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Casus Frankie
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Inscrit le: 16 Oct 2006
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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2007 11:27    Sujet du message: REVELATION Répondre en citant

Ce petit texte aura bien davantage de sel si vous avez vu les Visiteurs du Soir (Arletty, Jules Berry, Marcel Carné, les frères Prévert...).
Sachez quoi qu'il en soit qu'il a été rédigé sur une idée de Fantasque (que cette histoire touche de près) et qu'il a reçu son aval. Nous vous révélons donc aujourd'hui les vraies causes des événements de la 2e GM et celles de la divergence FTL...


Rasta Question Ouais, bon..... allez, lisez.

Septembre 1942
Extrait d’une interview effectuée pour Les Cahiers du Cinéma le 2 mai 1951, à l’occasion du décès, le 23 avril précédent, du comédien Jules Berry.
– Mon amitié pour Jules Berry remonte au tournage des Visiteurs du Soir, exactement en septembre 1942. Il faut vous dire qu’à l’époque, je ne travaillais pas pour le cinéma, mais pour mon gouvernement – je veux dire, celui de Sa Majesté George VI.
– Vous êtes Anglais ?
– By Jove, je ne me suis pas toujours appelé Arsène ! Et je n’ai pas toujours été truquiste de cinéma… Mais à ce moment-là, figurez-vous que je me trouvais à Marseille, peuchère – oui, je prends assez bien l’accent du Vieux Port, n’est-ce pas ? Mes… commanditaires m’avaient confié un petit travail pour lequel leurs… correspondants locaux m’avaient trouvé un assistant. Hélas, l’assistant en question s’était révélé peu doué pour le maniement de certaines substances délicates et avait rejoint brutalement les rangs des martyrs de la Résistance. L’explosion avait immédiatement provoqué dans le quartier où nous demeurions un grouillement de gestapistes et de collabos, et l’un de mes amis marseillais m’avait donné l’excellent conseil de me mettre au vert quelque temps dans un endroit tranquille. Oui, mais où ?
Un autre de mes amis avait la solution : en zone d’occupation italienne, près de Vence, une équipe cinématographique tournait un film sous la direction du célèbre Marcel Carné, avec des dialogues du grand Jacques Prévert. Je compris bien que l’équipe se débrouillait pour cacher en son sein diverses personnes mal vues des sbires de Laval, Darnand et compagnie (des Juifs notamment) et même pour couvrir quelques activités de renseignement. Je serais donc bien accueilli, d’autant plus que mes petits talents personnels pourraient être utiles dans la réalisation de quelques effets spéciaux.
J’arrivai donc en gare de Vence par une belle journée de septembre. J’eus la joie d’être « réceptionné », comme nous disions, par une charmante jeune femme. J’appris par la suite que sa famille logeait les frères Prévert et qu’elle-même s’occupait de différentes missions de liaison, du genre obscures et sans gloire, mais qui pouvaient aussi bien que des bagarres à la mitraillette vous expédier dans un camp ou au poteau d’exécution. Chemin faisant, elle m’avoua que ma venue à Vence était particulièrement heureuse. L’équipe soupçonnait en effet l’un de ses membres d’être un espion de Darnand. Mais pour le démasquer sans qu’il s’en doute, il fallait quelqu’un capable d’ouvrir sans qu’il s’en aperçoive la porte de la chambre du meublé où il logeait, puis de retrouver d’éventuelles preuves de traîtrise. Mes amis marseillais avaient affirmé que cette tâche ne serait pour moi qu’un jeu d’enfant…
– Et c’était vrai ?
– Mais bien sûr que c’était vrai ! Vous voulez me vexer, jeune homme ? Dès le lendemain, j’avais toutes les preuves voulues. Mais que faire ? Mes cinéastes n’avaient pas pensé à ça. Tout d’un coup, ils se rendaient compte qu’il allait falloir se débarrasser du gaillard de manière brutale, ce qui les troublait beaucoup. La mort au cinéma et dans la vie, ce n’est pas la même chose. Pourtant, l’espion n’allait pas tarder à les envoyer tourner un film dans un camp en Pologne ! Ah, les amateurs…
– Et vous avez pris les choses en main ?
– Bien obligé. Mais avec élégance, ma marque de fabrique ! Il fallait que cela ait l’air d’un accident. Et voilà comment le tournage des Visiteurs du Soir a été endeuillé, comme vous le savez, par le décès d’un machiniste, après la rupture d’un décor – c’était la guerre, on devait travailler avec des matériaux de mauvaise qualité, n’est-ce pas…
– Vous voulez dire que ce n’était pas un accident ? C’est vous qui…
– C’était la guerre, jeune homme, et quand on devait travailler avec des hommes de mauvaise qualité, mieux valait s’en débarrasser.
(Silence gêné de l’interviewer.)
– Mais Jules Berry…
– Ah oui. Vous vous souvenez, bien sûr, de la scène des flammes.
– Evidemment ! Le Diable arrive au château, se penche vers l’âtre et se retrouve environné de flammes, en expliquant qu’il aime le feu et que le feu l’aime… Magnifique ! Un numéro extraordinaire de Berry, plus diabolique que le Diable même !
– Mmm… Je m’y connais en pyrotechnie, et Monsieur Carné, informé, me demanda ce que je pouvais faire pour rendre la scène un peu plus spectaculaire. J’avais quelques idées et j’y travaillais assidûment, avec Jules Berry, que cela amusait fort.
Arrive le jour du tournage de la scène.
(Un temps, sans doute de réflexion. Puis Smile
Nous étions tous deux seuls, en train de tout mettre au point et nous n’avons, je le crains, pas vu passer l’heure. Et quand nous nous sommes présentés sur le plateau… Nous avons été acclamés. Marcel Carné et les frères Prévert, mais aussi tous ceux qui étaient là, applaudissaient le jeu de Berry, « grandiose », et mon trucage, « génial », disait-on. D’abord, Berry et moi avons cru à une farce, pour nous faire honte de notre retard. Puis, nous nous sommes rendu compte que la scène avait effectivement été tournée. « En une seule prise, une prise parfaite ! » s’extasiait Carné, ravi. « Je ne sais pas ce qui était le plus réaliste, renchérissait Prévert, le Diable ou les flammes qui l’enveloppaient ! » Je ne sais plus lequel de nous deux a dit à l’autre de se taire et de jouer le jeu jusqu’à la projection des rushes, le lendemain. Mais à ce moment, nous avons vu de nos yeux sur l’écran les flammes et le personnage qui s’exclamait : « J’aime le feu, et le feu m’aime ! » Ensuite, bien sûr, il n’a plus été question de parler de cette histoire à qui que ce soit. Je reconnais d’ailleurs que ces flammes dont je n’étais nullement responsable m’ont bien aidé, après la guerre, à faire carrière dans le cinéma.
(Silence ahuri du journaliste, qui parvient pourtant à se reprendre Smile
– Mais qui…
– Quelque temps plus tard, nous avons tourné la très belle scène finale, vous savez, celle qui se termine par la rage impuissante du Diable, qui cravache en vain les statues des deux amants dont le cœur continue de battre.
J’étais seul dans l’ombre, à quelque distance du plateau, et j’observais Jules Berry qui grondait : « Et qui bat ! et qui bat ! et qui bat !… » devant la caméra, quand j’entendis une voix qui ressemblait exactement à celle de Jules murmurer à mon oreille : « Il est bien. Le scénario le rend un peu trop ridicule à mon goût, mais il est très bien. Vous le lui direz de ma part. » J’ai tourné la tête. Il y avait à côté de moi un personnage qui avait le visage de Jules Berry et son costume, mais Berry était là bas, sur le plateau.
Heureusement, ma mère était Galloise, elle m’avait transmis les leçons de sa propre mère, et je sais prendre au sérieux certaines choses. J’étais terrifié. J’aurais dû me taire, mais j’ai dit : « Pourquoi… » L’Autre a répondu, sans se fâcher : « Pourquoi je suis là ? Apprenez, Arsène, que certaines choses ne se sont pas passé comme prévu, dans ce pays et dans cette guerre. Et je suis venu voir pourquoi. Apparemment, un stupide accident d’auto a dérangé mes plans. Un coup heureux de… la concurrence, je présume. Mais baste, je ne vais pas faire la fine bouche, cette guerre reste tout de même une de mes plus belles réussites. Et il y a d’autres mondes où tout va comme prévu… »
Je n’avais rien compris, et cela se voyait. Il a souri : « Ah, oui, pourquoi ici ? Mais par cabotinage, mon cher. Et pour m’amuser ! Est-ce qu’au Pays de Galles, on croit que je n’ai pas le sens de l’humour ? » Et il n’a plus été là. Il ne restait même pas une odeur de soufre.
(Silence total et consterné.)
– Je n’ai jamais parlé de cette rencontre qu’à Jules Berry, mon ami Jules. Je dois dire qu’il a été flatté d’apprendre qu’il était « très bien » ! Mais qui d’autre m’aurait cru ?
– Alors, pourquoi…
– Pourquoi à vous, ce soir ? Parce que Jules est mort et que je ne vais pas tarder à le suivre. Je suis très malade… Et je me fiche pas mal de ce que vous pourrez raconter, à présent.
Arsène, que certains, tel Jacques Lelong, appelaient affectueusement Oncle Arsène, s’est éteint le 23 mai 1951, un mois jour pour jour après son ami Jules Berry. L’interview ci-dessus n’a bien sûr jamais été publiée par Les Cahiers du Cinéma. Les anciens de la revue se souviennent encore que le rédacteur en chef s’était mis en la lisant dans une colère épouvantable (c’était un marxiste convaincu, persuadé que le Diable n’était qu’un personnage de contes, ou à la rigueur un fantôme de cinéma).
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Casus Frankie

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loic
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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2007 12:56    Sujet du message: Répondre en citant

Si même le Diable s'en mêle Twisted Evil
Excellent !
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En principe (moi) ...
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dak69



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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2007 13:16    Sujet du message: Répondre en citant

Non seulement il s'en mêle, mais de plus, il s'emmêle Razz
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patzekiller



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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2007 19:23    Sujet du message: Répondre en citant

j'ai adoré Very Happy , et je suppose que la fameuse mission de renseignement sous couvert du film avait à voir avec la recherche de site pour les futures operations aeroportee du debarquement de provence
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www.strategikon.info
www.frogofwar.org
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2007 19:42    Sujet du message: Répondre en citant

patzekiller a écrit:
j'ai adoré Very Happy , et je suppose que la fameuse mission de renseignement sous couvert du film avait à voir avec la recherche de site pour les futures operations aeroportee du debarquement de provence


Bien possible... Wink
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Casus Frankie

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loic
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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2007 20:04    Sujet du message: Répondre en citant

Le commentaire de patz relatif au futur débarquement amène une remarque : vu que Torch bat son plein au moment du tournage, le sud de la France doit commencer à en sentir les conséquences : nervosité des Italiens, voire départ de certains troupes, peut-être replacées par les Allemands qui ne voudront pas que la côte reste mal protégée (ces incapables d'Italiens, etc).
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dak69



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MessagePosté le: Mar Oct 09, 2007 05:44    Sujet du message: Répondre en citant

En OTL, les Italiens ont quitté la zone qu'ils occupaient (pratiquement tout ce qui se trouvait à l'est du Rhône : Drôme, Vaucluse, Var, Savoie et Haute Savoie, Isère en grande partie), Hautes et Basses Alpes et Alpes Maritimes) lors de l'annonce de l'armistice Badoglio (8-9 septembre 1943). Ils étaient nombreux (près de 140 000), surtout concentrés le long de la Mediterranée. Cela ne s'est pas passé tout seul, et il y a eu des accrochages avec les Allemands. En Isère, il y a eu (au moins) des dizaines de blessés (voire des morts), et certains Italiens ne rentrèrent au pays qu'avec l'aide du Maquis (d'autres restèrent et se joignirent à la Résistance). La raison "officielle" d'un tel déploiement de troupes le long de la côte était justement la crainte d'un débarquement en Provence juste après Torch OTL en AFN.

En FTL, l'Italie n'occupe que les Savoie, les Basses-Alpes et les Alpes Maritimes (ainsi que la Corse, comme en OTL). Le retour au pays sera plus rapide, mais les Allemands sont déjà en place sur la côte entre le Rhône et le Var.

Au fait, les Italiens participeront-ils à la libération de la Corse comme en OTL ?

Bien amicalement
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MessagePosté le: Mar Oct 09, 2007 07:07    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, mais pour le moment l'Italie est toujours dans le conflit. Je me demande donc si Torch a des répercussions en France.
Merci tout de même pour les détails, ça nous aidera quand il faudra débarquer dans le Midi Very Happy
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