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Crossbow Janvier 1944
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 11:14    Sujet du message: Crossbow Janvier 1944 Répondre en citant

Par Etienne (oui, Julius, c'est sa récréation, Crossbow c'est moins drôle, mais c'est bien aussi !)


1er janvier 1944
Sur la piste des V
Crossbow
Tergnier (Aisne)
– Construire des armes de représailles, c’est bien mais encore faut-il les acheminer sur les bases de lancement. Certes, pour le moment, les Allemands n’en sont pas encore là, mais cela ne saurait tarder !
Dans ce but, des trains acheminant matériel, matériaux et hommes circulent d’Allemagne vers le littoral de la Manche. La gare de triage de Tergnier devient donc une case stratégique sur l’échiquier du Reich, carrefour que les bombardiers alliés se doivent de visiter régulièrement, surtout depuis le début des chantiers. Une forme de “Transportation Plan” avant l’heure, juste imposée par la logique.
Histoire de bien commencer l’année 1944, tous les bombardiers légers disponibles de la 12th AF, soit 353 B-26 Marauder et A-20 Havoc, vont s’occuper en priorité de la gare de triage axonaise et, en sus, de quelques sites Noball. Tous sont dûment escortés afin de ne pas répéter l’excès de confiance de la fin décembre. La gare ne bénéficie pas encore d’une protection de Flak renforcée, ce qui permet un bombardement plutôt précis et dévastateur – même si tous les bombardiers n’ont pas la même chance.
« Il y a des jours où on ferait mieux de rester couché, c’est d’ailleurs souvent le cas au Nouvel An ! Notre monture habituelle étant en révision, nous n’étions pas prévus pour la mission du 1er janvier, aussi nous avons fait la grosse fête dans un bar de Chipping Ongar, avec d’autres potes de l’escadrille, dont John Neyenhouse et Ramsay Toon. Sauf qu’eux-mêmes étaient prévus au tableau d’ordre, et qu’ils se sont bien fait avoir par quelques tournées.
Résultat des courses : les deux lascars étant indisponibles, Barker nous a désignés pour remplacer leur équipage sur leur zinc, Hot Garters, le B-26 serial 41-31698. Inutile de dire que les gars ont protesté, car on n’était pas trop frais pour autant, mais Barker avait reçu l’ordre d’envoyer TOUS les avions disponibles, et Hot Garters en faisait partie.
Nous avons donc pris place à bord de notre monture provisoire, sans être vraiment enthousiastes. Vous savez, on dit parfois qu’on sent ce qui va se passer. Eh bien ce jour-là, on avait tous un odorat particulièrement développé, on a grimpé dedans quasiment en marche arrière.
Le décollage s’est bien passé, mais il a fallu du temps pour qu’on se mette en groupes, tellement il y avait d’appareils. En plus, s’il faisait beau sur Chipping, c’était plus couvert sur Londres et le Sud, certains ont eu du mal à rassembler même si notre point de rendez-vous, Douvres, était bien clair de nuages. On s’est vite retrouvés avec quinze minutes de retard sur l’horaire prévu. Après Douvres, nous sommes restés sur le cap 150 pour 180 milles [nautiques] vers notre objectif, la gare de Tergnier, au sud de Saint-Quentin. Le temps était plus clair sur la France, mais avec une belle couche en dessous de nous par endroits, ce qui nous cachait à la vue des observateurs au sol et empêchait la Flak de se manifester.
Sauf qu’en arrivant en vue de la cible, le temps s’est complètement dégagé, en dehors d’une barre de nuages plus au sud, et là, les Huns se sont déchaînés, ils avaient dû sortir tous leurs calibres, car ça pétait de partout. Faut dire aussi que nous faisions partie du box de fin, ils avaient eu le temps de régler leur tir sur ceux de devant. Bref, on s’est vite fait encadrer par des flocons bien noirs, du gros morceau. Et l’un d’eux a fini par nous péter à la gueule, si vous me passez l’expression. Encore heureux que nous avions largué nos œufs, sinon il y aurait eu une belle explosion, car l’obus a fini dans la carlingue, en tuant net les sergents John Gober (mécano navigant et mitrailleur de tourelle) et James White (radio). J’ai hurlé "Evacuation" dans l’intercom, et tous ceux qui restaient ont pu sauter, moi le dernier. Mon copilote, Arnold Warmuth, avait pris un éclat dans le dos et il a eu de mal à s’extraire du cockpit. Il est mort en arrivant à terre, les reins brisés, car il n’a pas pu se recevoir correctement. J’ai vu se mettre en torche le parachute d’Irving Lerman, notre bombardier-navigateur, sans voir où il a touché. La dernière corolle en l’air était celle de Dick Byrem, le mitrailleur arrière. Il s’est posé non loin de moi, mais hélas j’étais déjà encadré par des Huns qui nous mettaient en joue. Heureusement, leur chef est arrivé, mais j’ai senti passer le souffle de la faux… »
(Flight officer Oliver Jopling, 559th BS, 387th BG, op. cit.)
Une bonne semaine sera nécessaire avant qu’un convoi léger puisse passer par Tergnier, et il faudra quinze jours de plus pour que toutes les directions soient rétablies, mais sans que la gare ait pour autant retrouvé ses capacités initiales.


6 janvier 1944
Sur la piste des V
Crossbow
France occupée
– Les aérodromes d’Abbeville et Saint-Omer et les sites Noball dans leurs environs (dont Flixecourt !) sont les cibles du jour pour 217 bombardiers de la 12th AF, flanqués d’une forte escorte de chasseurs Thunderbolt et Lightning, dont les pilotes sont décidés à museler une bonne fois pour toutes leurs adversaires de la JG 26. Sauf que la plupart des chasseurs allemands gardent leurs distances en refusant la confrontation directe, trop coûteuse en matériel et en hommes quand la disproportion des effectifs est devenue si importante. Les gars de Priller se contentent de harceler rapidement les Américains, en dégageant après une seule passe de tir. La méthode, à défaut d’être efficace en termes de victoires, permet de sauvegarder des effectifs qui s’amenuisent mois après mois. Qui plus est, la densité de la Flak, qui permet de bien meilleurs résultats sur les bombardiers, peut se révéler dangereuse pour les avions de la Luftwaffe, un obus tiré ne faisant pas de distinction entre ami et ennemi. Priller fait donc opérer ses hommes au-dessus des zones non protégées, à l’affût des retardataires et autres éclopés de la bataille.
Ainsi, le Douglas A-20 Havoc 2A-C (serial 43-9214) du 669th BS est-il sévèrement touché à plusieurs reprises sur le chemin du retour par des Focke-Wulf en maraude. Une double paire de Lightning le défont des bourdonnements entêtants des frelons allemands et couvrent l’avion endommagé pour le reste de sa route, le pauvre appareil, réservoirs percés, tombe à court d’essence tout près du but. Son infortuné pilote rate un amerrissage forcé à 15 nautiques de Clacton-on-Sea, Essex, et l’avion coule à pic, entraînant son équipage dans la mort.
Différente cause, même effet ou presque pour le Martin B-26 Marauder Lady Luck 9A-F (serial 41-34947), du 554th BS, 386th BG – auparavant baptisé Idiot’s delight pendant sa période au sein du 451st BS, 322nd BG. Comme pour les navires, il faut croire que renommer un avion ne lui porte pas chance, bien au contraire. Plusieurs éclats d’obus de la Flak de Watten percent le réservoir de l’aile droite, qui se détache bientôt, entraînant l’avion en feu dans une vrille incontrôlable. Le pilote, 1st Lieutenant Robert Spencer, seul membre de l’équipage à pouvoir sauter en parachute, est rapidement fait prisonnier.


14 janvier 1944
Sur la piste des V
Crossbow
France occupée
– Après quelques jours de pluie, et contrairement aux conditions claires sur une Angleterre balayée par un vent d’ouest, un brouillard épars mais épais se forme sur le nord de la France, faisant rebrousser chemin à bon nombre de bombardiers de la 9th AF.
Quelques-uns réussissent cependant à trouver leurs objectifs : près d’Abbeville, Flixecourt semble perdre sa chance insolente, le bombardement faisant plusieurs morts et blessés parmi les ouvriers et soldats. La coupole d’Helfaut-Wizernes reçoit quant à elle 127 tonnes de bombes larguées par 34 Liberator des 44th et 93rd BG malgré un brouillard intense couvrant le secteur. Ce résultat fera sourire jaune les responsables d’Argos : avec ou sans visibilité, les Lourds ont les mêmes types de résultats, il ne leur faut en fait qu’un peu de chance.


15 janvier 1944
Sur la piste des V
Crossbow
France occupée
– Les conditions atmosphériques sont déplorables, tant sur une partie de l’Angleterre (est et nord de Londres) que sur la France. Elles ne permettent que quelques actions sporadiques sur les sites “en skis” entre Boulogne et Abbeville par 61 appareils de la 12th AF.
Au sein du 323rd Bomber Group, 455th Bomber Squadron, un équipage s’est soudé autour d’un Polonais engagé dans l’USAAF, le 1st Lieutenant Mieczwslaw (Matthew) S. Pietrowicz qui œuvre aux commandes du Martin B-26 Marauder YU-U (serial 41-34942) baptisé Jolly Roger, grâce à deux Américains d’origine polonaise, les Staff Sergeants John Michalowski, mécanicien navigant, et Edward Tyszkiewicz, mitrailleur de queue. Les deux hommes ont permis une synergie avec les trois Américains d’autres origines de l’équipage, 2nd Lieutenant Calvin L. Jansen, copilote, 1st Lieutenant William Y. Austin, bombardier-navigateur, et Staff Sergeant Thomas G. Kennon, radio, au point que les six hommes sont rapidement connus sous le nom de “pirates”, vu leur propension à rafler au poker les soldes des autres membres de l’escadrille… La devise de l’escadrille est Sine Alis Volamus (Sans ailes, nous volons), mais la fortune sourit aux audacieux pourrait être celle du Jolly Roger, qui va se révéler une monture chanceuse aux 130 missions.
Ce jour-là, le temps, médiocre lors du décollage, se fait meilleur du côté d’Hastings, point de rassemblement, où Pietrowicz entame la manœuvre en cercle avec trois autres avions. A la radio, Tom Kennon apprend rapidement qu’ils seront les seuls de leur groupe : les autres sont dispersés dans la nature, voire crashés pour les plus malchanceux. Partir à quatre appareils quand on fait partie du dernier groupe et que les autres sont déjà en train d’émoustiller la Luftwaffe d’Abbeville à Calais relève de la gageure ou du coup de poker, mais comme les “pirates” en sont particulièrement friands, ils y vont quand même, entraînant les trois autres Marauder à leur suite en tant qu’équipage le plus aguerri.
Avec un fort vent d’ouest dominant, Bill Austin fait prendre à son pilote un cap au 150 pour compenser la dérive. Les cumulus sont clairsemés à 8/10e, ne laissant entrevoir que par moments la mer, ou la terre sur la fin du trajet. L’estimation d’Austin se révèle excellente : la baie de Somme s’ouvre devant leurs yeux, avec une barre de nuages plus importante dans leurs douze heures. La base des cumulus étant à 5 ou 6 000 pieds, Pietrowicz préfère rester au-dessus pour le moment afin de ne pas se faire repérer d’Abbeville, quand il va devoir descendre vers Flixecourt-le-maudit afin de se mettre à l’altitude de bombardement basse. Là encore, c’est Bill Austin qui donne le top de façon précise et les quatre avions débouchent des nuages à moins de quatre nautiques de l’objectif. Moins d’une minute pour viser et larguer, c’est rapide, mais c’est bien suffisant pour bombarder – et la Flak en-dessous ne peut ajuster son feu, elle doit se contenter d’un tir de barrage moins efficace.
Délestés de leur chargement, les Marauder allégés grimpent de toute la puissance de leurs moteurs afin de rejoindre l’abri des cumulus, relatif pour les obus, mais efficace pour la vue. A la radio, et sur l’injonction du pilote, Kennon transmet le top pour le virage à droite en montée qui doit amener les quatre appareils sur le chemin du retour. De fait, les avions sont un peu dispersés à la sortie des nuages, mais ils se regroupent vite et s’inspectent mutuellement. Pas de gros dégâts, la chance du Jolly Roger a déteint sur ses équipiers du jour. Elle ne va pas, cependant, jusqu’à leur permettre de rentrer directement à Earls Colne, leur nid habituel, où la pluie n’arrête plus de tomber. Le contrôle leur indiquera un autre terrain plus au sud-ouest, et plus sec !
Les “pirates” ne le sauront pas, mais leur passage marque définitivement la fin de la période chanceuse du site V1 de Flixecourt : leurs bombes sont tombées pile sur la rampe bétonnée ! Suivant les directives du général Heinemann, le lieu est abandonné. Il sera néanmoins encore bombardé, les Allemands conservant une garde tout autour du site, ici comme sur les autres.


16 janvier 1944
Sur la piste des V
Crossbow
Siracourt
– Cinquante-deux B-24 Liberator de la 9th AF viennent reprendre le labourage des terres de Siracourt, où les travaux se poursuivent vaille que vaille. Il faut dire que la chance semble tenir du côté allemand : aucune bombe ne tombe sur les chantiers mêmes. Alors on poursuit, en gardant même des prisonniers pour les travaux les plus lourds.


20 janvier 1944
Sur la piste des V
Crossbow
Lottinghen
– Quarante A-20 Havoc du 409th Bomber Group perturbent fortement les travaux du nouveau Wasserwerke de Desvres, sans vraiment faire de dégâts. Le chantier est à présent en phase 3 : le creusement des tranchées des futurs murs porteurs. Là aussi, les travaux de terrassement sont encore effectués par des prisonniers ou travailleurs forcés du STO sous la surveillance d’hommes de l’organisation Todt et de soldats.


21 janvier 1944
Sur la piste des V
Crossbow
France occupée
– Les missions de bombardement continuent, suivant les caprices de la météo, et sans savoir que la majorité des travaux se font à présent sur les sites de repli (revus en version légère) et sur d’autres lieux, malheureusement non connus d’Argos. Au sol, les réseaux de Résistance ont de plus en plus de difficultés à obtenir des renseignements. Ceux-ci affluent néanmoins, mais comment en faire le tri ?
Cependant, comme il est sûr et certain qu’un site non détruit deviendra certainement opérationnel un jour, on poursuit jusqu’à destruction complète. Aussi, ce sont 217 appareils de la 12th AF qui déversent ce jour leur cargaison explosive sur une dizaine de sites, du Nord à la Somme, dont Helfaut-Wizernes et Mimoyecques, ce dernier étant visé par 173 B-17 des 1st et 3rd Divisions de la 9th AF, escortés de P-47 en nombre.
En plus de la Flak omniprésente, les Fw 190 du JG 26 de Priller viennent parfois interrompre le ballet des avions américains, ainsi qu’en témoigne le Staff Sergeant Earl Pitman, mitrailleur de tourelle dorsale : « Nous avions achevé notre bombardement sans problème, quand des chasseurs huns sont intervenus sans que les nôtres soient présents. Il a fallu qu’on gueule à la radio pour les voir rappliquer, mais pendant ce temps, quelques-uns de nos collègues ont écopé, dont celui du lieutenant Bett, le B-26 AN-N (serial 41-31775) baptisé The Minute Man. La dernière fois que je l’ai vu, il perdait de l’altitude avec un moteur fumant fortement, et il avait pris de nombreux coups dans l’aile droite. C’était six milles [nautiques] après la côte française ; l’avion semblait voler correctement, mais lentement, vers 4 000 pieds. »
En fait, le Marauder du 553th Bomber Squadron, 386th Bomber Group, a été gravement endommagé, d’abord par la Flak sur l’objectif, puis par des chasseurs allemands ayant repéré la fumée de l’avion malade. Pratiquement toute la dérive manque, ainsi qu’une bonne partie de l’aide droite, rendant l’appareil difficile à manier pour les deux hommes aux commandes, les 2nd Lieutenants Elliott Bett et Leonard Burnett Junior. N’en pouvant plus, un moteur hors d’usage et l’autre donnant de grands signes de faiblesse, Bett donne l’ordre d’évacuer, ce que tout l’équipage fait entre 2 000 et 1 500 pieds au-dessus de la mer, Bett se parachutant le dernier, vers 800 pieds (moins de 300 m). Burnett, qui a vu tous les parachutes déployés, aperçoit Bett tomber à l’eau non loin de lui. La petite pagaie de son dinghy lui permet de s’approcher du pilote, qui réussit à gonfler son embarcation, et les deux hommes accrochent leurs dinghies l’une à l’autre. Burnett est persuadé que tous les autres sont à moins de 150 mètres, aussi les deux hommes s’égosillent à appeler. Tous ont reçu la formation pour le gonflage du radeau individuel, ils devraient être proches. Une heure et demie après leur chute, les deux hommes perçoivent un appel, mais sont incapables de le localiser. La même chose se reproduit au crépuscule, puis vers 22h00, sans que les pilotes puissent faire quoi que ce soit… Qui a appelé ainsi : John Bowan, sergent mitrailleur, Robert Curtiss, bombardier/navigateur, Walter Milne, Master Sergeant, de Charles Powers, sergent mitrailleur de queue, ou Woodrow Van Damme, sergent ? Nul ne le sait, mais Bett ne verra pas l’ombre d’un autre dinghy tout le temps qu’ils passeront dans l’eau – on ne récupérera les deux pilotes que trois jours plus tard… Eux et eux seuls.


28 janvier 1944
Sur la piste des V
Crossbow
France occupée
– Nouveau raid d’envergure – plus de 300 avions de la 12th AF et près de 500 de la 9th AF – sur quatorze sites Noball du nord de la France. D’une façon surprenante, les Allemands ont renforcé leur dispositif par l’appoint d’E-Boats chargés de Flak aux abords des côtes. Ceux-ci disparaîtront rapidement du paysage, car eux-mêmes font des cibles idéales pour les P-47 armés de roquettes, mais aujourd’hui, l’un d’eux parvient à endommager sérieusement le B-26 Marauder 41-3174 du 556th BS (fabriqué par Boeing), surnommé Top Sarge. L’avion, piloté par le Captain Glenn F. Grau, commandant l’escadrille, est durement touché non loin de Boulogne, tuant un observateur embarqué, le 2nd lieutenant et pilote Earl Dillionaire, et le Staff Sergeant Peter Olgivie, mitrailleur de queue.
Extraits du rapport de mission : « Sévèrement touché par la Flak des vedettes allemandes… l’avion a été gravement endommagé… Il a fallu toute l’expérience et le courage héroïque de l’équipage pour ramener l’avion à la maison, après une très longue route au-dessus des flots, et pour réussir à le poser sur le ventre sur un terrain proche de la côte. »
Le mécanicien navigant (et mitrailleur) Francis Devon précise : « L’explosion d’un obus de Flak a stoppé net le moteur droit de Top Sarge, détruisant le circuit électrique et les commandes de direction et de gauchissement. La nacelle du moteur n’existait plus, pas plus que l’aileron, et il y avait un trou de cinq pieds dans l’aile droite. Deux des neuf membres d’équipage étaient morts, et l’avion louvoyait comme s’il marchait sur une seule jambe. Le Captain Glenn Grau (bientôt Major), de Brookville, Ohio, s’acharna à tenir l’avion en vol malgré le peu de contrôle qu’il en avait. Au-dessus de la Manche, le copilote, 2nd lieutenant Richard Abrams de Bellingham, Washington, alla jusqu’à l’arrière de l’avion pour voir si les commandes pouvaient être réparées. En tordant le métal à mains nues, il réussit à faire une sorte d’épissure sur les câbles du palonnier.
Un autre des Marauder était venu se mettre aux côtés du zinc malade de leur chef, mais Top Sarge n’avait plus de radio fonctionnelle, et le bombardier de l’autre appareil dut écrire à l’envers sur son plexiglas :
« Ne sortez pas le train ni les volets ! » Il fallait donc que le Captain Grau pose l’avion sur le ventre, ce qu’il fit à la perfection sur le terrain RAF de Leiston, dans le Suffolk. »
Ce jour-là, les Alliés déversent 1 271 tonnes de bombes sur le nord de la France ; 236 avions sont endommagés et quatre B-17 et un B-24 s’abattent sur le sol français.


29 janvier 1944
Sur la piste des V
Crossbow
Eperlecques
– Nouvelle visite de 56 bombardiers lourds de la 9th AF sur le site de Watten, dont les Allemands espèrent toujours faire un entrepôt de stockage des V2 ou une usine de fabrication d’oxygène. Il faut dire que le toit du blockhaus tient toujours sans sourciller, malgré le nombre de bombes qu’il reçoit. Mais les alentours sont plus fragiles : la voie ferrée et la gare n’en finissent pas d’être refaites, au grand dam des employés – forcés – de la SNCF…


30 janvier 1944
Sur la piste des V
Crossbow
France occupée
– Appelés sur d’autres cibles, la majorité des avions de la 12th AF ne laissent que 18 de leurs congénères s’occuper d’un seul site Noball, mais les archives ne précisent pas lequel ! Quoi qu’il en soit, tous les appareils rentrent sains et saufs au bercail.


31 janvier 1944
Sur la piste des V
Crossbow
Mimoyecques
– La solide colline crayeuse des environs de Calais est la cible de cent cinquante quadrimoteurs de la 9th AF pourvus d’une solide escorte de P-51, nouveaux venus dans ce rôle. L’attaque, perpétrée vers 10 heures du matin, fait surtout des ravages sur les infrastructures extérieures : voies ferrées, routes, baraquements et véhicules, mais également sur une partie du complexe.
La “forteresse” de Mimoyecques comporte deux sites distants de 1 000 m sur les flancs de la colline. Cette fois-ci, c’est le côté le plus à l’ouest qui prend la majorité des bombes, au demeurant peu efficaces vu la stabilité du sol. Mais les Allemands décident d’abandonner ce site, moins avancé et plus visible, pour concentrer leurs efforts sur celui de l’est, mieux camouflé.
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Alias



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 11:48    Sujet du message: Re: Crossbow Janvier 1944 Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Thunderbolt et Lightning


Very very frightening.
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Wardog1



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 12:12    Sujet du message: Répondre en citant

Aurons nous droit à un B17 qui revient tout seul à la base sans son équipage?
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Etienne



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 12:32    Sujet du message: Répondre en citant

Pas prévu, non. C'est beaucoup plus tard, me semble t-il
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Alias



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 12:50    Sujet du message: Répondre en citant

Wardog1 a écrit:
Aurons nous droit à un B17 qui revient tout seul à la base sans son équipage?


Eh? C'est quoi, cette histoire?
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Wardog1



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 13:51    Sujet du message: Répondre en citant

Un b17 qui est revenu tout seul à sa base en pilotage automatique, l'équipage l'avait abandonné suite à une défaillance d'un des moteur, et au lieu de s'écraser ils est rentré de lui meme!

Il à été surnommé le bombardier fantôme.
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Chevalier Dupin



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 14:20    Sujet du message: Répondre en citant

Wardog1 a écrit:
Un b17 qui est revenu tout seul à sa base en pilotage automatique, l'équipage l'avait abandonné suite à une défaillance d'un des moteur, et au lieu de s'écraser ils est rentré de lui même!

Il à été surnommé le bombardier fantôme.


un lien paranormal

Je doute que les appareils de l'époque puissent atterrir tout seul Shocked .

EDIT : l'histoire semble provenir d'un commentaire sur un forum (qui n'existe plus ) du même genre . Rolling Eyes
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Etienne



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 14:49    Sujet du message: Répondre en citant

Ah, c'est différent.

Non, un avion ne peut pas se poser tout seul, du moins à cette époque. Aujourd'hui, c'est faisable sous condition d'aides à la navigation, et encore.

Par contre, il y a eu un B-17 abandonné par l'équipage et qui a fait un bout de chemin avant de s'écraser, mais je n'ai plus le contexte en tête.
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Alias



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 16:10    Sujet du message: Répondre en citant

Parce que là, ça paraît Turbopipeau 3000.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 18:04    Sujet du message: Répondre en citant

Allez disons planer jusqu'au champ avec les hélices en drapeau et deux moteurs sur quatre. On a bien eu pire dans le Pacifique et en Afrique.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 18:42    Sujet du message: Répondre en citant

Cette histoire m'en rappelle une autre mais... c'est un épisode de la "Quatrième dimension" ( The Twillight Zone) la série d'origine en noir et blanc. Un officier d'un B-17 tombé malade, ne participe pas au dernier voyage de son appareil, dont aucun membre ne revient à la base. Lors d'une opération bénigne des années après il se réveille dans le désert, près de l'épave. Puis se réveille après l'opération et on trouve du sable dans ses vêtements (resté dans sa chambre).
_________________
Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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patzekiller



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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 19:03    Sujet du message: Répondre en citant

on a aussi la serie de Spielberg : disparition, où le grand père de la saga/lignée est enlevé avec son B17 au dessus de l'allemagne par les cousin d'ET Razz
_________________
www.strategikon.info
www.frogofwar.org
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Archibald



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Messages: 9242

MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 19:33    Sujet du message: Répondre en citant

Un MiG-23 est-allemand a traversé toute la RFA et la Belgique sans son pilote, éjecté pour rien.

Un Buccaneer trop abîmé pour tenter un appontage et abandonné par son équipage a faillit couler... son propre porte-avion, le ratant de peu.

Un Learjet avec un champion de golf s'est dépressurisé lentement, tuant son équipage et passagers, avant de traverser la moitiédes Etats Unis.

Un F-106 abandonné par son pilote s'est posé dans une épaisse couche de neige, tout seul comme un grand... et il fut réparé et remis en service !

Citation:
Cette histoire m'en rappelle une autre mais... c'est un épisode de la "Quatrième dimension" ( The Twillight Zone) la série d'origine en noir et blanc. Un officier d'un B-17 tombé malade, ne participe pas au dernier voyage de son appareil, dont aucun membre ne revient à la base. Lors d'une opération bénigne des années après il se réveille dans le désert, près de l'épave. Puis se réveille après l'opération et on trouve du sable dans ses vêtements (resté dans sa chambre).


C'est pas cet épisode inspiré de l'histoire (tragique) du B-24 Lady be good ? (re)trouvé dans le désert de Lybie en... 1959, 16 ans après sa disparition lors d'un raid sur l'Italie.
L'équipage a fait 100 km dans le désert avant de mourir de soif.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lady_Be_Good_(avion)
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MessagePosté le: Mer Avr 10, 2019 20:00    Sujet du message: Répondre en citant

La formation des pilotes de l'époque - première mission, ils étaient perdus et ont sauté en pensant être au-dessus de la Méditerranée ! La lune sur le sable tout ca ... on a retrouvé le thermos de thé dans le compartiment du mitrailleur dorsal - encore buvable !
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MessagePosté le: Jeu Avr 11, 2019 02:40    Sujet du message: Répondre en citant

Et pourtant, ils disposaient d’un repérage gonio, qui leur indiquait le vecteur a suivre pour parvenir à leur base. Seulement, il semble bien qu’ils l’aient dépassé leur base, située près de la cote. Ils ont ensuite suivi le vecteur en s’enfonçait dans le désert, s’éloignait de la base alors qu’ils pensaient en être tout proches. A un moment donne, ils auraient quand même du avoir des doutes, et il leur aurait suffi de faire un pivot de 90 degrés pour s’apercevoir que le vecteur leur indiquait une direction derrière eux.
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