ce moment qu’il a été torpillé. De la même façon, on croira à un torpillage le 14 août, quand le caboteur Shadrack (300 GRT, en route de Wollongong à Sydney avec du charbon), sera coulé par une mine (probablement posée par l’I-123).

9 août
Côte Orientale de l’Australie
Opération Oni, Phase 3e (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
20h30 – L’I-57 repère le convoi OC-23 (huit cargos et quatre escorteurs) au large de Newcastle. Le convoi ne marchant qu’à 11 nœuds et les escorteurs n’étant pas équipés de radar, le sous-marin parvient à le dépasser et à se mettre dans une position de tir idéale. Il tire une salve complète, huit torpilles type 95. Cette salve est très efficace. Le Hollandais Palembang (Rotterdamsche Lloyd NV, 7 070GRT, 13,5 nœuds, allant de Liverpool à Melbourne et Newcastle avec un chargement partiel de tissus, de whisky et de matériel minier) est foudroyé par deux torpilles et coule en quelques minutes. L’American Builder (American Pioneer Line, 6 834 GRT, 14 nœuds, allant de Panama à Melbourne et Brisbane avec du matériel militaire et de construction) est touché au milieu par une torpille. Il coule lentement mais inexorablement. La salve fait une troisième victime, le Norvégien Santos (A/S Ivarans Rederi, 4 639GRT, allant de Whyalla à Newcastle avec du minerai de fer). Sans doute touché par deux torpilles, le bateau disparaît en quelques secondes sans laisser de survivants.
Quoique pourchassé et légèrement endommagé, l’I-57 peut s’échapper. Cette salve de torpilles restera la plus destructrice de la campagne Oni-1, avec trois navires coulés totalisant 18 543 GRT.

11 août
Côte Orientale de l’Australie
Opération Oni, Phase 3e (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
15h00 – En plein jour, l’I-56 attaque au canon le caboteur hollandais Fakfak (800 GRT), 60 nautiques au nord de Tweed Heads. Sa cible incendiée, le sous-marin s’enfuit en plongée. Le caboteur brûlera quatre heures avant de sombrer. En réponse, le commandement aérien de la côte est multiplie ses patrouilles, avec des Anson et des Botha de la RAF et des Dornier Do-24 de la NEIAF.

16 août
Côte Orientale de l’Australie
Opération Oni, Phase 3e (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
16h00 – L’I-56 fait surface pour attaquer au canon le caboteur Ollie Creek (450 GRT) au large du phare de l’île Morton. Les hommes de garde à la War Signal Station du phare, qui observent la scène, lancent un appel au secours. Un Dornier Do-24 de la NEIAF armé de grenades sous-marines répond immédiatement. Alors que le sous-marin vient de placer un troisième obus sur le malheureux caboteur, il aperçoit le trimoteur qui arrive à la rescousse mais, en pleine canonnade, il est pris par surprise et ne peut plonger. Le Hollandais effectue une attaque parfaite à basse altitude et encadre le sous-marin avec trois grenades, mais le survole si bas et si lentement qu’il est touché par les armes anti-aériennes du Japonais. Le pilote de l’hydravion réussit à amerrir malgré les flammes qui dévorent son aile droite et l’équipage évacue sans pertes.
Pendant ce temps, le caboteur coule et le sous-marin s’enfuit en surface. Grâce à la War Signal Station, qui signale ce qui s’est passé, les équipages du caboteur et de l’hydravion sont rapidement secourus.
Le sous-marin est alors considéré comme certainement endommagé. Mais le 19, un Anson signalera au nord-est de l’île Morton une large tache huileuse, qui persistera près de deux mois. Et le 22, des épaves et deux cadavres japonais, venant certainement d’un sous-marin, seront rejetés par la mer sur le rivage de l’île Morton. L’équipage du Do-24 se verra alors officiellement attribuer une victoire, ce qui fera du bien au moral de toutes les forces hollandaises en Australie. Le 25, la destruction du sous-marin sera confirmée par des interceptions SIGINT, constatant que la Sixième Flotte tente en vain d’entrer en contact avec un sous-marin sur sa fréquence d’urgence.
Après-guerre, des recherches montreront que l’I-56 était le sous-marin en cause et sa destruction sera officiellement attribuée à l’équipage du Dornier en 1947.
Note en marge, 1986 – L’épave du I-56 a été repérée en 1985 par le chasseur de mines HMAS Curlew à 16 nautiques du phare du cap Moreton, confirmant cette victoire.
Note en marge, 1991 – En 1990, tout l’équipage du Do-24 hollandais était encore vivant. Informés de la découverte de l’épave de leur adversaire, ces hommes ont fait le tour du monde pour venir jeter une couronne sur les lieux du naufrage au nom de tous les anciens combattants de la campagne.
Note en marge, 2005 – En 2004, un examen détaillé de l’épave de l’I-56 a été effectué par le chasseur de mines HMAS Diamantina lors des essais de son ROV . Le sous-marin était gravement endommagé au milieu, presque coupé en deux. On estime que le navire a tenté de plonger malgré les dégâts, mais que la coque endommagée a cédé et le bâtiment a sombré, subissant de nouveaux dommages en heurtant le fond. Ses gouvernes de plongée étaient encore désespérément orientées en position “montée”.

21 août 1942
Côte Orientale de l’Australie
Opération Oni, Phase 3d (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
Le DE Haraden et Ringgold (deux vieux four-pipers américains envoyés avec leurs semblables Abbott et Cowell participer à la lutte ASM sur la côte australienne) accompagnent le navire-atelier USS Alcor vers Sydney. A 09h00, l’Alcor heurte une mine (sans doute posée par l’I-122) et stoppe. Croyant à un torpillage, les DE commencent à rechercher un sous-marin, mais à 09h20, le Ringgold saute à son tour sur une mine. La proue brisée, il reste à flot grâce au travail de ses équipes de secours, mais menace de sombre à tout instant. Les marins américains comprennent alors ce qui se passe, mais à 10h15, l’Alcor, à la dérive, heurte une nouvelle mine et coule.
Les deux DE réussissent finalement à s’extraire du champ de mines, non sans d’immenses difficultés. L’équipage du Ringgold accomplit un véritable exploit en le ramenant à Sydney et en l’échouant à Watson’s Bay avec l’aide d’un remorqueur du port. Le vieux DE sera par la suite renfloué, mais il ne servira plus que de source de pièces détachées.
A Sydney, Port Jackson est fermé, le temps d’établir un chenal libre de mines.

24 août 1942
Au large de Sydney
Opération Oni, Phase 3d (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
Port Jackson est rouvert après ouverture et vérification d’un chenal libre de mines. L’opération a coûté à la RAN le dragueur auxiliaire HMAS Uki, coulé la veille par une mine magnétique (sans doute de l’I-121). Le nettoyage complet des approches de Sydney commence.
La RAN a demandé de l’aide pour lutter contre les mines devant l’ensemble des ports australiens. L’US Navy a promis des unités de dragueurs dès que possible. La Royal Navy a envoyé quatre dragueurs de classe Hunt qui se trouvent en Méditerranée Orientale, où ils ont du mal à trouver du charbon (abondant en Nouvelles-Galles du Sud) et où ils sont remplacés par des bateaux plus modernes et mieux équipés en DCA.

25 août
Côte Orientale de l’Australie
Opération Oni, Phase 3e (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
Depuis plus de trois semaines, l’I-58 navigue dans le mauvais temps et n’a rien aperçu d’autre qu’un navire non identifié que ses torpilles ont raté, le 12 août.
Le 25, peu après minuit, l’I-58 repère ce que ses officiers prennent d’abord pour un convoi côtier au large de Gabo Island. Le temps est médiocre, avec des nuages bas et de nombreux grains.
00h45 – Le sous-marin tente de se porter sur l’avant du convoi, mais il a du mal à creuser un écart satisfaisant. Son commandant comprend que, quelle que soit la nature du convoi, ce sont des navires très rapides.
01h15 – Les navires sont identifiés comme trois grands et rapides paquebots escortés par des destroyers et des croiseurs. En fait, ce sont les paquebots Orcades, Orion et Strathallan, capables de donner 20 nœuds, escortés par les croiseurs HMS Bermuda (dont cette escorte est la première mission) et Arethusa (qui, une fois n’est pas coutume, accomplit la mission de protection de la navigation commerciale pour laquelle sa classe a été conçue), ainsi que par les DD HMAS Napier et Nizam (retour de Méditerranée) et les DE USS Abbott et Cowell. Les trois paquebots emportent près de 15 000 hommes de troupes de l’Empire britannique, dont plusieurs milliers de soldats australiens revenant d’Europe.
01h20 – En surface, dissimulé par le mauvais temps qui réduit les performances des radars britanniques, l’I-58 tire huit torpilles à plus de 5 000 mètres. Deux d’entre elles touchent l’Orcades (Orient Lines, 23 456 GRT), qui stoppe immédiatement. L’équipage du sous-marin annoncera avoir coulé « en quelques instants » un paquebot de 15 000 GRT.
En réalité, l’Orcades est toujours à flot, mais mortellemetn blessé. Pendant que les deux autres paquebots sont escortés par les DE dans Twofold Bay, les DD tentent de retrouver le coupable, mais en sont pour leurs frais – dans l’obscurité, personne n’a vu venir les torpilles et ils ne savent pas où chercher. Plus important, malgré l’état de la mer, les deux croiseurs s’approchent de l’Orcades et réussissent à embarquer 4 950 des hommes qui se trouvent à bord ; seuls onze hommes seront perdus avec le bateau.
03h20 – Le paquebot finit par sombrer, à 3 milles de la côte. Peu après, l’I-58 rompt le silence radio pour rapporter son attaque et la présence du convoi. Ainsi alerté, l’I-57 commence à se diriger vers le sud, à la rencontre des navires alliés.

26 août
Côte Orientale de l’Australie
Opération Oni, Phase 3e (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
13h00 – L’I-57 aperçoit le convoi de troupes au nord de Wollongong, mais si celui-ci vient plus ou moins dans sa direction, il est couvert par plusieurs avions et ceux-ci obligent le sous-marin à plonger bien avant d’avoir atteint une position d’interception optimale. Son commandant n’hésite pas à prendre des risques et réussit à s’approcher en plongée à environ 8 500 mètres. Il se trouve sous un angle défavorable, mais décide néanmoins d’attaquer en raison de la grande valeur de l’objectif.
13h50 – L’I-57 tire huit torpilles Type 89 réglées à 35 nœuds (pour une portée maximale de 10 000 mètres), visant le croiseur HMS Bermuda. Les vigies du croiseur aperçoivent les sillages et le Bermuda abat brutalement sur tribord, tout en lançant un message d’alerte. L’une des torpilles expose dans le sillage du croiseur ; le choc provoque une légère voie d’eau et déforme une hélice, entraînant des vibrations de l’arbre qui limitent la vitesse du bâtiment à 22 nœuds. Le reste de la salve est évitée.
L’I-57 a observé la gerbe d’eau soulevée par l’explosion et l’équipage est persuadé d’avoir touché le croiseur. Il lui faut maintenant s’enfuir, mais en plein jour, sous un ciel parcouru d’avions, il ne peut espérer le faire qu’en plongée, à 8 nœuds et avec des batteries déjà fatiguées par une approche difficile. Or, les DD Napier et Nizam sont déjà en train de foncer dans la direction d’où sont venues les torpilles. Ils ont été mortifiés par la destruction impunie de l’un des paquebots confiés à leur garde et, avec l’aide de plusieurs avions, ces vétérans de la lutte ASM en Méditerranée vont s’acharner toute la fin de la journée et une grande partie de la nuit.
Vers 03h00, l’I-57, à bout de batteries, fait surface, espérant profiter de l’obscurité et du mauvais temps pour se dégager, mais cette fois les radars des destroyers le dépistent et c’est l’hallali. Canonné, le sous-marin tente de replonger, mais il est exécuté par une salve de grenades du Napier alors qu’il est à faible profondeur. Il émerge une dernière fois quelques instants avant de sombrer. Les Australiens retrouveront deux survivants, dont un officier.

5 septembre
Pacifique Sud-Ouest
Opération Oni, Phase 3e (d’après Research for Australian Official Histories, 1949, notes de Mr Norman)
Après une dernière tentative infructueuse le 30 août contre un cargo isolé dans le mauvais temps au large de Wilson’s Promontory, l’I-58 repart pour Rabaul et Kwajalein. La 19e Division a détruit sept navires alliés (53 000 GRT en tout), grâce parfois à des tirs relativement chanceux, mais elle a perdu deux sur trois de ses sous-marins.
La phase 3e de l’opération Oni-1 a été marquée par un mauvais temps presque continuel, par la relative rareté des cibles et par le fait que, si les navires isolés restent très vulnérables, la proportion de convois par rapport aux isolés est devenue très importante. Les vieux sous-marins ont eu du mal à supporter l’usure infligée par des opérations prolongées et la présence d’avions les a beaucoup gênés, leur vitesse sous l’eau étant trop faible pour se rapprocher de cibles éventuelles. L’utilité en première ligne des bâtiments de la classe KD3 diminue rapidement et la Sixième Flotte décide de transférer l’équipage expérimenté du sous-marin survivant sur une unité neuve.
_________________
On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Casus Frankie
Administrateur - Site Admin


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13715
Localisation: Paris

MessagePosté le: Jeu Déc 20, 2007 14:34    Sujet du message: Répondre en citant

Un petit commentaire - une bonne partie de ces épisodes sont historiques, notamment la première croisière des AMC japonais (y compris l'hydravion qui se perd et l'autre qui obtient le sabordage du cargo rien qu'en lui montrant ses bombes).
OTL, les AMC ont ensuite fait une autre croisière qui les a conduits jusque dans le Canal de Mozambique. En FTL, cette aventure, avec Madagascar sous contrôle allié, paraît trop dangereuse pour que ces utiles transports rapides s'y essayent.

PS - il y aura la veille de Noël un petit conte de saison, avant la trêve de fin/début d'année.
_________________
Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Fantasque Time Line Index du Forum -> Suivi de la chrono Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com