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Les Balkans, Juillet 1944
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Hardric62



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MessagePosté le: Dim Fév 02, 2025 22:04    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

Derrière, Youcef et Olaf n’en mènent pas large. Valeska est plus loin encore – il n’a pas peur, non, mais visiblement, il aimerait être ailleurs. Près de nous, dans le fossé, les cadavres de quelques soldats tués lors des précédentes batailles sont à moitié enterrés. Un crâne décharné émerge de la boue et me nargue. Je l’entends claquer des mâchoires : « KAKAKAKAKAKA Dennis ! T’es bon pour la brigade des morts ! Tu vas mourir comme un chien, regarde-moi, tu deviendras vite comme moi ! »


Il faut que je demande, mais... Est-ce que ce ne serait pas par hasard une référence à un Youtubeur français spécialisé dans le jeu vidéo, qui aime mettre le feu à des choses dans les jeux où il joue, et adore faire ce genre de speechs pendant ses vidéos dès que ses personnages tombent sur un crâne?
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Fév 02, 2025 22:56    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, alors, plus à droite le réglage du réacteur à mauvaise foi. Oui - niveau 'Jean François Copé/Manuels Valls'. C'est rouge et ca clignote ? Bien !

Oh le crâne est un objet méditatif majeur, bien connu des philosophes depuis l'antiquité. Et c'est aussi un symbole de certaines loges, qui permet d'acter le Tempus Fugis. En ce qui me concerne, j'ai toujours - en bon shakespearien - trouvé qu'ils se moquaient de nous, avec leurs dents brillantes dans leur mâchoire largement ouverte. N'allons pas citer Hamlet - mais rappelons ici que le crâne hurleur fait aussi partie du folklore anglo-saxon, et constitue une forme de spectre particulièrement insulaire qu'on ne croise guère que dans les récits gothiques du XIXème.
Il n'est donc pas étonnant que Dennis, qui a sa culture classique et connait les plus terribles circonstances (relisez ses derniers jours) nous fasse encore une crise d'hallucinations schizophrènes mettant à profit son substrat pour ...
Bref, c'est possible. Arrow Arrow Arrow Arrow Arrow Arrow Mais je trouvais que ca faisait bien - voir plus haut. Et puis faut s'amuser de temps en temps, entre deux boucheries.
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Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux est encore l’humour &
C’est en trichant pour le beau que l’on est artiste
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Dim Fév 02, 2025 23:19    Sujet du message: Répondre en citant

Tu es dur avec Copé et Valls - ils sont juste moins bons comédiens que la plupart des autres.

En effet, crâne = Tempus fugit (et non fugis). Il a là matière à Réflexion !

Mais j'aurais cru voir une ou deux réactions sur le smoking gun que tient notre ami Dennis à la fin…
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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Hardric62



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MessagePosté le: Dim Fév 02, 2025 23:51    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Bref, c'est possible. Arrow Arrow Arrow Arrow Arrow Arrow Mais je trouvais que ca faisait bien - voir plus haut. Et puis faut s'amuser de temps en temps, entre deux boucheries.


Oh ne t'inquiètes pas, ça fait plus que très bien, pas de problèmes pour moi. Ça fait juste une surprise agréable de rencontrer d'autres fans du Lennon sur ce forum.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Dim Fév 02, 2025 23:53    Sujet du message: Répondre en citant

Pour paraphraser quelqu'un qui commentait le talentueux (et mignon) récit d'amour indochinois d'un estimé confrère :
"Qui aurait cru que, derrière le masque de rudes et austères experts de la chose militaire, se trouvaient des coeurs sensibles prompts à s'émouvoir sous l'amour et l'humour, les fleurs bleues et les cranes moqueurs ?"
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Monomaker



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MessagePosté le: Lun Fév 03, 2025 01:54    Sujet du message: Répondre en citant

Si ça se trouve en Norvège, il y a un résistant qui s'amuse à foutre le feu à tous les baraquements allemands qu'il croise, qui hurle en haut des montagnes enneigées et qu'on appelle l'enfant de Dragon. Qui sait ?!

Rah la la, le Lennon, un pan entier de mon adolescence. Je pensais pas voir ça dans la FTL Very Happy
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loic
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MessagePosté le: Lun Fév 03, 2025 08:09    Sujet du message: Répondre en citant

V. SS-Gebirgs-Armee-Korps Kommando Adria
III. SS-GAK Kommando Slawonien

Cette double appellation (Korps / Kommando) que nous mentionnons la première fois fin avril 44 est bizarre. Ça ne correspond à rien d'historique et revient à une tautologie, vu qu'un Korps est une structure de commandement (Kommando).
OTL (cf. https://www.lexikon-der-wehrmacht.de), les divisions allemandes est très majoritairement regroupées dans des Korps (Generalkommandos). Après la campagne de Pologne, une partie des structures de commandement prévues ne disposaient pas de "Korps-Nachrichten-Abteilungen" (bataillon de renseignements et/ou communications) et donc ont été, dans un premier temps, formées comme "Höheren Kommandos", avant de revenir dans le standard par la suite.

Bref, pour moi, on peut juste zapper le mot "Kommando". Quand aux appellations "régionales" (Adria, Slawonien, etc), elles étaient plutôt réservées aux structures en charge des secteurs arrières du front, de la sécurité militaire et des relations avec les autorités des pays amis ou conquis, cf. https://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Gliederungen/BefehlshaberHeer/GliederungBefehlshaber-R.htm
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On ne trébuche pas deux fois sur la même pierre (proverbe oriental)
En principe (moi) ...
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John92



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MessagePosté le: Lun Fév 03, 2025 08:23    Sujet du message: Répondre en citant


7 juillet, suite et fin


Rien à signaler


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Ne pas confondre facilité et simplicité
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Archibald



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MessagePosté le: Lun Fév 03, 2025 08:40    Sujet du message: Répondre en citant

Le crâne qui cause ça me fait penser à Simon et Sa majesté des mouches : la tête de cochon sur le bâton.
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Sergueï Lavrov: "l'Ukraine subira le sort de l'Afghanistan" - Moi: ah ouais, comme en 1988.
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Anaxagore



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MessagePosté le: Lun Fév 03, 2025 09:19    Sujet du message: Répondre en citant

demolitiondan a écrit:
Pour paraphraser quelqu'un qui commentait le talentueux (et mignon) récit d'amour indochinois d'un estimé confrère :
"Qui aurait cru que, derrière le masque de rudes et austères experts de la chose militaire, se trouvaient des coeurs sensibles prompts à s'émouvoir sous l'amour et l'humour, les fleurs bleues et les cranes moqueurs ?"


Merci
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Ecoutez mon conseil : mariez-vous.
Si vous épousez une femme belle et douce, vous serez heureux... sinon, vous deviendrez un excellent philosophe.
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demolitiondan



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MessagePosté le: Lun Fév 03, 2025 21:16    Sujet du message: Répondre en citant

Mais de rien !

Citation:
Quand aux appellations "régionales" (Adria, Slawonien, etc), elles étaient plutôt réservées aux structures en charge des secteurs arrières du front, de la sécurité militaire et des relations avec les autorités des pays amis ou conquis


@ Loic : c'est justement de cela qu'il s'agit : de korps d'armée destinées à assister/encadrer/suppléer l'armée croate. Kommando est de toute facon presque informel. Ces GAK ont des numéros.
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loic
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MessagePosté le: Mar Fév 04, 2025 08:29    Sujet du message: Répondre en citant

Pas de soucis pour les appellations "régionales".
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En principe (moi) ...
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Fév 06, 2025 10:25    Sujet du message: Répondre en citant

8 juillet
La campagne des Balkans
Opération Zigeunerbaron – Griffe brisée
Zigeunerbaron, secteur ouest
– Avec la disparition de Keith Stewart et alors que, sur la droite, les combats se poursuivent, Robert Freyberg et son chef, John Northcott, s’interrogent sur la suite des opérations. Pour le moment, la 1. Panzer (Walter Soeth) a été repoussée des alentours de Nagykanizsa. De même, la 100. Jäger (Willibald Utz) est sur le point d’être rejetée au-delà de Bázakerettye et de Bánokszentgyörgy, soit de l’autre côté de reliefs qu’elle avait mis fort longtemps à franchir. Autant dire qu’elle ne reviendra pas de sitôt.
Ces nécessaires objectifs sont donc atteints ou presque. A présent, quel est précisément le projet ? Lancer les Kiwis seuls vers Lendava ou Lenti ? Les Océaniens, combattants de grande valeur mais dont les ressources humaines restent somme toute limitées, détesteraient avoir l’impression d’être sacrifiés en vain. Depuis les boucheries de 1916, à Wellington comme à Canberra (car le même problème se pose à l’aile est de la bataille), on est même devenu carrément tatillon sur le sujet. Du coup, même si les blindés alliés poussent jusqu’à Csörnyeföld puis Dobry – ce qui force les Jägers à ses replier vers Páka et Szentpéterfölde – il est douteux que l’ANZAC puisse (ou même veuille !) aller plus loin sans renfort.
Montgomery sait tout cela – d’ailleurs, son plan n’a jamais accordé une grande importance aux combats pour la Mur. En vérité, c’est toute la VIIIth Army qui commence à envisager une pause – bien logique au vu de l’absence de perspective immédiate.
………
Zigeunerbaron, secteur centre, au nord de Nagykanizsa – Par contre, le maréchal britannique se verrait bien encore prendre Baks – la chute de ce carrefour fermerait aux Allemands la route de Lendava à Keszthely et forcerait sans doute le Hun à se replier entre Keszthely et Zalaegerszeg. Une ligne facile à tenir en prévision de Goodwill puis de la jonction avec Alexander… Les 77 engins encore opérationnels de la 6th Armoured et de la 10th Armoured continuent donc vers le nord, couverts par la 6th Indian (Brian Chappel) sur leur gauche, à Hahót. Ils avancent ainsi peu à peu jusqu’à Alsórajk, tandis qu’un tonnerre d’artillerie et d’aviation leur ouvre la voie. La progression est méthodique et lente, mais pénible – et coûteuse, aussi.
Cependant, le III. PanzerKorps d’Hermann Breith – d’ouest en est, 8. Panzer (Gottfried Frölich), 6. Panzer (Hans-Otto von Bernuth), 7. Panzer (Karl Mauss) – continue de ne pas rompre, quand bien même il n’aligne plus qu’une trentaine d’engins. Certes, les Britanniques font des dizaines de prisonniers, mais leur état d’esprit les effraye, tant ces hommes n’ont aucune idée de la réalité de l’évolution du conflit. Un panzergrenadier capturé légèrement blessé sanglote dans un poste de secours allié où il attend d’être pansé – il agace le médecin, occupé à soigner des blessés bien plus graves et qui lui demande de la boucler. L’infirmière – une recrue locale qui parle un peu allemand – lui explique alors que l’homme ne pleure pas de douleur, mais seulement parce que le Führer avait décrété que les Alliés ne devaient jamais atteindre le lac Balaton et qu’ils y étaient parvenus.
En résumé, c’est une nouvelle journée très pénible pour tout le monde. Au soir, les combats se déroulent sur une ligne Pötréte – Dióskál. A moins de dix kilomètres de leur objectif, les Britanniques sont enfin sortis de cette fichue vallée qui a coûté si cher.
………
Zigeunerbaron, secteur est – La défaite en cours du III. PanzerKorps entraine logiquement la fin des combats pour le Kis-Balaton – la 19. PanzerGrenadier Brandenburg (Josef Irkens) n’a plus aucun intérêt à rester dans le secteur, où elle risquerait de se faire encercler par l’ouest. Esseulée et saignée – mais pas plus que les autres divisions allemandes… – la Brandenburg commence à se replier vers Zalavár et Dióskál. Elle suit donc le recul de Breith, effaçant ses médiocres gains obtenus à si haut prix. Mais ça ne veut pas dire que les Brandebourgeois ne laissent pas de souvenirs en partant. Ni que les Australiens s’en tirent à bon marché.
………
Zigeunerbaron, la bataille aérienne – Nouvelle journée de frappes aériennes au sud du lac Balaton pour la Balkans Air Force – laquelle peut, pour une fois et durant toute la matinée au moins, s’engager à fond dans la lutte. La Luftwaffe comme la MHKL étant très occupée plus au nord face aux Rouges, et la ZNDH ne comptant pas, l’aviation alliée n’a plus d’adversaire sinon la Flak. Deux Banshee et un Boston ne rentrent pas.

Zigeunerbaron… dans la presse alliée
Vers Letenye
– La geste de la 51st Highlands de Charles Bullen-Smith continue d’attiser les passions et de semer le trouble dans la presse britannique, ainsi que – et c’est nouveau – plus généralement dans celle du Commonwealth. Alors que les Alliés sont sur le Rhin et en Belgique, que le monde nazi s’effondre et que la guerre parait finie (du point de vue des civils de l’Empire du moins), les soldats de Sa Majesté – et plus encore leurs opinions publiques, donc leurs gouvernements – seraient très heureux que le conflit s’achève enfin sans pertes supplémentaires inutiles. Dans ce contexte, les critiques inspirées par la stratégie américaine ne peuvent que revenir à la charge : le front des Balkans – tout comme, dans une certaine mesure, le front italien – est un gaspillage de vies et de moyens qui ne sert qu’à satisfaire des illusions de grandeur. On parle désormais de 8 000 morts, blessés et disparus, ainsi que de 150 véhicules détruits, c’est considérable en 10 jours de combats !
Et les témoignages émouvants font le reste. Ainsi, celui d’un chirurgien de la 51th s’occupant des Ecossais égarés que les Néo-Zélandais récupèrent au fur et à mesure de leur avance : « Il suffit d’un seul regard pour comprendre ce qu’ils ont vécu. D’abord, on leur sert un verre de whisky, puis de la nourriture chaude et du thé. Après s’être restaurés, ils se dirigent vers une longue tablée de secrétaires où ils donnent leurs nom, grade et unité. En retour, on leur octroie un lit pour la nuit, et pour la journée suivante aussi longtemps qu’ils le souhaitent. Quel équipage ! Crasseux, trempés, barbus et hagards, certes, mais ni démoralisés ni abattus. Le moral est magnifique, comme la discipline. Même ceux qui ont perdu leur veste n’essaient pas de doubler les autres pour gagner plus vite un lit bien chaud. ».
………
QG de Montgomery (d’Iharosberény à Nagykanizsa) – S’il a toujours affecté de mépriser la politique – laquelle le lui rend bien – Bernard Law Montgomery, par contre, a toujours accordé beaucoup d’attention au moral de ses troupes. Nourri de l’amère expérience du Premier Conflit mondial (1), le maréchal s’attache à cultiver l’image d’un chef proche de ses hommes, bien connu d’eux et qui doit avant tout leur inspirer confiance. Sinon, comment leur demander l’impossible ?
C’est donc avec un souci non feint de ses soldats qu’il parcourt les arrières des lignes alliées, se faisant voir, serrant des mains, distribuant citations et compliments (2), voire recueillant des doléances. Le maréchal s’agace notamment de ce que ses hommes doivent, semble-t-il, améliorer leur ordinaire “Compo” avec des rations allemandes capturées. Lesquelles, de l’avis général, ne sont pourtant « pas délicieuses » : faute de pudding, le Landser se contente de saucisses sèches de cheval et de pain dur comme de la pierre. Monty ordonne donc de renforcer l’approvisionnement et de distribuer au plus vite des rations supplémentaires. Comme dit ce bon John Horrocks : « Le maximum sera fait pour faire passer l’essentiel ! ».
Et pour ce qui est du courrier (toujours important pour le moral !), les Alliés n’hésitent pas à avoir recours à de nombreux avions de liaison afin de récupérer au plus vite lettres et dépêches. Parfois, comme en Yougoslavie, sans même atterrir, un Lysander déploie carrément sa crosse pour déposer ou attraper un sac en passant à ras du sol !
Montgomery le sait, cette campagne de presse qui conteste l’intérêt même de la campagne des Balkans pourrait lui coûter cher. Surtout si cette polémique stupidement lancée – sur une victoire, en plus ! – continuait de se développer. C’est donc sur le ton outragé de celui qui est certain d’avoir raison qu’il demande – et obtient – de Londres l’autorisation de donner une conférence de presse destinée à « retracer l’historique de la bataille, montrer de quelle manière l’ensemble de l’équipe alliée à répondu à l’appel et comment c’est ce travail d’équipe qui a permis la victoire. ». Churchill en personne donne son accord à son vieux complice, ajoutant que l’efficacité de cette démarche aurait une valeur inestimable. Ce faisant, Winston s’est peut-être une fois encore un peu emballé.

Opération Valuable – Dernier effort (pour tous)
Dalmatie, près de la côte
– Cette fois, les choses vont vraiment mal pour le Kroatian Legion Armee Korps [Vojni korpus hrvatske legije] d’Ivo Herenčić. A Trilj, la 369. ID Vražja divizija (Ivan Markuli) et le 105. SS-StuG Abt (Johannes Mühlenkamp) continuent à lutter contre la 13e DI (Charalambos Katsimitros) dans les conditions les plus défavorables, sans que la 373. ID Tigar divizija (Eduard Aldrian) parvienne véritablement à peser. Mais surtout, à Otok, la 392. ID Plava divizija (Mickl et Gustovic) perd complètement pied sous les coups de la 5e DI (Georgios Stanotas) venant du sud, et des titistes qui l’assaillent de l’est, Voštane et les contreforts du Kamešnica. La Division Bleue part ainsi en déroute vers Rumin en suivant le flanc des Alpes dinariques, perdant des centaines d’hommes, morts ou prisonniers.
La sombre prédiction de Johann Mickl, qui fuit par la route, se réalise : le KLAK est près d’être rabattu sur Split puis anéanti. Passant donc par-dessus sa supposée hiérarchie et sans en référer vraiment aux Croates – qui seront vite au courant, toutefois – l’Autrichien parvient à joindre Aldrian par radio. Il lui ordonne de retirer le noyau de son unité vers Sinj, avant de gagner Knin par Čavoglave avant qu’il soit trop tard ! Poursuivie le canon dans les reins, la Division du Tigre file vers l’ouest. La Division du Diable et les StuG de Mühlenkamp l’imitent jusqu’à Neorić, anticipant les ordres qu’on devrait bientôt leur donner et laissant sur leur gauche une ville de Split en pleine insurrection, où l’on ne trouve plus guère de sympathisants de l’Etat croate.
………
Dalmatie, dans l’intérieur – La déroute de la 392. ID près du mont Kamešnica et le résultat incertain de l’engagement de la veille entre Šuica et Mokronoge condamnent les derniers efforts de la SS-Handschar (Desiderius Hampel) dans le secteur. Celle-ci relâche donc logiquement sa faible prise et prend la direction du nord-ouest comme tout le monde avant d’être encerclée ! Déjà que la division risque fort d’être coupée en deux…
Sur le flanc droit allemand, profitant du fait qu’ils ne sont encore poursuivis par personne – la 27e Division “de Bosnie orientale” (Pero Kosoric, Zarije Škerović) et la 39e Division “de Bosnie” (Vojo Todorovic Lerer, Pavle Goranin) en sont bien incapables – le 27. SS-Gebirgsjäger Rgt (Karl Marx) et le SS-Kavallerie Abt (Kroatische) achèvent de se retirer vers Podhum, contournant par le nord une grande dépression agricole (3). Ils espèrent filer vers Bosansko Grahovo avant que les Grecs ne les rattrapent…
Espoir vain ! Au même moment, la Brigade Blindée grecque (Socrates Demaratos) – bien renseignée et, mieux encore, bien couverte par son aviation – a effacé ses petites contrariétés de la veille et a déjà atteint Livno, l’ancien QG de Keppler. Elle poursuit immédiatement vers Priluka, visant Drvar, guère gênée par les éléments égarés qu’elle balaie en route. Demaratos sourit en regardant sa montre : avec un peu de nerf, il aura atteint son objectif après-demain et sera à Bihać le 12 – ce qui actera la fermeture de la poche sur la côte adriatique et la destruction de l’intégralité des forces nazies s’y trouvant. Car qui va s’y opposer, hein ? Les hommes de la SS-Freiwilligen PzGr Brigade Nederland (Helmut Scholz) ? Les mercenaires du 28. SS-Gebirgsjäger Rgt (Hans Hanke) ? Certains sont valeureux, c’est vrai, mais les deux sont en fuite vers le bassin de Kupres, poursuivi par les forces titistes. Et Peko Dapčević a été parfaitement clair, il n’envisage pas de laisser les nazis filer comme ça, non non !
C’est donc avec la certitude que d’autres s’occuperont – et pour de bon cette fois – des contingences, que le colonel poursuit sa charge vers le nord-ouest. C’est bien… Mais de fait, malheureusement, le Grec n’a pas beaucoup d’infanterie pour tenir ses arrières. Et d’infanterie motorisée encore moins.

Opération Valuable – La 2. SS-Gebirgs-Armee s’adapte
Szombathely
– Lothar Rendulic a répondu pour la forme à la proposition de son subordonné, l’Obergruppenführer Walter Krüger. Cette réponse est évidemment positive. Sortez vos bons Allemands de là, calez-vous où vous le souhaitez et faites en sorte que les événements en Croatie n’influencent surtout pas le cours des opérations en Hongrie.
Le chef de de la 2. SS-Gebirgs-Armee n’est pas long à donner ses ordres. Le V. SS-Gebirgs-Armee-Korps Kommando Adria (Georg Keppler) doit marcher vers Banja Luka. Le temps qu’il y arrive, le III. SS-GAK Kommando Slawonien devra se réaligner : la 4. SS-Polizei-Panzergrenadier (Karl Schümers) va ainsi se retirer pas à pas de ses positions de Kakanj et Busovača pour rallier Kotor Varoš – soit sur l’aile de la 7. SS-Gebirgs Prinz-Eugen (Karl Reichsritter von Oberkamp), tenant Banja Luka. Puis, une fois tout ce monde rassemblé, il sera possible de se replier vers Gradiška, couvert par le XVIII. Gebirgs-Armee-Korps (Julius Ringel) et – un peu – par le maigre Ve Corps croate (Vjekoslav Servatzy), corseté vaille que vaille par des unités de sécurité germano-croato-russes… Bref !
Reste le cas du KLAK. Coincé comme il se trouve sur la côte, il est désormais en danger de mort. Ordre est donc donné à Mickl et à Aldrian – et seulement à eux, parlons aux adultes… – de filer vers Knin, avant de remonter vers Bihać pour rejoindre les lignes amies. Le faible Ier Corps d’Ivan Brozovic devra les attendre et leur tenir la main pour la première étape – enfin, c’est ce que Krüger ordonnera à Slavko Štancer de transmettre. Inutile de préciser qu’en toute chose, et notamment en matière de transport, les troupes allemandes devront bénéficier de l’absolue priorité. Sieg Heil !

Slovénie encore occupée
Mésentente entre camarades
Entre Italie et Slovénie
– Quelques… frictions, dirons-nous, entre les Partisans frioulans de Mario Lizzero (Divisione Garibaldi “Natisone”) et les Partisans slovènes de Lado Ambrožič (9e Corps “Slovène”). Lizzero comme Ambrožič ont visiblement le plus grand mal à tenir leurs hommes et leurs lignes, alors que le canon tonne plus si loin que ça et que la perspective d’une libération s’approche sur les ailes comme sur les roues des forces alliées, du sud-ouest comme du sud-est.
Les petits accrochages et échanges de tirs se multiplient. Et les Yougoslaves – qui sont pourtant loin d’être étrangers à ces incidents – protestent et appuient lourdement de leurs fusils sur la balance. A tel point que Lado Ambrožič – soutenu en cela par ses chefs de Belgrade – menace déjà ouvertement de remettre en cause les accords de collaboration conclus avec les camarades italiens, dont celui relatif aux modalités de coordination et de commandement !
Pour le moment, le PCI calme le jeu – il n’est pas encore maître chez lui, et encore moins dans la vallée du Pô. Il ne dispose donc pas de renforts à dépêcher sur place. Mais ça viendra…


Notes
1- Monty répètera longuement dans ses mémoires que ni lui, ni aucun de ses camarades n’ont jamais vu Haig ou French, même de fort loin.
2- Tel ce propos, sans doute apocryphe mais largement rapporté : « Je pense que tous les officiers d’infanterie expérimentés conviendront que la Royal Artillery, dans cette guerre, regroupe le personnel le plus compétent et le plus professionnel de notre armée. ».
3- Où s’étendra à partir de 1974 le Buško Blato, lac de retenue hydroélectrique fruit d’un projet croato-bosnien.


Dernière édition par Casus Frankie le Jeu Fév 06, 2025 11:50; édité 1 fois
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Hardric62



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MessagePosté le: Jeu Fév 06, 2025 11:14    Sujet du message: Répondre en citant

Casus Frankie a écrit:


Car qui va s’y opposer, hein ? Les hommes de la SS-Freiwilligen PzGr Brigade Nederland (Helmut Scholz) ? Les mercenaires du 28. SS-Gebirgsjäger Rgt (Hans Hanke) ? Certains sont valeureux, c’est vrai, mais les deux sont en fuite vers le bassin de Kupres, poursuivi par les forces titistes. Et Peko Dapčević a été parfaitement clair, il n’envisage pas les nazis de filer comme ça, non non !


La tournure de phrase semble avoir fait un léger carambolage ici.

Citation:
Montgomery le sait, cette campagne de presse qui conteste l’intérêt même de la campagne des Balkans pourrait lui coûter cher. Surtout si cette polémique stupidement lancée – sur une victoire, en plus ! – continuait de se développer. C’est donc sur le ton outragé de celui qui est certain d’avoir raison qu’il demande – et obtient – de Londres l’autorisation de donner une conférence de presse destinée à « retracer l’historique de la bataille, montrer de quelle manière l’ensemble de l’équipe alliée à répondu à l’appel et comment c’est ce travail d’équipe qui a permis la victoire. ». Churchill en personne donne son accord à son vieux complice, ajoutant que l’efficacité de cette démarche aurait une valeur inestimable. Ce faisant, Winston s’est peut-être une fois encore un peu emballé.


Monty, seul face à une conférence de presse hostile? Ca risque de piquer un peu plus que prévu, malheureusement.
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Casus Frankie
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MessagePosté le: Jeu Fév 06, 2025 11:25    Sujet du message: Répondre en citant

Hardric62 a écrit:

La tournure de phrase semble avoir fait un léger carambolage ici.


Désolé, 2 mots ont sauté (comment ? Mystère informatique).

Et Peko Dapčević a été parfaitement clair, il n’envisage pas DE LAISSER les nazis de filer comme ça, non non ![/quote]
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Casus Frankie

"Si l'on n'était pas frivole, la plupart des gens se pendraient" (Voltaire)
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