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La Finlande
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Mar 14, 2013 01:11    Sujet du message: Répondre en citant

1) Oups, désolé.

2) Non, pas "signalant", "repérant" plutôt (je rappelle que c'est une traduction de l'anglais, par moi, et que la langue maternelle de Mikey n'est pas l'anglais.

3) Oui, mais Mikey y tient, je pense que c'est en quelque sorte symbolique de l'ensemble de l'affrontement soviéto-finlandais. Trois compagnies contre deux divisions... Tu remarqueras que je lui ai mis un petit intertitre spécial. Je vais le mettre en bleu, aussi : c'est une sorte d'encadré.

4) Exact, petit problème de copier-coller.
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Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Mar 14, 2013 10:00    Sujet du message: Répondre en citant

Un oubli : deux notes de bas de page, l'une anecdotique, l'autre plus étonnate.

(i) Parmi les volontaires anglais pro-finlandais (qui ne combattirent pas) se trouvait le futur acteur Christopher Lee.

(ii) Les Finlandais espéraient rendre leur ligne de défense imprenable, mais comparée à la Ligne Maginot, elle était très mince. La. Finlande ne put trouver de ressources que pour construire 101 bunkers de béton. Sur une longueur équivalente, la Ligne Maginot alignait 5 800 de ces structures, reliées par des voies de chemin de fer. La faiblesse de la Ligne Mannerheim est illustrée par le fait que la quantité de béton utilisée pour la construire – 14 520 mètres cubes – était légèrement inférieure à celle utilisée pour le bâtiment de l’Opéra d’Helsinki (15 500 mètres cubes).
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Mar 14, 2013 12:32    Sujet du message: Répondre en citant

Les premières négociations de paix

Tant que l’Armée Rouge accumulait les défaites, le Kremlin ne pouvait répondre aux ouvertures de paix des Finlandais sous peine de perdre la face. Début janvier, le ministre des Affaires Etrangères finlandais, Tanner, réussit pourtant à entrer en relations avec Alexandra Kollontai, ambassadrice soviétique en Suède, par l’intermédiaire de l’auteur dramatique et militante féministe Hella Wuolijoki. Ces ouvertures donnèrent peu à peu des résultats. Fin janvier, Molotov transmit aux Finlandais, par l’intermédiaire de Kollontai, que l’URSS ne serait pas opposée en principe à parvenir à un accord avec le gouvernement Ryti-Tanner. Cette reconnaissance du gouvernement légitime finlandais mettait un point final à l’affaire du gouvernement Kuusinen, qui était devenu une gêne pour Moscou.
Mi-février, il devint clair que les forces finlandaises approchaient rapidement de l’épuisement. Côté soviétique, les pertes étaient lourdes, la guerre était devenu une source d’ennuis politiques pour le régime, et il existait toujours un risque (pour théorique qu’il nous paraisse aujourd’hui) d’intervention anglo-française. De plus, la fonte des neiges approchait et les forces soviétiques risquaient de se retrouver enlisées dans les forêts.
Le 12 février, Väinö Tanner arriva à Stockholm et commença à négocier la paix avec les Soviétiques par l’intermédiaire des Suédois. Le 17, des représentants allemands, ignorant que des discussions étaient déjà en cours, suggérèrent une telle négociation.
Le 23, le gouvernement finlandais fut informé par Stockholm des conditions posées par les Soviétiques. Celles-ci étaient dures. D’une part, tout l’Isthme de Carélie, y compris la ville de Viipuri et les rives ouest et nord du lac Ladoga, devait être cédé à l’URSS. D’autre part, la péninsule de Hanko devait être louée à l’URSS pour trente ans.
Ces exigences, qui correspondaient en gros à un retour à la frontière russo-finnoise définie en 1721 par le traité de Nystad (qui avait mis un terme à la Grande Guerre du Nord), furent considérées déraisonnables par les Finlandais, car le front passait à ce moment bien au sud et à l’est de la frontière proposée. Le gouvernement d’Helsinki refusa ces termes et se tourna vers la Suède et les Occidentaux.
La France et le Royaume-Uni promirent d’envoyer un corps expéditionnaire mi-avril, mais le gouvernement suédois restait fermement opposé à autoriser le passage d’une force militaire alliée. A Stockholm, on était en effet bien conscient que les Allemands, craignant d’être privés de l’accès au minerai de fer de haute qualité que leur fournissait la Suède, étaient prêts à l’attaquer si elle accordait un droit de passage aux troupes alliées. Berlin avait même élaboré un plan d’invasion de l’ensemble de la Scandinavie appelé Studie Nord, qui devait devenir l’opération Weserübung, contre le Danemark et la Norvège. Tanner se rendit une dernière fois dans la capitale suédoise pour convaincre Per Albin Hansson, le Premier ministre du royaume, mais sans succès.
Des envoyés du gouvernement rendirent visite à Mannerheim à son QG de Mikkeli pour recueillir son avis personnel sur la situation. Le commandant en chef refusa de dire s’il fallait accepter les conditions soviétiques – il laissait cette décision aux politiques – mais on ne pouvait tirer qu’une seule conclusion de son jugement pessimiste sur la situation sur le front : il n’était plus possible de continuer la guerre.
Quand les Alliés comprirent que la Finlande était près d’accepter les termes russes, ils lui firent une nouvelle offre : ils enverraient un corps expéditionnaire de 50 000 hommes si la Finlande demandait officiellement leur aide avant le 12 mars. Un moment, il sembla que les Finlandais saisiraient cette offre, mais ils comprirent vite qu’ils ne recevraient que six mille hommes, le reste devant stationner en Norvège et en Suède pour… garantir leur coopération. Le gouvernement Ryti-Tanner refusa donc la proposition.
Le 29 février, les Finlandais acceptèrent les conditions soviétiques et décidèrent d’entamer officiellement des négociations. Pourtant, même à ce moment, il persistait de fortes divergences d’opinion au sein du gouvernement : le ministre de l’Education, Uuno Hannula, voulait que la Finlande continue à se battre, et le ministre de la Défense, Juho Niukkanen, n’acceptait le principe des négociations que s’il était possible d’obtenir un adoucissement des exigences soviétiques.

Les derniers jours de la guerre

Fin février, alors que le gouvernement finlandais se résignait à accepter les conditions soviétiques, l’Armée Rouge attaqua Viipuri. Cependant, la ville resta aux mains des Finlandais et le drapeau bleu et blanc continua de flotter sur le château de Vyborg.
Le 5 mars, l’Armée Rouge remportait les batailles de Tali et de Vuosalmi et avançait de 10 à 15 km au delà de la Ligne Mannerheim et entrait dans les faubourgs de Viipuri. Dans le même temps, les forces soviétiques établissaient une tête de pont à l’ouest du Golfe de Viipuri.
Ce même 5 mars, avant même l’ouverture officielle des négociations, les Finlandais proposèrent un armistice, mais les Soviétiques, désireux de maintenir la pression sur le gouvernement d’Helsinki, refusèrent cette offre dès le lendemain. Néanmoins, la délégation finlandaise, dirigée par le Premier ministre Ryti, se rendit à Moscou, où elle arriva le 7 mars, après être passée par Stockholm. Les Soviétiques formulèrent alors de nouvelles exigences, car leur position militaire s’améliorait de jour en jour.
Le 9 mars, la situation de l’armée finlandaise dans l’Isthme de Carélie devint dramatique. Les pertes étaient lourdes et l’artillerie manquait de munitions – l’industrie finlandaise ne pouvait suffire à l’alimenter.
A Moscou, au lieu d’arracher des concessions, les Finlandais virent les Soviétiques présenter d’autres exigences, concernant le secteur de Salla. Le gouvernement finlandais, conscient que l’aide espérée des Occidentaux ne pourrait lui arriver en l’absence de l’accord de la Norvège et de la Suède, n’avait plus d’autre choix que d’accepter les conditions soviétiques.
Le traité de paix fut signé le 12 mars. Les signataires étaient Vyacheslav Molotov, Andrei Jdanov et Aleksandr Vasilevsky pour l’Union Soviétique, Risto Ryti, J.K. Paasikivi, Rudolf Walden et Väinö Voionmaa pour la Finlande.
Le cessez-le-feu prit effet le jour suivant 13 mars, à midi heure de Leningrad, 11h00 heure d’Helsinki. A 15h40, le lieutenant-général Harald Öhquist, commandant du IIe Corps défendant Viipuri, recueillit le drapeau finlandais qui avait été descendu de la tour Saint-Olaf du château de Vyborg, le même qu’il avait ordonné de hisser à 09h30 le 30 novembre 1939, le premier jour de la guerre. Le pavillon finlandais ne flotterait plus sur Viipuri. Dans toute la Finlande, les drapeaux étaient en berne.
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gaullien



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MessagePosté le: Jeu Mar 14, 2013 17:37    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Les premières négociations de paix

la guerre était devenu une source d’ennuis politiques pour le régime, et il existait toujours un risque (pour théorique qu’il nous paraisse aujourd’hui) d’intervention anglo-française. .


cela m'intéresse cette histoire :
qu'est que cella donner si les français et anglais avaient décidé d'intervenir pour aider les finlandais ?
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marc le bayon



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MessagePosté le: Ven Mar 15, 2013 00:01    Sujet du message: Répondre en citant

cela aurait donné un beau merdier politico-miltaire. A la francaise, sauce anglaise aigre douce...
Et puis, intervenir, oui ? mais avec quoi ?

M
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Marc Le Bayon

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Mar 15, 2013 00:35    Sujet du message: Répondre en citant

Comme l'explique Mikey, sans la participation des Norvégiens et des Suédois, il n'y avait rien à faire !
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Casus Frankie

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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Mar 15, 2013 11:15    Sujet du message: Répondre en citant

Les termes du traité de Moscou

Bien qu’une grande partie de la région fût encore tenue par ses forces armées, la Finlande fut forcée de céder à l’URSS presque toute la Carélie finlandaise, avec le cœur industriel de la Finlande, comprenant Viipuri/Vyborg (deuxième plus grande ville de Finlande), Käkisalmi, Sortavala et Suojärvi, ainsi que tout le Golfe de Viipuri avec ses îles : en tout, près de 10 % du territoire national. Les forces militaires et les civils furent évacués en hâte de l’autre côté de la nouvelle frontière : 422 000 Caréliens, soit 12 % de la population finlandaise, avaient perdu leurs maisons. Le traité n’exigeait pas que la Finlande évacue la région concédée, mais presque personne ne voulait rester : presque tous ses habitants choisirent de partir, en emportant tout ce qu’ils purent.
La Finlande dut aussi céder une partie de la région de Salla, la partie finnoise de la péninsule de Kalastajansaarento (Rybachi) dans la mer de Barents et, dans le Golfe de Finlande, les îles de Suursaari, Tytärsaari, Lavansaari (aujourd’hui Moshchny), Peninsaari (aujourd’hui Maly) et Seiskari. Enfin, la péninsule de Hanko fut louée pour trente ans à l’URSS en échange d’une rente annuelle de 8 millions de marks afin d’y établir une base navale. Contrairement à une idée répandus, le droit de transférer de troupes soviétiques jusqu’à la base de Hanko n’était pas inclus dans le traité de paix, mais il fut exigé dès le 9 juillet 1940, après que la Suède ait accepté le transit ferroviaire de troupes de la Wehrmacht sur son territoire jusqu’en Norvège occupée.
Il est intéressant de noter qu’un secteur dont les Soviétiques s’étaient emparés durant la guerre devait être rendu aux Finlandais selon le traité de paix : Petsamo. Le traité stipulait seulement que la Finlande devait accorder le libre passage aux civils soviétiques désirant se rendre en Norvège ou en revenir en passant par ce secteur. Cette concession soviétique devait avoir les effets les plus intéressants entre 1942 et 1945.
Selon d’autres stipulations du traité, les matériels, équipements et édifices publics dans les territoires concédés devaient être remis au vainqueur. La Finlande devait ainsi livrer plus de 75 locomotives, 2 000 wagons, des camions et des bateaux. La zone d’industrielle d’Enso, qui se trouvait pourtant du côté finlandais de la frontière définie par le traité, fut bientôt ajoutée au butin soviétique.
………
Du point de vue soviétique, le tracé de la nouvelle frontière n’était pas arbitraire, mais raisonné.
– Avant la guerre, la Finlande était l’un des plus gros producteurs au monde de pulpe végétale de haute qualité, or ce matériau est important pour la fabrication d’explosifs. En incluant la zone d’Enso, les Soviétiques mettaient la main sur 80 % des capacités de production finlandaises.
– La Finlande cédait un tiers de sa capacité opérationnelle de production d’hydroélectricité, principalement sous la forme des usines hydroélectriques de la rivière Vuoksi. Cette électricité fut la bienvenue dans la région de Leningrad, où 20 % des besoins en électricité de l’industrie n’étaient pas satisfaits.
– Le tracé de la nouvelle frontière était cohérent avec la doctrine soviétique de défense, qui prévoyait de porter le combat sur le sol ennemi par des contre-attaques rapides, voire par des frappes préventives. Selon cette doctrine, la frontière idéale ne devait pas permettre à l’ennemi de profiter de barrières défensives naturelles : c’est pourquoi, au lieu de suivre des frontières naturelles comme le Golfe de Viipuri ou les marais de l’Isthme de Carélie entre le lac Saimaa et le lac Ladoga (où mes combats avaient été très coûteux pour les Soviétiques), la nouvelle frontière passait à l’ouest de ces régions.
………
Les Finlandais furent choqués par la dureté des conditions de paix. Il semblait que le traité ait coûté davantage de territoires que la guerre, et les régions perdues faisaient partie des plus riches du pays.
– La partie sud des régions perdues avait été le cœur industriel de la Finlande.
– De vastes parties de la région la plus peuplée du reste de la Finlande avaient été reliées au monde par le système du canal Saimaa, qui était à présent coupé à Viipuri, où il rejoignait le Golfe de Finlande.
– La Carélie est considérée comme le cœur et l’origine de la culture finnoise. Avant la Guerre d’Hiver, le fait que les Soviétiques dominent la plus grande partie de la Carélie et les atrocités commises dans la région par les staliniens avaient profondément troublé de nombreux Finlandais. Et voilà que, selon le traité, tout le reste de la Carélie était perdu. Ce fut le début de la “question carélienne”.
Tous les citoyens finlandais ressentirent douloureusement les conditions qui leur étaient imposées.
Quand il fut forcé de signer le document autorisant la délégation finlandaise à signer le traité de Moscou, le président Kallio – un homme profondément croyant – s’exclama, paraphrasant le Livre de Zacharie : « Puisse ma main être foudroyée, qui est contrainte de signer ce document ! » L’été suivant, son bras droit fut paralysé (certainement par un accident vasculaire cérébral) et il fut forcé d’écrire dès lors de la main gauche. Kallio démissionna officiellement le 27 novembre 1940 pour raison de santé. Le jour où fut élu son successeur, Risto Ryti, Kallio se trouvait à la gare d’Helsinki, où la troupe lui rendait les honneurs. Là, tandis qu’une fanfare jouait l’hymne patriotique Porilaisten marssi (la Marche des Hommes de Pori), il s’effondra dans les bras de son aide de camp et mourut peu après.
Il est curieux de rapprocher ces accidents de ceux qui frappèrent en juin 1940 le maréchal Pétain, à la suite, comme pour Kallio, d’une très violente contrariété – mais si Kallio fut foudroyé pour avoir été contraint de signer une capitulation, Pétain le fut pour avoir été empêché de la signer.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Ven Mar 15, 2013 11:46    Sujet du message: Répondre en citant

Les conséquences de la Guerre d’Hiver

Vingt-deux mille huit cents soldats finlandais environ trouvèrent la mort durant la Guerre d’Hiver, et 44 000 furent blessés, dont plus de dix mille devinrent invalides. De plus, 956 civils furent tués par les raids aériens soviétiques. La guerre fit aussi quatre cent mille sans abri – les réfugiés Caréliens, qu’il allait falloir loger.
Selon les déclarations soviétiques, les pertes de l’Armée Rouge furent de 49 000 morts et 171 000 blessés. Selon les estimations finlandaises, les chiffres réels sont au moins quatre fois plus élevés.
………
En dépit des pertes subies – en hommes et en territoires – la Finlande avait atteint son objectif essentiel : préserver son indépendance. La nation sortait du conflit encore plus unie qu’auparavant. De plus, la ténacité des Finlandais devait avoir un effet considérable sur l’avenir des relations finno-soviétiques. L’URSS avait appris que la conquête de la Finlande serait une affaire coûteuse.
Quoique la résistance obstinée de la Finlande lui ait valu un grand respect à l’étranger, la compassion de la communauté internationale n’avait pas été d’un grand secours. Les Finlandais commencèrent à considérer avec désappointement et amertume les autres nations, et en particulier la Suède, qui leur avait sans doute offert toute sa sympathie, mais n’avait pas tenu sa parole de soutenir militairement la Finlande.
………
Fin mars, en France, l’échec des tentatives de porter secours à la Finlande provoqua la chute du gouvernement Daladier et l’arrivée au pouvoir de Paul Reynaud, qui devait être au centre de la décision française de poursuivre la lutte après la défaite de mai-juin 1940. Il est difficile de dire ce qu’aurait fait Daladier à sa place…
………
Pour la Scandinavie, les conséquences de la Guerre d’Hiver furent des plus graves. Les plans d’intervention des Alliés avaient attiré l’attention d’Hitler vers la région. L’invasion du Danemark et de la Norvège en résulta, ainsi que la collaboration contrainte de la Suède avec le Reich.
………
Après la fin des hostilités, les Soviétiques tentèrent de faire porter la responsabilité de la guerre aux « fauteurs de guerre capitalistes anglo-français », mais sans convaincre grand monde en dehors des partis frères du PCUS.
En réalité, l’URSS avait remporté une dangereuse victoire. La Finlande, emplie d’une profonde amertume, était devenue très hostile à son voisin et se trouvait prête à saisir la première occasion pour prendre sa revanche. Ironiquement, l’invasion soviétique avait créé la situation même qu’elle était censée prévenir. La dureté des conditions imposées aux Finlandais allait les conduire à chercher l’appui de l’Allemagne nazie, en particulier après l’occupation par les Soviétiques des Etats Balte et après la chute de la France métropolitaine en août 1940. Cet état de choses faillit bien, deux ans plus tard, provoquer la participation de la Finlande à la guerre germano-soviétique, du côté allemand.
………
Par ailleurs, la médiocre performance des troupes soviétiques confirma Hitler dans la croyance que l’Armée Rouge pourrait être aisément défaite. Fin décembre 1939, une évaluation de l’état-major général allemand, tenant compte de l’échec de l’offensive soviétique, concluait que l’Armée Rouge était « quantitativement, un gigantesque instrument militaire », mais que son commandement était « trop jeune et inexpérimenté » et que « la masse russe ne pouvait rivaliser avec une armée dotée d’un équipement moderne et d’un commandement de qualité supérieure ».
Comme l’historien suédois devait l’exprimer de façon plus colorée : « la Guerre d’Hiver donna à Hitler l’illusion fatale que l’Armée Rouge était bel et bien pourrie jusqu’au cœur et commandée par des idiots. » Ainsi Hitler et l’OKW allaient-ils gravement sous-estimer les capacités soviétiques lors de l’invasion de mai 1942.

Fin (provisoire)

MERCI Mikey ! KIITOS Mikey !
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mikey1983



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MessagePosté le: Ven Mar 15, 2013 12:34    Sujet du message: Répondre en citant

Ole hyvä, Frank! Very Happy
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ladc51



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MessagePosté le: Ven Mar 15, 2013 13:15    Sujet du message: Répondre en citant

Excellent ! bravo et merci Mikey (et Casus, of course) !

Applause Applause Applause
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Laurent
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Tyler



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MessagePosté le: Ven Mar 15, 2013 13:21    Sujet du message: Répondre en citant

Super intéressant! La suite, la suite! Smile
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Capu Rossu



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MessagePosté le: Ven Mar 15, 2013 21:44    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Citation:
(où les combats avaient été très coûteux pour les Soviétiques),


@+
Alain
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loic
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MessagePosté le: Ven Mar 15, 2013 22:43    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
après l’occupation par les Soviétiques des Etats Baltes


On se dit quand même qu'en FTL les Finlandais ont eu une année supplémentaire pour ruminer leur défaite et les conditions du traité. Il devrait y avoir pas mal d'escarmouches avant que l'intervention américaine ne porte ses fruits.
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MessagePosté le: Ven Mar 15, 2013 23:52    Sujet du message: Répondre en citant

D'une part, c'est en effet ce qu'on évoque déjà dans la Chrono, certes brièvement.
D'autre part, Mikey s'est attelé à la description détaillée de ces événements (mais non, désolé, il n'a pas fini).

Merci à Loïc et à Capu Rossu pour leur relecture.
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MessagePosté le: Sam Mar 16, 2013 13:47    Sujet du message: Répondre en citant

Il faudrait aussi voir les actions que l'Allemagne peut entreprendre en direction de la Finlande pendant le report de Barbarossa. Les ouvertures diplomatiques des alliés et le renforcement de l'Armée Rouge ne sont pas totalement ignorés de Berlin, qui doit certes se douter que ses alliés mineurs vont commencer à douter.
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