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Divers épisodes "Les oubliés" - 1942/1943
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Archibald



Inscrit le: 04 Aoû 2007
Messages: 9441

MessagePosté le: Dim Mar 11, 2018 10:59    Sujet du message: Répondre en citant

https://www.youtube.com/watch?v=8XZE2KcPrm8

Excellent !
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
...
"C'est un asile de fous; pas un asile de cons. Faudrait construire des asiles de cons mais - vous imaginez un peu la taille des bâtiments..."
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Paul



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MessagePosté le: Dim Mar 11, 2018 13:17    Sujet du message: Répondre en citant

On a pas suggéré un moment il me semble que certains anciens soldats soviétiques de la Wermacht pourraient, par chance, une fois capturés par les Alliés, intégrer la Légion Étrangère, après reste à savoir s'ils retournent parois au péril de leurs vies en URSS ou restent en France après naturalisation, mais quid de leurs familles restées en URSS, cette dernière va-telle les laisser partir en France ?!
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Vincenzo03



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Localisation: Allier

MessagePosté le: Dim Mar 11, 2018 15:18    Sujet du message: Répondre en citant

egdltp a écrit:
Bravo, il m'a fallu quelques lignes pour reconnaitre l'épisode d'origine. Mais ta prose m'a bien fait penser aux vignettes de Hugo Pratt. Cela va t il se terminer aussi mal ?
Il faudra voir, pour la date, quand le front sera aux bouches de l'Escaut.


C'est inspiré de quelle histoire de Pratt? Dans Ernie Pyke?
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Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur.
W.S.Churchill

Ce n'est pas parce qu'une erreur se répand qu'elle devient vérité.
Gandhi
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Dimitri Jerzmanowski



Inscrit le: 26 Mai 2014
Messages: 302

MessagePosté le: Dim Mar 11, 2018 15:25    Sujet du message: Répondre en citant

Paul a écrit:
On a pas suggéré un moment il me semble que certains anciens soldats soviétiques de la Wermacht pourraient, par chance, une fois capturés par les Alliés, intégrer la Légion Étrangère, après reste à savoir s'ils retournent parois au péril de leurs vies en URSS ou restent en France après naturalisation, mais quid de leurs familles restées en URSS, cette dernière va-telle les laisser partir en France ?!


Du temps de Staline,les familles des "traîtres à la Mère-Patrie" étaient envoyées au Goulag donc il y a très peu de chances que les familles des légionnaires puissent quitter le territoire soviétique.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Mar 11, 2018 18:50    Sujet du message: Répondre en citant

@ Casus : je note ca ... pour plus tard ... 8)
@ Paul & Dimitri : Ils pourront peut-être rejoindre la légion individuellement, mais pour l'épisode auquel Paul fait allusion, l'intégration fait suite à une mutinerie face aux officiers allemands. Ici rien de tel ...
ils sont prisonniers de guerre officiellement donc le "déshonneur" est déjà sur leurs familles. Ils espèrent être classés comme "disparus" au mieux. Mais une fois livré aux russes (et ca sera le cas ... je rappelle l'épisode Pavlov au Lichenstein ?) ils auront droit au goulag au moins jusqu'en 56 voire au peleton d'exécution. Et leurs familles aussi. D'ou la remarque de l'adjudant : le mieux c'est de se faire tuer et idéalement sans papiers d'identité.
J'aime bien Pratt dans sa manière de représenter ce type de personnage - pas de misérabilisme, pas de mise en accusation non plus, juste des faits sur le "comment on est arrivé la/maintenant on fait quoi ?"
@ Vincenzo03 : la réponse est dans le titre Smile le recueil "Deux ou trois choses que je sais d'eux", un ensemble de nouvelles indépendantes, un peu come ce que je fais mais evidemment en mieux. Cet ensemble est présenté par le Lieutenant Koinsky, un lieutenant dans l'armée anglaise, originellement de l'armée polonaise. Déployé dans les Scorpions du Désert (titre de la série - que je vous recommande évidemment), une unité du LRDG qui n'existe évidemment pas FTL. Mais ca ne veut pas dire que je ne compte pas le faire apparaître un jour ... Smile
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Vincenzo03



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MessagePosté le: Dim Mar 11, 2018 21:14    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:

@ Vincenzo03 : la réponse est dans le titre Smile le recueil "Deux ou trois choses que je sais d'eux", un ensemble de nouvelles indépendantes, un peu come ce que je fais mais evidemment en mieux. Cet ensemble est présenté par le Lieutenant Koinsky, un lieutenant dans l'armée anglaise, originellement de l'armée polonaise. Déployé dans les Scorpions du Désert (titre de la série - que je vous recommande évidemment), une unité du LRDG qui n'existe évidemment pas FTL. Mais ca ne veut pas dire que je ne compte pas le faire apparaître un jour ... Smile


Je connais bien les scorpions. Excellent côté humain et romantico-idéaliste. j'adore.
Le recueil me dit quelque chose....Publié chez Casterman?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Mar 11, 2018 21:49    Sujet du message: Répondre en citant

Celui-là même :

https://www.bedetheque.com/BD-Koinsky-raconte-Tome-1-Deux-ou-trois-choses-que-je-sais-d-eux-2402.html
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Mar 18, 2018 23:37    Sujet du message: Répondre en citant

Semaine compliquée, week-end encore plus ... pas pu tout faire Sad . Première partie d'un long texte en voie d’achèvement. Appelons cela un "Teaser" Smile :

Le dernier Khan

Kalgan, le 17 décembre 1943

Dans la ville de Kalgan (1) balayée par le vent des steppes, le Prince Demchugdongrub observait le calme de la cour intérieur de son palais. La saison, le climat, l’ambiance générale même engendraient une morosité qu’il comprenait, et regrettait profondément.

Car après tout, cette cité était quand même la capitale du Mengjiang (2), son enfant le plus précieux, l’œuvre de sa vie, qu’il avait tâché de construire depuis de longues années. Comment cette dernière création serait-elle jugée dans le futur ? Comment son nom, ou son titre de « Prince De », s’intégrerait-il dans le glorieux panthéon de ses ancêtres (3) ? Ces questions le taraudaient alors qu’il parcourait les coursives du bâtiment pour regagner son bureau. On y serait plus à l’aise pour méditer, tant il est vrai que sa robe noire à idéogrammes et son chapeau traditionnel le protégeaient peu du froid, et ce malgré sa robuste constitution. Dans la grisaille, il revenait au prince de glorieux souvenirs, que les quelques gardes rendant les armes sur son passage lui évoquaient.

Il se rappelait de sa jeunesse dans une Chine indifférente à son peuple. Il se rappelait également de son éducation dans le souvenir dans la Gloire des Khans qui avait conquis le monde, ou presque … Et il se rappelait évidemment de l’oppression des Han et des ravages de leurs conflits, préoccupés qu’ils étaient depuis presque 30 ans à se disputer les dépouilles d’un empire qui n’était pas le leur. De tout ses ressentis était née naturellement un mouvement politique, ethnique, naturelle presque : le panmongolisme. Une chose à sa place, selon la doctrine. Les mongols retrouveraient le contrôle de leurs terres, les steppes belles et immenses que Marco Polo avait décrit dans ses voyages.

En Septembre 1933, déjà, les princes et seigneurs autonomistes s’étaient ralliés à lui, lors d’un conseil historique au temple de Bailingmiao (4), qui avait toutefois duré jusqu’à mi-octobre. Le temps d’aplanir les divergences, et de surmonter rancœurs et suspicions. Une fois le principe d’une confédération arrêtée, ils s’en étaient remis à lui, l’héritier légitime, pour porter leurs justes revendications d’indépendance à Nanking. Ces avortons des littoraux, se battant comme des chiens, n’avaient pas jugés bon de leur répondre autrement que par l’envoi d’un émissaire (5), pour gagner du temps de toute évidence. Qu’a cela ne tienne, ils avaient été avertis ! Comme prévu, les parrains de la Mandchourie avaient répondus eux, dès 1935. Ensemble, japonais, mandchous et mongols feraient tomber les chinois Han !

Et c’est ainsi qu’avec l’appui de l’armée du Kwantung, et notamment du Général Jirō Minami (6), un état indépendant s’était matérialisé dans le Chahar et le Suiyan. Le 24 décembre de la même année, cet appui était concret : 2 bataillons de cavalerie mandchoue (7), une escadrille d’avions et même quelques chars. Grâce à tout cela, mais également et surtout grâce à ses invincibles cavaliers, il avait submergé tout le nord du Chahar et réduit à néant ses pitoyables défenseurs (8 ).

(1) Aujourd’hui, on parlerait de Zhangjiakou, province du Hebei,
(2) Littéralement « les territoires mongols »,
(3) Le prince Demchugdongrub est l’un des héritiers du clan impérial Borjigin, ayant dirigé la Chine comme la dynastie Quing contemporaine aux événements ici décrits,
(4) Au nord de la Ville de Baotou,
(5) Huang Shaohong, qui devait négocier la création d’un « Comité Local Mongol Autonome pour les affaires politiques » (sic),
(6) Le colonel Seishiro Itagaki assurait les liaisons,
(7) Commandés par Li Shouxin,
(8 ) Quelques milliers de soldats nationalistes en charge du maintien de l’Ordre, faiblement armés,
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Dernière édition par demolitiondan le Mar Mar 20, 2018 22:28; édité 2 fois
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Mar 20, 2018 18:25    Sujet du message: Répondre en citant

Première partie, qui suit évidemment le message ci-dessus ! 8)

En toute logique, c’était lui qui avait choisi pour administrer ces terres, au sein du Gouvernement militaire Mongol …avec toutefois un conseiller japonais, dénommé Toyonori Yamauchi, pour le seconder … mais surtout pour « endosser l’illustre esprit de Gengis Khan, et reconquérir les territoires qui appartiennent à la Mongolie, accomplissant ainsi l’immense tâche de ranimer la flamme de ce peuple. ». Le tout alors qu’il avait à peine 34 ans ! Il se rappellerait toujours de cette journée du 12 mai 1936, et de la formation du Comité mixte du Mengjiang (1), avec lui à sa tête.

On pouvait certes questionner ces méthodes. Pas trop fort toutefois. Car la grandeur de la tâche justifie les expédients. Et pour les chefs de clans, l’alliance avec les nippons n’allait clairement pas de soi. De l’opportunisme, pas un simple alignement. Les premiers contacts étaient d’ailleurs à d’initiatives étrangères, et n’avaient débouchés sur rien. Leur envoyé, le Major Tanaka avait été trop exigeant. Il avait traité avec eux, c’est vrai. Mais d’égal à égal, lors d’une conférence de fondation de l’état (2), et en présence des chefs de clans. Lesquels avaient tiqués sur le projet de monarchie … d’où le comité mixte … Le prince avait bien tenté de marginaliser ses membres, mais la transformation en Congrès ne s’était jamais réalisée hélas …Bah, on verrait plus tard.

Avant tout, il fallait organiser ce conglomérats de tribus diverses, former une armée cohérente, créer l’instrument de la victoire. A force de négociation, on avait équipé neufs divisions de cavalerie, toujours sous le conseil du Colonel Tanaka. Hélas, cet urbain méprisait les fragiles équilibres d’appareils avec lequel lui, le prince DEM, devait composer. Et recruta hors des structures traditionnelles … un ramassis de bandits et de déserteurs équipés à l’économie (3). En désespoir de cause, on y adjoint une armée de collaborateurs chinois (4) … Pourquoi fallait-il toujours que ses alliées négligent ses conseils ? Voilà la cause des premiers déboires, l’arrogance de l’étranger !

Logiquement, ce n’était pas allé sans mal. Le Seigneur de guerre du Shanxi, Yan Xishan avait été dans un premier temps emporté par la vague mandchou-mongole de mars 1936. Mais, malgré le matériel japonais et les mercenaires chinois, les premières batailles dans le Suiyuan face à l’armée régulière de Fu Zuozi furent … problématiques …Les précieux alliés insulaires avaient généreusement contribuant, permettant de rallier les troupes et de reconstituer l’armée dispersée. On en était revenu toutefois à des actions d’harcèlement, sur la base des renseignements fournis par leurs soins, et qui n’avaient pas cessé après les revers puisque les fous Han avaient l’arrogance de rejeter son généreux ultimatum. L’accusant je cite, d’être « la marionnette de certaines puissances », et lui intimant l’ordre de « reconnaitre le gouvernement central de Tchang » ! Des actions retardatrices glorieuses vraiment, malgré les mensonges des journaux et dans l’attente du vrai conflit entre les pantins de Nanking et Tokyo (5) !

En juillet 1937, lui et ses alliés avaient finalement triomphés côte à côte, et la Mongolie intérieure était entre ses mains … enfin celles du comité ! 20 000 hommes, huit divisons de cavalerie mongoles avaient contribuées à la victoire ! La contribution du Mengjiang était incontestable.

Restait à officialiser une fois pour toute la création de l’Etat : déclaration officielle d’indépendance (6), traité d’amitié avec le Japon et le Mandchuko, choix de la capitale dans les faubourgs de Kalgan à Chan Pei (7) … Enfin en place, à gouter la reconnaissance de son peuple ! Et celle de son allié Japonais ! Et aussi celle de son « Empereur » Puyi, qui avait jugé bon de lui conférer le titre de Jinong de Wude, marquant ainsi une souveraineté toute théorique … Sacré empereur Kang-te, croyait-il vraiment l’endormir avec des honneurs de cour ? Peu lui importait les intrigues du Palais de Changchun ! pensait le prince en se caressant le menton. Seul lui importait le titre de Président du Gouvernement autonome uni du Mengjiang (8 ), et ça il l’avait obtenu plus tard (9) ! Il arrivait à son bureau et déplaça d’un coup sec la porte coulissante en bois, révélant une pièce sombre décoré d’une statue de Confucius.

Il traversa la pièce assombrie, pour atteindre son bureau. Comment aurait-il pu en être autrement de toute façon ? Après tout, lui, le prince Demchugdongrub était issu du clan de la bannière de Sonid, et son père était à la fois le chef et le président de la Ligue de Xilingol. Il avait beau être tibétain, c’était un fonctionnaire et noble impérial de haut-rang. Et dans la tradition Quing, les charges étaient héréditaires, statua t’il en s’asseyant à sa place, alors qu’un domestique lui apportait un thé servi dans une fine pièce de porcelaine. Le parfum délicat le conduisit vers des souvenirs intimes et agréables. D’ailleurs, lui-même avait épousé une Taiji (10) du clan, alors tout était en ordre. Il avait été nommé membre du comité du Chahar en 1929 non ? Et il était lui-même chef de la Ligue de Xilingol depuis 1931 ? Sa prise de pouvoir était donc un simple retour à l’ordre des choses, très confucéen en somme, ajouta t’il en considérant la représentation du philosophe, qui l’observait impassiblement… La relève était même déjà prête grâce à ses nombreux enfants. Dolgorsuren l’ainé, mais aussi les quatre cadets et la fille que sa seconde épouse (11) avait bien voulu lui accorder. Si le sort des armes restait favorable au Mengjiang et à ses alliés. Le prince Demchugdongrub risqua un sourire plus crispé qu’il l’aurait souhaité.

(1) Dans le texte - Mengjiang lianhe weiyuanhui,
(2) 21-26 Avril 1936,
(3) Un fusil pour deux …
(4) La “grand armée vertueuse Han”,
(5) Le prince Demchugdongrub passe sous silence l’offensive de Novembre 1936, ou 15 000 hommes équipés, menés au moins partiellement par des officiers japonais et soutenus par l’aviation du Kwantung, furent défaits par les troupes régulières. Qui ne daignèrent pas faire de quartier, traitant les mongols comme des partisans. Il convient toutefois de signaler que les troupes de Yan Xishan disposaient à cette époque d’un matériel conséquent (malgré les sabotages japonais – voir l’explosion du dépôt de Datong), ainsi que de généraux forts capables comme Zhao Chengshou et Wang Jingguo. Seule la menace d’une intervention de l’armée du Kwantung empecha le gouvernement nationaliste d’anéantir le Mengjiang …
(6) Le 8 décembre 1937,
(7) Capitale déplacée plus tard dans le centre de Kalgan,
(8 ) Dans le texte - Mengjiang lianhe zizhi zhengfu – changement de nom en date de Septembre 1939,
(9) En 1941. Mais vice-président dès 1939,
(10) Titre traditionnelle de noblesse Quing,
(11) Du Clan Abaga,
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Anaxagore



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MessagePosté le: Mar Mar 20, 2018 22:05    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Le prince Demchugdongrubest l’un des héritiers du clan impérial Borjigin, apparentés à la dynastie Quing,


Je ne suis pas un spécialiste, mais les Borijigin, c'est le clan de Tamüjin ( plus connu sous son nom de Gengis Khan ou " Souverain océanique").
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mar Mar 20, 2018 22:27    Sujet du message: Répondre en citant

Effectivement, la phrase peut être maladroite. Je voulais dire que les Khans se sentent aussi légitimes que la famille de Puyi, ayant conquis il y a longtemps la Chine. Je corrige et poste la suite :



En effet, et quelque soit la juste place des choses, il était inutile de se mentir sur la situation de ses alliés. Et encore … il n’avait que les bribes d’informations que lui transmettaient les japonais, et les ragots de ces réseaux. Mais, si la quantité ne comptait pas, il pouvait toujours juger de la qualité : premières défaites sérieuses en Chine continentale, Indochine en insurrection ouverte, Indonésie assiégée … et l’on parlerait pas de l’Europe pour rester poli. Tout juste paraissait-il évident qu’une fois les allemands défaits, les européens, anglo-saxons et francophones, et surtout les bolcheviks, ne manqueraient pas de se retourner vers la Chine tels des Dragons que l’on vient de réveiller.

De quels moyens disposait-il aujourd’hui pour défendre son rêve acquis de haute lutte, et au prix de tant de compromissions ? Le Prince Demchugdongrub saisit une compilation de rapports disposés en pile compacte sur le côté droit du meuble en bois laqué. Les disposants en éventail, voire en paravent, il entreprit de les passer rapidement en revue. Non pas qu’il découvre leurs contenus, mais il souhaitait se remettre les esprits au clair. Négligeant un instant le breuvage sucré, il s’absorba dans la lecture.

Son armée était organisée désormais en divisions d’environ 1 500 hommes, à raison de 3 régiments de 500 hommes. Ca s’était évidemment la théorie, les effectifs réels, loyaux ou non, ne devaient pas dépasser 60% de ce total nominal. Le déficit était encore plus grave en ce qui concernait l’encadrement, et notamment les sous-officiers. Il avait bien tenté de le résorber en créant une école de cadets (1), mais le taux de désertion atteignait presque 40% sur chaque promotion. Il fallait croire que les instructeurs japonais n’étaient très populaires, même s’ils étaient savants. Bref, lâcha t’il dans un soupir.

Armée de la Mongolie intérieure avec pour commandant Li Shouxin : 5 divisions de cavaleries de 900 hommes chacune (2), soit 4 400 hommes. Armée du gouvernement autonome de Mongolie de la bannière Pin (3) avec pour commandant Pao Shan : 3 000 hommes. Et enfin, l’armée du gouvernement autonome de Mongolie de la bannière Po (4) avec pour commandant Han Se-wang : 3 000 hommes. Combativité douteuse pour cette dernière, sans même parler de loyauté …

Maintenant le matériel … enfin celui déclaré par les officiers, tant il est vrai que le trafic d’armes n’est pas une occupation spécifique au gouvernement du Kuomitang. De ce point de vue là, Le Prince Demchugdongrub avait privilégié les divisions régulières, qui était équipées d’armes achetés à ses frais aux arsenaux du Manchuko. Des Mauser 13, auquel il fallait rajouter les 10 000 fusils de prise offerts par le maréchal Zhang Xueliang, un joli cadeau tout de même. Pour les armées en bannières, c’était plus panaché, avec une nette prédominance pour le matériel de contrebande soviétique.

Les divisions de cavalerie avaient de plus été renforcées en armes automatiques : des modèles suisses venus d’on ne sait ou (5), surtout pour les garde-corps des officiers. Ces divisions, outre leurs quatre régiments de cavaleries, incluaient également une compagnie de mitrailleuses tchécoslovaques, arrivées vraisemblablement par le transibérien en 1938 (6) : des … ZB-26, un nom barbare et dénué de sens mais pour un outil mortel ! Et enfin, environ 70 pièces d’artilleries de modèles divers, rassemblés au gré des achats et des prises de guerre … Et trois ou quatre automitrailleuses, voire chars légers prêtés par les japonais. Voila, voila … Il croisât les doigts en considérant Confucius qui semblait lever les sourcils de circonspection.

Effectivement, c’était peu face aux bombardiers américains, aux chinois et aux soviétiques. On pouvait être seigneur, de guerre ou de nation, et avoir le sens des réalités. Son armée n’avait pas la moindre chance en bataille rangée. Ces petits soldats gris (7) ne sauraient d’aucun secours pour défendre le Mengjiang. Et pas la peine non plus de demander à ses plus trop précieux alliés nippons : la principale conséquence de la guerre avait été des demandes répétées et immédiates de troupes pour les opérations de « sécurisation des arrières », échangées contre de vagues promesses de territoires appartenant surtout à la République Populaire de Mongolie … avec laquelle le Mengjiang n’était pas en guerre, contrairement aux occidentaux (8 ) !

Un serviteur interrompit ses sombres constations, la mine contrite et le regard rigoureusement posé vers le sol :

« Prince, nous avons un visiteur en provenance de Changchun. »

Le prince se composa un visage impassible de circonstances, et fit retarder le visiteur le temps de rassembler son état-major et les membres de la cour auprès de lui et dans la salle de réception. On déploya également la bannière quadricolore jaune-bleu-blanche-rouge du Mengjiang dans le fond, à égalité avec le dragon rouge sur fond bleu du clan Nara. Il fallait rappeler les liens familiaux entre le Mandchuko et le Mengjiang, et donner un peu de prestige à l’ensemble !

Une fois le collège rassemblé dans le silence, d’un geste, le Prince Demchugdongrub commanda à ses serviteurs l’ouverture des lourdes portes en bois donnant sur la cour. Un groupe d’une demi-douzaine de personnes en tenue de la cour impériale s’avança, d’un pas cérémonieux et le regard fuyant vers les lattes du parquet.

(1) Promotions annuelles de 500 personnes,
(2) 4ème à 8ème division,
(3) “Pinkwangfu” dans le texte,
(4) “Powangfu” dans le texte,
(5) Mitraillette Sig. Modèle 1930,
(6) Après avoir fait un détour par l’armée de Zhang Xueliang …
(7) Couleur assez similaire aux uniformes de l’armée nationaliste chinoise, avec une cape grise type Russie Impériale … Certaines unités avaient toutefois des uniformes moutardes analogues aux japonais, avec un insigne national sur la manche,
(8 ) Décret signé en décembre 1941, sur l’ordre de l’armée du Kwantung,
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Dernière édition par demolitiondan le Mer Mar 21, 2018 17:05; édité 4 fois
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le roi louis



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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2018 00:23    Sujet du message: Répondre en citant

Un petit soucis sur l'utilisation de ses/ces qui prête à confusion. J'ai du mal avec l'usage que tu faits d'un démonstratif plutôt qu'un possessif sur ces deux phrases:
Citation:
les bribes d’informations que lui transmettaient les japonais, et les ragots de ces réseaux.

Citation:
Le Prince Demchugdongrub avait privilégié les divisions régulières, qui était équipées d’armes achetés à ces frais aux arsenaux du Manchuko.

Sinon très bon texte, tu rend très bien la situation impossible dans laquelle se retrouve le prince et tu présents des faits rarement connus du grand publique en les remettant dans la perspective des locaux, c'est très instructif
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Archibald



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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2018 07:00    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Demchugdongrub


Ce nom semble tout droit sorti de l'univers d'André Franquin... (juron ou éternuement, rogntudju !)
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demolitiondan



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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2018 17:08    Sujet du message: Répondre en citant

@leroilouis: c'est parce qu'il y avait une "fôte" dans une des deux phrases ! Je corrige Embarassed ! Merci c'est gentil et la suite arrive, on est loin d'avoir fini !
@Archibald : Je confesse ne pas forcément l'écrire en cours de rédaction et modifier le texte à la fin ... Son nom est composé de deux mots tibétains : "Chakrasamvara" et "Siddhartha" !
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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2018 18:02    Sujet du message: Répondre en citant

La suite ... 8) On est à peu près à la moitié du brouillon !

Arrivés à distance respectueuse, l’ambassade se mit à genoux devant le Prince, qui profitait d’un moment de majesté toujours bienvenu par les temps qui courent. La tenue jaune de ces invités, brodée d’un fin motif de dragon bleu, démontrait clairement de leur allégeance. Des envoyés du Mandchuko. Que lui voulait son très lointain cousin ? Après un léger moment de flottement, qu’il laissa trainer pour démontrer de son autorité, Demchugdongrub les autorisa d’un geste impérieux à parler.

« Honneur et félicité pour des milliers d’années grand Khan Demchugdongrub. L’empereur Kang-te envoie ses salutations aux valeureux et loyaux serviteurs de l’Empire. »

L’hommage démarrait clairement de manière agréable. Néanmoins, il fallait tenir les convenances. Ce fut toutefois son aide-de-camp qui s’acquita de la corvée, le prince Demchugdongrub gardant son air impérial, et souverain en sa propre demeure.

« La paix et la prospérité pour des siècles et des siècles sur l’empereur de Changchun. Nous sommes honorés de votre présence, qui réjouit nos âmes et réchauffe nos cœurs. » répondit l’officier d’un air théâtralement affable. Demchugdongrub sourit intérieurement. Il était vraiment digne de sa place, assez fat pour la flatterie, mais assez subtil pour envoyer un message quant à l’autorité de Puyi sur le Mengjiang.

On se congratula pendant encore quelques minutes, par des poèmes et effusions subtiles qui rappelaient que les plus belles fleurs peuvent être empoisonnées. Tout en servant le thé évidemment, qui lui restait consommable sans danger. Du moins à priori. Avant de passer enfin au cœur du sujet, et à la raison de la présence des mandchous.

L’ambassadeur, toujours assis à genoux devant ses hôtes, prit un air compassé tirant vers le désespoir « L’empereur est terriblement attristé que vous n’ayez pu assister à la conférence du mois dernier. Son cœur regrette de l’absence de ses seigneurs pour l’accompagner alors que l’avenir de l’Asie se dessine auprès de nos alliés communs ».

Tragédien, pensa le prince.

« Il comprend toutefois les difficultés d’un tel voyage pour une personne de votre qualité, entourée de sa cour et depuis des terres rendues si difficiles d’accès par la guerre. Il vous assure de tout son soutien, et a tout mis en œuvre pour aplanir ses difficultés. Sans succès malheureusement. »

Comédien, corrigea le Prince. Tout le monde savait que Puyi avait conditionné sa présence, si tant est qu’il en est le luxe, à l’absence de Demchugdongrub. Pur réflexe féodal, pour ne pas apparaitre au même rang que son vassal aux yeux du monde. Et plus important encore, aux yeux des Mandchous. Il fallait faire comprendre de son agacement, alors il prit personnellement la parole.

« Soyez assurée, Monsieur le représentant de l’administration du Mandchuko, que nous partageons la tristesse de sa Majesté Impériale. Je ne doute pas que cette dernière aura d’autres occasions de me témoigner l’affection qu’elle m’accorde à l’évidence. » Voilà, un avertissement doublé d’un appel du pied.

« Votre sagacité fait honneur à votre illustre lignée grand Khan. » reprit immédiatement l’ambassadeur avec stupeur et tremblement. « Notre vénéré empereur nous envoie justement auprès de vous afin de vous transmettre des témoignages concrets de son attachement, car tous ces sujets forment une seule famille qu’il dirige pour le bien commun. »

D’un geste, l’ambassadeur fit signe à ses assistants, qui firent eux-mêmes le signal convenu en direction de l’extérieur. Une douzaine de soldats en uniforme moutarde, rigoureusement désarmés par ses propres gardes, entrèrent rapidement dans la pièce, soulevant en duo des caisses qu’on devinait chargées.

Voilà, il essaie encore de m’acheter avec de l’argent qui n’est même pas le sien. L’ambassadeur fit ouvrir les présents les uns après les autres, commentant à chaque fois les infinies qualités de ces derniers. Bijoux, lingots, vases … Pas d’armes malheureusement, le prince aurait pourtant préféré. Des babioles essentiellement. Mais à la réflexion, il aimait bien les babioles, c’était utile pour acheter des armes, voire des loyautés, pensa t’il en se caressant le menton d’un air satisfait.

On arrivait à la dernière caisse. Elle paraissait différente des autres, avec des ouvertures sur le côté, dont s’échappait des tiges de paille.

« Enfin, en témoignage de son estime indéfectible, l’immense empereur Kang-te souhaite vous confier un trésor sacré amené à grand frais des plus beaux temples du Xizang (1). Un couple de Xiaoxiongmao (2). »

Les animaux, terrorisés et épuisés par le voyage, risquèrent un museau par l’ouverture. Des Huo Hu (3) ! On lui envoyait des animaux maintenant ? Sacrés peut-être, mais des animaux quand même ! Puyi suggérait-il de tenter d’attendrir les soviétiques avec des boules de fourrures rousses ? Le prince Demchugdongrub contint néanmoins sa … déception. Le reste de la cérémonie se poursuivit en congratulations cordiales et déclarations d’amours réciproques, avant de s’achever sur un serment d’amitié et d’assistance éternelle.

Une fois les invités enfin partis, le prince Demchugdongrub considéra les présents que l’on emmenait. Que faire des Renards ? Par dévotion moins que par affection, on ne pouvait s’en débarrasser. Un serviteur les installa dans le jardin, ou ils feraient peut-être le bonheur des enfants de Demchugdongrub. Et puis, ce type d’animal invitait à la méditation. Curieux cadeau quand même pour le dernier empereur Quing ! Retournant à son bureau, Le prince se disait que la dynastie était dans une curieuse situation ...

(1) Le Tibet. Mais le cadeau provient probablement du Népal,
(2) Littéralement « Petit Ours Chat » - des pandas roux,
(3) Littéralement « Renard de feu » - symbole d’un célèbre navigateur Internet …
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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