Fantasque Time Line

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[Casus Frankie]

[Casus Frankie]

10 août
Conférence interalliée de Kiev
Tous ensemble sur la photo
Kiev, 09h00 – Pour les ministres des Affaires étrangères des Quatre, cette dernière journée de la conférence de Kiev est surtout l’occasion de soigner leurs relations publiques. Devant les représentants dûment accrédités de la presse internationale (les journalistes désirant se rendre à Kiev ne pouvaient se passer d’une accréditation spéciale, à moins d’accompagner incognito une délégation), Hull, Eden, Blum et Molotov font lecture de la Déclaration sur l’Europe libérée. Celle-ci est alors distribuée à tous les journalistes – en effet, elle a été très vite traduite et imprimée en anglais, français et russe (des relectures quadrinationales ont vérifié que le texte était identique dans les trois langues).
Les ministres en profitent pour formuler une ultime mise à garde à l’encontre du Reich : ce dernier fait face à la détermination inflexible et aux moyens illimités des Alliés ! S’il veut échapper à la destruction totale, il n’a d’autre alternative que la capitulation immédiate et sans condition.

Kiev, 14h00 – En début d’après-midi, dans le jardin du palais Mariinsky, Franklin Roosevelt, Joseph Staline, Winston Churchill et Charles de Gaulle annoncent la clôture de la conférence et prononcent quelques mots de conclusion. Avec force sourires et démonstrations d’amitié, entourés de leurs proches conseillers militaires en grand uniforme, les Quatre Grands, assis côte à côte, mettent ostensiblement en scène l’unité des Alliés (plus ou moins sincère) et leur force commune (certaine, en revanche !). Les photographies prisent à cette occasion sont devenues le symbole même de la conférence de Kiev.
Après une courte déclaration quant à l’unité inébranlable des Alliés, leur force morale et leur détermination à poursuivre la guerre jusqu’à l’éradication finale du nazisme et la libération totale de l’ensemble des nations européennes, les Quatre Grands et leurs délégations se séparent, non sans moult embrassades démonstratives. En Russie, fais comme les Russes ! Et ce, même si tu es en Ukraine.
Staline s’en va gagner la gare de Kiev, où l’attend le train blindé ultra-sécurisé qui le ramènera à Moscou. Le C-54 présidentiel conduira Roosevelt à Athènes, où l’attendent l’Augusta et son escorte, prêts à le ramener de l’autre côté de l’Atlantique. Enfin, malgré les protestations des services de sécurité, Churchill et De Gaulle montent ensemble dans Ascalon, l’Avro York du Prime Minister (la plus grande partie de la délégation française reprenant le DC-3 qui l’a amenée). Pour plus de sécurité, Ascalon sera escorté jusqu’à Athènes par tout un Groupe de P-38 de la 13e Escadre de Chasse Normandie. Durant ce long vol et ses escales, les deux chefs de gouvernement auront peut-être, en tête-à-tête, la possibilité de dissiper quelques agaçants malentendus franco-britanniques ! Après tout, si la fraternité d’armes n’est plus vraiment celle des jours noirs, l’estime mutuelle et même une forme d’amitié sont toujours bien réelles entre Sir Winston et le Général.

Le partage du monde, vraiment ?
Sept jours à Kiev – La vulgate historique a fait a posteriori de la conférence de Kiev un « partage du monde » entre les futurs blocs de l’Ouest et de l’Est. Mais était-ce vraiment le sens que ses participants lui donnaient ?
D’abord, remarquons – avec quelque étonnement – que chacun des quatre grands dirigeants en était sur le moment sorti satisfait !
Staline le premier, bien évidemment : sa mainmise sur l’Europe de l’Est se voyait de facto entérinée. Certes, en échange il avait promis des élections, et il avait accepté de participer à cette ONU voulue par Roosevelt. Mais le Vojd, fidèle à lui-même, se réservait le droit de tenir ou non ses engagements le moment venu, en fonction de ses intérêts et des opportunités qui s’offriraient à lui !
Roosevelt aussi quittait Kiev satisfait. Plus que jamais, il avait placé les Etats-Unis au centre du jeu mondial. Certes, il avait fait des concessions à Staline ! Mais avait-il cédé autre chose que ce que l’Ours contrôlait déjà ? Et ce n’était là que de minces contreparties en échange du principal : la création d’une Organisation des Nations Unies était sur les rails ! Toutes les grandes nations l’avaient approuvé, les autres ne pourraient que suivre. Le rêve de Roosevelt d’un nouvel ordre mondial façonné par et pour les Etats-Unis – et pour le bien du monde entier, bien sûr – prenait progressivement forme.
Paradoxalement, même Churchill, pourtant relativement isolé au début de la conférence et qui, objectivement, était celui qui avait le plus à y perdre, s’estimait relativement satisfait du résultat. Certes, ce que redoutait le Royaume-Uni : voir le communisme stalinien étendre son contrôle sur l’Europe orientale, s’était plus ou moins réalisé, hélas ! Mais les appétits soviétiques n’en avaient pas moins été contenus. Staline était déjà en position de force : tenter de le contraindre à relâcher son étreinte sur l’Europe de l’Est n’aurait pas manqué de provoquer une grave crise diplomatique avec l’URSS et aurait fissuré l’unité des Alliés. Impensable, alors que la guerre n’était toujours par terminée et que le Reich restait encore à écraser tout à fait ! La malheureuse Pologne était abandonnée à son triste sort, oui, mais était-il encore possible de la sauver à ce stade ? Malgré tout, Churchill avait constaté avec satisfaction que les Français, et même les Américains, avaient parfois su tenir tête à Staline. Et surtout, la position britannique en Hongrie et en Autriche se trouvait consolidée, et le Royaume-Uni s’était ménagé des perspectives prometteuses en Allemagne du Nord : le Danemark et la Baltique, voire davantage, restaient à portée de ses armes !
Charles de Gaulle, lui aussi, avait des raisons d’être satisfait. La position française pendant la conférence l’avait obligé à jouer l’équilibriste : comment ne se fâcher ni avec les Américains, ni avec les Russes, ni avec les Anglais, tout en évitant de se faire écraser par leurs ambitions respectives ? Finalement, le président du Conseil estimait s’en être plutôt bien sorti. Certes, beaucoup avait été concédé à Staline, y compris le destin de cette Pologne chère à son cœur, mais comment pouvait-on arracher à l’Ours russe ce qu’il tenait déjà dans ses griffes ? Au moins les intérêts français avaient-ils été préservés : la France avait obtenu pas mal de compensations pour ses malheurs passé, entre rectifications frontalières, zones d’occupations, réparations et siège à l’ONU… Et puis, le principal n’était pas là ! Par sa simple participation à la conférence de Kiev, la France confortait sa place parmi les plus grandes nations du monde ! La France, malgré le désastre et le traumatisme de l’invasion de 1940 et du Grand Déménagement, malgré une contribution plus modeste que celles des trois autres participants aux campagnes militaires qui acculaient à présent le Reich dans sa tanière, malgré l’Occupation et les ravages subis par sa Métropole, la France maintenait son rang au sein des grandes puissances mondiales ! Il est parfois préférable d’être le plus petit des Grands que le plus grand des petits… Désormais la France, tel le Phénix, allait pouvoir renaître de ses cendres et retrouver sa Grandeur ! Et De Gaulle avait bien l’intention de tout mettre en œuvre pour cela.
………
« En fin de compte, à Kiev, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne d’une part, l’Union Soviétique de l’autre, ne s’étaient pas partagés l’Europe et le Monde pour les années à venir. Elles avaient entériné certaines situations de fait et décidé de solutions transitoires censées conduire progressivement à la restauration de la souveraineté de toutes les nations européennes. Les occupations militaires n’étaient envisagées que comme temporaires, en attendant que les états occupés puissent renaître – parfois sous des formes profondément différentes de celles d’avant la guerre, et qui restaient à définir.
Bref, ce que les Alliés avaient réellement décidé à Kiev n’était rien d’autre que de mettre de l’ordre dans la situation qui se présenterait sur le terrain à la fin de la guerre contre l’Allemagne et de jeter les principaux jalons de la paix à venir. Seul l’évolution ultérieure vers la Guerre Froide allait transformer certaines de ces dispositions, qui ne devaient être que transitoires, en une scission du continent européen en deux Europe qui devaient se regarder pendant des dizaines d’années en chiens de faïence… »
(D’après Maurice Vaïsse, Les Relations internationales depuis 1944, Tallandier, 2010)

[LaMineur]

[houps]

[John92]

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10 août
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Kiev, 14h00 –
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Staline s’en va gagner la gare de Kiev, où l’attend le train blindé ultra-sécurisé qui le ramènera à Moscou. Le C-54 présidentiel conduira Roosevelt à Athènes, où l’attendent l’Augusta et son escorte , prêts à le ramener (transporter ?) de l’autre côté de l’Atlantique. Enfin, malgré les protestations des services de sécurité, Churchill et De Gaulle montent ensemble dans Ascalon, l’Avro York du Prime Minister (la plus grande partie de la délégation française reprenant le DC-3 qui l’a amenée). Pour plus de sécurité, Ascalon sera escorté (protégé ?) jusqu’à Athènes par tout un Groupe de P-38 de la 13e Escadre de Chasse Normandie.
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Le partage du monde, vraiment ?
Sept jours à Kiev –
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Au moins les intérêts français avaient-ils été préservés : la France avait obtenu pas mal de compensations pour ses malheurs passé (passés ???), entre rectifications frontalières, zones d’occupations, réparations et siège à l’ONU…
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Ne pas confondre facilité et simplicité

[JPBWEB]

[Jilos]

Bien, maintenant que la conférence est finie, les partages planifiés pour l'après-guerre, que diriez-vous d'une petite carte ?

[Hendryk]

[Anaxagore]

[JPBWEB]

Je me documente sur les conférences interalliées OTl pour générer des images de la conférence de Kiev FTL. Il me revient que Cordell Hull, quoique Secrétaire d'État de l'administration Roosevelt, n’a participé a aucun des sommets avec Churchill et Staline. Ni Casablanca ni Teheran, ni Yalta. Il semble que Roosevelt ait géré les relations avec les Alliés en guerre de concert avec Sumner Welles, numéro 2 du Département d'État et bête noire de Hull, qui finit par l'éradiquer en menaçant de révéler son homosexualité.

FTL, est-il opportun ou approprié de voir Cordell Hull à Kiev? Je demande, et ça m'arrangerait, parce que j'ai des portraits et photos de Cordell Hull sur lesquels me baser, Mas des portraits de Sumner Welles, ça risque d'être plus difficile à trouver.
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"L'histoire est le total des choses qui auraient pu être évitées"
Konrad Adenauer

[alexandre_2002]

Juste une question, qu'en-est-il de la Suisse et la Suède? Ne vont-ils pas être punis à cause de leur collaboration économique avec l'Allemagne?
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Ce que je sais, c'est que je ne sais rien

[Casus Frankie]

[alexandre_2002]

[JPBWEB]