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1940 - La France continue la guerre
 
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La Finlande
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Aoû 23, 2013 06:56    Sujet du message: Répondre en citant

Sorry, I misunderstood.
Thanks to your explanation, I'm going to rectify.

(edit) Done. The precision about the time and the trains needed is useful.
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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loic
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MessagePosté le: Ven Aoû 23, 2013 07:56    Sujet du message: Répondre en citant

I would take the problem from another point of view : the Germans had one more year to prepare and also know that the Soviets had one more year to reinforce. So the 163. division would have been already transfered during Spring.

Frank, une coquille : Utti, évacué, fut placé sous le commandement direct de l’état-major général des forces aériennes

Une question : Dans la nuit du 17 au 18, les Allemands mouillèrent des mines entre Osmussaari et Hanko. Elles devaient couler un destroyer soviétique et en endommager deux autres. => peut-on avoir les noms ? Celui qui est coulé doit normalement être le Groznyi, qui sombre un peu plus à l'ouest (Dagö), cf. la liste des pertes. Un des endommagés est le Maksim Gorky, mais l'autre ?

Concernant la Division SS motorisée Nord :
1) elle compte pendant l'été 41 trois régiments motorisés (6e, 7e et 9e). Le 9e sera brièvement rattaché à la 2. Gebirgs puis sera envoyé en décembre 41 près de Léningrad. En FTL, je pense qu'il devrait rester rattaché à la Division SS motorisée Nord, qui comptera donc plutôt 12.000 hommes (à vérifier) que 8.000 au début des hostilités.
2) historiquement, cette division bien équipée se comportera plutôt mal (voire lamentablement) au début de l'offensive et sera placée sous commandement finlandais (un cas unique parmi les divisons allemandes), ce qui lui fera le plus grand bien. Quid avec un délai d'un an ?
3) historiquement, cette division recevra de l'équipement de montagne dans le courant de l'été 42 et sera renommée SS-Gebirgs-Division "Nord" en sept. 42 puis 6. SS-Gebirgs-Division "Nord" en octobre 43.

À voir ce qu'on décide en FTL, la sortie de la Finlande de la guerre devrait affecter tout cela (composition, comportement, passage en Gebirgs-Division).
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JPBWEB



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MessagePosté le: Ven Aoû 23, 2013 10:11    Sujet du message: Répondre en citant

loic a écrit:

Celui qui est coulé doit normalement être le Groznyi, qui sombre un peu plus à l'ouest (Dagö), cf. la liste des pertes. Un des endommagés est le Maksim Gorky, mais l'autre ?


Le Yakov Sverdlov ? Le Karl Marx, le Engels peut-etre ? Ou quelques autres encore de ces destroyers classe Orfej, (Novik amelioree) - 1915-17, OTL coules par la Luftwaffe en aout 1941 lors de leur repli vers Lenigrad.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Aoû 23, 2013 10:44    Sujet du message: Répondre en citant

OK pour la coquille.

About the 163. ID, the names of the destroyers and the SS Nord, I prefer to let Mikey answer first.
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Casus Frankie

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mikey1983



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MessagePosté le: Ven Aoû 23, 2013 11:57    Sujet du message: Répondre en citant

OTL 1941, the 163. was originally part of the occupation force of Norway that was slated to take part in the attack on Hanko. Even before hostilities started, however, Mannerheim decided to contain Hanko, trusting that the Russians would eventually evacuate it once it's position became untenable. Subsequently the Finns and Germans agreed to reassign the 163. as a reserve unit in the Karelian front. It's journey took it from Oslo via Tornio and onward to Joensuu. If you look at a map, you can see that it is a very long route indeed, particularly as Sweden and Finland have different rail gauges!

As for transferring the 163. earlier, the Germans simply can't make the request to the Swedes before Barbarossa begins. The thing with the troop movements in the Far North was that they could be disguised as legitimate troop transfers between Finnmark (Norway's northernmost province) and Germany. Sending a division to the far south would be a totally different affair, and one that would immediately raise suspicions.

As for the destroyers: I am for Groznyi being the sunken one and Maksim Gorky being damaged. I would suggest that Gnevny be the other damaged destroyer. Historically, the Gnevny was sunk by mines on 23 June 1941.

And I have nothing against SS Nord being bigger, what with the different situation from OTL.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Aoû 23, 2013 17:57    Sujet du message: Répondre en citant

Négociations : l’intervention de Washington et le cessez-le-feu

Depuis le mois de décembre, les plus hauts responsables finlandais étaient entrés en contact avec le gouvernement américain par l’intermédiaire de l’ancien ministre Eljas Erkko et de l’ambassadeur américain, Arthur Schoenfeld. Grâce à ces contacts, Washington était bien au fait des craintes et des espoirs des Finlandais. L’administration Roosevelt avait tenu au courant le gouvernement soviétique, mais Staline semble avoir cru à un bluff et aucun rapprochement ne s’était produit entre l’URSS et la Finlande, comme l’incident du bombardier en janvier et la crise du Jäämeri au mois d’avril l’avaient démontré. Tensions et méfiance avaient peu à peu augmenté et le déclenchement de Barbarossa ne fit qu’empirer la situation.
Les Américains savaient que le temps était compté avant que la Finlande soit trop engagée dans la guerre pour pouvoir l’en tirer sans casse. Une paix négociée restait possible tant qu’il n’y avait que trois divisions allemandes en territoire finlandais et que les forces finnoises n’avaient pas pénétré en URSS. C’est avec ces éléments à l’esprit que le Secrétaire d’Etat Cordell Hull convoqua les ambassadeurs soviétique et finlandais, Maxim Litvinov et Hjalmar Procopé, pour leur expliquer le désir du gouvernement américain de « trouver une solution pacifique à la tension qui altère actuellement les relations entre l’Union Soviétique et la Finlande ». Aucune décision ferme ne sortit de la réunion, car les deux ambassadeurs devaient consulter leurs gouvernements respectifs.
Le 23 mai, le président Roosevelt envoya un message à Staline et un au Premier ministre Rangell, leur demandant de « faire preuve de la plus grande prudence en cette situation ». Dans son message à Staline, Roosevelt faisait clairement allusion aux conséquences de l’évolution des relations soviéto-finlandaises sur l’application de la loi Prêt-Bail à l’URSS. Il rappelait aussi aimablement que les Etats-Unis étaient en guerre avec l’Allemagne depuis plus de cinq mois et qu’une grande partie de l’aide qu’ils pouvaient apporter à leurs alliés avait déjà été affectée – ce qui voulait dire que l’URSS ne pouvait espérer de la part des Américains une aide automatique et illimitée.
En Finlande, quelques-uns des plus hauts responsables proposèrent que la Finlande profite des difficultés de l’URSS pour exiger des concessions en échange d’un cessez-le-feu et d’un accord de non-agression. Ces concessions allaient de la restitution des territoires perdus en 1940 à l’évacuation de l’enclave d’Hanko, que le président Ryti avait auparavant décrit comme « un pistolet chargé pointé sur la tempe de la Finlande ». Mais Ryti lui-même et Mannerheim s’opposèrent à l’émission de telles exigences, soulignant que Viipuri était bien trop important en tant que “verrou de Leningrad” pour que les Soviétiques acceptent de l’abandonner, surtout en tant de guerre, et que le même raisonnement pouvait s’appliquer à Hanko. De plus, la Finlande avait commencé à participer aux hostilités déclenchées par l’Allemagne contre l’URSS et, dans ces conditions, le mieux qu’elle pouvait espérer était un retour au statu quo ante bellum, sans exigences de réparations dans un sens ou dans l’autre et sans modification du système politique finlandais. Il fut finalement décidé de demander un simple cessez-le-feu, avec reconnaissance des frontières actuelles ainsi que de la neutralité et de l’indépendance de la Finlande. Tout espoir de récupérer Viipuri, Hanko et les autres régions perdues en 1940 devrait attendre une conférence de paix après la fin du conflit européen – fin qui semblait encore bien lointaine.
………
Dans la nuit du 23 au 24 mai (heure de Washington), Hull, Litvinov et Procopé travaillèrent d’arrache-pied dans le bureau de Hull. Litvinov accusait les Finlandais de permettre aux forces allemandes d’utiliser leur territoire pour lancer des opérations aériennes et navales contre l’Union Soviétique (ce qu’il était difficile de contester), mais aussi de préparer le lancement d’une offensive terrestre, de concert avec la Wehrmacht – ce que les Finlandais cherchaient précisément à éviter par ces négociations, mais que la présence de trois divisions allemandes en Finlande, sans parler du mouvement de la 163. ID à travers la Suède, pouvait en effet laisser imaginer !
Procopé répondit en affirmant que les unités allemandes présentes en Finlande ne faisaient que « traverser le territoire finlandais sur le chemin de la Norvège ou de l’Allemagne ». Certes, quelques bateaux et quelques avions allemands avaient pu être autorisés à ravitailler dans les ports et aérodromes finlandais, mais cela n’était pas une entorse bien grave à la neutralité finlandaise. Bien entendu, Litvinov savait parfaitement ce qu’il en était, mais il avait ordre de ses supérieurs d’accepter le mensonge finlandais sans trop de mauvaise grâce. Il se trouvait néanmoins, de ce fait, en position de force pour négocier sur deux points clés des discussions :
(i) Que ferait la Finlande si les Allemands refusaient d’évacuer Petsamo et la Laponie ?
(ii) La Finlande continuerait-elle à vendre son nickel à l’Allemagne, si les Allemands acceptaient d’évacuer Petsamo ?
La première question était tout aussi délicate pour la Finlande que pour l’URSS, car il y avait à ce moment près de 60 000 soldats allemands sur le sol finlandais, principalement en Laponie, plus des éléments de la Luftwaffe, 1 100 personnels administratifs et les premiers éléments de la 163. ID en train d’arriver de Norvège par la Suède. Sans doute les forces finlandaises en Laponie étaient-elles substantielles, mais il était clair qu’expulser de force les Allemands du pays ne serait pas une petite affaire, surtout si les Finlandais devaient en même temps garder un œil inquiet sur les forces soviétiques. Litvinov, avec pas mal d’hypocrisie, proposa l’aide de l’Armée Rouge, mais les Finlandais craignirent, qui sait pourquoi, que les soldats soviétiques fussent des invités aussi difficiles à faire partir que les Allemands…
Au terme des entretiens, pendant lesquels le Secrétaire d’Etat Hull dut souvent jouer les arbitres, on s’accorda sur les points suivants :
1) La Finlande serait autorisée à maintenir un niveau de mobilisation correspondant à l’état de guerre pour préserver sa neutralité armée, out comme la Suède ou la Suisse.
2) La Finlande donnerait à l’Allemagne 48 heures pour commencer à évacuer le territoire finlandais.
3) Si l’Allemagne se refusait à commencer à évacuer ses unités dans ce délai, la Finlande prendrait « toutes les mesures nécessaires » pour assurer cette évacuation et protéger sa souveraineté.
4) L’Union Soviétique n’enverrait aucune force terrestre en territoire finlandais, quoique l’aviation soviétique puisse fournir un appui aux forces finlandaises si nécessaire.
Restait la question du nickel de Petsamo, qui empoisonnait les relations finno-soviétiques depuis plus d’un an.
Les Soviétiques ayant occupé Petsamo à la fin de la Guerre d’Hiver, ils auraient pu tout simplement garder la région, car les Finlandais étaient incapables de la leur disputer. A l’époque, le fait qu’ils aient choisi d’évacuer la région (à l’exception de la partie alors finlandaise de la péninsule de Rybachi, soit 321 km2) avait stupéfait les Finlandais et tous les observateurs. Molotov avait alors expliqué que l’URSS comprenait l’importance pour la Finlande d’un port libre de glaces sur l’Arctique et que la Patrie des Travailleurs « ne voulait pas causer de souffrances inutiles aux Finlandais » (ce qui n’était qu’une médiocre consolation pour les centaines de milliers de citoyens finlandais forcés de quitter leurs maisons dans le sud du pays). De fait, il semble que Petsamo, à la différence de la Carélie et de la péninsule d’Hanko, n’avait pas d’importance politique, militaire ou économique pour l’URSS à la fin de la Guerre d’Hiver. Les Soviétiques se satisfaisaient alors d’occuper la péninsule de Rybachy, qui leur permettait de contrôler tout le trafic maritime vers et en partance du port de Petsamo, Liinakhamari.
Si, trois mois plus tard, le gouvernement soviétique exprima brusquement et énergiquement un très grand intérêt pour Petsamo, c’est que la situation politique et stratégique en Europe avait été bouleversée par la force des armes de l’Allemagne. Les Soviétiques ne s’étaient jamais préoccupés d’acheter le nickel de Petsamo, car ils disposaient de ce minerai en suffisance. Mais ils comprenaient tout à coup qu’il était de leur intérêt d’en priver une puissance hostile – nommément, l’Allemagne.
Après le lancement de Barbarossa, il devenait d’autant plus important d’empêcher les usines d’armement du Reich de s’approvisionner en nickel à Petsamo, et les chefs des armées britannique, française et américaine étaient bien d’accord. Tous furent unanimes pour exiger que le nickel de Petsamo soit soustrait aux appétits allemands, par la force si besoin.
Néanmoins, il était tout aussi vrai que ce nickel était une ressource économique significative pour la Finlande, surtout en temps de guerre. C’était lui qui avait permis d’obtenir de l’Allemagne des matériels militaires vitaux. Si la Finlande faisait la paix avec l’URSS, les livraisons d’armes allemandes cesseraient sans aucun doute, mais le pays pourrait encore obtenir du Reich des marchandises d’importance capitale, notamment des céréales, en échange de nickel. Et, tout aussi important : si les Allemands avaient l’assurance que les livraisons de nickel continueraient, il pourrait être possible d’éviter une guerre contre la puissante Wehrmacht sur le sol finlandais. Berlin pourrait juger préférable (du moins les Finlandais l’espéraient-ils) de ne pas tenter de s’emparer de Petsamo et de la Laponie, sachant que l’usage de la force risquerait de causer de graves dommages aux mines de nickel. Après tout, c’était un arrangement similaire qui présidait à la vente du minerai de fer de la Suède à l’Allemagne.
Ce point de vue fut longuement exposé à Roosevelt et à Staline (et, par l’intermédiaire du premier, aux Anglais et aux Français). Mais pour les Alliés, la décision ne fut pas facile à prendre.
D’un côté, les nécessités militaires exigeaient que tout fût fait pour prévenir une ressource stratégique vitale d’être livrée à l’ennemi. L’Allemagne occupant la Norvège, il était impossible aux Alliés d’empêcher l’industrie allemande de recevoir le minerai de fer suédois en l’absence d’une modification de la situation militaire. Au contraire, Petsamo était tout près du territoire soviétique, et la Guerre d’Hiver avait déjà montré que la région pouvait être occupée en partant de l’est.
D’un autre côté, Petsamo pouvait aussi être attaqué de l’ouest, et une division allemande occupait déjà les lieux, à côté d’une division finlandaise. De plus, toute attaque soviétique rejetterait très probablement la Finlande dans le camp de l’Axe, rendant inutile tous les efforts pour sortir le pays de la guerre. Or, malgré sa petite taille, la Finlande avait prouvé sa valeur militaire lors de la Guerre d’Hiver, et grâce à l’aide allemande, son armée était à présent bien plus forte qu’en 1939. Pour la vaincre, l’Armée Rouge serait obligée de mobiliser un grand nombre d’hommes sur ce front, au détriment du front principal sur lequel elle faisait face au gros des forces allemandes. Et même si la Finlande acceptait – par miracle ! – que les Soviétiques occupent son territoire, les Allemands répondraient sans aucun doute par la force. La Finlande deviendrait alors une zone de guerre où lutteraient Allemands et Soviétiques, distrayant des forces des fronts d’importance vitale, bien plus au sud.
Finalement, bien qu’il fût très souhaitable de priver la machine de guerre allemande du nickel de Petsamo, celui-ci était stratégiquement moins important que le fer des mines du nord de la Suède, auquel les Allemands avaient librement accès. Au total, il ne paraissait pas si grave que les Allemands puissent bénéficier du minerai de nickel en plus du minerai de fer. Le plus important était de s’assurer que l’Armée Rouge ne serait pas obligée de tenir 1 300 km de front supplémentaires, avec tous les problèmes que cela entraînait.
Finalement, Staline fit son choix. C’était très déplaisant, mais il pouvait supporter que les Allemands récupèrent le minerai de nickel de Petsamo. En revanche, l’idée d’un front s’étendant au nord de la Baltique et jusqu’à l’Arctique, menaçant Mourmansk et mettant Leningrad en danger était beaucoup plus inquiétante. Laisser la Finlande, avec une armée intacte, jouer les tampons entre URSS et Allemagne, surveillant avec inquiétude sa frontière ouest aussi bien que sa frontière est, était une perspective bien plus agréable. Et si les Finlandais ne tenaient pas leurs promesses ? Eh bien, un jour viendrait où ils le paieraient très cher, car les Américains ne pourraient plus les soutenir et même eux devraient accepter que la Finlande devienne une République Socialiste Soviétique…
Roosevelt partageait ce raisonnement (sauf, sans doute, la partie concernant la conversion de la Finlande en RSS…). C’est pourquoi tout le monde finit par tomber d’accord sur une formule d’une splendide hypocrisie : il serait interdit à la Finlande de vendre son nickel à un pays en guerre, mais bien entendu, elle aurait parfaitement le droit de le vendre à un pays neutre… Comme la Suède, par exemple, justement l’un des plus proches voisins de la Finlande ! Et celle-ci n’était sous le coup d’aucune interdiction commerciale, quelle qu’elle soit, comme le montrait le fait qu’elle vendait chaque jour son minerai de fer à l’Allemagne. Comme le savaient tous les signataires de l’accord de Washington, cela voulait dire que l’exportation de minerai de nickel vers l’Allemagne pourrait continuer sans le moindre changement (ou presque – les intermédiaires suédois allaient être les grands bénéficiaires de l’affaire).
Mais du côté allié, on estimait qu’une Finlande libre et fournissant du nickel à l’Allemagne était bien préférable à une Finlande alliée à l’Axe ou même à une Finlande transformée en champ de bataille entre l’Allemagne et l’URSS. Un jour ou l’autre, il deviendrait possible d’interdire à la Suède comme à la Finlande de commercer avec l’Allemagne…
Les points de désaccord réglés, il était possible de s’attaquer à la question pratique de l’arrêt des hostilités. Il fut décidé que tous les actes hostiles entre la Finlande et l’URSS devraient cesser le 24 mai à 21h00, heure de Leningrad (20h00 heure d’Helsinki). Les forces des deux pays dans la région de la frontière se retireraient sur leurs positions du temps de paix. Les unités militaires allemandes devraient avoir évacué le territoire finlandais avant la fin de la journée du 26 (excepté les 1 100 personnels administratifs des centres de communications à Vaasa, Rovaniemi et Ivalo).
………
Cependant, la Finlande étant une démocratie, il fallait, pour que l’accord de Washington soit valable, qu’il fût ratifié par le parlement. Celui-ci fut convoqué d’urgence pour une session extraordinaire à midi, le 24 mai. Déclarant que « discuter en public des sujets en question risquerait de menacer la sécurité nationale », le gouvernement déclara que cette session serait tenue à huis clos. Seuls étaient présents 147 députés sur 200, et sur ces 147, la gauche était légèrement majoritaire.
Des rumeurs à propos des conversations de Washington avaient commencé à courir (notamment depuis la veille, à la suite de questions posées par les Allemands, qui venaient d’apprendre que quelque chose se tramait), mais seuls les chefs des principaux groupes parlementaires avaient déjà été informés. La plupart des députés n’apprirent que pendant la session extraordinaire le véritable contenu des négociations. Ils s’attendaient plutôt à apprendre l’officialisation de l’état de guerre avec l’Union Soviétique, et c’est un parlement stupéfait qui apprit de la bouche du Premier ministre Rangell que la Finlande et l’URSS étaient parvenues à un accord à Washington.
Rangell informa les députés que cet accord s’expliquait d’un côté par l’offre de paix faite par Moscou, de l’autre par le fait que la situation stratégique de l’Axe semblait sans issue, malgré les nombreux communiqués de victoire allemands : « L’Allemagne est toujours en guerre avec la Grande-Bretagne et son empire. Elle n’a pu abattre l’empire français. Elle a déclaré la guerre aux Etats-Unis et elle vient d’envahir l’Union Soviétique ! Dans ces conditions, elle ne peut avoir, à terme, aucun espoir de l’emporter, quels que soient ses alliés. C’est pourquoi nous devons faire de notre mieux pour tenir la Finlande à l’écart du conflit. » Le Premier ministre souligna qu’une fois la guerre finie, les Alliés et les Soviétiques sauraient bien reconnaître ceux qui s’étaient dressés contre eux et ceux qui s’y étaient refusés. Il fallait que la Finlande fasse partie des seconds, faute de quoi elle subirait un destin semblable à celui de l’Autriche-Hongrie à Versailles, ou pire ! « Le haut commandement de notre armée [autrement dit, le maréchal Mannerheim] est entièrement d’accord avec ces prévisions, ainsi que le Président de la République, affirma Rangell. C’est pourquoi je vous propose, au nom du gouvernement [Rangell évitait de mentionner le désaccord individuel prévisible de certains des ministres qui avaient été laissés en dehors des négociations], de ratifier l’accord conclu à Washington pour préserver l’avenir de la Finlande. »
Suivirent trois heures d’un débat acharné, dans lequel l’inquiétude des uns s’opposait à la rancœur des autres. Les socio-démocrates, le Parti du Peuple Suédois et les Nationaux Progressistes annoncèrent leur approbation de la décision du gouvernement et demandèrent que le parlement émette un vote unanime. Ce fut impossible ! Les membres du Parti de la Coalition Nationale étaient divisés entre bellicistes et pacifistes, tandis que la Ligue Agrarienne (le deuxième parti du parlement après le Parti Social-Démocrate) était en majorité opposé à toute paix avec l’URSS qui n’inclurait pas la garantie du retour des territoires perdus en 1940. Enfin, l’IKL (Mouvement Patriotique du Peuple) était farouchement opposé à tout accord avec « les Bolcheviques » et affirma que le traité de Washington n’était qu’une « lâche trahison de nos alliés allemands, qui nous ont tant donné et qui viennent aujourd’hui à notre secours ».
A 15h10, il fallut passer au vote. Cent un députés – tout juste la majorité absolue – votèrent en faveur du gouvernement, quarante-six – près d’un tiers des présents – votèrent contre. A l’annonce du résultat, les huit députés de l’IKL quittèrent la salle pour protester contre « cette capitulation indigne ».
Quelques minutes plus tard, le Premier ministre Rangell s’adressa au pays et au monde entier lors d’un discours radiodiffusé. Il annonça la signature et la ratification de l’accord de Washington et la fin imminente des hostilités avec l’URSS.
………
Selon les termes de l’accord, les canons se turent à 20h00, heure d’Helsinki – 21h00, heure de Leningrad.
Le jour suivant, les Soviétiques relâchèrent le Jäämeri et son équipage, « en gage de bonne foi et de sincère désir de paix ». Cet acte fut hautement loué à Washington, comme à Londres et à Alger… Le cargo, libéré dans une Baltique en guerre, réussit miraculeusement à rentrer en Finlande sans heurter de mine et sans recevoir de torpille ou de bombe.
La Guerre des Trois Jours était finie. Sans doute l’une des plus courtes de l’Histoire, elle fut évidemment bien moins meurtrière que la Guerre d’Hiver, mais fit cependant des victimes, aujourd’hui bien oubliées par la plupart des historiens de la Seconde Guerre Mondiale.
Les Soviétiques avaient eu 103 morts ou disparus et 51 prisonniers. Ces derniers étaient presque tous membres des équipages des avions abattus par la chasse et la DCA finlandaises (1).
Les Finlandais avaient eu 92 morts et plus de 300 blessés. Près de la moitié des morts étaient de civils tués par les raids aériens soviétiques ; les autres étaient des soldats tombés sous les bombes, sur le front d’Hanko ou dans les escarmouches sur la frontière.
Mais la Finlande n’en avait pas fini avec la guerre…



Note 1 - Il semble malheureusement qu’un certain nombre d’aviateurs n’aient survécu à la destruction de leur appareil que pour être abattus par les Gardes Blancs venus les capturer. Ces derniers appliquaient ainsi des instructions datant de la Guerre d’Hiver. Le 2 février 1940, le QG de la Garde Blanche, à Kouvola, avait en effet précisé : « En principe, le personnel s’efforcera de capturer vivants les aviateurs abattus, car ils peuvent fournir des informations importantes pour notre défense aérienne. Cependant, du fait que les individus en question ne respectent ni ne connaissent même les plus élémentaires lois de la guerre, comme le montre le fait qu’ils se comportent en général avec la sauvagerie la plus brutale, il est impératif de prendre les plus grandes précautions lors de leur arrestation, de leur transport et de leur garde. Les personnels devront toujours être prêts à neutraliser un Russkof [Ryssä], même s’il a manifesté l’intention de se rendre, car il pourrait tenter d’utiliser une arme. La vie d’un Garde Blanc finlandais est un prix trop élevé à payer pour arrêter un criminel déjà condamné à l’emprisonnement. »
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Sep 01, 2013 19:21    Sujet du message: Répondre en citant

La réaction allemande

Mauvaise surprise pour Hitler


Depuis des mois, les Finlandais avaient réussi à garder le secret sur leurs négociations avec les Américains. Tout ce que les sources allemandes – diplomates et agents de renseignement – avaient pu apprendre était que la Finlande était en étroite liaison diplomatique avec les Etats-Unis. En soi, cela n’avait rien d’alarmant pour Berlin, car la Finlande était toujours neutre, au moins en théorie, et il était normal qu’elle maintienne des relations diplomatiques avec toutes les puissances en guerre. Les Allemands savaient que les biens importés des Etats-Unis via Petsamo étaient importants pour la Finlande (1) et ils supposaient donc que l’essentiel des négociations américano-finlandaises traitaient de l’obtention de crédits auprès de Washington. L’examen des archives allemandes suggère aussi que, même après le lancement de Barbarossa, Hitler n’était pas opposé au maintien par la Finlande de relations diplomatiques avec les Etats-Unis, car elle aurait pu de cette façon jouer le rôle d’intermédiaire lors de futures négociations de paix avec les Américains.
La déclaration de guerre de décembre 1941 gêna évidemment les efforts des Allemands, privés de leur ambassade et de leurs consulats, pour surveiller les activités finnoises à Washington. Il leur fallut recourir à l’aide des ambassades de certains neutres, notamment de l’Espagne, mais aussi du Portugal et même de la Suisse. C’est pourquoi Hitler ne sut rien des ouvertures clandestines des Finlandais en direction de l’URSS par l’intermédiaire des Etats-Unis jusqu’au 23 mai, quand il fut informé des entretiens de Washington entre Hull, Litvinov et Procopé à son QG du Wolfsschanze (la Tanière du Loup) en Prusse Orientale. En fait, les services de renseignements allemands avaient eu vent de ces conversations dès le 22 mai, mais du fait d’une variété de raisons allant des guéguerres bureaucratiques entre services concurrents à la simple crainte d’être le porteur de mauvaises nouvelles (en particulier s’il fallait, pour les annoncer, réveiller le Führer), l’information ne fut pas transmise à Hitler jusqu’au jour suivant. Les historiens ont spéculé pendant des dizaines d’années, et spéculent encore, sans preuve tangible, sur le rôle que Wilhelm Canaris, le patron de l’Abwehr, pourrait avoir joué dans ce retard à un moment critique.
Hitler comprit tout de suite qu’il avait été leurré par les Finlandais depuis des semaines sinon depuis des mois, car les Américains n’avaient pas pu organiser une conférence entre la Finlande et l’Union Soviétique en si peu de temps sans avoir été avertis à l’avance. Au lieu de négocier avec les Soviétiques par l’intermédiaire de la Suède, comme ils l’avaient fait durant la Guerre d’Hiver (ce qui les aurait exposés à un bien plus grand risque d’être découverts par les Allemands), les Finlandais avaient été demander l’aide de Washington, à un moment où les capacités de renseignements allemandes en Amérique du Nord étaient fortement réduites. Le Führer comprit parfaitement les risques que couraient les Allemands en Europe du Nord. Si la Finlande pouvait ainsi sortir de la guerre, tout espoir de neutraliser Mourmansk était perdu. Les livraisons de nickel de Petsamo étaient menacées. Au pire, la Norvège pouvait elle-même être en danger si la Finlande devait basculer du côté des Alliés.
Sans perdre de temps, Hitler ordonna un arrêt immédiat de toutes les livraisons à la Finlande d’armes, de nourriture et de tous autres biens. L’ambassadeur Kivimäki fut convoqué par le ministre des Affaires étrangères du Reich, Ribbentrop, pour s’expliquer sur les actions et les intentions du gouvernement finlandais concernant l’URSS et l’Allemagne. Kivimäki ne put que dire que les conversations étaient toujours en cours et que leur issue était incertaine, tout en assurant Ribbentrop que la Finlande remplirait sa part du contrat en ce qui concernait le nickel de Petsamo et que la Finlande souhaitait maintenir des relations amicales avec l’Allemagne. Ribbentrop répondit de façon cassante que « si les conversations de Washington ne menaient nulle part, la Finlande ne faisait que perdre du temps en les poursuivant et que plus tôt elles seraient interrompues, mieux ce serait, pour permettre de revenir aux choses sérieuses » (c’est à dire battre les Soviétiques). Ribbentrop avertit aussi que si la Finlande reniait ses engagements et quittait le navire, l’Allemagne le verrait comme une trahison et que le Führer « tirerait ses propres conclusions et prendrait toutes les mesures nécessaires pour protéger le Reich et l’Europe de la menace judéo-bolchevique ». Au même moment, à Helsinki, l’ambassadeur allemand, Wipert von Blücher, suivant les ordres de Ribbentrop, informait le ministre des Affaires étrangères finnois, Rolf Witting, que l’Allemagne considérerait toute paix séparée avec l’URSS comme « une trahison évidente » et que l’Allemagne se réservait d’en tirer toutes les conséquences.
Pendant ce temps, des ordres étaient envoyés aux trois divisions allemandes et aux autres éléments du Reich déployés en Finlande, pour qu’ils soient en alerte et prêts à se défendre au cas où les Finlandais tourneraient leurs armes contre eux. La 2. Gebirgsjäger Division reçut l’ordre de protéger avant tout les mines de Petsamo. Cependant, le fait qu’une grande partie de la 11e Division finlandaise était déjà déployée autour des mines dans le même but compliquait la question. Si la 2. Gebirgs entrait en action, il existait un risque réel que des combats éclatent.
Dans toute la Finlande s’installa un malaise muet et tendu ente les unités finlandaises et allemandes. Soldats et aviateurs qui, quelques jours plus tôt, avaient commencé à nouer des liens de camaraderie, se regardaient à présent avec inquiétude, craignant un coup de poignard dans le dos. Des deux côtés régnait la confusion. Cette situation était vraie même aux plus hauts échelons du commandement, comme lors d’un entretien privé entre le chef d’état-major finlandais, Erik Heinrichs, et le général Waldemar Erfurth, chef des officiers de liaison allemand à Mikkeli. Quand Heinrichs rappela à son interlocuteur que la Finlande n’avait jamais signé le Pacte Tripartite, à la différence de la Hongrie, de la Roumanie et d’autres pays, Erfurth répondit avec indignation : « N’avons-nous pas, depuis des mois, donné à la Finlande des armes et de la nourriture, n’avons-nous pas partagé avec vous notre maigre pitance, comme des frères d’armes ? Quelles que soient les arguties juridiques, ni les soldats allemands ni aucun autre Allemand ne pourrait voir la fuite de la Finlande, leur allié le plus respecté, comme autre chose que… Kehrtmachen et Versagen [demi-tour et trahison]. »
Les rafales de menaces et de prières allemandes continuèrent le 24 mai, mais sans résultat. A 16h00, le ministre des Affaires étrangères finlandais, Rolf Witting, convoqua l’ambassadeur von Blücher et l’informa de la décision de la Finlande de mettre fin à sa guerre contre l’URSS. Il commença par lui lire un communiqué poli qui reconnaissait d’abord que l’Allemagne avait fait de grands efforts pour soutenir et aider la Finlande. Il expliquait ensuite la décision de la Finlande de faire la paix avec l’Union Soviétique : « Les intérêts nationaux de la Finlande exigeant que nous fassions la paix dès que possible, à des conditions qui sauvegardent notre indépendance et notre souveraineté, il n’est plus admissible que le territoire finlandais soit utilisé pour les besoins militaires de l’Allemagne ». Cependant, l’Allemagne pourrait maintenir en Finlande du personnel administratif dans le but de faciliter le transit des troupes allemandes entre l’Allemagne et la Norvège.
Le communiqué exposait alors que la Finlande, du fait des exigences alliées, ne pourrait plus « vendre directement du nickel ou d’autres minerais stratégiques à des pays en guerre ».
Enfin – et surtout ! – à partir de 20h00, heure d’Helsinki, l’Allemagne avait 48 heures pour commencer à évacuer « toutes les unités de combat de la Heer, de la Luftwaffe et de la Kriegsmarine » du territoire finlandais. Si cette évacuation n’était pas entamée dans ce délai, la Finlande « serait obligée d’expulser ou d’interner de son territoire toute unité de combat étrangère, conformément à ses devoirs de puissance neutre ».
Le communiqué concluait en souhaitant que l’Allemagne, au nom de vingt-cinq ans d’amitié entre les deux pays, montre sa compréhension des conditions difficiles dans lesquelles la Finlande était forcée d’agir pour sauvegarder sa liberté.
Quand Witting se tut, von Blücher, amer et en colère, resta muet quelques instants avant de s’exclamer : « Comment osez-vous me tenir ce discours ! » Il rappela que l’Allemagne avait déjà apporté une aide considérable à la Finlande, que le peuple allemand avait volontairement partagé son pain avec les Finlandais. « La Finlande est-elle vraiment prête à ajouter quatre-vingt dix millions d’Allemands à la liste de ses ennemis ? » demanda-t-il, acerbe, avant d’ajouter que les événements des années précédentes avaient démontré que « la Finlande ne [pouvait] pas défendre sa liberté sans l’aide de l’Allemagne ».
D’autres diplomates et militaires allemands présents à Helsinki allaient tenir le même langage devant leurs homologues.
Cependant, le général Erfurth avait déjà reçu une lettre du Président Ryti adressée à Adolf Hitler. Le président finlandais y informait le Führer, poliment mais clairement, que son devoir était d’écarter son peuple de la guerre.
A Berlin, l’ambassadeur Kivimäki fut à nouveau convoqué au ministère des Affaires étrangères. Après avoir attendu plus de deux heures, il fut finalement mis face à Ribbentrop. Avec une colère à peine dissimulée, le ministre passa d’abord dix minutes à traîner dans la boue le gouvernement finlandais pour « sa duplicité, son indécision et sa pudibonderie ridicule ». Il l’accusa d’avoir répondu à « l’assistance altruiste et généreuse » de l’Allemagne par « une pure et simple trahison », ladite trahison touchant non seulement l’Allemagne, mais aussi les morts au champ d’honneur, l’armée et les citoyens de la Finlande elle-même, et finalement l’Europe entière. « Une chaîne n’est jamais plus forte que son anneau le plus faible, et si nous étions engloutis par les hordes bolcheviques, notre sang retomberait sur vos têtes ! » lança-t-il. Il mit fin à l’audience en prévenant d’un ton sinistre l’ambassadeur, qui n’avait pu émettre que quelques mots durant le monologue de Ribbentrop, que la Finlande aurait dans l’avenir à subir « les conséquences de ses actes », avant de le renvoyer sèchement. Par la suite, Kivimäki raconta : « Le Ministre avait à peine remarqué ma présence durant toute l’audience, comme s’il prêchait à l’intention de personnages invisibles mais présents dans son bureau. J’aurais aussi bien pu ne pas être là du tout. »
Et la colère de Ribbentrop n’était rien comparée à celle d’Hitler. L’annonce de la défection finlandaise avait déclenché chez le Führer l’une de ses célèbres crises de rage. Selon des témoins, dès qu’il eut appris que la Finlande avait accepté un cessez-le-feu avec l’Union Soviétique, « il devint enragé, jetant à travers la pièce des crayons et des stylos en éructant des obscénités ».
« Ils auraient pu reconquérir la terre de leurs ancêtres et comment me récompensent-ils ? En me crachant au visage ! » hurlait-il. « Ces traîtres, ces couards ! Mannerheim est le seul Aryen parmi eux, les autres ne sont rien qu’un ramassis de Lapons et de Slaves vaniteux qui n’ont même pas la décence de l’admettre ! C’est lui qui aurait dû prendre les commandes et diriger ce peuple, pas ces eunuques invertébrés ! »
La nouvelle, il est vrai, était tombée à un moment où Hitler n’était pas dans la meilleure des humeurs. Au lieu de « faire s’écrouler la maison en enfonçant sa porte » et de s’enfoncer très loin en territoire soviétique, la Wehrmacht avait rencontré une résistance acharnée de la Baltique à la Mer Noire. Sans doute, les Allemands avaient avancé sur tout le front, sans doute, les Soviétiques avaient subi de lourdes pertes, mais l’Armée Rouge s’était repliée en bon ordre jusqu’à de nouvelles positions au lieu de s’effondrer complètement. De plus, les Alliés continuaient à harceler l’Axe en Grèce tandis que Mussolini ne pensait plus qu’à fortifier la Sicile et l’Italie du Sud dans la perspective d’un débarquement qui paraissait inévitable.


Note 1 - L’Allemagne avait imposé que la Finlande n’importe de biens des Etats-Unis et des autres pays alliés que via Petsamo. Les exportations n’étaient autorisées que vers les pays de l’Axe, ou vers des pays neutres.
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MessagePosté le: Dim Sep 01, 2013 22:21    Sujet du message: Répondre en citant

Une lettre manquante au paragraphe 1 de l'accord "tout comme la Suède et la Suisse" du la 1ère partie du texte.
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MessagePosté le: Dim Sep 01, 2013 22:26    Sujet du message: Répondre en citant

Collectionneur a écrit:
Une lettre manquante au paragraphe 1 de l'accord "tout comme la Suède et la Suisse" du la 1ère partie du texte.


Merci ! Ce sera corrigé dans la version finale.
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MessagePosté le: Mar Sep 03, 2013 15:53    Sujet du message: Répondre en citant

Les possibilités de rétorsion des Allemands

Une fois un peu calmé, Hitler pesa avec son état-major les options qui lui étaient ouvertes. L’Allemagne pouvait compter sur trois divisions d’infanterie et plusieurs bataillons d’appui sur le sol finlandais, la 163. ID et ses quinze mille hommes étant encore en plein transfert entre la Norvège et la Finlande par la Suède. De plus, une centaine d’avions de la Luftwaffe étaient immédiatement disponibles pour appuyer ces forces.
Il était évident que les Allemands n’avaient pas sur place de troupes disponibles pour tenter de contrôler et d’occuper la Finlande. Au 25 mai, quinze divisions finnoises (soit 475 000 hommes) faisaient face à trois divisions allemandes. Si l’armée finlandaise n’avait qu’un bataillon de chars, elle possédait une puissante artillerie et une force aérienne relativement importante. L’ironie du sort était que les Allemands avaient contribué de façon significative à l’essor de la force aérienne par la vente de chasseurs Bf 109 et MS-406, sans parler de la fameuse donation de bombardiers Do 17 par Göring. De même, les capacités de transport motorisé avaient été très améliorées grâce à l’aide allemande. Envoyer des forces en Finlande aurait obligé à en retirer du front russe ou grec ou des pays occupés et lever de nouvelles troupes prendrait du temps.
L’état-major allemand traça donc rapidement les grandes lignes d’un plan d’urgence. Celui-ci énonçait les régions stratégiques du pays considérées comme le minimum dont les Allemands devaient s’assurer :
1) Petsamo – Son nickel était très important pour l’industrie de guerre allemande.
2) La Laponie au nord d’une ligne Petsamo-Ivalo-Karesuvanto – Tenir le village d’Ivalo couvrait le croisement de la route de Petsamo à l’Océan Arctique et de l’axe logistique allant de Kaamanen à la frontière norvégienne. Tenir Karesuvanto couvrait la Route 50 (du côté norvégien de la frontière), seul lien par voie de terre entre les forces déployées dans le nord et dans le sud de la Norvège.
3) Åland – Les îles commandaient l’une des voies d’accès maritimes à Stockholm ainsi que les approches du Golfe de Bothnie, et elles étaient situées près du Golfe de Finlande.
Suursaari, dans le Golfe de Finlande, était aussi considérée comme un point stratégique. Cependant, comme elle était déjà occupée par les Soviétiques, la seule solution pour les Allemands était de s’en emparer par la force, et cela supposait de contrôler au préalable l’Estonie.
Les trois autres régions furent passées en revue.
Une opération pour s’emparer des îles Åland fut vite rejetée.
Les Allemands savaient que les Finlandais avaient fortifié les îles dès le lancement de Barbarossa pour prévenir une invasion soviétique. La Wehrmacht n’avait aucune force adaptée disponible pour une telle opération – les énormes pertes subies par les unités aéroportées en Méditerranée l’avaient privée de l’outil qui aurait été le plus efficace. S’emparer des Åland imposait une opération amphibie et tant que les Allemands ne disposeraient pas de bases convenables en Lettonie ou en Estonie, les distances à franchir seraient excessives. Une flotte d’invasion partant de Prusse Orientale serait détectée par les Suédois en doublant l’île de Gotland et Stockholm avertirait sans nul doute Helsinki. L’appui aérien poserait aussi un problème, car la Luftwaffe était très occupée à combattre les VVS et l’aviation finlandaise aurait l’avantage, au moins au début, d’autant plus qu’elle serait plus proche de ses bases. Enfin, la flotte suédoise coopérait avec les Finlandais pour bloquer les approches de ces îles, étant donné leur intérêt pour la défense de Stockholm. Toute invasion allemande risquerait fort de se heurter à cette flotte, d’autant plus que les Suédois auraient tendance à soutenir leurs cousins suédophones habitant les îles. Un tel incident risquerait de mettre en cause les livraisons à l’Allemagne de fer et de roulements à billes suédois. C’est pourquoi Hitler décida de ne pas envahir l’archipel.
En Laponie, les Allemands manquaient tout simplement de troupes.
La 2. Gebirgs étant engagée à Petsamo, le contrôle des villages d’Ivalo et Karesuvanto incomberait à la 169. ID, à la Division SS Nord et à leurs unités de soutien (dont le 40e Bataillon Panzer). Ivalo était proche de ces troupes et pouvait être atteinte par la Route n°4 passant par Sodankylä, mais Karesuvanto était de l’autre côté de la Laponie. Rien que pour y parvenir, il faudrait arpenter des centaines de kilomètres dans une région sauvage presque inhabitée (1), sans possibilité de ravitaillement et en risquant des embuscades tendues par les rares habitants. Il y avait bien des troupes en Norvège, mais Hitler refusa sèchement d’en distraire une partie, préférant aller en chercher bien plus loin si besoin. De plus, disperser des troupes entre des points aussi éloignés risquait de les affaiblir et de les exposer.
Hitler envisagea alors l’idée d’envoyer des troupes de Salla jusqu’à Karesuvanto. Mais il fut vite clair que les routes et en général les infrastructures du “bras” ouest de la Finlande étaient si médiocres – quand elles existaient – que même une force très peu nombreuse n’aurait aucun mal à défendre la frontière norvégienne.
Ivalo offrait sans doute de meilleures perspectives, car contrôler ce village et son croisement routier équivalait en fait au contrôle de toute la Lapone du nord, région d’accès très difficile, donc très peu peuplée. Inari et Utsjoki, les deux municipalités constituant la “tête” de la Finlande, comptaient respectivement 2 851 et 844 habitants au recensement de 1940, sur un territoire combiné atteignant 22 705 km2. Un agresseur potentiel ne pourrait arriver que par la Route n°4. La région pouvait donc être transformée en zone tampon entre le Finnmark et Petsamo et le reste de la Finlande avec les seules forces disponibles. Une seule division suffirait à la tenir, pendant que l’autre pourrait aller renforcer la 2. Gebirgs à Petsamo. Ou encore, les deux divisions du XXXVIe Corps pouvaient faire mouvement sur Petsamo par Ivalo, faisant de la région une vraie forteresse en sabotant les routes et les ponts.
Il n’y avait qu’un problème, ou plutôt trois… Les 3e, 6e et 11e Divisions finlandaises. Les deux premières étaient proches du XXXVIe Corps. Si elles laisseraient sans aucun doute les forces allemandes se retirer du front en bon ordre, elles verraient probablement d’un autre œil l’occupation de la Laponie du nord et de Petsamo. De violents combats s’ensuivraient et le succès n’était pas assuré, car les deux forces opposées étaient, au moins sur le papier, aussi puissantes l’une que l’autre. La possibilité pour la Lutwaffe de soutenir le XXXVIe Corps était incertaine en raison du manque d’équipement et de personnel, et alors que les Finlandais feraient sûrement appel, de leur côté, à leur force aérienne.
Quant à désarmer préventivement les 3e et 6e divisions, il n’y fallait pas songer – les renseignements indiquaient que les Finlandais faisaient preuve de la plus grande vigilance envers les Allemands, tout en gardant un œil inquiet sur les Soviétiques. Toute tentative de recourir à une ruse ou à une tromperie provoquerait très certainement une réponse violente et immédiate.
La situation à Petsamo était un problème encore plus difficile, car la défense de al région avait été confiée à la fois au Corps de Montagne de Norvège (la 2. Gebirgsjägerdivision et ses éléments de soutien, soit 14 500 hommes) et à la 11e Division finlandaise (16 000 hommes). Avec ces 30 000 hommes, sans compter les troupes (finlandaises) du Détachement de Petsamo, la région avait été transformée en un véritable camp militaire où disparaissaient les 5 200 habitants civils. Et un affrontement sur place provoquerait un véritable concentré de guerre civile.
Les rapports parvenus à Berlin indiquaient que les Finlandais avaient déployé des forces substantielles dans et autour de la mine de Kolosjoki et jusque dans le port de Liinakhamari. Le commandant de la 11e Division avait aussi suggéré à Dietl qu’il avait ordre de détruire les mines et le port si les installations risquaient de tomber aux mains de l’ennemi. Ces plans d’urgence avaient été formulés en cas d’invasion soviétique, mais ils s’appliqueraient sûrement aux Allemands si des hostilités éclataient. Les Finlandais étant un peu plus nombreux que les Allemands, les désarmer serait tout aussi difficile que désarmer les forces finlandaises de la région de Salla.
Pour couronner le tout, il était fort possible que si les divisions allemandes et finlandaises en Laponie commençaient à s’écharper, les Soviétiques soient très tentés de profiter du chaos et décident d’attaquer en force.
………
Manigancer un coup d’état pour démettre le gouvernement Ryti et le remplacer par un régime aux ordres de Berlin fut aussi écarté. Hitler considérait que les chances de succès étaient minimes. La Finlande, comme les autres pays nordiques, avait une forte tradition de parlementarisme et de légalisme, que même la Guerre Civile n’avait pu détruire. Les divisions qui avaient persisté dans la société finlandaise avaient été radicalement effacées par la Guerre d’Hiver, elles ne pouvaient donc être exploitées. L’armée soutenait fermement Ryti et Mannerheim et ce dernier était connu pour sa fidélité au principe du contrôle des forces armées par le pouvoir civil : il était peu probable qu’il cultivât des ambitions dictatoriales. La seule tentative d’instaurer une dictature de droite en Finlande avait été la rébellion de Mäntsälä, en 1932, qui avait lamentablement échoué tout en salissant pour longtemps l’image de l’extrême-droite dans le pays. La grande majorité des Finlandais trouvaient ridicule l’IKL, le parti qui avait succédé au Mouvement Lapua, instigateur de la tentative de coup d’état de 1932.
Seule une invasion allemande en règle pouvait installer un régime soumis à l’Allemagne, et ce régime serait très probablement aussi faible et impopulaire que celui de l’équipe Quisling en Norvège. Des renseignements indiquant que Mannerheim avait déjà ordonné de renforcer les défenses d’Helsinki dans le but d’interdire toute possibilité de coup d’état acheva de convaincre les Allemands qu’il était inutile d’essayer.
………
Un dernier problème posé par la décision de la Finlande était le devenir des personnels administratifs allemands en territoire finlandais. L’équipe installée à Ivalo était en sécurité et celle de Rovaniemi pouvait rapidement trouver refuge à Ivalo sans craindre d’interférence finnoise, mais pour les cinq cents hommes de Vaasa, c’était autre chose. Les Allemands avaient déjà reçu des signalements de mouvements de troupes finlandaises et de Gardes Blancs autour de la base, dans la ville. Si des hostilités éclataient, ces personnels, très légèrement armés, ne pourraient qu’être immédiatement faits prisonniers.

La difficile victoire du bon sens
Toute la question finlandaise devenait pour Hitler un irritant dilemme.
Si la défection d’Helsinki avait pris place quelques mois plus tôt, il n’aurait sans doute pas hésité à prendre des mesures brutales. Mais en plein début de Barbarossa, il devait consacrer toute son attention et toutes ses troupes disponibles à l’invasion de l’URSS. Alors que la Grèce et l’Italie lui posaient déjà des problèmes, il ne pouvait admettre que d’autres ennuis risquent de provoquer des retards dans le déroulement de sa stratégie – ce qu’une invasion de la Finlande entraînerait assurément.
De plus, un conflit avec la Finlande ne menacerait pas seulement l’approvisionnement de l’Allemagne en nickel, mais aussi en fer suédois. En revanche, les Finlandais n’avaient pas perdu une minute pour informer discrètement les Allemands qu’en dépit de l’accord de Washington, ils pourraient continuer à leur fournir leur nickel, par l’intermédiaire des Suédois. En fin de compte, pour Hitler, conserver l’accès au nickel finlandais compensait l’inconvénient d’être privé d’un front nord contre la Russie et d’une chance de s’emparer de Mourmansk.
C’est ainsi qu’avec une extrême réticence, Hitler laissa la Finlande échapper à ses griffes. Le 25 mai, il ordonna d’évacuer de Finlande toutes les forces combattantes allemandes. En raison des difficultés logistiques, il faudrait au minimum deux semaines pour que ce retrait fût complet. Quoique l’ambassadeur von Blücher eût été rappelé à Berlin ce même jour et que l’embargo commercial allemand eût été prolongé jusqu’à la fin du mois de juin, il était clair, pour le gouvernement finlandais, que la phase la plus dangereuse était passée.
Les mésaventures de la 163. ID constituent un post-scriptum à toute l’affaire. Le 24 mai, le jour du cessez-le-feu finno-soviétique, seuls les premiers éléments e la division étaient arrivés à la ville frontière suédoise d’Harapanda, sur la rivière Torne. Le reste de la division devait arriver au rythme de huit trains par jour. Mais le jour suivant, la division reçut l’ordre de retourner à Oslo, au grand dam de son chef, le général Erwin Engelbrecht, mais aussi de ses hommes, des quinze mille soldats suédois (mobilisés pour assurer la sécurité du transfert d’une frontière à l’autre… et retour), de la direction des chemins de fer suédois (car le voyage de retour perturbait deux fois plus la circulation des trains, provoquant retards et annulations) et du gouvernement suédois, qui avait déjà dû surmonter une petite crise politique à l’occasion de l’exigence allemande d’un transfert de troupes puis du transfert lui-même et qui ne voulait pas laisser quinze mille soldats allemands armés jusqu’aux dents s’attarder en Suède plus qu’il n’était strictement nécessaire.


Note 1 - Toute la Laponie ne comptait à cette époque que 108 000 habitants, pour la plupart concentrés dans le sud de la province.
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mikey1983



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MessagePosté le: Mar Sep 03, 2013 18:56    Sujet du message: Répondre en citant

The name of the town is Haparanda, not Harapanda.
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MessagePosté le: Mar Sep 03, 2013 19:18    Sujet du message: Répondre en citant

mikey1983 a écrit:
The name of the town is Haparanda, not Harapanda.


Embarassed Sorry ! Never heard of it (and for a Frenchman, my knowledge of the region is relatively good, Norway, Sweden, Finland, Danmark ! Wink
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MessagePosté le: Mar Sep 03, 2013 19:34    Sujet du message: Répondre en citant

No worries, it is an easy mistake to make. Laughing In Finland and Sweden it is known as the other half of the twin cities of Haparanda and Tornio, with Tornio being on the Finnish side of the Torne River. Sort of like a minuscule version of Brazzaville-Kinshasa or San Diego-Tijuana.
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MessagePosté le: Mer Sep 04, 2013 07:09    Sujet du message: Répondre en citant

Deux coquilles :

- Ivalo offrait sans doute de meilleures perspectives, car contrôler ce village et son croisement routier équivalait en fait au contrôle de toute la Laponie du nord,
- La situation à Petsamo était un problème encore plus difficile, car la défense de la région

Une remarque :
Citation:
Il y avait bien des troupes en Norvège, mais Hitler refusa sèchement d’en distraire une partie, préférant aller en chercher bien plus loin si besoin.

Je veux bien croire qu'AH était borné, mais il dispose de 100.00 hommes pas si loin de la Finlande, donc je ne le vois pas écarter cette solution d'un revers de main.

Et maintenant, qu'allons-nous faire des unités allemandes qui quittent la Finlande ? Il faudra bien les retrouver quelque part, surtout les troupes de montagne, n'est-ce pas Patrikev ?
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MessagePosté le: Mer Sep 04, 2013 09:17    Sujet du message: Répondre en citant

1) Merci pour les 2 coquilles.

2) Hitler redoute, comme toujours, une action alliée contre sa chère Norvège.

Je rappelle la composition des forces occupant la Norvège :

(i) Pour la défense de la Norvège au nord de Narvik (Corps d’Armée provisoire Nagy, QG à Alta) : 199. ID, 9e Régiment SS, trois bataillons motorisés de mitrailleuses et six bataillon de police, 160 batteries d’artillerie côtière de la Heer et 56 de la Kriegsmarine.
(ii) Pour la défense du centre de la Norvège (XXXIIIe Corps, QG à Trondheim) : deux divisions d’infanterie.
(iii) Pour la défense du sud de la Norvège (LXXe Corps, QG à Oslo) : trois divisions d’infanterie.

L'une de ces dernières est la 163. ID, qui va se faire payer un aller-retour gratuit en Suède.

En Finlande, nous avons la 2.Gebirgs, la SS "Nord" et la 169.ID.

Il me semble que s'il y a des troupes à récupérer, il s'agira de la 169.ID et de la 199.ID - laquelle sera remplacée dans le rôle de protection du nord de la Norvège par la 2.Gebirgs et la SS "Nord".

Cela laisserait en Norvège 7 DI en tout.
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