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Les oeufs du Roi
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FREGATON



Inscrit le: 06 Avr 2007
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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2018 17:10    Sujet du message: Répondre en citant

Etienne a écrit:
Ou comment se faire contredire en peu de temps …! Laughing


Maa non, en fait c'est le seul qu'ils ont le temps de repeindre... Juste histoire que Dan puisse faire son 1/72 "collector"... 8)
_________________
La guerre virtuelle est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux civils.
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demolitiondan



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Messages: 9246
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MessagePosté le: Lun Oct 08, 2018 21:07    Sujet du message: Répondre en citant

Depuis le temps que je dis qu'il faudrait faire une planche de décals FTL. Ca se vendrait autant !!!
_________________
Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Etienne



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Messages: 2824
Localisation: Faches Thumesnil (59)

MessagePosté le: Mar Oct 09, 2018 08:07    Sujet du message: Répondre en citant

ça viendra sûrement… Là, j'attends l'impression d'une planche pour les Breguet 693. y compris du FTL Wink
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"Arrêtez-les: Ils sont devenus fous!"
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 10:57    Sujet du message: Répondre en citant

Seconde partie du mois, toujours par Etienne



16 mars
King’s Eggs
Angleterre
– Les quatre missions prévues (gares de Rouen, Juvisy, Tergnier et Noisy-le-Sec) pour les heavies de la RAF sont suspendues le temps de faire un bilan. Si les photos montrent un net progrès dans la concentration des bombes sur les cibles, il faut se rendre à l’évidence : il y a encore de nombreux dégâts alentour. Entre le manque de précision des viseurs et les rafales de vent qui dévient les œufs mortels depuis une altitude moyenne de 16 000 pieds (environ 5 300 m), cela risque encore de faire hurler les Français. Avec les pertes importantes infligées par la chasse et la Flak, il y a de quoi réfléchir.
En lisant les rapports à l’heure du déjeuner, Winston Churchill fait la grimace. Inutile de continuer ainsi : l’enjeu n’en vaut pas la bougie et la colère du Général va lui donner des migraines à n’en plus finir. Malgré les avis contraires de Zuckerman et Harris, il tranche et renvoie le Bomber Command Home à sa tâche initiale : pilonner l’Allemagne. Là, les bombes égarées n’auront plus d’importance politique !


17 mars
King’s Eggs made in USA
Normandie, Picardie, Région parisienne
– La 12th AF dans son intégralité prend (non sans circonspection) le relais des Anglais. Deux raids sont programmés en même temps, un sur Rouen avec les Marauder des 98th et 99th Wings, sous une escorte mixte de P-38 et P-47, un autre sur Creil, Mantes-la-Jolie et Juvisy-sur-Orge par 140 T-bolt en version chasseur-bombardier. Le but est de pouvoir comparer les résultats et de déterminer quelle sera la méthode à suivre désormais, aussi les combattants sont-ils guidés par leurs officiers supérieurs dans leurs propres machines, puis suivis par des avions de photo-reco se succédant à intervalles réguliers.
………
Rouen (Seine-inférieure) – Le repérage de la gare de triage de Sotteville est plutôt aisé, puisqu’étant située le long des berges de la Seine, elle est très visible du ciel. Principal souci des équipages américains, la densité de la Flak, très importante à cet endroit souvent visité par les Alliés. Afin de dérouter les servants et de disperser les tirs, le major Edwin D. Taylor, du 406th FS, propose d’appliquer la tactique essayée le 2 mars sur Beauvais : lorsque les B-26 sont en visuel de l’objectif et que la Flak commence à ouvrir le feu, un groupe de P-47 arrive à très basse altitude et s’occupe des batteries dévoilées par leurs tirs. Une bonne occasion aussi d’essayer les fameuses roquettes qui arrivent dans les unités.
Le colonel Wilson R. Wood accepte donc d’emmener son 323rd BG en première ligne afin de jouer les appâts pour les P-47 du 371st FG en repérage et destruction de Flak, l’important étant de bien coordonner les attaques avec des appareils aux vitesses différentes. Une coopération a aussi été établie avec la Résistance locale afin, non seulement de prévenir la population, mais aussi de localiser les postes de tir par avance.
« Ça y est, le père Taylor a réussi à faire adopter son schéma d’attaque pour neutraliser la Flak ! Je suis moyennement enthousiaste : Il n’y a pas que des 88 mm qui tirent, et les petits calibres risquent bien de se poster de façon à tendre un écran contre les rase-mottes, peut-être pas cette fois-ci, mais les Huns apprennent vite. Si nos pontes décident d’appliquer systématiquement la tactique, ça risque d’être du massacre la prochaine fois… Je vais bientôt réellement envier mon frère dans son diable de bimoteur du 393th, à l’aise au pigeonnier ! Enfin, lot de consolation, on va pouvoir tester en réel ces fameuses roquettes, qui nous ont donné pas mal de fil à retordre en exercices ! » (Joe L. Blumenthaler, op. cit.)
Temps clair, cumulus de beau temps et bonne visibilité. Dans le nez vitré de son B-26 personnel baptisé Holly Woodpecker, le colonel Wood dirige les opérations. A la fois le bombardement, avec la prise d’axe et la visée, mais aussi le guidage des P-47 “nettoyeurs” qui, au ras du sol, n’ont guère de hauteur pour repérer leurs cibles. Ancien navigateur-bombardier au sein de l’AVG de Chennault, l’homme a repris un tour de service, cette fois en tant que chef de groupe, mais vu l’importance de cette mission, il a de nouveau endossé avec délectation sa combinaison de vol. Si la conduite du bombardement ne lui pose aucun problème, diriger les P-47 aurait pu être plus difficile que prévu à cause du camouflage vert olive en vigueur jusqu’ici sur les chasseurs, mais il y a heureusement parmi eux de nouveaux appareils non peints, plus faciles à repérer de 12 000 pieds.
Dans les dix secondes suivant les premiers flocons noirs dans le ciel, signalant les tirs de la Flak, 36 Thunderbolt line abreast déboulent du sud au ras du sol sur le site de la gare et s’en prennent aux emplacements visibles des canons de 88, tirant leurs roquettes et mitraillant à tout va. Pagaille indescriptible au sol, les servants ne s’attendant pas à cette arrivée inopportune, ni aux roquettes qui font un effet spectaculaire, à défaut de toujours être précises : le moindre bout d’aileron tordu lors de la fabrication ou de la manipulation par les armuriers perturbe l’aérodynamique de l’engin et le fait dévier de sa route.
Quelques secondes après, les chapelets de bombes se déversent des soutes des bimoteurs américains, occasionnant de sévères dégâts sur l’étendue de la gare normande, sans toutefois détruire beaucoup de matériel roulant, les Allemands en stockant peu dans cette gare trop à portée des avions alliés. Ce sont les infrastructures qui écopent : voies, aiguillages et cabines, bâtiments.
Côté américain, pas de perte recensée : tous les appareils parviennent à rentrer en Angleterre, malgré de nombreux dégâts tout de même. Deux des P-47 de l’attaque au sol sont revenus en fumant à cause des explosions de leurs propres roquettes : ils sont passés à travers les nuages de débris !
A Abbeville, on s’est d’abord abstenu d’intervenir sur la masse serrée des P-47 se dirigeant vers la région parisienne, d’autant plus facilement qu’un autre message radio annonçait le raid sur Rouen. Mais le temps de trajet a fait qu’à nouveau, les pilotes des Fw 190 n’ont vu que les avions s’en retournant au nord.
………
Creil, Mantes-la-Jolie et Juvisy-sur-Orge – Si Creil voit le retour des Thunderbolt achevant leur travail de sape, c’est une première pour les deux gares de la banlieue parisienne, qui sont traitées avec précision. Plutôt que de larguer des tonnes de bombes sur les voies en espérant toucher un appareillage plus précieux, les pilotes ont reçu ordre de viser ces équipements. Cabines d’aiguillage, dépôts, hangars, rotondes et plates-formes d’entretien ou de déchargement sont donc ciblées par les monomoteurs qui s’en donnent à cœur joie. La Flak légère fait cependant des dégâts : trois des “Jug” finissant au tapis, sans compter de multiples impacts sur d’autres avions, heureusement robustes et encaissant bien les coups. Le Captain Laroque revient même au terrain avec un obus de 20 mm coincé entre deux cylindres !


18 mars
King’s Eggs
Picardie
– Temps pourri sur toute la côte de la Manche, de la Normandie à la frontière Belge. Crachin, nuages bas au point de ne pas avoir de plafond. Pas de Rhubarb ou de Rover pour les squadrons de chasse, qui ont commencé à prendre l’habitude de traquer les convois ferroviaires, même au sein de la 2nd TAF, dont les groupes sont plus habitués au mauvais temps que ceux de la 12th AF. Par contre, des éclaircies plus au sud permettent une sortie des mediums du 82nd Bomber Group de la 2nd TAF vers Tergnier, afin de finir le boulot fait le 15 mars par les heavies. Le marquage est de nouveau assuré par les Mosquito du Sqn 346 Liège, la première vague étant fournie par les Beaumont des trois autres squadrons belges du 3rd Wing, bien sûr escortés par leurs compatriotes des Sqn 349, 350 et 351. On reste en famille ! Suivent les autres squadrons du Wing, décidément très international : Anglais, Australiens, Hollandais, Néo-Zélandais et Polonais.
Seul le I/JG 1 peut intervenir, avec une vingtaine d’appareils.
La météo empêche à nouveau les hommes de Priller de décoller, d’autant plus que, suite à ses protestations récentes, l’Oberst a la visite de l’inspecteur général de la chasse, Adolf Galland, qui ne peut que constater l’évidence : il serait fou de décoller ! Autre constat : le manque d’effectifs, tant en pilotes, blessés, morts ou épuisés, qu’en machines, usées et rafistolées. Si le dernier point est facilement corrigeable grâce aux cadences de l’industrie allemande à présent disséminée pour échapper aux bombes, c’est plus compliqué sur le plan humain. Galland ne peut proposer que de jeunes recrues, fraîchement émoulues des écoles. Si jusqu’ici le front ouest, plutôt calme, permettait de tranquillement former et aguerrir ces jeunes, la recrudescence des combats, leur fréquence et leur intensité les désigne à présent comme des victimes faciles. Mais il n’y a guère le choix : tous les fronts sont dégarnis…
Situation similaire pour le Hauptmann Schnoor, mais vécue dans son habitacle : son jeune ailier vient de se faire descendre en flammes, n’ayant pas réussi à le suivre dans ses évolutions. Malgré une victoire acquise de haute lutte sur un Spitfire polonais, Schnoor est amer, et doit rompre le combat en rappelant ses équipiers pour éviter que tous ne succombent sous le nombre.
Toujours peu de Flak sur l’objectif. Les Belges descendent donc au maximum afin d’être précis, tant au marquage qu’au largage, et sont de ce fait suivis dans la manœuvre par les autres équipages, pour un résultat quasi sans reproches. Néanmoins, en voulant descendre au plus près pour faire taire les quelques batteries en action, deux Mosquito du Sqn 305 Zamia Polonais se font trouer de toutes parts leur structure en bois et doivent se poser en catastrophe. Si l’un des équipages est fait rapidement prisonnier, le navigateur, blessé ayant besoin de soins, le deuxième parvient à s’enfuir et se réfugie chez des immigrés polonais résidant non loin des zones minières de Lens.


19 et 20 mars
King’s Eggs
Angleterre
– Le mauvais temps s’est étendu plus au sud et s’est aggravé en Angleterre : pas de missions pendant deux jours, on panse les plaies et on réfléchit ! L’exemple américain des P-47 nettoyeurs de Flak à la roquette donne des idées aux responsables britanniques. On songe un instant à employer des Mosquito ou des Beaufighter du Coastal Command, mais on préférera d’abord utiliser des Typhoon pour jouer ce rôle en accompagnant et en précédant les bimoteurs. En effet, seule une réduction voire une mise hors de combat des batteries de Flak peut permettre aux bombardiers de descendre plus bas et d’être suffisamment précis pour loger tous leurs œufs dans la corbeille…
Une autre idée surgit, apportée par un ancien du Pacifique : celle d’utiliser des bombardiers à nez plein, comme les B-25 G, H ou J, pour déblayer le terrain à la mitrailleuse ou au canon avant de larguer des bombes à retardement. Inconvénient : il faut en trouver !


21 mars
King’s Eggs
Région parisienne
– Les conditions atmosphériques s’améliorent (sans aller jusqu’au beau temps), à la fois sur l’Angleterre et sur le Bassin Parisien, la Manche et le nord de la France restant couverts par une traîne active. Une météo trop aléatoire pour les Yankees, parfaite pour des British… ou des Belges.
Trois gares sont au programme, suivant la météo locale : Lens (Pas-de-Calais) est incertaine – et ne sera pas bombardée ce jour, les équipages se dispersant sur les autres objectifs en suivant leurs collègues à la trace, Chambly (Oise), et Paris Saint-Ouen. Si la gare de Chambly est relativement en dehors de la ville, celle de Saint-Ouen est plus délicate à traiter, vu la densité des habitations dans la banlieue parisienne. La réputation de précision des équipages belges fait qu’on leur attribue le premier rôle sur cette cible, avec le concours des Sqn 347 Limburg et 348 Brabant, dont les Typhoon sont armés en roquettes pour s’occuper des postes de Flak, opération chirurgicale des plus difficiles, car certaines batteries sont situées sur le toit d’immeubles d’habitation.
………
Saint-Ouen – Le briefing a été particulièrement long, les pilotes étudiant chaque photo et les commentaires envoyés par la Résistance locale. Celle-ci se propose d’ailleurs de faire sauter deux batteries particulièrement imbriquées dans le tissu immobilier pendant l’opération aérienne, en faisant exploser des charges amenées par le réseau des égouts municipaux.
« Un jour, on avait vu arriver un gusse bizarre, la soixantaine bien sonnée, costar et grosses lunettes de myope, mais plutôt négligé, un clope toujours éteint sur la lèvre inférieure. Et complètement timbré. Il pensait – à juste titre – que la gare allait bientôt être une cible des Alliés, et se proposait de faire sauter les postes de DCA en allant poser des charges dans les égouts, qu’il connaissait parfaitement car il en avait été l’ingénieur chargé de la construction ou rénovation. On avait tous trouvé ça stupide ou inutile, jusqu’à ce que l’on reçoive un message nous demandant d’indiquer avec précision les emplacements des batteries, qui allaient être traitées en premier pour que les bombardiers soient moins gênés. Il a fallu qu’on aille retrouver le gars, dénommé Pierrot, tout heureux de pouvoir faire péter les Boches, mais on n’a pu préparer que deux points qui coïncidaient avec les égouts. Baste ! C’était déjà ça de pris. On a choisi les plus difficiles à flinguer pour les avions. » (Réseau Rail-Seine Nord)
Les sirènes ont déjà fait retentir leur lugubre marche funèbre quand les bombardiers venant du nord apparaissent au loin, sortant de la couche. Les canons se dressent dans leur direction, leurs servants les orientant avec une méthode toute germanique, quand les Typhoon arrivent au ras des toits, mais en provenance du sud !
« Nous avions très largement contourné l’objectif en passant par l’est de la cible pour revenir dessus par le centre de Paris, en sens contraire des bombardiers et contre le vent au sol, ce qui nous dissimula à la vue et à l’oreille des Boches qui servaient les batteries : toutes étaient orientées vers le nord, même les légères car ils voyaient bien que les bimoteurs descendaient plus que de coutume. Quelques-uns d’entre nous encaissèrent des coups à l’arrière par d’autres batteries parisiennes, mais la robustesse de nos avions nous a permis de les dédaigner.
Pour nos cibles, la surprise fut donc totale. Ils n’eurent pas le temps de se retourner que nos roquettes fusaient et que nos canons aboyaient. Un immeuble sur lequel était installée une batterie s’effondra sur lui-même ; j’espérais qu’il était vide de tout habitant ! Puis nous avons filé vers la droite, toujours au ras des toits… »
(Cdt Raymond “Cheval” Lallemant, Sqn 348 Brabant)
Dans les nez vitrés des bimoteurs, les bombardiers voient avec satisfaction les explosions au sol et surtout la baisse rapide de la densité de traçantes et de flocons noirs devant eux. Qui plus est, les fumées donnent de bonnes indications sur les emplacements de l’objectif, un marquage avant l’heure. La gare est donc sévèrement pilonnée, les infrastructures sont détruites à 80%, avec de nombreux wagons en stationnement détruits, plus une trentaine de locomotives, et les dépôts de matériel ou combustible. Un Boston du Sqn 88 est néanmoins gravement touché, son pilote utilise le reste de puissance de ses moteurs pour grimper afin d’évacuer l’équipage en parachute. La plupart se retrouveront poussés par le vent sur Paris même, l’un d’eux se posant sur le toit de l’Opéra !
………
Chambly (Oise) – Le scénario se répète pour cette petite bourgade, mais le nombre de postes de Flak est faible. Ils sont rapidement mis hors de combat par les Typhoon du Sqn 609, les Beaumont du 139th Wing pouvant ainsi opérer à moins de 3 000 pieds. Aucune bombe ne tombe en dehors du périmètre de la gare, au grand soulagement des habitants.
………
Dans les deux cas, la chasse allemande se résume à une seule staffel du I/JG 1, une de Pontoise pour le raid sur Chambly, l’autre de Melun pour Paris, soit moins de trente avions au total, et qui se heurtent chaque fois aux (trop) nombreux Spitfire et Typhoon de l’escorte. Écœurés, les pilotes des Fw 190 rompent rapidement le combat, non sans avoir laissé quatre appareils au tapis.


22 mars
King’s Eggs
Laon (Aisne)
– La cité couronnée reçoit une visite, inattendue en raison du temps médiocre et bouché. Ce sont les Mosquito des 138th et 140th Wings, au repos la veille, qui viennent mettre un peu de désordre dans les réparations en cours.
Cette mission a bien failli bien être interrompue. En effet, les rapides bimoteurs ont bien sûr traversé la Manche au ras des flots, et poursuivi au ras des arbres pour éviter la détection radar allemande, mais il était prévu de grimper ensuite pour détecter plus facilement la gare de Laon. Or, le plafond s’est stabilisé à moins de 1 500 pieds à partir du Cambrésis, alors qu’il était correct jusqu’aux rivages français. Devant cette situation, tout autre que Robert N. Bateson aurait rebroussé chemin, mais entre le tempérament opiniâtre du vétéran qui a survécu aux Japonais à Sumatra et son sens de l’orientation, bien aidé par son radio-navigateur Stanley A. Livingstone, le WingCo décide de continuer sa route jusqu’à l’objectif, emmenant à sa suite les deux Wings.
Avec cette mauvaise visibilité, entre humidité latente et petits crachins, il n’est pas évident de s’y retrouver : les repères au sol sont très fugitifs à cette altitude et à cette vitesse, et les équipages sont obligés de vouer une confiance absolue à leur chef, même si en leur for intérieur, un doute subsistant, ils préfèreraient être ailleurs. D’où une première surprise en entendant l’ordre d’ouvrir les trappes de soute. « On a beau écarquiller les yeux, rien ne laisse présager l’objectif… »
Deuxième surprise dès lors qu’ils aperçoivent les traits ténus mais brillants des rails de chemin de fer qui convergent vers eux, puis les feux de signalisation de la gare au loin. « Ce diable d’homme a encore réussi ! »
Bombs go ! L’ordre résonne dans les écouteurs, les bombardiers tentent une visée précise à cette vitesse. « Des ombres se forment là-bas, un ou plusieurs convois, ça va aller. »
Premières explosions au sol, qui éclairent la gare de manière fantomatique et brève. « Un bref appui aux ailerons et palonnier pour aller sur cette cabine d’aiguillage… Bombs gone ! »
Quelques traçantes qui montent… Trop tard, les Wooden Wonders sont déjà partis, par la gauche afin d’éviter la ville, et engloutis par la brume, la pluie et les nuages. Plus besoin de raser le sol, les bimoteurs grimpent et se reforment au-dessus de la couche nuageuse, direction nord-ouest. Des Focke-Wulf décollent de Lille pour les intercepter, mais rebroussent chemin rapidement dès qu’ils reconnaissent les silhouettes des bimoteurs. La seule façon de rattraper un Mosquito, c’est d’être au-dessus de lui et piquer. Ou que ledit Mosquito soit en panne. Mais tenter de les rattraper en grimpant, c’est peine perdue.


23 mars
King’s Eggs made in USA
Lens (Pas-de-Calais)
– Un puissant vent d’ouest a chassé les nuages couvrant la moitié nord de l’Hexagone depuis quelques jours, amenant une traîne peu active de cumulus à 4/10 sous le soleil. Un temps plus conforme aux normes américaines de la 12th AF, qui peut engager ses groupes. Suivant les précédents exemples, les deux Wings de B-26 se voient dégager le terrain par des P-47 armés de roquettes. Les “Jug” neutralisent au mieux la Flak qui se dévoile à l’arrivée des Marauder et ceux-ci peuvent descendre plus bas qu’à leur habitude, retrouvant les altitudes utilisées en école et prévues pour les viseurs. La concentration des impacts est donc bonne, même si certaines bombes partent se perdre sur la ville, fort proche de la gare. L’une d’elles va même faire un joli cratère au fond des buts Est du stade Bollaert, au grand désarroi des Lensois, même si quelques supporters du Racing commentent un joli “goal” !
Un autre match se joue plus haut, entre l’équipe américaine des Lightning, renforcée de Thunderbolt, contre celle des Schlageter allemands de Lille et Abbeville. Le nombre des Cow-Boys contre l’expérience des Huns, la partie est inégale, ce qui ne porterait pas à conséquence si le carton rouge ne signifiait pas une exclusion définitive.

Hirson (Aisne) – Même principe d’attaque combinée entre P-47 déblayeurs et Havoc en matraqueurs. Ils sont en plus petit nombre, la gare ayant déjà reçu sa bonne part de TNT lors des précédents épisodes. Mais on achève bien les chevaux-vapeur : c’est ainsi qu’une vingtaine de locomotives de la Reichsbahn en provenance directe d’Allemagne sont pulvérisées sur les voies d’attente. Trois P-47 et deux A-20 Havoc sont perdus sous les coups d’une Flak trop nombreuse pour être complètement jugulée, car elle bénéficie de l’appoint de wagons armés de 88 mm en route vers l’ouest.


24 mars
King’s Eggs made in USA
Amiens-Longueau (Somme)
– Temps toujours aussi clair, une vraie journée de printemps. Pendant que la 2nd TAF multiplie les sorties Rover et Rhubarb sur tout ce qui roule de la Normandie à la frontière belge, voire au-delà pour quelques pilotes belges “étourdis”, le brigadier-général Elwood Quesada mobilise tous ses Fighter Groups pour la seconde phase de destruction de la gare picarde. P-47 armés de roquettes en première vague pour la Flak et autres cibles potentielles, puis une fournée d’autres “Jug” munis de bombes de 500 livres, le tout encadré en hauteur par des P-38.
Pas moins de 400 avions sur tout son territoire de surveillance ! Priller est rapidement débordé par les demandes d’intervention des stations radar et des postes de guet. Chaque pilote, y compris leur chef, fera au minimum trois sorties ce jour-là, sauf ceux qui seront descendus avant. A ce rythme, hommes et machines s’usent vite.
Sur une cible aussi grande qu’une gare, les roquettes font merveille, trouvant toujours une cible à faire sauter, le tout offrant un spectacle dantesque qui fait se terrer chacun des spectateurs involontaires. Spectaculaire et efficace cette fois, avec très peu de dommages civils, ça change. Dans les états-majors, on commence à se demander si on ne tient pas LA solution pour ce genre de situations. Moins de bombes, mais mieux placées, ce n’est pas si mal, après tout. Cela devrait empêcher les Français de râler (mais ça, c’est mal les connaître !).
Seul inconvénient, la faible capacité d’emport. Rapport est donc fait au Pentagone, demandant à la fois un avion monomoteur lourd (ce sera le Douglas Skyraider) et la mise à disposition d’un ou plusieurs groupes de B-25J, capables de mitrailler et de bombarder.


25 mars
King’s Eggs made in USA
Mantes-la-Jolie (Seine-et-Oise)
– Nouvelle visite des Thunderbolt, suivant la nouvelle méthode. Mais celle-ci n’a pas manqué d’être remarquée par les états-majors allemands. Une série de mesures ont donc été prises afin de contrer le phénomène. Tout d’abord, il est évident que les gares sont devenues l’objectif n°1 des Alliés. On renforce donc leur défense anti aérienne, en enlevant des batteries disposées ailleurs. Mais ça, c’était déjà en cours.
Il est tout aussi évident que les Alliés font tout pour éviter les pertes civiles : on installe donc les batteries de Flak lourde (88 mm) à l’intérieur des villes, au beau milieu des maisons, voire sur celles-ci quand c’est possible (immeubles à toit plat). Ainsi, espère le QG allemand, il sera illusoire d’attaquer une batterie sans faire de dégâts aux alentours, d’autant plus qu’ordre est donné de maintenir la population habitante dans ses demeures – ordre qui ne sera pas toujours respecté par des chefs de poste indignés.
Puis, on concentre dans les gares elles-mêmes que de la Flak légère, mais en nombre pour faire un écran de fer et de feu à l’intention des avions arrivant bas. De plus, des guetteurs sont installés sur des points culminants, comme des châteaux d’eau, pour signaler au plus tôt aux batteries la direction d’où approchent les assaillants.
Bref, une rude surprise attend les Américains.
« Ça sent le roussi. A 10 secondes de l’objectif, aucun éclatement, aucune traçante en l’air, alors que les copains là-haut avec leurs œufs de 500 livres sont bien visibles. Ce serait tout de même étonnant que les Krauts aient enlevé toute leur Flak… Nerveusement, je tripote le commutateur des roquettes sur “All”. » (Joe L. Blumenthaler, op. cit.)
Soudainement, un mur de traçantes s’élève devant les pilotes médusés. Emportés par leur élan, ils ne peuvent que continuer, certains ouvrant le feu sans réfléchir, par simple réflexe, comme si leurs propres balles pouvaient arrêter celles d’en face.
Le résultat est effrayant. Les P-47 sont réputés pour leur robustesse, mais pas à ce point ! Un Jug est pulvérisé dans l’explosion de ses propres roquettes, endommageant deux de ses proches équipiers, dont l’un finit sa course en pièces détachées au beau milieu des voies ferrées, l’autre parvenant à se traîner un peu plus loin pour se poser sur le ventre. Trois autres vont s’éloigner en fumant noir ou bleu pendant leur montée, juste ce qu’il faut pour que les pilotes puissent sauter en parachute. Tous les rescapés de la première vague rentreront, plus ou moins difficilement, avec plus ou moins d’impacts.
« J’ai eu la chance d’être à l’extrême gauche du dispositif, où les tirs étaient moins concentrés, et j’ai pu passer au travers sans trop de dommages. La batterie devant moi était assez loin, j’ai pu l’aligner, et Whooff ! Les huit roquettes dans la tronche, j’ai vu les morceaux sauter en l’air. Nous sommes partis sans demander notre reste, mais le retour a été difficile pour tous, beaucoup se demandaient quand leur zinc allait lâcher… Sam et Rick ont d’ailleurs dû se poser sur le ventre à Bisterne. Le major a eu du pot, déjà de ne pas trop ramasser alors qu’il était au centre, puis de pouvoir évacuer au-dessus de la Manche et d’être récupéré très vite, mais m’est avis qu’il doit se poser des questions sur la validité de sa méthode ! » (Joe L. Blumenthaler, op. cit.)
Les fumées n’empêchent pas les guetteurs de repérer la deuxième vague qui arrive suivant un axe à 45° de la première. Mais alors que les postes de Flak s’orientent vers cette nouvelle menace, le leader des T-bolt bombardiers en piqué, ayant constaté les pertes infligées à la première formation et le risque que court la deuxième, donne l’ordre d’amorcer l’attaque sans attendre le passage des rase-moquettes, tout en prévenant ceux-ci par radio, afin qu’ils se détournent. La confusion règne donc chez les servants de Flak, qui ne savent plus trop où donner de la tête, et dont les tirs se font désordonnés. Le reste de la mêlée est tout aussi confus, les pilotes agissant selon leur instinct et le hasard qui leur fait entrevoir une cible potentielle, de Flak ou ferroviaire.
Cinq autres P-47 sont perdus, mais les installations de la gare ont été assez durement touchées et le Flak Abteilung a beaucoup souffert de ce duel avions-canons. Curieusement, les batteries lourdes situées en ville n’ont pas tiré un seul coup, mais il est vrai que tout s’est passé assez bas, dans un angle de tir inhabituel pour elles.

… et made in Britain
Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise)
– Simultanément au raid américain, les Beaumont de la RAF reviennent pour la deuxième couche. Si le bataillon de Flak a bien suivi les nouvelles instructions en déplaçant les 88 mm et en concentrant les armes légères, il semble que le guetteur chargé d’alerter les batteries ait été distrait, endormi ou pire – un rapport de la Résistance locale fait état d’un soldat exécuté sur le toit d’un immeuble, mais s’agit-il du même ?
Toujours est-il que la Flak légère ne réagit que tardivement au passage des Typhoon, qui laminent les batteries, y compris celles installées sur les toits ! Le passage est pratiquement libre pour les bombardiers qui suivent l’exemple des Belges de tête et larguent à moins de 500 m, avec une précision inégalée jusqu’ici. Si les résultats semblent à nouveau valider le processus, les observateurs ont cependant noté la nouvelle disposition des batteries anti-aériennes, ce qui les inquiète. Le rapport des Américains permettra d’élucider la question, et donnera des sueurs froides rétrospectives aux officiers…
Quant à la Luftwaffe, elle s’est contentée d’effectuer des sorties contre les avions de la 2nd TAF en missions Rhubarb, le volume trop important des attaques massives empêchant une réponse efficace, même en coordonnant toutes les forces disponibles.


26 mars
King’s Eggs made in USA
Mantes-la-Jolie (Seine-et-Oise)
– Les Américains détestent recevoir des leçons, c’est bien connu. Il est donc logique qu’ils remettent le couvert, mais à leur façon, avec beaucoup de sauce ! Ce qui n’est pas forcément idiot, car les Allemands n’ont guère de possibilités pour remplacer les pièces de Flak perdues la veille. Sans compter qu’il n’y a guère de candidat au poste de guetteur : le château d’eau, principal poste de guet, faisait une trop belle cible pour n’avoir pas été balayé dans la bataille.
D’autres objectifs étant au programme de la journée, c’est la quasi-totalité de la 12th AF qui décolle des bases d’Angleterre, près de 450 Marauder et Havoc et 275 Thunderbolt et Lightning.
À l’arrivée des quelques 80 bombardiers sur Mantes, la Flak lourde ouvre le feu, cette fois, ne pouvant compter sur la légère pour éliminer les P-47. Ce faisant, les batteries se dévoilent, et les leaders des escadrilles hésitent : faut-il attaquer à la roquette en pleine ville ? La réponse fuse sous forme d’un ordre simple : « Attack ! »
Jeu dangereux, mais les emplacements des canons de 88 sont tout de même relativement dégagés, ne serait-ce que pour avoir un créneau de tir suffisamment large. De plus, même si le quadrillage des rues ne vaut pas celui des villes américaines, il permet une visée plus précise. Réciproquement, un Jug qui arrive en suivant une rue, c’est comme un éléphant, ou plutôt un sanglier, dans un couloir : impossible de le louper. Trois avions se font abattre ainsi, l’un d’eux allant s’écraser directement sur la batterie, sans que l’on sache si son pilote était mort avant. Une statue s’élève aujourd’hui sur la petite place à la mémoire du pilote disparu.
Les tirs ayant rapidement faibli, les Marauder effectuent une passe destructrice à moins de 1 500 m, laissant la gare dans un état de ruines contredisant quelque peu le nom de la ville.

Arras, Blainville, Cambrai, Châlons-sur-Marne, Creil – Leurs gares sont les cinq autres objectifs du jour. Les commandants des formations de P-47 qui attaquent à la roquette ont reçu pour consigne de préparer des manœuvres évasives afin de déjouer les rideaux de feu de la Flak. Chacun y va donc de son petit stratagème, plus ou moins efficace, le tout n’allant pas sans pertes, malgré les louanges adressées par les pilotes à leur solide Jug. Bilan mitigé au final, surtout que du côté nazi, l’évidence est là : il faut plus de Flak ! Les jours heureux des aviateurs alliés sont derrière eux…


27 mars
Mixed King’s Eggs
Creil (Oise)
– Les photographies aériennes ayant montré à la fois les maigres résultats des attaques précédentes et une reconstruction avancée, il est brusquement décidé d’en finir une bonne fois pour toutes avec ce nœud important des réseaux ferroviaire, fluvial et routier.
Deux missions sont donc programmées ce même jour : le matin, la 12th AF déblaye le terrain de 6 000 m, la Résistance ayant indiqué que la ville était à présent désertée par ses habitants fuyant les bombes ; le relais est pris l’après-midi par la 2nd TAF, dont les escadrilles de chasse n’ont pas pour autant laissé dans la matinée les Rhubarb au jardin ou les Rover au garage. Avec une telle intensité, les Mossie post-meridiem n’ont aucune peine à fignoler le travail, les postes de Flak étant soit démolis, soit à court de munitions !


28 mars
King’s Eggs made in USA
Somain, Busigny, Cambrai, Douai (Nord), Arras, Béthune (Pas-de-Calais)
– Profitant d’une météo clémente qui perdure, les Américains de la 12th AF sortent à nouveau en nombre, évités par les chasseurs de Priller qui s’occupent plutôt des patrouilles quotidiennes de la 2nd TAF, plus accessibles numériquement parlant.
Les tactiques diffèrent suivant les endroits, mais les résultats ne sont pas forcément ceux attendus. Ainsi, la gare de Busigny, plutôt excentrée par rapport à la bourgade, fait l’objet d’un bombardement “haut” ne nécessitant pas l’emploi de nettoyeurs de Flak. Si le bombardement est réussi, les aviateurs ignorent qu’à ce moment-là, trois des convois pulvérisés en gare (qui devait être déserte) sont en fait des omnibus attendant la correspondance en retard de la ligne Dijon-Lille… On dénombre 600 victimes, de la guerre mais surtout du destin.


29 mars
King’s Eggs
Somain (Nord)
– Suivant le principe de répétition, les Anglais reviennent sur le site de la première gare de triage de France (historiquement parlant), installée par une compagnie minière. Les Allemands, commençant à s’habituer au procédé, ont ramené d’urgence de Lille quelques batteries anti-aériennes, qui ouvrent le feu à peine installées, sans grande précision. Un seul Boston du Sqn 88 est abattu, il tombe derrière l’église.


30 mars
King’s Eggs
Achères (Seine-et-Oise)
– Nouvelle inscrite sur la liste des cibles, la gare d’Achères voit arriver les Typhoon du 123rd Wing précédant les Mosquito des 138th et 140th Wings, qui démolissent les infrastructures sans vraiment toucher aux voies ou aiguillages. C’est un inconvénient de la précision du bombardement, globalement moins destructif – mais les riverains ne s’en plaindront pas !


31 mars
King’s Eggs made in USA
Nord et Est de la France
– Pas moins de 14 objectifs à traiter ce jour pour la 12th AF, avant l’arrivée d’une forte perturbation atmosphérique.
Amiens-Longueau (Somme), Aniche, Cambrai, Douai, Tourcoing et Valenciennes (Nord), Mantes-Gassicourt (Seine-et-Oise), Arras (Pas-de-Calais), Hirson (Aisne), Serqueux (Seine inférieure), Metz et Sarreguemines (Moselle), Reims (Marne) et Troyes (Aube) sont les cibles de quelques 450 bombardiers et 300 chasseurs et chasseurs-bombardiers américains. Pas besoin de leurres métalliques, les radars allemands sont saturés, d’autant plus qu’il ne faut pas oublier les quelques 250 avions de la 2nd TAF opérant un peu partout le long des côtes ou des voies ferrées !
Désabusé, l’Oberst “Pips” Priller se lance avec ses hommes dans la bataille, mais que peuvent faire une centaine de chasseurs contre un millier d’assaillants ? Tout au plus gêner de temps à autre, comme une puce dérange – un peu – un gros chien…
Certaines des gares, celles qui ont déjà été traitées, ne voient arriver qu’une petite quantité de bombardiers qui viennent fignoler l’ouvrage ; pour d’autres, c’est plus impressionnant. D’abord, le ballet des chasseurs-bombardiers virevoltant en un flot incessant avant de larguer les spectaculaires roquettes dans la toile des traçantes. Les gros bimoteurs, volant plus ou moins haut suivant l’endroit et la densité des tirs anti-aériens, qui larguent leurs chapelets mortels. D’autres, au mépris du danger, foncent au ras du sol, larguent des bombes à retardement et mitraillent tout ce qui bouge. Spectacle de guerre, de mort et de feu, dans le fracas des explosions, des tirs et des moteurs poussés à fond. Un témoin (chanceux !) ne peut que garder ces images en mémoire jusqu’à la fin de ses jours.
Puis le retour, le plus souvent dans le désordre, surtout pour ceux qui ont été atteints. Les moteurs fumants, les traînées de liquides de toutes sortes, les blessures dans les carcasses de métal, celles dans la chair humaine qu’on essaye de panser au mieux avant d’arriver sur le sol ami et salvateur. Avec de temps à autre des Focke-Wulf bourdonnant comme des mouches qui viennent se repaître de sang frais, et que les pilotes de l’escorte, toujours présents, doivent éloigner d’un revers de main.
La mer, enfin, et le calme : plus de tirs de Flak rencontrée au bord d’un chemin. Les moteurs seuls troublent le silence, dans une dernière incertitude : il faut qu’ils tiennent pour ne pas aller nourrir les poissons et les crabes !
Le retour au bercail, ensuite. Comme on peut être heureux de retrouver cette herbe si verte, ces baraquements si gris, comme le ciel. Pour aujourd’hui, c’est fini. On verra demain, c’est un autre jour.
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FREGATON



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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 11:33    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:
Un Boston du Sqn 88 est néanmoins gravement touché, son pilote utilise le reste de puissance de ses moteurs pour grimper afin d’évacuer l’équipage en parachute. La plupart se retrouveront poussés par le vent sur Paris même, l’un d’eux se posant sur le toit de l’Opéra !


Allan Mac Intosh je présume... Pendant que ses co-équipiers tombent respectivement sur l'échafaudage d'un peintre en bâtiment et dans le bassin des phoques du zoo...

Mais si! il a osé... Laughing
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 11:44    Sujet du message: Répondre en citant

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Finen



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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 13:32    Sujet du message: Répondre en citant

Suite au passage des 19 et 20 mars, ne serait-ce pas l'acte de naissance du AC-47 Spooky qui ne sera bien sur pas disponible avant longtemps?
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FREGATON



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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 14:38    Sujet du message: Répondre en citant

Finen a écrit:
Suite au passage des 19 et 20 mars, ne serait-ce pas l'acte de naissance du AC-47 Spooky qui ne sera bien sur pas disponible avant longtemps?


Pas vraiment le même environnement opérationnel je pense... Les gunships opéraient au Vietnam sans réelle opposition de DCA et plutôt en soutien rapproché des troupes au sol. Mais je laisse au(x) spécialiste(s) de la chose aérienne le soin de préciser... 8)
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 14:43    Sujet du message: Répondre en citant

L'AC-47 est plutôt un descendant du B-17 nez plein.
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Etienne



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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 14:46    Sujet du message: Répondre en citant

Finen a écrit:
Suite au passage des 19 et 20 mars, ne serait-ce pas l'acte de naissance du AC-47 Spooky qui ne sera bien sur pas disponible avant longtemps?

Non, je n'avais pas spécialement pensé à lui. Et en effet, il nécessite que la DCA soit inexistante.
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Archibald



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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 15:18    Sujet du message: Répondre en citant

FREGATON a écrit:
Casus Frankie a écrit:
Un Boston du Sqn 88 est néanmoins gravement touché, son pilote utilise le reste de puissance de ses moteurs pour grimper afin d’évacuer l’équipage en parachute. La plupart se retrouveront poussés par le vent sur Paris même, l’un d’eux se posant sur le toit de l’Opéra !


Allan Mac Intosh je présume... Pendant que ses co-équipiers tombent respectivement sur l'échafaudage d'un peintre en bâtiment et dans le bassin des phoques du zoo...

Mais si! il a osé... Laughing


J'adore cette scène.

Quand le B-17 se prends la flak au début du film, ça fait un gros trou dans la carte de navigation. Puis le B-17 se perds dans les nuages ou le brouillard - juste avant d'arriver en plein au dessus de Paris !

Pendant ce temps là, aux commandes, "Big moustache" demande à McIntosch

"Ou somme nous donc ?"

Et l'autre pointe le trou géant dans la carte et dit "ici, sir"

A chaque fois je suis mort de rire. Ah, l'humour britannique...

Je pense toujours à cette scène quand mon GPS plante ou que je suis perdu "Ou sommes nous, McIntosh ? ici, sir !"

Bravo Anaxagore.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 15:32    Sujet du message: Répondre en citant

Archibald a écrit:


Bravo Anaxagore.


Je n'y suis pour rien...
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delta force



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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 15:53    Sujet du message: Répondre en citant

est ce que comme OTL ("big week") l'USAAF et la RAF (et aussi l'ADA) ne vont pas chercher l'affrontement direct avec la LW ? id est : forcer les staffel de chasse à sortir et pousser au combat pour leur briser les reins (en cassant sa ressource en pilote).

On peut penser aussi qu'à cette date (mars 44 FTL) les staffel de chasse ont du se replier sur l'allemagne .
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requesens



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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 18:19    Sujet du message: Répondre en citant

FREGATON a écrit:
Finen a écrit:
Suite au passage des 19 et 20 mars, ne serait-ce pas l'acte de naissance du AC-47 Spooky qui ne sera bien sur pas disponible avant longtemps?


Pas vraiment le même environnement opérationnel je pense... Les gunships opéraient au Vietnam sans réelle opposition de DCA et plutôt en soutien rapproché des troupes au sol. Mais je laisse au(x) spécialiste(s) de la chose aérienne le soin de préciser... 8)


Je suis désolé de ne pas être d'accord avec les chenus de la FTL, les experts du point de divergence mais pas de DCA au Vietnam ?. D'après Wikipedia :

causes des pertes missile sol-air
avions 197
hélicoptères 7
causes des pertes artillerie antiaérienne
avions 2 140
hélicoptères 2 375

Au total 4719 aeronefs furent détruits au combat ( ces chiffres ne tiennent pas compte des 4000 appareils détruits au sol ou par accident ), en ce qui concerne les gunships, pres de la moitie des AC-47 engagés au Vietnam ( 19 sur 41 ) furent détruits ( source Wikipedia ).
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"- Tous les allemands ne sont pas nazis, monsieur !
- Oui, je connais cette théorie, oui."
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Oct 16, 2018 20:20    Sujet du message: Répondre en citant

La DCA légère a fait des ravages, et pas que dans les Hélicos ! Crying or Very sad
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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