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La Vengeance d'Héphaïstos (CARTHAGE)
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Imberator



Inscrit le: 20 Mai 2014
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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2016 18:01    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ele se dirigea vers la petite table, s’assit derechef sur son tabouret et dévoila une superbe boule de cristal qu’elle caressa bientôt des deux mains,

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Point ne feras de machine à l'esprit de l'homme semblable !
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Casus Frankie
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Messages: 13715
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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2016 20:53    Sujet du message: Répondre en citant

Merci !
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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Wil the Coyote



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Messages: 1901
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MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2016 20:58    Sujet du message: Répondre en citant

Applause Applause Applause
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Horum omnium fortissimi sunt Belgae
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Dronne



Inscrit le: 30 Jan 2014
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Localisation: France

MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2016 21:23    Sujet du message: Répondre en citant

Un régal!
Bravo!
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Anaxagore



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Messages: 9995

MessagePosté le: Ven Mar 25, 2016 09:20    Sujet du message: Répondre en citant

Tout à fait. J'attends vivement la suite !
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Capitaine caverne



Inscrit le: 11 Avr 2009
Messages: 4120
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MessagePosté le: Ven Mar 25, 2016 09:23    Sujet du message: Répondre en citant

Enfin de retour! Avec une nouvelle œuvre en plus!! Formidable!!!
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"La véritable obscénité ne réside pas dans les mots crus et la pornographie, mais dans la façon dont la société, les institutions, la bonne moralité masquent leur violence coercitive sous des dehors de fausse vertu" .Lenny Bruce.
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Casus Frankie
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Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 13715
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ven Mar 25, 2016 11:07    Sujet du message: Répondre en citant

Avanti !

Brécargue reçut ses instructions en double, l’Intérieur puis la Guerre ; une fois n’est pas coutume, elles étaient rédigées à peu près dans les mêmes termes ! Il descendit illico voir l’amiral Husson qui était justement en réunion avec le colonel commandant la base aérienne, ils agitèrent tous deux une liasse de feuillets significatifs en guise de bienvenue, le problème était pourtant simple, transporter treize cents bataillonnaires et deux cent cinquante mulets sur une île de la mer Égée, il y aurait en sus quelques personnels et véhicules de servitude, un beau plan de charge qui impliquait l’utilisation du cargo fétiche de l’amiral Husson qui sortait justement, le navire pas l’amiral, d’un vaste chantier de modifications – l’amiral était plutôt contre, craignant que cela n’affecte ses qualités de tenue à la mer par gros temps, mais Alger avait été plus qu’enthousiasmé et devant la hiérarchie, l’obéissance s’impose, et puis cela faisait travailler les Geumeus qui tournaient un peu en rond à l’arsenal où les navires de la Marine se faisaient, hélas, trop rares !
L’aviateur, quant à lui, déclara qu’une escadrille de “Tourbillon” se tournait scandaleusement les pouces près de Bizerte, le trafic maritime de l’Axe dans le coin s’amenuisant comme peau de chagrin, ils pourraient faire relâche en Crète, pour le reste, des Catalina assureraient la couverture anti-sous-marine et anti-surface en continu pendant la traversée qui serait solitaire donc périlleuse, l’amiral ajouta que, sauf malchance grave, la vitesse du cargo le tirerait d’affaire concernant les sous-marins et réduirait le risque de mauvaise rencontre en surface… Sur place, le danger aérien, bien présent, serait en partie conjuré par le bouclier d’Achille, au sol, cela ne serait plus leur problème mais celui des fantassins qui s’en tireraient très bien, les combats seraient sûrement terminés.
Brécargue exultait mais on prévoyait de lourdes pertes de part et d’autres, il lui faudrait plus de matériel qu’initialement prévu ! Il demanda une dizaine de grandes tentes pour les autopsies et l’hébergement de ses effectifs, il réclama de plus des appareils photographiques avec leurs opérateurs, des marteaux-piqueurs pneumatiques avec leurs groupes compresseur, des abreuvoirs pour ses mulets, des personnels fort divers généralement de provenance civile, l’intendance hurla, il en référa à sa hiérarchie et à l’intérieur, tout lui fut accordé, Charles et Georges s’étant personnellement impliqués ; son état-major tout personnel comprenait en outre un évêque in partibus et deux généraux hors d’âge, c’est comme ça!
En trois semaines, tout fut prêt, le bateau était bourré à craquer, il faudrait au moins deux rotations pour tout acheminer, l’aviation pouvait commencer à reconnaître l’itinéraire du navire. Dix “Tourbillon” partirent pour Lesbos, enfin pour Mytilène, via la Crète, pour couvrir les abords de l’île de Limnos, les huit autres appareils opérationnels devaient couvrir la traversée à partir de Bizerte puis de Malte puis de Crète. Le vingt-cinquième jour, l’Intérieur donna le signal du départ, Brécargue ne se posait aucune question, ses hommes étant instruits et entraînés et tous les matériels fonctionnels.
………
Le Commandant Wassingre était sorti du chenal à la nuit tombée et avait fait route à vingt-deux nœuds dès qu’il avait passé la ligne des cinq cents mètres, une croisière très rapide pour fuir tout danger sous-marin. Tous feux éteints, il fut englouti par une nuit d’encre, le silence le plus complet régnait à bord où même les mulets restaient cois.
………………………
Le Capitaine soi-disant Alexandre plissa les yeux et résista à la tentation de prendre ses jumelles, avec le soleil de face c’eût été criminel, il emprunta tout simplement les lunettes de son lieutenant, le dénommé Malaurie, il les chaussa avec précaution – l’os c’est fragile – mais elles fonctionnaient très bien, il contempla avec délectation la station radio, un bâtiment à deux étages couvert de lauzes ; à quelque distance, une annexe pour le groupe électrogène, station radio et annexe se seraient fondues dans le paysage, n’eût été l’imposant pylône sans élégance particulière qui les dominait. Quatre sentinelles tournaient bien régulièrement autour, cela allait être plutôt coton quand ils recevraient le signal, il y avait bien trente hommes sur le site et il n’avait pas assez de monde pour les neutraliser d’un coup – c’est alors que Malaurie, recroquevillé à ses côtés, lui parla des méthodes de chasse au morse des Inuits, intéressant tout ça et pas si bête, le Capitaine appela doucement le Caporal et lui demanda de prendre note de l’heure de la relève, lui et Malaurie mirent plus de quinze minutes à ramper jusqu’au point de recueil situé à moins de trente mètres et basculèrent dans leurs trous, tout cela était bien fatiguant et on perdait beaucoup de temps pour ne pas être repérés par l’aviation, huit survols aujourd’hui, la faute aux partisans ! Et certains points, dont la station radio, étaient plus spécifiquement observés, vivement la nuit qui garantissait pour le moins une relative discrétion.
A la nuit tombée, le Capitaine convoqua une réunion de commandement, plus bas le Caporal cuisinait un frichti qui hypnotisait la troupe sur un feu de pastilles de méta complètement masqué par de petites pierres sur les côtés, ça chauffait doucement mais ça chauffait, c’était le principal… Le Capitaine, donc, avait réuni son état-major pour lui poser le problème de cette fichue station radio qui comptait beaucoup trop de personnel pour une neutralisation rapide sinon propre, Malaurie intervint alors pour proposer sa solution Inuit de pêche au morse qui intéressa tout le monde mais ne fut pas retenue car finalement trop complexe, le Sergent, fort de ses trente-huit ans et de son expérience, conseilla tout bonnement de demander des renforts, il avait entendu parler avant leur départ d’Alger de l’arrivée d’un détachement de parachutistes entraînés en Angleterre, l’armée ne savait sûrement pas quoi en faire, il suffirait de les demander, le Capitaine acquiesça et se prépara avec le Lieutenant à coder un message tout simple qui partirait dans la prochaine vacation, mais avant il fallait manger et regagner la caverne, le seul abri digne de ce nom qu’ils avaient pu trouver, au pied des pentes du Mont et de son monastère…
Le trajet dura près de deux heures, le Sergent qui était en tête s’aplatit d’un coup sur le sol en levant le bras, tout le monde s’arrêta et le Capitaine le rejoignit en avançant à croupetons, ça lui faisait toujours un mal de chien et il pensa une fois de plus qu’il y avait un âge pour tout, le Sergent lui montra de la main, devant l’entrée de “leur” caverne, deux sentinelles qui rôtissaient devant un grand feu, la cigarette au bec – des sentinelles qui fument, c’était un signe, mais l’envie de tabac saisit alors les deux hommes, il fallait agir vite pour en préserver le reste du détachement. Tous deux repartirent avec une pantomime un peu ridicule, ramassèrent au passage le reste de la colonne et tous montèrent sur le plateau qui surplombait la caverne, une fois en haut on déroula l’antenne filaire que l’on accrocha à l’unique arbre rabougri qui avait réussi à pousser là, le Radio raccorda son petit poste, coiffa son casque et enficha le manipulateur pendant que le Lieutenant s’escrimait avec la génératrice, après avoir écouté le trafic pendant deux minutes il passa six groupes de cinq lettres en moins de quarante-six secondes et répéta la séquence deux fois – son correspondant accusa réception.
Le Capitaine avait observé tranquillement l’entrée de la caverne, six hommes en étaient sortis à un moment ou un autre, cela faisait huit et certains avaient manifestement bu dont le sous-officier qui les commandait – un autre signe : des gens fatigués par un trop long séjour loin du pays natal, des soldats quoi, mais qu’y faire?
La décision fut vite prise : une des deux sentinelles montait le petit chemin et avait marché sur le Caporal, celui-ci l’avait promptement égorgée mais les autres allaient suivre, la seconde sentinelle montait déjà le chemin, elle fut aussi proprement liquidée mais en poussant un cri qui alerta ses compagnons de la caverne, ils sortirent en trombe et furent déchiquetés par les deux grenades lancées par le Capitaine, deux défensives, il n’y avait plus qu’à ficher le camp après avoir tiré les corps dans la caverne, vite !
La réaction italienne allait venir, quelques heures pour constater l’absence de la patrouille, découvrir les corps et pour lancer une dizaine de patrouilles à la recherche des tueurs de fascisti, ils soupçonneraient des partisans grecs, du moins c’était à espérer… Le Capitaine regarda sa montre, les chiffres phosphorescents luisaient doucement à la lueur de la lune, il fallait gagner un abri sûr et ils avaient cinq heures pour le faire avant le lever du jour et la reprise des patrouilles aériennes ; il eut, pour une fois, une idée de vrai chef, pas de civil ou de réserviste, la station radio était idéale et, en plus, c’était sa cible : le lieutenant-colonel Gambiez avait été très clair, prendre la station transmission, transmettre (justement) au QG tout ce qu’on y trouverait, puis détruire la station et décrocher vers la mer, Thalassa ! comme disait son prof de grec.
Ils marchèrent comme des damnés en file indienne sans regarder d’autre chose que les pas du prédécesseur, le Lieutenant ouvrait la piste et le Sergent la fermait, le Capitaine au centre avec le porteur du FM, le reste de la troupe échelonné sur près de cent mètres de part et d’autre, la station fut atteinte avant l’aube, la pluie s’était mise à tomber et il n’y avait plus que deux sentinelles qui furent aisément mais lentement contournées – elles veillaient sur la station, non sur l’annexe du groupe électrogène… L’annexe… C’est là qu’ils se réfugièrent juste avant le lever du jour. Elle était relativement vaste et pourvue d’orifices d’aération judicieusement répartis, tant que le groupe tournait, nul n’avait de raison d’y mettre les pieds ; les hommes se relayèrent en une garde sourcilleuse.
.………
Charles, informé, pensa que le message du Capitaine tombait à pic pour lui permettre de régler le cas Le Bobinnec, une absolue priorité ! Puisqu’il voulait se battre, lui annonça Charles, il allait le faire avec son stick sur une presqu’île de la Mer Égée, il irait renforcer la petite troupe du Capitaine soi-disant Alexandre qui semblait avoir besoin de renfort, Le Bobinnec était aux anges, se battre, enfin !

………………………

« Ils ont souillé mon temple avec leurs armes et leurs charognes, craignez, pauvres mortels, le déchaînement des feux du ciel et les effets de ma colère, je serai sans pitié ! »

(à suivre)
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Anaxagore



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MessagePosté le: Ven Mar 25, 2016 11:35    Sujet du message: Répondre en citant

Remarque : le passage de la caverme m'a un peu rendu confu. Le sergent arrête la colonne devant "leur" caverne et montre deux soldats qui campent et fument... et puis on parle de les neutraliser. Quoi ? Ils neutralisent leurs soldats. Il m'a fallu un moment pour comprendre qu'il s'agissait de soldats ennemis installés dans la caverne par hasard choisie par les français pour servir de campement et non d'un groupe de soldats français laissés en arrière pour la garder.

On devrait plutôt dire des sentinelles italiennes qui fument à l'entrée de la caverne.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Mar 25, 2016 11:37    Sujet du message: Répondre en citant

Ça ne m'avait pas frappé, mais c'est exact, il suffit d'ajouter "italiennes".
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Mar 26, 2016 13:06    Sujet du message: Répondre en citant

Furia francese

Le Bobinnec regarda ses hommes, ça tabassait ferme à bord de leur avion, tout le monde avait amplement utilisé les vomit bags mis à leur disposition, le temps était infect mais excellent pour un saut de nuit. Le lieutenant fut appelé dans la cabine de pilotage où le pilote lui montra les éclairs qui zébraient la surface de Limnos, ça chauffait visiblement et aussi en mer, plein nord, tant mieux, ça les occuperait. Mais ce n’était pas leur destination… Il regagna la carlingue.
Un moment plus tard, la lumière rouge se mit à clignoter et tous les hommes se levèrent de concert, chacun vérifiant l’équipement de son voisin, cinq minutes du point de largage ! Le largueur ouvrit la porte juste avant que la lumière passe au vert, il sauta en dernier dans la nuit agitée, pile au dessus de la balise qui clignotait. En descendant, Le Bobinnec se dit que décoller de Lesbos pour aller sauter sur le mont Athos, c’était un peu bizarre quand même…
Au sol, le Capitaine compta anxieusement dix corolles après le passage de l’avion, dix c’était vite dit, en fait il en avait compté onze mais avait dû faire une erreur… Le Bobinnec plia les jambes et tira sur ses suspentes, la réception fut rude et le sol bascula, il se dépatouilla de son parachute et héla une forme qui faisait de même non loin de lui, le sergent largueur lui répondit sur un ton des plus joyeux, pour une fois qu’il allait servir à quelque chose, il était breveté SAS après tout, ils virent des hommes qui se dirigeaient vers eux sans savoir s’ils étaient amis ou ennemis, le largueur le rassura, amis bien sûr, rien qu’à l’odeur de vieux renard qui émanait d’eux, le Capitaine l’étreignit brièvement en lui demandant de se dépêcher, ils n’avaient que quelques heures. On attaquerait la cible vers six heures en utilisant la technique des chasseurs Inuits chère au lieutenant Malaurie, augmentée de quelques fioritures.
………………………
Just commandait le détachement de Mytilène, il n’aimait pas bien ça, ce n’était pas la mission en soit qui le dérangeait, c’était la façon dont le commandement les utilisait, des strafings quotidiens contre des caïques et autres petits navires de l’Axe, bien loin de leur mission originelle et puis, avec les Britanniques, il y avait force paperasses, des rapports de mission bien touffus qui réjouissaient les officiers de renseignement mais lui donnaient des migraines, il faudrait bientôt les noms des membres d’équipage de tous les navires coulés, on leur faisait payer bien cher leur détachement à Lesbos ! Et en plus de tout ça, pas une seule victoire aérienne de tout le séjour, le Tourbillon restait prodigieusement agile mais il commençait à se traîner par rapport à d’autres mais ils volaient bien trop bas pour chasser des oiseaux plus rapides en altitude.
Puis l’ordre tomba, c’était pour demain, Just prépara soigneusement la mission, quatre pièges en protection de convoyage avec des réservoirs supplémentaires, quatre sur le flanc ouest de l’île pour la protection rapprochée et deux en réserve, ils auraient accès aux renseignements donnés par le nouveau bouclier d’Achille.
………
Les deux premiers Tourbillon décollèrent une heure avant le lever du soleil, les deux suivants une demi-heure plus tard, les quatre derniers au lever du jour, c’était parti et rien ne pouvait arrêter le destin des uns comme des autres.
………………………
Un peu avant le lever du jour, les deux sentinelles furent expédiées à trente mètres au Lee-Enfield Mk 1 en version De L’Isle chargé en 45 ACP ou 11,43 si vous préférez, le Capitaine était étonné, il avait juste entendu le frottement gras des détentes et les tintements clairs des percuteurs, pas un bruit de coup de feu. Deux hommes allèrent camoufler les cadavres puis, prenant les Mannlicher des sentinelles ainsi que leurs casquettes, commencèrent à tourner autour de la station, le jour qui se levait ne permettait de faire aucune différence. A l’heure précise, Malaurie éteignit le groupe électrogène, deux minutes plus tard, la porte arrière de la station s’entrouvrit pour laisser sortir deux sous-officiers, un radio et un fantassin qui se dirigèrent vers l’annexe dont ils ouvrirent la porte pour faire face à deux fusils à silencieux qui ne leur laissèrent aucune chance à bout portant, la manœuvre se répéta une fois.
Il ne devait plus rester trop de monde à l’intérieur, les hommes du Capitaine et ceux de Le Bobinnec, sortant qui de l’annexe, qui des couverts, se ruèrent à l’assaut. Ce fut bref et sanglant, les Italiens tentèrent bêtement de résister mais ils furent débordés, les uns expédiés sans bavure sur leurs couchettes, les autres exécutés devant leurs radios (écoute et transmission). Si on faisait les comptes (et le Capitaine les faisait), cela donnait depuis le début de l’affaire vingt morts et sept blessés italiens, trois morts et six blessés chez les commandos.
Le Capitaine fit emmener les corps dans l’annexe où ils furent étendus avec soin de chaque côté du groupe électrogène qui fut relancé puis Le Bobines remit en place le cadenas et la petite troupe gagna la station où fut découverte, Ô luxe inouï, une douche alimentée par la citerne imposante qu’il y avait sur la terrasse, les plus sales furent alors autorisés à se laver par groupes de deux pendant que le Capitaine résumait sa mission aux deux Lieutenants, en cas de comme il disait; elle était fort simple, faire le bilan de tout ce qui était intéressant dans la station et le transmettre à qui de droit : tout l’ordre de bataille des forces de l’Axe dans le coin, méticuleux et exhaustif, devait se trouver sur les paperasses italiennes, on avait emmené des spécialistes pour les lire.
Puis tout détruire, décrocher et retrouver sur une plage, la nuit prochaine, un sous-marin accueillant qui serait au rendez-vous. Qui y serait sûrement.
………………………
Le Commandant Wassingre avançait en zigzags, indifférent à tout, des hommes occupaient en permanence tous les postes de tir et le commandement les renseignait en temps réel par Catalina interposé, avec un peu de chance, ils arriveraient au petit matin et débarqueraient sans coup férir.
A l’aube du jour J, le silence radio fut interrompu par le bouclier d’Achille sur la fréquence autorisée.
………
Le HMS Dido avait détecté un gigantesque écho de plusieurs dizaines de kilomètres de long qui pointait droit vers le centre de l’île suivant un axe quasi nord-sud, Just, suivi de ses coéquipiers obliqua tout plein nord-ouest et donna ordre à sa réserve de prendre sa place en protection de “leur” navire, les premiers chasseurs alliés, beaucoup plus haut, engageaient déjà l’escorte adverse.
………
Un effroyable carrousel s’engagea, le Commandant Wassingre ralentit et resserra ses zigzags, tous les hommes levèrent la tête quand les premiers avions s’écrasèrent en mer.
………
Just résolut d’attaquer la colonne de face, il n’avait pas le choix, il décida de la remonter légèrement de travers et de la croiser par dessus puis de revenir par dessous, il avait quatre canons de vingt alimentés par bandes à maillons détachables, presque cinq minutes de feu avec les sélecteurs, son Tourbillon, surnommé l’Egoïne, était le seul à avoir subi cette transformation… Son horizon fut tout à coup plein bouché par un énorme appareil au nez camus qu’il déchira d’une longue rafale de ses canons, il put voir le pilote qui s’écroulait sur ses commandes, le lourd hexamoteur tomba comme une pierre, le suivant était un 109 en plein virage à droite que Just négligea volontairement pour choisir plutôt un trimoteur Ju 52 dont il découpa proprement une aile, des parachutistes s’éjectant comme des graines de pissenlit par la porte arrière, des corolles, il y en avait absolument partout, Just, quand il en avait le temps pouvait les voir atterrir au milieu des gerbes d’artillerie et de tirs de mortier, dantesque, c’était dantesque.
………………………
Le Capitaine soi-disant Alexandre, les lieutenants Yann Le Bobinnec et Jean Malaurie (lequel n’était d’ailleurs que sous-lieutenant) étaient effarés, ils avaient éliminé une première patrouille, puis ils s’étaient mis en route vers la mer en tentant d’échapper aux yeux des avions de reconnaissance, mais à deux reprises ils avaient affronté un parti d’Italiens, chaque fois plus agressifs – la fumée qui montait de la station incendiée les avait sans doute énervés ! Enfin – « Thalassa, thalassa ! » avait dit Malaurie, qui avait fait ses humanités lui aussi – ils avaient atteint la mer, au bord d’une large crique, quelque part à l’extrémité du doigt nord-est de la Chalcidique, la péninsule d’Acte.
La nuit était tombée mais ça n’avait pas calmé les Italiens, qui ne s’étaient heureusement pas bien débrouillés pour coordonner leurs attaques, ignorant qu’ils étaient de l’importance du commando. Et le sous-marin se faisait attendre, beaucoup trop attendre ! A quatre heures du matin, ils s’étaient dits que la Marine ne serait pas au rendez-vous et que c’était fichu, ils étaient très juste pour les munitions et auraient du mal à repousser un autre assaut. Et puis ils n’étaient plus qu’une quinzaine, en comptant les blessés. C’est alors que le radio, ou plutôt son remplaçant, avait réussi à accrocher Alexandrie. Mais tout ce qu’il avait compris, c’était qu’un Australien allait venir les chercher. Le Capitaine soi-disant Alexandre l’avait regardé tristement – le choc de presque vingt-quatre heures de combats et d’angoisse, évidemment… « Mais non, avait dit le gars, j’ai une consigne : émettre sans arrêt notre indicatif sur une fréquence qu’ils m’ont indiquée. »
Le capitaine et les lieutenants étaient allés refaire leurs pansements (tous trois étaient plus ou moins blessés), tant qu’à se faire tuer, autant être propres.
………………………
Le Commandant Wassingre, lui, avait fait une traversée sans histoire pendant qu’on s’étripait dans les airs, à l’opposé du port trop exposé aux assauts allemands, il aborda une petite plage côtière qui ne payait absolument pas de mine de façon rigoureusement perpendiculaire en jetant ses ancres arrières ce qui était plutôt inhabituel, ses moteurs latéraux assurant la manœuvre de façon très lente. Il talonna sans dommage, créant une souille de deux mètres car le tiers inférieur de l’étrave avait été soigneusement renforcé. La chaloupe fut mise à l’eau traînant une forte élingue qui restait attachée au treuil principal, les hommes montèrent la roue sur son axe, y passèrent l’élingue dont l’extrémité libre fut ramenée au bateau. Les deux tiers supérieurs de l’étrave s’entrouvrirent comme par magie, tout cela était encore très manuel mais prometteur, l’élingue fut fixée à une énorme manille qui saillait de l’étrave entrouverte, le treuil fut mis en marche et une longue plateforme commençant par en biseau saillit de l’étrave dans un long gémissement de ferraille torturée malgré les rouleaux censés réduire le problème. Comme l’opération avait été longuement répétée, elle ne prit que dix minutes, dès la plateforme stabilisée, le débarquement put commencer.
En tête venait l’AMD 174, qui avait beaucoup changé suite à un pari entre les deux VSOP et le chef d’atelier auto de l’amiral Husson, les trois se désolant de la voir immobilisée dans un cimetière où elle n’avait d’autre utilité que de servir la mémoire. Le maître principal avait mis deux jours à la redémarrer avec une équipe de trois hommes mais l’avait ramenée, triomphant, sous les bureaux du génie maritime de l’arsenal de Bizerte, elle tournait bien et rond, semblant retrouver une vigueur dont les événements l’avaient privé, tout le monde s’était pris au jeu, surtout les Geumeus aiguillonnés par les VSOP, on allait en refaire un engin de combat ! Il y avait bien sûr le problème de la tourelle éventrée aux trois-quarts qui ne manquerait pas de se régler avec quelque réflexion, la circulaire dentée était intacte tout comme le chemin de roulement, tout n’était pas perdu, pendant que les intellectuels phosphoraient, le chef d’atelier mit l’engin sur cales et amena les quatre roues à l’arsenal pour y faire réaléser les tambours de freins qui poussaient des cris déchirants à chaque sollicitation et troublaient la légitime quiétude des cavaliers au combat, la reconnaissance exigeant un peu de discrétion. On travailla au dixième ce qui résolut le problème. A l’aide d’une liasse technique obtenue d’Alger à prix d’or, il s’attaqua bravement à la partie moteur qui nécessitait quelque remise à niveau, tout fut mis à plat mais sans tourelle d’aucune sorte, l’AMD frôlait les cent kilomètres/heure sur un petit circuit privé, un couvercle tôlé fermant le puits de tourelle, il n’en était pas peu fier et ajouta même une idée qu’il trouvait géniale, deux obus à air comprimé qui donnaient un coup de fouet à la puissance moteur en cas de coup dur, une manette peinte en rouge, freinée par de la corde à piano, fut installée dans le poste du conducteur avant. Il avait de plus complètement revu l’échappement qu’il trouvait, non sans raison, beaucoup trop bruyant. Pendant ce temps, les cafetières fumaient à l’arsenal, les Geumeus et autres VSOP aussi, une violente querelle éclata d’emblée sur le nombre d’hommes dans la tourelle et sur le calibre de l’arme à y implanter, les VSOP penchaient pour une tourelle à deux hommes et un calibre d’un maximum de cinquante millimètres, les Geumeus voulaient une tourelle d’au moins trois hommes et un calibre minimum de soixante mais c’est un officier canonnier de la flotte qui l’emporta avec trois hommes en tourelle, un calibre de soixante-quinze et un dessin révolutionnaire.
Le canon, un soixante-quinze de marine à court recul conçu vers 1924, était totalement excentré sur la gauche, à droite de la pièce, le tireur, le chef de voiture dans un poste légèrement surélevé et le radio-chargeur se suivaient en une vague très élégante. Le chef de voiture avait un siège coulissant, un tourelleau pivotant à fermeture, un périscope de tranchée pour l’approche et quatre épiscopes orientés vers l’avant. A l’extrême avant, le tireur avait un tourelleau basculant et deux Reibel alimentées par tambours ; lui aussi avait quatre épiscopes sur l’avant. Le pilote et l’inverseur rentraient par une portière, chacun avait deux épiscopes et servait aussi une Reibel.
La réalisation du blindage soudé avait été un jeu d’enfant pour l’arsenal, l’effet était saisissant, même les VSOP l’avait admis, deux tunnels surbaissés posés sur la voiture, la tourelle pouvait pivoter sur trois cents soixante degrés mais le tir était déconseillé de dix heures à huit heures sur la gauche et de deux à cinq sur la droite, car le recul retournait l’AMD comme l’avaient démontré piteusement les essais. La pièce pouvait se relever à vingt degrés et perçait avec une munition perforante fort proprement et à cinq cents mètres cinq centimètres de blindage à incidence zéro, elle pouvait utiliser, outre les siennes propres, les mêmes munitions que son homologue de la terre.
………………………
Quand l’aurore aux doigts de rose, etc. Bref, à l’aube, ils aperçurent les Italiens en train de traîner un truc de l’autre côté de la crique. Un canon, un genre de truc de DCA, mais qui devait très bien marcher aussi contre l’infanterie. « Trouillards, dit Le Bobinnec, même pas cap’ d’y aller comme des homme, à la fourchette ! »
C’est à ce moment, alors que les premiers rayons du soleil les atteignaient à peine, qu’ils entendirent un bruit de moteur. De moteurs, même. Qui venait du ciel. Et du sud-est. Et tandis que toutes choses renaissaient au jour, une sorte de bourdon apparut sur l’horizon, un très gros bourdon, volant bas. Un bourdon quadrimoteur, avec un ventre blanchâtre et un dos strié de vert et de gris sombre. Un Short Sunderland.
………
Le Capitaine soi-disant Alexandre regardait Malaurie avec un drôle d’air : « S’il est Australien, pourquoi parlez-vous allemand ensemble ? »
– Parce que le lieutenant Long Pym, de la Royal Australian Air Force, parle un très bon allemand et un très mauvais français, et que je parle mieux allemand qu’anglais !
répondit Malaurie sans se démonter.
Le Capitaine cessa de se poser des questions, de toutes façons le tir des mitrailleuses du Sunderland qui arrosaient le rivage rendait toute conversation difficile et l’équipage de l’hydravion hâtait l’embarquement – quelques commandos avaient même nagé du rivage à l’appareil pour accélérer les choses.
………
Il n’y avait qu’un problème. Il fallait décoller face au vent, et le vent venait de la terre. Les quatre gros Bristol Pegasus du Sunderland firent de leur mieux pour enlever l’hydravion en surcharge au dessus de la crête qui bordait la rive. Hurlant de tous leurs chevaux, ils y réussirent – mais l’équipage et les passagers entendirent un bruit terrible et tous crurent que le flotteur gauche avait heurté un arbre ou un rocher. C’est le mitrailleur arrière qui les détrompa, hurlant tout en balayant la crête de ses quatre .303 : « Un canon, un foutu canon ! »
Les Italiens avaient réussi à mettre leur canon de DCA en batterie juste à temps pour leur souhaiter bon voyage. Les servants avaient mis un coup au but – ça ne leur avait pas porté chance, le mitrailleur arrière du Sunderland était très bon tireur. Mais à présent, l’hydravion n’était plus que trimoteur, ce qui, en surcharge, ne suffirait pas pour rentrer à Alexandrie… et de loin.
………………………
Just n’en pouvait plus et ses coéquipiers non plus, c’était une boucherie qui n’en finissait pas, ne voyant plus de transports, ils firent demi-tour et filèrent vers Lesbos au ras des flots puis reprirent un peu d’altitude, derrière eux, Limnos fumait comme un volcan. De nombreux appareils avaient amerri avec plus ou moins de bonheur ; beaucoup d’épaves jalonnèrent leur retour. Ils atterrirent sur une piste encombrée de nombreux appareils, principalement des NA-73 et des P-38 à sec de pétrole, Just ne fut pas surpris de voir un mécano pointer le doigt vers ses canons noircis et lui demander « Any luck, Sir ? » – l’officier Renseignement l’attendait déjà au pied de son avion.
………………………
La colonne s’étirait sur un bon kilomètre sur le chemin tortueux qui grimpait sec, venait en tête l’AMD, suivie d’un bulldozer chenillé dont le conducteur était protégé par un masque blindé, puis les deux Laffly aménagés en porte-mortier de soixante, le second tractopelle blindé puis les bataillonnaires repartis par rang de trois, les mulets, chargés comme des… baudets, finissaient de débarquer avec leurs conducteurs. Cela fait, le palan rentra la plate-forme, l’étrave fut refermée et le navire se hala sur ses ancres arrières pour se dégager de la souille, mit en marche ses moteurs latéraux et fit demi-tour à la ligne des cent mètres avant de s’évanouir à pleine puissance dans la brume de chaleur et le grand soleil qui venait de percer. Les mulets furent contents, le remous leur baignant largement les pattes, les conducteurs beaucoup moins.
L’AMD se plaça un peu en dessous du défilement de tourelle, le périscope fut hissé et l’artilleur de la flotte inspecta soigneusement le paysage, il y avait des carcasses d’avion qui fumaient dans tous les coins, des transports, des chasseurs de toutes nationalités, et des hommes qui gisaient sur le terrain, beaucoup de parachutes aussi, étalés en corolles qui recouvraient souvent des formes humaines, il y avait aussi un engin qui se déplaçait avec précautions, sortant d’une énorme carcasse de transport qui finissait de se consumer mais semblait avoir atterri plus ou moins correctement, il possédait un canon et deux chenilles et la croix noire qui ornait sa tourelle ne laissait aucun doute sur sa nationalité. L’artilleur de la flotte donna à son pilote un ordre simple : « En avant lente » – le Panzer III leur offrait son flanc entre deux carcasses, l’officier canonnier fit stopper, désigna la cible au tireur et donna les coordonnées et la hausse, le chargeur approvisionna le tube et abaissa en le tirant vers l’arrière le levier en forme de frein à main qui se trouvait à sa gauche, la culasse semi-automatique remonta et le percuteur passa au cran de l’armé, le pointeur suivait la cible dans sa lunette à grossissement huit, il tira en plein dans la croix noire à pourtant cinq cents mètres de là, l’AMD se cabra et la tourelle du panzer sauta comme un bouchon, le radio chargeur avait déjà approvisionné le tube, au deuxième coup, le panzer se mit à flamber comme une torche, l’officier canonnier ordonna « En arrière lente », l’AMD descendit d’une dizaine de mètres et il quitta son tourelleau pour faire son rapport.
………
Brécargue écouta l’officier canonnier avec attention, tout cela était préoccupant, ils arrivaient visiblement trop tôt, en plein largage de parachutistes, en pleine bagarre ! Tout ne semblait pas être terminé et l’Intérieur n’en avait pas été averti, c’était très contrariant. Il fallait faire redescendre ses hommes sur la plage et les mettre à l’abri jusqu’à la nuit tombée, il fit disposer une section sur la crête, un bulldozer leur creusa rapidement une tranchée avant d’être pris à partie par une mitrailleuse d’origine indéterminée qui faisait feu dans un bruit de tissu déchiré, de petites rafales brèves mais à une cadence infernale, les hommes occupèrent la tranchée juste devant l’AMD qui se mit à tirer elle aussi par brèves rafales de ses Reibel avant, mais l’arme visée était trop loin et il fallut un tir de 75 pour la faire taire définitivement.
………
Le général Kœnig avait été tenu au courant de l’intervention providentielle d’un engin à roues contre un panzer, toujours ça de moins à traiter mais qui était-ce et d’où pouvait-il venir, encore un de ces mystères de Limnos qui commençaient à l’agacer, il ordonna que l’on envoie une équipe avec une embarcation légère vers la plage qui était au pied de la position de l’engin à roues, la voie terrestre était peu sûre, pour faire bonne mesure, il désigna pour mener cette reconnaissance le commandant Rouzeau, un peu inemployé depuis quelque temps.
En réalité, tout le monde sur l’île était quelque peu dépassé par les événements maritimes, aériens et terrestres, tout cela ne cesserait-il jamais, d’un ton empreint de lassitude, le général donna ses ordres pour tenter une nouvelle fois d’éradiquer l’ennemi.
………
Le commandant Rouzeau débarqua sur une petite plage bondée, peuplée de pépères habillés de gris traînant d’antiques pétoires et de baudets divers qui braiaient de concert, c’est vrai qu’il était suivi d’un marin, à tout hasard il demanda qui commandait ce foutoir, un Brécargue à l’œil mauvais lui répondit sur un ton théâtral : « La colonne, c’est moi ! ».
Les explications furent fort laborieuses, le commandant se jeta sur le micro de la radio que le marin lui tendait et fit un rapport haletant au général, ce dernier, vieux briscard, lui demanda doucement s’il avait une carte, la réponse étant affirmative il lui demanda de confier sa carte à Brécargue et de diriger celui-ci, sans ses baudets, vers un point dont il lui donna les coordonnées, puis il demanda à parler directement à Brécargue. Kœnig, après avoir gentiment traité icelui de vieux croque-mort moisi sur un ton badin en souvenir de leurs humanités communes, lui ordonna gentiment de gagner le point qui lui était désigné en profitant de la nuit et ce avec mille de ses hommes, son AMD bricolée et ses Laffly porte-mortier qui pourraient servir de porteurs, il laisserait ses mulets et autres bulldozers sur la plage en attendant que les choses se calment, devant un camarade de Saint-Cyr qui le tutoyait, Brécargue ne put que s’incliner en grommelant quelque peu, mais les ordres sont les ordres quoique parfois refuge des faibles.

………………………

« Je n’en puis plus, ces soldats sont plus féroces que des fauves, ils ont tué l’apprenti que je chérissais, c’était un jeune garçon qui défendait simplement les pauvres âtres paternels, ils l’ont écrasé sous les ruines de sa maison avec ses grands-parents, j’ai aidé au dégagement et enterré de mes mains son pauvre corps meurtri et tout sanglant, il est temps pour moi de gagner ma caverne dès cette nuit avec ma Charis, ma douce Aglaé qui pleure et se tord les mains de désespoir devant la folie des hommes. »

(à suivre)
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Anaxagore



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MessagePosté le: Sam Mar 26, 2016 13:17    Sujet du message: Répondre en citant

Décoller de Lesbos pour sauter au Mont Athos c'est effectivement assez bizarre Very Happy Very Happy Very Happy

"le Tourbillon restait prodigieusement agile mais il commençait à se traîner par rapport à d’autres mais ils volaient bien trop bas pour chasser des oiseaux plus rapides en altitude. " Je trouve la formulation maladroite.
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Hendryk



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MessagePosté le: Sam Mar 26, 2016 15:06    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Un peu avant le lever du jour, les deux sentinelles furent expédiées à trente mètres au Lee-Enfield Mk 1 en version De L’Isle chargé en 45 ACP ou 11,43 si vous préférez, le Capitaine était étonné, il avait juste entendu le frottement gras des détentes et les tintements clairs des percuteurs, pas un bruit de coup de feu.

J'ignorais l'existence de cette arme. Comme quoi, avec FTL, on en apprend tous les jours.



Casus Frankie a écrit:
Just résolut d’attaquer la colonne de face, il n’avait pas le choix, il décida de la remonter légèrement de travers et de la croiser par dessus puis de revenir par dessous, il avait quatre canons de vingt alimentés par bandes à maillons détachables, presque cinq minutes de feu avec les sélecteurs, son Tourbillon, surnommé l’Egoïne, était le seul à avoir subi cette transformation…

C'est poétique comme surnom.

Casus Frankie a écrit:
En tête venait l’AMD 174, qui avait beaucoup changé suite à un pari entre les deux VSOP et le chef d’atelier auto de l’amiral Husson, les trois se désolant de la voir immobilisée dans un cimetière où elle n’avait d’autre utilité que de servir la mémoire. Le maître principal avait mis deux jours à la redémarrer avec une équipe de trois hommes mais l’avait ramenée, triomphant, sous les bureaux du génie maritime de l’arsenal de Bizerte, elle tournait bien et rond, semblant retrouver une vigueur dont les événements l’avaient privé, tout le monde s’était pris au jeu, surtout les Geumeus aiguillonnés par les VSOP, on allait en refaire un engin de combat !

Alors là un petit croquis ne serait pas de trop pour nous montrer à quoi ressemble la machine ainsi modifiée.
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MessagePosté le: Sam Mar 26, 2016 15:21    Sujet du message: Répondre en citant

Délectable, comme toujours avec Carthage...

L'AMD avec son 75 de marine est une riche idée...
Simplement, pour l'hydravion, la technique était de remonter le vent jusqu'au moment ou l'on pourrait décoller sans problèmes. Je confirme que les 4 x 0,303 de la tourelle de queue sont redoutables.

Heureux de connaître cet épisode de la vie de Jean Maleaurie, que j'ai croisé à la fin des années 80 à l'EHESS...Le pauvre, il doit être un peu perturbé par la chaleur....

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Sam Mar 26, 2016 15:31    Sujet du message: Répondre en citant

L'épisode du Sunderland est une adaptation résumée (pour ne pas brouiller le récit de Carthage) d'une des aventures du lieutenant Pym, par Ivan Southall (y en aurait-il ici qui les ont lues ?………).
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MessagePosté le: Sam Mar 26, 2016 17:56    Sujet du message: Répondre en citant

Les Whirlwind début 1942 (du moins ceux qui restent) font partie d'une unité ad-hoc qui d'ailleurs ne figure pas dans les OdB, le GC Tunisie, cf. janvier-42-2-asie-pac-1-15.pdf
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